13- Une femme de tête
« … Samedi prochain, ce serait génial si nous pouvions passer l’après-midi ensemble.
Et pourquoi pas la journée entière mais je ne te promets rien. Le samedi matin, il y a souvent des coups de bourre et je suis en général de corvée.
Le plus simple c’est que je passe te chercher quand je serai prête, si ça te convient… »
De son côté, le retour au bercail s’était plutôt mal passé. Ses parents l’avaient vraiment incendiée, presque frappée. Majeure, certes, elle l’était, mais ils la jugeaient totalement irresponsable, totalement immature, totalement ’conne’ en somme. Et qu’elle passe ainsi une nuit dehors était totalement inconcevable et totalement proscrit.
Ils avaient cherché à en savoir plus, ils l’avaient tannée, cuisinée, assaillie des questions les plus diverses. Et, devant son silence effronté, ils avaient proféré toutes les menaces.
Et le pire c’est que cet enfoiré de Philippe exultait.
- — Elle est amoureuse, je ne sais pas de qui mais elle est amoureuse. Vous vous rendez compte : a-mou-reu-se. Sa copine me l’a confirmé… Pfff amoureuse Je me demande bien de qui ! Il doit bien se foutre de sa gueule ce type là.
- — T’étais avec qui, hein t’étais avec qui ? Et t’as fait quoi au juste ? Tu peux nous expliquer ?
Mais il fallait beaucoup plus que trois débiles décérébrés pour déstabiliser mon ange. Leurs conneries, elle s’en foutait, royalement. Même face à l’inquisition, elle n’aurait pas parlé.
- — Au fait, samedi après-midi je sors.
- — C’est ce qu’on va voir. Certainement pas.
- — Mais c’est déjà tout vu. Je sors, un point c’est tout. Et puis, si vous n’êtes pas contents, si ça vous pose vraiment un problème, j’irai peut-être tout droit chez les flics pour expliquer comment vous vous y êtes pris pour extorquer l’argent de ma grand-mère. Et j’ai toutes les preuves à l’appui, alors, please, arrêtez de me gonfler !
- — Tu déraisonnes ! Ma fille déraisonne !
- — Chiche, comme tu veux maman, puisque je déraisonne, les flics, ils ne vont pas me croire, donc aucun risque pour toi.
- — André, mais dit quelque chose !
- — André ceci, André cela, moi je vais te dire quelque chose ma petite maman : Tu vas me laisser vivre ma vie tranquillement, comme je l’entends, je suis au moins aussi responsable que ce grand connard (en désignant Philippe). Et moi, en contrepartie, je fermerai les yeux sur vos petites magouilles et tout le monde sera content. La seule chose que je demande c’est que vous laissiez à grand-mère de quoi vivre décemment. Tu vois, je ne demande même rien pour moi. Je suis pourtant habituée à bosser comme une chienne pour vous aider, pour vous faire plaisir, pour vous être agréable, mais ça c’est vraiment cadeau et je continuerai de bonne grâce à vous aider parce que je suis bonne poire. Par contre, sur le fait que je sois ou non amoureuse, ça c’est mon problème, ça ne vous regarde pas, mon cul c’est mon cul, j’en fais ce que je veux.
- — Je te prierai de parler sur un autre ton à ta mère.
- — Pauvre petit papa, mais ma mère elle te mène complètement par le bout du nez.
Philippe choisit ce moment pour éclater d’un rire grotesque :
- — Moi je suis mort de rire ! Elle est complètement « out » cette conne, elle marche à côté de ses pompes. Vous connaissez des mecs qui auraient envie d’elle avec la tête qu’elle a ? Vous l’avez vue sa tronche ? Il faudrait vraiment qu’elle paye cher pour qu’un mec s’intéresse à son cul. Ou alors un monstre de son espèce !
- — Allons Philippe, inutile d’en rajouter… Et toi Annick, puisque tu veux faire ton arrogante, et bien fais ton arrogante, mais tu es bien ingrate après tout ce ton père et moi nous avons fait pour toi.
