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n° 23049Fiche technique19746 caractères19746
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Temps de lecture estimé : 15 mn
11/05/25
Résumé:  Plongé dans le film, il n’avait probablement même pas remarqué. Je savourais en silence ce plaisir inavoué, quand le dos de sa main a effleuré le dos de la mienne.
Critères:  #initiation fh cinéma voir
Auteur : AMAL      Envoi mini-message

Collection : Delayed gratification

Numéro 01
Salle obscure

Dans le noir de la salle, son bras était venu se caler contre le mien. J’avais savouré ce contact très innocent sur l’accoudoir, en imaginant que de nous deux, j’étais la seule à y trouver un plaisir coupable. Plongé dans le film, il n’avait probablement même pas remarqué.

Je savourais en silence ce plaisir inavoué, quand le dos de sa main a effleuré le dos de la mienne. Sa main s’est éternisée, et tout doucement ses doigts ont effleuré les miens…


Mon cœur s’est comme arrêté de battre. Mon cerveau a fait Pause. Ce film n’était qu’un prétexte pour passer un peu de temps avec lui. Mais je n’avais pas envisagé que lui aussi ait pu y voir l’opportunité d’un rapprochement. J’essayais de réfréner l’envie de venir chercher plus, elle commençait à me tordre le ventre.


On avait tous les deux 17 ans. J’étais en couple. Dans une histoire que je reconnais maintenant comme sans grand intérêt, sinon d’avoir été la première. On s’était rencontrés quelques semaines avant, et la première fois que l’on s’est revus, on a convenu d’aller voir un film. S’il fallait avoir des principes, et ne pas apprendre à trop se connaître, quel meilleur endroit qu’une salle sombre ? Elle était quasiment vide, et pour cause, on avait choisi un film bien long, un peu dark. Je ne pensais pas que cela irait plus loin. Son bras contre le mien, rien de particulier. Mais le contact de ses doigts avait électrisé tout mon corps d’une chaleur délicieuse.


Mon cerveau s’amusait à me faire souffrir : entre les valeurs morales de fidélité (à mon copain de l’époque, qui, cela dit, en aurait souffert par ego plus que par passion) et la petite voix dans ma tête qui me répétait que je devais fabuler et qu’il était impossible qu’un mec comme mon voisin d’accoudoir soit intéressé par moi, je vivais, écrasée au fond de mon siège, un antagonisme violent. Mes yeux subjugués regardaient en coin ses doigts caresser les miens, comme pour prouver à mon cerveau que je ne rêvais pas : c’était bien en train d’arriver.


Sauf que si c’était vraiment en train d’arriver, le problème, c’est que j’avais envie de beaucoup plus que de coller innocemment mon bras contre le sien. Caresser ses doigts, c’était encore relativement innocent. On était probablement toujours en terrain autorisé. Mais je sentais comme une boule chaude gonfler entre mes cuisses, la sensation de mon sexe qui se contractait, l’envie de goûter sa bouche.


Sans détourner mon visage de l’écran, je fermais les yeux, tentais d’inspirer puis d’expirer doucement pour calmer ce que l’envie en lui commençait à faire monter de pulsion. Je m’étais sentie fébrile quand il m’avait fait la bise en me retrouvant (surtout qu’il l’avait appuyée doucement) mais je ne m’étais pas autorisée à fantasmer qu’il se passe plus, et là, clairement, je perdais pied.


Tout en essayant de garder le contrôle de ma respiration, je tourne doucement la tête vers lui, mes yeux baissés d’abord. Ne pas affronter son regard. Ne pas risquer d’interrompre ce moment. Je réalise en levant les yeux vers sa bouche que lui aussi tente la respiration comme self-control. Il mord sa lèvre inférieure, comme pour se retenir de m’embrasser. Je suis fascinée. Je ne perds pas pour autant de vue qu’il faut fixer une limite, et qu’à un moment le film va s’arrêter. Mais sa bouche me fait tellement envie. Je penche ma tête vers lui. Son odeur m’enivre. Qu’est-ce qu’il sent bon ! Je plonge mes yeux fermés dans son cou pour le sentir et effleurer sa peau du bout de mon nez. Il relève la tête, comme pour me laisser profiter. Mais je sens son corps se tendre. Ses respirations sont plus lentes, plus profondes, plus intenses. Lui aussi essaie de garder le contrôle. Je promène mon nez sous sa mâchoire, à la racine de ses cheveux, je frôle le lobe de son oreille. Et je le sens parcouru de frissons.


