n° 09363 | Fiche technique | 11761 caractères | 11761Temps de lecture estimé : 7 mn | 04/07/05 |
Résumé: Portraits de femmes et d'hommes qui, sous prétexte que c'est l'été et qu'ils sont en vacances, s'imaginent que tout est permis... | ||||
Critères: ff vacances plage collection voir init | ||||
Auteur : Jeff Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Petits portraits entre amis... Chapitre 01 / 11 | Épisode suivant |
Série estivale de portraits, style carte postale, piqués sur les plages de France et quelques lieux de villégiature estivaux. Portraits de femmes et d’hommes à qui tout semble être permis, sous prétexte que c’est l’été et qu’ils sont en vacances… L’été, propice à toutes les rencontres, toutes les opportunités, toutes les excentricités ? Pour bon nombre d’entre nous, tout le monde en a entendu parler, mais très peu les vivent. Jamais là au bon moment, au bon endroit ! Et vous découvrez, souvent après coup, que vous êtes passé à côté de ce qu’il fallait voir, car vous n’en étiez pas loin… Et cela pourrait presque venir gâcher vos vacances, enfin leurs souvenirs. Alors, pour vous éviter de rentrer moroses, je vous propose quelques portraits, piqués au vif, sur les plages, dans quelques stations balnéaires de nos côtes ou dans quelques lieux touristiques que vous avez peut-être fréquentés… Adaptez-les à vos souvenirs et faites-les vôtres… Ils sont à vous.
Nuit chaude à Balaruc-les-Bains.
Début juillet. Mer chaude, ciel bleu, chaleur torride. Déjà ici, on sent l’influence de l’Espagne, proche. Les estivants, qui ont envahi cette petite station, vivent à l’heure espagnole. Lever tard, déjeuner tard, dîner encore plus tard et coucher tôt (le matin)… Tout ça pour profiter des vacances, mais surtout de la fraîcheur offerte par la soirée et la nuit.
… Elles étaient attablées à une minuscule terrasse d’un marchand de glaces, dans un semblant de zone piétonne. D’ailleurs, avec la foule qui se pressait là, on est en droit de se demander comment même un vélo aurait pu se frayer un chemin ! Assises, dos contre le mur, les jambes nues étalées, plutôt allongées, en travers du maigre trottoir. Elles suçaient leurs cornets de glace, tout en parlant, en riant et en suivant la foule bigarrée qui déambulait devant elles.
Je les ai remarquées, parce qu’elles semblaient faire exactement comme moi… Observer et enregistrer les détails devaient être l’un de leur passe-temps favori.
L’une était blonde aux cheveux courts, l’autre presque rousse aux cheveux mi-longs.
La première avait le nez retroussé, plein de tâches de rousseur et sa peau était mordorée. Le bout du nez brillait comme un phare et semblait nettement plus clair. Sous des lèvres charnues, elle montrait, chaque fois qu’elle riait, une dentition d’un blanc éclatant, qui aurait fait envie à n’importe quel laboratoire d’hygiène dentaire. Elle portait deux grandes créoles en or qui venait battre ses épaules dénudées. Un léger bustier bleu électrique mettait en relief des seins menus qui n’avaient pas encore besoin d’être soutenus. Ses longs bras ne cessaient de gesticuler et faisaient tinter deux séries de bracelets qui ornaient ses fins poignets. De là où j’étais, je pouvais distinguer qu’elle avait des mains fines, manucurées et les ongles vernis d’un rouge carmin des plus provocants. À travers la foule qui nous séparait, entre les piétons, je pouvais apercevoir ses jambes. Nues, aux cuisses cuivrées par une longue exposition au soleil, et des pieds chaussés d’espadrilles à semelles compensées, dont les lanières mordaient haut les mollets.
L’autre portait des lunettes de soleil en guise de bandeau dans les cheveux qui laissaient échapper quelques mèches balayant sa figure. Les pommettes étaient saillantes, rehaussées par du fard qui mettait en relief des yeux clairs, la bouche pulpeuse brillant de gloss et de crème glacée. Elle aussi portait un bustier, drapé, attaché dans le dos par un nœud et mettant en relief une poitrine généreuse, mais libre. La couleur verte semblait être assortie à la couleur des yeux.
Mais je n’étais pas assez près pour vous en donner – pour l’instant - les nuances. Ses jambes, étalées, montraient des cuisses charnues, dorées et chaussées aussi d’espadrilles vertes à lacets.
Tandis qu’elles engloutissaient leurs cônes de crème glacée, je restais là, de l’autre côté, à les contempler, à les observer. Et dès qu’elles se mirent en mouvement, poussé par un instinct primaire et propre à l’été, je leur emboîtai le pas.
Perchées sur leurs semelles compensées, deux paires de fesses, l’une somptueuse, l’autre charnue, dodelinaient à quelques pas de moi.
Les dos, à moitié nus, laissaient voir des musculatures de nageuses, cuivrées par le soleil. Ensemble, nous avons parcouru les quelques centaines de mètres nous séparant de la plage.
Plage qui, à cette heure de la nuit, ne comptait plus que quelques groupes de jeunes touristes entassés et serrés comme des sardines, qui venaient là pour profiter de la fraîcheur du moment avant de rejoindre leurs tentes ou leurs chambres et esquissaient sur cette plage leurs premiers flirts et préparaient leurs souvenirs d’adultes. Au bout, loin des lumières et à l’abri des regards, quelques-uns avaient déballé leurs sacs de couchage et semblaient dormir à la belle étoile.
Mes deux promeneuses, toujours perchées sur leurs petites échasses, ont alors entrepris de se tenir la main pour marcher sur le sable qui avait alors tendance à les déséquilibrer, et optèrent pour l’autre côté de la plage, vers une jetée faite de gros blocs de pierre. D’un peu plus loin, je les suivais, curieux et décidé à lier connaissance…
Au pied de la jetée, elles marquèrent un léger temps d’arrêt, le temps pour elles d’ôter leurs chaussures et elles entreprirent l’escalade des gros blocs, dont certains étaient glissants, ce qui leur donnait des airs de silhouettes dansantes. Les chaussures à la main, elles se venaient mutuellement en aide lors des franchissements les plus périlleux…
Au bout, là où la mer cerne la jetée, elles s’accroupirent et, avec précaution, se laissèrent glisser vers la frange de mer.
Il me restait deux solutions.
Soit continuer et aller m’installer à leurs côtés, soit me déshabiller, plonger dans l’onde et aller les observer, depuis la mer… J’optai pour cette dernière solution.
Rapidement j’ai fait un tas de mes vêtements, de tous mes vêtements, y compris mon maillot de bain et, nu, j’ai plongé…
Étant bon nageur, en quelques brasses, je me trouvais face à la pointe de la jetée, non loin des deux filles. Avec l’aide du clapotis des vagues, ma tête restait presque invisible et, de là où j’étais, je pouvais admirer le spectacle, illuminé par les rayons de lune. Merci la lune.
Elles aussi étaient nues. Si, en raison du moment, je ne voyais pas grand-chose de leur corps, je distinguais parfaitement leurs ombres. Elles s’embrassaient déjà goulûment, à pleine bouche. Leurs mains couraient sur leurs corps. L’une pressait les seins de l’autre qui, en réponse, semblait caresser son entrejambe. Confortablement installées dans les rochers, elles étaient tout à leur passion. Je m’approchais encore un peu, luttant un moment pour ne pas me faire drosser par le courant à leurs pieds. De là où je me maintenais, entre deux courants et deux eaux, malgré le léger bruit du ressac, j’entendais leurs respirations. Deux souffles de plus en plus ahanants et sifflants.
Celle qui avait les cheveux mi-longs trifouillait dans l’entrejambe de sa copine et avait pris le dessus. Elle avait appuyé sa compagne contre les pierres, et, tout en continuant à lui caresser le sexe, embrassait ses seins à pleine bouche. L’autre, jambes écartées, tête renversée sur les pierres qui devaient encore être chaudes de la chaleur de la journée, dodelinait de la tête et, les deux mains dans les cheveux de sa compagne, lui pressait la figure sur sa poitrine. Bien que je sois dans une eau à la fraîcheur toute relative, le spectacle que m’offraient les deux femmes était en train de faire monter des tensions dans mon sexe. Or, nager sur place, lutter contre des courants, demande une assez grande disponibilité des mains et je ne pouvais pas aller me soulager, là tout de suite… Alors, j’attendis encore un peu… et continuai à zyeuter, sans honte.
Quelques mouvements de natation pour me maintenir à distance raisonnable et un peu hors des courants, et mes yeux se reportèrent sur la jetée… Elles étaient maintenant tête-bêche…chacune léchant le minou de l’autre…bouches et nez devaient être suffisamment occupés pour que je n’entende plus rien, que le bruit léger du ressac… Alors, imperceptiblement, je me laissais porter par le courant marin, mon fidèle allié du moment.
Bien sûr, malgré l’éclairage de la lune, je ne voyais pas grand-chose… Seulement les ombres qui se découpaient parfaitement sur la blancheur des pierres… Oui, mais quelles ombres… Les deux filles, l’une dans l’autre, jambes écartées, je distinguais de temps à autre le sein de l’une ou l’autre. Tétons pointus en ombre noire, qui venaient frotter la peau du ventre de l’autre… De temps en temps, je voyais une tête s’échapper des jambes ouvertes, monter vers le ciel et, là, je pouvais percevoir un gémissement, plus fort, qui couvrait le bruit de vaguelettes… De temps en temps, je distinguais une ou deux mains qui refaisaient surface, qui empoignaient des fesses pour mieux les écarter, et la tête qui plongeait encore plus loin…
Alors, mon imagination faisait le reste… Et mon sexe, malgré la fraîcheur de l’eau, des courants marins qui étaient froids en cet endroit, se dressait, me faisait mal à force de bander et d’être inactif… D’une main, je tentais de me contenter… En surnageant tant bien que mal… Je n’avais pas pied là où j’étais, et le mouvement de mes jambes devait offrir un drôle de spectacle aux poissons qui frayaient dans le coin… Ils devaient penser contempler un ballet aquatique… érotique. En quelques mouvements bien appliqués, je laissais aller mon plaisir, peut-être au même moment que les deux filles, qui continuaient à se lécher !
Déstabilisé, suffoquant d’avoir avalé de l’eau pendant mon bref plaisir, je m’éloignais et retournais vers mes affaires, qui étaient toujours là, Dieu soit loué… Je ne me voyais guère traverser la station, même à cette heure-là, nu comme un ver…
Après m’être rhabillé, j’attendis que les deux demoiselles reviennent… Après tout, peut-être bien que la soirée pouvait continuer… Et puis, j’étais très frustré.
Et les deux ombres féminines passèrent au-dessus de moi… Immédiatement je me levai et les apostrophai…
Pas de réponse…
Pas de réponse. Seulement un petit rire de gorge qui m’incitait à penser qu’elles m’avaient entendu, mais n’avaient pas réellement envie de s’arrêter… Alors, par dépit, je leur emboîtais le pas, une fois de plus… En m’approchant un peu, j’ai découvert qu’elles conversaient en néerlandais… et se dirigeaient vers le parking…
Voilà, je les ai abandonnées… les regardant s’éloigner avec mes rêves, mes frustrations, mes fantasmes et le souvenir de la vision d’un joli spectacle d’ombres chinoises érotiques…
Demain, je reprends la route… vers une autre station et d’autres rencontres à vous narrer…