n° 08606 | Fiche technique | 27829 caractères | 27829 4579 Temps de lecture estimé : 19 mn |
06/02/05 |
Résumé: Un univers médiéval, à l'époque des ducs et des chevaliers. Le parcours et les aventures d'une jeune et ambitieuse notable... | ||||
Critères: fh couple amour pénétratio | ||||
Auteur : Laemyr (Jeune homme 20 ans) Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Une duchesse qui attirait le regard... uniquement le regard? Chapitre 01 / 04 | Épisode suivant |
A ces mots, tous les membres du conseil royal se tournèrent la nouvelle arrivante. Les hallebardes des gardes en service s’étaient levées pour laisser passer la fine silhouette de la duchesse, s’avançant dans la salle du conseil sous le regard des conseillers.
La duchesse de Winterfell, de son nom Jaessa de Kern, avait à peine vingt cinq ans. Sa jeunesse contrastait avec l’âge des autres conseillers, pour la plupart serviteurs du roy depuis de nombreuses années. C’était la première fois qu’une aussi jeune personne assistât à un conseil royal, mais à l’exception peut-être de la reine, personne n’eut à s’en plaindre. D’une taille moyenne, très fine, un visage des plus agréables à regarder, l’éclat de la duchesse contrastait nettement avec la reine, dont le poids des années commençait à se faire sentir. Un observateur attentif aurait pu remarquer le léger sourire qui s’était dessiné sur le visage du roy à son entrée, vite réprimé devant la mine dure et inflexible de sa royale épouse. D’autres membres du conseil furent moins discrets, même si l’étiquette royale était trop sévère pour que ne sorte quelque manifestation d’admiration plus prononcée qu’un de ces sourires appuyés.
Le retard de la duchesse n’est sans doute pas dû au hasard, ni à une quelconque affaire de dernière minute. Si elle ne souhaitait pas manquer sa première participation au prestigieux conseil royal, elle espérait en revanche faire une entrée plutôt remarquée. Un retard tout juste suffisant pour attirer l’attention, tout en étant largement toléré par l’étiquette, le pari était réussi. Avec sa traditionnelle démarche pleine de noblesse et d’élégance, elle prit sa place au sein du conseil. À sa droite se tenait le fameux connétable Petyr, vieillard bourru à la limite du repoussant ; à sa gauche le comte de Drangard, toujours paré de ses plus beaux atours. Le cercle des hautes figures de la noblesse royale était complété par le maire du palais et le capitaine de la garde. Après le traditionnel protocole, le conseil proprement dit commença.
Le roy énuméra d’abord l’ordre du jour, connu de tous tant il avait provoqué de remous à la cour ces temps derniers : la reprise ou non de la guerre contre l’ennemi héréditaire. Les avis de la plupart des conseillers étaient connus de tous, et seule la présence du roy empêchait que leurs divergences d’opinions ne dégénèrent en insultes, voire en provocations en duel. Le maître d’armes fut le premier à prendre la parole, et sa position radicale sur la question n’étonna personne. Lui succéda le connétable Petyr, continuant sur la même voie, déblatérant sans fin contre l’ignominie de l’ennemi qui nous acculait au conflit. Le comte de Drangard et le capitaine de la garde eurent un discours plus modéré, appelant à la prudence, et suggérant que répondre aux provocations ne ferait qu’entrer dans le jeu de l’ennemi. Le roy écoutait les différents avis sans dire mot, l’aura de prestige et de puissance émanant de sa personne étant telle que nul n’osait perturber le bon déroulement du conseil. La duchesse, tout en écoutant les différents protagonistes, se rappela mentalement le discours qu’elle devait à son tour adresser au roy. Quand son tour fut venu, elle se leva et, après s’être inclinée de façon respectueuse en face de son souverain, prit la parole. Une nouvelle fois, tous les regards se braquèrent sur elle, et d’autant plus intensivement qu’elle tournait le dos aux notables. Du jeune comte de Drangard jusqu’au vieux connétable, tous s’attardèrent sur la silhouette qu’elle leur offrait. En temps normal, sa position de la duchesse aurait pu provoquer d’immédiates et brutales invectives du capitaine de la garde. Mais il faut croire que la personne de la duchesse, délicieuse invitée au sein d’un conseil d’hommes, calmait les ardeurs les plus belliqueuses. De surcroît, l’argumentaire qu’elle avait pris soin de préparer ne manquait pas de profondeur, et son élocution était de nature à faire douter les avis les plus tranchés.
