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Temps de lecture estimé : 13 mn
13/10/00
Résumé:  Marie prof de piano reçoit Philippe un ami pianiste. Elle doit donner un cours à une élève douée mais curieuse. Elle ne s'intéresse à rien d'autre que la musique.
Critères:  ff rousseurs extraoffre profélève intermast cunnilingu
Auteur : Jean Rolle  (Jean Rolle, écrivain débutant)      

Série : Philippe et Marie

Chapitre 02 / 03
Philippe et Marie 2 : Julie


Le petit cesna volait vers l’orage. Aux commandes, Philippe surveillait d’un oeil inquiet la jauge de carburant qui descendait dangereusement vite, il n’allait jamais en avoir assez pour rejoindre l’aérodrome. Les premières bourrasques de pluie s’abattirent sur le pare-brise et les rafales de vent secouèrent la carlingue. Une odeur de café se répandit dans tout l’habitacle. Le thermos avait du se renverser. L’avion était maintenant de plus en plus secoué, quand soudain un éclair frappa l’aile droite, l’aveuglant complètement, et tout disparut.


Quand Philippe reprit conscience, on le secouait par l’épaule. L’odeur de café persistait. Sortant peu à peu du sommeil, il ouvrit les yeux doucement, découvrant le visage de Marie en face de lui, encadré par ses cheveux sombres. Il avait rêvé. La soirée de la veille et la nuit lui revinrent instantanément en mémoire.

" Alors, le nounours, on se réveille enfin! Et encore, je parie que c’est l’odeur de la nourriture qui t’a sorti du sommeil. Il est déjà neuf heures du matin, et au cas ou tu voudrais ne pas rater ton avion, il vaudrait mieux se dépêcher."

"Non, ça va, je ne suis pas pressé, laisse-moi me réveiller complètement, je dors encore à moitié."

"C’est bien beau, mais d’une part ta secrétaire a appelé sur ton portable à deux reprises, et moi j’ai un cours à donner à onze heures. À propos, j’ai appelé ton hôtel, ils vont apporter tes bagages ici dans quelques minutes."

Elle lui lança un peignoir sur le lit et lui indiqua la salle de bain.

"Je t’attends pour le petit déjeuner après ta douche."

"J’ai pas droit à un petit baiser?"

"Non, j’ai essayé de te faire plein de câlins pour te réveiller, ça ne t’a rien fait. T’es impossible à sortir du sommeil, j’ai failli te verser un seau d’eau sur la figure pour te sortir de ton coma. Alors dorénavant, les câlins et les baisers, c’est que quand t’es lucide."

Philippe se leva d’un pas lourd et se dirigea vers son portable. En fait, ce n’était pas grand chose, quelques fax qui demandaient une réponse rapide, et comme il n’était pas à son hôtel elle s’était permise de le rappeler. Il lui signala qu’il ne rentrerait peut-être pas tout de suite. Au sortir de la douche, il avait repris tous ses esprits. Dans la cuisine Marie avait servi un petit déjeuner pantagruélique. Des petits pains, des yaourts, des oeufs, des oranges, des confitures, du lait, du café. Tout en lui beurrant une tartine elle lui demanda :

"J’espère que je n’ai pas gaffé en répondant sur ton portable"

"Rassures-toi, je ne couche pas avec elle. Et puis elle me connaît depuis que j’ai six ans, c’est l’ancienne secrétaire de mon père. Elle est encore plus acharnée que ma mère à me voir casé. Alors que tu aies répondu à ma place, ça va lui faire un sujet de conversation avec elle pour tout le week-end. Je te parie même que d’ici ce soir ma mère m’aura appelé pour tout savoir de toi."

"Dis-donc, tu m’as pas encore épousé, il va falloir bosser un peu plus dur pour m’avoir !"


Julie s’était levée vers cinq heures ce matin, comme tous les samedis. À peine sortie du lit elle s’était installée devant son piano pour faire ses exercices et répéter une dernière fois la sonate de Mozart qu’elle travaillait depuis un mois avec Marie. Elle la redoutait, la craignant bien plus que ses professeurs au conservatoire, bien plus même que ses parents.