Quelle que soit la durée du film, il sera beaucoup trop court. Je sors ma tête de son cou. Je me redresse. J’ai chaud. J’ai soif. J’ai envie de lui. Échauffé tout comme moi par ces quelques secondes inespérées, il remonte les manches de son sweat-shirt. Mes doigts caressent doucement son avant-bras, du coude au poignet, avec une légère pression au bout des phalanges. Comme pour lui signifier la violence sous ces caresses contenues. Je finis par redescendre ma main dans le creux de la sienne pour glisser mes doigts entre les siens. Il empoigne ma main comme pour me signifier à quel point il a aimé ce moment, mais combien s’en tenir là lui coûte, tout en venant enfouir son nez dans mes cheveux.


Il promène lentement sa bouche autour de mon oreille, respire doucement. J’ai tellement chaud. Je relève la tête comme pour suivre à nouveau le film. Je sens son regard. Je mouille mes lèvres avec ma langue sans quitter l’écran des yeux. J’ai envie de sa bouche, et je sens son regard sur la mienne. Je ne peux rien dire, je ne peux rien faire, mais je ne vais pas me cacher : j’en crève d’envie. Quelle torture délicieuse. Je veux voir s’il me suit. S’il peut se tenir au bord de la falaise, et ne pas sauter : sa bouche au bord de la mienne, et résister. Parce que s’il peut, ce moment va être absolument torride.


Je plante mes yeux dans les siens, puis fixe sa bouche, lèche doucement ma lèvre supérieure puis mords ma lèvre inférieure. Il ferme les yeux, comme en souffrance, en inspirant profondément. Il a compris et ça commence à devenir difficile. Il écarte bien les jambes. Une façon de me signifier qu’il est à l’étroit. Je glisse ma main sur sa jambe et caresse de manière appuyée le bas de sa cuisse. Il se cambre dans son siège, je sais qu’il fantasme ma main qui remonte. J’imagine son sexe dur quelques centimètres plus haut. Son jean serré. Il tourne sa tête vers moi, me murmure doucement « arrête » comme un petit supplice. De le sentir se contenir si fébrilement, ça me brûle entre les cuisses. Je retire ma main, me tourne à nouveau vers le film, puis expire lentement. Il me regarde. Il voit que je respecte. Mais je sais qu’il n’avait pas envie que j’arrête. Comme pour que l’on se ressaisisse tous les deux, lui aussi se redresse, resserre les jambes et regarde à nouveau l’écran. Il se passe quoi dans ce film au juste ?


Après quelques longues minutes que j’ai l’impression de gâcher, je sens son genou qui se colle au mien. Il en redemande. Il a envie d’être droit, de se tenir à distance, mais il a encore plus envie de saisir ce que je nous autorise à ce moment. Je glisse mon pied derrière le sien, pour venir coller mon tibia à son mollet. Il glisse sa main sur ma cuisse. J’ai beaucoup trop chaud. Alors que j’enlève mon gilet, j’ai l’impression que de tout mon corps émane l’envie de sexe. Il tourne sa tête vers moi. Tout en savourant le spectacle de mes seins – qui se soulèvent doucement à chaque respiration dans un débardeur un peu trop échancré, il remonte sa main le long de ma cuisse. Mon ventre se serre, je sens des pulsations entre mes cuisses. J’ai envie de lui mordre la bouche. Mon corps toujours tourné vers l’écran, mais ma tête penchée vers lui, je mords à nouveau ma lèvre comme pour lui signifier que j’adore ce moment, et que pour rien au monde, je voudrais qu’il s’arrête. Tout mon corps réclame plus.


Je sens ses doigts presser doucement le haut de ma cuisse, remonter et redescendre légèrement… Encore encore encore. Mon cerveau commence à fantasmer ses doigts qui s’enfoncent en moi. Je regretterais presque d’être en jean. Nos bouches toutes proches l’une de l’autre se narguent et se provoquent, en s’effleurant à peine. J’imagine à quel point il doit être serré lui aussi dans son jean. J’ai des pulsions de lui, je veux qu’il le sache, et que ça le rende encore plus dur. Sauf qu’il semble faire exactement la même chose. Et sentir qu’il a envie de moi me donne encore plus envie de lui céder.


