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Temps de lecture estimé : 48 mn
21/07/25
Résumé:  Pipa est une jeune femme rai-son-nable ! Ses certitudes et convictions résisteront-elles au charme extrême-oriental ?
Critères:  #initiation #volupté #coupdefoudre #bisexuel #masturbation ff
Auteur : Claude Pessac            Envoi mini-message

Série : Sexpresses tendresses

Chapitre 01 / 04
Atermoi(t)ements

Je suis rouge écarlate ! Rouge de gêne, de honte en fait ! Pas rouge de transpiration. Lors d’une séance Postural Ball, les efforts à fournir ne sont pas si intenses que cela. Le but de l’exercice est la décontraction musculaire, l’assouplissement, l’équilibre surtout et pour ma part, je n’ai guère de difficulté à le trouver justement mon point d’équilibre sur le gros ballon. Du moins, en temps normal !


Mais pas aujourd’hui ! À cet instant, je regrette amèrement d’avoir opté trop rapidement ce matin pour un soutien-gorge light en voile léger sous mon t-shirt élasthanne trop clairement moulant. Il est évident que mes tétons hérissés sont on ne peut plus visibles. Et je frémis en pensant à mon legging qui, dans nos positions sur le dos sur l’énorme balle, jambes pendantes et écartées, dessine, bien trop précisément ma motte rebondie et la fente de mon sexe. Ce legging gris clair qui risque de passer au gris foncé si je continue à m’échauffer les sens. Enfin, « m’ »échauffer ! Comme si j’y pouvais quelque chose, moi !

C’est mon corps, pas mon esprit ni ma conscience qui s’enflamment, ce sont mes sens qui bouillonnent, mon berlingot qui brûle, indépendamment de ma volonté et sans que je puisse ralentir les battements affolés de mon palpitant. Qu’est-ce qui lui prend d’ailleurs à celui-là ? Le regard braqué sur moi est certes insistant, intrusif, inconvenant et dès que je relève la tête, je le vois fixé sur moi, sur mes seins ou sur mon entrejambe ! Que ces œillades indiscrètes puissent me gêner, m’agacer, m’incommoder, m’irriter, je pourrais aisément comprendre. Mais qu’elles m’excitent ? Sexuellement ! Non ! Mille fois non !


Je suis une femme raisonnable ! Je l’ai toujours été, depuis l’enfance. Même pendant l’adolescence. Une fille raisonnable, si raisonnable que mes parents m’ont confié, à mes vingt ans à peine, les rênes de l’entreprise familiale pour partir au soleil et profiter d’une retraite largement anticipée. C’est dire si j’étais vraiment une fille raisonnable. Quatre points d’accueil, vingt-deux employés, une flotte de véhicules haut de gamme et rutilants, je suis PDG d’une florissante entreprise de… pompes funèbres ! Il y a plus fun comme job me dira-t-on. Mais je m’épanouis dans ce métier, je réussi bien, j’ai l’empathie naturelle, une vraie sincérité que les proches éplorés des défunts apprécient. Les affaires tournent bien. Sans être cynique, je dois reconnaître que la Covid m’a bien aidée lors de la prise en main de la boîte…


Côté perso, j’ai toujours été moins raisonnable. J’ai allégrement papillonné depuis mes seize ans. Amante passionnée et gourmande, j’ai enchaîné les aventures, du moins jusqu’à mes vingt ans, jusqu’à ma prise de responsabilités dans l’entreprise, tentant alors de me fixer plus durablement.


Bon, je me retrouve célibataire depuis deux mois, et certes, désormais, un peu en manque, mais, pour autant, peu pressée de remplacer Justin. Justin, Pierrick, Louis, trois histoires successives et décevantes ! Trois jolis cœurs apparemment romantiques qui ont tournés égoïstes machos dès qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : mon petit panier… Des grands seigneurs qui avaient très vite trouvé toutes les meilleures raisons du monde pour s’installer chez moi. Et moi, gourde, je suis tombée dans le panneau à chaque fois. Ces pachas ont très vite mis les pieds sous la table, ne fichant rien que semer le bazar dans la maison. Pour ces trois-là, baiser est la seule chose qui les intéressent véritablement : glisser leurs bistouquettes dans nos boutiques le plus souvent possible, sans s’inquiéter alors une seconde de savoir si on en a envie, nous, à chaque fois ! Pourtant, je dois bien l’avouer, je suis plutôt une chaude comme on dit, particulièrement goinfre de bâtons de bergers et sans doute pas la dernière à écarter les cuisses… Mais mes trois zozos ne m’ont valu que frustrations et désappointements. Des histoires décevantes donc.


De certaines franches discussions avec quelques amies, j’ai retenu que je ne suis pas un cas unique. Il semblerait bien que nous autres, femmes, avons des rythmes différents des mâles. Après un bon orgasme, il nous faut plus de temps que les hommes pour retrouver un véritable appétit sexuel. Je dois toutefois porter au crédit de mes trois guignols (et quelques autres auparavant…) que ces maestros de la baguette ont su, avec une belle régularité, préserver mon appétit sexuel en négligeant de m’expédier au septième ciel ! De toute évidence, mon plaisir n’était pas priorité absolue pour eux. Égoïsme machiste ou simple incapacité ? Je penche pour la première solution. Quoique…



Oups ! Je n’ai pas la bonne position : Amandine, notre coach m’arrache à mes réflexions !



Je me reprends, me recentre sur le ballon, adopte la position demandée.

Bien sûr, ce n’était ni le lieu ni le moment pour ressasser mes colères et frustrations, mais au moins cela m’aura permis de me distraire d’autres pensées et de contenir les ardeurs insensées de mon corps.



Le groupe continue en chœur :



Ouf, je suis bien contente de pouvoir rentrer chez moi, juste de l’autre côté de la rue.



Alors que je la rejoins, notre coach fait signe à quelqu’un dans mon dos.



Présenté comme ça, je vois mal comment je pourrais refuser, bien que…



Mais bien sûr ! Moi qui rêvais de pouvoir échapper aux yeux noirs au plus vite, je suis refaite !


Une rapide comparaison de nos plannings et la seule solution envisageable est claire en ce qui concerne cette semaine : rien de vraiment possible à part aujourd’hui même puisque que ni elle, ni moi ne travaillons le mercredi. Pour la semaine prochaine, les choses seront plus simples puisque, heureux hasard, nous serons l’une et l’autre en congé pour huit jours.

J’emmène donc Misuki chez moi. Elle profite des quelques mètres à parcourir pour se présenter.



Je ris !



À son tour de rire, avant de m’interroger :



C’est reparti, je pique un fard mais n’ose pas… piper mot.

Elle est incroyablement jolie, l’Eurasienne ! De son père, elle a, je pense, hérité sa bouche pulpeuse, gourmande, sa haute taille et ses gènes slaves lui ont valu des yeux à peine bridés, moins sans doute que ceux de sa mère j’imagine. Tout le reste lui vient visiblement sa maman : teint ambré, traits fins et délicats, pommettes saillantes. Et surtout, son regard, profondément noir ! Ils sont déroutant ces iris si sombres qu’ils paraissent absorber les pupilles et ils lui donnent ce regard énigmatique qui m’a tant troublée tout à l’heure et dont je ne peux me détacher !


Misu a noté mon trouble :



Mise à nue, c’est bien ce que j’ai ressenti quand il était braqué sur mon entrejambe, ce sombre regard !



OUPS ! Je marque le coup, désarçonnée par cette franchise abrupte et Misu le remarque bien.



