n° 23127 | Fiche technique | 31082 caractères | 31082 5455 Temps de lecture estimé : 22 mn |
06/06/25 |
Présentation: L’histoire se déroule en 1523, néanmoins j’ai évité l’orthographe de l’époque. | ||||
Résumé: Depuis que le roi François s’est laissé pousser la barbe pour cacher des marques d’un tison brûlant (à ce qu’on raconte), la plupart des nobles l’ont imité. | ||||
Critères: #historique #romantisme fh | ||||
Auteur : Patrik Envoi mini-message |
L’histoire se déroule en 1523, néanmoins j’ai évité l’orthographe de l’époque. Bonne lecture :)
Depuis que le roi François s’est laissé pousser la barbe pour cacher des marques d’un tison brûlant (à ce qu’on raconte), la plupart des nobles l’ont imité. Bien que personne de Qualité moi-même, je n’ai pas encore cédé à cette mode qui fleure fortement l’Italie.
Anne-Louise d’Étambrieux est une jeune femme mal mariée à un querelleur de première catégorie. Heureusement pour elle, son époux est très souvent en balade dans le Royaume. Peu fidèle, il passe rarement ses nuits seul. Ce qui ne l’empêche pas d’être très pointilleux sur la vertu de sa femme, alors qu’il libertine sans vergogne au vu et au su de tous. Il a même plusieurs fois provoqué et occis des soi-disant galants, bien que sa femme soit vertueuse et n’a jamais cédé à quiconque.
Mais quand on est issu d’une ancienne et riche famille dont les racines se perdent dans les méandres du temps, il est facile d’abattre du menu fretin tel des perdreaux…
Je fréquente assez souvent Anne-Louise, mais je le fais toujours en compagnie de témoins. J’aime sa compagnie, elle est reposante, elle me change de bien des femmes plus exigeantes qui aimeraient mettre la main sur ma personne et mon patrimoine. J’avoue avoir ci et là quelques maîtresses, surtout depuis le décès par maladie de ma regrettée épouse qui m’a laissé trois enfants dont je m’occupe. Ils n’ont déjà plus de mère, je ne voudrais pas les priver d’un père.
Je préfère que mes descendants me disent « tu », contrairement à ce qui se passe dans d’autres familles, je trouve que ça resserre mieux les liens. Mes enfançons et ceux d’Anne-Louise jouent souvent ensemble, ce qui est un bon prétexte pour bavarder avec Anne-Louise.
Je ne cherche pas à séduire Madame d’Étambrieux, ce n’est pas mon but. Comme déjà dit, pour mes besoins masculins, j’ai ce qu’il me faut. Je bavarde avec elle de tout et de rien, et, visiblement, elle apprécie nos conversations qui égaient sa vie plutôt morne et routinière. Anne-Louise serait peut-être, voire sans doute, une bonne mère pour mes enfants, mais elle est déjà mariée, et être célibataire me convient.
À la réflexion, elle est plutôt comme une petite sœur pour moi…
Ces derniers temps, je consolide ses connaissances en latin, ce qui est utile si on souhaite lire la plupart des ouvrages un peu savants. Étonnée par ma rectification, elle demande :
Je reconnais que le latin n’est pas une langue évidente, mais le grec est pire encore. Mais chaque chose en son temps…
Rituellement, j’aime prendre un bain dans un grand baquet tapissé de draps. C’est délassant et ça évite les mauvaises odeurs dont certaines personnes ne sont pas avares ! Les anciens Romains passaient une grosse partie de leur temps aux thermes, y compris de façon professionnelle pour faire des affaires. Je regrette qu’il n’y en ait plus des pareils de nos jours. J’ai pu voir quelques ruines en Italie, c’est impressionnant !