Sa main gauche se glisse entre mes cuisses et je n’ai pas l’intention de l’en déloger. Mais je me sens complètement désarmée, il faut égaliser le score. Il a sa main dangereusement proche de mon sexe, et je n’espère rien d’autre. Essayant de reprendre l’ascendant, je me tourne moi aussi légèrement vers lui, et viens frotter doucement le bout de mon majeur sur sa bouche. Juste avec la pulpe du doigt… Il ferme les yeux. C’est moins direct que sa main entre mes cuisses, mais très efficace aussi. J’entrouvre ma bouche, sors un tout petit peu ma langue, et lèche le bout de mon majeur avant de venir à nouveau le frotter sur sa bouche. Ses jambes s’écartent à nouveau. Touché. J’adore ce jeu.


Sa bouche s’entrouvre comme pour espérer que j’enfonce un peu mon doigt sur sa langue, son front se contracte, il respire doucement. Cette retenue lui demande un effort terrible, mais quel délice.

Pour l’instant, on n’a encore rien enfoncé nulle part, et à l’époque, j’ai la faiblesse de croire que cela rend notre petite séance de ciné acceptable vis-à-vis de mon couple. Ça ne l’est clairement pas. On enfreint des limites très claires. Pourtant, quand je repense à ce moment, presque vingt ans plus tard, je ne regrette pas. Ma relation de l’époque a tenu plus longtemps qu’elle ne l’aurait dû, à force de sacrifices et de compromis de ma part, quand j’aurais eu mieux fait de tirer les conclusions qui s’imposaient et de le quitter. Quant à mon voisin de fauteuil, malgré une alchimie évidente, au cours des quasi vingt dernières années en question, on ne se sera vus que 5 fois en tout et pour tout. Chaque fois, l’un ou l’autre, parfois même les deux, étaient dans une relation. Chaque fois, on a fait du mieux que l’on pouvait, tenu les limites comme on pouvait. Et je chéris le souvenir de ces rares moments avec lui – cette séance de ciné y compris.


Il n’a encore rien enfoncé, mais je ne rêve que de ça. Sa langue, ses doigts, son sexe… Je fantasme mes mains dans ses cheveux, l’empoigner, l’embrasser. Je veux sentir sa langue dans ma bouche, je veux m’asseoir sur lui, sentir la grosseur entre ses jambes appuyer entre mes cuisses, sentir son ventre chaud contre le mien. Je veux qu’il me prenne là tout de suite. Mon cerveau s’en donne à cœur joie, je sens mon tanga se mouiller. Je sais que je n’ai pas le droit à plus, et que ce que je fais déjà, n’est pas beaucoup mieux. Mais je m’invente des limites imaginaires. Ça oui, ça non. Ça jamais, ça encore !!


En léchant mon doigt et en le frottant sur sa bouche, je me suis approchée dangereusement de la ligne. Il sent que mes limites sont flottantes. Elles vont et viennent. Et que je peux encore le laisser prendre beaucoup plus, si tant est qu’il y aille progressivement, et en restant vigilant à me laisser consentir à chaque pas supplémentaire. C’est moi qui suis supposée avoir des limites. Donc c’est à moi de les définir. Un de ses doigts vient frotter doucement sur la couture de mon jean, juste entre mes cuisses. J’étouffe un gémissement. Mmmmmmh !!!! Ce n’est pas très fair-play. Mais après tout, lui est toujours sur le tissu. C’est moi qui joue au peau à peau entre sa bouche, ma langue et mes doigts.


Mes cuisses s’écartent sous les douces pressions répétées de son doigt, ma bouche se serre. Mmh…. Mmmmh….. La salle est quasi vide, mais pas totalement. Il faut rester silencieuse. Je pourrais jouir de la scène. Il me fixe, observe mon visage se contracter sous la pression de ses doigts, mon corps qui se soulève… J’ai l’impression de me liquéfier sur mon siège pendant que lui joue à « Et si j’appuie là… ? » avec mon sexe. Il faut que je reprenne le contrôle. J’adore la sensation de ses doigts, mais je ne maîtrise rien. Il faut reprendre le dessus. Lui faire payer un peu de cette témérité. J’ai l’impression que mon cerveau ne fonctionne plus.