Si on trouvait sans aucun doute de plus belles femmes au sein du royaume, la duchesse Camelia ne manquait pas de charmes et de grâces. Sa silhouette était très mince, d’autant plus distinguée qu’elle était souvent associée à une démarche des plus nobles. Des traits fins, une bouche voluptueuse, le visage de la duchesse ne manquait pas de charmes, arborant généralement un éclatant sourire. Ses cheveux bruns et mi-longs étaient systématiquement noués en un chignon qui se dressait à l’arrière de sa tête. Sa voix assez aigue, à la fois mélodieuse et incisive, avait du mordant et servait admirablement son caractère. Sa poitrine, quoique d’une ampleur relativement modeste, était bien associée au reste de son corps.
Mais le véritable atout de la duchesse, résidait dans les formes de ses fesses, délicieuses à souhait, ne pouvant qu’éveiller le désir du plus difficile des hommes, qu’il soit noble de souche ou simple roturier. La tenue qu’elle adoptait fréquemment lors des cérémonies officielles, et qu’elle n’avait pas manqué de porter au cours de ce conseil royal, ne manquait pas d’amplifier le phénomène. Epousant parfaitement les formes de son corps, cette robe d’un blanc le plus pur était éclatante et parfaitement taillée à sa mesure. La vision de ce mince tissu blanc recouvrant des fesses qu’on ne peut qu’imaginer fermes et rebondies, ne pouvait laisser indifférents tous ces nobles réunis réunis. À en voir le visage du capitaine de la garde, on imaginait sans difficulté les pensées qui pouvaient l’occuper, reléguant au loin sa position tranchée sur le sujet du jour…
Jaessa de Kern était mariée depuis un peu plus d’un an à Reoran de Kaern, duc de Winterfell. C’est à travers ce mariage qu’elle avait accédé à la haute noblesse, ultime étape dans sa fulgurante ascension sociale. Si elle appréciait certains cotés de son mari, et ne se déplaisait pas spécialement en sa compagnie, Jaessa toutefois n’était pas une femme très portée sur la fidélité et les sentiments, ni même sur les ébats sexuels d’ailleurs. Jusqu’alors, son physique avait surtout été pour elle un moyen de promotion : au même titre que l’épaisseur du bras l’est pour la plupart des chevaliers, se justifiait elle. Bien qu’elle en retirait parfois du plaisir, les couches d’hommes qu’elles avaient partagées étaient surtout motivées par des perspectives d’avenir meilleur. Pour autant, Jaessa était loin d’être dénuée d’intelligence, et était parfaitement conscience que ses fesses seules ne pouvaient la servir autrement que de devenir une courtisane de luxe. Associant l’esprit, l’intelligence, l’ambition à ses formes et son sourire, elle avait parfaitement su choisir ses amants, gravissant rapidement les échelons de la société du royaume. Elle avait également rapidement pris conscience qu’elle ne devait pas être dominée dans ses rapports, et encore moins tomber amoureuse. À chaque fois qu’elle couchait avec un homme, elle avait réussi à mener la danse, et contenir ses ébats dans les limites qu’elle souhaitait. Il faut dire qu’à cet effet, elle avait réussi au fil du temps à perfectionner une technique qui avait rendu fou chacun de ses amants : la fellation était un art très apprécié et assez peu répandu, un art dont Jaessa s’était rendue maîtresse. Préférant prendre les choses en main (ou en bouche plus précisément) que laisser un de ses amants prendre l’ascendant sur elle, elle avait usé et abusé de cette spécialité qui lui permettait de dominer dans ses rapports.
Il faut toutefois reconnaître qu’en dehors de ses qualités physiques (et buccales), Jaessa de Kern, jeune femme ambitieuse et exigeante, était à la fois compétente dans ses attributions, et dotée d’un caractère unique. Généralement souriante et attirante, elle était loin de se faire intimider par les hommes, et savait trouver les mots lorsqu’il fallait envoyer paître un guerrier un peu trop entreprenant. D’ailleurs, très peu nombreux étaient les personnes au courant de ses relations « amoureuses », qui l’avaient servi autant sinon plus que ses qualités intellectuelles. Ayant joué à la perfection de son pouvoir de séduction sur ses amants, elle s’assurait auprès de d’entre eux qu’ils aient tout intérêt à garder le secret sur leurs relations passées. Tout ceci contribuait à lui donner une réputation de jeune femme ouverte, désirable et attirante, mais également intègre et fidèle.