Je déglutis péniblement avant de répondre, en bafouillant et en sentant parfaitement que je rougis violemment, une fois encore :



J’éclate de rire, heureuse de cette diversion.



L’Eurasienne plisse ses yeux.



Comme je reste muette, mon adorable inquisitrice conclut.



Je suis parfaitement stupéfaite par les mots qui viennent de s’échapper de ma bouche ! « De s’échapper », car je n’ai pas reconnu la voix rauque que j’ai entendue ! Et surtout, je ne comprends pas comment j’ai pu dire pareille chose ! À la base, j’ai voulu jouer la bravache, peur de rien, mais le résultat, j’en ai pleinement conscience, est largement ambigu. J’aurais voulu lui ouvrir la porte, lui ménager une ouverture que je ne m’y serais pas prise autrement. Hey, je ne suis pas bi moi. Aucune histoire homo au compteur et surtout, l’idée ne m’en a même jamais effleurée. Totalement insensible au charme féminin jusqu’à ce jour. Les deux-trois parties de touche-pipi avec une copine à treize ans, ça ne compte pas : je te tiens – tu me tiens par le barbiquet… Séquences découvertes de gamines curieuses, point !


Pour sûr, Misuki a interprété ma réponse pour ce qu’elle semble valoir et m’offre un sourire trouble, plein de sous-entendus. Elle attrape mes deux mains, se recule un peu et me détaille ostensiblement de la tête aux pieds. Non mais ! Je ne me gêne pas du coup pour en faire autant.


Elle est superbement bien faite l’Eurasienne ! Jambes longues et fines, épaules et hanches étroites, ventre plat et… poitrine aussi menue que la mienne… Non, allez, franchement plus petite ! Mais dans l’ensemble, un physique somme toute très identique au mien ! Mis à part la profondeur de son teint et sa chevelure : ma courte tignasse de feu, bouclée, ne pèse pas lourd face à ses longs cheveux d’ébène, tombant jusqu’au creux des reins.



Troublante ? Merde Pipa, tu t’enfonces ! Surprenante, exotique, hors du commun, les qualificatifs ne manquaient pas ! Mais « troublante », non ! Et pourquoi pas excitante tant qu’à faire ?



Est-ce que je vais arrêter de rougir à un moment ou un autre ? Je sens bien que je suis écarlate ! Aussi inattendu que cela soit pour moi, cette fille m’attire, physiquement, je dirais même sexuellement ! Attirance animale, inutile d’essayer de me le cacher. Mon palpitant affolé, mes sens échauffés, pas de doute, c’est un vrai coup de foudre ! Et pour ce qui est de rougir (c’est mon point faible !), ça ne va pas s’arranger, surtout si je lui pose la question qui me brûle les lèvres. Oh hé, de la crotte ! Un peu plus, un peu moins…



L’intéressée ouvre de grands yeux surpris par mon audace. Là, je l’ai scotchée, elle ne s’attendait pas à une telle audace de la part d’une fille qui rougit à la moindre allusion orientée. Ah, ah, moi aussi je sais être directe !



Elle secoue la tête :



Je souris mais ne relève pas !



Hé, hé, je l’ai douchée la bi ! Non mais, qu’est-ce que vous croivez, comme dirait ma petite cousine.



Ooo000ooO



La séance d’échauffement a été intense et la mi-Nipponne a vite eu le rouge aux joues ! Ça lui va bien d’ailleurs.


Sous le jet puissant de ma douche, je tente de rafraîchir mon corps, mais mes sens bouillonnent encore et toujours. L’incendie couve entre mes cuisses et je dois faire des efforts surhumains pour ne pas laisser mes doigts s’insinuer dans mon fendu. Je louche sur mon triangle châtain, me demandant si je ne vais pas le raser vite fait : comme cela, Misu ne pourra pas… vérifier !


Ne pourra pas ? Non mais hé-oh Pipa, tu délires ? Arrête ton char, il n’est absolument pas question qu’elle voit ta tirelire ! Non-non-non, il n’en est pas question, je ne vais pas m’engager dans… Oh, et merde : stop, arrête ton char, sèche-toi idiote et rhabille-toi au lieu de dérailler.


Lorsque Misuki me rejoint dans la cuisine, elle s’est changée et frotte sa longue chevelure dans une serviette bordeaux qu’elle finit par nouer en turban. Le rouge lui va bien au teint, décidément !


Son t-shirt a connu des jours meilleurs : il n’est plus que très vaguement blanc, si usé qu’il en est presque diaphane, suffisamment pour me laisser entrevoir les très sombres aréoles resserrées de ses seins. La garce, elle le fait exprès. Et que dire de sa jupe plissée Roland-Garros : ultra-courte, elle dévoile très haut ses longues cuisses fuselées. Parfaites d’ailleurs. Non, absolument divines ! Ça promet ! Elle ne me sautera pas dessus a-t-elle dit, mais elle fait tout pour que ce soit moi qui la bascule !


Elle croque de bon appétit bâtonnets de carottes et concombres trempés dans du tzatzíki mais opère une découpe chirurgicale de sa tranche de rôti froid pour écarter tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à du gras. Elle surveille sa ligne la donzelle ? Moi, je m’embarrasse moins : je n’ai aucun problème de ligne et puis, le gras, c’est la vie !


Bien qu’impatiente, je maronne jusqu’au dessert avant de mettre les pieds dans le plat :



Tiens donc, ça me rappelle quelque chose. Il semblerait que nous ayons pratiqué le même genre de loulous… Et pour ce qui est des champignons, j’ai toujours eu bon appétit !



Misu marque un temps d’arrêt. Elle a les joues en feu et se tortille sur sa chaise.



Misu exhale une profonde expiration.



Oh non, je pense, tu ne vas pas t’arrêter là ? Côté incendie, pour moi, là, c’est violentissime ! Interdire à mes mains de plonger entre mes cuisses relève de l’exploit ! Une torture !

La belle a bien décelé mon excitation.



J’ai du mal à déglutir.



Ma voix est étranglée et je m’en rends compte, mes dénégations ne sont guère convaincantes.




Ooo000ooO



Dans mon training-garage au sous-sol, notre première séance d’entraînement se passera bien, même si la proximité de nos corps, certains contacts inévitables dans un tango et les troubles qu’ils ont engendrés m’ont par instants fait perdre le fil de la chorégraphie. Surtout, quand j’ai posé mes mains sur ses fesses où je n’ai décelé ni le relief d’un élastique, ni aucune couture d’un slip. Estomaquée qu’elle puisse se balader cul nu sous une aussi courte jupe, j’ai, le plus discrètement possible, continué mes recherches à chaque fois que la chorégraphie m’en donnait l’occasion. D’autant que la petite rouée se laissait complaisamment ploter son cul… nu !

Niet Popof, Underneath Your Clothes !


De cette première approche, (je parle là de la danse…) en une demi-heure, il en est ressorti que Misuki, liane souple et élève douée, n’aura aucun mal à assimiler les enchaînements du tango.


Il n’est même pas quatorze heures lorsque la belle me quitte. Sur le pas de la porte, elle prend ma main, m’attire vers elle et dépose deux bisous sur mes joues, le second frôlant la commissure de mes lèvres. Ce contact inattendu m’électrise. Alors qu’elle se recule, je conserve sa main dans la mienne et l’attire à nouveau vers moi. Prise d’une audace qui ne me ressemble pas, je lui glisse un baiser furtif, directement sur les lèvres avant de la repousser fermement, en riant pour masquer ma gêne. Misu reste figée une petite seconde, passe lentement sa langue sur ses lèvres avant de rire à son tour et m’offre un « Merci ma douce chérie ». Gracieuse sylphide, elle se détourne et s’éloigne dans l’allée en sautillant comiquement.


