n° 23141 | Fiche technique | 30084 caractères | 30084 4978 Temps de lecture estimé : 20 mn |
12/06/25 |
Présentation: Après la science-fiction pulp et l’horreur urbaine, je m’essaie à la dark fantasy ! J’espère que l’aventure de Runna vous plaira... | ||||
Résumé: Runna, une jeune barbare à la poitrine rendue monumentale par une Succube, décide de s’affranchir des lois de sa tribu... | ||||
Critères: #aventure #fantastique #sorcellerie #fantasy #masturbation f ascendant grosseins | ||||
Auteur : Plastica Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : La Quête de Runna Chapitre 01 | Épisode suivant |
Le vent criait sur la montagne, un hurlement désespéré qui charriait des poignées de poussière rouge et fatiguée. Les rochers, brûlés par un soleil impitoyable, saignaient des ombres longues et déchiquetées. Habituée autant à la chaleur qu’aux gifles de la brise, Runna avançait, ses pieds nus manœuvrant avec expertise dans la pente traîtresse.
Ça faisait un an… Un an que, fidèle aux traditions idiotes et cruelles de sa tribu, elle était partie grimper la montagne, en compagnie des autres adolescents du groupe… Personne ne pouvait y couper. Pas même une fille. Pas même la fille du chef.
Il s’agissait de s’endurcir, d’apprendre la vie, et d’autres conneries de ce genre… De devenir un guerrier valable aux yeux d’une tribu qui n’en avait jamais assez à opposer à ses ennemis.
Cette année, Runna était la seule à avoir survécu.
Un an… Un an d’enfer et de solitude.
Un an, également, à découvrir qui elle était réellement. Et qui elle pouvait devenir.
La sueur collait à sa peau, mêlée de crasse et de cendres. Ses vêtements n’étaient plus que des lambeaux de cuir, déchirés par les ronces et les combats contre les bêtes et les démons qui hantaient les hauteurs… Ils claquaient contre ses cuisses, gémissant à chaque mouvement, comme s’ils suppliaient de rendre l’âme. Runna s’en moquait. Ces haillons, comme tout ce qu’elle portait, étaient des preuves de la douleur et de la fierté de cet exil volontaire. Elle était sale, oui, mais vivante.
Plus vivante qu’elle ne l’avait jamais été dans la plaine, sous les regards du clan.
Dans sa main droite, elle serrait le manche d’une épée démesurée, une lame si large qu’elle semblait taillée pour abattre des géants. Runna l’avait forgée elle-même, dans une caverne où la chaleur de son feu, entretenu sur les cadavres séchés de ses anciens amis, rivalisait avec celle du désert. Le métal, brut, marqué de griffures, pesait contre son épaule, un fardeau qu’elle portait avec aisance. Elle avait forgé cette lame à partir des armures de ceux qui avaient péri… Et ce serait en leur mémoire, désormais, qu’elle l’utiliserait. Sans cesser de marcher, elle caressa de ses doigts sales et calleux la garde usée.
Un éclat argenté attira son regard. Une rivière, minuscule, serpentait entre les rochers ; à peine un filet d’eau dans ce monde de sécheresse. Runna s’agenouilla, ses muscles protestant après des heures de marche. L’eau était froide, presque douloureuse contre sa gorge desséchée. Elle but avidement, les gouttes éclaboussant son menton, ruisselant sur sa peau.
Elle se lécha les lèvres, puis, sans honte, enfonça deux de ses doigts mouillés entre ses cuisses, afin de rafraîchir son sexe qui pulsait de désir. Ça lui fit du bien.
Depuis quelques temps, la jeune femme de vingt ans ne cessait d’avoir envie de se masturber, nuit et jour. Il allait falloir qu’elle apprenne à se contrôler, de retour à la tribu… Encore une raison de ne pas ressentir tellement d’impatience à l’idée de retrouver les siens.