Au bout de quatre heures de travail elle s’arrêta enfin pour petit déjeuner, encore en robe de chambre. Elle savait pourtant qu’elle en faisait trop, surtout avant une leçon, mais le piano exigeait d’elle la perfection, rien d’autre n’existait, rien n’avait d’importance, ni la nourriture, ni le repos, ni les autres. Rien ne comptait que la musique, et ceux qui lui enseignaient. C’étaient les seules personnes qui avaient le droit de s’intéresser à elle. D’elles, elle tirait tout ce qui la rendait heureuse, même si leurs commentaires pouvaient la faire pleurer le soir. Julie ne s’en rendait pas compte, bien évidement, mais elle était en plein transfert. Sur Marie. Inconsciemment, elle en avait adopté les phrases, les attitudes, l’aspect. Comme Marie elle se voulait vive et spirituelle. Comme Marie elle se tenait appuyée contre les murs, un peu déhanchée. Comme Marie elle avait laissé pousser ses cheveux blonds qu’elle coiffait en chignon. Comme Marie elle mettait des jupes longues descendant jusqu’aux chevilles. Comme Marie elle portait des chemisiers en soie qui dissimulaient des soutien-gorges en dentelle. Elle se souvenait même du rouge qui lui était monté aux joues quand elle était allée acheter le premier, le choisissant semblable à celui qu’elle avait deviné dans l’échancrure du chemisier de Marie un matin d’été.

Peut-être qu’aujourd’hui elle réussirait à rester déjeuner avec elle.

C’était déjà arrivé deux fois, et à chaque fois elle était rentrée chez elle ivre de bonheur, n’en revenant pas de pouvoir communiquer de manière si intense avec quelqu’un. Mais ça, personne ne pouvait le comprendre. Et c’était la même chose pour Marie. Quand elles se rencontraient au milieu d’autres personnes elle voyait bien qu’elle se comportait différemment. Il n’y avait que quand elles étaient seules ensembles que la magie s’opérait. Dix heures déjà: Julie se précipita dans sa salle de bain. Il fallait qu’elle se lave, qu’elle soit pure, parfaite. Devant sa glace elle s’attela à son maquillage. Surtout ne pas en mettre trop. Jouant des pinceaux et des houppettes elle atténua les quelques taches de rousseurs de ses joues qui lui donnaient l’air d’une enfant à vingt ans passés, elle assombrit ses cils trop blonds, elle rosit un peu ses lèvres pâles. Debout en face de sa penderie elle hésita longuement avant de choisir une jupe brun foncé coordonnée avec un tailleur qui dissimulait sa poitrine qu’elle trouvait trop forte. Elle aurait voulu les avoir plus petits, comme Marie, gommer son aspect de femme, de femelle en chaleur comme elle se voyait. Puis, habillée, elle attrapa son sac et se précipita dans l’escalier vers sa voiture pour arriver à l’heure à son cours.


Les bagages de Philippe étaient arrivés et il avait pu enfin s’habiller avec des vêtements propres. Cela n’avait pas été sans mal. Comme il boutonnait le haut de sa chemise, Marie était arrivée devant lui et défaisait de l’autre bout les boutons tout en lui glissant des baisers humides dans le cou. Au bout de quelques minutes de ce jeu il n’avait plus pu résister et l’avait renversée sur le lit. Bientôt ils s’étaient retrouvés nus tous les deux et avaient fait l’amour, tendrement, dans le lit encore défait de la nuit.

Enfin tous deux rhabillés, il lui proposa de déjeuner à la Table de Nancy après son cours. Marie lui dit alors:

"Si tu veux, bien sûr, avec grand plaisir, mais je ne sais pas quand je vais terminer. J’ai un cours avec une fille pas simple. Elle est très douée, mais elle est plutôt curieuse. J’ai l’impression qu’elle ne s’intéresse à rien d’autre que la musique, qu’elle n’a aucun contact avec le monde extérieur en dehors du piano. C’est plus que de la passion, c’est presque de l’autisme."

"A ce point? Et quand elle est au conservatoire, elle doit bien avoir des amis, des personnes avec qui discuter, au moins de musique."

"Je n’en suis pas sûre, d’ailleurs elle ne parle presque jamais, même à moi ou à ses autres professeurs."

"Attends, je vais assister à ton cours, et bavard comme je peux l’être, j’arriverai bien à la faire parler. Si elle prend la musique trop au sérieux, je vais lui montrer que l’on peut s’amuser avec, que c’est quand même un moyen de communication."

"Si tu veux, tu peux essayer. Mais si ça ne se passe pas bien, tu devras nous laisser. Je ne tiens pas à ce qu’elle se sauve pour ne plus revenir, elle a son concours pour Paris à préparer.

"A ce moment là le portable de Philippe sonna.