Il se murmure que certaines Dames bien en vue n’hésitent pas à recevoir, tandis qu’elles font leurs ablutions. En ce qui me concerne, il m’est déjà arrivé de dicter divers ordres, tout en étant dans l’eau de mon baquet. Pensant à certains commérages, je réfléchis à voix haute :
Tandis que je me prélasse béatement dans l’eau chaude, le sieur d’Étambrieux (le mari d’Anne-Louise) débarque en force dans la salle où je suis, épée en main. Sans me troubler outre mesure, je demande plaisamment :
Quel programme ! Je ricane :
Intrigué par mon attitude non craintive, mon agresseur semble hésiter. La mort, j’ai pu la voir de nombreuses fois de face sur divers champs de bataille, surtout en Italie. Je continue sur le même ton :
Puis cet animal enragé fonce sur moi, épée en avant.
Je ne me sens pas du tout l’âme d’un poulet qu’on embroche impunément. Je me lève prestement tout en projetant de l’eau dans les yeux de mon agresseur. Momentanément aveuglé, celui-ci marque un léger temps d’arrêt. J’en profite pour saisir son bras et l’entraîner avec moi en arrière.
Hélas pour moi, mon pied dérape et nous nous retrouvons tous les deux dans l’eau. Néanmoins, mon assaillant vient de lâcher sa rapière qui choit plus loin au sol. Illico, il brandit un poignard qu’il me plante à l’aveugle dans le haut du bras. La douleur est assez féroce, des étoiles de toutes les couleurs dansent devant mes yeux !
Aussitôt, je plonge la tête de mon meurtrier en puissance dans l’eau chaude, son nez cogne violemment contre le fond du baquet. Visiblement, fier de son estocade portée à mon bras, il ne s’attendait pas à cette réaction de ma part. La douleur est pénible, je serre les dents, mais le plus urgent est de neutraliser ce fou furieux !
Et je n’ai pas l’intention de lui faire le moindre cadeau !
Ma décision est vite prise : sa vie ou la mienne. Comme cet animal m’a blessé cruellement, j’exploiterai ce fait comme une bonne excuse pour avoir eu des difficultés à le maintenir en vie. En attendant, avec mon bras valide, je maintiens la tête de mon rival sous l’eau, pareil homme ne mérite pas de continuer à vivre. Cependant, ce n’est pas évident de contenir quelqu’un de la sorte, alors je m’assieds carrément sur lui.
Bloquant toujours le chef de mon adversaire sous mon poids au fond de la baignoire, après un rapide examen, j’en profite pour retirer le poignard. J’espère qu’aucune grosse veine n’a été touchée. Je constate que l’os a empêché la progression de l’arme dans ma chair et que seul un peu de mon muscle a été transpercé. J’ai déjà vécu ce genre de blessure lors des guerres d’Italie, je m’en suis remis.
J’arrache un morceau de drap afin de contenir le saignement. Toujours coincé sous mon poids, mon agresseur se débat comme il peut, il agite frénétiquement les bras et les jambes, mais rien n’y fait : lentement, il se noie, et tant pis si je compromets ma place au Paradis.
Les faits étant assurément de mon côté, personne (ou presque) ne m’a reproché quoi que ce fût, concernant le passage de mon agresseur vers un monde qu’on dit meilleur.
Par le passé, ce triste sire avait occis divers gens plus ou moins de Qualité, juste pour le plaisir de la querelle. De plus, venir s’attaquer à un homme tandis qu’il est désarmé et nu dans son bain n’incite pas à l’indulgence. En prime, ma (petite) blessure parle pour moi.
Diverses personnes sont venues me féliciter ou m’apporter leur soutien. Même si la famille de mon agresseur hurle officiellement à la vengeance, j’ai vite compris que c’était pour la forme, mais qu’en réalité, ils sont secrètement heureux d’être débarrassés d’un tel fauteur de troubles qui commençait à faire des trous dans la cassette à force de payer et de soudoyer qui de droit.
Pour sa part, Anne-Louise flotte entre deux eaux. Sans le crier sur tous les toits, elle est assurément débarrassée de son forcené de mari et a retrouvé une certaine tranquillité d’esprit. Mais je suis quand même le meurtrier de son époux, et de ce fait, pour éviter les complications, elle préfère me fuir.
Le verdict à mon encontre étant quasiment connu d’avance, je suis ressorti libre et blanchi de ma convocation royale. Le fait que la noyade du Sieur d’Étambrieux soit accidentelle ou volontaire n’a même pas été évoqué. C’est tout juste si je n’ai pas eu droit aux honneurs, mais la décence élémentaire ne permettait pas ce genre d’effusion en public.