Je reste un bon moment, dos appuyé contre la porte refermée, avant de courir vers ma chambre. Je me jette en travers du lit, sur le dos. Les yeux rivés au plafond, je suis en proie à mille et une réflexions, torturée par des désirs et pulsions irraisonnées, chavirée par toutes ces sensations qui depuis ce matin ont exacerbées mon corps et mon sexe. Des mots, des phrases tournent dans mon esprit : « Tu me plais énormément ». Ah oui ? Jusqu’à quel point ? Et le « je ne pourrais pas m’empêcher de te sauter dessus » aussi ? Était-elle vraiment sérieuse ? Et quand elle battait des mains à l’idée d’une douche commune pour vérifier… la couleur de mon buisson. C’était du fun, du flan, simple jeu ? Provocation gratuite ? Sans parler évidement de son cul à l’air sous sa micro-mini-jupe… Oh, sacrée pétroleuse !


Misu m’a totalement tourneboulée, échauffée, excitée. Dans le delta de mes cuisses, je sens bien à quel point mon corps réclame l’apaisement, mais je résiste à ces élans qui me sidèrent encore. M’avouer cette attirance, cette envie si désespérée et déroutante constituerait un basculement trop fondamental. Je ne suis pas si obtuse et rétrograde pour considérer contre-nature une relation entre femmes, non, certainement pas, mais je la sens pour le moins contre ma nature ! Jamais, à quelque moment que ce soit, jamais, je n’ai ressenti une quelconque attirance pour une femme. Loin de là !


Pas même à l’adolescence, alors que j’étais pourtant si formidablement curieuse et impatiente de découvrir le sexe et ses joies. Ni avec Justin, lorsqu’il tentait plus ou moins habilement de me pousser au triolisme. Je me serais sans doute laissé entraîner dans une partie à trois… avec un homme ! Avec une femme, le deal n’éveillait franchement en moi aucun désir ! Non par dégoût ou puritanisme, simplement l’idée me laissait froide et même vaguement dégoûtée… Mais là, quelques petites heures après notre rencontre, voilà que je me sens prête à basculer. Inconcevable !


Plus inconcevable encore, l’emballement de mon cœur ! Car je me réalise amoureuse de la belle Eurasienne ! Amoureuse !

Mais non Pipa, arrête, tout de suite les grands mots ! Ça te ressemble bien ça ! Ton côté fleur bleue. Il est clair qu’un sentiment amoureux impliquerait bien plus de conséquences que la simple furie sexuelle. Non, sois sérieuse ma fille, tu n’es pas amoureuse, juste un peu dépravée et curieuse de découvrir de nouveaux horizons…


Alors oui, c’est évident, je suis en train de virer… bisexuelle ! Sur ce point, il n’y a aucun doute possible : il y a dix minutes, j’étais bel et bien prête à me gouiner sans aucune retenue, et plutôt avec fougue, avec frénésie ! Telle est bien la seule, l’unique vérité ! Mais pas amoureuse, non !


C’est du moins ce que je veux bien croire. Et en même temps, le fait de ravaler mon éventuelle relation avec Misu au rang de simple délire charnel me gêne, tant pour moi que pour elle. Surtout pour elle.


Trop d’interrogations, de peurs dont je sens bien qu’elles sont totalement ridicules, pusillanimes. Pusillanime, c’est le mot qui convient parfaitement à mes atermoiements ridicules. Eh ho, Pipa, t’as plus quinze ans ! Tu lui plais c’est sûr, elle te plait, tu as furieusement envie d’elle, alors merde, fonce, et le convenable, le politiquement correct, tu oublies ! Regardez ailleurs Monsieur le Curé !


Là, à cet instant, je pourrais l’appeler, lui demander de revenir, mais comme dirait ma mère, « t’as pas les couilles ma fille » ! Je reste à me morfondre sur mon lit, sachant déjà que la semaine va être bien longue jusqu’à dimanche. Nous avons en effet décidé de reprendre l’entraînement dimanche prochain, quatorze heures.


L’échéance me paraît bien longue et plus j’y réfléchis, plus l’idée d’une aventure saphique torride fait son chemin dans mon esprit. Juste une aventure, une parenthèse de folie passagère… plus ou moins longue. Ou brève, c’est selon… Le temps de faire le tour de la question…


Je brûle de désir, mes mains se glissent entre mes cuisses, prennent possession de mon sexe brûlant, mes doigts s’insinuent dans la fournaise trempée de ma chatte affamée. Je n’y tiens plus, je vire toutes mes fringues. Nue, doucement, lentement, je me caresse, me tortille en tous sens, jusqu’à ce que mon désir me soit si insupportable que je ne puisse faire autrement que de lui céder. Alors, le bassin largement décollé du lit, les cuisses totalement écartées, mes doigts fouillent frénétiquement ma conque brûlante et inondée, martyrisent mon bouton. Des doigts que j’imagine être ceux de Misuki, tout comme j’imagine son corps impatient, ses tétons tendus par le désir de moi, comme les miens dressés et gonflés à l’envie que j’ai d’elle. J’ai, et c’est ce qui m’étonne le plus, j’ai le besoin impérieux de découvrir sa chatte ! Oui, je rêve de farfouiller dans ses nymphes, de boire sa liqueur, d’enfourner mes doigts dans son antre incendié ! Moi, délicieusement et irrémédiablement gouine ! Je me branle avec force et violence, mes doigts dévastent ma boutique, ma main gauche martyrise mes nichons.


L’orgasme me prend presque par surprise, bien plus vite que je ne l’aurais pensé, et avec une violence si phénoménale que je retombe dévastée, anéantie de bonheur sur mon lit. Béate et heureuse. Heureuse et… désespérément triste et frustrée aussi. Surtout !


Quelle conne tu es, pauvre idiote !



Ooo000ooO



La nuit aura été terrible, entre caresses jouissives et angoisses existentielles, je n’ai pas beaucoup dormi. Moins terrible cependant que ma longue journée au bureau, entre coups de fil, réception de familles éplorées, organisation de cérémonies, attitudes compassées… alors que mon esprit en déroute était obnubilé par le visage (et le corps !) de Misu.

Les deux jours suivants sont pires encore : avec la surprenante canicule de cette fin juin, ça tombe comme des mouches dans le landerneau ! Résultat, j’ai bossé jusqu’en fin d’après-midi du samedi. Je suis rentrée exténuée, vidée. Seul point positif, cette fatigue pourrait me permettre enfin de récupérer des nuits précédentes, blanches et furieusement agitées… Une grasse matinée me fera du bien.



Six heures dix-huit ! Le soleil est levé et… moi aussi : tu parles d’une grasse matinée !


Je file direct sous la douche, le café, on verra après. Douche sage (très sage !) mais je n’ai aucune envie de m’habiller pour l’instant. Sur mon corps que l’eau froide n’a pas réussi à apaiser, je passe juste un ample t-shirt à bretelles dépenaillé. Rien d’autre. Comme ça, si certaines envies folles m’assaillaient, j’aurais vite fait de me débarrasser de ce bien fragile rempart de ma pudeur. Car cela pourrait me reprendre très vite, mon corps s’est remis à bouillotter. On est dimanche : tout à l’heure, Misuki revient chez moi !


