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Temps de lecture estimé : 41 mn
05/06/03
Résumé:  Jean produit un texte grivois pour se venger d'un collègue de classe... et se retrouve confronté à des intentions très intéressées de la part de son prof de français.
Critères:  fh fplusag jeunes profélève école volupté voir odeurs cunnilingu
Auteur : Michel_C  (La prof de français)      

Série : Jean, l'ingénu de ces dames

Chapitre 02 / 02
La prof de français

2e épisode de la saga «Jean, l’ingénu de ces dames».




Le retour au collège, au mois de septembre, est toujours un moment exaltant. Les retrouvailles des copains, le récit de leurs aventures d’été, les premiers contacts avec les nouveaux professeurs… et les commentaires qu’ils suscitent, tous des éléments qui excitent la fébrilité du retour aux études. Je débutais ma deuxième année collégiale, la dernière avant d’entrer à l’Université. Une année qui s’annonçait monotone, axée essentiellement sur le travail scolaire.

J’occupais une chambrette au 3e étage du pavillon Rémi, résidence adjacente au collège. Ce n’était pas grand, mais pratique et propice à l’étude. De plus, un piano meublait le salon du 3e, ce qui me permettait de pratiquer mes morceaux favoris. Évidemment, la liberté était beaucoup plus restreinte. Nous devions respecter un calme relatif dans les corridors de la résidence, en particulier le soir. Pour calmer les ardeurs un peu trop juvéniles des résidents, les autorités du collège avaient transformé l’une des chambres de l’étage en bureau de prof. L’un d’eux l’occupait régulièrement pendant ses périodes libres. L’an passé, ce bureau de prof-surveillant avait abrité un vieil ermite qui enseignait l’histoire depuis plus de 38 ans, un vieux bougon qui avait oublié l’âge de la retraite depuis longtemps.

C’est mon grand-père qui payait mes études. Et j’avoue honnêtement que je ne manquais de rien. Retraité depuis quelques années, il siégeait au conseil d’administration du collège et il n’acceptait pas que son petit-fils se perde dans l’anonymat de la moyenne. Tout comme il m’avait demandé une grande discrétion quant à nos liens de parenté.



Pour moi, ces exigences n’étaient pas difficiles à rencontrer. J’ai toujours eu une certaine facilité à apprendre : je n’étais pas allergique à l’étude. Et j’étais tout à fait heureux de ne pas me faire associer à ce vieux furet qui occupait ses temps libres, c’est-à-dire toutes ses journées, à chercher des puces sur la tête des différents directeurs de service. Et le destin m’avait gratifié d’un nom de famille différent du sien.

Par contre, cette année, j’avais un défi majeur à relever : me faire une petite amie parmi les filles du collège. Et ce, pour différentes raisons.

D’abord, je tenais absolument à perdre le sobriquet « d’intello-feminaphobe», conséquence inéluctable à certaines de mes réactions face à la gent féminine. J’avais eu le malheur de rougir et de bégayer lorsqu’une fille de la classe avait fait les mérites de ma performance scolaire. Le grand Durand se glorifiait d’être l’auteur de ce sobriquet. Mais je n’y croyais pas du tout. Les seules racines que ce crétin pouvait connaître étaient celles qui poussaient dans son jardin. Quoi qu’il en soit, à chaque fois que l’occasion se présentait, il prenait un malin plaisir à entretenir ce surnom.

Ensuite, parce que mon grand-père m’avait laissé miroiter la possibilité d’une autre formation pour l’été suivant… si je progressais dans mes relations avec les filles. (voir « Une initiatrice insolite »)

Mais, c’était loin d’être assuré. Je devais me « déniaiser », comme il le disait si bien. Et ce sobriquet d’intello-feminaphobe qui me suivait comme une ombre le long des corridors du collège, ça, mon grand-père le détestait royalement… et il me l’avait bien signalé. Je devais absolument m’en débarrasser.

Me faire une petite amie, facile à dire, surtout après avoir connu les délices de Julie. Bien que mon expérience dans le domaine soit relativement restreinte, j’avais profité des faveurs d’une autorité en la matière, une experte dans l’art d’engager le contact amoureux. J’aurais sans doute beaucoup plus de difficulté à établir une relation étroite avec une novice comme moi. Ce n’est pas que je sois dépourvu de ressources, c’est que… disons, il est plus facile de danser la grande valse avec la championne nationale qu’avec une sourde qui n’a jamais pratiqué la danse.

En fait, une petite amie qui me suit partout, qui hypothèque mes soirées et ma liberté, je n’y tenais pas tant que ça. Je voulais surtout me débarrasser de l’étiquette ronflante et désagréable qui me collait aux fesses. Je croyais que si l’on me voyait en compagnie d’une jeune fille, bras dessus bras dessous, il y avait peut-être des chances que ce surnom finisse par disparaître.


Les cours débutèrent la deuxième journée. Nous avions plusieurs nouveaux professeurs dont, en autre, une jeune femme du nom de Cassandre Jolie. Elle portait admirablement bien son nom. Tous les garçons de la classe eurent l’agréable surprise lorsqu’ils entrèrent pour la première fois dans la classe. Elle était là, assise sur le coin de son bureau, les jambes croisées, une jupe plissée lui découpant admirablement bien le contour de la cuisse. Un chemisier, quoique sobre et discret, ne manquait pas d’arborer des rondeurs invitantes au regard. Une chevelure courte, un maquillage léger, mais soigné et des lèvres fines et bien découpées encadraient ce regard intelligent et sympathique.

Elle salua chaque élève qui se présenta en classe. Lorsque mon tour vint, que son regard croisa le mien, je sus immédiatement que j’entretiendrais de bons rapports avec elle. Je savais que j’allais m’engager dans une relation fantasmatique fort intéressante avec elle. D’ailleurs, je n’étais pas le seul. À observer le regard intéressé des autres garçons de la classe, il était facile de présumer que l’imagination de plusieurs côtoyait l’indécence.

La première chose que je fis, en entrant, fut de me choisir une place. Première rangée, près de la fenêtre. L’endroit idéal pour tout voir ce qu’il se passe en classe. La chaise placée en angle, j’ai toujours pu suivre le cours et jeter un œil indiscret sur l’ensemble des collègues de classe.

La prof en était à la fin de la prise des présences lorsque le grand Durand se présenta au cours, une habitude acquise l’année précédente. Lorsqu’il la vit, assise sur le coin de son bureau, la surprise lui échappa des mains. Il laissa tomber son coffret à crayons, boîte métallique qui s’ouvrit avec fracas sur le sol, dispersant le contenu entre les bureaux de la classe. Une hilarité non contenue se propagea parmi les rangées d’élèves. La prof, imbue de son rôle de pédagogue, voulut banaliser l’événement en lui demandant gentiment si tous les cours lui faisaient le même effet. Les garçons de la classe interprétèrent cette remarque à leur façon et l’hilarité gagna de l’ampleur.