"Je pense que je viens de gagner mon pari, c’est sûrement ma mère."

"Allô, oui bonjour Maman"

"Oui je suis encore dans le nord, non je ne rentre pas aujourd’hui"

"Non, tu ne la connais pas"

"Non, Maman, c’est quelqu’un de tout à fait présentable, même à toi"

"Elle s’appelle Marie Altdorfer, Maman. Non c’est pas allemand, c’est alsacien. S’il te plaît, comme je sais que tu vas te renseigner partout autour de toi dès que j’aurai raccroché, tu gardes tes informations pour toi. J’ai trente-cinq ans au cas ou tu l’aurais oublié et je suis capable d’avoir mon propre jugement."

"Mais si, Maman, je t’aime encore. Dès que je la connaîtrai un peu mieux, je te promets, si elle est d’accord et qu’elle ne m’a pas jeté, de te la présenter. Mais en attendant, comme elle est juste à côté de moi et qu’elle entend tout ce que je dis, je n’en suis plus si sûr."

"C’est ça, je t’embrasse et je lui transmets toute tes excuses. Au revoir Maman!"

Marie était crispée de rire sur le canapé du salon.

"Désolée, je t’assure que je me moque pas de toi, je croyais entendre une conversation entre ma mère et moi. M’est avis que si on les présente l’une à l’autre, il faudra préparer le terrain avant, du genre CV détaillé des familles sur vingt générations, liste complète des connaissances, et cetera"

"Et oui, c’est ça les vieilles familles, pas de changement depuis deux mille ans."


Quand la porte s’ouvrit après que Julie eut sonné, son sourire admiratif se figea sur ses lèvres. Marie n’était pas seule ! Derrière elle se tenait un homme grand, brun, massif, un peu effrayant. Que faisait-il là, pourquoi Marie n’était pas seule pour s’occuper d’elle ?

"Entres, Julie, que je te présente. C’est Philippe de Welle, un bon ami, grand pianiste. Il est à la maison pour quelques jours."

"Tu veux que je m’en aille, que je vous laisse seuls, je peux revenir la semaine prochaine."

"Ne dis pas de bêtises, au contraire, aujourd’hui tu vas pouvoir entendre un autre point de vue que le mien, ça te fera le plus grand bien, tu verras."

Julie s’avança de quelques pas, le visage blafard et tendit à regret la main à cet intrus. Puis, les mâchoires crispées, elle se dirigea rapidement vers le studio, jeta son manteau sur une des chaises et s’installa devant le piano. Rien n’allait. Elle n’était pas prête pour jouer devant des étrangers, on violait son intimité, ce qui se passait dans un cours devait rester strictement confidentiel. Après tout, les répétitions n’étaient pas ouvertes au public dans les salles de concert, alors pourquoi devrait-elle jouer devant un inconnu qui ne pouvait pas la comprendre ? Marie et Philippe la rejoignirent et s’installèrent dans les fauteuils à côté du piano. Mais non, ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas jouer, son dos, ses bras, ses mains, tout était bloqué. Elle sentit monter en elle une envie de pleurer. Il fallait qu’elle s’en aille tout de suite.

"Allez, Julie, on arrête de rêver et on s’y met. Tu vas reprendre le premier mouvement pour vérifier que tu n’as rien perdu depuis samedi dernier, et après on revoit le largo qui n’était pas bon."

"Marie, je sais pas si je vais y arriver aujourd’hui, je me sens pas très bien, il vaut mieux que je rentre maintenant."

"Non Julie! Ne fais pas ton enfant gâtée, c’est pas parce qu’il y a un auditeur que tu vas te défiler. Qu’est-ce que tu crois que ce sera lors du concours?"

A la fois paralysée par le regard de Philippe et la crainte de décevoir Marie, Julie attaqua l’allégro. Mais c’était pitoyable, à peine digne d’une élève de cours moyen. Les liaisons avaient disparues, les toniques tombaient au hasard, le morceau était tout juste reconnaissable. Philippe, voyant que manifestement sa présence dérangeait, sortit discrètement. Il venait de passer la porte quand il entendit Julie dire d’une voix plaintive:

"Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi, mais devant lui je ne pouvais pas jouer"

"C’est lamentable Julie; tu as la chance de pouvoir recevoir les conseils d’un grand et tu te conduis comme une vierge effarouchée. Je ne suis pas du tout contente de toi. Et à ton avis, qu’est-ce qu’il va penser de moi maintenant? Je lui dis qu’aujourd’hui j’ai une de mes meilleures élèves et il voit une gamine paralysée. Bon je te laisse seule cinq minutes pour te reprendre et quand je reviens je veux que ce soit nickel!"