Je déambule dans la maison. Je me suis fait une grande cafetière-moka et je sirote une première tasse en arpentant mon salon. Le grand miroir me renvoie l’image d’une pauvre folle, hallucinée et désorientée. Hagarde dans mon débardeur bien trop court pour couvrir mes hanches. D’apercevoir mon ticket de métro châtain foncé me ramène inévitablement à une certaine « vérif » espérée par Misu. La bretelle gauche de ma camisole a glissé sur mon bras : je tire à peine sur l’encolure pour dégager mon sein gauche. Je souris à mon image reflétée : hagarde, mais sexy, la gamine, dans une pose lascive de stripteaseuse provocante. Mes mains s’égarent sur mon corps et il me faut moins de deux secondes pour me défaire de ma fine camisole.


Nue, être nue ! Me promener à poil, dans la maison est un besoin impératif, une nécessité absolue, une façon d’affirmer ma liberté. De revendiquer haut et fort mon nouveau statut de femme aimant les femmes.


De femme aimant une femme !


Waouh ! Je m’émancipe !

Cette nuit, j’ai pris plusieurs décisions : primo, Misu ne repartira pas de chez moi sans que je lui ai donné ce qu’elle veut et sans que j’aie reçu ce que je désire si ardemment. Ça, c’est clair, net et entériné ! On n’y reviendra pas ! « Con-Nichon-Haaaa », jolie geisha de mon cœur, Today, we fuck together Mam’zelle Misu !


Deuxième décision, ma tenue vestimentaire pour l’accueillir. Là, c’est nettement moins clair. Du fond de mon lit, j’avais passé mentalement en revue mon dressing et, après bien des tergiversations, opté pour ce que je croyais être la tenue idéale. Enfin, elle était parfaite cette nuit. À cette heure, rien n’est moins sûr. Bien au contraire.


Je fonce dans ma chambre-suite parentale, ouvre les portes du dressing. Les leggings : le gris de mercredi, propre et repassé depuis (que je porterais évidemment sans rien dessous). Ça lui rappellera des souvenirs… Ou le blanc, court, style bermuda, que je n’ai jamais porté tant il est moule… moule ! Parfaitement indécent mais, en même temps, je ne compte pas jouer au scrabble avec ma belle Nipponne… Je veux l’aguicher. Alors ? À la réflexion, non ! Longs ou courts, les leggings ont le même défaut, ils sont trop galères à enlever. Genre dépiautage de crustacés, et je sens bien que le moment venu, ma crevette devra se retrouver libre et accessible au plus vite. Exit donc les leggings et tout autre pantalon.


Une jupe, une robe légère ? Ma robe chaussette, orange fluo, hyper moulante et ras la cracotte, pourquoi pas ? Aucun mec n’y a jamais résisté plus de trois minutes. J’imagine Misu me troussant lentement, dévoilant ma fente et mon buisson, remontant le vêtement jusqu’à mes seins avant de m’en débarrasser par le haut… Non, le scénario ne me convient pas, je voudrais qu’elle me dessape par le haut, découvre mes seins d’abord. Alors une jupe avec un chemisier diaphane qu’elle pourrait déboutonner lentement ? J’ai moi aussi une jupette de tennis blanche mais ça ferait copié-collé de celle de Misu. Plutôt la noire ! Pas très courte mais fendue jusqu’à la ceinture. Si je triche, la fais tourner jusqu’à placer sa scandaleuse fente quasiment sur la mienne ? Avec ça, un crop top rouge, moulant. Ou mon tout mini gilet noir sans manche, et me voilà serveuse du café des délices ? Non ! Mieux, mon boléro-cardigan si largement ajouré que mes tétons dressés traverseront. Dans les deux cas, trois boutons seulement à ouvrir. Oh là là, pas facile de choisir…


Stop-Tilt, on arrête tout, j’ai trouvé : mon fameux short en jeans. À l’origine, un jeans classique dont je ne sais pas trop d’où il sort ; sans doute une relique d’un de mes ex. Beaucoup trop large pour moi, j’avais un jour déplacé le bouton de fermeture pour l’ajuster à mon tour de taille. Du coup, je ne peux refermer que les deux boutons du bas de la braguette. Le jean, je lui avais coupé les pattes, très haut, en biais, depuis l’entrejambe jusqu’à l’aine quasiment. Comme il baille largement, tant sur mes cuisses de mouche qu’à l’entrejambe qui flotte cinq bons centimètres sous mon delta, il ne cache pas grand-chose de l’éventuel slip porté en-dessous. En réalité, je ne l’ai jamais porté avec un slip : je voulais un short furieusement sexy, suffisamment scandaleux pour obtenir dans la seconde une réaction de mon partenaire du moment. Oui, c’est bon, c’est la bonne idée. Debout, il n’a rien d’affolant, coquin mais décent le shorty. Mais dès que je me baisse ou m’assoie, c’est autre chose ! Je me vois déjà dans le salon, assise juste au bord de mon fauteuil, en face de la belle. Que j’ouvre à peine, par mégarde, le pinceau de mes cuisses, en servant les boissons par exemple et Misu aura une vision claire de la topographie exacte de l’empire du milieu ! Vue parfaite sur ma rivière enchantée. Allez, c’est bon, adjugé, va pour le short avec mon crop top couleur chair qui moule si précisément mes clémentines. Une tenue presque décente pour l’accueillir mais je doute que la friponne Nipponne y résiste bien longtemps et l’apéro tournera court.


Oui, l’apéro ! C’est ma troisième décision de la nuit. Pourquoi attendre quatorze heures alors que je suis sur des charbons ardents depuis… ! Je vais l’appeler dans la matinée la ’tite chérie, pour l’inviter à déjeuner. Le problème, c’est de savoir quand téléphoner ? Là, il est trop tôt, même pas huit heures et demie. Si elle est du genre marmotte, la réveiller en sursaut, lui gâcher sa grasse matinée pourrait la mettre de mauvaise humeur. Allez, c’est dit, je vais attendre dix heures.


Que faire d’ici-là ? 1-2-3, j’tourne en rond ! J’ai besoin d’air ! Je grimpe à l’étage. Une volée de marches encore, me voilà sur ma terrasse, enchâssée dans le toit. Un soleil vainqueur en inonde déjà les trois quarts. M’y promener nue, dans le souffle léger de la brise étonnement chaude de cette fin juin, c’est divin. Nue, et même si je me sais totalement à l’abri de regards indiscrets, j’éprouve, moi la fille raisonnable, une délicieuse sensation de transgression, de défi, de provoc !


Installée dans un transat, je somnole un moment, demi-sommeil peuplé d’images que l’on peut qualifier de… résolument cochonnes ! Oui, je suis une fille raisonnable mais tout de même un peu cochonne. Voilà qui amuserait Misu ! Je rêvasse jusqu’à ce que mes sens trop échauffés par mon imagination débridée prennent le pouvoir de mon esprit. Je sens qu’il est temps pour moi de redescendre. Mon corps pétille de désir. Pétille ? Non, en réalité, il bouillonne ! Un violent incendie s’est déclenché, circonscrit à une zone très précise…


Dans mon salon, je n’y tiens plus, je m’installe sur le canapé et j’attrape la télécommande cylindrique de la télé dont je me suis souvent dit en riant, in petto, que cet accessoire pourrait avoir d’autres usages que changer de chaînes ou monter le son de la téloche. Ce matin, je vais le tester ! Je le porte à ma bouche, humecte sa base et me l’enfourne sans ménagement dans l’atelier de Vénus. J’espère qu’il est étanche le bitoniau ! Totalement écartelée, quasi hystérique, je fais aller et venir sans ménagement le gode improvisé dans ma chatte dévastée, l’enfonçant toujours plus, toujours plus vite, toujours plus fort. Même s’il est en définitive largement moins envahissant que la plupart des joujoux confidentiels que je planque derrière une pile de pulls dans mon dressing, je me sens gravir lentement, presque douloureusement, le chemin vers l’extase, avec la crainte de rater l’ultime marche au dernier moment. Je m’active furieusement !


