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Temps de lecture estimé : 12 mn
09/07/05
Résumé:  Pastiches érotiques à la manière des grands
Critères:  pastiche
Auteur : Le Kawjer      

Série : Pastiches érotiques

Chapitre 02 / 02
A la manière de... II

5- À la manière de Robert Ludlum


Le dépucelage de Milena


Jack Filby scrutait la rue déserte, pas un mouvement, pas un souffle de vent, ses yeux balayaient méthodiquement les façades et les portes désertes. Froidement, avec application, il vérifia la position de ses testicules dans son slip, avec des gestes d’une précision inouïe qu’il ne se connaissait pas, mais qu’il accomplit comme s’ils lui appartenaient depuis toujours. Le tronc faisant corps avec le mur, les sens aux aguets, car le Frelon connaissait jusqu’aux moindres venelles de la ville, tous les voyeurs travaillaient pour son compte. Le Frelon était partout et pouvait être n’importe qui, pas un sex-shop, pas un site X qui ne revende ses films bas de gamme. Jack n’arrivait pas à comprendre d’où il tenait ces informations, mais il les connaissait. Il se propulsa comme un boulet, avec des gestes calculés, se fondant dans le mobilier urbain, et atteignit la porte cochère. Avec une justesse diabolique, il projeta sa main sur la clenche de la porte et se coula, tel un reptile, sous les caméras thermo-infrarouges du système de défense du WideSpreadEagle.


Nicodème Grattepoil roulait sur l’autoroute, le contact devait s’établir à Genève dans les bureaux suisses du WideSpreadEagle. L’homme qui l’avait contacté lui avait donné deux numéros de téléphone. En appelant l’un, il recevrait les instructions qu’il devait confirmer à l’autre, un code lui serait communiqué, qui lui permettrait d’obtenir ses informations sur l’écran de n’importe quel distributeur automatique de billets. Il ne remarqua pas la grosse BMW noire qui le suivait depuis la frontière. Elle effectua un dépassement, puis une brusque queue de poisson qui surprit Nicodème. Sa voiture fit une embardée et s’encastra dans la glissière de sécurité. Une voiture de police s’arrêta aussitôt à sa hauteur. Il sortit un peu groggy et comprit que WideSpreadEagle était en danger, Jack se rapprochait et rien ne pouvait le stopper. L’officier de police dégaina sans un mot son Manhurin 1956, son doigt pressa la gâchette sensible, l’explosion fit exploser le crâne du policier. L’occupant de la BMW noire referma la vitre teintée d’où s’échappait encore un peu de fumée grise et la voiture reprit sa route. Nicodème comprit le sens de cette manœuvre subtile : l’ange gardien du WideSpreadEagle pensait que les policiers étaient à la solde du Frelon et, pour mieux les démasquer, avait simulé cet accident, sachant que Nicodème, entraîné par les forces spéciales, maîtrisait les techniques du pilotage automobile, ayant traversé des champs de mines au Kosovo au volant d’une Citroën Ami 8 Super.


Milena, princesse Croate, se préparait minutieusement. Les instruments de sa revanche étaient disposés sur le couvre-lit : guêpière de satin brodé avec six jarretelles, culotte assortie, bas de soie à coutures, escarpins à hauts talons, mallette métallique fourrée de mousse polyuréthane découpée et, dans chaque découpe, les pièces d’un puzzle létal en acier brossé. Elle savait que le règne du Frelon allait s’achever, ainsi que la dictature de son dard, toute sa volonté était tendue vers ce but.


Jack Filby sentait chaque fibre de son corps comme les capteurs d’un sensor biologique. Qui lui avait appris cela ? Les bureaux de WideSpreadEagle étaient déserts. Jack en reconnaissait instinctivement tous les dédales. Il savait que la salle de tournage était au sous-sol. Il évita les lasers directionnels qui désintègrent un homme en cinq secondes. Il repensait au film retrouvé roulé dans son anus : quatre-vingt-sept secondes d’une fellation parfaite, un chef-d’œuvre dont le sens lui échappait encore, et qu’il se jurait de trouver ici. Le médecin avait retrouvé cette micro-pellicule lors d’un contrôle de routine de sa prostate, logée sur la paroi de son intestin.


Nue devant sa glace, Milena observait chaque centimètre de sa peau parfaite. Ses seins comme des obus, son ventre plat, sa toison brune bien taillée, ses cuisses fuselées, son cul de reine. Son corps avait été formaté par WideSpreadEagle pour devenir la machine la plus parfaite jamais mise au service du plaisir câblé et payant. Une vierge éternelle, un hymen chaque fois dépucelé, chaque fois reconstitué.


Nicodème Grattepoil savait que la machination qu’ils avaient lancée à Saïgon, dans la panique de l’évacuation, se retournait contre eux : en témoignaient tous ces films apparus depuis la résurrection de Jack. Du porno d’une qualité rare, la marque d’une production telle qu’on la faisait avant le WideSpreadEagle. Il gara sa voiture et, posant sa main sur le détecteur palmaire, déclencha l’ouverture de la porte. Lui restait-il encore assez de temps pour empêcher l’irréparable de se produire ?


Milena sortit de la pièce, suivie par les volutes de mousseline de son déshabillé. Ses longues jambes gainées de noir ; le claquement de ses talons sur le marbre rythmait sa démarche féline et volontaire.


Nicodème avait atteint l’ascenseur, prêt à plonger dans le cœur du système de production du WideSpreadEagle, lorsque le bras de Jack s’abattit devant lui, à peine le temps de se jeter en arrière. Il était étourdi, stoppé net dans son élan.


Jack comprit à la seconde même qu’il venait de rencontrer le Frelon. Nicodème avait fléchi. Dans un éclair, Jack revit Hué, le long de la rivière des parfums, le bordel où la CIA filmait des pornos bas de gamme pour les Boys, avec des filles des tribus de la montagne. Leurs petits culs fermes, leurs minuscules seins de jade, leurs chattes presque imberbes, et la douceur de leurs vagins. Ah ! Le bonheur d’une position du missionnaire, ces bonnes allées et venues dans leurs trous accueillants… Puis la mémoire lui revint brutalement, comme le flot s’échappe d’un barrage rompu : le programme WideSpreadEagle, son entraînement intensif, chaque jour cent femmes à satisfaire, dans toutes les positions, le braquemart toujours en érection, par tout temps. Ces films de propagande étaient tournés pour démoraliser le Viet, déjà mauvais baiseur, pour prouver la suprématie de la bite américaine sur la nouille communiste. Et le caméraman, il venait de le comprendre, c’était cet homme : Nicodème Grattepoil, Le Frelon… Cet homme, son ami, son frère d’armes, toujours prêt pour une double pénétration de concert, pour une fellation jumelle, pour un gang bang à Kao-Bang. Dans cet éclair de lucidité, il revit la trahison de Nicodème, la fille et sa culotte rouge « Made in China », c’était une pute Vietminh et son vagin était tapissé d’aiguilles empoisonnées, la douleur… puis le trou noir.


Milena, silencieuse, observait les deux protagonistes, le court canon brillant de son Uzi les caressait successivement. La bouche étroite du canon cracha trois fois, et Nicodème s’effondra. Un filet de sang décorait sa poitrine. Milena savait qu’elle était enfin libre, et que plus jamais son hymen ne se régénérerait, elle venait de tuer sa virginité éternelle. Elle s’approcha de Jack, bien décidée, cette fois-ci, à la perdre définitivement. Jack avait retrouvé les gestes d’autrefois, il se précipita, allumant toute la batterie des projecteurs dont les faisceaux étaient centrés sur un lit en forme de cœur ; il déclencha la caméra et la laissa tourner en position fixe. Rapidement nu dans le cercle de lumière, il bandait comme un professionnel. Milena se frotta à lui, les seins offerts, pointes tendues dans la corbeille de sa guêpière, elle lui « servait » sa culotte, comme on sert la bête acculée par les chiens de meute. En vrais professionnels, ils enchaînèrent fellations profondes et cunnilingus, baisers baveux et succions des tétons, comme à Hué au temps des congaïs.


Jack connaissait à la perfection tous les gestes qui font jouir, Milena attendait le moment décisif. La caméra tournait, fixant sur la pellicule la chute du WideSpreadEagle. Au fond de la salle, Nicodème Grattepoil se vidait de son sang en silence. Lorsque le gland de Jack se présenta à la porte du puits des délices que Milena lui ouvrait en écartant les cuisses, tout ce monde de mensonges et de faux-fuyants allait disparaître définitivement. Sur la scène, devant l’œil de la caméra, se tournait le plus beau des films pornos : doucement le gland força son passage dans la fente élastique qui résista mollement, résista encore, puis céda d’un coup et toute la verge s’enfonça d’un glissement bref dans le ventre de Milena. Du sang rouge vif colora les poils de Jack, il passa ses doigts sur la chatte de Milena, contemplant les traces sanglantes de son passage… Plus jamais WideSpreadEagle n’inonderait le marché de pornos bas de gamme.


6-À la manière de Jacques Prévert


Pour faire pénétrer le morceau


Prendre d’abord une femme sage

Un peu accorte et encore verte

Arracher ensuite quelques vêtements de nuit

Quelque chose de simple

Quelque chose de beau

Quelque chose de futile

Pour le morceau

La placer à poil contre un

Arbre

Dans un jardin

dans un bois

ou dans une forêt

se cacher derrière l’arbre

sans rien dire

sans bouger (…)

Quand le morceau s’avive

S’il s’avive

Observer le plus profond silence

Attendre que le morceau enfle dans

Sa cage

Et quand il est enflé

Forcer doucement la porte avec le

Morceau

Puis

Exciter un à un tout le clito

En ayant soin de ne pas toucher au cul

Déplumé dès l’assaut

Lui faire ensuite peur près de l’arbre

En chatouillant la plus belle

De ses miches

Avec le morceau.

Se fendre aussi d’un sévère effeuillage et, la

Fraîcheur devant,

La pouffiasse s’émerveille

Et s’écrit que la bête l’aime dans

La chaleur de

L’été

Et puis attendre que le morceau

Se décide à bander

Si le morceau ne bande pas

C’est mauvais signe

Signe que le barbeau est mauvais

Mais s’il bande c’est bon signe

Signe que vous pouvez baiser

Alors vous chatouillez tout doucement

D’une plume son clito

Et vous inscrivez votre nom dans un con

Indubitablement beau


7- À la manière de Robert Merle


Nous avancions, mon Grattepoil et moi-même, botte à botte dans une petite combe qui serpentait entre deux pechs. Notre troupe était composée, outre nous-mêmes, de six cavaliers que j’avais envoyés, par groupe de trois, ouvrir la route en cheminant sur les crêtes. Nos fontes étaient garnies de pistoles et de mousquets, chacun muni d’une épée au fourreau, et d’un cotel à l’italienne sous la cotte de maille. À la parfin, nous avions, par sécurité, allumé la mèche d’une arquebuse, tant ces chemins sont peu sûrs et infestés de caïmans intrépides que la prévôté peine à serrer en ses geôles.


Nous n’avions pas parcouru une lieue dans ce désert, qu’un fort parti de routiers nous barra la route, montrant les dents, s’amalissant comme des molosses. Leur troupe était forte d’une dizaine de vaunéants, tous armés comme troupes en campagne. Aussitôt, nous tirâmes l’épée et, faisant face, nous nous regardâmes, ne sachant dans ce prédicament si notre dernière heure était venue. Nous recommandâmes notre âme à Dieu et, pensant que c’était pour la dernière fois, je baisai Grattepoil, dont l’immutable amitié m’avait accompagné depuis nos vertes années, avec force poutounes et serrements. Voyant cela, le chef des Caïmans s’adressa à moi :



Le bougre avait du culot, mais aussi des mousquets, et sans doute aurions-nous l’heur de ne pas les affronter face à face en tentant de les apezimer par un barguin alléchant.



Sur un signal convenu avec mon Grattepoil, tous nos mousquets et l’arquebuse firent feu de conserve sur les manants, qui se débandèrent à brides avalées, abandonnant cadavres et illusions de fortune sur la grouette.


Au milieu des corps, un charmant visage blond émergea d’un morion trop grand pour lui. C’était un béjaune tout estéquit, aux yeux d’un bleu intense, qui tout aussitôt cria grâce en patois d’Oc, parladure que Grattepoil et moi-même entendions, étant nous-mêmes d’Oc. Grattepoil, tout atendrézi par son beau visage, lui tendit la main avec braveté et l’assura de nos bonnes intentions. Il s’appelait Samuel, à s’teure pleurant dans nos mains, à s’teure remerciant la Bonne Dame pour sa délivrance.


Remis de nos émeuvements, nous reprîmes la route. Pressant nos montures, nous arrivâmes dans une auberge, dont l’accorte alberguière avait de la morgue dans les yeux et un parpal bien rempli. Notre rôt aussitôt glouti, le gargamel apaisé par un bon vin des Corbières, nous nous installâmes dans notre chambrette. Mon Grattepoil voulut à toute force y faire coucher Samuel, craignant que les valets d’écurie ne tentassent de le forcer contre nature. Il se coucha contre le drôle et, tout de gob, troussa sa chemise sur un cul pour lequel je conçus quelques émeuvements. Le bougre escambilla ses cuisses comme ribaude en bordeau, et mon Grattepoil lui flatta de la bouche le guilleri, qui s’enflamma tout aussitôt. Les remuements de Grattepoil ne le prenaient pas au rebours, bien au contraire, il offrit son cul au forcement sans réganier. Grattepoil, déculotté, besognait le drôle avec vigueur et force beuglements.


A s’teure, la belle alberguière, avisant le tumulte, crut à un attentement contre nos vies et, forçant notre porte, découvrit ce spectacle qui l’ébaudit tant et tant qu’elle n’hésita pas à se dérober, et se retrouva tout de gob toute nue, dévergognée, le parpal frémissant.



Son chaton était dejà tout humide et mes doigts n’eurent point à en faire le siège, la forteresse tomba sans coup férir. Mes estafettes, écartant le puits divin, préparaient l’assaut final de ma mentuelle, lorsque mon Grattepoil, toujours enfoncé dans son mignon et branlant sur son cul, lorgnant sur la charnure de l’hôtesse, me dit :



Sitôt dit sitôt fait, voilà la drôlasse mise au montoir, apaquetée sur nos vits, un dans le con, un dans le cul, à s’teure le tétin mignardé par Grattepoil, à s’teure baisée à pleine bouche par moi. Pas chiche face à nos coups de rein, branlant comme si nous étions atteints du mal des ardents.


Nous pensions la garce accommodée et dans un grand pensement d’amour, mais voilà qu’elle avise le beau Samuel qui s’acagnardait sur le cul de Grattepoil, le prend au col et lui baise la bouche. Cette chatterie eut l’heur de réveiller les ardeurs du jeune bougre, dont le vit emplit le cul de mon Grattepoil qui poussa un cri de surprise. Elle lui biscotte les pudendas comme cagnasse au bordeau ; se déconne de mon vit, se déchausse de celui de Grattepoil, et va se coller contre lui. Samuel, dans un grand tumulte, enfile la commère à la chaude sous nos yeux atendrézis. Nous restons, mon Grattepoil et moi-même, un instant à poutouner les fesses fermes de l’adorable enfant, et le parpal de l’accorte hôtesse, puis je sens la main de mon Grattepoil sur mon vit encore en gloire et, à la parfin, accepte son invitation en vidant ma semence dans son cul accueillant.


Nous quittâmes l’auberge et son émerveillable alberguière à la pique du jour, et reprîmes la route vers Maespach, la forteresse du Baron mon père, où j’allais rejoindre Miranda Dei Sanctus, la tendre amour qui m’attendait pour, à la parfin, consommer nos noces. En effet, alors que notre union était célébrée, un messager de notre bon Roi Henri le Troisième me manda incontinent pour une mission secrète de la plus haute importance pour le royaume. Je quittais céans la place, dans un grand pâtiment, laissant la jeune épousée encore colombine, le cœur dolent, mais s’accoisant sans rebiquer, car le service du Roi prime.


Après moult tumultes, et bien des aventures où j’ai cru mille fois pouitrer, comme on dit en pays d’Oc, mettant à vaudéroute toutes les mouches lancées à mes trousses par les ennemis de mon bon Roi Henri, et déjouant tous leurs remuements. Livrant, autant qu’il m’en ramentevoit, d’ardents combats à s’teure à la brétaille, à s’teure aux douces mignottes rencontrées sur le chemin. À la parfin, ma mission accomplie, fait Chevalier par mon Bon Maître, je pris enfin la route de Maespech avec une volonté irréfragable, que seules quelques alberguières qui ne déprisaient pas de partager leurs couches, avaient pu retarder.


Au loin apparaissaient les fortes tours de Maespech et sa barbacane, mon cœur branlait dans ma poitrine. Après avoir testonné nos cheveux et revêtus nos plus beaux affiquets, ne musardant point, nous atteignîmes la cour du château en quelques minutes. Je me précipitai et, sans même saluer le Baron mon père, je fis irruption dans la chambre de ma douce et adamantine épouse, qui ne fut pas prise sans vert, car elle attendait ma venue, chaque jour, avec une brûlante amour.



Ma belle Miranda, tout aussitôt, se déroba, jetant vertugadins, jupons et camisole à la volée. L’objet qui me barrait sa pudeur me rappela incontinent que j’en avais confié la clef à mon Grattepoil. Par précaution, je l’avais glissée dans un médaillon passé autour de son col.



Effondré, depuis la ruelle de son lit, je contemplai ma femme, offerte en sa nuit de noce, belle en sa natureté, le parpal tremblant, comme par friandise on contemple une galimafrée qu’on ne peut gloutir. La clef de la ceinture de virginité se balançait à s’teure sur la poitrine d’un jeune sodomite blond…