n° 08301 | Fiche technique | 11165 caractères | 11165Temps de lecture estimé : 8 mn | 16/12/04 |
Résumé: Camille et Romain se retrouvent pour leur premier rendez-vous ; l'un comme l'autre sont très intimidés mais le courant va vite passer et les premières révélations amoureuses ne vont pas tarder à être révélées... | ||||
Critères: romance amour ecriv_c | ||||
Auteur : Christy et Evangelion (Christy) Envoi mini-message |
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Je savais bien qu’il viendrait, et en plus il est à l’heure. Je suis intimidée et en même temps excitée à l’idée de le rejoindre, j’essaie de sourire, mais je n’y arrive pas, l’émotion sûrement, pourtant Stéph m’avait dit que ce n’était qu’un branleur, et qu’il fallait que je sois je me comporte fièrement, sinon je tomberai de haut.
Je suis à quelques pas de lui, il m’attend à la table du café, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire, allez je vais lui demander ce qu’il aime comme musique…
Bof pas très original comme intro, bon je vais lui parler livre, peut être qu’il aime lire, bof toujours pas très innovant comme idée.
Je m’approche de plus en plus de lui, je le regarde, oh ça y est il me dévisage, mais qu’est-ce- que j’ai… je ne lui plais plus.
Je suis pourtant bien, ce matin j’ai pris plus de temps pour m’habiller, déjà la veille je me demandais dans quelle tenue je serais le plus désirable, en fait j’ai préféré être comme tous les jours, décontractée.
Des fois ça sert à rien de se mettre des tas de trucs sur soi, surtout si c’est pour se retrouver à poil dans une heure, enfin c’est ce que je pense…
Peut être qu’il ne se jettera pas sur moi, peut être qu’on va parler, manger, parler, manger, reparler, et puis rien… je resterai sur ma faim.
Bon je suis proche, trop proche, oh la la, j’ai peur, je commence à trembler, et en plus je ne suis pas à l’aise, mais c’est pas vrai ! je n’ai plus 17 ans ! oui mais dans ma tête j’ai quel âge… mon ventre me fait mal…
Non, non, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais jusqu’à lui.
Romain : « Bonjour, on s’embrasse ? »
Camille : « Oui… (oh non ! c’est trop pour maintenant, je vais flancher… et je ne me fais pas prier, et quel baiser, je resterais bien dans son cou, mes lèvres contre sa joue, je voudrais bien lui donner un baiser sur sa bouche ! Attends Camille, t’es pressée ou quoi ?). Alors ça va ?
Romain : « Je… je ne sais plus… oui bah… ça va, tu veux boire quelque chose ? »
Camille : « Un chocolat chaud. »
Romain : « Moi je prendrais bien un café. »
Camille : « Tu connaissais cet endroit ? Moi je viens régulièrement tous les midis avec mes collègues, ça nous change l’esprit et n’a pas les chefs sur le dos. Et toi ? »
Romain : « En fait c’est depuis que je te suis que je connais ce café, je vais rarement seul dans un café. »
Camille : « T’es marié ? Je te demande ça car j’ai vu que tu portes une alliance… Et elle est où ? »
Romain : « Non, je ne suis pas marié ! T’as pas vu que l’alliance est à mon petit doigt ? Je la tiens de ma grand-mère et ça fait des années que je la porte. Mais j’ai un petit garçon de 8 ans, Thomas ; mais toi, tu ne portes pas de bijoux, pas de mari ? Pas d’enfant ? T’es libre ? »
Camille (confuse) : « Ah ben oui… pas fait attention… tu sais… heu… moi je suis divorcée, je vis seule avec mes deux enfants. Et tu sais j’aime sortir de temps en temps. »
Romain : « Mais tu as bien des copains, avec ton physique, tu dois avoir du succès. »