- — Pardon ? Répète un peu ça. Tu n’as jamais l’impression de dire des contre-vérités. Tu ne manques pas d’air. Vous avez fait quoi ? L’année dernière vous avez préféré partir quinze jours aux Maldives plutôt que de me payer une toute petite intervention de chirurgie esthétique. Effectivement vous avez fait plein de choses pour moi !
- — Mais…
- — Mais rien du tout et réfléchis un peu plus. Tu vas aller tracer deux belles petites colonnes sur ton paper-board : D’un côté ce que tu m’as donné, de l’autre ce que je te donne, moi. Et si tu fais ça avec un minimum d’honnêteté, peut-être comprendras-tu… Mais encore une fois je ne te blâme pas, je ne te fais aucun reproche. La seule chose que je dis c’est que, pour une fois que ta fille demande un petit quelque chose et que ce petit quelque chose pourrait la rendre un petit peu heureuse, et bien il faut peut-être que tu mettes un peu d’eau dans ton vin et que tu fasses un tout petit effort.
- — Mais on ne sait même pas où tu vas ni avec qui tu vas.
- — Et quand je me réfugiais dans la cabane du jardin pour pleurer tout mon saoul pendant des heures et des heures, tu savais où j’étais et avec qui j’étais ? J’étais avec mon désespoir et l’envie d’en finir mais ça n’avait pas l’air de beaucoup t’émouvoir. Et quand tu me croisais et que j’avais les yeux rouges de trop avoir pleuré, tu me demandais pourquoi j’avais pleuré ? Non, parce que tu le savais, tu savais bien pourquoi. Je me demande si tu ne préfères pas au fond de toi-même que je sois malheureuse. Je suis ta « pauvre fille », tu es « désolée pour moi », ce n’est pas ça l’amour d’une mère. Tu n’assumes pas ce que je suis, alors laisse-moi au moins la chance de m’assumer par moi-même.
- — Je…
- — Je, rien du tout. Et puis d’abord je suis avec un charmant garçon, gentil tout plein, du style de ceux qui peuvent vous plaire et vous n’avez aucune crainte à avoir de ce côté là. Il est parfait ce gars-là. Même trop parfait pour vous, vous pourriez me l’abîmer.
- — Mais… euh… vous faites quoi… et toi tu…
- — Oui je baise et non je ne prends pas la pilule si c’est ça que tu veux savoir, en tout cas pas encore. Si ma petite maman avait seulement daigné m’accompagner une seule fois chez un toubib, je n’en serais peut-être pas là. Mais non, il faut toujours que je me démerde toute seule et c’est vrai que dans certaines circonstances j’ai un peu plus de mal. Mais ne t’inquiète pas, tu n’es pas prête d’avoir des petits-enfants, en tout cas pas avec moi.
- — Et ce garçon on le connaît ?
Annick eut le malheur d’hésiter ne serait-ce qu’un dixième de seconde mais cela suffit pour qu’elle s’aperçoive qu’elle venait de se trahir. Elle essaya tant bien que mal de rattraper le coup mais sans parvenir à garder sa crédibilité.
Ainsi ils me connaissaient ! Pour eux ça restreignait passablement le champ de leurs investigations.
- — Peut-être un pote à moi, hasarda Philippe
- — Ça va pas la tête, t’as vu leur niveau mental ?
- — Et le tien, tu l’as vu ton niveau, pauvre débile.
Sur ce, elle s’en fut en répétant haut et fort :
- — En tout cas, vous êtes prévenus, samedi je sors !
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- — Allo, mon amour
- — Oui
- — Je suis prête, j’arrive
- — D’accord, tu sonnes, je viendrai t’ouvrir, nous sommes encore à table.
- — Mais… Tu veux que je monte ? Je pensais plutôt t’attendre devant chez toi.
- — Ben, comme ça tu connaîtras mes parents.
- — … Réfléchis bien, tu en es sûr, tu sais ce que tu fais ?
- — Pas de problème
- — Ouaouh, alors là je suis sur le cul. Mais moi, je ne suis pas prête, moi, faudrait peut-être que je m’habille mieux que ça et que j’amène quelque chose, des fleurs, un gâteau.
- — Tu déconnes, non, tu viens comme ça, et tout de suite.
