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Temps de lecture estimé : 13 mn
05/01/04
Résumé:  Flora ne va sans doute pas en rester là. Elle a une double revanche à prendre: sur Roméo, mais aussi sur Juliette.
Critères:  fh ff ffh couplus travail cunnilingu théatre humour -humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - La revanche de Flora

Chapitre 01 / 06
Roméo et Juliette - La revanche de Flora - Acte I

Les personnages:


Juliette

Cassandra: la meilleure amie de Juliette


Roméo

Eloïse: la meilleure amie de Roméo

Siriac: le meilleur ami de Roméo et le petit ami de Cassandra


Flora: une collègue de Roméo

Daphné: la sœur de Flora



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Juliette et Roméo se sont rencontrés et ont filé un moment le parfait amour. Mais suite à un malentendu, Roméo, croyant d’être fait lourder, a trompé Juliette avec Flora et Daphné. Juliette, avec la complicité d’Eloïse, s’est vengée en dépassant toutes ses limites avec plusieurs garçons. Mais avec l’aide de Cassandra, de Siriac et d’Eloïse, Juliette et Roméo ont fini par se réconcilier et l’amour par triompher.



(Ces évènements sont contés dans les histoires n°5757, 5802, 6221 et 6306.)



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LA REVANCHE DE FLORA



Acte I, scène 1


jeudi, 18h45


(Le salon de Flora)


Flora, Daphné



(Flora est allongée, nue, sur un canapé, les jambes écartées et légèrement fléchies. Elle se caresse lentement la poitrine et gémit doucement. Daphné est agenouillée à l’autre bout du sofa, la tête enfouie entre les cuisses de Flora.)


Daphné (se redressant légèrement): Alors, ça va ?

Flora: Hmmm ! Oui ! Ca fait du bien !


(Daphné replonge la tête, retournant à sa besogne.)


Flora: Hmmm ! … Aaaah ! … Ouiii…


(Elle se met à hurler et se crispe soudain, serrant les cuisses, plaquant ses mains sur la tête de Daphné et lui pressant son visage contre son pubis en la tirant par les cheveux.)


Flora: Aaaaahhaaaa ! Ouiiiiii !!!

Daphné (d’une voix étouffée): Aïe, aïe, aïe, tu me fais mal, arrête, lâche-moi…


(Flora pousse encore un ou deux hurlements avant de relâcher son étreinte.)


Daphné (se redressant et se recoiffant vaguement): Eh ben, au moins, ça avait l’air bien…


(Flora se relève et s’accroupit sur le canapé tout contre Daphné. Elle l’embrasse à pleine bouche.)


Flora: Merci tout plein ! A charge de revanche.

Daphné: Avec joie.

Flora: Au moins, j’ai pensé à autre chose pendant quelques instants.

Daphné: Oh ! Ca y est, tu y repenses déjà ?

Flora: Oui.

Daphné: T’es vraiment traumatisée !

Flora (avec un sourire): Peut-être que si tu recommençais…?

Daphné: Ben voyons ! Faut peut-être pas exagérer.


(Flora l’embrasse une fois encore, avant de se lever et de sortir vers la cuisine, toujours nue. Elle revient quelques secondes après avec deux canettes de soda. Elle en donne une à Daphné, se rassoit, et sort son paquet de cigarettes, qu’elle tend également à sa sœur.)


Daphné: Merci.


(Un silence.)


Daphné: On pourrait sortir ce soir. Se faire un petit restau.

Flora: Mmouais.

Daphné: Ca te branche pas ? Ca pourrait te changer les idées.

Flora: Oui, pourquoi pas.

Daphné: Allez, je vais te faire oublier tout ça…


(Un silence.)


Daphné: Mais dis-moi, quand même, qu’est-ce qu’il t’a fait pour que tu ne t’arrêtes plus de penser à lui ?

Flora: La dernière fois qu’il me l’a fait, tu étais là.

Daphné: Tu te bousilles le moral comme ça juste pour le cul ? Mais si tu veux des queues, t’en as à la pelle, non ?

Flora: Pas des comme la sienne.

Daphné: Tu vas pas me dire que tu fais une fixation sur sa queue ?

Flora: Sa queue en elle-même je m’en fous, mais jamais on m’a aussi bien baisée…

Daphné: C’est parce que tu sors pas assez.

Flora: Dis pas de conneries. Comme tu disais, des queues, j’en ai eues à la pelle…

Daphné (avec un sourire): Prétentieuse !

Flora (faussement contrariée): Non !

Daphné (toujours souriante): Alors, ma salope ? A combien t’en es ?

Flora: J’sais pas, il faudrait que je fasse précisément les comptes, mais sans doute entre 250 et 270.

Daphné (vraiment atterrée): Hein ???

Flora: Oui, à peu près.

Daphné: Eh ben alors, me dis pas que t’as pas moyen de retrouver un meilleur amant.

Flora: Franchement, mets-toi à ma place…

Daphné (l’interrompant): Attends, je n’ai pas eu 250 amants, moi.

Flora: Non, mais écoute-moi: d’une part, il baise super bien, d’autre part, il est super beau, et en plus il est super sympa.

Daphné: En résumé, c’est Superman.

Flora: Tu n’es pas d’accord avec moi ?

Daphné: Pour le côté baise, c’est pas moi la mieux placée.

Flora (avec un sourire): Oui, mais tu as quand même pu constater…

Daphné: Bon, si tu veux, je reconnais qu’il est bien, mais de là à en faire une telle fixation.

Flora (éclatant): Et puis, il y a aussi qu’il m’a laissé tomber comme une merde pour se barrer avec cette pouffiasse de Juliette à cause de cette grognasse d’Eloïse !!!

Daphné (satisfaite): Aaahh ! Je savais bien qu’il y avait autre chose.

Flora: Quelles salopes, ces deux-là !

Daphné (à part): C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité… (puis, à voix haute, à Flora): Enfin, je reconnais bien là ton orgueil.

Flora (toujours rageuse): Alors je veux le leur reprendre, les lui faire oublier, et si possible, les faire un peu souffrir au passage !

Daphné: Rien que ça ! T’exagères pas un peu ?


(Un silence. Flora semble pensive.)


Daphné: Et alors, tu comptes t’y prendre comment ?

Flora (avec un sourire machiavélique): Je ne sais pas encore, mais je crois que je commence à avoir une idée…




Acte I, scène 2



jeudi, 19h15


(Le salon de Juliette)


Eloïse, Juliette, Roméo



(Juliette, Roméo et Eloïse sont assis dans le canapé, regardant la télé. Les deux jeunes femmes ont la tête blottie dans le cou de Roméo, chacune d’un côté. Eloïse masse doucement Roméo au niveau de l’entrejambe.)


Juliette: Tu dors là, ce soir, Eloïse ?

Eloïse: Oui, si ça vous dérange pas, pourquoi pas ?

Roméo: Non, non, ça ne nous dérange pas du tout !

Juliette (faisant semblant d’être fâchée): Eh, j’ai le droit de donner mon avis, quand même ?

Eloïse (avec un sourire): Et alors ? C’est quoi, ton avis ?

Juliette: Hmmm… Voyons voir… Je réfléchis… Oui, c’est d’accord.


(Eloïse se redresse légèrement, et vient embrasser Juliette, puis Roméo, avant de se rasseoir dans la même position.)


Eloïse: Ca vous branche de sortir ?

Juliette: Tu penses à quoi ? Un petit restau ?

Eloïse: Oui, pourquoi pas. Je vous invite.

Roméo: Pas de problème.


(La sonnette de l’appartement retentit soudain.)


Juliette: T’attends quelqu’un, Roméo ?

Roméo: Non. Je sais pas qui ça peut être. Tu veux que j’aille voir ?

Juliette: Non, c’est ouvert. (Elle crie en direction de l’entrée): C’est ouvert !


(On entend la porte s’ouvrir, puis se refermer.)


La voix de Siriac (depuis une pièce voisine): Salut, c’est moi !

Roméo (rigolant): Qui ça, toi, andouille ?

La voix de Siriac: Oh, ta gueule !


(Siriac entre.)


Juliette: Salut !

Eloïse: Salut !


(Siriac a une moue de surprise en découvrant la scène.)


Siriac (se reprenant): Salut, la petite famille ! Alors, ça y est, on fait ménage à trois ?

Roméo: Oui.

Siriac: Salaud ! T’as bien du bol…

Juliette (à Siriac): Alors, quoi de beau ?

Siriac: Eh ben, justement, je venais vous demander si ça vous gênait pas si on vous empruntait Eloïse pour la soirée…


(Roméo éclate de rire.)


Eloïse (atterrée): Eh ben, ça va bien, là ! Tu me prends pour qui ?

Juliette (rigolant): Chiche ?

Roméo (à Juliette): Non, attends, plutôt que de la leur prêter, on pourrait au moins la louer.

Eloïse (consternée): Mais arrêtez !!!

Siriac: On vous l’échange contre Raoul, un copain à Cassandra…

Juliette: D’accord !

Roméo: Non, je refuse…

Eloïse (accablée): Puisque c’est comme ça, je me casse !

Juliette (à Eloïse, rigolant): Mais non, reste ! On plaisante… Tu vaux mieux que Raoul !

Roméo (à Siriac): Vous faîtes quoi, ce soir ?

Siriac: Ben, justement, je venais vous le demander.

Juliette: T’es venu exprès ? Tu sais qu’ils ont inventé un truc pas mal qui s’appelle le téléphone ?

Siriac: Dis tout de suite que je vous emmerde ?

Eloïse: Ben, en fait, oui, un peu.

Siriac: Non, je rentre du boulot, et je passais devant chez vous.

Roméo (à Siriac): Ca vous branche un restau ?

Siriac: Oui, ça peut le faire. Vous pensez à quoi ? Chinois ?


(Roméo, Juliette et Eloïse se regardent en se questionnant des yeux.)


Juliette (finissant par trancher): Okay, chinois. On vous attend ici pour l’apéro dans une demi-heure ?

Roméo (à Juliette, discrètement) : Non, plutôt dans une heure.

Eloïse (qui l’a entendu, à Roméo, discrètement): Prétentieux !

Siriac (à Juliette): Non, c’est gentil. On prendra l’apéro au restau. On se retrouve au chinois de la rue de la gare à huit heures et demie ?


(Roméo regarde discrètement sa montre.)


Roméo: Non, neuf heures moins le quart.


(Eloïse embrasse Roméo dans le cou.)


Eloïse (chuchotant à Roméo): Vantard ! (puis, à Siriac): Bon, allez, à tout à l’heure.

Siriac: J’hallucine ! Tu me vires ?

Juliette (à Siriac): Oui, on dirait bien…


(Juliette embrasse à son tour Roméo, puis plaque sa main sur son entrejambe.)


Siriac: J’hallucine !! (à Roméo): Salaud !


(Roméo hausse les épaules, affectant de n’y rien pouvoir.)


Siriac: Bon, okay, j’ai compris. Allez, à tout à l’heure.


(Il sort. Eloïse déboutonne le pantalon de Roméo, tandis que Juliette continue de l’embrasser langoureusement.)




Acte I, scène 3



jeudi 21h15


(Un restaurant chinois)


Eloïse, Juliette, Cassandra, Roméo, Siriac, des clients, des serveurs



(Eloïse, Juliette, Cassandra, Roméo et Siriac sont assis autour d’une table ronde. Ils savourent un apéritif. Autour d’eux, de nombreuses tables sont occupées. D’autres sont libres. Des serveurs vont et viennent.)


Siriac (à Roméo): Alors, mon salaud ? C’était bien ?

Roméo: Mouais, pas mal…

Eloïse et Juliette: Hein ???

Siriac: Parce qu’en plus, monsieur est difficile…

Cassandra: Non, il fait le blasé, c’est pas pareil.

Juliette: On va le mettre au régime sec, il va voir la différence…

Siriac: Oui, comme ça, on pourra vous emprunter Eloïse.

Eloïse: Oh, ta gueule !

Cassandra (à Siriac): Là, tu rêves, mon bonhomme.

Siriac: Oh, oui, je sais, toi c’est Juliette ou rien.

Cassandra (gênée): Eh ! Mais… tais-toi !

Roméo: Ah oui ?

Eloïse: J’ai bien fait de venir. J’en apprends de belles.

Juliette (à Cassandra, désignant Siriac): Ah bon ? T’as besoin de moi pour le mater ?

Siriac: Oui, oui, c’est exactement cela. Elle ne s’en sort pas toute seule.

Cassandra (à Siriac): Oh, ta gueule !

Eloïse (à Juliette): Oui, vas-y. Moi je te garderai Roméo bien au chaud.

Juliette: C’est bien ça qui me fait peur.

Siriac: Remarque, pour éviter ça, vous n’avez qu’à venir toutes les deux.

Cassandra, Eloïse et Juliette: Oh, ta gueule !

Roméo (singeant les filles): Oh, oui, ta gueule, Siriac !

Siriac: Oh, vous me faîtes tous chier !


(Un silence.)


Eloïse: Allez, à la vôtre !


(Ils trinquent tous.)


Juliette (à Cassandra): Alors, quoi de beau ?

Cassandra: Pas grand-chose. Si, le boulot me gonfle. Mais c’est pas nouveau.

Roméo: Et Siriac ? Il te gonfle pas ?

Siriac: Eh, mais, va chier !

Eloïse: Chut ! Chhhuuut ! Taisez-vous !

Juliette (à voix basse): Qu’est-ce qu’il y a ?


(Daphné et Flora entrent dans la salle de restaurant. Juliette et Roméo sont dos à l’entrée et ne peuvent les apercevoir.)


Eloïse (à voix basse): Vous retournez pas, mais devinez qui voilà ?

Roméo (à voix basse): Qui c’est ?

Cassandra (à voix basse): Tu parles de qui ? Les deux nanas, là-bas ?

Siriac (à voix haute): Ouah, putain, les bombes !

Eloïse (à voix basse): Oh, ta gueule !!!

Siriac (à voix basse): Mais, c’est qui ?


(Flora et Daphné se dirigent vers une petite table libre à l’autre bout de la salle.)


Flora (à Daphné, à voix basse): Tu as vu qui est là aussi ? Le monde est petit, hein ?

Daphné (à voix basse): Oui, c’est un véritable traquenard. Je suis désolée de t’avoir amenée là…

Flora: Mais non, au contraire, ça me donne une idée. Je crois que je vais pouvoir commencer à expérimenter mon plan…


(Elles vont s’asseoir.)


Eloïse: C’est bon, elles ne peuvent plus nous entendre, de là-bas.

Juliette (n’osant toujours pas se retourner): Mais alors, c’est qui ?

Siriac: Oui, c’est qui ces déesses ?

Eloïse (en désignant Roméo): Sa charmante collègue Flora…

Siriac: Putain, mais t’es vraiment un salaud ! Et l’autre, c’est qui ?

Eloïse: Sa soeur…

Siriac (à Roméo): C’était donc elles… Mon salaud !

Juliette (explosant): Je ne peux pas manger dans la même pièce que ces salopes !

Siriac (à Eloïse, dicrètement): Si même Juliette les trouve salopes, qu’est-ce que ça doit être…

Cassandra: Essayez de tenir Juliette, y en a une qui s’approche…


(Flora s’approche de la table de Roméo. Siriac la dévore des yeux tandis qu’elle passe à côté de la table, se dirigeant vers les toilettes.)


Siriac: Ouaaah, la bombe sexuelle !!!

Eloïse (à Cassandra): Surveille-le, ton mec, il bave presque.

Juliette: Regardez-là rouler du cul juste sous nos yeux ! Salope !

Siriac (à Roméo): Ils embauchent pas, chez toi ? Bosser avec des collègues comme elle, ce doit être le pied…

Eloïse (à Cassandra): Demande des glaçons pour les mettre dans son slip.

Cassandra: Oh, je ne fais même plus attention, tu sais.

Siriac: Et sa soeur est aussi bien ?

Roméo: Non, moins, quand même.

Juliette: Bon, on va pas parler de ces greluches toute la soirée !


(Flora sort des toilettes, et s’approche à nouveau de la table de Roméo, pour retourner s’asseoir à la sienne.)


Flora (en passant à côté de Roméo, avec un sourire provocateur et une voix charnelle): Salut, Roméo.


(Elle lui fait ostensiblement un clin d’oeil, puis regagne sa table. Juliette est cramoisie, et semble à demi congestionnée.)


Cassandra: Je voudrais pas être chiante, mais y a pas que mon mec qui bave…

Roméo (se reprenant): Je ne bave pas, je suis atterré.

Eloïse: Ben voyons !

Siriac: Oui, c’est ça. Moi aussi je suis atterré…

Eloïse: Reprends-toi, Juliette, ça y est, elle est partie.

Juliette: Je ne peux pas la voir, c’est plus fort que moi.

Roméo (à Juliette, doucement): T’inquiète pas, mon amour.

Juliette: Mais enfin, tu as vu comment elle t’allume ? Et elle a raison, Cassandra. Tu as vu comment vous bavez devant elle ? Comment veux-tu que je ne m’inquiète pas. Après ce que vous m’avez déjà fait…

Roméo: Je t’assure que tu n’as pas de souci à te faire. C’est toi que j’aime.


(Il embrasse Juliette.)


Siriac (à Juliette): Si je peux te remonter le moral, dis-toi que tu es quand même mieux qu’elle.

Eloïse: Ca c’est un remonté de moral !

Siriac (continuant): Oui, elle, elle a trop l’allure "bimbo". Toi, tu es plus raffinée, et plus jolie, aussi.


(Un silence.)


Siriac (poursuivant, comme pour lui-même): C’est vrai qu’elle a peut-être de plus gros seins que toi. Enfin, c’est même pas évident. T’as quand même une belle poitrine, toi. Et puis, tu me diras, les seins, ça ne fait pas tout.


(Tous regardent Siriac, consternés.)


Siriac (inarrêtable): En fait, elle a plutôt la dégaîne d’une actrice de X. Elle a une bouche à pipe, des gros seins, et un cul qui dit "viens". Tandis que toi, c’est plus la grande classe. Une beauté subtile et délicate.


(Un serveur s’approche de la table de Roméo.)


Serveur (avec l’accent chinois): Est-ce que je peux prendre vos commandes ?

Siriac (le regard dans le vague): En fait, c’est comme si on comparait une Lamborghini et une Bentley.

Serveur (à Siriac): Je vous demande pardon, honorable client ?

Cassandra (au serveur): Non, faîtes pas attention à lui.

Eloïse (au serveur): Euh… en fait, j’ai pas encore choisi, excusez-moi.

Serveur: Pas de problème, je vous laisse encore quelques instants.


(Le serveur s’éloigne.)


Roméo (à Siriac, avec un sourire): Et alors, Eloïse, ce serait une Fiat ?

Eloïse (à Roméo): Va te faire foutre !

Siriac: Non. Hmmm… Laisse-moi réfléchir…


(Un silence.)


Siriac: J’ai trouvé ! Une Porsche !

Eloïse: J’y connais rien en bagnole, moi. C’est bien ça, Porsche ?

Siriac: Disons que ça me plairait bien d’en avoir une…

Eloïse (avec un sourire): C’est mieux qu’une Bentley ?

Siriac: Rien à voir ! Incomparable. Deux concepts totalement différents.

Cassandra: Ben, et moi, alors ? Je serais quoi ?

Siriac: Hmmm… Toi, ma chérie, tu serais une magnifique Lotus.


(Un silence.)


Cassandra: C’est quoi, une Lotus ?

Siriac: Je te montrerai une photo, tout à l’heure.


(Un silence.)


Juliette (sévère): Dis-moi, Siriac, tu préférerais avoir une Bentley ou une Lamborghini ?

Roméo: Fais gaffe à ta réponse, mon gars !

Siriac: Franchement ?

Juliette: Oui, franchement.

Siriac: Je dirais que ce qui me plairait le plus serait une Bentley pour la semaine et une Lamborghini pour le week-end…


(Un silence. Juliette a une moue pas contente.)


Roméo (à Siriac): Eh, mais, t’es con ou quoi ?

Siriac: Pourquoi ?

Eloïse: Il est tellement con qu’il s’est rendu compte de rien.

Juliette (à Cassandra, désignant Siriac): Il est tout le temps comme ça ?

Cassandra (haussant les épaules avec un sourire): Oui.


(Un silence.)


Cassandra: Mais il a un bon fond…


(Le serveur revient. Il prend les commandes. (sans jeu de mots !))


Daphné (à Flora): Et c’est qui les autres ?

Flora: Je sais pas. Jamais vus.

Daphné: En tout cas, le mec n’arrête pas de te mater.

Flora: Oui, j’ai vu. Pourtant, ça a l’air d’être sa nana, à côté.

Daphné: Et Roméo ?

Flora: Lui aussi, quand je suis passée, il a bien répondu à mes regards. Et lui aussi, y a sa nana à côté. Et elle avait vraiment pas l’air contente de me voir. Je trouve ça génial !

Daphné: Tu es pas un peu sadique ?

Flora: Si. Beaucoup, même…


(Un silence.)


Daphné: Alors, c’est quoi ton plan ?

Flora: Eh bien, d’abord, c’est de voir si il a toujours envie de moi… Mais je crois que je viens déjà de me faire une petite idée sur la question.

Daphné: Et ensuite ?

Flora: Ensuite ? Aha ! Surprise…

Daphné: Ben, tu peux me le dire, quand même, je suis ta soeur.

Flora: Tu es sûre ? Je veux dire, tu vas sans doute me trouver vraiment très salope.

Daphné: Vas-y, je suis plus à ça près.

Flora: Bon alors, écoute…





Acte I, scène 4



vendredi, 10h35


(Un local à photocopieuses)


Roméo



(Roméo est debout devant un reprocopieur, cherchant apparemment à en comprendre le fonctionnement.)


Roméo: Oh, putain de machine ! J’y entrave vraiment que dalle !


(Il tapote plusieurs boutons d’un pavé numérique sur l’appareil.)


Roméo: Bordel !


(Il assène un grand coup de poing à la machine.)


Roméo: Oh, merde !


(Flora entre, habillée très court et très sexy.)


Flora: Salut, Roméo !

Roméo (sans se retourner): Ah, Flora, tu tombes bien…

Flora (d’une voix suave): Ah bon ? Je peux t’aider ?


(Roméo se retourne et aperçoit Flora qui rayonne de beauté dans sa tenue provocante. Elle s’approche très près de lui et lui fait une bise.)


Roméo: …euh…

Flora (sensuelle): Qu’y a-t-il, mon Roméo ?

Roméo: Euh… Je t’ai jamais vue habillée comme ça au boulot ?

Flora: Tu n’aimes pas ?


(Elle se déhanche et tourne sur elle-même, comme si elle défilait pour Roméo.)


Flora: Alors ? Je te plais ?


(Un silence. Roméo paraît troublé.)


Roméo (difficilement): Euh… Flora… J’ai un problème avec… le reprocopieur.


(Flora jette rapidement un coup d’œil à la machine, tandis que les yeux de Roméo s’égarent sur son corps.)


Flora (avec un sourire): Tu sais qu’il faut l’allumer avant qu’elle fasse ce que tu veux ?

Roméo (déconcerté): Qui ça ?

Flora (rigolant): Ben, la machine, voyons !

Roméo: Ah ?

Flora (avec un sourire): Bah oui, elle n’est même pas branchée… Regarde !


(Elle se penche en avant pour brancher la fiche du reprocopieur, mais sans fléchir les jambes et en exagérant tous ses gestes. Roméo ne peut décoller son regard de ses fesses, que l’on devine presque sous la jupe outrageusement remontée.)


Flora: Tu vois ?

Roméo (timidement): Oui… Très bien.


(En donnant l’air de chercher quelque chose, Flora secoue ostensiblement ses fesses en tous sens sous les yeux avides de Roméo. )


Flora: Oh… je trouve pas le trou.


(Un silence. Roméo bout.)


Roméo (à part): Putain ! Je ferais quand même bien un tour en Lamborghini, moi…

Flora: Ah ! Ca y est !


(Elle se redresse, se tourne face à Roméo, et le fixe d’un regard défiant. Celui-ci reste immobile, ne réagissant pas. Elle passe ses bras autour de son cou, de plus en plus provocante.)


Flora: S’il y a quelque chose d’autre que je peux faire pour toi, n’hésite pas…

Roméo (bloqué): Euh…


(Flora presse son corps contre celui de Roméo et approche son visage du sien. Il ne bouge toujours pas, apparemment en proie à un débat intérieur.)


Flora (charmeuse): Je ne te reconnais pas, Roméo.


(Leurs lèvres se frôlent.)


Flora (dans un murmure torride): N’y a-t-il vraiment rien que je puisse faire pour toi ?

Roméo (tentant de se convaincre lui-même): Euh… Flora… Arrête…

Flora (ardente): Moi, il y a quelque chose qui me plairait…


(Un silence.)


Roméo: C’est mal.

Flora: Oui, c’est très mal.


(Elle l’embrasse à pleine bouche. Il se laisse faire.)


Roméo: Ici ?

Flora: Oui. Ici et maintenant.

Roméo: Mais, on pourrait nous surprendre…

Flora: Ca ne t’excite pas ?


(Roméo n’a pas le temps de répondre, car Flora l’embrasse de nouveau. Elle plaque une main contre son pantalon et le masse doucement.)


Flora: Hmmm ! Ta queue parle pour toi…


(Roméo pousse la porte d’un geste, et, en embrassant Flora, arrache littéralement son chemisier et sa jupe.)