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n° 23163Fiche technique16114 caractères16114
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Temps de lecture estimé : 12 mn
30/06/25
Résumé:  Un jeune homme, un chien fugueur, une femme nue, la mer… Et si l’été devenait une leçon de plaisir inattendu, au soleil comme dans l’eau ?
Critères:  #érotisme #initiation #rencontre #occasion #différencedâge #voyeur #exhibitionniste #fellation #lieudeloisir
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message
Léa, la mer, et moi

Son chien avait disparu depuis sept bonnes minutes, et déjà, Julien regrettait de ne pas avoir mieux fermé le mousqueton. Il trottait en slalom entre les dunes, le short qui collait à l’aine et les tongs pleines de sable, appelant d’une voix aussi virile que possible :



Ça n’avait rien d’héroïque. Juste un mec paumé au petit matin sur la plage de l’Espiguette, cette langue de sable infinie qui sentait le sel, la sueur sèche et l’anarchie estivale. Le soleil montait lentement, chauffant déjà les trapèzes. Pas un nuage, du bleu qui s’étalait comme un drap bien tendu.


Et Médor, donc, avait foutu le camp. Un labrador chocolat hyper affectueux, trop sociable pour son propre bien, surtout quand il s’agissait d’aller farfouiller entre les serviettes.


Julien le retrouva à côté d’un blockhaus tagué, moitié enseveli. Médor était assis, la langue pendante, l’air ravi. Et à ses pieds… elle. Totalement nue, dos appuyé contre le béton chaud, elle lisait un livre à couverture souple, les lunettes glissées sur le nez. La peau dorée, marbrée de grains de sable collés ici et là. Pas d’âge précis, mais une quarantaine affirmée. Un corps habité, pas exhibé.


Julien s’arrêta net. Brusquement conscient de tout : du vent entre ses cuisses, de la sueur sous ses aisselles, du maillot de bain qui lui sciait les testicules. Et de ses yeux, surtout, plantés quelque part entre les seins de la femme et son nombril.


Elle ne dit rien pendant quelques secondes. Puis tourna une page. Et seulement alors, leva le nez vers lui.



Julien ouvrit la bouche, mais rien n’en sortit. Juste un râle sec.


Elle désigna Médor d’un petit mouvement du menton.



Julien rougit jusqu’aux oreilles. Bafouilla quelque chose comme « pardon, je suis désolé, il fait ça tout le temps », et un « c’est pas ce que je voulais » absolument hors contexte.


Elle referma son livre, le posa sur le sable.



Il se racla la gorge. Médor se coucha, serein.



Elle désignait son maillot de bain, qui ne cachait pas grand-chose de son trouble.


Julien hésita, puis s’assit prudemment à trois mètres d’elle. Médor se rapprocha en deux bonds et posa la tête sur les cuisses de la femme, visiblement conquis. Elle ne protesta pas et se contenta de caresser les oreilles du chien comme si c’était le sien.



Il osa enfin la regarder franchement. Ses seins tombaient un peu, mais fièrement. Un tatouage discret s’enroulait autour de sa hanche gauche – peut-être un serpent, ou un mot. Et cette touffe brune, dense, indifférente à la mode. Elle était belle, mais pas comme celles qu’on like sur Insta. Elle était présente. Et ça, c’était bien plus troublant.



Elle tapota le béton à côté d’elle. Julien se leva, hésitant, traversa les trois mètres, et s’assit près d’elle. Pas tout à fait contre, mais plus assez loin pour l’ignorer. Elle tendit la main.



Julien éclata de rire, un peu nerveusement. Elle avait la paume sèche, chaude, ferme.


Elle le regarda longuement, se mordilla la lèvre puis reprit :



Julien déglutit. Il aurait voulu avoir une répartie fine. Une observation intelligente, mais tout ce qu’il avait, c’était une bosse dans le slip, et un chien traître qui ronflait sur les cuisses de l’adversaire.


Elle, Léa, fixait l’horizon comme si elle possédait la mer. Et quelque part, il en était convaincu, c’était le cas.



Julien rit, malgré lui.



Son regard plongea dans le sien, sans détour, sans prudence. Julien sentit ses oreilles chauffer.