Cette idée folle me trottait dans la tête depuis quelques heures. Il faudrait bien de toute façon qu’ils la rencontrent un jour et qu’ils la voient ! J’en avais mal au ventre.
Dring, dring… J’ai failli renoncer.
Annick était toute tremblotante.
- — J’ai vraiment un de ces tracs.
Je l’ai prise dans mes bras et l’ai embrassée avec passion.
- — Allez bébé, t’es ok, on y va ?
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- — Maman, papa, je vous présente Annick
Passé le court instant d’incrédulité pendant lequel elle s’est demandé si c’était du lard ou du cochon, ma mère est devenue livide.
- — Et voici ma sœur Sandra (Elle aussi était pâle comme un linge)
- — Bonjour madame, bonjour monsieur, mademoiselle… (et comme tout le monde restait enfermé dans un profond mutisme, elle inséra une pointe d’humour)… Je ne vous coupe pas l’appétit au moins ?
Elle m’entraîna jusqu’à la table et, sans aucune gêne apparente, elle s’assit tranquillement sur mes genoux en passant un bras autour de mon cou.
- — Ecoutez, je vais vous mettre tout de suite à l’aise. Je ne suis pas vraiment belle et je ne suis sans doute pas la jeune fille que vous imaginiez comme belle fille. Mais, comme il se trouve que j’aime votre fils et que je crois que, malgré tout, il m’aime quand même un peu, et bien j’aimerais qu’on fasse ami-ami. Je ne suis pas si méchante que ça, vous verrez.
Ma mère avait les joues roses, c’était bien la première fois que je voyais ma mère rougir devant quelqu’un. Mon père souriait bêtement et ma sœur regardait ses pieds. Quelle famille !
- — Vous voulez un peu de… gâteau ? Ou un café, je vais faire un bon café. (C’est ça, la fuite, la fuite !)
- — Oui, je veux bien un café, s’il vous plait. (puis, se retournant vers ma sœurette). J’te connais toi, je t’ai déjà vue, tu es au Lycée Louis Létrange. Vous êtes tous venus l’année dernière pour l’expo contre la vivisection. Vos affiches étaient vraiment top géniales.
Maline la guêpe, elle avait dû lire dans mon journal que ma frangine était à l’époque une fervente admiratrice de Brigitte Bardot et de sa croisière contre la maltraitance des animaux. Et le pire c’est qu’elle venait de se faire une copine.
- — Ah oui, exact, je me souviens de toi.
- — Mais tu ne pensais pas que tu me verrais un jour comme ça sur les genoux de ton frère.
- — Euh non.
- — Pas grave. Et vous monsieur, il paraît que vous êtes représentant et que vous voyagez beaucoup.
Mince alors, aucun détail ne lui avait échappé !
- — Beaucoup trop oui.
- — Ça doit être agréable de voyager comme ça, sauf que vous ne voyez pas beaucoup vos enfants.
- — Je suis là le week-end.
- — En général papa, en général (ma frangine avait toujours le chic pour remuer le couteau dans la plaie)
- — Oh, chérie, tu exagères, presque tous les week-ends quand même. (Mais nous savions pourtant tous les trois qu’un week-end sur deux était consacré à sa maîtresse, même ma mère le savait mais elle n’avait guère le choix, il fallait bien qu’elle s’en satisfasse, c’était ça ou le divorce).
- — Et, sans indiscrétion, vous démarchez quoi ?
- — Le vin, les spiritueux, l’épicerie fine.
- — Faudra que je vous présence ma mère, elle ne jure que par les produits de chez Fauchon.
- — Et que font-ils quoi vos parents ?
- — Rien que m’embêter ! Mais non, je plaisante. Non, plus sérieusement, ils gèrent une petite entreprise de produits publicitaires.
- — Et ça marche ?
- — Disons que ça vivote.
- — Et Annick fait un BTS de commerce, ai-je cru la peine d’ajouter.
- — Très bien, très bien…
L’atmosphère s’était vraiment détendue entre nous quatre. Elle était franche et conviviale, à tel point que ma mère, lorsqu’elle revint avec son café, eut l’impression d’avoir raté quelque chose, surtout quand son mari lui avoua :
- — Annick est charmante, elle a vraiment beaucoup de conversation. Il y a tant de jeunes qui n’ont rien à dire, moi ça me désole un peu.