Elle ne connaissait pas Durand, cet échalas mal sculpté, cette perche efflanquée qui n’ouvrait la bouche que pour dire des absurdités. J’étais heureux de le voir, à quatre pattes en train de ramasser le contenu de son coffret à crayon, la mine déconfite et l’air penaud. Pour une fois qu’il goûtait à cette médecine, celle-là même qu’il me servait si souvent.

La prof dut comprendre que plusieurs accordaient un autre sens à ses paroles. Aussi, s’empressa-t-elle de poursuivre en nous expliquant le syllabus du cours. Elle enseignait la composition littéraire, un nouveau cours que le conseil d’administration avait cru bon instaurer parce qu’au dire de plusieurs cerveaux bien pensants, les étudiants d’aujourd’hui ne savent plus écrire.

À tous les cours, vous aurez une petite rédaction à produire. Vous la débuterez à la dernière demi-heure du cours et la finirez le soir, pour le cours suivant. Je vous avertis, je préfère la qualité à la quantité. Je veux des expressions qui font image, des mots justes, des phrases impeccables et un texte dépourvu de faute. Je ne vous dis pas : « Un texte de trois cents mots ». Je vous dis : « Un texte de trois heures de travail, mais ne comportant pas plus de trois cents mots ».



La prof resta assise sur le coin de son bureau durant toute la période de cours. Du haut de son promontoire, elle observa les étudiants individuellement, l’un après l’autre, et je dus faire un effort particulier pour baisser les yeux lorsque son regard se posa sur moi.

Le grand Durand n’eut pas le choix. Il dut s’asseoir à la première rangée, juste en face d’elle, les autres sièges étant occupés. Il devait sans doute faire un effort surhumain pour ne pas lever les yeux et contempler ce merveilleux corps féminin qui se découpait dans son champ de vision. Évidemment, rien d’indécent, mais d’un plaisir incontestable à reluquer, surtout d’aussi près. Sans réellement voir sous la jupe plissée du prof, il pouvait certainement avoir une vue assez détaillée du profil de l’une des cuisses.

Je n’étais pas le seul à m’amuser intérieurement de la situation. Quelques filles, un peu plus loin, regardaient souvent dans sa direction et semblaient rigoler à le voir confronté à cette tentation. Sa nature grivoise et libidineuse était connue de tous. D’ailleurs, sa réputation n’était plus à refaire. Il avait offert son corps à presque toutes les filles du cours et plus deux fois qu’une.

C’est en regardant ce grand échalas peiner désespérément sur la rédaction de son texte qu’une idée me traversa l’esprit… une idée diabolique, ou plutôt, diaboliquement divine… Une vengeance à mon niveau, intérêts composés évidemment. Cela vaudra pour les dizaines d’intello-feminaphobe qu’il m’avait servies. Avec un peu de chance je placerais ce grand escogriffe dans une situation embarrassante… très embarrassante, pour ne pas dire insoutenable.

J’allais lui en écrire un texte moi! Il me suffirait d’intervertir les copies sur le bureau du prof. Ce serait facile, il est toujours le dernier arrivé.


Durant toute la soirée, je m’appliquai à ces compositions. L’une pour moi, l’autre pour Durand. Évidemment, je me devais d’y ajouter quelques fautes, histoire de conserver la crédibilité d’un texte à la Durand. C’était connu! Ce grand échalas appartenait à la catégorie des illettrés fonctionnels que le collège tentait désespérément de récupérer.


À 21 heures, mes textes étaient couchés sur traitement de texte. Le mien présentait le chat de ma mère, un animal exécrable que j’ai toujours détesté. Je ne devais pas me faire remarquer. Aussi, ai-je été très conservateur dans le choix de mes expressions. L’autre, celui que je voulais utiliser pour compromettre Durand, était beaucoup plus subtil. Je savais bien qu’un jour, la vérité éclaterait, que cet escogriffe n’y était pour rien. Toutefois, en attendant que la prof s’en rende compte, il risquait de traverser quelques moments fort désagréables. …et en ce qui me concerne, le sobriquet d’intello-feminaphobe me plaçait à l’abri du moindre soupçon.

Je relus le texte incriminant une dernière fois et fus satisfait du résultat.



L’orchidée de mon prof


Mon prof possède sans aucun doute la plus belle des orchidées du collège. Je me l’imagine facilement, cachée sous une merveilleuse végétation, à l’abri des regards indiscrets, n’existant que pour le seul plaisir de sa beauté. Je me vois volontiers, le nez à quelques centimètres de sa corolle, écartant doucement du bout des doigts de merveilleuses dialypétales et contemplant enfin, le plus beau des diamants. Légèrement rosé, d’une texture douce et délicate, il repose là, au fond de cette petite gorge aux teintes chaleureuses.

La nature, dans toute sa perfection, a conçu un prodige tout à fait irrésistible, un fleuron de vie aux essences exquises. Fascinantes, que dis-je, ensorcelantes, ces effluves odoriférants envoûtent les merveilleux papillons, viscéralement hypnotisés par les odeurs ineffables. Je me vois facilement en grand porte-queue, déposer voluptueusement ma trompe sur ce sensible carpelle et y sucer goulûment ce délice des Dieux. J’y promènerais volontiers ma langue lentement, longuement, amoureusement. J’y explorerais les moindres interstices, recueillant du bout de la trompe ce doux nectar stimulant ma production de phéromones. Mon appétit serait intarissable, ma soif incommensurable et mon plaisir, inaltérable.

L’orchidée de mon prof est incontestablement une merveille parmi les merveilles, le nec plus ultra de la beauté et, pour le petit papillon que je suis, m’enivrer de son délice, relève de l’essence même de mon destin.

Enfin… que dire d’un tel voyage au cœur de ces stigmates odoriférants? J’en apprécie l’ampleur à la chimère que l’on veut décrocher du monde onirique ou à une chevauchée en Olympe en compagnie d’Aphrodite.



Un papillon passionné pour l’orchidée de son prof.


Il ne me restait plus qu’à y ajouter une kyrielle de fautes et le tour serait joué.

À 22 heures, mes textes étaient imprimés à partir du réseau informatique du collège. Pas question de me servir de mon imprimante personnelle pour ce petit larcin. J’étais très satisfait du résultat. L’une des copies portait ma signature, l’autre aucune. En substituant la feuille de Durand au texte anonyme, il y avait de grandes chances pour qu’on l’accuse d’en être l’auteur, du moins pour un certain temps.