Je suis si déchaînée, si impatiente, si vorace qu’il faut trois ou quatre drelin-drelin de mon téléphone avant que je ne réalise que l’on m’appelle. J’extirpe la télécommande de ma chatte, elle vole sur le canapé où elle rebondit avant de s’éclater sur le carrelage. Je bondis et m’étant précipitée sur mon portable, je décroche juste à temps, avant que la messagerie ne se déclenche. C’est Misu !



Je me rends compte que j’ai quasiment crié. Il y a un blanc à l’autre bout du fil et je reprends, plus calmement cette fois :



[Bonjour Pipa. Désolée, je te dérange je crois…]



[Je t'ai fait courir j'ai l'impression…]


Je suis essoufflée et tremblante, l’appel m’a cueillie aux portes de l’orgasme et je suis incapable de m’exprimer sans bafouiller :



[Je peux rappeler plus tard si tu veux… Je sens bien que je ne tombe pas au bon moment.]


À la recherche de mon souffle et soudain gênée d’être nue, je retourne m’asseoir dans le canapé. Jambes croisées, je m’y sens moins impudique. Je reprends, plus calme cette fois :



[Ah oui ? Pourquoi ?]



[Ben en fait, voilà : je voulais te demander…]


En fait ? Je le comprends vite, la belle n’a pas grand-chose à me demander. Elle me pose des questions relatives à notre entraînement du jour et du planning de la semaine à venir, mais je sens bien que ses interrogations sont cousues de fil blanc, qu’elles ne sont que des prétextes bidons pour m’appeler ! Misu voulait me parler… et bien entendu, je prends cela pour un nouveau signe encourageant tant il m’apparait qu’elle a été obligée de se creuser sérieusement les méninges pour établir cette liste de questions d’organisation et planning tenant plus ou moins la route.

Elle me parait cependant trop nerveuse pour sortir de sa liste de questions préparées, d’en venir à une conversation plus débridée et très vite, beaucoup trop vite à mon goût, je redoute qu’elle ne raccroche assez vite. Mais la minette se souvient d’une perche que je lui ai tendue :


[Au fait, tu as dit que t’avais prévu de m’appeler. Pourquoi ?]



[Oh, c’est sympa, mais à une condition : j’apporte le dessert. J’ai préparé une tarte Bourdaloue ce matin. J’espère que tu aimes ?]



[Bon, ben dans ce cas, va falloir que je me bouge. Il serait temps que je m’habille… décemment !]


Vite, vite, saisir la balle au bond, enchaîner !



[Heu…Oui… et non, j’ai juste enfilé un vieux t-shirt en sortant de ma douche, il fait si chaud déjà ce matin. Depuis que ma tarte est sortie du four, j’erre dans l’appart, désœuvrée, incapable de me fixer…]


Le ton de sa voix vient de changer, plus décontracté, plus serein. Plus confident surtout : ouf, doit-elle penser, on a passé le cap de la conversation technique. C’est du moins ce que j’imagine, ce que j’espère… Et pour ma part, moi, je vais lui servir une vérité vaguement enjolivée et tendancieuse sur ma matinée…



[Sentir la douce chaleur du soleil du matin sur ma peau… ! Hey, tu sais profiter de la vie toi ! Mais…dis-moi, tu es du genre… bi (Misu marque un temps d'arrêt dont je mesure, amusée, la volontaire ambiguïté) kini, monokini ou bronzage intégral ?]


Elle me sert l’occasion sur un plateau ! J’en profite !



Petit sifflement de mon interlocutrice :


[Intégral ! Ben voyons ! Madame se dore la pilule complètement à poil sur sa terrasse ! J’adorerais être ta voisine !]



[Mais bien entendu, tu aurais tort de te gêner ?]


Misu marque une respiration avant d’insister :


[Dis-moi fameuse coquine, tu te balades souvent à poil comme ça sur ta terrasse et dans ta maison ?]



[Et là, tu es où en ce moment ? Dans ton salon as-tu dit ? … Toujours nue ?] s’enquiert la maligne.


Je commence à avoir la gorge sèche. Me dévoiler unilatéralement est un peu affolant, je ne détesterais pas que ma correspondante s’ouvre un peu à son tour. Je biaise, je sors la carte humour :



[Tranquille… et nue ! Tu te la coules douce, je vois], complète Misu d’une voix descendue d’un ton.



Du tac au tac, la friponne enchaîne :


[Tu me rappelleras, ma chérie, d'appeler mon opérateur pour augmenter mon forfait et bénéficier de l’option Visio ! Parce que là, j'enrage de ne pas l’avoir, cette option ! Quoique… je suis bête, il nous suffirait de passer en Visio WhatsApp]



[Je me disais aussi ! Courageuse mais pas téméraire ! La grande Pipa, sérieuse et digne, rai-son-nable, revient au galop ! M'enfin, Pipa, entre copines, on ne se cache rien ! Parce que tu t'imagines peut-être que moi, je traîne en jogging ou en tailleur, coiffée-maquillée-tip top ? Je te l’ai dit, j’avais juste enfilé un t-shirt ce matin, rien qu’un t-shirt. Et pour tout te dire, ce t-shirt, je l’ai enlevé juste avant de t’appeler. Pour être à l’aise. J’avais trop chaud et je me doutais que ça n’allait pas s’arranger. Donc, résultat des courses, je suis toute nue moi aussi : un partout, la balle au centre !]


Misu marque un temps d’arrêt avant de reprendre :


[Mais dis-moi, maintenant que j'y pense, si tu étais tranquille sur ton canapé, qu'est-ce que tu fabriquais donc au moment où je t'ai appelée pour être aussi formidablement essoufflée au point de bafouiller lamentablement ? Tu… n’activais pas dix doigts… sur ton corps de déesse par hasard ?]


Celle-là, je ne l’avais pas vu venir ! Futée la garce ! Gênée, je suis incapable de répondre. Mais elle le fait pour moi, avec un accent de triomphe dans la voix :


[NON ! JE SAIS : tu étais en train de tester la télécommande que j’ai vue traîner sur ta table de salon ? Tu sais, j’ai exactement la même, faudra que tu me donnes le résultat de ton test, qu’on compare nos… ressentis !]


Cette affirmation si étonnamment clairvoyante me paralyse, au point que, par réflexe, je jette un coup d’œil angoissé tout autour de moi et à travers la baie ouverte du salon, comme si je craignais de la découvrir plantée dans mon jardin, à m’observer, portable à l’oreille. Perturbée, je ne réussis pas à me défendre correctement. Je bredouille lamentablement :



La mécréante éclate d’un rire triomphant :


[Ah ah, j'ai vu juste !]


Implacable, elle en rajoute :


[Raconte-moi : quel usage détourné faisais-tu de cette télécommande ? Mais je devrais peut-être parler d’usage « enfourné ». ]


Déstabilisée, je me trouve totalement incapable de répondre. Impitoyable, Misu poursuit. Sa voix désormais n’est qu’un souffle rauque :


[Allez, dis-moi tout ma chérie, ne me cache rien. Que faisais-tu de ce gode éro-technologique ?]