Elle haussa les épaules.



Elle lui piqua une clope dans le paquet qui dépassait de sa poche, l’alluma avec un briquet orné d’un flamant rose. Une bouffée. Puis :



Julien la fixa. Il eut l’impression que l’air se dilatait autour de ses tempes.



Elle bascula sur un coude, le corps cambré sans effort, les seins pointés vers Julien qui avala sa salive de travers et hésita. Mais il y avait le vent, le regard, le silence, et cette sensation étrange que plus il résistait, plus il passait à côté d’un truc. Alors, il attrapa la ceinture de son short, tira doucement, jusqu’à ce qu’il glisse sur ses cuisses, puis à ses chevilles.



Elle écrasa la clope. S’approcha d’un cran.



Un silence. Puis un soupir. Julien baissa le regard, haussa les épaules, et fit glisser le dernier rempart. Le vent passa, caressa ses cuisses nues. Son sexe frissonna à l’air libre.



Elle s’allongea, mains croisées derrière la tête, jambes entrouvertes sans provocation.



Julien, timidement, regarda. Et il vit. La douceur. La chaleur qu’elle semblait dégager. Le contraste entre sa peau hâlée et la pâleur plus intime. Le duvet. Les petites marques du temps, belles, rassurantes.



Il hocha la tête, presque honteux. Elle attrapa sa main, la guida sans précipitation vers son ventre, puis plus bas. Les doigts de Julien glissèrent jusqu’à effleurer les lèvres. Elle soupira. Lui sentit son sexe durcir, sans l’ombre d’un contrôle.



Il osa un mouvement. Elle se cambra légèrement. Un souffle chaud lui échappa.


Et puis… quelque chose changea dans l’air. Un frisson. Un tressaillement presque imperceptible. Léa s’interrompit.



Julien se figea. Médor leva une oreille. Léa, elle, ne semblait ni paniquée ni fâchée. Plutôt… intriguée. Elle se redressa lentement, scruta les dunes derrière le blockhaus.



Julien devint cramoisi.



Elle se pencha vers lui.



Elle attrapa à nouveau sa main pour la guider entre ses jambes.



Il déglutit, mais ses doigts reprirent leur lente exploration pendant que Léa fermait les yeux, le corps offert. Allongée sur le dos, les cuisses ouvertes, elle savourait. Julien, lui, n’était plus qu’un frémissement penché sur elle, son sexe dressé, hésitant. Son cœur battait à l’intérieur de ses tempes. Son ventre contracté cherchait un équilibre qu’il n’avait jamais appris.



Il étouffa un rire, puis obéit. La pulpe de ses doigts glissait, revenait, effleurait, appuyait. Son autre main s’était posée sur sa hanche, presque par réflexe, comme s’il voulait la retenir contre la terre. Elle ferma les yeux, lui la regardait. Sa bouche entrouverte. Sa gorge qui vibrait. Ses seins qui bougeaient au rythme de sa respiration. Et plus bas… la fleur palpitante, brillante de désir.


Et quelque part, derrière un rideau de sable et d’oyats, le voyeur, toujours là. Julien le sentait. Une présence. Et contre toute attente, ça n’éteignait pas le feu. Ça l’attisait.


Léa ouvrit un œil.



Julien n’eut pas le temps de répondre. Elle attrapa sa nuque et l’attira contre elle. Il s’agenouilla entre ses cuisses. La senteur était forte – un mélange de sel, de peau chauffée, de sexe mûr. Il n’avait jamais goûté quelque chose d’aussi… vrai. Sa langue hésita, puis toucha. Léa soupira.



Il ajusta. En cercles. Puis à plat. Puis une petite succion. Elle gémit, la main dans ses cheveux.



Julien sentait son sexe battre à en éclater, mais il était concentré. Elle le guidait, chaque son qu’elle laissait échapper était une validation, un feu vert. Puis, soudain, elle se raidit.



Il s’interrompit, bouche encore posée sur elle.



Elle bascula la tête en arrière, le visage tordu par une vague qui semblait venir de très loin. Ses jambes frémirent. Puis… Un râle grave, un orgasme plein, brut, entier, qui monta comme une marée jusqu’à se fracasser. Julien la regardait. Ébahi. Impressionné. Excité comme jamais.