Et puis, dans un sens, je m’étais permis un petit fantasme fort agréable.

Le lendemain matin, je relus les textes encore une fois. Je réalisai que j’avais sans doute un peu forcé la note. Mais, je ne voulais rien changer. J’étais fier de cet éloge sexuel adressé à mon prof. Pas question que je change quoi que ce soit.

Nous avions un cours au début de l’après-midi. Je passai par la cantine du collège. Durand était au milieu d’un groupe de la classe et se flattait d’avoir vu la petite culotte du prof. J’en doutais fortement.



Je le laissai à ses fantasmes mais m’organisai pour arriver immédiatement après lui en classe. Pour une fois qu’il n’était pas en retard. Il ne voulais sans doute pas qu’un autre prenne sa place.

La substitution des textes fut un jeu d’enfant. Le grand escogriffe déposa sa feuille sur le coin du bureau et s’approcha du professeur pour lui poser une question, histoire de se faire remarquer. Elle était toujours assise sur le dessus de son bureau, les jambes croisées, le profil de la cuisse très suggestif sous une jupe droite. J’eus tout le loisir de ramasser sa copie et d’y déposer les deux feuilles que je tenais dans ma main. Personne ne remarqua le stratagème. Je pus même me permettre de m’accrocher dans la pile de feuilles et les envoyer valser par terre.

Confus et bégayant de plates excuses, je m’empressai de les ramasser en prenant bien soin d’éloigner ma copie de celle de Durand. L’angle mort que m’accordait le classeur près du tableau me simplifia la chose.



La prof remarqua bien qu’une certaine animosité réciproque nous animait. Je pris ma place et Durand la sienne. Elle nous remit des feuilles d’exercices de stylistique et nous expliqua la procédure à suivre. Il s’agissait d’associer des verbes imagés à des phrases bien précises.

Nous pouvions faire cet exercice en équipe. Une fille du fond de la classe, Ginette, surnommé « La Causette », vint me rejoindre. C’était une jolie fille au corps agréable et à l’esprit vif. Toutefois, j’étais très conscient qu’elle s’intéressait beaucoup plus à mes capacités intellectuelles que physiques. J’avais déjà travaillé en équipe avec elle, l’année précédente et ce dont je me souvenais, c’était qu’elle se passionnait uniquement pour les plaisirs de l’esprit. Plusieurs garçons de la classe l’avaient approchée. Aucun n’avait fait long feu… d’où son surnom parce qu’elle aimait seulement causer.

J’étais content de l’avoir comme coéquipière. Je n’aurais pas à me taper le travail tout seul. Je pus même observer à loisir le profil très féminin du prof. Tout comme au premier cours, elle jeta un regard scrutateur sur chacun des élèves de la classe. Elle était belle, et son corps terriblement attrayant. Elle possédait cette beauté harmonieuse qui charme l’esprit et excite le corps. Gracieuse dans ses mouvements, sa féminité semblait produire un effet foudroyant chez les mâles du groupe.

Durand, assis en face d’elle, les yeux à la hauteur des jambes, souffrait le martyre. Elle portait une jupe droite plus courte que son costume de la veille et une partie de la cuisse s’exposait au regard. De sa place, son regard avait une vue un peu plus … pénétrante… de l’espace entre la cuisse et la jupe.

Au début de l’exercice, l’un de ses copains était venu le rejoindre et, régulièrement, l’un ou l’autre levait discrètement les yeux pour vérifier si un léger mouvement, aussi léger soit-il, n’avantageait pas un coup d’œil plus… osé.


Quelques minutes avant la fin du cours, la prof nous donna le sujet de la prochaine composition : « Vous me décrivez une personne âgée pendant trois heures, mais pas plus de trois cents mots. »

À la sortie du cours, Durand ne manqua pas de m’insulter encore une fois.



Évidemment, il faisait allusion à mes résultats scolaires.



L’étudiante avec laquelle j’avais travaillé se tenait près de moi. Elle appartenait à cette catégorie de filles qui s’outrageaient à la moindre petite injustice. Toutefois, j’étais touché par cette marque d’attention. Si elle n’avait pas traîné avec elle cette réputation de sainte nitouche, j’aurais pensé qu’elle me trouvait de son goût. Mais, il faut dire aussi qu’elle goûtait au déplaisir de porter un surnom, ce que je comprenais très bien.



En fait, ce collège avait la réputation d’abriter un très grand nombre de sobriquets. Depuis plus d’une dizaine d’années une mode s’était établie et avait conservé toute sa vigueur. Les autorités du collège avaient bien essayé d’endiguer le phénomène mais ce fut peine perdue. Les victimes devaient apprendre à vivre avec leur malchance.


À la matinée du jour suivant, l’inquiétude me domina. Et si j’étais découvert. Au réveil j’avais fait un petit calcul peu encourageant. Au départ, il fallait éliminer les filles, ce qui représentait plus de 50% des possibilités. Ensuite, les mâles illettrés, fonctionnels ou autres, ce qui représentait aussi une quantité non négligeable. À toute fin pratique, après un regroupement serré des possibilités, nous n’étions pas nombreux à pouvoir produire un texte semblable. Je n’avais pas envisagé la situation sous cet angle, la veille. Je m’étais fié à la réputation qui me suivait. Maintenant que le prof connaissant l’antipathie que je nourrissais à l’égard de ce grand escogriffe, il lui serait facile de m’impliquer le mobile du geste.

La journée fut pénible. J’envisageai les pires scénarios allant jusqu’à l’expulsion du collège. Je voyais mon avenir professionnel largement hypothéqué et imaginais facilement l’ostracisme de mes pairs, en commençant par ma mère et mon grand-père. En fait, je croyais que mon grand-père me reprocherait surtout de m’être laissé prendre.



J’arrivai en classe à l’avance, comme j’ai toujours eu l’habitude de le faire. La prof était là, assise derrière son bureau. Il me fut facile de comprendre qu’elle avait lu le texte et qu’elle avait associé sa posture des deux derniers cours à ce texte. Je la saluai gentiment et elle me répondit par un sourire forcé. Elle était d’une humeur exécrable, cela se voyait bien. Le texte avait produit son effet. Durand allait y goûter pour la peine.

Les étudiants se présentèrent en classe. L’échalas ne fut pas en retard. Il sembla déçu du changement d’attitude du prof, mais reprit la même place. Il devait espérer qu’elle revienne s’asseoir sur le dessus de son bureau. Les regards se croisèrent et, avec tout le manque de perspicacité qu’on lui connaissait, Durand fut en mesure d’identifier la rogne du prof. Il lui retourna un sourire idiot et baissa les yeux.