Runna se releva, essuya sa bouche d’un revers de main, et reprit son chemin. Dans sa tête, les pensées tourbillonnaient, aussi rudes que le vent. La tribu l’attendait, en bas, dans la plaine… Son père, avec son sceptre et ses ordres ; ses guerriers aux regards durs ; les femmes aux murmures jaloux et ineptes. Les traditions, le patriarcat, la promesse d’une vie de soumission.
Un an plus tôt, elle était partie en tant que gamine à l’intelligence prometteuse, mais à l’âme incertaine. Elle avait obéi, comme toujours, à l’épreuve imposée par le chef : survivre seule, prouver sa valeur. Mais là-haut, dans la solitude de la montagne, quelque chose avait changé. Runna s’était découverte. Chaque nuit, face aux étoiles, chaque matin, face aux bêtes, elle avait appris à n’écouter qu’elle-même. À aimer sa force, ses choix, sa liberté. Revenir au clan, c’était comme renfiler une armure trop étroite. Son père voudrait la plier, la ramener sous son joug… Les autres la jugeraient, comme ils l’avaient toujours fait.
Runna serra les dents, ses doigts crispés sur l’épée. Une partie d’elle, celle qui avait forgé cette lame démente, voulait rester libre. Mais une autre murmurait encore que le clan était sa maison. Qu’elle leur devait ce retour.
Ne serait-ce que pour leur montrer qui elle était devenue.
Le soleil déclina, peignant le ciel d’un rouge sanglant. La montagne s’adoucissait, ses pentes cédant la place à une plaine ocre, parsemée de broussailles sèches.
Au loin, des feux scintillaient, comme des yeux dans la pénombre. Des tambours résonnaient, un battement sourd qui faisait vibrer le sol. La tribu. Ils savaient qu’elle venait. Ils l’avaient vue, peut-être, silhouette floue contre l’horizon… Runna ralentit, son souffle calme mais lourd.
Les feux grossirent, révélant des tentes de cuir, des silhouettes dansantes, des tables chargées de viande et de vin. Un banquet. Pour elle.
Mais alors que la jeune femme rejoignait les siens, les tambours s’arrêtèrent brusquement.
Le silence tomba, si épais qu’il sembla écraser la plaine. Runna avança encore, ses pas résonnant dans la poussière. Les flammes des braseros éclairaient la foule, figée, les regards braqués sur elle. Hommes, femmes, enfants, tous immobiles, comme frappés par une vision. Runna s’arrêta à l’orée du campement, ses lambeaux de cuir claquant dans la brise. Elle sentit leurs yeux lourds, brûlants, glissant sur elle. Et pour la première fois depuis un an, elle se permit de sourire.
Ils ne la reconnaissaient pas… Comment l’auraient-ils pu ? La gamine maigre et docile avait disparu. À sa place se tenait une guerrière sculptée par la montagne et le sang. Sa peau, tannée par des mois de soleil, luisait comme du bronze, marquée de cicatrices blanches, chacune un trophée de ses combats. Ses muscles saillaient, durs comme la pierre, de ses épaules larges à ses cuisses épaisses ; un corps taillé pour la violence et la survie. Ses cheveux blonds, emmêlés, cascadaient sur ses épaules, striés de poussière rouge.
Et ses seins… énormes, insolents, chacun largement plus volumineux que sa tête, ils représentaient un affront, tant à la gravité qu’à la réalité. Ces deux globes, qu’elle allait bientôt devoir expliquer, étaient compressés sous des plaques de métal tordu qui osaient encore tenter de les contenir, leur poids défiant chaque mouvement, chaque souffle.
Le cuir lacéré claquait contre ses hanches larges, masquant à peine son sexe. Chaque pas faisait danser ses courbes, chaque respiration semblait défier la plus élémentaire des pudeurs. Elle était sale, oui, couverte de sueur et de crasse, mais cette saleté était une médaille, une preuve de sa victoire sur la montagne. Runna planta son épée dans le sol et son regard dans la foule, ses yeux scintillant d’un éclat de défi.