La gorge nouée, je parviens à articuler quelques mots.



[Oh, bof, moi, une fois seulement ! Le joujou est de bonne longueur mais un peu fin pour ma mou/ enfin… pour moi]


Elle marque une pause avant de poursuivre.


[Donc, si je comprends bien, nous avons les mêmes jeux totalement dissolus ce matin !]


Cette affirmation me fait l’effet d’une piqûre ! Je me prends à cet instant une fabuleuse décharge d’adrénaline. Misu se livre clairement !



Nouveau silence. Une fois encore, c’est elle qui le rompt, le ton de sa voix se faisant toujours plus cajoleur :


[J'en ai bien l'impression. Même si je n'ai pas cette télécommande sous la main !] avoue-t-elle d’une voix rauque. [Moi, je n'ai que mes doigts… et voilà qu’ils s’agitent à nouveau, les fripons, dans ma boutique.]


L’aveu m’électrise à nouveau ! Quel aveu ! Je reste muette, lâchant juste un soupir d’aise. J’imagine le tableau ! Réplique que celui qui se reflète dans le miroir juste en face de moi : elle aussi, nichons excités, cuisses scandaleusement écartelées et doigts engloutis dans la moule. Misu, câline, ajoute :


[Tu sais, j'ai adoré les quelques heures passées avec toi l’autre jour. Vraiment ! Tu m’as manquée depuis tu sais. TerRRRriblement !]


Le cœur battant à 100.000 tours, la voix enrouée, je réponds dans un souffle :



La réponse tarde un peu :


[Oh si, justement, je crois que j'en ai une petite idée… Tu as toujours ta télécommande ?]



J’entends Misu prendre une brutale inspiration, elle laisse même échapper un petit gémissement :


[Waouh, cette conversation commence à être torride. Et pas que la conversation en fait… Mais je ne suis pas certaine que mes doigts vont y suffire]


L’invite est trop belle pour la laisser échapper ! Je lui souffle :



[Tu me les prêterais ? Tu es sûre qu’ils ne craignent pas le chaud ?]


La voix de Misu n’est plus qu’un souffle précipité.



[Oh non, tu vas trop loin ! Monstre, me dire ça alors que je suis au bout du monde… à au moins dix minutes de chez toi ! Je sauterais bien dans ma voiture, mais vu la distance, tu aurais le temps de changer d’avis vingt fois avant que j’arrive ! Tu es un monstre ! Mais je t’adore Pipa chérie !]


Je n’ai plus le choix, il faut bien que je me jette à l’eau :



Murmurant plutôt que parlant, Misu explique :


[Moi tout autant ma chérie, je te l’assure… mais…]


Je l’entendis déglutir :


[Ce matin, je suis une petite fleur fragile, effarouchée et impatiente… complètement paralysée, morte de peur et si… formidablement excitée ! J'ai l'impression d'avoir quinze ans…]


La gorge nouée, j’acquiesce dans un souffle :



Là, le silence se prolonge, s’éternise. Je suis prodigieusement excitée : ma main droite stationne entre mes cuisses, simplement posée sur mon sexe, immobile, comme un bâillon destiné à endiguer tout débordement, comme si je craignais que ma chatte ne s’exprime tout à coup et ne clame la puissance de mon désir. La respiration courte, j’attends, j’espère !


[Pipa ?]


Je réponds par une profonde respiration seulement ; complètement nouée et angoissée, je suis incapable d’articuler un son.


[Pipa, je crois que je suis tout à fait incapable d'attendre pour te revoir… Je suis prête à sauter dans ma voiture… Tout de suite ! Tu n’as qu’un mot à dire !]


Les yeux fermés, je prends une nouvelle profonde respiration qu’elle a dû forcément percevoir. Une fois mes poumons bien remplis, je bloque mon souffle un instant avant d’expulser violemment tout cet air qui m’étourdit. Brisée, délicieusement vaincue, pantelante, je murmure :



Nouveau silence, respirations précipitées de part et d’autre. Tremblante, j’attends sa réponse.


[Ce ne serait pas raisonnable, tu le sais], finit-elle par murmurer.


Nouveau silence


[Si je viens… tu comprends bien que ce ne SERA PAS raisonnable…]


Je tremble mais réponds précipitamment :



Après une interminable seconde de silence, d’angoisse absolue, torture ultime, Misu me répond enfin :


[Alors prépare-toi ! Ou plutôt, ne change absolument rien, reste exactement comme tu es ! J’arrive !]


Et elle raccroche.



Ooo000ooO



Sept minutes ! Il ne lui aura fallu que sept minutes pour faire la route. Pour moi, sept interminables minutes passées à piétiner derrière ma porte, collant mon œil au judas toutes les dix secondes, consultant sans cesse ma montre. Une éternité au cours de laquelle j’ai regretté dix fois lui avoir demandé de venir, avant de m’enguirlander vertement tout aussitôt au sujet de mon inconsistance. Sept minutes où je n’ai cessé de gigoter aussi, de presser mes cuisses l’une contre l’autre pour tenter de contenir le feu dévorant mon sexe, d’éviter que mes mains ne se coulent dans mon sanctuaire incendié. Je me suis injuriée, traitée de fille perdue, de salope, de sale gouine aussi mais en comprenant tout aussitôt que ces invectives étaient du flan. Pourtant, ce n’est pas moi ça, ça ne me ressemble d’être là à brûler de… faire l’amour à une… femme !


Je n’ai pas obéi à sa demande de rester nue, j’ai enfilé un bête slip blanc en coton. Non dans une ultime pudeur imbécile mais par calcul lascif : je voulais lui conserver un petit suspens, pour qu’elle puisse finalement [vérifier], lui laisser la surprise de la découverte de la couleur de mon buisson !


J’étais dans un état de nerfs impossible quand sa voiture s’est garée devant chez moi.



Porte entrebâillée, je passe la tête et une épaule. Misu verra déjà un de mes seins nus. Elle sort de sa voiture : dans sa manœuvre, j’aperçois fugitivement son entrejambe : no slip ! OK, me voilà rassurée, elle joue le jeu. Elle prend un sac en toile, visiblement bien rempli et une boîte à tarte. Elle porte une robe saharienne si courte qu’elle pourrait bien n’être qu’une veste en fait, à peine assez longue pour presque couvrir ses fesses et cacher son fri-fri. Veste beige écru fermée par des boutons pression.


Entrée dans la maison, elle balance son sac, me refile le Tup tarte que je pose sur la console de l’entrée. Elle se plante fièrement devant et avec un air de défi, d’un coup sec, elle fait sauter toutes les pressions de la saharienne qui tombe au sol, révélant sa totale nudité.

Elle veut me sauter au cou mais je l’en empêche.



La petite garce n’est pas obéissante ! Elle se plaque contre moi mais je lui refuse obstinément ma bouche.


Sentir son corps tout contre le mien, sa peau contre la mienne, mes seins frôler ses formidables tétons érigés ravivent mon désir, si tant est qu’il ait jamais faibli depuis… tous ces derniers jours ! Nos mains s’égarent, les miennes empaument ses fesses, les siennes se crochent à ma culotte, en tiraillent l’élastique qu’elle fait claquer sèchement plusieurs fois sur mes fesses. Voudrait-elle me punir de ne pas lui avoir obéi, d’avoir enfilé ce slip ridicule alors qu’elle, n’a pas hésité à faire la route nue sous son scandaleux vêtement ? Je n’ai pas le temps de m’interroger car une cuisse s’insère entre les miennes, se frotte délibérément à mon sexe et me fait perdre raison. Je vacille, je tangue, je me raccroche comme je peux à ma partenaire. Je perds pied. Le désir qui me submerge est irrépressible, incontrôlable. Impérieux !

