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Temps de lecture estimé : 17 mn
04/05/03
Résumé:  Juliette est bien décidée à se venger de Roméo...
Critères:  f fh ff fhhh fbi copains fmast fellation pénétratio partouze théatre humour -humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - Bordéloïde hardcore version

Chapitre 03 / 04
Roméo et Juliette - Bordéloïde hardcore version - acte 3


Les personnages:


Juliette

Cassandra: la meilleure amie de Juliette


Roméo

Eloïse: la meilleure amie de Roméo

Siriac: le meilleur ami de Roméo


Flora: une collègue de Roméo

Daphné: la soeur de Flora


Roger, Helmut, Boris, Ramon & Mustapha: des amis de Juliette



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Résumé de l’acte 1: Juliette et Roméo se sont rencontrés, vendredi dernier. Ils filent déjà le parfait amour. Dimanche soir, ils ont invité chez eux leurs amis Cassandra, Eloïse et Siriac.


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Résumé de l’acte 2: Cassandra et Siriac filent eux aussi le parfait amour. Mais à tel point qu’ils ont oublié de prévenir Roméo que Juliette avait un empêchement pour le dîner. Celui-ci, ne parvenant pas à la joindre, a cru qu’elle lui avait posé un lapin, et que tout était fini. Le lendemain, Juliette, aidée d’Eloïse, découvre qu’il a passé la nuit chez Flora. Elle tente de s’expliquer avec lui, mais Roméo ne veut rien entendre.


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Acte 3, scène 1: Mercredi 21, 20h10, Un restaurant,

Juliette, Eloïse, des serveurs, des clients



Juliette et Eloïse sont attablées et savourent un apéro. Juliette a toujours l’air un peu morose.



Eloïse: Bah, essaie de voir le bon côté des choses…

Juliette: Ah, parce que tu vois un bon côté à tout ce qui m’arrive ???

Eloïse: Oui, tu as rencontré une amie formidable: moi !

Juliette: Voilà, voilà. Ça va les chevilles ?

Eloïse: Oh, j’essaie juste de te faire rigoler un peu.

Juliette: N’empêche que, même si c’est vrai que je te trouve bien sympa, j’ai quand même perdu un amour et une très bonne amie.

Eloïse: Attends un peu, tout n’est pas terminé.

Juliette: Tu rigoles ? Après ce qu’ils m’ont fait ?

Eloïse: Ca mérite peut-être pas le "break" absolu.

Juliette: Attends, Roméo m’a trompée avec toutes les filles qu’il a pu trouver, et Cassandra me rend autant de services qu’une enclume !

Eloïse: Oh, t’es un peu dure, là…


(Un serveur s’approche.)


Serveur: Avez-vous choisi, mesdemoiselles ?

Eloïse: Euh, moi, pas tout à fait.

Juliette: Et moi, je crois que je vais reprendre un apéro, en fait. Un autre whisky-coca, s’il vous plait.


(Un silence.)


Eloïse: Bon, ben, moi aussi, alors. La même chose, s’il vous plait.


(Le serveur note, puis s’éloigne.)


Eloïse: Du coup t’a décidé de te retourner la tête ?

Juliette: Bof… Bon, alors, t’as choisi ce que tu manges ?

Eloïse: Euh… oui, je vais prendre une calzone suppléments anchois flambée au pastis.

Juliette: Hein ?

Eloïse: Non, j’déconne.

Juliette: Ca y est, toi aussi, tu craques ?


(Un silence.)


Juliette: Bon, en tout cas, ce qui est clair, c’est que c’est la dernière fois que je me fais couillonner comme ça par un mec.

Eloïse: Qu’est-ce que tu veux dire ?

Juliette: Je veux dire que maintenant les seules relations que j’aurais avec un garçon seront purement sexuelles.

Eloïse: Oui, mais on dit toujours ça quand on vient de vivre un moment difficile.

Juliette: Oui, bah, là, c’est fini. Fini !


(Le serveur revient et dépose les deux verres sur la table, ramassant ensuite les verres vides.)


Serveur: Puis-je prendre vos commandes ?


(Eloïse jette un dernier coup d’oeil à la carte.)