Les guerriers la fixaient, leurs mains crispées sur les lances, leurs gorges sèches. Les femmes murmuraient. Les anciens reculèrent, leurs prières étouffées par le vent. Même son père, debout près du plus grand feu, sembla vaciller, son sceptre tremblant dans sa main. Runna les observa tous, savourant ce silence, cette peur mêlée d’admiration. Puis, lentement, elle posa une main sur sa hanche, ses seins titanesques se soulevant dans un mouvement provocant, et un sourire en coin étira ses lèvres.
La tente du chef dominait le campement, toile de cuir noir tendue sur des pieux grossiers, ornée de crânes blanchis et de plumes tachées de sang. À l’intérieur, l’air était lourd, saturé d’encens âcre et de sueur. Des tapis usés, pillés lors de raids anciens, couvraient le sol, et des braseros crachaient une lumière rougeoyante, projetant des ombres dansantes sur les parois. C’était plus luxueux que les autres tentes, mais l’odeur de barbarie – fer, graisse et rage – imprégnait néanmoins chaque recoin.
Runna était assise au centre, sur un tabouret de bois brut. Ses muscles, encore tendus par la descente de la montagne, luisaient de sueur sous la lueur des flammes, qui glissait le long des tatouages tribaux qui décoraient ses bras, ses hanches et ses cuisses. La jeune guerrière gardait la tête haute, la pointe de son épée démesurée enfoncée dans le sol. Autour d’elle, les regards pesaient cependant comme des chaînes accrochées à sa gorge et ses poignets : les conseillers de son père, petite assemblée de silhouettes sombres, l’encerclaient. Deux guerriers musclés, leurs torses bardés de cicatrices, serraient leurs lances, leurs yeux glissant malgré eux sur les courbes de la jeune femme. À leurs côtés, une vieille sorcière voûtée, drapée dans des robes de lin crasseux, triturait un collier d’ossements, ses lèvres marmonnant des prières inaudibles.
Au fond de la tente, sur un trône d’os et de peaux, son père. Sa barbe noire, striée de gris, frémissait de colère, et ses doigts noueux serraient un sceptre de fer dont la pointe rougeoyait dans la pénombre. Ses yeux, durs comme la pierre, ne quittaient pas Runna… Ou plutôt, ils ne quittaient pas ses seins, compressés sous les plaques de métal de son armure dérisoire. Dans son regard, un mélange trouble bouillonnait : dégoût, mépris, et une envie qu’il n’osait assumer, une pulsion purement sexuelle, incestueuse, qui le faisait trembler. Runna voyait tout cela, sur le visage de ce père qui lui semblait désormais si minable… Elle restait calme, son souffle régulier, son sourire en coin à peine perceptible.
Runna ne cilla pas. Elle planta ses yeux dans ceux de son père, un éclat froid dans ses prunelles. Lentement, elle posa une main sur sa cuisse, ses doigts frôlant un tatouage, et sa voix, grave mais posée, trancha le silence.
Les conseillers se raidirent devant l’insolence de la jeune fille. La sorcière cessa ses murmures, les yeux plissés. Runna inspira, ses seins se soulevant, et commença.
Runna marqua une pause, ses lèvres frémissant à ce souvenir.
Un guerrier déglutit, sa lance tremblant. La sorcière cracha un juron ancien. Le chef serra son sceptre, ses phalanges blanchissant.
Un silence glacial s’abattit. Les flammes des braseros semblèrent vaciller. Runna releva le menton, son sourire fier aussi tranchant que son épée.
La sorcière hurla, un cri strident qui déchira l’air.
Ses doigts griffus pointèrent Runna, ses yeux écarquillés de terreur.
Les guerriers reculèrent, leurs lances levées. Un murmure horrifié parcourut les conseillers. Runna, immobile, fixa la sorcière, un sourire froid aux lèvres.
Elle posa une main sur son sein droit, ses doigts effleurant la chair gonflée, satinée, qui dépassait du métal tordu, et tous les regards suivirent le geste, incapables de résister.
Celui-ci se leva, son trône grinçant sous son poids. Ses yeux, brûlants de rage, ne quittaient pas les seins de Runna, et une veine pulsait sur son front.
La sorcière s’avança, ses bijoux d’ossements cliquetant.