Il faut commencer par le faire arrêter. Sans ça, mon cerveau n’est bon à rien. Je me redresse. Croise doucement les jambes et serre un peu sa main entre mes cuisses, comme pour lui signifier de la retirer, et qu’il a assez joué. Content de son petit effet, il retire sa main. Mais ça n’a pas du tout aidé la grosseur entre ses jambes. Me faire gémir en silence comme ça a dû lui donner aussi toute sorte de fantasmes. La cause n’est pas perdue.


J’approche ma bouche tout près de la sienne. Mon nez juste en dessous du sien. Je sens son souffle, j’ai envie de l’embrasser. Mais il ne faut pas perdre l’objectif de vue : il faut le mettre dans le même état que moi. Je le sens totalement aux aguets. Il sait que je vais lui faire payer cette douce torture qu’il m’a fait subir pendant de longues minutes. Moi aussi, je peux mettre sa résistance à rude épreuve. Tout l’enjeu étant de ne pas aller trop loin – au risque de provoquer une envie cette fois irrépressible de sa part et de la mienne. Il écarte à nouveau les jambes. J’ai l’impression qu’il m’offre son corps comme un terrain de jeu.


Sans bouger ma bouche au bord de la sienne, je glisse une main vers sa ceinture, je le sens qui panique. Je n’ai pas l’intention de défaire sa ceinture, mais je sais que c’est ce qu’il imagine alors que ma main descend. Je la glisse sous son t-shirt, peau à peau, sens son ventre brûlant. C’est ça de jouer à m’exciter… Pendant que mes doigts font mine de descendre dans son pantalon – sans jamais le faire pour autant, je viens poser mes lèvres littéralement au raz des siennes. Nos bouches entrouvertes s’effleurent et se respirent en silence, il crève d’envie que ma main descende. Je fais glisser ma main sur sa cuisse, et le griffe doucement à travers son jean. Je le caresse frénétiquement, à quelques centimètres de son entrejambe : je sens son membre dur frotter contre le dos de ma main chaque fois que ma main descend vers l’intérieur de sa cuisse. J’appuie volontairement, mais fais mine de rien. Il mord sa lèvre. Les yeux fermés, les sourcils froncés, il savoure et contient son désir. Mais cette érection commence à lui faire mal. Je retire ma main avant de venir la poser sur son membre, toujours à travers le jean. Il bascule légèrement la tête en arrière pour profiter de la sensation pendant que je prends le temps d’apprécier – avec de très légères pressions – la dureté de son sexe. Je serre à peine, de quoi le stimuler un tout peu plus, mais pas assez à son goût.


Décidée à lui laisser quelques fantasmes supplémentaires à ramener chez lui, je retire ma main de sa cuisse, lève les yeux vers les siens pour le regarder suivre ma main des yeux. J’écarte les cuisses, descends ma main et entrouvre doucement mon jean sous ses yeux. Je sens son souffle qui s’accélère. Il ne sait pas où je vais. Je le regarde dans les yeux tandis que les siens oscillent entre mon visage et ma main, il mord sa lèvre d’angoisse comme d’envie. Je glisse mon majeur entre mon jean et mon shorty, sachant très bien que je suis trempée, caresse un peu pour mouiller mon doigt, puis le ressors et viens le glisser entre sa bouche et la mienne. Je me demande ce qui le rendrait le plus fou, que je le glisse dans sa bouche ou dans la mienne. Je laisse mon doigt entre nous deux pour le laisser décider. Il lèche mon doigt du bout de sa langue. Et après quelques secondes, je fais la même chose. Nos langues s’effleurent autour de mon doigt. Il murmure mon nom dans le noir en fermant les yeux. J’ai abusé…


C’est comme un jeu : à tour de rôle, on explore jusqu’où l’autre nous laissera aller. Il se tourne légèrement vers moi, et alors que je vais pour refermer mon jean, il pose sa main sur la mienne comme pour arrêter mon geste. Je retire ma main sans le lâcher des yeux. À mon tour de le laisser jouer. Il me murmure « écarte les cuisses ». Je m’exécute. « Écarte plus ». Ma bouche s’ouvre de stupeur au moment où il glisse sa main entre mon jean et mon tanga. Son majeur vient frotter doucement contre mon clitoris. Plusieurs lents allers-retours répétés, suivis d’un mouvement circulaire avec le bout de son doigt. Il doit forcément sentir que je suis trempée à travers la dentelle. J’enfouis ma tête dans son cou. Je lui murmure à l’oreille « je vais jouir si tu continues » ; il me fait non calmement de la tête, comme pour me prévenir qu’il ne me laissera pas aller jusqu’au bout. C’est de bonne guerre, putain qu’est-ce que c’est bon !