Sur ce Marie sortit du studio et retrouva Philippe dans le salon.

"Tu avais raison, elle est pas évidente. Je pense qu’elle vient autant pour toi que pour la musique. Tu serais psy, on pourrait dire qu’elle fait un transfert sur toi."

"Faut pas exagérer, elle est dans une relation maître-disciple, un peu forte, mais on a tous connu ça, je parie que toi aussi tu admirais ton prof quand tu avais son âge."

"Oui, mais pas au point de m’identifier à lui. Elle, j’ai l’impression qu’elle est à deux doigts de te dire qu’elle est amoureuse de toi. Ecoute, je vais te laisser lui donner son cours tranquillement, et après on pourrait essayer d’en discuter tous ensemble, parce que si c’est le cas, il vaudrait mieux qu’elle change de professeur, sinon, à mon avis elle n’arrivera à rien."

Marie repartit dans le studio, et du salon Philippe entendit quelques propos indistincts puis la musique, au début un peu crispée, mais rapidement bien meilleure. Au bout d’une demi-heure tout semblait être rentré dans l’ordre, on entendait juste les phrasés délicats qui étaient plus travaillés, les articulations réglées.


A la fin du cours il revint dans le studio et s’installa devant Julie encore assise sur le tabouret.

"Je vous ai entendue du salon; c’est pas mal, mais il faut absolument que vous réussissiez à jouer devant les autres. Si vous gardez votre musique pour vous, vous n’avez pas besoin de jouer, elle est certainement plus jolie dans votre tête que celle qui sort de l’instrument. Par contre, si vous avez besoin de jouer, c’est que vous voulez vous exprimer, et on ne s’exprime pas seul; il faut quelqu’un pour écouter."

"Oui, mais quand je joue, Marie m’écoute"

"Non, dans un cours, ce n’est pas vous qui parlez, c’est le professeur qui met les mots dans la bouche de l’élève. Réfléchissez: si vous deviez jouer la sonate de tout à l’heure pour Marie, est-ce que vous la joueriez comme ça? Essayez maintenant, oubliez tout ce qu’elle vous a dit et jouez comme vous l’entendez dans votre tête, comme si elle ne vous avait jamais entendue."

Julie se réinstalla devant le clavier et rejoua la sonate. Peu à peu, la mélodie changea, les accents se déplaçaient vers une complainte remplie d’espoirs inquiets. À la fin du morceau, ignorant Marie qui semblait très gênée, il reprit:

"Vous avez entendu ce que vous avez joué, c’était très différent, et pourtant c’était vous. Entre parenthèses, ne la jouez pas comme ça dans un concours, ce serait suicidaire. Mais vous voyez que vous avez dit quelque chose. Réfléchissez-y. Sur ce je vous laisse toutes les deux. Marie, je vais refaire un tour à la mairie pendant que je suis là, je reviens dans l’après-midi."


Restées seules, Marie dit :

"Tu restes à déjeuner, il faut qu’on discute sérieusement toutes les deux, et ça risque de pas te plaire forcément. Tu vois, ce que Philippe t’a dit, et bien il a raison. Il pense même que tu devrais changer de professeur. Je n’avais pas voulu le voir, mais tu es trop dépendante de moi. Je ne veux pas te faire de peine, comprends-moi bien, mais je suis ton professeur de piano, et toi tu penses que je suis tout. Dis-moi, la sonate, quand tu l’as jouée à l’instant, tu la jouais pour moi."

"Ou-oui…"

Et Julie éclata en sanglots. Marie la rejoignit dans le fauteuil et la prit dans ses bras, la berçant comme un enfant."Mais non, tu n’es pas amoureuse de moi, tu es amoureuse d’une image idéale, de quelqu’un qui n’existe que dans ton esprit, tu ne m’aimes que parce que je t’apprends le piano."

