n° 09759 | Fiche technique | 16475 caractères | 16475 2941 Temps de lecture estimé : 12 mn |
08/10/05 |
Résumé: Comment Clémence a vécu ça. | ||||
Critères: fh hplusag jeunes extracon extraoffre pénétratio | ||||
Auteur : Agerespectab (Vieux schnock) Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Dans les beaux quartiers Chapitre 04 / 04 | FIN de la série |
Clémence
Si vous ne me connaissez pas ou ne vous souvenez pas de moi, je suis une brunette aux yeux bleus, plutôt bien roulée, et j’ai eu vingt ans il n’y a pas longtemps.
Je suis inscrite à la faculté, en troisième année de Droit.
Comme beaucoup d’autres, je galère ; mes parents ne peuvent m’assurer une vie fastueuse, d’autant que mon petit frère, Nicolas, qui double sa terminale Maths, est à entretenir lui aussi.
Donc je cherche à m’assurer des petits boulots qui m’aident à m’offrir ces fanfreluches qui rendent la vie des filles supportable.
Côté cœur, c’est du classique : dépucelée il y a déjà trois ans par un cousin sans talent, j’ai retrouvé le moral dans les bras de divers copains, dont certains très doués. Je pense en particulier à Benoît, un tel artiste avec sa langue et sa barbe blonde, si douce entre mes cuisses…
Il y a quelques mois, j’ai fait la connaissance d’une nouvelle cliente pour le baby-sitting ; une jeune femme d’environ quarante ans, très classe. Elle m’intimide un peu tout de même, par sa simplicité et en même temps une façon de vous tenir à distance, je ne sais comment dire.
Par exemple, je sais que je pourrais lui dire "Pardonnez-moi, Madame, je viens d’avoir un petit incident, pourriez-vous me prêter une culotte ?" et qu’elle me dépannerait aussitôt avec le plus grand naturel, mais ça n’en ferait pas une copine pour autant, vous voyez ? Autre exemple : je sais qu’elle s’appelle Juliette mais, bien qu’elle m’appelle Clémence, je n’oserais jamais l’appeler par son prénom.
Elle a deux gentils bambins, simples et naturels eux aussi, et ça n’est vraiment pas une corvée que de se prélasser une soirée, dans un bel appartement, à les faire jouer, dîner, puis les mettre au lit.
Elle a aussi un mari… Mamma mia ! Un mec magnifique, la quarantaine également, bronzé, cheveux argentés.
Un Clooney l’air moins con, vous voyez ?
J’ai tout de suite remarqué que je ne laissais pas Monsieur indifférent. Mais prudence ! Avec les mecs de mes clientes, c’est une règle d’or. Et pourtant…
Ils font appel à moi environ toutes les deux à trois semaines ; ils semblent très amoureux.
Juliette me paraît assez excitée quand ils sortent, elle me laisse une drôle d’impression, on dirait qu’elle a perdu une partie de son sang-froid, elle fait penser à une petite fille impatiente de monter sur le manège.
Il y a deux semaines, elle avait besoin de moi, mais j’avais deux places pour Bénabar en concert et je lui ai proposé mon frère Nicolas.
Apparemment, ça s’est bien passé, elle m’a seulement déclaré "Quel garçon délicieux, votre frère !" J’ai pensé "Eh oui, ma cocotte, tu en ferais bien tes beaux dimanches, hein ?" Puis aussitôt "Mais non, que je suis sotte, pas avec le type qu’elle a comme époux, idiote !"
Une nouvelle fois, elle me demande de venir un vendredi soir, vers dix-huit heures ; quand je me pointe, elle n’est pas là, c’est Monsieur qui me reçoit.
Il me rend nerveuse, côtoyer un type comme ça me met dans tous mes états ; et voilà-t-y pas qu’il me serre un peu, dans la cuisine, et me chuchote à l’oreille "Pourrais-je envisager un petit baiser ?" avec un sourire à damner une sainte, et moi, pour la béatification, il faudrait que je fasse des efforts…
Je lui fais les gros yeux, tu penses bien ! Mais je peux pas tenir bien longtemps et je finis par éclater de rire !…
Je vous entends déjà : quelle petite traînée ! Et patin-couffin… Bavez toujours ! Vous avez jamais été à côté d’un Clooney qu’aurait l’air intelligent, ça se voit !