Et elle continua pendant plus de 10 minutes à extraire de son vocabulaire personnel les termes les plus fulminants pour caractériser certains textes. Lorsque mon tour vint, j’eus droit à une simple petite réflexion, mais qui était conséquente au texte que j’avais écrit.



Elle connaissait mes antécédents scolaires. Un autre élément qui risquait de me discréditer.

Lorsqu’elle eut fini de distribuer les copies, le grand cruchon intellectuel leva la main et demanda ce qu’il était advenu de son texte.



Une antipathie évidente teintait ces paroles cassantes.



Il ne comprenait pas cet excès d’inimitié.



Le ton de sa voix était toujours aussi tranchant.



Je faillis m’étrangler. La prof avait son bureau de travail à quelques mètres de la porte de ma chambre.


Pendant l’heure de cours, une idée me vint. Je devais corriger une petite erreur de parcours. J’avais gardé la copie de Durand : je l’avais glissé parmi mes notes de cours. La vue du classeur adossé au tableau m’avait donné la solution. En glissant sa copie sous le classeur et laissant un petit coin visible pour qu’on la retrouve, personne ne pourrait m ’accuser d’avoir délibérément fait disparaître la copie de Durand. Il y aurait toujours un bénéfice du doute.

À la fin du cours, les étudiants sortirent comme à l’habitude, c’est-à-dire à la hâte. La prof quitta les lieux sans se retourner : son humeur était toujours aussi exécrable.

Il me fut facile de mettre mon projet à exécution. Je quittai ensuite les lieux en refermant la porte.

Nous débutions la journée du lendemain avec un cours de français. En passant près du réfectoire, je remarquai un groupe d’étudiants de la classe autour d’une table. Durand était au centre et semblait passablement agité. Il remarqua mon arrivée et m’accueillit avec tous les honneurs qu’il m’accordait habituellement.



Une hilarité non retenue fit le tour du groupe. Je feignis l’innocence, le regard interrogateur.



Je regrettais mon geste. Je n’ai jamais aimé ce copain de classe, mais de là à le faire expulser du collège… Il ne méritait pas ça. J’espérais de tout mon cœur que l’on retrouve sa copie sous le classeur.

Pour une fois, ce collègue ne m’était pas trop antipathique. À le voir dans cette situation désespérée, j’en oubliais presque tous mes griefs. D’ailleurs, ce matin-là, il ne m’avait pas affublé de ce surnom si outrageant.

À notre arrivée en classe, la prof était assise derrière son bureau, une feuille à la main. Je remarquai aussitôt que le coin de la copie qui devait dépasser sous le classeur n’y était plus.



Son malaise était visible. En fait, je me doutais qu’elle était beaucoup plus dérangée par le fait d’avoir ébruité le contenu du texte que d’avoir accusé Durand. Il avait menti en reconnaissant être l’auteur du dernier paragraphe. Il était coupable de plagiat.

Elle conserva la copie de Durand et nous remit d’autres exercices de stylistique. À la fin du cours, elle nous donna un autre sujet de composition et quitta la salle de cours. Sa bonne humeur du premier cours n’était toujours pas revenue.


La fin de semaine fut tranquille et agréable. La majorité des résidents du troisième étage abandonnèrent leur chambrette pour deux jours : un tournoi sportif se tenait dans une autre ville et l’équipe du collège était la favorite. Je me retrouvai pratiquement seul.

Je passai presque tout l’après-midi du samedi à la piscine. Je devais pratiquer le crawl et la brasse. Les compétitions approchaient et j’espérais bien me classer parmi l’équipe du collège. Mes chances étaient bonnes.

Au cours de la matinée du dimanche, l’idée me vint d’aller pratiquer mon piano à la salle commune de l’étage. L’occasion était idéale, le coin était désert.

Je peinais sur une fugue de Bach depuis plus d’une heure lorsque je sentis une présence derrière moi. Cassandre Joli, la prof de français, se tenait debout à deux mètres de moi. Elle portait sa belle petite jupe plissée et son chemisier légèrement transparent, celui qui laissait si bien deviner les formes féminines de son buste.



Elle s’approcha et, s’appuyant à l’une des extrémités du piano, elle me regarda jouer. Je sentais son regard scrutateur, ce qui contrastait beaucoup avec sa posture détendue. Cela me gênait. Et dans le coin supérieur gauche de mon champ de vision, je voyais très bien la courbure du soutien-gorge sous le chemisier. Cela m’indisposait aussi… au point d’en modifier mon rythme musical. Elle s’en aperçut.



Elle s’appuya le menton sur son avant-bras déposé à plat sur le dessus du piano. Cette femme était belle, très belle. Son sourire contrastait avec son humeur des derniers jours. Elle voulait quelque chose, je le sentais. Elle analysait les expressions de mon visage, mon malaise… Elle se déplaça légèrement, permettant à mon regard périphérique de se glisser dans le décolleté du chemisier. Un bouton avait perdu toute retenue et exhibait le contour supérieur d’un sein. Mon attention peinait sur les mesures de la partition musicale. Bach m’apparaissait plus pénible, moins fluide. Je massacrais son œuvre.



J’écrasai plusieurs notes de piano. Elle me regardait, souriante et décontractée. Elle m ’avait pratiquement accusé d’être l’auteur de l’apologie de son orchidée, tout bonnement, sans agressivité ni rancœur.



J’écrasai violemment du même coup une bonne douzaine de notes sur le clavier. Elle venait de nommer mon grand-père. Quel rapport entretenait-elle avec lui. Elle était nouvelle dans ce collège et, les membres du conseil d’administration se caractérisaient par leur discrétion. Évidemment, c’était une belle femme et mon grand-père avait dû le remarquer. Mais de là à s’entretenir avec elle à mon sujet…



J’étais anéanti par ces paroles. Comment mon propre grand-père pouvait-il me placer dans une telle situation? Je le connaissais trop pour imaginer un instant qu’il puisse me causer un tel préjudice. À la limite, il me convoquerait et me passerait un savon magistral… Il m’adorait et me l’avait toujours prouvé.

Il me manquait des informations, c’était évident. Cette femme avait confondu Durand en lui montrant le dernier paragraphe du texte. C’était une rusée sous des apparences angéliques.