Je trouve tout de même la force de repousser la belle Asiate.



Je prends les commandes et la mène à ma chambre. Où je m’effondre, poupée de chiffons, bras en croix, sur le lit. Misuki, penchée sur mon visage, un doux sourire aux lèvres, me demande dans un souffle :



J’acquiesce, gravement.



[Tragédiante, comediante], il faut toujours que j’en fasse un tout petit peu trop, ce qui visiblement amuse ma partenaire.


Allongée de travers sur le lit, je vois Misu se relever, caresser ses seins, ses mini nichons aux tétons tout pointus tout en me détaillant avec un regard aiguisé. Quand celui-ci s’arrête sur mon slip, elle sourit :



Sarcastique, elle se moque :



La volcanique métisse s’allonge aux trois-quarts sur moi, chaude, bouillante, une cuisse vaguement insinuée entre les miennes. Son visage s’approche doucement du mien, son souffle balaye mes lèvres. Des lèvres que j’ouvre, tremblante et impatiente du délicieux contact que j’attends avec tant d’impatience.


Ce baiser espéré, rêvé, attendu, première détonante transgression, première violation manifeste et clairement assumée de la morale établie, sera aussi ma première, éclatante et irrémédiable insurrection, celle qui me précipitera sans retour possible dans une réalité divergente des conventions traditionnelles. Nos deux corps brûlants et offerts, nos caresses indiscrètes ne vaudront rien, ou pas grand-chose, tant qu’un baiser amoureux n’aura pas scellé notre victorieuse immoralité, tant qu’il n’aura pas fait voler en éclats le mensonge de la tache originelle. Impatiente d’abandonner ma bouche toute entière à mon amante, de lui offrir mon souffle et de voler le sien, je tremble, transie d’espoir et de glorieuse honte.


Elles s’effleurent à peine nos bouches, comme pour s’apprivoiser, se connaître, s’amadouer. Elles se séparent, s’éloignent une fraction de seconde pour se retrouver avec plus de conviction jusqu’à ce qu’un élan me transporte et me fasse souder nos lèvres impatientes. Asphyxiée et affamée, je prends sa bouche, c’est moi qui l’embrasse, avec fougue et déraison, moi qui vole son souffle, moi qui lance ma langue affolée à la rencontre de la sienne. Le contact m’électrise, triple bang, je tremble de la tête aux pieds, oui, je tremble à nouveau mais de plaisir et de bonheur. L’instant est à la hauteur de l’attente, une fabuleuse magie grave le moment présent dans ma mémoire, moment si fragile, si intense que je sais déjà qu’il ne pourra plus se répéter avec cette puissance que lui confère la nouveauté. Le bonheur unique de la première fois.


Nos baisers se font vite désordonnés, avides, une force animale nous transporte. Nous nous dévorons bien plus que nous nous embrassons, nous buvons nos souffles avec le sentiment d’une fusion de nos corps, de nos âmes. Oui, nos âmes car la mienne en tout cas, bien au-delà de mon simple corps, lui est offerte, sans retenue. Déjà…


Longtemps, seules nos bouches affolées conduisent à nos errements, mais quand une faible pression de sa cuisse appuie à peine sur mon sexe, effarouche mon bouton sensible, c’est un ouragan qui se déchaîne en moi. Je crie brusquement, me renverse et enfonce mon crâne dans la literie Je perds mon souffle. Misu sourit, visiblement heureuse de l’effet produit, du plaisir donné : un micro-orgasme !


Ma délicieuse maîtresse me surplombe désormais, une main s’égare dans mon cou, caresse ma nuque : de délicieux frissons hérissent ma peau. La main vire vers mon aisselle, s’y coule, des doigts me chatouillent et me font frémir. À nouveau. Frémir et bouillir aussi ! Bouillir d’impatience ! J’en veux plus… tellement plus !


Heureusement, la main se mue en arthropode affolé, fait courir ses pattes sur mon torse, monte, descend, tournicote avant de se calmer pour s’aventurer sans hâte vers mon sein gauche. Des phalanges hardies suivent précautionneusement les limites du triangle pâle laissées par mon haut de bikini. Ils s’éternisent, avant qu’un index léger ne trace, enfin, une lente et infernale spirale autour de mon mamelon érigé. J’imagine cette volute se rétrécissant pour exciter l’aréole, des frôlements intermittents sur les granulis hérissés de ma rustine horripilée mais Misuki me sidère par une touchette appuyée, directement sur le sommet de mon téton dressé. L’attaque me cisaille, provoque un court-circuit de mes synapses, presque douloureux, tant la sensation est puissante. Je suis fétu de paille transbahuté dans une tempête cosmique, une brindille chahutée dans le tambour géant d’une essoreuse démente.


Je réalise à cet instant qu’aucun homme quasiment ne m’a jamais explorée avec autant de patience. Pour être vraiment honnête, je dois reconnaitre que certains de mes partenaires se sont montrés plutôt doués en caresses alambiquées et excitantes. Mais jamais, non jamais, lors d’une première fois. Trop gourmands, trop pressés, de peur sans doute qu’un [NON !] impératif ne vienne mettre un terme, temporaire ou définitif, à ces préliminaires de leur quête du Graal, de leur cheminement vers la caverne prodigieuse. Mais doit-on s’en étonner ? En définitive, qui mieux qu’une femme, qui connait parfaitement tous les ressorts sensibles de son propre corps, tous les arcanes de son désir, qui donc, pourrait mieux qu’une femme éveiller avec autant de délicatesse les minuscules interrupteurs secrets du désir féminin.


Au-delà de cela, Misuki tiendrait-elle son expertise d’un quelconque atavisme. Les Asiatiques ne sont-ils pas réputés pour leur raffinement, leur science de la torture ? Car c’est bien une lente torture, ô combien exquise, que me fait subir ma douce tortionnaire alors que je brûle plus que jamais de lui offrir le délicat coquillage festonné de mon entrecuisse. J’attends, j’espère, je rêve, sans pouvoir les imaginer vraiment, les agaceries complexes que ses doigts prodigueront alors à mes petites lèvres, mon bouton, ma fente, mon gouffre embrasé. Je ne doute pas qu’ils sauront abonder en savantes caresses irradiantes.


Pour l’heure, des lippes désormais gloutonnes ont capturé mon téton érigé, expulsant les doigts fureteurs du promontoire. Tour à tour, la langue tournicote sur le menhir dressé, la bouche gobe mon petit nichon tout entier, le suce, l’aspire, avec douceur, avec force, avec fougue alors que les doigts, désœuvrés mais ne voulant pas demeurer inactifs, s’emparent de l’autre jumeau, le maltraitent joyeusement. C’est tempête sur mes monts blancs. Mais j’aime cette débauche de léchouilles et caresses, je suis si heureuse d’offrir mes brugnons à la bouche et aux paluches expertes de mon insatiable exploratrice.