Donc on s’est embrassé avec science ; au début, je faisais un peu ma mijaurée, mais il a eu vite fait de faire monter ma température. Surtout, il me murmurait des mots délicieux, des trucs incroyables, que j’étais une perle de jade, qu’il était en train de se noyer pour me pécher au fond d’une mer de chine (attention aux contrepèteries, je les connais aussi bien que vous !) et j’étais en extase de m’entendre complimenter comme ça, c’était la première fois. Je me suis dit que les Dames du temps jadis n’étaient pas forcément de fieffées salopes, si on leur parlait de cette façon.
Et voici qu’il me tient le discours suivant :
Je n’en revenais pas… Il avait pris contact avec mon petit frangin et se préparait à le jeter dans les bras de sa femme !
Son visage s’est fermé, d’un coup. Il est devenu glacial, et j’ai eu l’impression brutale d’avoir à ses yeux autant d’importance que l’éponge à vaisselle. Comme j’ai ma fierté, je retourne à mes occupations, c’est-à-dire mes bambins et leur repas.
D’ailleurs Juliette fait son apparition ; elle vient me faire une petite bise du bout des lèvres, elle est resplendissante, super maquillage transparent et coiffure qui lui va à ravir. Elle lit certainement dans mes yeux mon admiration car elle me fait un joli sourire tendre, comme un remerciement sans paroles. Cette femme, je sens qu’elle m’attire de plus en plus, elle est en train de devenir mon idole, elle est si belle et si simple, comme une antithèse de la vulgarité.
Environ quatre heures plus tard, les voici de retour ; Juliette me fait part de sa satisfaction, comme chaque fois, pour la façon dont j’ai rempli ma mission, et j’en suis toute contente ; elle me dit que sa soirée aurait pu être mortelle mais, en rosissant et me clignant de l’œil, elle ajoute qu’elle a pu se distraire un peu. En souriant, je lui dis qu’il faudra m’en dire un peu plus lorsque nous serons seules, et elle acquiesce d’un battement de cils.
Luc fait son entrée avec une bouteille de champagne embuée, et déclare qu’il souhaiterait nous offrir un petit verre avant de se quitter.
Nous avons vidé nos verres, Juliette me fait une grosse bise, comme à chaque fin de mon service, et nous annonce qu’elle va se coucher.
Nous voilà seuls. Luc pose une main sur ma joue, qu’il caresse doucement ; je ne me dérobe pas, il sait donc qu’il a ma réponse et qu’elle est positive. Il met un peu de musique douce, très faible, et nous bavardons, surtout de littérature étrangère, des problèmes de traduction ; je constate qu’il est très cultivé, mais aussi et surtout qu’il fait durer pour laisser un peu de temps au temps…
Enfin il vient à moi, me soulève par la taille, m’enlace et m’emporte dans cet autre monde, celui de la sensualité dont je me languis. Installé sur une chauffeuse, il m’a prise sur ses genoux et m’a ôté mon pull. Il me donne des petits bécots sur le visage, à la commissure des lèvres, en caressant mes seins du bout des doigts au-dessus de mon soutien-gorge. Il poursuit ces agaceries jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, je me saisisse de sa tête et lui morde les lèvres ; il se décide alors à m’embrasser vraiment. Pendant que nos langues tourbillonnent, il dégrafe mon soutien-gorge, il passe tout doucement ses paumes sur mes tétons, que c’est bon !
Il glisse sa main sous ma jupette qu’il soulève pour rouler ma culotte, laquelle se retrouve bientôt au niveau de mes genoux, tant j’ai aidé de bonne grâce à la manœuvre. De la sorte, sa main gauche flatte mes fesses, les caresse, le majeur s’insinue entre elles, passe sur la rosette et vient constater que ma fente est accueillante.
Pendant ce temps, la droite a continué à mignoter l’un de mes seins tandis que l’autre est investi par ses lèvres.