Camille : « Oui c’est vrai, j’ai beaucoup d’aventures, mais pour la plupart elles sont sans lendemain, je préfère, comme ça je ne m’attache pas. Et puis le divorce m’a beaucoup affectée, depuis je ne veux plus m’emmerder avec un mec. Je veux être libre, mais une aventure tu sais, ça peut durer longtemps. »
Romain : « Tu me plais vraiment, je… (il me prend la main, je tremble…), je veux t’inviter à dîner, es-tu libre maintenant ? »
Camille : « (émue, les larmes presque aux yeux) Oui, j’ai toute ma soirée, je me suis arrangée pour faire garder mes enfants, tu sais, ils sont très jeunes, 4 et 8 ans, un garçon et une fille. »
Romain : « Je règle la note, et je t’emmène dans un endroit super cool. »
Camille : « Je te suis. »
Romain se lève, va au comptoir payer la note, moi je le regarde ; et je me dis qu’en fin de compte il me semble pas si mal que ça, et correct, oh c’est Stéph qui va être déçue, quand je vais lui dire ce qu’il m’arrive. Romain m’aime, c’est sûr, je n’ai encore jamais vu quelqu’un d’aussi timide avec moi, je ne suis pas habituée à tant de délicatesse en matière de drague. La plupart du temps les garçons avec qui je sors ont 10 ans de moins que moi. Mais là je suis bluffée, séduite, ça me plait, il me plait.
Arrivée dehors, Romain me dirige vers sa voiture, et je m’y installe. Il me conduit vers ce petit restaurant de la ville. À la radio on entend Eminen « But then I see my baby, suddenly I’m not crazy », j’adore et je me trouve complètement déconnectée. Je suis bien installée dans sa voiture, je me laisse aller, la musique me transporte dans un autre monde « Sometimes it feels like the world’s on my shoulders… » Romain est à côté de moi, j’ai envie de lui… la musique va me rendre folle, je le regarde, je ferme les yeux, et toujours cette musique qui résonne dans tout mon corps « I got my baby, maybe the only lady I adore… »
Nous arrivons devant le restaurant.
Pendant tout le repas, Romain n’a pas arrêté de me regarder droit dans les yeux, nous avons parlé d’un tas de choses nous concernant, notre vie de tous les jours. Moi je n’ai pas trop voulu m’étaler, je suis toujours un peu prudente de ce côté-là, et ma vie n’a pas été de tout repos.
De son côté, Romain n’est pas plus loquace ; il m’a fait voir la photo de son petit garçon, il est super mignon, et il en est très fier. Tout ce qu’il m’a dit, c’est que cette semaine, il était avec sa maman… Je n’ai pas insisté…
Moi comme une grosse gourde que je suis, je n’ai même pas une seule photo de mes enfants sur moi, elles sont restées dans mon bureau.
Romain : « Je suis peut-être indiscret de te poser cette question, mais pourquoi as-tu divorcé ? T’es pas obligé de me répondre. »
Camille : « Bah oui, en effet, je préfère ne pas en parler, plus tard, je verrais. Mon divorce m’a assez marqué, il est très récent. »
Romain : « Tu vis où ? »
Camille : « J’ai une maison à la campagne, tu sais j’aime la ville pour y travailler, pour m’y amuser, mais pas pour y vivre. J’ai besoin de calme, de pureté et surtout d’espace. »
Romain : « Oui mais c’est chiant la campagne, t’as toujours de la terre partout, il fait froid, c’est triste. Je ne pourrais pas y vivre, j’aime trop le p’tit confort douillé de mon appart. »
Camille : « Tu dis ça parce que tu es un citadin. Moi aussi je suis avant tout une citadine, mais j’aime la campagne, ses odeurs, mon petit jardin. Tu verras quand tu viendras, c’est super cool. »
Romain : « Je n’en doute pas. »
Quelques instants… Romain me regarde intensément, il passe sa main dans ses cheveux, il est nerveux… Silence…
Romain : « Il faut que je te parle… (sa voix tremble, il ne sait pas où mettre ses mains)… j’ai envie de toi, plus je te regarde et plus j’ai envie de t’embrasser, il fallait que je te le dise, j’en peux plus, j’en dors plus, je ne mange plus, tu m’obsèdes, j’arrive même plus à me stabiliser dans mon travail. J’envoie balader mes collègues. Camille… aide-moi… ne m’en veux pas si je te dis tout ça, mais je ne tiens plus. Je suis amoureux de toi depuis le premier jour où je t’ai vu, j’étais dans ce quartier pour un achat, juste à côté, et c’est là que je t’ai aperçu, et que tout à commencer, tu sortais du café avec ta collègue. Vous rigoliez bien même, je me rappelle… et c’est depuis ce jour là que je te suis… et que tu es dans ma tête. Camille je n’ai jamais ressenti autant d’amour depuis si longtemps, ne m’en veux pas si je suis direct… mais je craque… (Romain me tient la main, je sens sa chaleur, il me sert de plus en plus fort). Ecoute-moi jusqu’au bout, et après tu décideras. Je sais, je suis direct, c’est que c’est trop fort. Laisse-moi t’aimer, je te désire depuis trop longtemps… (silence…) je te désire Camille. »
Camille (complètement sous le choc) : « Je… je… suis vraiment émue, je n’arrive pas à croire ce que tu me dis… Moi aussi j’ai envie que tu me fasses l’amour. Mais c’est si soudain, je ne m’attendais pas à une déclaration pareille (silence)… (je me mords les lèvres)…
Je suis complètement déstabilisée, je n’arrive pas à trouver mes mots. Tant d’amour en si peu de temps, je ne m’y attendais pas. Partons tout de suite. On va chez moi si tu veux, et puis je ne tiens plus en place, j’ai trop chaud, ça ne va pas, il faut que je sorte. On se retrouve devant ta voiture. »
Je me dirige vers les toilettes, j’ai besoin de me ressaisir avant de retrouver Romain. Mon émotion est trop forte.
Je le savais qu’il craquerait, ça se voyait trop bien, il n’arrêtait pas de bouger ses jambes, et ses mains, il ne savait pas où les mettre.
Et moi j’en menais pas large.
Qu’est-ce que je suis idiote.
Concentre-toi Camille, regarde-toi dans la glace, t’as les yeux rouges, arrête de renifler, la tête haute, t’as l’air d’une gamine, oublie pas que ce garçon a au moins 40 piges, comme toi, et tu te comportes comme une collégienne, t’es plus avec ton étudiant là, celui-là oublie-le, c’est plus de ton âge.
Mais il a un enfant ?
Et puis alors, toi-aussi, non !
Bon allez Camille t’arrête de te torturer l’esprit, tu l’aimes, ça se voit trop, le reste tu t’en fous…
Oh la la, mais qu’est-ce qui m’arrive ? Romain, Romain, Romain…
Faut que je le rejoigne…
Une fois dehors j’explique à Romain le chemin de ma maison.
Camille : « Bon j’ai garé ma voiture près du café, tu m’y déposes et on se retrouve chez moi. »
Sur la route je n’arrête pas de penser à Romain, à tout ce que nous avons discuté pendant le repas. Et maintenant je l’emmène chez moi, mais qu’est-ce qu’il va penser ? Dès le premier soir, allez hop ! Chez moi ! Il va croire que je suis une fille facile. Mais j’ai trop envie de lui, je ne pourrais pas tenir une heure de plus.
J’allume la radio, encore les info, ça m’énerve, je change de station… Tiens, il repasse Kyo « Envoyer en l’air, sans regard en arrière… » C’est bien à propos, je fredonne en même temps… « Je saurais comment faire, je crois… »
Bon voilà la maison, Romain me suit de près, un coup de klaxon, on est arrivé.
Camille : « Rentre, et installe-toi… Tu veux boire quelque chose ? »