n° 03585 | Fiche technique | 33532 caractères | 33532Temps de lecture estimé : 20 mn | 06/02/02 |
Résumé: Une éclaircie sexuelle dans la vie d'un immigré... | ||||
Critères: fh couleurs intermast fellation préservati pénétratio | ||||
Auteur : Achour Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : La fortune de Mustapha Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
LA FORTUNE DE MUSTAPHA
Assis dans le bus qui le ramène de son travail, Mustapha feuillette un journal bien ouvert sur les genoux. Cette histoire se passe, il faut dire, du temps où un journal parisien, paraissant le matin et portant un titre de soir, ornait sa page trois d’une quotidienne pin-up. La photo du jour représente une fille qui semble n’exister, précisément, que dans les magazines : chevelure de soie, yeux de velours, corps de rêve, seins de marbre et tout le toutim… Mustapha en a les yeux tout écarquillés. Malgré lui, il ne peut s’empêcher de saliver, de rêver. Toutes les frustrations accumulées depuis ses dernières vacances estivales, de l’autre côté de la Méditerranée, parmi les siens, refont surface. Depuis cette date en effet, il n’a pas "ouvert le pantalon sur une femme". Or, nous sommes vers la fin du mois de mai, période où, en même temps que la nature, les sens s’éveillent, les fleurs s’épanouissent, l’atmosphère se réchauffe… Dans la rue, les femmes se découvrent ; robes légères et mini-jupes refont leur apparition. "Y a des filles, pitain ! Jé ti jure on leur voit li slip !" Et encore, si ce n’était que le slip ! Un sein par-ci, une hanche par-là, des fesses au milieu ; bref, partout où il se retourne, le pauvre Mustapha en a les sens sollicités. Et la nuit, il dort seul, livré à sa frustration… et à dame nature…
Certes, il y a bien quelques prostitués, pour la plupart arabes, d’ailleurs, qui passent faire la tournée générale au foyer, Sonacotra, de joyeuse réputation, " mais ci digoulasse !" Certaines le font à deux ou trois reprises par semaine, avec une vingtaine de passes à la file, pour ne pas dire à la queue, chaque fois. Heureusement, depuis ce cauchemar nommé Sida, les oubliés du sexe sont de plus en plus nombreux à se prémunir de préservatifs. Mais, question hygiène, ça reste quand même aléatoire, sans parler de tendresse, encore moins d’amour, et ça ne calme, hélas, ni le corps ni l’esprit… Malgré tout, Mustapha a cédé à la tentation quelquefois, il y a bien longtemps. Non, merci ; à quoi ça sert d’ajouter une misère sur une autre ? Si le bonheur peut s’additionner, la misère, mieux vaut soustraire ; d’autant plus que certaines ont l’air de véritables zombies et se présentent au turbin comme on va à la guillotine. Va savoir par où elles sont passées, les pauvres, pour en arriver là ! Mais à quoi bon en parler, " c’est le mektoub qui veut ça " !
*
Perdu dans ses pensées, livré à ses frustrations, Mustapha, les yeux toujours dévorant la pin-up, n’a pas remarqué une femme qui vient de prendre place juste en face de lui. Cheveux noirs, lunettes encore plus noires, elle semble perdue dans ses réflexions tout autant que ce pauvre hère, qu’elle dévisage sans raison ; sûrement un immigré maghrébin qui rentre chez lui après une dure journée de labeur. À l’abri de ses lunettes, son regard va de Mustapha à la photo qu’il fixe avec gourmandise. " Hein ", songe-t-elle, " ils les choisissent de plus en plus jeune, les salauds ! " La pin-up, il est vrai, doit avoir à peine dix-huit ans. Question seins, cependant, elle semble ne craindre personne. L’homme qui la reluque en est tout ébahi, il semble la baiser des yeux. Sur son visage se lisent autant l’envie que la frustration. Il doit avoir la quarantaine, peut-être même moins, et, à en juger par ses yeux, ça doit pas être la veille qu’il a baisé, le pauvre ! Bien fait, il n’a qu’à amener sa femme au lieu de la laisser là-bas, au bled, comme ils disent ! Tous les mêmes ces Arabes, ils enferment leurs femmes et courent derrière celles des autres… Mais… mais… c’est pas vrai ! Quelle horreur, il se masturbe, ce con ! Le journal en est tout secoué. Oh lala, qu’est-ce qu’il ne faut pas voir ! Mais comment fait-il, puisqu’il tient le journal de ses DEUX mains ? QUOI ! Oh non, c’est pas vrai, c’est pas possible, voyons… autant que ça ! A bien regarder, cependant, ça semble tout ce qu’il y a de possible ; sinon qu’est-ce qui fait frémir le journal de la sorte ? Mon Dieu, mon Dieu, ça doit lui arriver à mi-cuisse…