« C’est lui qui m’a suggéré de montrer le dernier paragraphe à Gustave, histoire de ne pas trop ébruiter le contenu du texte. Malheureusement, Durand a été malhonnête. Et lorsque je l’ai confronté au reste de l’écrit, il a nié, m’avouant même qu’il serait tout à fait incapable d’écrire un tel texte. »

« Le lendemain, M. Aron m’a demandé la liste des étudiants et c’est lorsqu’il est arrivé sur ton nom qu’il a souri, qu’il m’a raconté ton aventure avec Julie. Je crois que cette Julie est une voisine de condo, quelque chose de ce genre. Il semble exister une certaine relation de confidences entre eux. Elle lui a raconté l’aventure que tu as eu avec elle, dans les moindres détails, à ce que j’ai cru comprendre. Et il sait qui tu es parce que c’est lui, l’an passé qui t’a remis une mention d’honneur en Français. »

« Lorsque je lui ai demandé si ce texte pouvait être ta production, il a tout simplement ajouté que cela pouvait être dans l’ordre du possible. Mais, n’ayant pas de preuve, il m’a suggéré de le mettre en veilleuse, du moins jusqu’à la prochaine récidive, si jamais elle a lieu. »

« J’ai comparé ce texte aux différents écrits que tu m’as remis depuis une semaine. J’y trouve beaucoup de similitudes syntaxiques et la même propension à créer des images. »



Elle se releva et s’éloigna du piano. Elle sortit de mon champ de vision. Je n’osais pas la suivre du regard. J’étais découvert. Je pouvais toujours nier, je savais qu’elle savait. Je remis mes mains au clavier et entrepris de jouer la sonate à la Lune. C’était un morceau que j’appréciais beaucoup lorsque le moral n’y était pas. Je me concentrai sur les notes à jouer, le rythme, la tonalité. Peut-être que Beethoven adoucirait son verdict.

Je me sentais au plus mal lorsque deux mains se déposèrent délicatement sur mes épaules. Elles étaient froides au travers de ma chemise de coton. Elles tremblaient légèrement, une sorte d’impatience… ou d’hésitation. Toutefois, son corps était chaud : je le sentais bien dans mon dos.



J’esquissai un geste pour me retourner, mais elle resserra son étreinte, se collant encore plus étroitement à moi.



Elle marqua une pause, un longue pause. Les notes du piano dansaient bien dans l’atmosphère lourde de la pièce.



Je cessai de jouer.



J’engageai un prélude de la main droite, une pièce que j’affectionnais particulièrement, mais laissai tomber le bras gauche le long de mon corps. Elle écarta légèrement les jambes de telle sorte que mes doigts effleurèrent la rotule de son genou. L’invitation était évidente. La main retournée, j’entrepris de lui caresser l’arrière du genou, remontant le mouvement vers une zone beaucoup plus agréable à effleurer.



Elle s’était penchée et me caressait le cuir chevelu du bout du nez. Je percevais son haleine dans mes cheveux, une douceur très érotique. Je me tordis le bras un peu plus et glissai la main entre ses deux cuisses. Elle me facilita le mouvement en se retournant légèrement.



Je réalisai pleinement que mon grand-père s’était informé dans les moindres détails de mon aventure de l’été dernier et qu’il avait relaté tous les faits en me donnant le rôle du parfait amant. Ce vieil homme était un fin renard et il avait le chic de prédisposer quelqu’un à la confidence. Il devait s’être aperçu que cette femme avait un petit faible pour moi et m’avait ouvert la porte.

Elle marqua une pause. Elle semblait peser ses paroles.



Elle marqua une pause, me laissa digérer cette réflexion puis ajouta.



Sa voix était hésitante, chevrotante même. Toutefois, elle avait glissé les mains dans l’échancrure de ma chemise et me caressait voluptueusement la poitrine. Collée à moi, je devinais bien la rondeur de ses seins dans mon dos.



Je ne répondis pas à cette question. Je m’y connaissais peu en psychologie féminine, mais je savais qu’il fallait taire certaines comparaisons.



Surpris, je laissai retomber le bras.



Je cessai de jouer et me retournai. Elle se recula légèrement pour me permettre de me positionner adéquatement. Toujours assis sur le banc du piano, elle debout, face à moi, je glissai lentement le bout de mes doigts le long de ses deux jambes. Je la sentis défaillir sous l’effet de ces caresses. Elle semblait goûter à cette joie du fantasme réalisé. Elle me serra la tête de ses bras, m’écrasant la figure contre sa poitrine.

Je remontai un peu plus mes mains, glissant délicatement mes doigts sous les rebords en élastique de sa petite culotte. J’empoignai deux belles fesses rondes, fermes et chaudes. Un frisson de volupté lui électrisa les cuisses. Elle redoubla son étreinte et m’écrasa profondément la tête entre ses deux seins. J’en suffoquais presque.

Déplaçant mes caresses de chaque côté de son corps, toujours sous l’intimité de sa petite culotte, je retournai les mains et me mis à lui caresser timidement la toison du bout des doigts. Je sentais son érotisme croître à chacun de mes gestes. Son rythme cardiaque s’accélérait. Je l’entendais bien, le nez écrasé sur sa poitrine. Sa respiration devenait plus saccadée et de grands frissons lui parcouraient le corps. Je glissais le bout de mes doigts de haut en bas, la main droite en alternance avec la gauche. Mes mouvements étaient lents et voluptueux. La douce caresse de cette merveilleuse robe pubienne commençait à m’exciter follement. Une protubérance prenait forme dans mon pantalon et cherchait désespérément de l’espace pour exprimer ses intentions. Et la prof, qui, par une position du genou limitait encore plus mon espace disponible.

Je cambrai le bassin dans l’espoir de me procurer un peu plus de place.



Elle appréciait vraiment la douceur de mes attouchements. Je comprenais maintenant ce qu’elle voulait dire par « ce goût souverain de donner du plaisir… ». Elle aimait être caressée, dorlotée, embrassée. Cela tombait bien. Depuis les premiers effleurements du corps de Julie, ma dépendance à ce type d’activités s’était nettement accrue. J’en rêvais la nuit, j’en fabulais le jour.



Cassandre me prit par la main et m’entraîna. Nous n’avions pas atteint la porte qu’elle s’ouvrit brusquement. C’était Renaud, un ami de Durand, l’un de ses acolytes qui ne le quittent pas d’une semelle. Cassandre me lâcha la main et prit une certaine distance. Renaud, surpris de nous voir, bafouilla quelque chose d’incompréhensible. Il ne semblait pas avoir vu l’intimité de notre geste.



Il fallait bien que je dise quelque chose.



Cassandre m’avait précédé et c’est sous un regard interrogateur que je refermai la porte. Plus tard, j’appris qu’il venait visionner un film de science-fiction sur le téléviseur grand-écran du local.