« Annick est charmante » : Et bien il n’y allait pas par quatre chemins le pater. Il voulait me la piquer ou quoi. Ceci dit, comment le contredire, Annick était effectivement tout ce qu’il y a de plus charmante.
- — Vous connaissez déjà la maison je pense (Ah, nous y voilà !)
- — Oh non madame, c’est la première fois que je viens ici.
- — Mais, je pensais…
Et comme Annick était vive comme l’éclair :
- — Ah oui, je vois, vous dites ça à cause des petites culottes… Mais non je vous assure, je n’étais jamais venue ici avant aujourd’hui. (Puis, se retournant vers moi) Tu avais fait croire à ta mère que j’étais venue ici ?
- — Non, je n’avais rien dit moi.
- — Disons qu’il avait entretenu un certain mystère, rétorqua ma mère.
- — Quel vilain garnement ! Dit Annick avec malice. L’explication est ailleurs, c’est vraiment la première fois que je mets les pieds chez vous. Les petites culottes, c’était un petit cadeau… mais très personnalisé. Vous voyez ce que je veux dire ?
Je suis sûr qu’elle voyait très bien, d’ailleurs elle rougissait encore. Je crois qu’Annick aurait pu faire n’importe quoi avec ma mère. Pourtant d’habitude celle-ci ne s’en laissait guère conter.
- — Bon, mon amour, je crois qu’on va y aller. J’ai vraiment été enchantée de faire votre connaissance… Et puis, si ce soir votre fiston ne rentre pas et bien, pas de panique, c’est qu’il est avec moi. Et je vous promets que je veille bien sur lui et qu’il ne fait pas de bêtises. D’ailleurs il n’a pas intérêt à en faire.
Toutes choses qui peuvent rassurer une mère par trop inquiète.
Petit passage dans ma chambre et nous nous envolions vers d’autres cieux, laissant derrière nous ma famille qui avait probablement désormais un « très » gros sujet de conversation.
14- Blair Wich Revival
- — Je suis venue en mobylette.
- — En mobylette ?
- — Ben voui, en mobylette !
- — Je ne savais pas que t’avais une mobylette.
- — Moi non plus, mais c’est celle de Mathilde, elle me l’a prêtée pour la journée. Tu prends la tienne et tu me suis ?
- — Et on va où ?
- — Assez loin, tu verras. Tu as de l’essence au moins.
- — Plein le réservoir.
- — Ça devrait suffire mais j’ai des bidons dans les sacoches au cas où.
Putain, quelle organisation !
Et nous voici partis sur une petite route de campagne, direction plein sud à travers les marécages. Cela faisait bien 5 ans que je n’étais pas venu dans ce coin là.
Sur cette route déserte nous zigzaguions comme des petits fous, nous amusant à nous dépasser. Nous étions vraiment comme des mômes.
Plus loin nous avons traversé une forêt en prenant des chemins à peine carrossables. Et plus nous avancions et plus la végétation se faisait dense. La forêt semblait se refermer sur notre passage. Nous avons finalement dû abandonner les mobylettes, la sente étant impraticable.
- — Mais où allons-nous ? On va se perdre, t’es sure que c’est par là ?
- — Arrête de pleurer ta mère et fais-moi confiance. Regarde dans le sac à dos, j’ai amené des bottes, il vaudrait mieux les mettre.
- — 42 ! Et en plus c’est ma taille, t’es vraiment trop toi. Et t’as trouvé ça où ?
- — Un coup de bol, c’était celles de l’ancien jardinier… Un petit bisou pour la route et on y va. Tu peux prendre le sac à dos, s’il te plait.
- — Une pelle, un piolet, une carte, une bouteille d’eau et un briquet : Nous voilà transformé en « Indiana Jones » des temps modernes.
- — Alors il vient ce bisou ?
