Le 4 avril

Cher Journal

Je viens de finir mon stage dans ma boîte. Il s’est avéré concluant puisqu’on vient de m’annoncer que j’étais embauchée dans leur structure. Je dois commencer à bosser pour eux au plus tôt, il faut donc que je trouve un logement dans les plus brefs délais ! Et il est surtout grand temps de quitter le nid douillet des parents. Des amis m’ont rancardée sur une location, "un plan en or" comme ils disent, le rez-de-chaussée d’une villa que personne n’habite. J’irai la visiter dès demain. Bonsoir !

Le 10 avril

Cher Journal

Je t’ai un peu délaissé ces derniers jours mais je n’ai pas arrêté une seconde de courir ! Après régularisation des papiers et avec l’accord du propriétaire, je vais m’installer dans cet endroit pour ne pas rentrer dans le cercle vicieux des visites qui s’éternisent, des réponses qui ne viennent pas, des dossiers jamais complets, bref, je voulais au plus vite mon "Chez moi". C’est le rez-de-chaussée dont je t’avais parlé, un deux-pièces classique mais de belle facture avec un salon mitoyen avec une cuisine américaine, une petite chambre et une salle d’eau. C’est de là-bas que je t’écrirai pour la première fois, la prochaine fois. Bonne nuit!

Le 12 avril

Cher Journal

Me voilà installée ! Quel soulagement ! J’ai passé le week-end avec mes parents à retaper mon "chez moi" ! Un peu de javel pour le désinfecter, un coup de pinceau pour le ravaler, beaucoup de mastic pour l’isoler. Appelez-moi "plaie du logis". Je suis sale, exténuée mais soulagée d’y habiter. Je vais m’écrouler de fatigue…

Le 14 avril

Cher Journal

D’étranges manifestations se sont produites ?! Je ne veux pas flipper pour rien mais j’ai comme l’impression que quelque chose ou quelqu’un m’observe… Quand je suis rentrée du travail tout à l’heure, je n’avais qu’une seule idée en tête, prendre une douche pour me relaxer ! Je suis rentrée dans la salle d’eau, j’ai commencé à me dévêtir et j’ai ressenti comme un souffle chaud dans ma nuque… J’ai tout d’abord cru à un courant d’air mais cela n’en était pas un, pas une fenêtre était ouverte… J’ai continué à me déshabiller devant le miroir, comme je le fais tous les soirs depuis une semaine, et, au moment même où je me suis retrouvée en soutien-gorge et en petite culotte, la porte a claqué… J’ai eu la peur de ma vie ! Pour ne pas me laisser envahir par ce sentiment d’étrangeté, j’ai tout de suite rouvert la porte. J’ai fais mine de jeter un œil dans le salon pour me rassurer mais j’avais envie de partir en courant…

Puis je me suis reconcentrée sur ma douche en faisant couler de l’eau chaude avant de dégrafer mon soutien-gorge et de faire glisser ma culotte sur les chevilles. C’est là que j’ai ressenti ce souffle chaud pour la seconde fois. Au niveau du pubis. Plutôt que de céder à la panique, j’ai sauté dans le bac à douche. Une fois le rideau tiré, j’ai augmenté le débit de l’eau, je voulais me laver physiquement et me "laver la tête" de ces drôles de sensations. La porte de la salle d’eau a claqué pour la seconde fois. J’ai fait un bond incroyable! Trempée de la tête aux pieds, de la mousse partout, j’ai opté pour rester sous la douche, le pommeau à la main pour me défendre au cas où… Je sais, je devais avoir l’air ridicule mais j’étais au maximum de mon stress. Pendant toute la durée de la douche, je me suis remémorée le claquement de porte bizarre, ce souffle chaud et étrange…

Lorsque j’ai raccroché le pommeau de douche pour libérer mes mains et pouvoir me laver la tête, j’ai ressenti pour la troisième et dernière fois ce souffle chaud, cette "présence". Pendant que je m’affairais à me démêler les cheveux avec le shampoing qui, comme d’habitude, me dégoulinait dans les yeux, j’ai eu comme l’impression que des mains se posaient sur mes hanches, sur mes seins, les effleuraient, les caressaient tandis que ce souffle chaud enivrait ma nuque. Mon bas ventre s’est enflammé, j’étais effrayée mais tellement bien en même temps… Quand j’ai senti que quelque chose cherchait à se frayer un passage dans ma vulve humide, j’ai arrêté la douche et je suis tout de suite descendue du bac pour me sécher et pour sortir ce drôle d’état dans lequel j’étais !

Au moment où je t’écris, j’en tremble encore… Dois-je avoir-peur de ce qui m’est arrivé ou dois-je m’en réjouir ? La maison est-elle hantée ou est-ce le fruit de mon imagination ?