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Temps de lecture estimé : 16 mn
05/07/25
Résumé:  Helmut reçoit des nouvelles inquiétantes. Il fait des confidences à Jean-Louis au sujet de sa relation avec Hortense, avant de coucher avec elle une dernière fois. Mais les surprises ne font que commencer, et ont des conséquences jusque 80 ans après.
Critères:  #journal #société #drame #historique #adultère #candaulisme fh fplusag frousses cocus uniforme jardin voir fellation pénétratio fsodo
Auteur : John Langlais      Envoi mini-message

Série : L'Occupation horizontale

Chapitre 03
Les chemins pavés vers l'Enfer

Résumé des épisodes précédents :

La liaison torride entre Helmut et Hortense continue son chemin, toujours observé par Jean-Louis, qui avait été accablé par les nouvelles impliquant son fils cadet, Pierre, dans des activités résistantes.




Le dimanche matin, Hortense se rendit seule à la messe tandis que Jean-Louis s’occupait de la ferme. Pierre s’était excusé pour son comportement de la veille.



Pierre inclina la tête, mais ne dit rien.


Normalement, Helmut les rejoignait pour le repas du midi, surtout le dimanche. Mais ce jour-là, il envoya un message via un soldat pour s’excuser. Il ne revint qu’en fin d’après-midi. Lorsqu’il rentra enfin, il demanda la présence de toute la famille. Il avait un air battu, comme quelqu’un n’ayant plus le vent en poupe.



Jean-Louis avala lourdement.



Le visage d’Hortense afficha un regard d’horreur.



Puis, il rajouta :



Le silence pesa.



Pierre s’enfuit du salon pour aller dans le jardin, où il se rendit aux toilettes extérieures. On l’entendit en train de vomir.



Jean-Louis resta muet.


*


Pour la dernière fois, ils dînèrent ensemble. Le repas se passa silencieusement. Helmut était devenu plus stoïque depuis son annonce, mais il avait toujours l’air distrait, le regard lointain. Il prit congé, en disant, comme toujours en fin de repas, « je vous souhaite une bonne nuit ».



Le reste de la soirée se passa entre eux, en silence. Au crépuscule, Helmut redescendit, et sortit pour marcher un peu dans le bourg. Lors de son retour, Jean-Louis l’attendait, en fumant une cigarette.



Helmut le suivit. Ils marchèrent ensemble vers un grenier.



Helmut hésita quelques instants, avant de répondre :



Jean-Louis lui tendit la carte postale d’Hortense, toute nue, prise en 1917.



Nouvelle hésitation d’Helmut. Puis, il dit :



Helmut rentra dans la maison. Il revint en tenant un album photo fermé à clé. Il s’assit à côté de Jean-Louis, rouvrant l’album. À l’intérieur se trouvaient des clichés argentés d’une jeune femme, blonde, souriante. Elle était bien habillée, portant des vêtements à la mode. Sur certaines photos, elle était accompagnée par Helmut.



Puis, Helmut tourna une page. Il y avait plusieurs photographies d’Heidi, mais cette fois nue, avec les jambes écartées impudiquement, ou le dos tourné pour dévoiler son cul, ou posant en compagnie d’une amie.



Helmut tourna une nouvelle page de l’album. On y trouvait deux photographies d’Hortense, prises récemment. Sur la première, elle était allongée sur le lit, l’oreiller recouvrant son visage, laissant apparaître son torse et ses jambes, montrant ses poils pubiens. Sur la deuxième, elle était nue, à visage découvert, un pied posé sur un fauteuil dans la chambre, un collant sur sa jambe, un cliché prit lorsqu’elle était en train de se rhabiller.


Jean-Louis fit, silencieusement, la comparaison entre l’infirmière coquine de 1917 et l’épouse infidèle de 1941. L’épouse avait pris du poids par rapport à l’infirmière, plus de rides. Mais quelque part, Jean-Louis la trouvait toujours désirable. Pourtant, une question le rongeait ; comment pourrait-il la prendre, la combler, comme Helmut avait fait ? Il craignit qu’il ne sache pas s’y prendre.



Jean-Louis se leva. Il ne dit rien, mais se dirigea vers la porte du grenier. Puis, il se tourna, et dit au capitaine allemand :



*


Cette nuit-là, Helmut et Hortense s’éclipsèrent dans l’un des greniers de la ferme. Jean-Louis les vit de loin entrer, avant de sortir de la maison et les écouter, une oreille contre la porte pour tout entendre de leurs ébats.