Les guerriers hésitèrent, leurs lances pointées mais tremblantes. Les conseillers murmurèrent, certains hochant la tête, d’autres figés par la peur. Runna, toujours assise, ne bougea pas. Ses yeux calmes, implacables, restèrent fixés sur son père.
Il fit un geste, et deux gardes, armures cliquetant, s’approchèrent.
Runna ne broncha pas. Elle se leva, sa silhouette massive dominant la tente, ses seins rebondissant sous le métal. Le père s’approcha, si près que son souffle rauque, malodorant, effleura le visage de sa fille. Puis, avec un rictus de dégoût, il cracha. La salive coula sur la joue de Runna, glissa sur son cou, et s’égoutta sur ses seins, luisant à la lumière des flammes.
Et, dans un élan de rage, il leva la main pour la gifler.
Runna ne cilla pas. D’un seul doigt, elle bloqua son poignet, son mouvement si rapide, si précis, qu’il sembla irréel. Le père se figea, les yeux écarquillés, la main tremblante sous la force de sa fille. La tente entière retint son souffle. Runna pencha la tête, ses cheveux blonds tombant sur son épaule, et sa voix, douce mais glaciale, trancha le silence.
Un frisson parcourut l’assemblée. Les gardes, hésitants, saisirent les bras de Runna, mais elle ne résista pas. Elle se laissa emmener, sa silhouette massive disparaissant dans la nuit. Derrière elle, le père s’effondra sur son trône, son sceptre tombant avec un claquement sourd. La sorcière marmonna une prière, ses doigts serrant ses bijoux. Et les flammes, dans les braseros, semblèrent brûler plus fort, comme pour confirmer que pour la tribu, plus rien ne serait comme avant.
La nuit, voile d’encre troué par les étoiles pâles et le rougeoiement mourant des feux, écrasait le campement de sa lourde couverture.
Au bord du cercle des tentes, la cage de fer se dressait, prison grossière aux barreaux rouillés et tordus, mais forgée pour résister à la force d’un buffle. Runna était recroquevillée à l’intérieur, les genoux repliés contre sa poitrine, ses bras musclés enroulés autour d’eux. Le froid du désert mordait sa peau, glissant sous les lambeaux de cuir qui couvraient à peine ses hanches. La sueur de la journée s’était muée en frissons, et ses cheveux blonds, emmêlés, collaient à son visage. Elle ne bougeait pas, ses yeux fixant l’obscurité, mais son esprit bouillonnait d’une rage contenue, d’une envie de violence froide et calme.
La tente de son père, ses mots venimeux, le crachat sur sa joue… tout tournoyait dans sa tête. Il l’avait reniée, humiliée, mais pire encore, il l’avait regardée avec ce désir trouble, comme si elle n’était qu’une chose à posséder. La tribu, ces visages qu’elle avait autrefois considérés comme ceux de sa famille, l’avait jugée, condamnée pour ce qu’elle était devenue. Runna serra les dents, ses doigts crispés sur ses biceps gonflés. La montagne l’avait rendue libre, mais ici, dans cette cage, elle n’était qu’une bête à abattre ou à briser.
Un bruit la tira de ses pensées. Des pas, furtifs, approchaient.
Trois silhouettes émergèrent de l’ombre, leurs armures cliquetant doucement. Les gardes de son père. Leurs visages, éclairés par une torche qu’ils portaient, étaient tordus par des sourires lubriques. Runna ne bougea pas, ses yeux plissés les observant à travers ses mèches blondes. Ils s’arrêtèrent devant la cage, leurs rires bas résonnant dans la nuit.
Le troisième, un jeune aux cheveux ras, sortit une clé rouillée et ouvrit la cage, son souffle rapide trahissant son excitation.
Runna resta immobile, son corps replié, ses yeux suivant chaque mouvement. Les hommes entrèrent, refermant la porte derrière eux ; le colosse approcha, tendant une main calleuse pour saisir un sein qu’il malaxa avec une brutalité avide. Runna tressaillit, non pas de peur, mais de rage, une chaleur sombre montant en elle. Le maigre tira ses cheveux, forçant sa tête en arrière, tandis que le jeune retirait son pagne, son sexe déjà dur sous la lumière de la torche.