Jacques de Chabannes, seigneur de La Palice, un vaillant compagnon du Roi (et des précédents), a résumé d’une phrase la situation :
Tout semble être revenu à la normale…
Mon bras se rétablit petit à petit. Ça reste parfois douloureux, mais j’aurais pu mourir stupidement au fond de mon baquet, donc c’est un moindre mal.
Depuis mon absolution, Anne-Louise ne me fuit plus, mais elle fait attention à qui est présent autour de nous, elle ne souhaite pas passer pour une veuve joyeuse. Le prétexte tout trouvé est de faire en sorte que nos enfants continuent à jouer ensemble. Cependant, nos conversations ne sont plus aussi enjouées qu’avant, et je le regrette.
Je la sens triste, encore partagée, tiraillée. Il n’est pas évident de discuter avec celui qui est finalement le meurtrier de son mari, même si c’était de la légitime défense. Jamais elle ne saura que j’ai un peu aidé le destin, c’est mieux ainsi. Je suppose que ce sera une phase momentanée, et qu’ensuite, ça ira mieux pour elle.
Soudain, au détour de la conversation, elle m’annonce :
Tandis que je reste muet d’ébahissement, elle marque une légère pause :
Surprise par ma répartie, elle reste muette. Pour ma part, je suis assez content qu’elle envisage de prier pour mon âme perdue. Mais il y a plus urgent. Sans souci des convenances, je capture ses mains dans les miennes :
Elle me regarde longuement puis finit par dire :
Je pense que le danger est momentanément écarté. Mais il faudra que je surveille cette jeune veuve, elle serait bien capable d’avoir une autre folie en tête.
Comme je ne suis pas né de la dernière pluie, je n’ai aucun souci à immobiliser un carrosse avec mes gens. Du haut de mon cheval, je m’adresse à la personne qui tente ainsi de se dérober :
Madame d’Étambrieux écarte le rideau pour répondre :
Je descends de ma monture, puis je viens ouvrir la portière. Péremptoirement, tout en présentant mon bras valide, je lance à la jeune femme d’un ton sans appel :
Sans répondre, elle obéit. Elle me regarde d’un air étrange, mélange de crainte, de surprise et d’incompréhension. Je crois néanmoins déceler quelque chose en plus dans ses yeux. Je l’entraîne à l’écart dans les bosquets, je ne veux pas qu’il y ait d’oreille indiscrète, ce que j’ai à reprocher à cette inconstante ne concerne que nous deux :
Anne-Louise baisse la tête :
Timidement, elle lève le nez vers moi :
Ce satané mari reste aussi embêtant mort que vivant, ainsi que le poids des convenances. La jeune femme se tord ses mains :
Je marque une très courte pause, puis j’enchaîne :
Interloquée, elle me regarde :
Moi aussi, je me suis bien entendu dire ce genre de chose, je suis tout aussi étonné qu’elle. En vérité, à bien y réfléchir, je pense que je me suis fait avoir en douceur. Alors que ce n’était pas dans mes intentions initiales, j’ai développé des sentiments envers Anne-Louise. Peut-être même que j’ai inconsciemment occis son mari pour m’accaparer de sa jeune personne.
Elle baisse à nouveau la tête, en murmurant :
Fébrile, je capture ses mains :
Je souris :
Il y a quelques années, quand je me suis retrouvé fiancé à une jeunette inconnue qui est devenue ensuite ma femme, puis la mère de mes enfants, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye de mettre toutes les chances de mon côté, même si cette demoiselle fraîchement sortie du couvent m’était imposée.
J’aurais pu, comme tant d’autres de mon rang, me contenter de lui faire des enfants et de batifoler ailleurs, mais je crois savoir que Dieu n’aime pas trop ce genre de comportement. Et s’il existe un moyen de transformer une contrainte en agrément, je serais idiot de ne pas tenter ma chance.
Je suis aujourd’hui dans les mêmes dispositions. Si ça m’a réussi une fois, pourquoi pas deux ?