En effet, il les entendit. Pas en train de faire l’amour, mais en train de discuter.



La conversation fut remplacée par une succession des soupirs, des bribes des paroles telles que « Oh oui » ou « C’est bon », suivie par les froissements des habits enlevés, le bruit sourd de la boucle de la ceinture d’Helmut défaite brusquement.



Vas-y… pompe-le comme une pute, pensa Jean-Louis.


Il n’en pouvait plus. Il fallait voir, tout voir. Il entrouvrit la porte et tenta de regarder par l’embrasure. Il vit Hortense de dos, agenouillée, la tête agitée, tandis que le capitaine allemand la tenait fermement par la nuque.



Il se retira la bite de sa bouche. Jean-Louis put voir une bite bien érigée.



Sans dire le moindre mot, elle se mit à poil. À son tour, l’officier allemand ôta ses dernières fringues. Il l’approcha, la saisit par la taille, les jambes d’Hortense roulées autour des hanches de son amant tandis qu’il la plaquait contre le mur du grenier.



Le cri d’Hortense démontrait qu’Helmut était bien en elle. Rapidement, Jean-Louis aperçut que le cul allemand ondulait, signe de va-et-vient. L’allemand passa entre les reins de sa femme. Et Jean-Louis adora le voir. Si seulement il avait pu la regarder de plus près, voire être dans le même lit qu’eux, à ses côtés, tandis que son amant la besognait !

Les cris devinrent des gémissements :



Par-dessus l’épaule d’Helmut, Jean-Louis vit le visage de sa femme. Un visage presque méconnaissable, un visage de jouissance comme il ne l’avait jamais vu. D’orgasme en orgasme, Hortense devenait une femme déchaînée, une femme pour qui rien ne comptait que son propre plaisir. Helmut ne montrait aucune pitié, les coups de boutoir puissants comme s’il cherchait le fond de son ventre. Lui, gémit bruyamment, et, enfin, jouit en elle. Les deux descendirent lentement, atterrissant au sol.


Ils restaient immobiles, inertes, pendant quelques minutes. En silence. Comme s’ils n’osaient pas parler, ni l’un ni l’autre. Parfois, ils s’embrassaient, lentement, fougueusement. Ce fut Helmut qui brisa le silence :



Il se lova contre elle. Puis, il la tourna et la mit face à terre.



Helmut ne dit rien. Il posa quelques baisers sur son fessier, tout en stimulant sa bite pour retrouver une érection.


Il cracha entre les fesses d’Hortense. Il ajouta un peu de salive sur son pénis, et le posa à l’entrée de l’anus de l’épouse du maire.


Mon Dieu… pensa Jean-Louis.


Helmut dirigea le gland entre les globes d’Hortense.



Mais avant qu’elle ne puisse terminer ses propos, l’allemand entra profondément dans le fion.



Il l’encula, sans ménagement. Hortense, coincée entre son amant et le sol, ne put que se laisser aller. Mais, au bout de quelques minutes, elle se mit à gémir.


C’en fut trop pour Jean-Louis. Il abaissa son pantalon et se branla, balançant son foutre contre la charpente. Honteusement, il s’éclipsa dans la nuit tout de suite, rentrant vers la maison…


*


Le lendemain matin, Helmut se leva très tôt, et quitta la maison avant même de prendre un petit déjeuner. C’était lorsqu’il s’apprêta à partir aux champs pour traire les vaches que Jean-Louis fut intercepté par le secrétaire de mairie.



Jean-Louis arriva sur place. Des fenêtres brisées, un grand désordre dans les bureaux, avec des fiches dépouillées et des papiers partout sur le sol. Mais le plus frappant, le plus accablant, c’était les graffitis. Sur les murs, à l’extérieur comme à l’intérieur, il y avait des « V » griffonnés. Sur les panneaux d’affichage, il y avait des papiers avec la lettre « V », écrite en majuscule. Des « V » étaient inscrits sur d’autres murs dans le bourg.



Jean-Louis quitta la mairie, n’apercevant pas un dessin curieux laissé sur son fauteuil dans son bureau : le dessin au crayon d’une corne.