Tout le monde se précipite en même temps. Mustapha se lève à son tour. La femme le devance et se dirige vers la sortie. Il la suit, les yeux détaillant ses cheveux, son dos, son bassin… Elle porte une robe ridiculement légère à travers laquelle on voit nettement les contours de son slip ; ça ne fait que le tendre davantage. Sentant probablement le regard de l’homme la dévorer, elle se dandine autant qu’elle peut. " Il faut que je m’en assure ", décide-t-elle cédant à la curiosité… et peut-être bien à autre chose… Parvenue à la porte, elle se trouve face à deux jeunes filles qui rigolent à haute voix en se tortillant plus qu’elle. Une fraction de seconde, elle les imagine livrées à l’Arabe derrière elle et cette évocation amène un flot d’excitation… et de jalousie. Eh oui, elle leur rend une bonne vingtaine d’années. Mais pourquoi y’en aurait-il que pour les jeunes, hein ! Saloperie d’âge… Pour leur céder le passage, elle recule d’un petit pas. Ses doutes, voire ses espoirs, sont confirmés. Assurément, cet homme appartient à la catégorie des gâtés par la nature. Son membre, férocement raide, vient la frapper dans le bas du dos. Néanmoins, malgré la décharge électrique qui lui parcourt l’échine, elle continue son chemin comme si de rien n’était, laissant le pauvre Mustapha au bord de l’apoplexie. " Pitaaaainnnnn ! Qu’est ceq jé fais au bon Diou, moi ! "…
Et c’est ainsi que Mustapha descend du bus, en cachant l’impudique difformité qui lui distord le pantalon par sa serviette ; une serviette du genre appelé pompeusement valise diplomatique et qui ne contient que sa gamelle vide…
*
Ils s’engouffrent ensemble dans le métro. Un accord tacite s’est établi entre eux : il ne la quitte pas des yeux, elle fait tout pour retenir son attention. À cette heure, le quai est déjà bondé. Tout naturellement, ils se sont trouvés pris parmi le flot des voyageurs. Au fur et à mesure que le métro avance, il y a de moins en moins de place et ils se sont serrés davantage. Maintenant, elle a le dos en feu. À travers leurs vêtements, elle sent nettement le sexe de l’homme frémir contre son bassin et, autant que le lui permettent les convenances, s’y colle jusqu’à en sentir la chaleur. Mine de rien, elle se tortille même pour en deviner le calibre. Mustapha n’en peut plus. Bien placée pour sentir ce qui se passe, elle l’observe du coin de l’œil. Il se pince les narines, plisse les lèvres et retient sa respiration. Oh non, c’est pas vrai ! Il va pas jouir quand même ! Peut-on appeler ça jouissance, d’ailleurs ? Elle enlève ses lunettes et le regarde. Mustapha, pris en flagrant délit de baisage non-autorisé, détourne les yeux en parfait coupable. Son visage est tenaillé par une souffrance discrète mais réelle. Elle essaye de le soulager par un sourire aussi contenu que compréhensif et desserre la pression de son bassin. Déçu, il se gonfle les joues, se frotte le front avec le pouce et l’index, puis, ferme les yeux et se comprime à l’intérieur de lui-même. Il s’allonge sur la pointe des pieds autant qu’il peut, comme pour chercher l’ait frais dans les hauteurs. Au bout de quelques secondes, il paraît renouer avec une température supportable. Après être passé si près de l’orage, il se relâche. Quand il ouvre les yeux, il croise le regard de sa tortionnaire. Et par ce regard, ils se sont tout dit…