Le corridor était vide. Cassandre sortit ses clés, déverrouilla la porte de son bureau et m’y entraîna. La porte n’était pas aussitôt refermée qu’elle me sautait au cou et m’embrassait. Au début, le contact des lèvres était ferme, pas plus, chacun prenant soin de ne pas s’aventurer trop vite dans l’univers intime de l’autre. Mais la passion ne tarda pas. La communion des langues naquit et charma les sens. Une main ouverte dans ses cheveux, l’autre plaquée sur sa fesse gauche, je goûtai pleinement à l’érotisme de ce baiser. Je sentais voluptueusement la forme de ses deux seins sur ma poitrine et j’anticipais déjà le plaisir de les embrasser et de les caresser. J’étais impatient d’aller plus loin, mais je découvrais une femme avide de profiter pleinement de ce prélude amoureux. Elle me tenait étroitement contre elle et savourait voluptueusement le contact de ce baiser. Un mouvement lent des mâchoires agrémentait le contact suave des lèvres et une communion étroite des langues nourrissait un érotisme sans cesse croissant.

L’échauffement des sens allait bon train et une pression dans mon pantalon commençait à m’incommoder. Je regrettais de ne pas avoir porté un slip boxer. Je frétillai des hanches. Cassandre s’en aperçut.



Elle relâcha ma ceinture, entrouvrit le pantalon et mit la main dans mon slip. Elle dégagea un pénis embarrassé par l’exiguïté des lieux. Mon érection put enfin être conforme au niveau de l’érotisme qui le dominait.

Je la soulevai délicatement. Ce cadeau du destin ne pesait pas lourd. Je me dirigeai vers le canapé adossé à la fenêtre, une ancienne causeuse en cuir qui convenait admirablement bien aux intentions qui bouillonnaient en moi.



Elle étira le bras, saisit rapidement le cordon d’ajustement du store et exerça une traction. Notre intimité fut protégée des regards indiscrets, en particulier de ceux en provenance des étages supérieurs du collège.

Je la déposai délicatement sur le canapé. Un désir ardent et sans équivoque inondait le bleu de ses yeux. Sa respiration était haletante et son corps sensible au moindre attouchement. Moi, je tremblais de tout le corps, incapable de contrôler les effets secondaires de ce surplus hormonal. Faire l’amour avec l’un de mes profs… un fantasme inaccessible, impensable. Caresser ce corps de déesse… merveilleusement emballé dans des dessous que je devinais hautement érotique.

Je déboutonnai lentement son chemisier, enfin, du mieux possible. Un ravissant soutien-gorge blanc, orné de dentelle s’ajustait merveilleusement à la forme arrondie de ses seins. Sa poitrine était belle, merveilleusement belle dans ce sous-vêtement. Mes yeux n’en finissaient plus de se gaver de ces courbes chaudes, sensuelles. J’étais comme paralysé devant tant beauté à consommer. J’anticipais les moments futurs. Je me l’imaginai en slip et soutien-gorge, étendue là, sur ce canapé, affamé de sensualité, avide de caresses amoureuses… Mon érection en devint presque douloureuse.

Je dégrafai le haut de sa jupe plissée et descendis la fermeture éclair. Elle souleva le bassin. Je compris son geste et glissai la jupe le long de ses jambes. Le slip était à la hauteur du soutien-gorge. Échancré dans sa coupe, il étalait ses lignes courbes à l’orée d’un pubis bien fourni. Je compris la facilité avec laquelle j’avais pu me glisser les doigts sous les rebords de cette petite culotte. Elle se définissait comme une invitation au plaisir. Quelques poils dépassaient ici et là, débordant la bordure du slip. Un sourire apparent naquit sur mes lèvres. Cassandre le remarqua.



Je n’étais tout de même pas pour lui avouer que j’avais vu juste lorsque j’avais écrit : « …cachée sous une merveilleuse végétation ». Par contre, j’étais conscient que c’était ce même texte qui me valait les faveurs de cette femme. Sortir de la masse anonyme… c’était l’expression préférée de mon grand-père. N’empêche! Il m’avait subtilement aidé encore une fois.

Elle me retourna un sourire de satisfaction… ou d’abandon à ce qu’il allait venir, enfin, je crois. J’étais à genoux, devant ce corps sublime, excité par la proximité de ce plaisir tant convoité. L’imminence de pouvoir caresser du bout de la langue le diamant de son orchidée, me rendait presque fou. Mon regard dut demeurer un peu trop longtemps absorbé par ce tableau. L’image de ce corps en sous-vêtement s’imprégna d’une manière indélébile dans ma mémoire et même après plusieurs années, je n’avais qu’à fermer les yeux pour retrouver avec une acuité extraordinaire, l’image de ces courbes extraordinaires.

Je déposai la main sur sa cuisse. Elle ferma les yeux. Je me rapprochai d’elle et touchai son ventre du bout de la langue. Un frisson apparût et s’étendit sur tout le corps. Un tressaillement de sensualité accompagna le retour de l’onde. Je glissai délicatement les lèvres vers le rebord supérieur du slip. Elle creusa le ventre, comme si elle voulait me laisser l’espace nécessaire pour envahir les lieux. Des « effluves odoriférants » m’assaillirent sexuellement. Je vivais le fantasme que j’avais conçu lors de la rédaction du texte de l’orchidée.

Je caressai délicatement du bout de la langue les petits poils qui s’aventuraient malencontreusement hors du slip. Un soupir d’impatience érotique me supplia. Elle leva le bras et déposa sa main sur ma tête, comme pour m’obliger à établir un contact plus étroit avec son bas-ventre. Sa main était chaude son ventre torride, son érotisme, au bord du gouffre.

Du bout du nez, je caressai la petite culotte… Mon souffle chaud lui érotisait le corps et sa respiration devint saccadée. Je la sentais aux portes de l’orgasme. Je me retirai. J’avais appris avec Julie que les montées en cascades atteignent parfois des sommets inattendus. Je ne voulais pas priver mon prof de ce plaisir, ne serait-ce que pour lui montrer que Julie n’avait pas menti.

L’obligeant à se retourner légèrement, je dégrafai l’attache de son soutien-gorge. Deux magnifiques seins émergèrent du corsage, pointant leurs formes érotiques, deux invitations aux caresses, deux sollicitations à l’amour.