*


La police lança un appel à témoins. En vain. L’inspecteur Alie lui-même se déplaça à Bosval depuis Rouen afin de mener l’enquête. Il interrogea même Jean-Louis, qu’il soupçonnait de complicité, mais l’intervention d’Helmut, le capitaine von Alterding, qui n’était pas encore parti, sauva Monsieur le Maire. Le capitaine affirma que Jean-Louis et sa femme avaient été en sa compagnie tout au long de la soirée. Mais Alie repartit convaincu que le jeune Pierre Dudéon était le suspect numéro un dans l’affaire du braquage de la mairie de Bosval.


Le dimanche suivant, Radio-Paris interrompit ses émissions pour annoncer que l’armée allemande avait envahi la Russie, et était désormais en guerre contre l’URSS. Jean-Louis comprit enfin la destination éventuelle des soldats allemands, et d’Helmut.


Le jeudi d’après, dix jours après le départ des Allemands et la fuite de Pierre, un courrier et une carte postale arrivèrent chez Jean-Louis et Hortense. Le courrier, officiel, provint du Centre National d’Information sur les Prisonniers de Guerre :


« Monsieur, Madame,

Nous avons l’honneur de vous annoncer que suite au dossier fourni aux autorités militaires allemandes, et l’examen des circonstances exceptionnelles de votre famille, tenant compte de la santé précaire de Monsieur Dudéon et la situation économique nécessitant de main d’œuvre agricole en France, que le rapatriement de Jacques, Henri, Robert DUDÉON a été accordé… »


Quant à la carte postale, elle affichait une photographie de la Gare Saint-Charles, à Marseille. Sur le dos, les phrases laconiques :


« Parti. Reviendrai un jour. Ne me cherche pas. »


Ce n’était pas signé, mais Jean-Louis et Hortense reconnurent tout de suite l’écriture de leur fils cadet…



Épilogue : Et tout devint fantôme…



Matthieu finit de tout lire, et replaça le document dans la feuille.



C’était en avril 2022, les vacances de printemps. Matthieu, prof d’histoire-géo dans le secondaire, préparait une thèse de doctorat en Histoire contemporaine, intitulée « Les municipalités normandes en temps de guerre, 1870-1962’. Il regarda les dossiers sur la commune de Bosval. Plus facile à dire qu’à faire, car la mairie de Bosval avait été détruite en juin 1944, lors d’un bombardement allié ciblant la rampe V1 d’à côté – mais touchant, par dommage collatéral, le bourg aussi. La bombe qui tomba sur la mairie avait détruit les locaux et avait également tué le maire, Jean-Louis Dudéon, qui se trouvait dans son bureau au moment du bombardement.


Matthieu remit le dossier sur le caddy et quitta la salle de lecture des archives départementales. Il était 16 h 10, les archives fermeraient prochainement, et Matthieu avait besoin d’un café, qu’il prit à la machine près de l’accueil. L’archiviste le rejoignit.



Matthieu et l’archiviste se dirigèrent vers le bureau, à la déception visible de la femme de l’accueil, qui avait la réputation d’être la commère de la boîte. L’archiviste ferma la porte derrière elle avant de reprendre la parole :



Matthieu fit oui de la tête face au sourire ironique de l’archiviste, qui était devenue en quelque sorte, dans un sens non-officiel, sa directrice de thèse.



Il but les derniers restes de son café. Dans le couloir, une voix annonça que la fermeture des archives dans quinze minutes, invitant ainsi les lecteurs à se diriger vers la sortie.



Matthieu sourit. Il prit congé, quitta le bureau de l’archiviste et se dirigea vers la sortie.



Et ensuite, il entendit, comme une voix muette avec un accent allemand, traversant la distance de huit décennies pour chuchoter dans son oreille :


« Je vous souhaite une bonne nuit… ».


Il l’entendit comme un écho qui résonna dans le silence de la mer…




FIN




Note de l’auteur :


Ce récit est un récit fictif. Il n’y a pas de commune qui s’appelle Bosval, les personnages (à l’exception de l’inspecteur Alie, condamné à mort pour fait de collaboration en 1944, et le proviseur Monsieur Jacob, tous deux mentionnés lors de l’ épisode 2, qui ont vraiment existé) sont également fictifs. Toute autre ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existé serait donc purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence, même si je reconnais une certaine inspiration pour la série télévisée « Un village français ». Il ne porte aucun jugement sur le passé.


Enfin, je tiens à souligner que ce texte n’est pas du tout une apologie pour le régime de Vichy ou pour la collaboration, et que ces années-ci furent véritablement des années noires.