Eloïse: Oui, moi, c’est bon, moi je vais prendre une Trois-fromages.

Juliette: Et moi, des lasagnes.

Serveur: C’est noté.

Eloïse: Merci.


(Le serveur s’éloigne.)


Eloïse: Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait après ?

Juliette: Tu passes à la maison, et je m’occupe de tout, okay ?

Eloïse: C’est-à-dire que, formulé comme ça, ça me parait limite malsain.

Juliette: Mais, non, t’inquiète pas.

Eloïse: Tu tiens toujours à te venger ?

Juliette: Plus que jamais.

Eloïse: Et tu tiens vraiment à ce que je sois là ?

Juliette: Non, je te propose, simplement, d’être là. Ça te branche pas ?

Eloïse: Si, c’est clair que ça peut être rigolo, mais en même temps, je te dis, ça sent le plan malsain.

Juliette: A toi de voir.

Eloïse: Bah, de toute façon, si je trouve ça vraiment glauque, eh ben je me casse, et puis c’est tout. Mais tu comptes faire quoi, exactement ?

Juliette: Tu verras bien.

Eloïse: Non, dis-moi, j’aime bien savoir où je mets les pieds.

Juliette (sentencieuse): Ce soir, je vais faire une bonne partie de ce que je n’ai jamais osé faire…

Eloïse (faussement atterrée): Ah ! Euh, ben, en fait, je ne sais pas si je vais venir, du coup…

Juliette (souriant): T’inquiète pas, ton cul ne risque rien, avec une fille, j’ai déjà osé.

Eloïse: Ah, bah, voilà qui me rassure…

Juliette: Je te propose d’inviter quelques superbes garçons et de passer un bon moment avec eux. Qu’est-ce que t’en penses ?

Eloïse: Que t’es dingue !

Juliette: Boah, tout de suite…

Eloïse: Tu es sérieuse ?

Juliette: Plus que jamais.

Eloïse: Oh là là.

Juliette: Quoi ?

Eloïse: Non, rien. Je vais réfléchir…


(Un silence.)


Juliette: Quel salaud, quand même…

Eloïse: Qui ça ?

Juliette: Ben, Roméo.

Eloïse: Tu vois, tu tiens encore à lui.

Juliette: Non, je constate, seulement, que c’est un salaud.

Eloïse: Bah, c’est un mec, quoi…

Juliette: Ah, non, tous les mecs ne sont pas aussi salauds.

Eloïse: Euh, ça, ça reste à prouver…




Acte 3, scène 2: Mercredi 21, 21h45, La chambre de Cassandra,

Cassandra, Siriac



Cassandra et Siriac sont toujours allongés nus dans le lit, et paraissent plus exténués que jamais.



Cassandra: Oh, Siriac, mon amour, tu es vraiment un mec merveilleux…

Siriac: Oui, je sais. Mais, dis-donc, on va peut-être quand même se lever, non ?

Cassandra: Bah, oui, de toute façon, il n’y a plus de capote…

Siriac: Ouais, enfin, là, même s’il en restait…


(Un silence. Cassandra embrasse Siriac.)


Cassandra: Tu sais, je m’en veux quand même, pour l’histoire de Juliette.

Siriac: Bah, c’est fait, c’est fait. Tant pis.

Cassandra: Non, il faut quand même qu’on essaie de rattraper un peu le coup, tu crois pas ?

Siriac: Si, ce serait bien. Tu as une idée ?

Cassandra: Non. Mais je vais réfléchir. Tu veux pas m’amener un café, s’il te plaît, mon amour ?

Siriac: Si je t’amène les grains et le moulin, ça va ?

Cassandra: Allez, s’il te plaît.

Siriac: Bon okay.


(Il se lève, passe un peignoir, et sort.)


Cassandra: Je crois que le mieux est que j’essaie de rappeler Juliette.


(Elle attrape un téléphone, et compose un numéro.)


Cassandra: Allô ? … Oh, merde, messagerie ! … Oui, Juliette, c’est Cassandra, tu me rappelles ? (Elle raccroche.) Oh, je sais pas trop quoi faire…


(Un autre téléphone sonne.)