Dans ce contexte, son mariage le duc de Kern n’avait choqué personne, et aux yeux du royaume eut presque l’apparence d’un mariage de conte de fées. Le jeune homme, de deux ou trois ans son aîné, était rapidement tombé amoureux de la belle aux formes attirantes, qui était alors son attachée aux affaires économiques. La jeune conseillère fit tout son possible pour d’abord attirer son regard (ce qui fut fait dès la première rencontre), ensuite son coeur. Celui-ci était un de ces rares seigneurs aux mœurs apaisées, juste et intègre, presque romantique, un homme n’ayant connu que très peu de femmes, plus porté sur la poésie que les armes ou les tournois. À la cour qu’il commença à lui faire, la jeune et habile conseillère sut se montrer d’abord relativement distante et craintive, faisant progressivement monter son désir et son affection. Au fur et à mesure des mois, elle avait tissé un complexe jeu de séduction, auquel le duc de Kaern s’abandonnait avec le plus grand des plaisirs. Le jour où elle posa ses lèvres sur les siennes, elle sut que la passion du jeune duc lui était acquise. Le mariage fut célébré quelques mois plus tard, transformant de faite la roturière Jaessa en la duchesse de Kern. Jaessa avait rapidement apprécié le jeune duc, bien qu’elle se garda d’en tomber amoureuse. Sa naïveté et sa pureté l’amusaient, autant que les jeux de séduction auxquels ils se prêtaient. Le duc toutefois, tout romantique et amoureux qu’il soit, était peu porté sur les ébats amoureux, et d’un classicisme qui rapidement montrait ses limites. Une fois par semaine, dans le noir, et avec un cérémonial digne d’un conseil royal, l’acte était parfois plaisant mais vite répétitif. Une fois elle s’adonna à sa fameuse « spécialité buccale » sur son mari, mais celui-ci sembla presque choqué par une telle pratique, et elle en conclut qu’il était inutile de tenter autre chose. Si elle n’aurait en rien échangé sa vie de duchesse rangée contre son existence passée de roturière, elle regrettait tout de même un certain manque d’activité. Elle regrettait notamment que ses fesses dont elle était si fière ne soient que si peu mises à contribution par son mari, celui-ci n’osant tout au plus que quelques timides caresses.
Elle comblait se manque à sa façon, en éveillant le désir des hommes partout ou elle se trouvait, tout en leur signifiant par l’aura qu’elle dégageait qu’à jamais elle leur était inaccessible. Elle appréciait voir les regards des hommes se poser sur ses formes, et encore plus les voir rabaisser leurs yeux avec honte quand elle les surprenait de son regard hautain. Elle aimait l’idée de se savoir admirée, qu’elle puisse être au centre des fantasmes de ses sujets. Une fois même, curieuse de savoir l’image qu’elle reflétait auprès de ces sujets de la basse société, elle se déguisa en mendiante, cachant soigneusement son visage derrière un voile, et alla dans une taverne populaire du centre. Les mots la concernant qui sortaient des bouches de certains de ces rudes paysans auraient du la choquer, mais elle appréciait pourtant leur contenu envieux. « Je lui f’rai bien les fesses, à not’duchesse », semblait être devenue une expression à la mode depuis son anoblissement. Mais jusqu’alors, Jaessa de Kern s’était montrée fidèle envers son mari. D’ailleurs, elle n’avait fréquenté plus aucun homme depuis le jour où il avait commencé à poser les yeux sur elle. Non qu’elle se fût décidée à une éternelle vie rangée, mais elle considérait surtout que tout « égarement » n’avait désormais que peu à lui apporter. Elle ne souhaitait pas non plus faire de la peine à son mari à qui, malgré tout, elle devait beaucoup. Provoquer le désir et jouir du prestige de sa fonction, à défaut de jouir sur le lit conjugal, la contentait. Sa participation à ce fameux conseil royal – elle avait exceptionnellement remplacé son mari – avait de ce point de vue rempli ses espérances.