En fait de bisou, nos bouches se sont soudées, nos langues se sont cherchées, nos salives se sont mélangées, j’avais tellement envie d’elle. J’ai dégrafé son jean, glissé la main dans sa culotte, dans son buisson luxuriant. L’envie était très forte de la violer sur place. Sa chatte poilue était le fruit de tous mes fantasmes. J’en rêvais la nuit de cette grosse touffe bien noire !
Et elle était trempée comme à chaque fois que je risquais la main entre ses cuisses, elle dégoulinait d’envie.
Comme je lâchais sa bouche :
- — Ohhh, mon amour, arrête, sois sage.
- — J’ai trop envie de ta chatte.
Je me suis laissé tombé à genoux devant elle :
- — Hummm, comme tu sens bon, laisse-moi te sentir, laisse-moi te lécher, laisse-moi te brouter.
Elle disait « Non, sois raisonnable. » mais d’un « non » qui signifiait « oui, vas-y, dépêche-toi, bouffe-moi, j’ai la chatte en feu ». J’ai écarté ses chairs et j’ai glissé la langue dans son fruit juteux. Elle a écarté légèrement les cuisses.
- — Humm chérie, ta chatte poilue me fait fantasmer depuis des jours. Je me suis branlé des soirées entières en pensant à ta forêt intime et en imaginant ton odeur poivrée.
J’ai sucé son gros bouton, il était dur et turgescent, avant de replonger plus avant dans son antre et d’aspirer bruyamment son jus. Quelques minutes sous le léchage méticuleux de ma langue frivole et je la sentais se raidir de plaisir, tétanisée par la jouissance.
Elle me retint par la tête pour ne pas basculer en arrière, le temps de reprendre ses esprits. Levant les yeux, je vis les siens vitreux, perdus dans le brouillard…
- — Hum, t’es fou, tu m’as mise dans tous mes états. J’aime ça que tu me bouffes comme ça, j’adore ça. Ces temps-ci je me suis masturbée souvent en te revoyant en train de regarder ma chatte. J’étais tellement complexée auparavant. Tu m’as libérée depuis que je t’ai vu me regarder avec appétit. Je n’ai plus honte de mes poils, en tout cas pas de ceux là.
Je l’ai prise dans mes bras et l’ai embrassée passionnément.
- — J’adore tes poils, tous tes poils. Ne change rien, tu m’excites énormément.
- — Pourtant, dans ton journal, tu disais être surtout très attiré par les chattes rasées.
- — L’un n’empêche pas l’autre. Et, avant de te connaître, je ne rendais peut-être pas compte à quel point une chatte très poilue peut être excitante. D’ailleurs pas uniquement une chatte, ton cul poilu est également l’objet de mes désirs.
- — Oh ! Cochon !
- — Je connais pourtant une nana qui dans son journal rêve sans arrêt de sodomie. Et qui va même jusqu’à mouiller ses doigts et à les enfoncer dans son petit trou pour voir « comment ça fait ».
- — Si tu veux aller par là, il y a aussi des mecs qui s’enfoncent des concombres dans le cul.
Je me suis mis à rougir, honteux.
- — Mais t’inquiète, c’est normal, tous les plaisirs sont bons à prendre !
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Annick ouvrait la marche, volontaire et décidée pour se frayer un chemin dans ces obscurs sous-bois. Nous étions vraiment seuls au monde et éloignés de tout. Par moment des animaux bruissaient dans les feuilles : Des serpents ou des rongeurs. Mais au fur et à mesure que nous avancions les bruits se faisaient plus rares.
Annick s’arrêta et se retourna lentement vers moi :
- — Shutttt, tu ne les entends pas
- — Entendre quoi ?
- — Parle doucement, ce sont les démons de la forêt. Et moi je suis Vitipéra la sorcière et je vais t’initier à mes rites sabbatiques. Il paraît que si nous faisons l’amour dans ce coin isolé, le sperme répandu réveillera les êtres démoniaques et que nous pourrons alors exaucer tous nos vœux… Arrache-moi mes vêtements, viole-moi comme une bête, je suis possédée par le désir, prête à me laisser enfanter par un bouc.