Runna releva lentement les yeux. Brillants d’un éclat froid, ils rencontrèrent ceux du colosse. Un sourire étira ses lèvres.
Avant qu’ils ne puissent réagir, elle se redressa, éclair de muscles et de rage. Sa main attrapa le poignet du colosse et le tordit, un craquement sec résonnant alors que l’os se brisait. Il hurla, mais Runna ne s’arrêta pas. D’un revers, elle fracassa son crâne contre les barreaux, le sang giclant sur le fer. Le maigre recula, trébuchant, mais Runna fut plus rapide. Elle saisit sa gorge, ses doigts s’enfonçant comme des griffes, et le souleva, son corps frêle s’agitant dans l’air. Un coup de genou lui brisa les côtes, et elle le projeta contre la cage, son corps s’effondrant dans un râle. Le jeune, pétrifié, lâcha la torche et tenta de fuir. Runna l’attrapa par les cheveux, le tira en arrière, et enfonça son poing dans sa mâchoire. Les dents volèrent, et il s’écroula.
Elle se pencha, ramassa la torche, et contempla les corps, le sang coulant sur le sable. Une pulsion, brève mais violente, traversa son esprit en apercevant leurs sexes encore raides – une envie obscène. Elle ferma les yeux, chassant cette pensée, son souffle tremblant. Pas maintenant.
Runna rouvrit la cage d’un coup de pied, le métal gémissant sous sa force. Elle se tint un instant immobile, la torche dans une main, et son regard balaya le campement endormi. Les tentes, les feux mourants, les ombres des guerriers… tout cela n’était plus sa maison. Ils l’avaient rejetée, condamnée, et maintenant, ils voulaient la briser. Elle ne serait jamais ni leur pute ni leur esclave.
Ni leur proie !
Une certitude, froide et tranchante, s’installa en elle : elle devait partir. Mais pas sans s’assurer qu’ils ne la poursuivraient pas… Elle approcha la torche d’une tente. Les flammes léchèrent le cuir, s’élevant en un rugissement affamé, puant.
Runna avança, méthodique, mettant le feu à chaque tente qu’elle croisait. Des cris éclatèrent, des hurlements de panique déchirant la nuit. Les guerriers surgirent, à moitié nus, leurs lances brandies, mais Runna les ignora. Son regard était fixé sur la tente du chef, au centre du camp, où son épée l’attendait.
Elle ne partirait pas sans elle.
Les flammes grandissaient, la nuit repeinte d’un rouge infernal. Les femmes hurlaient, traînant leurs enfants loin du brasier. Les hommes, désorganisés, couraient dans toutes les directions, certains tentant d’éteindre l’incendie. Runna marchait, les sourcils froncés, la torche dans une main, son corps luisant de sueur et de sang. Un guerrier, plus audacieux, se dressa devant elle, sa lance pointée. Runna le fixa, ses seins se soulevant sous son armure cabossée, et, d’un revers de la torche, elle lui fracassa le visage. Elle enjamba son corps sans un regard.
La tente du chef apparut, intacte au milieu du chaos. La jeune femme y entra, les flammes de sa torche éclairant l’intérieur. La sorcière était là, agenouillée près du trône, son collier cliquetant alors qu’elle psalmodiait une prière. Runna s’était toujours demandé s’il ne s’agissait pas de celle qui l’avait enfantée… Bah ! Peu importait. La vieille leva les yeux, terrifiée, et hurla.
Runna répondit sans sourire.
Elle saisit la sorcière par le cou, et serra. Les os craquèrent et la vieille s’effondra, les yeux vitreux. Runna arracha son collier d’ossements, et le glissa autour de son propre cou, un sourire satisfait aux lèvres. Il était joli, après tout.