Son élocution terminée, elle surprit un regard particulièrement appuyé lorsqu’elle reprit la place qui était la sienne. À n’en pas douter, celui-ci avait du largement profiter de la vision qu’elle avait offerte, et cette pensée ne fut pas pour déplaire à la duchesse Le comte de Vangard, en lieu et place de détourner le regard, l’avait fixée en souriant jusqu’à ce qu’elle soit de nouveau à ses cotés. Il lui adressa alors à voix basse ses félicitations pour la pertinence de son discours, auxquelles elle répondit par un bref regard secondé d’un léger sourire. Le roy reprit alors la parole, et s’apprêtait à conclure le conseil. Jaessa fut assez fière d’elle quand elle entendit le monarque remercier particulièrement le duché de Winterfell pour sa position posée et convaincante : pour une première (et peut-être dernière, puisqu’elle ne faisait que remplacer exceptionnellement son mari) participation au conseil royale, elle s’était à la fois faite remarquée pour sa prestation convaincante, et, elle n’en doutait pas une seconde, par sa personne en tant que telle.
Sur ces mots, chacun s’inclina tour à tour devant son roy, avant de quitter la salle du conseil. Les gardes avaient refait leur apparition, et en une minute la salle du conseil était désertée à l’exception du roy et de son épouse. Les personnes invitées, n’avaient dès lors plus qu’à quitter le palais royal pour retourner dans leur fief respectif. Alors que chacun d’entre eux prit la direction de la sortie, escortés par la garde d’honneur, la duchesse se dirigea vers les bureaux du chambellan, ayant à transmettre un quelconque rapport. Elle le trouva non sans mal, après avoir quelques peu vogué, perdue dans l’immensité du palais. La sentinelle en faction l’informa que monsieur le chambellan était indisponible, mais qu’il avait demandé à ce que les manuscrits soient déposés dans ses bureaux. La duchesse s’exécuta, laissant le soin au garde de transmettre ses dossiers, avant de songer à quitter le palais.
Mais à nouveau elle fut confrontée à l’immensité de la construction. Regardant autour d’elle, allant dans une direction avant de retourner sur ses pas, elle avait oublié le chemin par lequel elle était entrée. Elle se sentit quelque peu honteuse, elle, la duchesse de Winterfell, à errer seule dans le palais royal tel une courtisane égarée. Une voix venant de derrière l’arracha à ses pensées :
La duchesse se retourna vers celui qui avait prononcé ces mots : elle fut surprise de découvrir qu’il ne s’agissait rien moins que du comte de Drangard, celui-là même qui avait siégé à ses cotés lors du conseil et soutenu son regard.
Jaessa connaissait assez peu le comte de Drangard. Notable lui aussi récemment nommé, il s’était élevé par les affaires politiques et par ses relations au sein des grandes guildes du royaume. Bel homme sans pour autant être le portrait type du prince charmant, il était surtout réputé pour son verbe et son éloquence. Et, séducteur invétéré, il avait l’habitude d’user ces talents pour faire la cour aux femmes qui lui plaisaient, et elles étaient nombreuses, avec une nette préférence pour celles de son rang. Il s’était toutefois rangé depuis son mariage avec une jeune noble, répétant à qui voulait bien l’entendre qu’il aimait à la folie sa charmante épouse.
A cette déclaration somme toute très engageante et très pompeuse, elle répondit par un mince sourire, pour reprendre aussitôt une mine digne et austère. Si elle appréciait de pouvoir sortir du palais en telle compagnie, elle se gardait bien d’adopter l’attitude d’une de ces courtisanes naïves écoutant avec admiration les compliments du premier séducteur venu. Elle tendit son bras au comte qui le lui prit, marchant à ses cotés dans les couloirs du palais. Ils échangèrent quelques banalités, le comte s’efforçant de lui raconter son ascension au pouvoir, ses dernières affaires, ses opinions sur l’état du conseil. Tout à son habitude, il entourait ces banalités de compliments implicites, de formules agréables à entendre, et déployait tout son talent d’orateur et de séducteur, cherchait à éveiller l’attention. Elle lui parlait assez peu, se contentant de répondre à ses questions et d’évoquer quelque généralité. Elle était satisfaite de pouvoir parler avec le comte de Drangard en personne, d’autant plus que sa réputation de beau parleur n’était pas volée, mais son attitude un peu trop engagée, se posant presque en séducteur, l’indisposait : elle avait entendu suffisamment de compliments en tous genres dans sa vie pour y être sensible, fut il comte ou simple roturier. En quelques minutes ils se retrouvèrent aux portes du palais, et Jaessa, apercevant au loin la calèche qui l’attendait, s’apprêtait à lui fausser compagnie.