Cassandre étendit les bras et me prit par le cou. M’attirant à elle, elle m’embrassa de nouveau, passionnément. Le souffle court, le geste nerveux, une fébrilité incontrôlable nous dominait. Je l’obligeai à tourner la tête légèrement et entrepris de lui caresser l’oreille du bout de la langue, mordillant doucement le lobe lorsque l’occasion s’y prêtait. J’aimais la faire frissonner. J’adorais faire croître le désir, autant chez elle que chez moi. Je sentais son abandon au plaisir. Mes caresses la transportaient. La main gauche ouverte, j’explorai son cuir chevelu tandis que de la main droite, je lui pianotais le ventre du bout des doigts. Je glissai doucement ma main dans son slip. Elle écarta les jambes et je déposai une main tremblante sur un sexe chaud, humide de désir et avide de caresses.

Elle cabra les reins. La montée de l’orgasme patientait péniblement. Le désir la dominait, l’envol quittait la piste des préliminaires. Je sentais mon pénis au bord de l’explosion. La seule pensée de me glisser en elle m’érotisait au plus haut point. Elle m’agrippa par la chemise et m’attira violemment à elle. Elle cherchait ma bouche, avide d’y marier nos humeurs. Son geste fut si violent que le tissu de la chemise céda sous la tension. Les boutons volèrent dans un bruit sec. Ma vieille chemise rendait l’âme.



Elle ne m’avait pas entendu ou plutôt s’en fichait éperdument.



Elle était déchaînée. Elle haussait le ton et je savais très bien que les murs de cet immeuble manquaient d’insonorisation.



Elle enleva son slip en un tour de main, bien avant que j’aie eu le temps de me mettre à l’aise. Elle m’attira à elle alors que j’en étais à me dépêtrer de mon pantalon coincé dans mes espadrilles. Je perdis l’équilibre. Ne voulant pas l’écraser sous mon poids, j’étendis les bras pour m’appuyer sur le dossier du canapé, mais, les pieds entravés et le centre de gravité aidant, je roulai par terre. Je me retrouvai sur le dos, nu, le pantalon empêtré aux chevilles et une érection magistrale au garde à vous.



Elle n’attendit pas que je me relève. Elle bascula sur moi et avant que j’aie eu le temps de réaliser ce qu’il se passait, dans un grognement d’impatience où le mot « empoté » se distingua bien des syllabes inaudibles, elle se retrouva sur moi, parfaitement enchâssée sur un membre dressé. Elle me chevauchait, amoureuse, un ruissellement de concupiscence aux commissures des lèvres et une détermination foudroyante dans le regard.

Son désir la pressait. Elle n’attendit pas. Elle entreprit un mouvement de va-et-vient, lentement au début, mais qui s’amplifièrent rapidement par la suite. L’inconfort d’un plancher dur et froid pouvait se tolérer, à la limite… Mais, lorsqu’elle se mit à accentuer le mouvement, à se laisser tomber sur moi pour pouvoir goûter pleinement à la totalité de ma virilité, je commençai à ressentir une douleur aux fesses et au dos. Elle n’était pas particulièrement lourde. Mais son mouvement de galopade me secouait rudement. Elle me tenait par les lambeaux de chemises, au niveau de la poitrine, et exerçait un mouvement de va-et-vient de plus passionné : elle s’emballait dans le mouvement et commençait à gémir particulièrement fort. Le plancher n’avait pas été balayé depuis quelques jours et je sentais très bien les particules de sable ou de gravier qui m’irritaient le dos.

Je démissionnai à étirer le plaisir. De toute façon, si je pouvais m’éviter quelques meurtrissures au dos, autant le faire. Je me concentrai sur mon érection et laissai monter l’orgasme. Par acquit de conscience, je lui signifiai l’arrivée imminente du plaisir.

Elle ne m’entendait plus. Elle accentuait la montée de son orgasme en me chevauchant dans des mouvements de plus en plus violents. Ses gémissements étaient devenus une longue plainte érotique parfaitement audible de l’extérieur du bureau.

J’avais perdu le contrôle. J’avais beau essayer de lui mettre la main sur la bouche en guise de sourdine, rien à faire, ses mouvements étaient trop saccadés. J’avais peur d’être entendu de l’extérieur, mais j’étais aussi très excité par son mouvement de piston. Je sentais mon pénis pénétrer au fond de son intimité lorsqu’elle se laissait retomber. C’était divin comme sensation. Ce qui l’était moins était le contrecoup aux fesses.

Elle sentit venir mon orgasme. Aussi, au moment ultime, elle cessa son mouvement et cabra les reins afin d’augmenter notre communion sexuelle. Je me sentis plus à l’étroit et le plaisir fut d’autant plus grand. Plusieurs vagues déferlèrent. Les spasmes furent violents, le ressac sublime. Aux dernières contractions éjaculatoires, elle roula lentement des hanches pour en extraire les derniers soupçons de plaisir. Un sourire de satisfaction lui irradiait le visage. Elle me regarda de son air ingénu.



Cassandre se leva, ce qui eut pour résultat de soulager grandement la douleur qui me tiraillait le dos. Elle alla s’asseoir sur le canapé et prit une pose désinvolte. Un joli triangle touffu exposait ses atouts affriolants, une invitation fort séduisante. Elle étira la main et saisit une feuille qui traînait sur le coin du bureau.



C’était mon texte. Je pris Je pris le document et l’examinai. Elle était là, derrière cette feuille, nue, les jambes légèrement écartées, affichant impudiquement son invitation au butinage.



Lui présentant les reliques de la chemise.



Je m’agenouillai devant elle, lui écartai doucement les cuisses et pris le temps d’admirer licencieusement l’étalage suintant d’une telle invitation.



Ce jeu la charmait, l’érotisait même. Je lui offrais la réalisation d’un fantasme. Je compris que faire durer le plaisir dans ce sens pouvait s’avérer une initiative judicieuse.



Elle écarta légèrement les jambes, m’invitant par le fait même à passer à l’action.

Je lui mordillai doucement les entrecuisses, une peau douce, agréable à la caresse. Des frissons de toutes sortes valsèrent en ondes le long de ses jambes. Je me rapprochai du siège des plaisirs, en écartai délicatement les lèvres.



Un « ouuui » passionnel se glissa voluptueusement à mes oreilles, m’encourageant à poursuivre l’investigation. Je pris une profonde inspiration et lui insufflai un petit courant d’air chaud, sensuel et sexuellement provocateur. J’orientai ce jet dans les moindres recoins de sa féminité, créant sous mon souffle une onde prodigieusement érotique dans sa jolie toison hirsute. De la paume des pouces j’écartai délicatement les lèvres et glissai fermement le bout de ma langue vers le petit solitaire niché au fond. Je le titillai du bout de la langue, aiguisai son réveil, stimulai son érotisme, incendiai son humeur et exaspérai son impatience. Il prit de l’importance et domina tout le corps, provoquant des spasmes et des gémissements. Je sentais son mouvement intérieur, cette vague qui passe et qui électrise les sens. Je la suivais bien dans sa montée orgasmique. Je contrôlais très bien son envol. Je retrouvais en moi ce plaisir que j’avais connu l’été dernier, cette satisfaction intérieure qui valorise si bien l’essence de ma relation avec les femmes.