A la station Montparnasse, le métro se vide de la moitié des voyageurs. La femme descend et Mustapha en fait autant. Ses pas, toutefois, sont hésitants, incertains ; il paraît sceptique, incrédule et son attitude semble dire " c’est pas sur moi que pareille fortune risque de tomber " Devinant sans doute ses appréhensions, elle se retourne et l’encourage d’un regard bien prometteur. Il avale sa salive, s’humecte les lèvres et, l’air de dire " advienne que pourra ", accélère le pas…
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Dans la rue, certaine désormais qu’il ne la lâchera plus, elle avance sans se retourner, toujours en dandinant des fesses. Du reste, quel besoin a-t-elle de se retourner pour s’en assurer ? Elle sent suffisamment son regard la transpercer, lui brûler le dos. Mais la concurrence est rude quand même. Les trottoirs grouillent de filles en tenue légère : shorts, minijupes, décolletés en tout genre… Un jeune couple, adossé à un autocar en stationnement, s’embrasse goulûment. La fille, de manière éhontée, tout en jouant de la langue, se frotte contre la braguette du garçon, alors que ce dernier lui enserre voluptueusement les deux seins. À la vue de tant de lascivité, la femme se sent gagnée par une nouvelle et impérieuse bouffée de désir… et de chaleur. Dans sa tête se bousculent des images de rut, des scènes d’accouplement, de fornication, de possession… " Je suis en chaleur ", pense-t-elle, " avec un peu de flair, il pourra me suivre à l’odeur " Cette idée l’oblige à réprimer un sourire. Elle s’imagine métamorphosée en chienne, en lionne, en panthère, en jument… C’est bien, ça, jument, surtout avec le matériel de cheval qu’il semble avoir ! Pourvu qu’il soit à la hauteur, ce mec, avec un peu de chance elle le fera hennir… ou l’inverse…
Parvenue rue de la Gaieté, elle s’arrête devant la porte d’un immeuble ancien et compose le code d’entrée. Elle prend tout son temps, de sorte qu’elle n’a pas eu à maintenir la porte ouverte longtemps. Arès une dernière hésitation, Mustapha s’engouffre dans l’immeuble. " Tant pis ", semblent dire ses yeux, " ou je baise ou je meurs "…
*
Sous la douche, Mustapha, après s’être savonné avec application, se rince longuement à l’eau froide, avec une attention particulière pour son sexe qu’il asperge abondamment. " Attends ", lui parle-t-il, " cé soir c’i ta fête, ti vas dormir au choud… C’est Diou qui t’a donné ta chance… " Parfaitement, qui d’autre, à part Dieu, aurait-il mis cette femme sur son chemin ? Une femme gentille, qui lui a fait confiance, l’a invité chez elle, lui a proposé de prendre une douche avant de passer aux choses sérieuses… Ça, l’histoire de la douche, elle a bien manœuvré. Une fois à l’intérieur du studio qu’elle occupe, Mustapha est resté planté derrière la porte, intimidé, gauche, le regard incertain, incapable de prononcer quoi que ce soit. Ce que c’est fragile un homme, tout de même ! De plus en plus amusée, excitée aussi, elle entreprend de l’apprivoiser.
Elle lui désigne une chaise. Mustapha avance avec précaution. Le studio est petit, plein à craquer : meubles, bibelots, tableaux… et le lit dans un coin. Rien à dire, les femmes, elles se connaissent en ménage. Ça brille de partout, c’est propre, douillet, féminin… " Ouallah c’est plus propre qu’ine pharmacie ! " La "pharmacienne" lui propose à boire. Pour toute réponse, il réussit à bafouiller un timide " j’si pas ". Haletant, lèvres sèches, bouche entrouverte, ses yeux vont du lit à la poitrine de sa propriétaire. Des grosses gouttes de sueur perlent sur son front et il paraît ne se maîtriser qu’au prix d’une méritoire volonté. " Oh lala ! Ça va pas, ça " Elle les connaît les Arabes, ils ne se contrôlent pas longtemps. Et celui-là transpire en plus !
Elle a parlé sur un ton sérieux, abandonnant toute espèce de provocation ; pas la peine de l’exciter davantage, il serait capable de Dieu sait quoi ! Mustapha s’est laissé simplement guider et elle lui a donné tout ce dont il a besoin pour se laver.