Cassandra (fort): Siriac ? Ton téléphone !

La voix de Siriac (de l’extérieur): Vas-y décroche, je suis en train de chier !

Cassandra (à part): La classe. J’ai de la chance avec les mecs, moi. (Elle décroche.) Allô ? … Ah, non, c’est une amie à lui. …. Non, c’est pas Eloïse. …. Non, c’est sa copine. …. Mais si, il a une copine. …. Et puis, d’abord, qui est-ce ? …… Ah, c’est toi, Roméo ?




Acte 3, scène 3: Mercredi 21, 22h15, Le salon de Juliette,

Juliette



Juliette est assise sur un canapé, en pleine discussion au téléphone.


Juliette: Alors, c’est okay ? … Super. …. Bon, allez, à tout à l’heure.


(Elle raccroche. Elle se lève et titube jusqu’à une porte, qu’elle ouvre.)


Juliette (d’une voix forte): Bon, alors, ça y est ? Qu’est-ce tu fous ?

La voix d’Eloïse (de l’extérieur): Oui, oui, me voilà, du calme.


(Un bruit de chasse d’eau. Eloïse entre.)


Eloïse: Ce pizzaiolo devrait se spécialiser dans les laxatifs, il ferait fortune.

Juliette: Ouais, enfin, si tu veux mon avis, c’est plutôt l’alcool.

Eloïse: C’est vrai que j’ai bien la tête qui tourne aussi.

Juliette: Oui, on n’aurait peut-être pas dû manger au champagne.

Eloïse: Surtout après trois apéros…


(Eloïse titube jusqu’au canapé, et Juliette jusqu’à un fauteuil.)


Juliette: Bon, j’ai appelé des copains. Ils viennent nous rejoindre d’ici une demi-heure.

Eloïse: Si ça continue comme ça, je serai morte à cette heure-là…

Juliette: C’est pas grave, ça m’en fera plus…

Eloïse: Ta compassion me touche beaucoup.

Juliette: Bon, on va se servir un petit digestif.

Eloïse: Oh, là, là, mais t’es complètement allumée !

Juliette: T’inquiète pas pour moi.

Eloïse: Ils viennent à combien, tes copains ?

Juliette: Trois.

Eloïse: Aïe, aïe, aïe, je sens venir le plan glauque.

Juliette: Tu veux un whisky ?

Eloïse: Oui, comme ça, quand ils arriveront, je serai dans le coma.


(Juliette remplit deux verres d’un mélange chargé de whisky et de cola.)


Juliette: Oh, je suis hyper excitée.

Eloïse: Tu es sûre que tu te sens bien ? Enfin, je veux dire, je ne sais pas si tu devrais boire ce verre…

Juliette: Tu vas voir, ces mecs, ils sont géniaux.

Eloïse: Je vais rien voir du tout, je vais rentrer chez moi, en rampant s’il le faut.

Juliette: Voilà ce que je te propose: je t’en laisse un, et je prends les deux autres.

Eloïse: Euh… très sincèrement, Juliette, je te suggère ardemment de cesser de boire.

Juliette: Enfin, si vraiment tu insistes, je prendrai les trois.

Eloïse: Remarque, dans cet état-là, tu ne pourrais pas en faire grand-chose…


(Un silence.)


Eloïse (avec un sourire): Ils sont vraiment bien ?

Juliette: Ah, tu vois ?

Eloïse: Alors ?

Juliette: Oui, ils sont canons.

Eloïse: Tu les connais bien, au moins ?

Juliette: Y en a deux que je connais très bien.

Eloïse: Intimement ?

Juliette: Oui.

Eloïse: J’hallucine. Et l’autre ?

Juliette: Moins.

Eloïse: Bon, ça fait au moins un mec en ville avec qui t’as pas couché.

Juliette (souriant): Non, mais enfin, tu me prends pour qui ?

Eloïse: Ben voyons…


(Un silence. Eloïse boit quelques gorgées, tandis que Juliette vide presque son verre.)


Juliette: Oouuuhh ! Eh ben, ça fait du bien un petit verre !