Reprenant ses esprits, un sourire paresseux fleurit aux lèvres de Léa.



Essoufflé lui aussi, il rit. Médor avait à peine bougé. Le voyeur, lui, devait avoir des crampes depuis longtemps.


Elle tapota sa cuisse.



Il secoua la tête.



Elle se mit à genoux devant lui, une main enveloppant son sexe. Après deux mouvements de va-et-vient, elle le fixa dans les yeux.



Julien hocha lentement la tête. Elle sourit et lapa sa tige, puis l’engloutit à moitié, doucement. Il gémit. Le plaisir montait à une vitesse folle.



Puis elle le reprit en bouche, et il jouit. Brutalement. Les yeux fermés, le dos cambré, en plein soleil. Elle avala sans cérémonie et le regarda. Il tremblait.



Elle se releva, et, dans un clin d’œil provocant, lança à la dune :



Un froissement de végétation. Puis plus rien. Le voyeur avait décampé. Julien se laissa tomber dans le sable, hilare et vidé.



Léa alluma une autre cigarette.




*



Le silence était revenu. Le soleil, désormais haut, tapait sur le blockhaus, et le sable brillait autour d’eux. Julien était allongé, bras en croix, les yeux fermés. Sa poitrine montait et descendait lentement. Il avait l’air idiot des types qui viennent de découvrir qu’ils ont un corps – et qu’il est capable de choses qu’on ne trouve pas dans les tutos. Léa, elle, s’était assise contre le béton, une jambe repliée contre son ventre. Elle fumait. Médor dormait à moitié sur ses orteils. Tout ce petit monde baignait dans une odeur mêlée de sel, de sperme, de tabac et de peau chauffée. Il ouvrit un œil.



Elle souffla la fumée en l’air.



Julien s’appuya sur un coude.



Il resta silencieux. Puis, timidement :



Elle tourna enfin la tête vers lui, le regarda franchement, puis sourit.



Il se leva à son tour. Tout était collant, salé, poisseux, et bon. Médor releva la tête, mais ne bougea pas. Ils marchèrent vers l’eau, nus, sans se presser. Le sable leur brûlait les pieds. Le vent leur caressait les reins. Leurs peaux se touchaient parfois, par accident, ou pas.


En arrivant au bord, Léa se tourna vers lui.



Et elle plongea sans prévenir, Julien la suivit. L’eau était fraîche, une gifle douce sur leurs corps encore brûlants. Ils se laissèrent flotter. Elle se rapprocha, effleura son torse. Son regard devint plus sombre, plus intense.



Elle l’attira par la nuque, ses jambes enroulées autour de sa taille. Il n’eut pas le temps de protester. Julien perdit pied un instant, puis retrouva l’équilibre, les deux mains sous ses fesses. Elle se cala contre lui et l’aida à entrer en elle avec ce soupir particulier qu’on ne fait qu’en été, quand tout est possible et que rien n’est grave.


Le sel piquait un peu, le va-et-vient était amorti par l’eau, mais ça n’enlevait rien. Au contraire. Chaque poussée était un roulis, un balancement sensuel, amplifié par la mer elle-même. Elle accéléra et s’accrocha à son cou, ses seins contre son torse. Elle lui mordilla le lobe de l’oreille, lui haletait, le regard perdu dans l’écume. Elle atteignit l’orgasme en silence, juste un spasme subtil, une pression plus forte sur les reins du jeune homme, un soupir dans le creux de son épaule. Lui la suivit quelques secondes plus tard, le souffle coupé, la bouche ouverte sur un « oh » marin.


Ils restèrent collés un instant. Puis elle se détacha doucement.



Ils regagnèrent la plage, nus, ruisselants, en riant comme des ados. Médor les attendait, fidèle, devant leurs affaires.



Julien attrapa sa serviette, s’y roula comme un burrito. Léa se sécha à moitié, puis s’allongea à nouveau sur le sable chaud, les bras au-dessus de la tête.



Elle rit.



Julien sourit. Léa ferma les yeux. Sereine, magnifique. Julien comprit qu’il venait de découvrir l’endroit exact où l’été devient une histoire.