Ses gémissements se firent plus bruyants. J’étirai la main et saisis les lambeaux de ma chemise qui traînaient sur le canapé.



Je comprenais maintenant ce qu’elle voulait dire par « un amant qui puisse contrôler mes ardeurs passionnelles ».

Je savais que son plongeon dans cette mer de sensations allait risquer de s’extérioriser par des plaintes et des gémissements. Je savais qu’elle allait atteindre le seuil de la souffrance, que son plaisir allait être violent! Je me souvenais de son premier envol. J’en avais encore le dos et les fesses meurtris. Je voulais lui donner le maximum. Je voulais être à la hauteur de la réputation que Julie m’octroyait. Je voulais créer chez elle ce besoin de recommencer, ce désir de récidiver.

Mais je pressentais que la violence de son orgasme allait de pair avec l’énergie de certains gestes. Les douces caresses de ma langue sur les contours de son orchidée se devaient de s’accompagner d’un complément plus agressif. Au moment que je jugeai le plus opportun, je glissai mes deux mains sous ses fesses et les empoignai fermement, très fermement… sans doute plus fermement que je ne l’aurais voulu.

La réaction fut instantanée. Elle fut catapultée dans les plus hautes sphères de son orgasme et un son étouffé me signifia l’ampleur de ses sensations. Elle mordait à pleines dents dans le tissu de ma chemise. Un spasme plus violent que les autres, un mouvement involontaire, issu de l’intensité du courant orgasmique lui cabra l’échine et la redressa sur son siège. Je fus littéralement englouti dans une végétation luxuriante, chaude et agréablement odoriférante, un lieu divin où il fait bon vivre ses fantasmes.

Je dégustais savoureusement ces nouvelles sensations lorsqu’une douleur vive, de la base des reins aux omoplates, me traversa le dos. Elle avait sorti ses griffes et, dans un mouvement de recul, elle m’avait labouré la chair de ses ongles acérés. J’avais senti la couche supérieure de l’épiderme rouler. Le mouvement avait été rapide. Une forte sensation de brûlure avait suivi.

Évidemment, le délice des sens avait changé. J’avais perdu beaucoup d’intérêt aux plaisirs olfactifs et mon attention était drainée par cette sensation de brûlure qui m’irradiait le dos.

Je levai la tête. Cassandre, les yeux fermés, goûtait aux derniers spasmes de son orgasme. Son geste avait été inconscient… comme l’ampleur de ses gémissements.

Je me relevai. Un miroir dans un coin me confirma le calibre du désastre. Huit longues estafilades me sillonnaient le dos. De petites gouttes de sang perlaient ici et là, accompagnées évidemment d’une sensation de brûlure fort désagréable.



Elle étira le bras, me saisit par le scrotum et m’attira à elle dans un geste passionné. Une crainte m’effleura l’esprit, une crainte justifiée et préoccupante pour ne pas dire inquiétante.



Elle se mit à rire, un rire franc et intègre, mais pas à l’abri du moindre soupçon.



Elle me tenait solidement le scrotum de la main gauche. Sa main droite avait dégagé un gland qu’une bouche s’apprêtait à engloutir.

Je craignais ses poussées de passion frénétique. Mais j’étais aussi très attiré par les plaisirs divins que cette même bouche pouvait me procurer. Je n’avais qu’à regarder ce merveilleux corps nu, prêt à satisfaire mes fantasmes… Il y avait de quoi perdre la tête… mais pas le bout du pénis…

Je n’eus pas à réfléchir longtemps à ce problème existentiel. Elle se releva et m’embrassa de nouveau. Elle glissa la main dans mes cheveux et me caressa la nuque. Collée à moi, je sentais bien la douce texture de sa toison sur mon gland découvert. Je sentais bien ses deux seins écrasés contre ma poitrine, sa langue furetant langoureusement l’intérieur de ma bouche. J’en oubliais les écorchures au dos.

Mon érection s’affermissait… entre ses deux jambes et semblait vouloir forcer le passage. Elle mit ses deux bras autour de mon cou et se souleva légèrement, suffisamment pour permettre à ma virilité de se glisser en elle.



Elle s’était suspendue à mon cou et avait croisé les jambes autour de mes hanches. Je la soutenais par les fesses. Elle roula du bassin, lentement, voluptueusement, exactement à la façon de Julie. À croire qu’elle l’avait consultée.

Je me concentrai sur les sensations érotiques. Cassandre était à l’écoute de mon plaisir, autant que je l’avais fait avec elle. Elle manœuvrait bien la montée de mon orgasme. Elle savait quand cesser le roulement des hanches, quand le reprendre pour amplifier l’onde de volupté qui naissait grandissait et explosait dans les moindres recoins de mon corps.

Le raz-de-marée vint, plus puissant que la première fois, plus conscient aussi. Le temps cessa pendant quelques instants… ou quelques heures. Accolée étroitement à moi, suspendue à mon cou, nos sexes intimement imbriqués dans un état de bien-être exceptionnel, je goûtai pleinement au plaisir de l’éjaculation.

Cassandre ronronna longtemps à mon oreille. Son plaisir semblait avoir été différent, plus doux, moins violent.



Je la déposai doucement sur le canapé et me retournai pour récupérer le reste de mes vêtements qui traînaient par terre. Elle remarqua un peu plus les longues balafres qui sillonnaient mon dos.



Elle s’approcha et me remit les bras autour du cou. Elle s’y suspendit, se collant par le fait même plus étroitement à moi. Son corps était encore tout chaud de sensualité. Il s’y dégageait une douce odeur d’amour.



Elle m’embrassa de nouveau. Elle ne semblait pas rassasiée, son érotisme s’éveillait de nouveau et reprenait son envol.



J’étais sidéré. Une telle demande! Jamais dans mes rêves les plus fous, je n’avais espéré la plus petite fraction d’une telle offre.



Le corridor était vide. Je transférai dans ma chambre et lui remis le double. Elle jeta un regard panoramique des lieux, sourit chaleureusement, tourna les talons et quitta la pièce.

J’avoue avoir eu un léger doute quant à l’opportunité de lui avoir cédé cette clé. Enfin… l’avenir ne risquait pas de s’annoncer trop monotone.



( à suivre)