Eloïse (devisant): Un verre, ça va, quinze verres, bonjour les dégâts…

Juliette: Oh, arrête d’être rabat-joie.

Eloïse: Moi, je suis rabat-joie ???


(Un silence. Juliette se lève et commence de déboutonner son chemisier. Eloïse la regarde, interloquée.)


Juliette: Oui, j’ai un petit peu chaud, soudain. Ça ne te dérange pas si je me mets un peu à l’aise ?

Eloïse (hésitante): Euh, bah… tu es chez toi, tu fais ce que tu veux…


(Juliette ouvre puis retire son chemisier, avant d’ôter également son pantalon, sous les yeux de plus en plus ébahis d’Eloïse.)


Eloïse: Attends, retiens-toi, ils sont pas encore là, tes copains !

Juliette: Oh, tu vas pas jouer la fille effarouchée, quand même…


(Juliette va-et-vient à travers la pièce, en culotte et soutien-gorge; elle se sert un autre verre, et s’allume une cigarette. Eloïse la regarde faire, assise sur la banquette.)


Eloïse: Franchement, je crois que tu devrais arrêter de boire, Juliette.

Juliette: Oh, et toi, tu devrais arrêter de t’en faire pour moi. Tiens, finis ton verre.


(Eloïse hésite un instant, soutenant le regard amusé de Juliette, puis éclate de rire, et vide son verre d’un trait.)


Eloïse: Pouah, qu’est-ce que c’est fort !!! Bon, allez, advienne que pourra…


(Elle tend son verre à Juliette.)


Juliette: Tu verras, ça réchauffe…

Eloïse: Si tu dis ça pour que je me déshabille, c’est raté.

Juliette: Tu as tort, on est quand même bien plus à l’aise comme ça…

Eloïse: T’exagères !


(Un silence. Eloïse contemple un instant longuement Juliette qui continue de déambuler à demi-nue dans la pièce.)


Eloïse: Tu es vraiment incroyablement belle…


(Juliette ne répond rien, mais sourit à Eloïse, et s’approche doucement d’elle.)


Eloïse: Non, arrête ! Je crois que…

Juliette (l’interrompant, et posant un doigt sur sa bouche): Chhhut !


(Elle s’agenouille sur le canapé à côté d’Eloïse et l’embrasse passionnément.)





Acte 3, scène 4: Mercredi 21, 22h35, La rue, en bas de l’immeuble de Cassandra,

Cassandra, Roméo, Siriac



(Cassandra et Siriac sortent de l’immeuble, et se dirigent vers Roméo, qui les attendait.)



Siriac: Salut, Roméo.

Roméo: Salut, traître…

Cassandra: Oh, ça y est, ça recommence.

Siriac: C’est bon, on s’est déjà expliqué au téléphone tout à l’heure. Tu vas pas me faire chier avec ça toute ta vie, quand même !

Roméo: Tu parles d’une explication ! (Imitant Siriac): Euh, désolé, euh, c’est peut-être un peu de ma faute si, euh…, si tu t’es fait lourdé par Juliette…

Siriac: Eh, c’est pas moi qu’ai couché avec tout plein de filles, hein !

Roméo: Oh, va chier, tu crois que je l’aurais fait si j’avais su ?

Siriac: Bah, d’accord ! Tu pouvais peut-être te retenir de niquer pendant deux ou trois heures, non ?

Cassandra: Oh, vos gueules ! De toute façon, maintenant c’est fait ! Alors ça sert à rien de vous bastonner.

Roméo: Mmmouais.

Siriac: Mais si, elle a raison. Essayons plutôt d’être constructifs…

Roméo: Ah, mieux vaut tard que jamais. Mais dis plutôt: essayons de rattraper le coup qu’on a lamentablement fait foirer.

Siriac: Oui, mais si môssieu Roméo voulait bien ne pas écouter que sa queue, on n’en serait pas là…

Roméo: Ah, parce que peut-être que môssieu Siriac n’écoutait pas que sa queue, la nuit dernière ?

Cassandra (hurlant): Vos gueules !!! Arrêtez un peu d’être cons à qui mieux-mieux !


(Un silence.)