Elle était fiévreuse, presque en transe :
- — Baise-moi contre un arbre. Je veux ta bite, je veux tes couilles, je veux ton dard, je veux que tu me transperces, je veux sentir ton bâton brûlant entre mes cuisses. Je suis en chaleur, je veux une saillie. Tu es mon taureau, je suis ta génisse, monte-moi, remplis-moi !
Et ce faisant, nous étions en train de nous dévêtir mutuellement, dans la fièvre mais avec des mains quelque peu malhabiles. Et lorsque nous fûmes entièrement nus tous les deux, dans la pénombre du sous-bois, elle se retourna et se pencha vers un arbre en présentant ses fesses :
- — Baise-moi comme une satanique. Je veux sentir l’incandescence de ton vit, je veux que tu me laboures. Je veux que tu m’ensemences.
Elle réclamait son dû et rêvait de rapports « contre nature ». Moi aussi je connaissais parfaitement ses classiques et son journal comme ma poche. La sodomie était aussi un de ses fantasmes préférés, peut-être le plus fréquent de ses fantasmes.
Mais pour le moment nous n’en étions pas là et c’est dans sa chatte poilue et baveuse que j’enfonçai mon vit, dans cette sorcière lubrique à grands coups de rein rédempteurs. De longs gémissements démoniaques remplirent la forêt et ponctuèrent cette copulation frénétique… jusqu’à ce que je me vide entièrement en elle en ahanant comme un cerf.
- — Ouaouh ! Quel pied d’enfer ! Tu m’as mis le feu à la chatte. Je suis pleine de ta semence, j’adore cette sensation. J’ai l’impression de t’appartenir, d’être protégée par ton jus.
- — Hummm j’adore te baiser, t’es vraiment hyper-bonne
- — C’est vrai que toi t’as de l’expérience, alors tu peux comparer !
Nous nous sommes rhabillés vite fait après cette copulation à la va-vite, la forêt autour de nous était toujours aussi humide et obscure.
Nous nous sommes encore roulé des pelles, après l’amour c’était toujours difficile de nous séparer. Et, plus nous nous bécotions, et plus c’était difficile :
- — Stop, nous avons encore du chemin à faire.
- — Mais où allons-nous ?
- — À un endroit que je ne connais pas mais qui peuple parfois certains de tes cauchemars.
- — La carrière !
- — Oui la carrière !
- — Mais t’es folle !
- — Pourquoi ? Parce que je veux aller au bout des choses ? C’est peut-être de la folie mais JE VEUX aller au bout des choses.
- — Mais tout ça ce ne sont que des rêves.
- — En tout cas, la carrière existe bel et bien. Abandonnée depuis longtemps remarque, cela fait belle lurette qu’il n’y a plus de carrière exploitée à cet endroit. Ça date plutôt du moyen-âge.
- — Putain, mais où est-ce que tu as été chercher tout ça ?
- — Dans les livres, il y a plein de choses dans les livres. Et figure-toi qu’en l’an de grâce 1056, le seigneur de séant, un type particulièrement hideux et cruel (un peu comme moi si tu préfères), autorisa gueux et manants à exploiter ce coin de terre. Ils en tirèrent des roches pour édifier une chapelle, laquelle chapelle fut plus tard pillée par des barbares qui égorgèrent consciencieusement les trois ou quatre moinillons qui la gardaient, après les avoir au préalable émasculés. Depuis cette chapelle est tombée en désuétude, je ne sais pas s’il en subsiste encore quelques vestiges, peut-être des fondations à partir desquelles ont été reconstruite une grange ou une masure.
- — Tu t’intéresses vraiment à tout !
- — À tout et surtout à toi. Ce rocher là-bas s’appelle « la stèle des déesses ». Moi je l’aurais plutôt baptisé « la pierre de l’innommable » car elle a vraiment l’air hideuse. File-moi la carte, à partir de là il faut faire gaffe à pas se tromper, je préfèrerais passer la nuit chez ma grand-mère que dans ce lieu humide.
Les fantômes des moines émasculés nous cernaient de toute part, l’angoisse nous étreignait. Et, pour avoir une vague idée de l’endroit vers où nous dirigions nos pas, je savais qu’ensuite ça risquait d’être encore bien pire…
A suivre…