Il me suce le téton, me lutine le vagin, je ferme les yeux pour mieux me concentrer sur cette jouissance qui monte, qui monte… C’est à peine si je remarque le bruit de la porte du salon qui s’ouvre, puis se referme deux ou trois secondes après, et le bruit léger d’une cavalcade de pieds nus dans le couloir.
Luc a décidé de monter d’un cran dans la volupté de ses caresses et ses deux mains sont maintenant occupées entre mes cuisses, sa main droite fait reluire savamment mon petit bourgeon, ce qui m’occasionne des sursauts électriques et des gémissements, tandis que l’autre me doigte le vagin, puis m’enduit l’anus de mon sirop, et recommence. À ce régime, je ne tarde pas à m’envoler au pays des jeunes femmes comblées.
Il me prend dans ses bras et me dépose sur le canapé, m’ôte mes chaussures, ma culotte et enfin ma jupe ; lui-même se déshabille, nous sommes maintenant nus tous les deux, il me relève les cuisses, pose mes mollets sur ses épaules et m’embroche à la hussarde ; je crie, il ne m’a pas fait mal mais m’a remplie d’un coup, si puissamment que ça m’a poignardée de bonheur. Quel amant ! Mes anciens copains de plaisir pourraient en prendre, des leçons…
Maintenant, il me lime lentement, régulièrement, attentif à mon plaisir, s’arrête, puis repart si mon gémissement se fait implorant ; je sens à nouveau l’orgasme qui vient ; mon souffle plus court, mon vagin qui se contracte lui sont des indices, il accélère un peu et Youpi !!!
Nos spasmes s’apaisent, son corps se fait un peu lourd sur le mien et ma vessie proteste.
Il me prend dans ses bras et nous voilà partis ; dans le couloir, il pousse une porte, c’est une chambre, faiblement éclairée ; sur le grand lit, deux êtres que je ne reconnais pas, car je me cache dans son épaule tellement j’ai honte d’être exhibée ainsi, nue comme un ver, dans les bras de cet homme.
Nous entrons dans une salle de bains, il me dépose délicatement sur le siège des toilettes puis s’éclipse dans la cabine de douche qu’il fait couler : on ne saurait être plus discret !
Après un temps raisonnable, même pour un gros pipi, il ressort de sa douche et me demande si ça me tente.
Nous prenons donc une douche ensemble, c’est délicieux, comme vous savez sans doute, et si vous ne savez pas, ou bien c’est que vous êtes tout seul, ou alors qu’attendez-vous pour essayer ?
Puis nous traversons la chambre à nouveau ; ahurie, j’ai le temps de reconnaître mon frère couché sur le dos, et Juliette allongée sur lui, exposant une sublime chute de reins, la tête cachée par ses cheveux.
De retour au salon, Luc m’a encore prodigué de nombreuses caresses avec sa langue, m’envoyant encore au septième ciel, puis on a décidé de sonner la fin du match, il était tout de même plus de quatre heures. Nous nous sommes rhabillés, avons été cherché Nicolas qui dormait dans les bras de Juliette. Celle-ci ne semblait pas hostile à mon égard.
Le lendemain, samedi, je téléphone à mon frère.
J’ai laissé passé la journée, puis le dimanche et le lundi, je devenais de plus en plus morose, pensant à cette femme trahie, bien sûr consolée dans les bras de Nicolas, mais…
J’ai alors décidé d’appeler Luc à son bureau ; il m’a fixé un autre rendez-vous téléphonique, sans doute après avoir pu s’isoler des oreilles indiscrètes, et je lui ai dit, pas très aimable, qu’il n’y aurait aucune suite à notre aventure.
Il s’est permis de me lancer "Ne dis pas : Fontaine… " et je lui ai rétorqué qu’il n’était qu’un gros con de macho sans respect pour sa femme, qu’il ne la méritait pas, etc. etc. Il m’a écoutée jusqu’au bout puis m’a fait un bruit de baiser et a raccroché. J’étais outrée.
En sortant de la fac, il n’était que quinze heures, je me suis lancée à la baille. J’ai formé le numéro de Juliette, sa voix était neutre, sans chaleur, elle acceptait que l’on se voie tout de suite.
Je me doutais bien que j’allais passer un sale quart d’heure. Mais maintenant, avec le recul, ce qui est tout à fait extraordinaire, c’est que je n’ai jamais douté de son pardon, j’étais certaine de pouvoir me faire entendre, de la persuader que je tenais plus à son amitié, à son estime, qu’à son mari ! Vous savez comment ça s’appelle, ça ? C’est un des plus beaux mots de la langue française, le plus beau peut-être : CONFIANCE.
Comme si c’était ma mère, j’avais confiance en elle ; je ne suis pas orpheline, mais ma mère… je vous en parlerai une autre fois.
Et j’ai morflé, comme prévu, mais pas comme redouté. Je n’ai pas pris une paire de tartes, même pas un seul geste agressif ; je me demande si ça n’était pas pire, finalement, cette froideur, cette ironie cinglante, cette distance, pour tout dire… Elle m’aurait flanqué une magistrale fessée que je ne me serais pas débattue, j’aurais subi sans protester, sinon sans larmes…
Au lieu de quoi, après avoir "balancé" un peu, comme on dit, elle m’a ouvert ses bras, je me suis vautrée dans son giron, j’ai pleuré comme une Madeleine et c’était sincère, sauf que c’était pas du tout pour avoir son pardon, je l’avais déjà.
C’était parce que j’avais la preuve que c’était bien la femme que je pensais, que j’espérais, la Mère, la Grande Sœur, L’Amante… non qu’est-ce que je déconne, j’ai pensé cela ? Vraiment ? C’est nul… J’ai au plafond une araignée qui fait du vélo…
Nous sommes parties toutes deux chercher les enfants à l’école, en devisant comme… comme des copines, pas tout à fait du même âge, mais enfin j’aurais jamais cru que c’était possible, et c’était fait, c’était tout naturel, je me sentais si bien, un énorme poids en moins qui n’avait pas grand-chose à voir avec ma coucherie avec Luc…
Les gosses m’ont fait une fête à tout casser, l’institutrice n’en revenait pas.
On s’est revu assez souvent, les jours suivants ; en fait, pour être honnête, j’allais la voir n’importe quand, car je ne m’annonçais pas toujours, même rarement à vrai dire et, si elle n’était pas là, j’en avais le cœur un peu serré.
J’ai pris peu à peu l’habitude de m’insérer dans sa vie ; elle a en charge tout cet appartement, le linge et la cuisine pour quatre personnes, et ça remplit bien sa vie.
Donc comme je débarque un peu n’importe quand, qu’elle m’accueille toujours avec l’air ravi de me voir, jamais je ne m’excuse mais je me mets aussitôt à l’aider dans sa tâche du moment, ménage, repassage, cuisine.
Il arrive, bien sûr, que nous nous posions dans le canapé du salon par exemple, avec une tasse de café ou de thé.
Nous parlons, évidemment ; nous n’arrêtons pas, comme deux perruches, deux femmes, quoi ! Mais les propos futiles ou anodins ne sont pas les seuls.
Une fois, elle m’a branchée sur mes parents ; je lui ai raconté ma mère, toujours alitée, toujours dolente, vésicule biliaire, colites, migraines, à mon avis malade imaginaire mais mère absente en tout cas, sur laquelle on ne peut absolument pas compter. Du même coup, père absent lui aussi, mais pour d’autres raisons.
Mon frère ? Chouchou de sa grand-mère paternelle, qui compense, heureusement pour lui.
J’avais fini ma tasse de thé que j’ai posée sur la table basse, puis me suis nichée à ma place favorite, contre son sein, elle me caressait la joue, machinalement pour ainsi dire, mais en fait j’ai su plus tard qu’elle luttait pour juguler sa folle envie de me prendre dans ses bras comme une amante, comme son amante, et puis, un jour, elle a posé ses lèvres sur les miennes, elle avait cessé de lutter.
Nicolas a rencontré la femme de sa vie, une grande bringue blondasse qu’il contemple comme si c’était une apparition de sainte Bernadette.
Moi, j’ai fait ma vie avec un certain Thomas, mon amour, mais que ce soit lui ou Luc, il faut qu’ils s’arrangent tous deux de la tendresse qui nous lie, Juliette et moi, et qui ne mourra qu’avec l’une de nous deux.