Je viens lécher ses lèvres avec le bout de ma langue. Sa bouche me tente tellement. Sa main toujours dans mon pantalon, je lui murmure « enfonce ton doigt ». Il sourit, encore un non de la tête, pendant qu’il se mord la lèvre au bord de la mienne. J’ai envie de lui manger la bouche.


Je ferme les yeux : « S’il te plaît… juste un peu ». Je n’arrive pas à croire que j’en suis à le supplier de me pénétrer avec ses doigts. C’est moi qui suis censée avoir des limites. Je suis supposée l’empêcher d’aller trop loin, pas le supplier de continuer. Il a beaucoup trop d’ascendant. Je sens sa main sortir de mon jean puis redescendre s’insérer dans mon tanga, j’écarte les cuisses, en regrettant de ne pas avoir mis une jupe. L’angle n’est pas idéal, mais je sens une phalange s’insérer ( !). Je gémis au creux de son oreille, de plaisir et de soulagement. Il s’arrête là. « Encore ? ».


Je hoche la tête, essoufflée, haletante, fiévreuse. Il enfonce un peu plus son doigt, et le fait aller et venir tout doucement. Je pourrais jouir, tellement il me fait du bien. Et dire qu’à un moment, le film va s’arrêter. « Un deuxième ? ». Mmmmmh, ce truc de me demander la permission alors qu’il m’a mise dans un état où je serais bien incapable de refuser quoi que ce soit, ça m’excite tellement. La bouche sèche, je déglutis péniblement et ferme les yeux comme un déni alors que je hoche la tête. Je suis incapable de lui dire non. Il enfonce un deuxième doigt, pas beaucoup, l’angle ne le permet pas. Mais qu’est-ce que c’est bon de le sentir m’écarter. Mon dos se cambre, mes fesses se contractent… J’ai envie de sa bouche sur la mienne, de sentir son sexe s’enfoncer entre mes cuisses. Mais l’intrigue du film se dénoue. Il va bientôt se terminer. Je n’ai pas envie d’arrêter. Je voudrais rester dans le noir toute l’après-midi à jouer avec ses limites pendant qu’il teste les miennes. Dans quelques minutes, le générique de fin va arriver, les lumières vont se rallumer. La réalité va me rattraper.


Il retire ses deux doigts tout mouillés, et vient les enfoncer doucement dans ma bouche. Je plonge mes yeux dans les siens et les suce méticuleusement. Je sais que cette érection ne l’a pas quittée et continue de lui faire mal. Cette frustration mutuelle, ça me fait vriller. Si le film n’était pas sur le point de se terminer, je déboutonnerais son jean et sortirais son membre bien dur pour le soulager, le prendre tout entier dans ma bouche. Quel dommage d’avoir perdu autant de temps au début du film…

Générique de fin, les lumières se rallument. Pris de cours, on referme rapidement nos pantalons en essayant de faire le moins de bruits suspects possibles. On se regarde. On prend une grande inspiration. On reste encore assis pendant que les noms défilent à l’écran. Si on pouvait rester dans cette salle…


Il m’a avoué plusieurs années plus tard qu’au moment de passer les portes battantes, il s’était fait violence pour ne pas me plaquer au mur et me prendre là. C’est la beauté des fantasmes, ils ne s’embarrassent pas du réel ni des autres – employés ou clients. Ce moment est resté l’un des plus torrides de ma vie. S’il m’avait proposé d’aller chez lui, est-ce que j’aurais repris conscience de l’énorme tromperie que cela représentait ? Est-ce que ça faisait vraiment encore une différence, vu tout ce qui venait déjà de se passer ?


Dans les semaines qui ont suivi, on a reparlé de ce moment. Lui n’a pas demandé plus. Il avait été trompé et ne voulait pas causer une rupture. Moi, j’y ai vu un manque d’intérêt. Un peu moins de 20 ans plus tard, il reste un fantasme que je n’ai toujours pas assouvi. Depuis, on s’est revus 4 fois seulement, et si je devais les classer par ordre d’indécence, je dirais que celle-ci était probablement la deuxième la plus chaste.