Siriac: Oui, excuse-moi, ma chérie.

Roméo (à voix basse): Gna gna gna, ma chérie.

Siriac (à Roméo): Quoi ?

Roméo: Non, rien.

Cassandra: Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Siriac: Oui, c’est vrai, ça, qu’est-ce qu’on fait ?

Roméo (à voix basse): Vous êtes vraiment faits l’un pour l’autre, vous deux…

Cassandra: Elle est chez elle, là ?

Roméo: Oui, sans doute; je viens de passer devant, et, en tout cas, y a de la lumière.

Cassandra: Eh ben, pourquoi t’es pas monté ?

Roméo: Mais parce que j’ai honte ! Elle peut plus me voir à l’heure qu’il est. Tu te rends pas compte de ce que je lui ai fait…

Siriac: Bah oui, avec tes conneries…

Roméo: Je te signale que mes conneries découlent des tiennes…

Cassandra: Et tu veux que nous on y aille, c’est ça ?

Roméo: Ben, j’sais pas trop, oui, pourquoi pas… Au moins pour voir si y a une chance de sauver l’affaire…

Cassandra: Tu sais, je suis pas sûre qu’elle nous porte haut dans son coeur non plus, en ce moment…

Siriac: Oui, à mon avis, elle nous tient en partie responsables de ce qui s’est passé.

Roméo: Et elle a grandement raison…

Siriac: Eh ben, voilà au moins un terrain d’entente entre vous.

Cassandra: Bon, on peut toujours essayer d’aller voir.

Siriac: Et puis si on se fait jeter, tant pis…

Roméo: Oui, ben, je veux bien que vous tentiez le coup, quand même…

Cassandra: Et toi, tu fais quoi ?

Roméo: Je vais acheter de la corde…

Cassandra: Hein ?

Roméo: Non, rien… Je vais vous attendre chez moi, okay ?

Siriac: Oui, okay, on te rejoint là-bas.


(Cassandra et Siriac s’éloignent vers une voiture. Roméo attend un peu, désemparé. Un silence.)


Roméo: Eh, Siriac !

Siriac (s’arrêtant): Oui ?

Roméo (grave): Merci. Je suis désolé, t’as raison, tout est de ma faute…




Acte 3, scène 5: Mercredi 21, 22h40, Le salon de Juliette,

Juliette, Eloïse



(Eloïse est assise en culotte et soutien-gorge sur le canapé, collée contre Juliette, qui elle ne porte plus rien. Chacune a une main glissée entre les cuisses de l’autre, et les deux jeunes femmes se déhanchent au rythme de leurs caresses réciproques, tout en s’embrassant avec fougue et passion.)



Eloïse (entre deux soupirs): Hmmm ! C’est si bon…

Juliette (soupirant aussi): J’ai l’impression que… hmmm… que tu as encore un peu chaud… hmmm… attends, je vais t’enlever ton soutien-gorge, tu te sentiras mieux…

Eloïse: Oh, laisse-moi te dévorer les seins.

Juliette: J’ai envie de toi, j’ai envie de ton corps.


(De sa main libre, Juliette dégrafe le soutien-gorge d’Eloïse, tandis que celle-ci se penche légèrement en avant afin de venir lécher avidement les seins gonflés de désir de sa partenaire. Elles continuent de se caresser un instant ainsi, gémissant toujours doucement. Puis Juliette vient s’asseoir à califourchon sur les cuisses d’Eloïse, et les deux amies reprennent de plus belle leurs étreintes et leurs caresses.)


Juliette: Tiens, sens comme tu m’excites…

Eloïse: Hmmm… Et moi donc…


(Juliette s’agenouille aux pieds d’Eloïse et entreprend de lui baisser très sensuellement sa culotte, tout en la regardant d’un regard embrasé. Une fois qu’Eloïse est nue, elle écarte ses cuisses, et Juliette y plonge la tête. Eloïse se cambre soudain, ferme les yeux et gémit. Mais la sonnette retentit soudain.)


Eloïse: Oh non ! Non !