Monstre qu’elle est, Misu tout à coup se calme, temporise, s’attarde encore et toujours sur mes seins, y musarde à nouveau tranquillement. Sa langue dépose sur ma peau hérissée des traînées mouillées qui sont autant de sentes incendiaires attisant encore et toujours le feu grégeois qui napalmise ma chatte. Comme elle se redresse pour se hisser à ma bouche et me voler mon souffle, les tétons incroyablement dressés de ses seins quasi plats viennent caramboler les miens. Je n’ai plus de mots pour décrire les sensations provoquées par ses touchettes de nos sensibles extrémités. J’ai l’impression d’être une boule de nerfs qui pourrait exploser à chaque instant.



Bonne fille, mon amante a compris l’exaspération presque douloureuse de mon corps et ses mains prennent la route vers d’autres découvertes. Enfin ! Je crains cependant que le chemin ne soit encore long jusqu’au terminus, les phalanges légères s’ingéniant à cartographier patiemment mon ventre, mon nombril, mes flancs, la courbe de mes hanches alors que sa bouche, féroce gourmande, m’asphyxie divinement.


La traîtresse finit tout de même par riper vers le bas et, par-là même, abandonne mes nichons où mes propres mains ne peuvent faire autrement que reproduire au plus vite les caresses qui les ont tendus au ciel. Je malaxe presque durement mes pauvres mandarines, je branle vicieusement mes tétins sensibilisés. Quel spectacle dois-je offrir à cet instant, dos arqué, chenille ondulante sous les baisers mouillés d’une irrésistible sirène qui ne tardera plus, j’espère, à franchir l’ultime frontière.


Misuki entreprend d’abaisser l’élastique de mon slip. Découvrant la lisière de mon ticket de métro châtain, elle exulte :



L’affaire s’emballe tout à coup : crochant l’élastique sur mes hanches, Misu abaisse brusquement ma culotte effectivement trempée ; je l’aide, de bonne grâce et grande hâte, en soulevant mon bassin.


La coquine jubile. Mais est-ce vraiment la découverte de mon mini buisson châtain qui l’enthousiasme ou plutôt l’accessibilité pleine et entière à ma fente qui lui est tout offerte. Redressée, à califourchon sur ma cuisse droite, la coquine promène deux doigts, index et majeur, écartés sur les berges dodues de mon abricot emperlé de mouille. Ce V de la victoire monte et descend sur les contreforts largement détrempés de mon sexe brûlant. Moi, je lorgne tour à tour ces doigts qui effleurent doucement mes grandes lèvres entrebâillées, sans avoir l’urgence de les écarter plus qu’elles ne sont déjà, et je découvre aussi la feuillée de brindilles noires et fines qui couvrent son mont de Vénus. Joli tableau, tout en finesse.


Joyeuse partenaire, Misu reproduit sur sa propre chatte les promenades légères qu’elle dessine sur la mienne. Trop excitant comme vision ! Je deviens folle, j’aimerais engluer mes doigts dans la moiteur de sa boutique ventousée à ma cuisse mais dans ma position, mon bras n’est pas assez long. « Go. Go. Gadget au bras » ! Zut, ça ne marche pas ! Mais, cher Inspecteur, ton sempiternel « Ça va être la joie ouh ouh » ne va pas tarder à être vrai ! Je suis si proche de la rupture : c’est sûr, au moindre frôlement sur mon clito, je pars direct au ciel.


Misu n’a même pas besoin d’en passer par là : quand je la vois plonger deux doigts, profond, entre ses cuisses, je décolle ! D’autant que, dans le même temps, deux canailles viennent aussi d’investir mon vestibule, s’enfoncent résolument en moi, fouillent et farfouillent vigoureusement mon tunnel incandescent. C’est moi-même qui brutalise mon bouton hyper sensibilisé, détonateur imparable.


Catapultée dans un cyclone, je fuse vers les cieux, charroyée en tous sens dans le wagon lumineux d’un trans-salope-sexpress démentiel ! Je m’atomise dans l’éther scintillant du septième ciel, tremblant, pleurant, riant. Criant, criant sans retenue aucune, à plein poumons ! Heu-reuse ! Tellement heureuse !


Dans les parcelles de conscience qui me restent, je comprends que je vis là un des plus stupéfiants orgasmes de ma vie, sublimé sans doute par le goût pimenté de l’interdit. Je profite, totalement enivrée, du fabuleux charivari, des millions de bulles piquantes qui pschittent sous ma peau, des milliards de sensations indicibles qui extasient mon corps…


Au cœur même du séisme, je suis fière, glorieusement, orgueilleusement fière d’être bi désormais ! Eh oui m’sieurs-dames, ne vous en déplaise, me voilà bisexuelle ! Sans complexe, sans regret ni le plus petit remord ! Sans la moindre honte ! Bien au contraire, prête à hisser bien haut le drapeau arc-en-ciel ! Oh bien sûr, je ne sais évidemment pas ce qui s’en suivra de cette folie mais mes coprocesseurs s’affolent, ça mouline sec dans mon cerveau et déjà, je rêve de pouvoir accueillir à mon tour une colocataire dans ma maison. Genre… métisse eurasienne, grande, aux cheveux d’ébène, une belle aux yeux noirs. Et p’tits nichons de préférence…


Je suis encore dans le marasme exquis que, rouvrant les yeux, je découvre ma complice statufiée, hallucinée, bouche en O majuscule, deux doigts toujours plantés dans le berlingot. En apnée totale ! Parfaitement immobile, seule sa tête bascule d’un côté ou l’autre de façon erratique. Tout à coup, la statue reprend vie, Misu avale une longue goulée d’air.

Aussitôt, une vague scélérate la submerge. Elle tremble, vacille et crie à son tour ! Elle jouit, somptueusement, magnifiquement, transfigurée par le plaisir, éclairée par le bonheur. Agitée de soubresauts, elle rit comme moi quelques secondes plus tôt et je suis bouleversée de lui voir couler de grosses larmes sur les joues, gouttes de joie qui dégringolent sur son torse ou vont finir leur course sur mon sexe et ma cuisse.

C’est beau, tellement beau de contempler son plaisir volcanique, explosif, transcendant ! Je suis divinement comblée par son bonheur.


Quand le séisme se calme, ma poupée japonaise, sans force désormais, s’abat, presque brutalement sur moi. J’embrasse ses joues baignées de larmes, lui laisse encore un instant de répit avant de l’embrasser doucement. Pas un baiser fougueux, dévastateur, non, un bécot tendre, apaisant, et surtout reconnaissant. Nous savourons la plénitude qui est la nôtre, cette complicité intime qui diffuse une douce chaleur en nous.



Je la bâillonne, je ne suis pas totalement certaine de savoir ce qu’elle avait l’intention de dire, mais si ce sont les mêmes mots que ceux qui me brûlent les lèvres, alors elle doit se taire : c’est trop tôt ! Beaucoup trop tôt ! Précipité. Insensé ! Surtout qu’à cet instant, mon désir exacerbé par mon impatience frustrée de n’avoir pu goûter à ses trésors intimes voudrait que je la jette dans des turpitudes échevelées. J’ai désespérément faim de sa peau, de ses seins croquignolets et je veux boire à sa fontaine, m’extasier de la nacre de son coquillage, explorer sa grotte aux mille sensations.


Je m’apprête à la renverser sur le dos quand… quand retentissent une série de coups de sonnette impérieux.



Le temps de réaliser la situation et je souffle :



J’attrape mon long peignoir rouge en éponge et file vers l’entrée. Misu a ramassé sa saharienne et son sac avant de monter. Ouf !


Coup d’œil dans le judas : MES PARENTS !


Mais NON ! Mes parents ! Mais qu’est-ce qu’ils font là ?



À suivre…