Son épée reposait contre le trône, sa lame massive luisant sous la lumière. Runna la ramassa, son poids familier apaisant vaguement sa rage. Elle aperçut la cape de fourrure de son père, jetée sur une chaise, et s’en empara également, la drapant sur ses épaules. La matière, lourde et douce, contrastait avec ses lambeaux de cuir, et elle se sentit, pour la première fois, comme une reine.
Des gardes surgirent ; quatre silhouettes armées de haches. Runna ne leur laissa aucune chance. Sa lame s’abattit, tranchant le premier en deux, le sang éclaboussant les tapis. Le deuxième tenta de frapper, mais elle esquiva, brisant son bras, puis son crâne, de deux coups de coude. Les autres reculèrent, mais Runna avança, son épée fauchant leurs jambes. Ils s’effondrèrent, hurlant, et elle les acheva d’un coup précis, leur sang maculant sa cape.
Runna sortit de la tente, son épée sur l’épaule, et marcha vers le centre du camp, chaos de flammes et de cris où son père se tenait, entouré de quelques guerriers. Ses yeux écarquillés trahissaient sa peur, mais il brandit son sceptre, aussi dérisoire que sa voix tremblante.
Runna s’arrêta, sa silhouette massive encadrée par les flammes. Ses seins, luisants de sueur, dansaient sous le métal tordu, et le collier d’ossements cliquetait contre sa peau. Elle planta son épée dans le sol, fixa son père, et parla, sa voix calme mais implacable.
Les guerriers murmurèrent, leurs armes tremblantes. Le père serra son sceptre, son visage rouge de haine.
Runna avança, ses pas charriant des nuages de sable. D’un geste, elle arracha le sceptre des mains de son père et le brisa en deux, le métal hurlant sous sa force. Les guerriers reculèrent, terrifiés. Runna saisit son géniteur par la gorge, le forçant à s’agenouiller. Il s’effondra, ses genoux heurtant le sable, ses yeux se remplissant de honte et de peur.
Elle se pencha, son visage près du sien, et cracha. La salive s’écrasa sur sa joue, coulant sur sa barbe en un écho cruel à son geste de la veille.
Runna se redressa, ramassa son épée, et décapita son père.
Puis elle tourna le dos au camp. Les flammes rugissaient, dévorant les tentes, les cris des survivants se perdant dans la nuit. Elle marchait seule, ses seins dansant sous sa cape volée, le collier d’ossements rythmant ses pas. Le désert s’ouvrait devant elle, vaste, impitoyable, mais offert à sa liberté. Derrière elle, son passé brûlait, et Runna, pour la première fois depuis longtemps, sourit pleinement. Elle n’appartenait plus à personne.
Le désert était un océan de sable ocre dont la lune peignait les dunes pour en faire des vagues d’argent. Les étoiles, froides et distantes, éclairaient à peine les broussailles sèches et les rochers érodés qui parsemaient la plaine.
Lathos avançait, ses bottes usées crissant doucement, son souffle retenu pour ne pas trahir sa présence. À ses côtés, Nidi glissait comme une ombre, ses pieds nus, minuscules, effleurant à peine le sol. La Gobeline, qui peinait à dépasser le mètre, portait une tunique rapiécée, ses cheveux noirs, courts et en bataille, retenus par une ficelle. Sa peau verte luisait sous la lune, et ses yeux jaunes, vifs comme ceux d’un chat, scrutaient l’horizon. Dans sa main, un couteau courbé dansait entre ses doigts agiles, un tic nerveux qui trahissait son excitation.
Lathos ajusta ses lunettes fendillées, vestige de son passé de scribe avant que la route ne fasse de lui un voleur. À dix-huit ans, il était mince, presque frêle, mais son visage, encadré de mèches brunes en désordre, avait un charme juvénile qui désarmait souvent leurs victimes. Il plissa les yeux, son cœur battant plus vite.
Nidi ricana, donnant un coup de coude dans la cuisse de Lathos – la seule partie qu’elle pouvait atteindre.
Ils échangèrent un regard, leur complicité rodée par des mois de larcins. Lathos et Nidi n’étaient pas des tueurs : juste des opportunistes survivant, mal, sur les bordures du désert, détroussant les imprudents sans verser de sang… Ce feu isolé, silencieux, était une aubaine.