Elle avait accompagné ses paroles d’une mine assez sévère et dénuée de tout sourire.
Le comte ne chancela pas et, soutenant son regard, il lui adressa un franc sourire en lui répondant :
Cette déclaration aussi osée produisit sur elle l’effet d’un choc. Pendant quelques secondes, elle ne prononça pas un mot, réfléchissant rapidement à la meilleure façon d’envoyer paître cet individu, aussi noble soit il. Elle songeait à une réplique cinglante, avant de s’apercevoir que le comte avait déjà tourné les talons et s’éloignait, non sans lui avoir adressé un éclatant sourire auparavant. La phrase embrouillée qui sortit de sa bouche, presque inaudible, arrivait trop tard, et l’effronté ne fut pas inquiété le moins du monde. Tout au plus avait il pu profiter de la mine déconfite et outrée de la duchesse. Regardant autour d’elle, elle constata avec soulagement que personne n’avait pu entendre la scène, et s’efforça de se calmer en se dirigeant vers la calèche qui l’attendait.
Elle prit place, et en deux heures fut de retour à son duché. Tout le long du chemin, elle repensa à cette réplique du comte, et était furieuse contre elle-même pour l’avoir ainsi laissé s’échapper en s’en tirant à si bon compte. Bien sûr, elle ne pouvait pas se cacher que ce compliment, aussi osé et humiliant soit il, la remplissait d’une certaine satisfaction. Elle avait attiré l’œil du comte, et la pensée que celui-ci avait fantasmé sur ses fesses tout le long du conseil n’était pas pour lui déplaire En fait, plus que la phrase elle-même, c’est l’outrecuidance du comte et surtout son absence de répartie qui la gênaient. Ce mélange de colère et de satisfaction occupa ses pensées toute le trajet, et elle dut faire bien des efforts pour se changer les idées. Elle finit par centrer ses pensées sur son mari, qui probablement devait l’attendre à son duché.
La calèche s’était arrêtée, et Jaessa en sortit immédiatement, satisfaite de rentrer en son fief.
Jaessa reconnut son mari qui l’attendait au pied de la calèche, flanqué de ses traditionnels gardes. Celui-ci avait préparé un accueil quasiment royal, et en vue ravie. Elle lui adressa un franc sourire, et après avoir congédié le cocher, rejoint son amoureux mari. Elle lui tendit sa main, qu’il baisa de façon élégante, puis ils prirent la route de la demeure ducale, flanqués de leur escorte. Son mari eut tôt fait de les disperser, afin qu’ils ne se retrouve que seuls à seul avec son épouse. Jaessa, toute souriante et satisfaite en la compagnie de son mari, lui parla inlassablement tout le long du chemin. Retrouvant toute sa forme et une excellente humeur, elle lui expliquait le déroulement du conseil, sa prestation appréciée, ses commentaires sur le palais. Elle ne manquait pas de ponctuer son récit du conseil de diverses commentaires et critiques sur les personnes présentes. Elle avait toutefois omis de lui raconter sa mésaventure vis-à-vis du comte, mais c’était sans grande importance, et l’avait d’ailleurs déjà oubliée. Son mari ne lui répondait qu’assez peu, la laissant parler et hochant la tête en souriant. Il ne semblait pas d’humeur très bavarde, bien que toujours coiffé de sa mine souriante et quelque peu naïve.
En quelques minutes ils étaient arrivés à la demeure ducale.
Elle entra dans la résidence, flanquée de son mari. Traversant rapidement les salles et congédiant leurs gardes, ils furent bientôt tous deux dans leurs appartements privés.
Au moment ou Jaessa fermait le verrou, le duc prit la parole, s’adressant à sa femme.
Tout en prononçant ses paroles, il s’était avancé vers elle, jusqu’à ce que ses lèvres ne soient plus qu’à quelques centimètres des siennes, et avait glissé une main dans son dos.
Et sur ces paroles, ses lèvres avaient touchées les siennes, et la main qu’il avait glissé dans son dos avait remonté jusqu’aux boutons qui serraient sa robe. Jaessa, souriante et agréablement surprise de cet état d’esprit, ne bougea pas et laissa son mari dégrafer progressivement les boutons de sa robe tout en l’embrassant. En quelques secondes, le dernier bouton fut dégrafé, et la robe tombait progressivement sur ses épaules. Elle sortit alors de son inactivité pour abaisser elle-même sa robe, qui tomba progressivement jusqu’à ses pieds. Après sa robe, elle enleva rapidement son soutien-gorge, offrant à son mari une vision quasi-complète de sa nudité. Ce dernier, n’ayant finalement que rarement eu l’occasion d’admirer son corps dans la lumière du jour, restait admiratif devant sa femme nue, comme s’il la découvrait pour la première fois. Il laissa promener son regard sur sa poitrine nue, puis ses hanches, ses jambes.
Elle aurait aimé qu’il prenne plus les choses en main, qu’il se laisse aller à ses envies : il était son mari. Mais il restait immobile, n’osant pas même la toucher de ses mains. Alors elle lui saisit sa main, et lentement, la porta à son sein droit. Il sortit enfin de sa léthargie au contact de son sein, fermant les yeux et appréciant pleinement ce doux toucher. S’agenouillant tout en maintenant fermement son sein droit dans sa main, il porta sa bouche à l’autre sein, le prenant à pleine bouche. Tandis que l’une de ses mains se laissait aller à toutes sortes de caresses, l’autre fixait solidement son sein droit à sa bouche, qu’il aspirait avidement.
Jaessa respirait progressivement et appréciait cette lente succion de ses seins. Avec sa poitrine assez menue, ses seins dans sa vie passée n’avait que peu de fois été au centre de l’attention de ses amants. Elle avait su compter sur ses autres attributs pour faire fondre les hommes, et en cet instant, appréciait pleinement l’attention que son mari portait leur portait. Allant de l’un à l’autre, il déployait une activité inhabituelle. Lorsqu’elle le sentit fléchir dans ses succions, elle le serra de ses bras en plaquant sa tête contre sa poitrine. Elle appréciait sentir ainsi le visage de son mari enfoui entre ses seins, et celui-ci resta une longue minute le visage blotti contre elle.
Puis il se releva lentement, délaissant sa poitrine pour caresser ses hanches. Il lui demanda de l’aider à enlever ses propres vêtements, choses qu’elle fit avec la plus grande aisance. Rapidement, ils furent tous deux presque nus, n’ayant que leurs sous-vêtements comme dernier obstacle à l’union maritale. Mais si elle avait espéré, devant l’action de son mari sur ses seins, que celui-ci enfin ne sorte le grand jeu, elle constata rapidement que cet effort allait être sans suite. Lui prenant la main, sans un mot il l’emmena dans la grande chambre, et la pria de s’allonger sur le lit. Connaissant parfaitement ce scénario, elle s’y résigna en tâchant de contenir sa déception. Elle se mit sous les draps, s’allongeant sur le dos et attendant que mari ne la rejoigne. Entre-temps, elle avait pris soin d’enlever ce qui lui restait de son sous-vêtement, tandis que son mari avait fait de même. Quand il entra à son tour sous les draps, elle comprit que l’acte allait être rapide et semblable à un millier d’autres. Elle aurait voulu lui crier de la prendre comme il en avait envie, mais elle savait qu’elle ne pourrait que le mettre dans l’embarras en procédant ainsi. Elle écarta instinctivement les jambes, tandit que son mari pénétrait son intimité. Comme à l’accoutumée, elle gémit légèrement à la pénétration, plus par habitude que par plaisir. Puis, lentement, comme à l’accoutumée, son mari donnait des coups de reins, légers et réguliers, tandis qu’elle gardait les jambes bien ouvertes. Reoran respirait progressivement, fermant les yeux et se concentrant sur l’acte. À ce rythme, il aurait fallu encore longtemps pour que Jaessa ne commence à éprouver du plaisir. Les assauts de son mari étaient trop mous, trop ternes, trop silencieux. Ses mains étaient posées de chaque côté du lit, là ou elle aurait aimé les sentir sous ses fesses. De temps à autres, entre deux profondes respirations, il lui murmurait qu’il l’aimait, qu’elle était sa femme adorée. Elle ne répondit pas, car elle aurait aimé entendre d’autres mots en cet instant de la part de son mari. Mais elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne fallait pas en attendre plus. Alors, elle attendit, tentant d’apprécier au mieux les coups de reins de son mari qui se succédaient à un rythme quasi-religieux.
En deux minutes, tout était fini. Son mari, épuisé, s’allongea à ses cotés, la couvrant de baisers et lui disant son amour à son oreille. Jaessa, elle, regardait fixement le plafond. Elle se surprit à songer à la délicieuse remarque du comte de Drangard…