"Ça", c’est une de ses robes de bain. De couleur bleu ciel, Mustapha l’ajuste sur ses épaules et s’examine devant la glace. Il ne peut s’empêcher de rire à la vue de sa poitrine poilue qu’il essaye vainement de couvrir avec les pans de la robe. En bas c’est pire, elle lui arrive à peine aux genoux et ne cache pas grand chose. Et c’est dans cet état qu’il regagne le salon…
*
Elle s’est changée, elle aussi ; en chemise de nuit, on la devine entièrement nue en dessous. Mustapha, sentant son sexe se rebeller de nouveau, n’ose pas la regarder. Elle, par contre, le dévisage sous toutes les coutures. Sa robe sur ce corps malingre et poilu fait un effet bœuf, les moustaches ajoutant la touche nécessaire à la cocasserie. Il avance à petits pas, en se couvrant autant qu’il peut, presque plié en deux, et elle ne peut s’empêcher de le trouver émouvant de drôlerie. Mais la vue de la bosse qu’il cherche à camoufler entre les jambes ne lui donne nulle envie de rire, au contraire, elle lui serre la gorge, lui tourne le sang et la tête. Hum, le festin s’annonce de loin plus appétissant qu’elle ne l’a rêvé ! Le tout maintenant c’est de le consommer à bon escient, avec toute la science et tout le raffinement dont elle est capable, en le savourant pleinement, sans se hâter, et même en retenant le temps…
Il se met là, c’est à dire en face du lit, sur la même chaise que tout à l’heure. Sauf qu’en plus elle a disposé une petite table sur laquelle trônent une bouteille de Porto, deux verres et quelques amuse-gueule. Encore intimidé, Mustapha s’assoit avec précaution. Il ne sait ou mettre ses mains avec lesquelles, sans cesse, il tire sur la robe pour se couvrir de tous les côtés. Pour penser à autre chose, il fixe son regard sur la bouteille de Porto, comme pour en déchiffrer l’étiquette. Un soupçon vient à l’esprit de la femme.
Ce disant, elle lève son verre et se baisse pour trinquer. Mustapha fait de même. Mais leurs verres ne rencontrent que le vide. Et pour cause, de part et d’autre de la petite table, leurs yeux suivent une toute autre direction. Leurs regards sont hypnotisés, lui par cette paire de seins qu’en se baissant elle a inconsidérément exposée juste à la hauteur de ses yeux, elle par cette matraque qu’il n’arrive plus à dissimuler et qui semble sur le point de frapper. Complètement libre, luisante, de couleur sombre, presque noire, elle oscille au rythme de la respiration de son propriétaire ; une respiration saccadée, de plus en plus courte. Maria en a la chair de poule et ne pense plus à son verre qu’elle pose sans y avoir goûté. Bon Dieu, ça se suce, ça ! Quelle bouche peut la contenir, encore moins l’engloutir ! Elle ferme les yeux et paraît sur le point de chavirer. Mustapha, affolé par son attitude et par l’odeur de femelle qu’elle dégage, pose son verre à son tour et fait un pas en sa direction. Ni une ni deux, il l’empoigne et la pousse vers le lit. Tremblant, impatient, sous l’emprise de l’odeur qui lui tourne la tête, ses gestes sont désordonnés et il semble prêt à tout pour se délivrer enfin du trop-plein d’excitation qui le dévore. Au prix d’un effort entêté, Maria réussit néanmoins à se souvenir de l’essentiel :
Mustapha, à genoux sur le lit, retient sa respiration et s’immobilise, l’air de dire " d’accord, d’accord, j’attends, mais c’est la dernière fois " Maria allonge le bras et prend un préservatif en dessous de l’oreiller. Les yeux toujours incrédules, tenaillée par le désir, elle se redresse sur un coude pour l’enfiler autour de cet engin, qui, vu de prés, est encore plus impressionnant. Elle le sent palpitant entre ses mains, frémissant, chaud, gorgé… Insensiblement, elle accentue la pression de ses doigts. Il n’en faut pas plus pour que Mustapha éjacule sans demander son reste. Une abondante giclée de sperme vient arroser l’immaculée chemise de nuit. Maria pousse un cri et avance sa tête, avalant autant qu’elle peut. Mais elle est débordée par les giclées qui se succèdent et, bientôt, le sperme lui coule des mains, des joues, des lèvres… " Quel gâchis ", ne peut-elle s’empêcher de penser. Une boule de rage et d’impuissance la saisit à la gorge ; il ne l’a même pas touchée ! Elle lève des yeux pleins de reproches vers Mustapha. Celui-ci, les mains derrière la tête, regarde le plafond et subit sa jouissance. Il paraît lutter contre la suffocation, la douleur ; même sa délivrance semble douloureuse ! Maria ne sait plus si elle doit le blâmer, le plaindre ou l’envier…
"Lé machin", c’est le préservatif qu’il désigne d’une main autoritaire. Maria, cependant, pour toute réponse, se contente de claquer un dernier bisou sur cette queue toujours luisante, quoique quelque peu ramollie à présent. Puis, dépitée malgré son sourire indulgent, paraissant faire contre mauvaise fortune bon cœur, elle se lève et se dirige vers la salle de bain.
Une fois seul, Mustapha s’étale de tout son long sur le dos. À plusieurs reprises, il respire bruyamment, en arrondissant la bouche, comme s’il cherchait à se vider entièrement. Puis, dans un dernier souffle, long et bruant, il se détend en éclatant de rire…
*
" C’est pas comme ça que je me la jouais ", pense Maria en se regardant dans la glace. Après avoir rapidement pris une douche, enveloppée dans une serviette éponge, elle cherche à maîtriser son dépit et sa frustration. Le festin sexuel auquel elle s’est attendue a fait long feu : point de caresses, point de baisers, encore moins de succion, de coups de langue… Cette belle queue si fière, qu’elle a imaginée partout sur son corps, explorant le moindre interstice, la labourant dans tous les sens, lui arrachant les gémissements langoureux dont elle est coutumière quand elle est bien bourrée ; cette queue qu’elle a prise pour une matraque, à la vue de laquelle elle a chaviré, s’est prestement vidée et a baissé pavillon. Va attendre maintenant que Mossieur retrouve sa forme ! Ah, elle les connaît ces Arabes, ils ne tiennent pas la distance, pire que les Portugais, dégonflés sitôt gonflés ! C’est comme ça chez eux, les femmes sont juste bonnes à leur vider les couilles… et à faire des enfants. Une fois, il y en avait un qui avait éjaculé alors qu’il enlevait son pantalon, salopant toute la moquette d’ailleurs. Autrefois, elle sortait bien souvent avec les Arabes. Puis, avec le temps ça s’est espacé ; ceux qui lui plaisaient ne la regardaient plus et ceux à qui elle plait emportent rarement son adhésion. Avec celui-là, elle s’était laissée aller à un désir amusé autant que curieux, une aventure cocasse qu’elle a voulu mener jusqu’au bout. Au moins, elle ne s’est pas trompée sur la taille de sa queue ; ç’aurait été idiot de la laisser filer sans rien tenter, non ? Ah, ces Arabes ! Il est vrai qu’à force de les fréquenter, on tombe parfois sur la perle rare ; le petit Mehdi, par exemple. Il était beau, doux, attentionné, bien propret, besogneux avec ça, perpétuellement en rut, la suivant partout, devançant ses désirs, devinant ses attentes. Que de nuits blanches il lui avait fait passer ! Il s’arrangeait toujours pour dormir enfoncé en elle, quelle que soit la position qu’ils adoptaient, l’obligeant à sentir sa queue à ch
aque respiration. Tiens, rien qu’à son évocation, une bouffée de rougeur lui rosit le visage, suivie bientôt d’une bouffée de désir… et d’espoir… Sait-on jamais, après tout !
Elle regagne la chambre.
*
Mustapha est toujours allongé sur le dos. Les yeux fermés et couverts de son bras replié, il semble livré à toutes sortes de spéculations. Sur ses lèvres les sourires se succèdent, rêveurs, langoureux, excités… Visiblement, il attend le retour de Maria, imaginant la meilleure position de la prendre. D’abord, restons classique, il tire un coup face à face, bien profond, en lui levant les jambes bien haut sur ses épaules. Il s’imagine entrer et sortir, ahanant puissamment en mâle possesseur, s’enfonçant jusqu’aux couilles… À ces images, son esprit entre en transe et sa queue prend une position verticale. Elle se durcit davantage à l’évocation du deuxième coup. Cette fois, il la baise en levrette. Ah ça, la levrette, c’est sacré ! Une baise sans levrette n’est pas une baise. Cette Maria a les cheveux longs, en plus ! Mustapha se voit tirant dessus, histoire de la maintenir à la bonne hauteur et l’amener à adopter le même rythme que lui… exactement comme il faisait avec sa femme. À ce souvenir, un sourire tout attendri se dessine sur son visage. Dans cette position, sa femme est obligée, la pauvre, d’avaler chaque fois la moitié de l’oreiller pour ne pas crier… En y pensant, sa queue se tend jusqu’à lui faire mal. Mustapha la fait osciller d’avant en arrière, de droite à gauche, en soulevant le buste parfois pour lui donner la direction souhaitée… Mais qu’est-ce qu’elle fait dans la salle de bain? Pourquoi ne revient-elle pas ? " Jé peux plus, ma parole ! " Bon, passons au troisième coup. Cette fois, il lui éjacule dans la bouche, elle a l’air d’aimer ça. À cette perspective, il faillit éjaculer une deuxième fois. C’est que la pipe, Mustapha, il ne la connaît qu’en bruyère. Jamais aucune femme ne l’a sucé ! La sienne a bien essayé devant son insistance, mais elle a failli vomir au contact de la queue contre ses lèvres. Quant aux prostituées, pour ce genre de gâteries, c’est tout de suite cent francs en plus… De sorte que les fellations, jusqu’à présent, il ne les connaît que dans les films pornographiques… Le quatri
ème coup…
C’est là que Maria refait son apparition. À la vue de cette queue tendue au zénith, elle s’immobilise, interdite. Elle semble hésiter sur la marche à suivre. Par où l’entreprendre ? Et lui, va-t-il tenir la distance cette fois ? Elle s’approche à petits pas, veillant à ne pas faire du bruit. Mais Mustapha a senti son odeur. Il se dresse sur le coude.
Vaincue par tant de candeur, elle laisse tomber la serviette et vient s’allonger à côté de lui. Elle lui caresse délicatement la poitrine, promène ses lèvres sur son épaule, son cou…
Son attitude exprime l’étonnement autant que l’agacement. Mustapha se confond en excuses :
Un compliment est toujours un compliment ; et celui-là, malgré la situation, est le bienvenu, d’autant plus qu’il semble involontaire, comme un reproche. Il arrache même un sourire de ravissement à Maria et égaye son esprit :
Cette fois, Maria semble dépassée. " Mais d’où est-ce qu’il sort, celui-là ! " L’agacement cède la place à l’étonnement, l’incrédulité :
Mustapha n’a compris que " chaquilator " et a dû prendre le reste pour un gros reproche. Il s’en excuse encore :
Elle lui tend un préservatif et il s’en empare docilement. Mais dans ses mains, il a l’air de tout sauf d’un préservatif ! C’est autant donner un téléphone portable à un crocodile, un collier de perles à un hérisson, un plat de caviar à un chameau ; malgré toute sa bonne volonté, le préservatif craque. Maria aussi, elle éclate de rire :
Mustapha ne demande qu’à obéir, être agréable, et elle réussit à lui mettre le préservatif. Fière d’avoir maté la bête, elle se met à cheval sur son propriétaire. D’une main elle s’appuie sur la poitrine de Mustapha, de l’autre elle dirige sa queue vers son entre-jambe. Elle opère avec calme et application. À peine les deux bêtes en contact, Mustapha sursaute et lève instinctivement le buste à sa rencontre, comme s’il cherchait à l’aider de son mieux…
Elle a parlé d’une voix saccadée, à la fois autoritaire et suppliante. Les yeux fermés, la bouche entrouverte, elle s’appuie délicatement sur cette queue qui l’a tant fascinée. Son visage dit assez sa satisfaction de pouvoir enfin en disposer. Au fur et à mesure de sa progression, ponctuée par une série de mouvements de sa langue et de ses lèvres, quelques râles involontaires lui échappent, langoureux, bientôt plaintifs, impudiques. Mustapha en paraît ravi. Avec une rapidité insoupçonnée, il la saisit à la taille et, droit au but, d’un seul coup bref et violent, l’empale sur sa queue. Un énorme " AOOOUAAAHHHHH ", lui répond, un cri puissant, langoureux autant que douloureux. Surpris, Mustapha se dresse :
Souriant aux anges, " ah, c’est donc ça ! ", Mustapha continue. Il passe ses mains derrière les fesses de Maria et entreprend de la besogner, de bas en haut. À chaque mouvement, il redouble de vigueur et de puissance, arrachant à Maria un cri ininterrompu qui, crescendo, envahit toute la pièce. De nouveau, Mustapha a un doute.
Alors il continue. Maria, la tête en l’air, les mains appuyées sur les seins, paraît sur le point d’atteindre le plafond à chaque poussée de Mustapha, émettant des " HON, HON, HON… " suffisamment explicites quant à leur nature. Mustapha pousse son avantage et s’enfonce davantage, obligeant Maria à s’accrocher à lui. Bientôt, elle plie et sa poitrine vient buter contre la sienne. Pour s’adapter, Mustapha s’arc-boute et croise ses bras derrière son dos. Sa pression est si puissante qu’elle se rend aussitôt. Un hurlement libérateur annonce sa jouissance et elle s’abandonne aux coups de boutoir de Mustapha. Ce dernier, dérouté par l’incessant hurlement, sent sa jouissance lui échapper. Il accélère le mouvement autant qu’il peut, emprisonnant Maria de plus en plus fort et prolongeant ses cris à l’infin. Cette matraque qui la pilonne sans répit l’embrase de partout. Tout son corps n’est plus qu’une boule de feu, un ouragan pas prés de s’éteindre. Elle se débat, gesticule dans tous les sens, tape des mains sur la poitrine de son assaillant ; en vain, Mustapha ne lâche pas prise et ne lui laisse aucune échappatoire, sinon celle de hurler, hurler encore, supplier " non, non… Mustapha, Mustapha… Arrête, arrête… Oh oui, ouiiiiii… Salaud… salaud d’Arabe… Oh mon Dieu, mon Dieu… Enorme, énorme… Elle est énorme ta queue ! Putain, ce qu’elle est énorme… C’est pas vrai, Mustapha, Mustapha… " Ses cris sont de plus en plus insupportables, inquiétants… Et Mustapha n’arrive pas à jouir… Il lui met la mais sur la bouche. " NONNN ", hure-t-elle encore plus fort. " laisse-moi… Baise-moi… Vas y baise-moi, fous moi ta queue… Oh oui, Mustapha, oui… " Mais Mustapha ne l’entend pas de cette oreille. Il se dresse et la plaque contre le lit. À genoux, sa queue paraît encore plus redoutable. Il soulève les fesses de Maria et d’une seule poussée regagne sa place. " SALAUD ", l’accueille telle en un gémissement proche du pleur. Mustapha lui empoigne une touffe de cheveux et s’enfonce. Il entame un va-et-vient rageur, possessif, animal, tel qu’il
l’a rêvé.
Le hennissement se répercute dans la tête de Mustapha et il tire sur la bride de sa monture pour mieux la maîtriser, l’empêcher de sautiller. Mais la chevauchée lui échappe et il se laisse aller à un galop de plus en plus sauvage. Sa foulée s’accélère et s’emballe bientôt. Il ferme les yeux et avale les haies une à une, jetant toutes ses forces dans chaque mouvement. Sa jument n’en peut plus ; elle menace d’atteindre la ligne d’arrivée avant lui. Mustapha accélère, allonge encore sa foulée, s’enfonçant au tréfonds de sa femelle, cherchant à la dépasser par tous les moyens. " Jé vais gagner, jé vais gagner ", pense-t-il, complètement exalté. Cette idée semble le stimuler. Il ouvre la bouche à la recherche du maximum d’air. Puis, maintenant sa concurrente par les épaules, il la coiffe sur le poteau, lui hurlant à l’oreille :
Mustapha la serre de toutes ses forces, profitant de chaque bribe de jouissance. Il sent tous les nœuds de la frustration se dénouer un à un. Comme pour les chasser à jamais, il gonfle sa queue au maximum…
Mais Mustapha n’attend pas. Tout affalé sur sa jument, il lutte avec les milliards d’étincelles qui lui dansent dans la tête. Sa respiration et le battement de son cœur sont loin d’avoir retrouvé une cadence raisonnable. Maria n’a pas le cœur à le bousculer ; d’autant plus qu’elle-même a besoin de retrouver ses esprits…
A suivre…