Je la capture dans mes bras pour l’embrasser aussitôt. J’aurais peut-être dû m’y prendre de façon plus galante, mais nécessité fait loi. De plus, on ne gagne pas des batailles en restant sagement de son côté. Allant droit au but, je m’empare voluptueusement de sa bouche. D’abord interloquée, elle ne résiste aucunement ensuite, mais elle n’ose pas m’accompagner, restant assez passive, sans toutefois me chasser. Je m’y attendais un peu.
Après un long baiser, je délaisse ses lèvres pour aller balader les miennes ailleurs, sur son visage, dans son cou, sur ses épaules, dans son décolleté. Elle frissonne de la tête aux pieds, puis finit par dire mollement :
Yeux fermés, bouche ouverte, elle ne répond rien, se laissant dévorer sur place, alanguie contre un tronc. La mode féminine actuelle m’aide beaucoup dans les diverses explorations du haut de son corps offert. On dirait que tout a été conçu pour faciliter la conquête, ce qui n’est pas un mal pour le mâle que je suis.
Aux soupirs qui s’échappent de sa bouche, à sa voix presque extatique, je comprends que je suis sur la bonne voie, voire la très bonne voie. Quant à moi, j’aime énormément ce que je suis en train de faire, j’ai la nette impression de ne pas m’en lasser de tantôt. Confusément, je perçois qu’Anne-Louise aura nettement plus de place dans ma vie que je ne l’aurais cru, il y a quelques jours, voire ce midi !
Comme quoi on peut changer rapidement !
Cette ingénue croyait me fausser compagnie ? Elle a eu tort ! Et maintenant que je la tiens captive et que je commence à goûter à ses charmes, elle aura du mal à reprendre la poudre d’escampette de sitôt !
En parlant de poudre d’escampette, et si ses seins faisaient de même hors de ce corsage d’un corps encore sage ?
Aussitôt pensé, aussitôt acté !
« Foutrediou » pourrais-je m’exclamer si je n’avais pas la bouche si occupée ! Ses appas en forme de poire pointue sont fort appétissants, et dire qu’elle les cachait soigneusement ! Rien que pour cette raison, je veux bien délaisser (un peu) la viande pour les fruits ! Du moins, ce genre de fruit.
Visiblement Anne-Louise se pâme sous le doux traitement que je suis en train de lui prodiguer. Je ravage sa poitrine haletante de mille baisers, sans oublier d’aller en semer d’autres sur des épaules, son cou, son visage. Bien que je ne sois plus un damoiseau depuis longtemps, j’ai l’impression d’être revenu en arrière de plusieurs lustres.
Le souffle commence à me manquer, et je sens que je dois mettre un terme à mes égarements, si voluptueux soient-ils, sous peine d’aller trop loin. Il ne conviendrait pas que je gâche un avenir prometteur. Alors je relâche mon étreinte, puis à son grand étonnement, je réajuste le corsage de ma belle captive.
Toujours adossée à son arbre, Anne-Louise reprend pied peu à peu. Elle me regarde avec un mélange de désir et d’appréhension, c’est assez troublant.
Comme si rien ne s’était passé, je lui annonce :
Je la capture aussitôt à nouveau dans mes bras :
Les lèvres entrouvertes, elle ne répond pas. Je me fais un plaisir de poser à nouveau ma bouche sur la sienne. Et cette fois-ci, bien qu’encore timide dans ses élans, Anne-Louise est moins inerte…
Le lendemain après-midi de sa fuite, je reçois Anne-Louise chez moi en intérieur, les enfants étant restés dehors dans le petit parc sous bonne garde. Péremptoirement, je la mène vers une pièce qu’elle ne connaît pas. Elle ouvre de grands yeux quand elle découvre un baquet qui trône au milieu de la pièce.