Julie s’était agrippée à elle tout en pleurant, elle serrait Marie de toutes ses forces, sa tête pressée contre sa poitrine. Gênée et un peu troublée, elle continuait à la bercer, lui caressant la joue comme un bébé, pour la calmer. Peu à peu les sanglots diminuèrent et elles restèrent enlacées dans le silence qui s’installait. Marie n’avait plus tellement envie de la relâcher, émue par les larmes qu’elle sentait à travers son chemisier. Le chignon de Julie s’était défait et ses cheveux s’étaient répandus contre elle. Elle les caressa, d’un geste qui se voulait encore apaisant, dégageant son visage. Inconsciemment, ses doigts parcouraient les courbes de ses pommettes, descendaient jusqu’au menton encore agité de tremblements convulsifs, remontaient vers les coins de ses lèvres, soulignaient les bords du nez. Sans s’en rendre vraiment compte, elle donnait maintenant des petits baisers sur son front tout en lui murmurant:

"Voila, c’est fini, c’est un gros chagrin"

Julie releva la tête doucement vers Marie qui lui embrassa les paupières, goûtant l’eau salée de ses larmes. Insensiblement les jambes de Julie s’étaient posées sur ses genoux et elle sentait maintenant la chaleur de son corps. Leurs lèvres se touchèrent sans le vouloir réellement mais Marie ne se dégagea pas immédiatement. Le contact des lèvres gonflées l’avait surprise et ravie. Elle les reposa bientôt, plus volontairement, plus longuement. Leurs bouches ne se quittaient presque plus et lorsqu’elle sentit une petite langue pointue s’infiltrer, elle ne résista pas. Son esprit était comme anesthésié, ses gestes devinrent automatiques. Sa main quitta le visage de Julie, descendit le long du cou, enroba l’épaule et plongeant à l’intérieur de la veste de tailleur coiffa un sein par-dessus le chemisier. Elle avait l’impression étrange de se caresser elle-même, mais c’était le sein de Julie qu’elle sentait à travers le tissu, la pointe qui s’érigeait doucement et sa poitrine à elle réagissait de même. Puis elle sentit les doigts de Julie qui s’aventuraient dans l’ouverture de son corsage, se glissaient sous son soutien-gorge et attrapaient son téton.


Décidée maintenant, elle ouvrit la veste, déboutonna le chemisier et plaqua sa bouche sur ce sein qui palpitait. Dans la fièvre qui les gagnaient toutes les deux elles se déshabillèrent mutuellement, parcourant chaque partie de peau dévoilée de baisers, de caresses. Julie la première posa sa main sur le sexe de Marie, laissant courir ses doigts dans la toison puis forçant les grandes lèvres glissa dans la fente humide à la recherche de son clitoris, hésitant au milieu des replis, le trouvant enfin. En réponse, Marie ouvrit plus largement les cuisses puis s’attaqua à la culotte de Julie, la faisant descendre par saccades malgré ses cuisses serrées. Infiltrant sa main elle se vrilla directement sur son sexe, glissant un doigt dans son vagin, butant presque immédiatement sur son hymen. À vingt ans passés, Julie était encore vierge. Elle se pencha vers son ventre et par petits coups de langue nerveux entreprit de forcer l’entrée de ses cuisses, se grisant de son parfum.

Vaincue, Julie écarta largement ses jambes et laissa la tête de Marie plonger vers son intimité. La langue râpeuse sur son bouton lui envoyait des décharges électriques qui explosaient dans tout son corps, des spasmes parcouraient son vagin qui coulait. Se retournant d’un coup elle plongea également sur le sexe de Marie, le léchant en tout sens, désordonnée. Elle buvait avidement la liqueur qui suintait, sans plus se contrôler. Elle sentit alors un bouleversement majeur dans tout son corps, elle ne contrôlait plus ses muscles et tout éclata en elle. Marie la rejoignit dans son orgasme qui ne semblait plus devoir finir. Renversée en arrière, elle s’écarta de Marie brutalement et les battements de son cœur se calmèrent peu à peu. En reprenant conscience, un sentiment d’horreur la saisit. Elle s’était laissée aller à ses pires instincts, elle avait profané son idole, son éternel amour. Avant que Marie ait eu le temps de réagir elle avait ramassé à la hâte ses vêtements répandus sur le sol et s’était enfuie. Marie ne se rendit vraiment compte de ce qui se passait que lorsqu’elle entendit claquer la porte d’entrée. Profondément troublée elle s’interrogea sur ce qu’elle allait faire. Elle se sentait coupable, avec Philippe ils avaient joué aux apprentis sorciers, en provoquant une crise qui s’était déroulée de la pire manière possible. Craignant le pire pour Julie, elle se résolut à appeler ses parents. Elle tomba sur sa mère et lui expliqua en termes voilés ce qui s’était passé. Sa mère ne fut pas surprise. Depuis plusieurs mois déjà elle sentait que quelque chose allait arriver.


A suivre