Ils avancèrent, courbés, leurs ombres se fondant dans la nuit. Nidi menait, Lathos suivait, son sac de toile cliquetant doucement, rempli de cordes, de crochets et de babioles volées. À mesure qu’ils se rapprochaient, le feu révélait ses secrets : pas de tente, pas de chariot, juste un cercle de pierres autour de flammes mourantes.
Et là, étendue sur une couverture râpée, une silhouette. Une femme. Endormie. Seule.
Lathos s’arrêta net, le souffle coupé. Même dans la pénombre, elle était… écrasante. Sa peau bronzée luisait à la lumière des flammes, striée de tatouages tribaux qui dansaient sur ses bras, ses cuisses, ses hanches. Ses cheveux blonds, emmêlés, s’étalaient comme une crinière autour de son visage. Elle portait à peine de quoi se couvrir : quelques lambeaux de cuir lacéré, et un bandeau de métal tordu qui luttait pour contenir des seins énormes, défiant toute logique. Cette poitrine surréaliste se soulevait au rythme de ronflements légers. Ses cuisses, épaisses et musclées, brillaient de sueur, et ses fesses, larges et fermes, semblaient taillées dans le roc. Une cape de fourrure, jetée négligemment sur ses jambes, et un collier d’ossements autour de son cou complétaient l’image. À ses côtés, une épée démesurée, large comme un homme, reposait dans le sable, son métal griffé luisant sous la lune. Lathos déglutit, ses joues s’empourprant.
La beauté de cette femme – brute, sauvage, presque surnaturelle – le clouait sur place. Ses lèvres, pleines et entrouvertes, laissaient échapper un souffle doux. Ses tatouages, représentant des serpents enroulés, semblaient l’appeler. Et ses seins, bordel… il n’avait jamais rien vu d’aussi imposant, d’aussi provocant. Son cœur tambourinait, et une chaleur gênante monta dans son pantalon. Nidi, accroupie près de lui, roula des yeux avec un grognement.
Elle donna un coup dans son mollet, le tirant de sa transe. Lathos cligna des yeux, rouge de honte.
La Gobeline rampa vers le feu, ses doigts agiles fouillant un sac de toile près de la femme. Elle en tira une gourde, un bout de viande séchée et une dague rouillée, qu’elle glissa dans sa ceinture avec un rictus satisfait. Lathos, encore troublé, s’approcha à son tour, ses mains tremblantes saisissant une bourse de cuir attachée à la cape. Il jeta un nouveau regard à la femme, son souffle accélérant. Elle ronflait toujours, ses seins dansant à chaque inspiration, et il sentit ses doigts hésiter, comme s’il profanait une statue sacrée. Nidi, plus prosaïque, inspectait les lourdes boucles d’oreille de la dormeuse. De grosses pièces d’or brut.
Elle lança un regard à Lathos.
Lathos hocha la tête, mais alors qu’il tendait la main vers la femme, un craquement résonna.
Le feu. Une bûche s’effondra, projetant une gerbe d’étincelles.
La Barbare s’arrêta de ronfler. Ses yeux s’ouvrirent, deux éclats brillant dans la nuit.
Lathos se figea. Nidi jura.
Avant qu’ils ne puissent bouger, la femme bondit, tornade de puissance brute. Sa main attrapa son épée, la lame massive s’élevant comme une montagne. En un instant, elle plaqua Lathos au sol, son genou écrasant son torse, ses seins frôlant son visage. Nidi tenta de s’enfuir, mais la femme fut plus rapide, son autre main saisissant la Gobeline par la nuque et la clouant au sable. La lame, large et froide, s’abattit, son tranchant effleurant leurs gorges.
Lathos sentit son cœur s’arrêter. La femme le fixait, ses yeux brûlant d’une fureur contenue. Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules, et son corps, luisant de sueur, semblait taillé pour la guerre. Le collier d’ossements cliquetait contre sa peau, et la cape, à moitié glissée, révélait ses tatouages. Elle était terrifiante. Magnifique.