La jeune femme murmure :
Elle me regarde avec des grands yeux tout ronds :
Elle s’éloigne de moi pour venir se mettre de l’autre côté du baquet qui est déjà rempli comme j’en avais donné l’ordre. Mettant la cuve entre nous, elle demande :
Elle me regarde à nouveau avec des grands yeux tout ronds :
Elle me regarde avec un petit sourire :
Ce qui ne l’empêche pas de toujours sourire sans s’enfuir. Je commence à ôter mes vêtements, elle me demande :
Je me contente de sourire, sans cesser d’enlever mes habits. Je suis à présent tout nu, je sais que je présente encore bien, malgré diverses cicatrices. Je sens son regard sur moi, elle ne se cache pas d’observer ce que je lui montre. Je pose un pied au fond du baquet :
Je m’assieds :
Elle ne répond rien. Peut-être ai-je trop forcé… Mais je sens que je vais être fixé dans très peu de temps.
Ce qui ne l’empêche pas de se déshabiller petit à petit, alternant la timidité et le plaisir d’être contemplé. Il suffirait qu’un mauvais mot que tout se rompt, alors je préfère ne rien dire et l’admirer. Ce qu’elle lit sur mon visage semble l’aider à poursuivre son lent dévoilement.
Elle met à jour sa belle poitrine que j’avais couverte de baisers il y a peu de temps, puis sa peau se révèle au grand jour. Maintenant, elle est presque nue, exception faite de ses bas attachés en haut de la cuisse par de rubans noirs.
Chez certaines femmes, montrer ses jambes est plus osé que montrer ses seins ou son pubis. Celles-ci sont en général cachées sous moult jupons et robes. Je trouve cependant que sa façon de les enlever est plutôt érotique. Est-ce par inadvertance ? Est-ce volontaire ?
Curieusement, elle conserve sa coiffe. Je suppose que, si elle l’enlève, il sera difficile de la remettre sans l’aide d’une camériste. Debout près du baquet, elle hésite une dernière fois, puis elle enjambe le rebord tandis que je lui propose ma main pour l’aider. J’ai droit à une belle vision sur son entrejambe.
À présent debout dans l’eau, me faisant face, elle demande :
Elle se retourne, me présentant de bien belles fesses. Je résiste à la tentation de les embrasser. Puis elle fait ce que je lui avais plus ou moins ordonné. Une fois assise dans l’eau, mes mains se posent sur son ventre un peu rondouillet, elle frissonne. Elle se laisse même aller contre moi, tandis que je la caresse délicatement. Je constate de très près que sa coiffe entremêle tissus et cheveux dans une débauche d’épingles.
Peu après, elle murmure :
Je comprends l’allusion : le roi David est tombé amoureux de Bethsabée en la voyant se baigner. Comme elle est déjà mariée, il envoie Urie le Hittite (l’époux) en première ligne d’une bataille pour qu’il se fasse occire. Après une période de deuil, David épouse celle qu’il convoite toujours. Le fameux roi Salomon est leur enfant légitime.
Je simplifie, la véritable histoire est moins encore moins morale, et le pire, c’est que c’est écrit dans la Bible. Il y a un semblant de morale puisque, à la suite d’une malédiction du Dieu Unique, David perd le premier fils de sa nouvelle union, mais pourquoi est-ce un enfant innocent qui a dû périr ?
Anne-Louise aurait pu aussi faire allusion à Suzanne, mais je ne me sens pas l’âme d’un vieillard libidineux. Quoique… vieillard non, libidineux oui…
Je l’embrasse dans le cou, elle frissonne une fois de plus, mais elle incline la nuque pour me faciliter la tâche. Devenant plus exigeant, je capture ses seins tout en dévorant la courbe qui va de son épaule à son oreille. Elle soupire d’aise.
Quelque chose me dit qu’elle et moi n’allons nous contenter que de quelques bisous, si brûlants soient-ils…
Depuis que nous sommes mariés, Anne-Louise et moi, personne n’a suggéré ouvertement que j’avais occis le mari pour prendre sa place, alors que les mauvaises langues ne manquent pas dans le Beau Monde, et ce d’autant plus que bien des gens de Qualité s’ennuient et passent le temps comme ils le peuvent. Ils médisent, et quand il n’y a rien à médire, ils inventent.