Juliette (se redressant, et souriant malicieusement): A suivre…

Eloïse (suppliante): Non, je t’en prie, n’y va pas ! On n’a pas besoin de ces mecs…


(Juliette se relève et adresse un clin d’oeil à Eloïse.)


Juliette: Moi, si. Pour accomplir ma vengeance. Mais t’inquiète pas, tu ne perds rien pour attendre. (Elle se dirige vers la porte.)

Eloïse (à présent plutôt affolée): Mais enfin, tu ne vas pas leur ouvrir comme ça, à poil ???

Juliette: Bah, tu sais comme moi et comme eux pourquoi je leur ai demandé de venir, non ?

Eloïse: Oh, mais t’es vraiment complètement dingue !


(Elle tente de se rhabiller à toute vitesse, mais n’a que le temps de repasser sa culotte avant que Juliette n’ouvre la porte.)


La voix de Siriac: Ouaouh, putain, le corps de rêve !!!

Juliette (soudainement déçue): Ah merde, c’est vous…


(Cassandra et Siriac entrent et referment la porte. Juliette retourne s’asseoir auprès d’Eloïse, se ressert un verre et se rallume une cigarette. Eloïse tente encore de se rhabiller plus ou moins.)


Cassandra: Eh ben, vous avez l’air contentes de nous voir…

Siriac: Oui, je crois pas que c’est nous qu’elles s’attendaient à voir.


(Un silence.)


Cassandra (sarcastique): On ne vous dérange pas ?

Eloïse: Mais non, pas du tout ! Pourquoi tu dis ça ?

Siriac (perplexe): Mais vous faisiez quoi, là ?

Eloïse (légèrement exaspérée): On jouait aux dames en regardant Derrick !

Siriac: C’est vrai ? Mais à poil, comme ça ???

Juliette (à Siriac): T’es long à la détente, toi, quand même… Pas étonnant que Roméo n’ait jamais eu le message…

Siriac: Eh, mais…

Juliette (l’interrompant): Oui, mon grand. Là, avant que t’arrives, j’étais en train de faire l’amour avec Eloïse, et c’était très bien.

Siriac: Bien sûr, et tu crois que je vais gober ça…

Juliette (énervée): Oui, évidemment, ça te dépasse que des filles puissent baiser entre elles, ailleurs que dans des films pornos.

Siriac: Bah, franchement, oui.

Juliette (narquoise): Mais ta nouvelle copine t’a pas raconté, qu’il lui était arrivé de baiser avec moi, aussi ?

Siriac: Ben voyons…


(Un silence. Siriac est soudain pris d’un doute. Il dévisage tour à tour Juliette, Eloïse et Cassandra. Celle-ci blêmit légèrement.)


Siriac (à Cassandra): C’est vrai ?

Cassandra (gênée): Euh… Bon, enfin, quoi qu’il en soit, on va pas en faire tout un plat, hein ?

Siriac (à toute allure, soudainement enchanté): Mais c’est génial, ça ! Et tu l’as déjà fait plusieurs fois ? Tu me raconteras, hein ? Et tu veux pas qu’on le fasse à trois, alors ? Et tu l’as peut-être même déjà fait avec plusieurs filles, d’ailleurs ? Et alors, c’est vraiment bien ? Et mieux qu’avec un mec ? Et…

Cassandra, Juliette et Eloïse (l’interrompant toutes les trois en même temps): Oh, ta gueule !


(Un silence. Siriac semble méditer, béat.)


Juliette: Bon, alors, qu’est-ce que vous voulez ?

Cassandra: D’abord, nous excuser…

Eloïse (à part): Eh ben y a du boulot !

Juliette: Et puis ?

Cassandra: Et puis… (hésitante) …et puis… dis-lui, Siriac.


(Un silence. Siriac contemple admirativement le corps de Juliette.)


Cassandra: Siriac !

Siriac: Hein ?

Cassandra: Dis-lui.

Siriac: Euh… De quoi ?

Eloïse (à part): C’est pas gagné…

Cassandra: Dis-lui ce qu’on est venu faire.

Siriac: Oui, ben, on vient de la part de Roméo.

Cassandra (à part): Quel tact ! Ben, finalement j’aurais pu le dire moi-même…

Juliette (archi-froidement): Je ne connais pas de Roméo.


(Un silence.)


Siriac: Ah ? Bon, ben, c’est bien dommage, ça, on aura sans doute fait erreur… Et si on parlait de choses sérieuses maintenant, hein ? Alors, dites-moi les filles, vous voulez pas me faire une petite démo, là, toutes les trois, juste pour moi ?

Cassandra, Eloïse et Juliette (ensemble): Ta gueule !


(Un silence. Juliette se ressert encore un verre.)


Juliette: Bon, et c’est tout ? Parce que là, on attend du monde.

Cassandra: Non, mais sans déconner, il est hyper malheureux. Tu lui manques, et il t’aime toujours. Okay, nous on a pas assuré…

Juliette (l’interrompant): C’est le moins qu’on puisse dire.

Cassandra: Oui, je suis vraiment désolée. Mais essaie de passer l’éponge. Tout est parti d’un malentendu. Pardonne-nous. Et pardonne-lui.

Juliette: Mais est-ce que tu te rends compte de ce qu’il m’a fait ??? Est-ce que tu te rends compte ?

Cassandra: Oui.

Juliette: Non, tu te rends pas compte ! Mais imagine seulement que ton Siriac vienne passer la nuit avec Eloïse et moi, et que le lendemain, quand tu viens essayer de le récupérer, il t’explique gentiment que t’es qu’une merde et que c’est à cause de toi qu’il t’a trompée…


(Un silence.)


Siriac: Euh… Moi, je suis d’accord, enfin, en tout cas, pour la première partie, mais disons que j’aimerais autant qu’on passe tous les quatre la nuit ensemble, dans ce cas-là…

Cassandra, Eloïse et Juliette (ensemble): Oh, ta…

Siriac (les interrompant): Oui, oui, je sais: ta gueule, Siriac ! Mais j’essaie seulement un peu de détendre l’atmosphère, c’est tout.

Eloïse: Oui, mais je ne sais pas si c’est une bonne idée, ça. C’est trop tard… Et puis c’est vous qui l’avez chargée, l’atmosphère.


(La sonnette retentit. Juliette bondit en titubant vers la porte, un grand sourire aux lèvres.)


Eloïse (à Siriac et Cassandra): Allez dire à Roméo que s’il y a quelque chose à faire, c’est à lui de le faire, et à personne d’autre.

Cassandra: Oui. Tu as sans doute raison.

Siriac (à Eloïse): Qui c’est que vous recevez ?

Eloïse: Oh, moi, je ne reçois personne. C’est pour elle, la visite.


(Juliette ouvre la porte, toujours nue. Quelques sifflements admirateurs se font entendre. Roger, Helmut, Boris, Ramon & Mustapha entrent.)


Roger: On ne dérange pas ?

Juliette: Hmmm, vous avez amené du renfort, en plus. Bonne idée, ça !

Cassandra (à Eloïse, affolée): Dis-moi que c’est pas ce que j’imagine !

Eloïse (souriant): Je l’espère moi-même…

Cassandra: Mon dieu, Juliette, tu n’es pas dans ton état normal. Arrête ! Je ne te laisserai pas faire ce que tu vas faire…

Juliette (aux nouveaux arrivants): Entrez. Je vous présente Cassandra et son copain Siriac, qui allaient justement s’en aller. Au revoir, les amis, à bientôt. Mes amitiés à Roméo. Et là-bas, c’est Eloïse, ma copine.

Eloïse (à part): Oui, ton ange gardien…




Acte 3, scène 6: Mercredi 21, 23h10, L’appartement de Roméo,

Roméo



Roméo est assis à une table sur laquelle sont posés un téléphone, une bouteille d’alcool à moitié vide et un cendrier à moitié plein.



Roméo: Oh, Juliette, Juliette, me pardonneras-tu jamais ? Mais ils ont raison, tous. Tout est de ma faute. C’est moi qui suis con.


(Il boit une gorgée de whisky, allume une cigarette, et compose un numéro. Un silence. Il raccroche.)


Roméo: Oh, et Eloïse qu’est pas là. Elle aurait peut-être pu m’aider…


(On frappe à la porte.)


Roméo: Ouais ?


(La porte s’ouvre. Cassandra et Siriac entrent.)


Roméo: Ah, c’est vous, salut. Asseyez-vous. Alors ?

Siriac: Oui, on l’a vue, elle était avec Eloïse.

Roméo: Ah ! Et ?


(Un silence.)


Roméo: Ben, racontez-moi.


(Un silence.)


Roméo: Oh, putain, merde ! Vous faites chier ! J’ai plus qu’à l’oublier, c’est ça ?

Cassandra: Non, mais à mon avis y a qu’une seule chose à faire, c’est que tu fonces chez elle.

Siriac: Oui, elle était sur le point de faire une grosse connerie, là.

Roméo: De quel genre ?

Siriac: Genre plus balèze que la tienne encore…

Roméo: Comment ça ?

Siriac: Ben… toi, elles étaient deux, elle, ils vont être cinq…

Roméo: Putain !!!


(Un silence.)


Cassandra: Mais bon, y a une chose positive, dans tout ça: si elle se venge, c’est qu’elle tient encore à toi…




Acte 3, scène 7: Mercredi 21, 23h20, Le salon de Juliette,

Juliette, Eloïse, Roger, Boris, Helmut, Ramon, Mustapha



(Tout le monde est assis, dans le canapé, les fauteuils, les chaises, un verre à la main. Sauf Juliette qui déambule et titube, toujours nue, au milieu de tous.)



Juliette (à Eloïse, désignant les garçons): Bon, alors, ma chérie, tu es vraiment sûre que tu n’en veux pas du tout ?

Eloïse (souriant): Non, non, c’est gentil, merci.

Juliette: Bon, tant pis pour toi.


(Elle vient l’embrasser longuement, provoquant des sifflements des garçons.)


Eloïse (à voix basse, à Juliette): Tu es vraiment sûre que ça va ?


(Pour toute réponse, Juliette l’embrasse encore une fois.)


Juliette (aux garçons): Venez, suivez-moi, je vais vous faire visiter mon appartement.


(Juliette sort, en direction de sa chambre. Les garçons se lèvent, et la suivent en rigolant bien grassement.)


Eloïse: Et voilà ! 400 kilos de délicatesse masculine !


(Un silence. Elle s’allume une cigarette.)


Eloïse: Quand même, je me demande si je ne devrais pas…


(Un très long silence, durant lequel Eloïse tend l’oreille, guettant le moindre bruit venant de la chambre. Mais l’on n’entend rien.)


Eloïse: Peut-être qu’ils se sont tous endormis ?


(Un silence. On entend quelques gémissements de plaisir monter de la pièce voisine.)


Eloïse: J’hallucine ! Quelle salope, quand même…


(Un silence entrecoupé de gémissements multiples. Eloïse glisse machinalement une main entre ses cuisses, sans cesser de tendre l’oreille. Les gémissements et les cris vont croissant. On reconnaît entre autre la voix de Juliette, et on devine qu’elle a la bouche pleine. Eloïse se dévêtit légèrement, et accélère ses caresses.)


Eloïse: Hmmm… c’est plus fort que moi…


(La porte de la chambre s’ouvre soudain, et Mustapha entre, nu, le sexe tendu. Eloïse, surprise, tente maladroitement de dissimuler ce qu’elle était en train de faire.)


Mustapha: Euh… excuse-moi, j’ai oublié mes capotes. Continue. Fais comme si j’étais pas là…


(Eloïse bredouille vaguement quelque chose. Mustapha se dirige jusqu’à sa veste, fouille dans une poche et en ressort une boîte de préservatifs. Puis il repart et sort vers la chambre, le sexe toujours tendu. La porte se referme.)


Eloïse: Le truc de dingues !


(Un silence. La porte s’ouvre une nouvelle fois, ne dévoilant cette fois-ci que la tête de Mustapha.)


Mustapha: Tu es vraiment sûre que tu ne veux pas venir ?


(Un silence.)


Eloïse (avec un sourire): Boh, après tout…


(Elle se lève, et sort vers la chambre tout en déboutonnant son chemisier.)