Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 05741Fiche technique19884 caractères19884
Temps de lecture estimé : 12 mn
19/02/03
Résumé:  Le point de vue d'un lecteur (et parfois auteur) sur le rôle et le fonctionnement de la critique sur cet excellent site
Critères:  nonéro -revebebe
Auteur : Alexis Defond-Rossignol  (Lecteur, auteur, rêveur)      
La critique est-elle soluble dans le coca light ?




Off Line :


Trechaud : Fallait le dire avant que vous n’aviez rien à dire, on aurait été cherché quelqu’un d’autre !


Stromboli : Quelle étrange conception, on peut très bien parler du site sans que je ne me lance dans je ne sais quelle polémique non ?


Trechaud : Disons que les téléspectateurs aiment bien quand c’est animé !


Stromboli : Ben fallait m’en avertir auparavant !


Trechaud : Mais enfin, personne en ne peut être d’accord à 100% avec quelque chose !


Stromboli : Je suis bien d’accord !


Trechaud : Alors parlons de ces petits désaccords !


Stromboli : Mais…




Le dialogue redevient on line :




Trechaud : Vous nous disiez Monsieur Stromboli, pendant cette petite coupure technique qu’on ne pouvait être d’accord à 100 % avec quelque chose !


Stromboli : En tous les cas je suis 100 % en désaccord avec vos méthodes !


Trechaud : Vous êtes plein d’humour ! Posons la question autrement : Quel est le point faible de revebebe ?


Stromboli : L’absence de fond musical !


Trechaud : Plus sérieusement !



Stromboli : La critique, peut-être !


Trechaud : Ah, les critiques ! Vous n’êtes pas d’accord avec les critiques !


Stromboli : Je n’ai pas dis les critiques, j’ai dis la critique !


Trechaud : Ce n’est pas pareil ?


Stromboli : Ça n’a rien à voir !


Trechaud : Alors que reprochez-vous à la critique ?


Stromboli : De ne pas être assez cadrée :


Trechaud : Donc les critiques disent n’importe quoi, démolissent des textes sublimes, encensent des nanars pathétiques, comme dans tous les domaines d’ailleurs…


Stromboli : Il faudrait peut-être arrêter de me faire dire ce que je n’ai pas dis !


Trechaud : Mais…


Stromboli : Taisez-vous, cornichon cathodique ! Vous avez insisté pour que je m’exprime et je vais le faire ! Comme vous le disiez si bien tout à l’heure on ne peut pas être à 100 % d’accord avec quelque chose ou avec quelqu’un ! En conséquence je pense par exemple pour me limiter aux critiques qui ont couvert la quasi-totalité du site que certaines louanges de Jeannette et de Niko sont surréalistes, qu’à contrario certaines de leurs condamnations sont exagérées !


Trechaud : Il faut les virer…


Stromboli : Pas du tout… Globalement les critiques de Jeannette, de Niko, de Chris, de Fred, et d’une dizaine d’autres tiennent la route et apportent quelque chose au lecteur ! Vous savez, j’ai des amis avec lesquels sur certains sujets, j’ai des différents, je ne demande pas à mes amis d’être systématiquement d’accord avec moi sur tous les sujets, pourquoi aurais-je cette exigence avec les critiques ?


Stromboli : Vous disiez pourtant que la critique manquait de cadre :


Trechaud : Bien sûr ! Critiquer c’est dire soit pourquoi on a aimé un récit, soit pourquoi on ne l’a pas aimé. Alors je veux bien admettre qu’il y ait des coups de cœur et des coups de gueule ! Qui n’en a pas ? Mais en règle générale ce jugement doit être objectif et se référer à des règles de formes et éventuellement de fonds.


Trechaud : Précisez-nous tout cela !


Stromboli : Sur la forme le critique dira ce qui manque, ce qui cloche, ce qui est superflu, cela pourra être le style, les personnages, les descriptions, les dialogues, la présentation… Sur le fond, c’est plus compliqué, le site à une ligne éditoriale qui me paraît saine, aller plus loin en disant d’emblée ce qui est sexuellement correct, non cela serait trop rigide ! Mais rien n’empêche le critique de dire son opinion sur la description de comportements qui peuvent lui paraître immoraux !


Trechaud : Vous parlez de morale ?


Stromboli : Pas la morale bourgeoise, non, mais la morale sexuelle qui est pour moi l’affirmation du consensus entre individus majeurs et responsables ! C’est en tous les cas ce que je mettrais en avant si j’étais critique !


Trechaud : La critique actuelle le fait-elle ?


Stromboli : En partie, mais en partie seulement, parce qu’il y a débat ! L’un de ce débat tourne autour de la fiction ! Certain diront tout est permis en fiction, et qu’il n’y a jamais danger à raconter des choses épouvantables dans un récit ! Par exemple, ils diront « le fan de roman policier n’est ni un assassin en puissance ni un assassin refoulé » donc allons-y dans le roman érotique, et dans cette optique nous pourrions décrire des viols, des contraintes etc…


Trechaud : Ils ont raison, non ?


Stromboli : Je n’en sais rien, je n’ai pas un avis arrêté sur tout, mais il me semble quand même que le roman érotique ne fonctionne pas comme le roman policier, Un roman érotique c’est aussi fait pour bander…


Trechaud : Pardon ?


Stromboli : Pour bander ! Faut que je vous explique ce que ça veut dire ? Or justement il est parfois intéressant de savoir ce qui fait bander certains ! Et constater en ce qui me concerne que certains vont bander en lisant une scène de viol, ça me fait gerber !


Trechaud : Bon alors finalement vous êtes content de la critique ?


Stromboli : Non pas complètement ! En fait, il y a deux problèmes, le premier concerne le sérieux de la critique ! J’ai dis que la critique devait se baser sur des critères objectifs autant que faire ce pouvait ! Certains n’ont pas ces scrupules et confondent critique avec motivation de notes !


Trechaud : C’est grave ! Des noms, des noms !


Stromboli : Actuellement il n’y pas de grosse tendance à ce genre de dérapage !


Trechaud : Alors pourquoi en parler ?


Stromboli : Parce que la note critique influe sur la note globale et que n’importe quel zigoto qui a postulé à ce poste peut ainsi détruire un récit sur un simple coup de sang. Exemple le dénommé golden boy (et c’est le seul nom que je citerais) qui assassine d’un "2" une histoire admirable avec ses simples mots « moi, je trouve ça scandaleux » Un pareil comportement est inadmissible de la part d’un critique.


Trechaud : Quelle solution ?


Stromboli : Je suis contre le fait de considérer que quand on est critique, on l’est à perpétuité !


Trechaud : Le second problème ?


Stromboli : Le second problème ce sont des critiques (et je n’ai rien contre eux à titre personnel) qui expriment clairement dans leurs intentions le fait de pénaliser un récit en fonction de critères subjectifs qu’ils ont eux même définis.


Trechaud : Des noms, des noms !


Stromboli : Sûrement pas ! Mais par exemple, un critique à défini que tout récit ne relevant pas du réalisme devrait donc être plus ou mois pénalisé ! Et bien non le réalisme n’est pas un critère objectif ! Un autre a décrété que tout récit ou il n’y aurait pas de sentiment devrait être pénalisé ! Or là nous nous heurtons à un débat qu’il ne faut pas régler d’avance, le plaisir sexuel, uniquement physique ça existe, il n’y a qu’à relire Cathy Millet !


Trechaud : Donc le sentiment en amour, la sensualité, tout cela ne servirait à rien ?


Stromboli : Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis, tout dépend du sujet et du contexte. Je dis simplement que certaines pratiques sexuelles qui peuvent être extrêmement jouissives pour ceux et celles qui en sont les acteurs sont d’abord basées sur le plaisir physique et que cette sexualité n’a pas à être mise à l’index !


Trechaud : Simple caprice d’un critique ?


Stromboli : Non, hélas, c’est une tendance, c’est la tendance féministe radicale, celle qui a osé dire que "une femme qui fait l’amour sans sentiment, soit se fait violer de façon inconsciente, soit se rabaisse au niveau des hommes !"


Trechaud : Vous exagérez !


Stromboli : Non c’est une citation ! Et je trouve ça lamentable ! Encore une fois la seule morale sexuelle que j’accepte c’est celle du consensus !


Trechaud : Est-ce si grave ?


Stromboli : C’est grave dans le débat d’idée ! Le site à côté cela peut paraître mineur… mais demandez ça aux auteurs qui sont concernés, car actuellement prendre comme sujet la pluralité masculine c’est au moins une mauvaise critique assurée, si vous la situez dans le métro aux heures de pointes, ce sera deux mauvaises critiques assurées ! Et bien non ! Je suis contre les notations de principe !


Trechaud : Certains critiques ont à un moment exprimé des opinions que l’on qualifiera d’originales ou de bizarres, mais sans noter ! Qu’en pensez-vous !


Stromboli : Du moment que ça se veut constructif…


Trechaud : La critique ne devrait-elle pas être systématiquement constructive ?


Stromboli : Si, bien sûr ! Mais cela pose une autre question : Pour qui critique t-on ? Actuellement la critique peut englober trois préoccupations : L’incitation à lire ou à ne pas lire, la mise en avant d’un choix personnel, le conseil à l’auteur ! En 255 caractères aucun critique ne peux faire tout cela !


Trechaud : La solution ?


Stromboli : Mettre sous le tapis son opinion personnelle, éviter d’invectiver l’auteur, c’est un texte que l’on doit juger, rien qu’un texte ! Je sais aussi que c’est facile de dire ça !


Trechaud : Gufti disait dans un texte récent que les lecteurs étaient plus cruels que les critiques !


Stromboli : Il a parfaitement raison, je me souviens d’au moins de deux cas de lecteurs qui s’offusquaient de la critique, quand ils sont passés critiques, ça les a fait changer d’avis.




Si vous n’aimez pas ça…




Trechaud : Il peut être difficile pour un critique de juger un texte lorsque le fantasme ne l’interpelle pas.


Stromboli : Dans ce cas on ne lui demande pas de le faire, le principe doit être "si vous n’aimez pas ça, n’en dégouttez pas les autres ! " Ou bien le critique s’estime capable de juger quand même, ou alors il s’abstient. Dans le passé, certains saquaient les histoires décrivant des fantasmes auxquels ils ne souscrivaient pas. Cette attitude était inadmissible, mais devient heureusement assez rare


Trechaud : Tous les fantasmes ne sont pourtant pas logés à la même enseigne ?


Stromboli : C’est très clair, mais c’est aussi inévitable. Certains fantasmes sont courants, d’autres sont rares. et parfois même peuvent paraître complètement zarbi. Le travail du critique ne doit pas s’occuper de cet aspect, il doit juger la forme, éventuellement le fonds où alors passer.


Trechaud : Inconsciemment la présence de fantasme particulier peut-elle donner un coup de pouce à un récit ?


Stromboli : Oui, l’exemple type ce sont les scènes entre filles, ce genre de récit bénéficie d’une sorte de bonus !


Trechaud : Qui est donc anormal ?


Stromboli : Je suis incapable de répondre ! C’est tellement beau deux femmes ensemble qu’on peut leur pardonner… non je plaisante, mais cet exemple montre bien que l’objectivité est un art difficile.


Trechaud : Certains fantasmes souffrent-ils au contraire d’une sorte de malus critique ?


Stromboli : Parfois certains critiques font preuve de réactions viscérales qu’ils ont du mal à maîtriser. Ainsi Niko est toujours très dur avec les récits zoo. Sur les histoires avec les femmes obèses, il va souvent dire qu’on a écrit mieux jadis sur le sujet…. Il y a aussi l’exemple de Jeannette pour qui l’utilisation de godes lui parait aberrante. Je pense que dans ces quelques cas (d’ailleurs limités) ils auraient mieux fait de passer, comme d’autre passent les récits gays ou SM


Trechaud : Le SM manque de critiques spécialisés ?


Stromboli : Oui, Le terme est vague et recouvre des choses assez différentes ! En fait pour faire du bon SM, il faut sortir du cadre trop étroit qu’impose le genre. L’auteur de SM est actuellement noté par un panel trop restreint. Quelle que soit la bonne volonté des critiques, le risque du jugement arbitraire ne peut être écarté.


Trechaud : Il en est de même pour les récits gays ?


Stromboli : Non, il est bien plus simple d’être objectif, nous avons deux catégories de récits, ceux qui se rencontrent et qui se sautent en 8000 caractères avec rapport de force ou pas, et puis il y ceux qui écrivent des histoires d’amour, ça me paraît facile à départager.


Trechaud : La critique a-t-elle un rôle à jouer dans l’acceptation des fantasmes des autres ?


Stromboli : Bien sûr ! Q’un critique dise ce n’est pas mon truc, on s’en fout, il n’est pas là pour ça ! Par contre on constate depuis le début du site un changement d’attitude des auteurs et des lecteurs sur certains fantasmes qui sont beaucoup mieux acceptés aujourd’hui qu’hier


Trechaud : Par exemple ?


Stromboli : L’uro pour laquelle la critique a démontré qu’on pouvait en parler de façon non dégradante, et qui a été complètement dissociée de la scato. La bisexualité masculine qui ne choque plus autant, l’engodage masculin aussi.


Trechaud : Justement sur ces thèmes qui sont minoritaires dans les pratiques sexuelles…


Stromboli : Qu’est ce que vous en savez ?


Trechaud : Admettons en l’hypothèse ! Comment se fait-il que le panel critique quelle que soit l’époque s’en revendique ! Les critiques seraient donc tous des gens se recrutant dans les minorités sexuelles ?


Stromboli : C’est en effet assez troublant, mais la réponse est ailleurs, pour pouvoir consacrer autant de temps à un site d’histoire érotique, il faut être plus ou moins ce que l’on appelle un "pervers polymorphe", rien de péjoratif là dedans. Donc des gens dont le champ d’intérêt sexuel est plus étendu que la moyenne de la population, mais aussi du lectorat


Trechaud : La critique se fait-elle parfois abuser ?


Stromboli : Tout le monde se fait avoir, les pièges sont classiques, un mélodrame sera souvent surcôté, un tutu sous-côté, par contre une poésie ou un texte écrit dans un style complètement inhabituel va parfois déclencher des passions pour ou contre assez démesurées




Trechaud : Certains auteurs auraient retiré leurs textes suite à de mauvaises critiques


Stromboli : Je n’en sais rien, ce que je constate c’est qu’il y a effectivement de temps à autres des textes qui disparaissent, on ne sait pas pourquoi : Plagiat, volonté de retravailler le texte, caprice… Et on pourrait dire à ce sujet qu’il y a un déficit de communication de la part du Webmestre, il serait donc intéressant de dire : " on a supprimé ceci parce que plagiat, ceci parce que… "


Trechaud : Une mauvaise critique injustifiée ça doit bien arriver !


Stromboli : J’ai déjà répondu qu’oui ! Mais qu’une mauvaise critique soit l’unique cause d’un retrait de texte, je ne peux m’y résoudre. Parce qu’il faut pousser le raisonnement autrement, un critique à des obligations selon moi, c’est de devoir s’expliquer avec le lecteur qui l’interpelle ! J’ignore si tout le monde le fait, mais en ce qui me concerne j’ai publié un jour une longue histoire et l’une des critiques m’a fait bondir ! J’ai écrit à ce Monsieur, il m’a expliqué son point de vue, et j’ai simplement découvert qu’il avait lu mon histoire à travers un filtre que je n’avais pas prévu. Le dialogue à été enrichissant aussi bien pour moi que pour lui, (remarquez ce n’est pas pour cela qu’il a changé sa note, mais bon !)


Trechaud : Le dialogue à ce niveau peut donc tout régler ?


Stromboli : Non, il y a des cas limites, mais il faut essayer quand même. Sinon, oui, je suis favorable au désamorçage des crises dès qu’elles surviennent. Vous savez j’ai eu à m’occuper (contre mon gré) de problèmes de management à mon travail. C’est dingue les trucs que l’on apprend dans les séminaires, une méthode de management consiste à ne rien dire à une personne qui fait des conneries, puis un mois après on le convoque et on lui balance toutes ses conneries, en principe il se produit un phénomène appelé surcharge mentale, il ne s’en remet pas, le dialogue est impossible et très souvent il signe la lettre de démission que l’on lui tend ! C’est dégueulasse ! Parce qu’on aurait averti le type à la première connerie on en aurait peut-être fait un bon élément. Celui qui a tort est toujours celui qui refuse un dialogue possible


Trechaud : Pourquoi possible ?


Stromboli : Parce que si le dialogue est impossible, c’est que le problème est ailleurs !




En guise de conclusion qui ne conclue rien du tout…




Trechaud : Vous avez des propositions concrètes ?


Stromboli : Des propositions, non, des idées, oui : une charte du critique, qu’il doit s’engager à respecter


Trechaud : Et la note ?


Stromboli : En statistique moderne il y a longtemps que la notion de moyenne classique à disparue ! Une façon simple consiste à écrêter les deux notes extrêmes. Ainsi une série 18 16 12 2 donnera en classique 12 et en écrêtage 14. Autrement dit la lecture de la série n’est plus 18 16 12 2 mais une très bonne note, un 16, un 12 une très mauvaise note, les extrêmes joue un rôle mais leur valeur n’est pas prise en cause. C’est pas parfait, mais c’est mieux. Mais cette histoire de note n’est qu’anecdotique, la charte c’est plus sérieux.


Trechaud : Vous allez vous battre là-dessus ?


Stromboli : Non !


Trechaud : Pourquoi ?


Stromboli : Parce que le site est très bien comme ça, comme je le disais au début, revebebe n’est pas parfait, mais demande-t-on à un ami d’être parfait ?


Trechaud : Alors pourquoi ce texte ?


Stromboli : Parce j’avais envie de donner mon point de vue, et j’ajouterai que mon intention est totalement apolémique. La polémique ne sert à rien puisque les gens qui la pratiquent ne s’écoutent plus ! Par contre engager un dialogue constructif… bien sûr !


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