Quand j’y songe, il y a peut-être une exception à ce que je viens de dire au tout début. En effet, quand j’ai annoncé mon prochain remariage, ma fille aînée m’a répondu :
Puis elle a ajouté avec un petit sourire entendu :
Bien qu’assez surpris par cette réponse, j’ai préféré passer à autre chose, car je n’arrivais pas à savoir si ma fille avait dit ça dans l’innocence de son jeune âge ou s’il y avait anguille sous roche. Et dans le doute…
Comme vous vous en doutez, notre premier bain commun a été une franche réussite. Il faut dire que j’avais décidé de mettre tous les atouts de mon côté et contenter au mieux Anne-Louise, ce qui ne fut pas très difficile pour quatre raisons :
Comme auparavant, mais sans devoir prêter attention à notre entourage, ma nouvelle femme et moi devisons toujours de tout et de rien ensemble, entourés de nos enfants. Les deux grosses différences sont que nous pouvons nous permettre des gestes tendres et que nous sommes aussi réunis quand vient la nuit que nous passons l’un à côté de l’autre, ou parfois l’un sur l’autre.
En plus du lit, notre autre champ de bataille reste souvent le baquet. Mais il n’est pas rare que nous enchaînions les deux, l’un après l’autre, peu importe l’ordre. C’est le cas aujourd’hui, tandis que je sèche amoureusement et voluptueusement mon épouse avant de passer à la suite des festivités.
Quand nous nous apprêtons à sortir de la salle d’eau pour aller dans notre chambre, je regarde le baquet, je me souviens de ce fameux jour où tout a basculé en bien pour nous deux, mais en mal pour mon prédécesseur. Pensif, je ne peux me retenir de m’adresser à mon épouse :
Elle regarde curieusement ailleurs, puis, me faisant face à nouveau, elle lâche en catimini :
Sur mes gardes, je reste calme :
Un peu crispée, elle avoue :
Elle attrape aussitôt la perche que je lui tends :
Je commence à mieux comprendre certaines choses :
Donc c’est mon épouse qui a mis en branle la machinerie qui a conduit à l’épisode du baquet. Non, c’est finalement l’attitude abusive de mon prédécesseur qui est en cause. À moins que, comme moi, inconsciemment, Anne-Louise ait un peu forcé le destin…
Je ne vais certainement pas lui jeter la première pierre. Je la rassure, en la serrant amoureusement dans mes bras :
Mais elle ne se fait absolument pas prier pour passer des paroles aux actes !
Le tissu qui la couvre choit à ses pieds, la révélant à nouveau nue. Le mien suit le même chemin, et nous nous retrouvons enlacés, peau contre peau, prêts tous les deux pour un combat nettement plus doux que ceux que j’ai pu connaître au-delà des Alpes.
Après un long baiser, je la porte dans notre lit. Là, comme toutes les autres fois auparavant, je me lâche, je me déchaîne, je veux posséder cette femme, lui faire l’amour plusieurs fois, l’entendre gémir, jouir, puis me vider en elle, encore et toujours, inlassablement.
Bethsabée, comme elle aime s’appeler parfois, n’est pas la dernière à participer. Au début, elle avait un peu de retenue, mais, se sachant aimée et désirée, elle a lâché la bride, et c’est nettement mieux ainsi.
Elle n’hésite plus à vocaliser, ce qui rend très fier le coq que je suis, voire le taureau qui sommeille souvent en moi ! Alors, ça me redonne des forces supplémentaires afin que je puisse continuer à l’entendre jouir ainsi !
Puis arrive le moment où nos corps n’en peuvent plus, où ils ont tout donné…
Tandis que Anne-Louise est déjà dans les bras de Morphée en plus des miens, allongé sur le dos, je songe au fameux épisode du baquet durant lequel j’aurais pu y laisser la vie. Fort heureusement, c’est mon agresseur qui l’a perdu à ma place. Je me demande ce qu’il a dû penser, le visage plaqué au fond de l’eau, tandis qu’il vivait ses dernières secondes. C’est peut-être morbide de ma part, mais j’aime à spéculer qu’il était en train de regretter sa sinistre et stupide décision de m’attaquer.
Toujours se méfier de l’eau qui dort, si je puis m’exprimer ainsi !
Je songe aussitôt à mon épouse et à tout ce que j’ai pu découvrir d’elle, ainsi que de son récent aveu me concernant.
Oui, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort…