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Temps de lecture estimé : 15 mn
05/10/04
corrigé 30/05/21
Résumé:  Suite et fin de l'initiation de ma femme Nathalie aux plaisirs adultères.
Critères:  fh hh fhh jeunes extracon profélève vacances amour vengeance voir fmast cunnilingu sandwich init
Auteur : Restif  (L'homme qui aime les femmes)            Envoi mini-message

Série : Aux pieds de Cendrillon

Chapitre 07 / 07
Souvenirs de "Cendrillon", suite et fin

Résumé des épisodes précédents : Nathalie, ma très belle et chaste femme, de dix ans ma cadette (27 ans), enseignante, m’avoue pour la première fois son trouble pour un collègue, Christian, sensible à ses charmes. Loin de m’en formaliser, je prends plaisir à cet aveu, et j’amène ma femme à imaginer qu’en me faisant l’amour, c’est à Christian qu’elle se donne (épisode 1). Puis, je lui demande d’ « allumer » Christian le dernier jour de classe, ce qu’elle fait avec une délicieuse bonne volonté, et pour notre plus grande jouissance. Nous décidons d’inviter Christian à nous rejoindre pour nos vacances en Corse. (épisode 2). Troisième étape : Les premiers jours en Corse, qui précèdent l’arrivée de Christian, sont placés sous le signe d’un renouveau de notre érotisme conjugal : j’ai fait l’amour avec ma femme sous le regard d’un jeune voyeur de l’immeuble d’en face, et je l’ai, à son défendant, conduite à dévoiler par « acccident » sa nudité au regard de trois jeunes hommes avec qui nous sympathisons. (épisode 3) Puis, c’est l’arrivée de Christian, un très beau garçon à qui je propose un pacte : j’accepte son désir pour ma femme, mais c’est à moi de décider de leur carte du Tendre… Le premier soir, je n’offre à Christian que quelques fragments du corps de Nathalie, afin d’attiser son désir. (épisode 4). Dans l’avion qui la ramène en France, ma femme se souvient de l’épisode inattendu qui a suivi : à la plage à l’insu de tous (sauf de moi-même, à qui elle se confiera), c’est au jeune et délicat Sylvio (l’un des trois jeunes camarades rencontrés à l’épisode 3, encore puceau, qu’elle s’est en partie abandonnée (épisode 5). Mais de nouveau, Nathalie est prise de doute : n’est-elle pas en train de se perdre dans la débauche ? La nuit où elle décide de dormir seule, pour réfléchir, c’est moi qui, mettant un terme à des années d’hétérosexualité exclusive, succombe au charme androgyne de l’amant que je destine à ma femme (épisode 6). L’épisode qui suit raconte la fin de ces vacances corses décidément inattendues, vue par ma femme.



Cette journée de solitude m’avait fait le plus grand bien. Je m’étais en quelque sorte lavée l’esprit de tous les événements qui, en quelques jours, s’étaient entrechoqués et avaient bouleversé mon corps et ma vie. J’étais bien décidé à dire à Philippe que le jeu était terminé, que je voulais reprendre une vie normale, monogamique, en d’autres termes, même si le mot peut paraître désuet…

Comme nous sommes étranges, pourtant ! Que de contradictions. Les deux jours qui suivirent furent parmi les plus tristes de ma vie. Je n’eus rien à reprocher, ni à Philippe ni à Christian. Tous deux se montrèrent à la fois attentionnés, respectueux, compréhensifs. Avec une délicatesse exquise, Christian évitait toute situation équivoque, tournait les yeux quand je me déshabillais, fuyait tout risque de contact. J’aurais dû être comblée. Il n’en était rien. C’était même tout le contraire. Je ressentais quelque chose comme une tristesse morne, comme si un feu d’artifices s’était achevé trop tôt, avant le bouquet final en quelque sorte. Mon corps, quoi que j’aie pu ressentir un fugitif instant, avait été à la fête, l’érotisme avait fondu sur ma vie en quelques jours, et voilà que, tout à coup, et par ma seule décision, j’avais fait cesser ce festin de tous les sens, j’avais fait souffler un vent de froideur sur nos vacances. Qu’est-ce donc qui avait pu me passer par la tête, quelle idée de dire à Philippe de tout arrêter ! Et maintenant, j’étais trop fière pour revenir en arrière, je ne me voyais pas aller trouver mon mari d’un air penaud pour lui dire : « Ecoute, chéri, j’ai bien réfléchi. On reprend le jeu ! » Non, impossible, vraiment impossible.

Mais mon corps, lui, le réclamait. Trois nuits que je dormais seule dans mon matelas, à côté de deux hommes qui ne demandaient pourtant, il y a peu, qu’à me faire jouir et à jouer de toutes les cordes de mon corps. Je sentais monter en moi des effluves de désir que je n’avais plus le droit, ou que je ne me croyais plus le droit d’exprimer.

Nous n’allions même plus à la plage, forcément : à quoi bon s’exposer à la tentation dès lors qu’on me croyait vaccinée contre toutes les ardeurs masculines ? Nous avons passé ces deux jours à visiter des musées et à nous promener en ville, très sagement, trop sagement, mortellement sagement…

Une autre chose me contrariait, c’était peut-être encore plus dur que tout : j’avais l’impression que mon corps ne manquait ni à Philippe, ni à Christian. Au fond, ce qui m’a fait changer d’orientation, une fois de plus, n’est peut-être pas autre chose qu’une blessure d’amour-propre : rester chaste, pourquoi pas, mais l’idée que ni mon mari ni mon soupirant n’en souffrent m’humiliait terriblement. Je m’en ouvris à Philippe : un soir (ce devait être notre troisième ou quatrième nuits depuis l’arrivée de Christian) , je posai la tête sur l’épaule de mon mari, et lui soufflai : « De toutes façons, vous vous en fichez que je me soustraie à vous, je vois bien que je ne vous intéresse plus… ». Il n’en fallait pas plus pour réveiller la malice de mon époux…

« Christian ! se mit-il à crier, ma femme m’a dit qu’elle était épuisée et qu’en outre, elle était bien fâché que tu la négliges : elle a l’impression d’être méprisée. Ce serait chic de ta part de l’aider à se déshabiller… » Christian sourit d’un air entendu. Mais moi, je crus comprendre que la nuit serait longue. Je ne sais pas ce qui dominait en moi : la fatigue ou l’excitation… Mais ce que je sais, c’est que j’eus encore la force de fixer Christian droit dans les yeux, le défiant. Ces deux hommes me croyaient peut-être en leur pouvoir, mais c’est moi qui les tenais : je savais qu’ils étaient en quelque sorte aussi esclaves de mes charmes que je l’étais de leurs caprices, et cela me redonnait de l’énergie, de la confiance…

Christian s’agenouilla. Je lui tendis mon pied droit. Il ôta avec lenteur et précaution mon escarpin, passa sa main sous la plante de mon pied, encore un peu chaud et légèrement moite ; il le caressa, faisant circuler ses doigts dessus, dessous, massant légèrement, comme il l’avait si merveilleusement fait quelques jours plus tôt, chacun de mes petits orteils… Il porta alors son visage à mon pied, déposa sur le cou-de-pied un délicat baiser, puis sur le haut des orteils. Sans doute devait-il être sensible, à ce moment, à ce mélange d’odeur de chair, de cuir et de sueur de femme qui, pour certains hommes comme Philippe et lui, était si indescriptiblement érotique. Il ne s’en tint pas là, s’enhardissant, il se mit à me sucer, comme Philippe aimait le faire. Il saisit d’abord le pouce : il mit tant d’application et de passion dans sa succion, dans ses va-et-vient, dans ses jeux de langue que je commençai à être sincèrement émue. Fermant les yeux, oubliant tout le reste, je me concentrai sur cette curieuse, et pourtant si troublante sensation. Puis, je sentis, toujours les yeux fermés, qu’il avait abandonné mon pouce pour se consacrer à mes autres orteils, introduisant dans sa bouche un, puis deux, puis trois, puis mes quatre petits doigts, mordillant délicatement, croquant, léchant, passant sa langue dans le moindre des interstices. Machinalement, tout en fixant mon attention sur la moindre sensation qui, partant du pied, se répandait, par rayonnement, dans tout le corps (qui se plaindrait, après une journée de marche, d’un petit massage improvisé ?), j’avais ôté mon l’escarpin de mon pied gauche, qui subit, au bout de quelques minutes, le même traitement de faveur. J’étais juste pieds nus, le déshabillage était à peine entamé, et déjà je sentais dans mon ventre un mystérieux, un sourd appel.

Christian se releva, se retrouva face à moi, sourit de ce petit sourire timide et gêné qui me fait craquer. Il avait l’air de me remercier, tout en s’excusant, c’était charmant. Il n’en poursuivit pas moins son travail, la noble mission que lui avait confiée mon mari : aider une pauvre femme épuisée à se dévêtir… Je le vis donc, avec application, défaire un à un les boutons de mon corsage, ce corsage sous lequel mes seins, libres et arrogants, ne demandaient qu’à jaillir. Philippe me dit toujours que quand mes seins, lourds et fermes, se dévoilent, l’envie lui prend de rendre grâce à la générosité de la Création, qu’ils sont le comble de ma féminité, puisqu’ils évoquent à la fois la mère nourricière et la Venus erotica, le réconfort des enfants et le désir des hommes… Est-ce cela que ressentit Christian quand ma poitrine, de mon corsage, tendit vers lui ses pointes insolentes ? Je sais bien qu’il m’avait vue seins nus à la plage, mais il sembla, dans ces circonstances si nouvelles, les voir pour la première fois…

Tout en m’aidant à m’ôter complètement mon corsage, il me caressa les bras et rapprocha son visage de mes seins. Torse nu, pied nus, je m’offrais à ses baisers ; mais lorsqu’il plaqua ses lèvres sur mon mamelon, la voix de Philippe sonna comme un rappel à l’ordre amusé : « Eh, Christian, il me semble que tu vas un peu au-delà de mon invitation… Je t’ai demandé de la déshabiller. Le reste suivra, mais en temps voulu… »

Ce fut dur, pour Christian comme pour moi, de s’arracher à ce doux contact, mais n’avions-nous pas décidé de jouer le jeu jusqu’au bout ? Christian se remit donc au «travail» et, passant ses mains dans mon dos, dégrafa ma jupette, qui tomba à mes pieds. D’instinct, je mis mes deux mains devant ma culotte, on ne peut plus transparente, mais je m’aperçus aussitôt combien c’était ridicule. Christian regarda Philippe. Mon mari, aussitôt, un sourire au coin des lèvres, passa dans mon dos. Il colla son pantalon contre mes fesses que la culotte, indécemment échancrée, découvrait presque entièrement. Je sentis contre mes fesses, sous son pantalon de toile légère, la dureté de sa queue et je ne pouvais m’empêcher de faire pression sur sa braguette avec mon petit cul (oh, comme j’aime, dans l’intimité de ma pensée, dire, ce mot que, si souvent, je m’interdis par pudeur devant mon mari… encore ma bonne éducation… mais maintenant, oui, je peux me le dire : mon cul, mon petit cul, mon cul qui te rend fou, chéri, qui te rend fou…, comme c’était bon de sentir ta queue, chérie, tendue contre mon petit cul d’amour…).

Mon mari derrière, mon futur amant devant, je n’y tenais plus. Ma petite culotte était déjà trempée, je sentais à travers le mince tissu l’humidité sur mes doigts. Et Philippe qui, de derrière, de plus en plus collé contre moi, me saisit les deux bras et me força, doucement mais fermement, à dégager mes mains de devant mon slip. Impossible maintenant que Christian ne voie pas mon minou, ma petite chatte toute rasée derrière le tissu transparent, impossible que l’humidité de ma culotte, que la flaque de désir que j’avais répandue lui échappe. Qu’allait-il dire, qu’allait-il penser ?


Il faut que j’arrête, que j’arrête de repenser à cette scène ; je ressens encore les vibrations de ce désir qui m’a saisie alors. Et ce voyage qui dure une éternité, alors que je n’ai qu’une envie : que Philippe à côté de moi, se réveille et soulage cette tension qui me traverse à nouveau tout le corps, si intense qu’elle en est presque désagréable.


Mais reprenons, reprenons-nous aussi, continuons la projection privée. Philippe, donc, mon mari, la bouche en cœur, collé contre mes fesses, permet à Christian ce que je voulais lui interdire. Saisissant les deux bords externes de ma culotte, mon respectable collègue fait, avec une lenteur perverse, descendre le tissu le long de mes hanches, laissant peu à peu apparaître le terme attendu de la cérémonie, l’obscur objet du désir, le fruit défendu, l’abricot dénudé, mon sexe de femme humide, ruisselant, lisse, frais, offert… Une chatte si nue, si imberbe qu’on l’eût dite impubère, le bouton rose de mon clitoris presque entièrement dévoilé. Ce sexe, à quelques centimètres du visage de mon collègue, ce sexe exposé, humide, obscène presque, et qui semblait crier : « prends-moi, lèche-moi, apaise-moi ! » Mais toute cette scène était muette ; Christian, fascinée par l’étrange beauté du spectacle, se rapprocha encore, il se trouva à deux ou trois centimètres de mon mont-de-vénus, dont il devait, à cette distance, sentir toutes les émanations, toutes les senteurs animales et capiteuses.

Il n’osa pourtant pas aller plus loin, à mon grand dépit, moi qui n’espérais plus, à ce moment, que le contact de sa langue sur ma vulve. En se redressant, il passa toutefois discrètement les doigts de sa main gauche sur les parois inondées de mon minou, caresse furtive qui eut pour effet de m’électriser littéralement.

Christian, debout, habillé, face à moi, nue, offerte ; et mon mari derrière moi qui collait sa queue et son torse contre mon derrière et qui se mettait à me caresser les seins. Je collai mon corps nu, provocant, insolent, contre le corps de Christian, prise en sandwich entre ces deux désirs d’homme. Je passai mes bras dans le dos de mon collègue, pour le forcer à me serrer, à sentir combien j’étais belle, appétissante, irrésistible. Je sentais sa queue tendue à rompre sous son pantalon, et j’accentuai sadiquement la pression de ma nudité sur son bas-ventre ; il tremblait, je le sentis presque défaillir. Oh, comment avais-je pu croire que je pouvais me passer de cela ?

C’est alors que survint l’inattendu, l’inouï. Philippe quitta sa position, désireux sans doute de pousser le jeu, ou la cruauté, un peu plus loin. Il passa cette fois derrière Christian, et ne craignit pas d’interposer, au niveau du ventre sa main entre mon corps et celui de mon collègue, mais pour, à ma grande stupeur, poser carrément ses deux mains contre la braguette de Christian. « Waouh, dit-il, d’un air approbateur, c’est que tu lui fais de l’effet à ton cher copain… Sa queue me semble bien à l’étroit ! » Christian ne protesta pas ! Considérait-il que cette tolérance était le tribut à payer à mon mari pour le pacte que nous avions scellé ? Était-il sincèrement troublé par le contact de son sexe avec une main d’homme ? Mais le comportement de Philippe me stupéfiait : mon mari avait-il des pulsions homosexuelles ? Rien, non rien ne me l’avait jamais laissé supposer ! Je fus assaillie de doute : qu’est-ce que faisaient mon mari, depuis trois nuits, avec Christian, puisque j’avais eu la légèreté de les laisser dormir ensemble ? Je n’osais pousser plus loin mon imagination mais ce que je voyais se passait de commentaire. Philippe, délicatement, ouvrit le bouton du pantalon de Christian, ouvrit la braguette… et je vis la queue de Christian, dressée, gonflée, rouge, dans les mains caressantes de mon mari. Lentement, voluptueusement, il faisait coulisser le sexe de notre hôte dans ses mains que je sais expertes, et Christian se laissait faire, dans une attitude féminine de passivité et d’abandon. Et Philippe de faire circuler ses mains sur le torse imberbe de l’éphèbe, et même, oh, je n’osai y croire, poser ses lèvres sur les siennes.

Je le regardai d’un air bêtement interrogateur. « Eh bien, me dit-il, ça te choque ? Moi aussi. Mais ton soupirant est décidément irrésistible. Cela fait trois jours et trois nuits que tu as déserté le champ de bataille, Nathalie, alors nous nous sommes occupés… Mais…



Et je sentis sa langue venir titiller, lécher, sa bouche mordiller mon clitoris, le presser, relâcher la pression, lécher à nouveau, puis s’interrompre pour s’immiscer profondément dans ma vulve qui coulait, coulait comme une fontaine ardente. Il fit pire, pire, quand, livrant l’ultime assaut à mon intimité, enfonçant au plus loin sa langue dans mon sexe trempé pour en saisir les sucs les plus secrets, il joignit à cette douce pénétration une effraction plus audacieuse encore, passant sa main entre mes fesses, écartant mes fesses, et introduisant un doigt dans mon anus. Cette double pénétration me fit défaillir, je me mis à crier, vaincue, immolée, tout entière à l’incroyable volupté de la caresse anale et de la pression amoureuse du visage et de la langue de Christian sur mon bouton d’amour…

Nous nous sommes effondrés tous les trois en même temps, Christian n’avait pas pu résister à mon cri de jouissance et avait répandu sa semence à longs jets sur le sol… Philippe, lui, attendit que je sois allongée sur le sol pour jouir sur mes seins… Il y eut un long moment de silence. Au bout de quelques minutes, je partis me doucher, laissant mes deux hommes échanger des regards complices et satisfaits… Moi, après cette extase, je ne pensais plus qu’à aller cacher ma confusion et ma colère.


Oui, ma confusion. Cela peut sembler curieux, mais le sentiment de fatigue que j’avais éprouvé au début de la soirée se doublait à présent d’un malaise plus profond. Qu’est-ce qui m’arrivait ?

Quelques minutes après ma douche, je me suis arrangée pour être seul avec Philippe, et j’ai déversé ce que j’avais sur le cœur : « Philippe, excuse-moi, mais je ne me sens pas bien… Il faut que je sorte… Ce que j’ai vu ce soir, je n’arrive pas, ou pas encore à m’y habituer. Savoir que tu as… que tu as… couché avec Christian… tu comprends… C’est un peu trop en quelques jours.



Ces derniers mots avaient été prononcés presque méchamment.

Philippe se tut.

Je lui tournai le dos, sans même l’embrasser… Christian était dans la salle de bains. Je ne pris pas la peine de lui dire au revoir. Je sortis. Je savais ce que j’avais envie de faire et ce que, pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment le droit de faire.


*

J’avais pris le numéro de téléphone de Sylvio. Ses deux amis et lui n’habitaient pas loin. Je savais où je m’engageais en les demandant de m’héberger pour la nuit parce que « je m’étais un peu disputée avec mon mari » (c’est ce que leur dis au téléphone, la voix pleine de larmes). J’étais dans un état second ; si en chemin, j’avais croisé n’importe qui, je me serais prostituée. J’avais une revanche à prendre.

Pourtant, arrivée devant la porte de leur appartement – il était plus de minuit ! –, je faillis rebrousser chemin. Qu’étais-je en train de faire ? J’allais repartir, quand Silvio ouvrit. Son doux sourire d’adolescent me fit fondre, m’ôta mes derniers doutes… Je me blottis dans ses bras. Aussitôt, ses deux autres accoururent, Jean-Pierre, le grand Corse, et Thomas, avec ses allures d’intellectuel aux cheveux roux… Ils étaient tous les trois si différents, mais beaux, chacun à leur manière. Ils firent un cercle autour de moi… Cela me réconforta, et davantage encore.

« C’est… vous êtes vraiment gentils… Je suis vraiment confuse d’arriver en pleine nuit, dans des conditions pareilles…



Les trois garçons se retirèrent, mais Sylvio me jeta, en partant, un regard où je pus lire tout ce que j’avais envie de lire. Il avait encore en lui la saveur de notre étreinte sur la plage : en avait-il parlé à ses amis ?

Leur appartement était un deux-pièces. Ils m’avaient laissée la chambre et étaient allés dormir dans le salon.

Dormir ? Non. Je les écoutais : ils n’arrêtaient pas de causer… Et moi, bête que j’étais, je n’avais pas même emporté une chemise de nuit et me voilà à gamberger toute seule dans ma chambre, nue, presque déçue : qu’avais-je imaginée ? Allaient-ils se jeter sur moi pour me violer ? Pouvaient-ils imaginer que ce fût mon désir ? Mais je n’avais pas envie de dormir, non, pas du tout. Je m’allongeai sur le lit, restant à l’extérieur du drap, heureuse d’être nue et de sentir le contact du drap frais sur son dos et mes fesses. Bouleversée de savoir qu’à quelques pas de là, trois jeunes mâles discutaient et peut-être fantasmaient sur moi. Quelle situation absurde !

J’avais envie d’eux. Pas de Sylvio, pas de Jean-Pierre, pas de Thomas, non : de tous les trois. Je les imaginais, ouvrant la porte, me trouvant là, en pleine lumière, nue, n’attendant qu’eux… A cette seule pensée, mes mains, d’elles-mêmes, se posèrent sur mon sexe déjà humide. Depuis que je m’étais épilée, j’avais l’impression que toutes mes sensations étaient démesurément amplifiées, à peine avais-je effleuré mon clitoris que je sentis comme une décharge électrique…

Ils continuaient à palabrer. Oh, qu’attendaient-ils ? N’avaient-ils pas compris ? Ne voyaient-ils pas ma lumière allumée ? Ne comprenaient-ils pas l’invitation ?

Et mes mains, mes deux mains entre mes jambes, continuaient leur œuvre… Je m’aperçus soudain dans le miroir et je me souris. Comme je me sentais belle, à nouveau, comme mon corps, tout à coup, resplendissait ! J’atteignis tout à coup une étrange certitude. Ils allaient comprendre, ils allaient venir, ils allaient entrer, je m’offrirais à eux, je m’immolerais à leur jeunesse et à leur ardeur et demain, je rejoindrai Philippe, celui que je n’avais jamais cessé d’aimer ; je le rejoindrai, je le comprendrai, réconciliée avec lui, réconciliée avec moi-même. Et que Christian aille au diable !


Un quart d’heure plus tard, j’entendis frapper à la porte :

« Entrez », dis-je, dans un murmure…


FIN