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n° 09903Fiche technique37483 caractères37483
Temps de lecture estimé : 28 mn
20/11/05
corrigé 30/05/21
Résumé:  A peine revenu, Jean-Pierre est submergé par Clara qui lui apprend qu'elle va se marier. Abandonnant son job, elle s'invite chez Jean-Pierre le temps de s'organiser. Leur vie commune est d'abord faite de retenues, mais la chair est faible...
Critères:  fh fbi amour intermast
Auteur : Laure et JP  (Un couple heureux de parler de son histoire)            Envoi mini-message

Série : Le triangle de Laure

Chapitre 07 / 12
Un retour inattendu de "mes" femmes...

Jean-Pierre, consultant, en déplacement, tombe amoureux de Laure, étudiante et escort-girl occasionnelle, qu’on lui a fait rencontrer comme un « cadeau ».

Il la revoit dans une soirée mondaine en compagnie de Clara, son « amie » et collègue. Clara, bisexuelle, lui apprend que Laure est homo… et attire Jean-Pierre chez elle, en laissant son amie avec son « client », un invité de la soirée, qui va lui faire des ennuis.

Il retrouve Laure dans sa chambre d’hôtel. Elle s’y est réfugiée. Ils passent la journée ensemble, et se découvrent l’un l’autre à travers des jeux amoureux inattendus.

Puis Laure s’installe par peur chez Clara, laquelle invite alors Jean-Pierre à les rejoindre… Mais, après lui avoir, elle aussi, avoué son amour, elle doit partir d’urgence, se faire oublier, et reprend ses études à l’étranger. Confiante, elle laisse Jean-Pierre aux bons soins de Clara…

Il vit avec elle pendant quelques mois, sans nouvelles de Laure, une relation tendre et ambiguë. À son tour, sa mission terminée, il part et se retrouve seul, désespéré.

En participant à un congrès à l’étranger, il retrouve Laure par hasard. Bloqués sur place par des retards de vols, ils prennent une chambre d’hôtel et reprennent leurs jeux amoureux, puis décident de rester quelques heures de plus, avant de devoir se séparer à nouveau. Laure poursuit avec bonheur sa découverte de l’amour hétéro, mais sa relation avec Clara la perturbe, laissant Jean-Pierre perplexe. Celui-ci revient et se retrouve seul, torturé.




Chapitre 7. Un retour inattendu de « mes » femmes…



Après une nuit d’enfer dans l’avion, le cœur gros, assommé de fatigue, j’attends un taxi dans une queue interminable à l’aéroport. Ici, c’est le petit matin et le décalage horaire me rend un peu zombi… J’ai tourné et retourné dans ma tête les derniers instants avec Laure. Après des heures de bonheur, cette chute, comme un adieu…

Tout ça à propos de Clara, c’est idiot, je ne comprends plus… ou alors trop bien !


Mon téléphone portable à peine rebranché, voilà qu’il se manifeste, m’avertissant de nouveaux messages, parmi lesquels la voix un peu rauque de Clara finit par me réveiller complètement.

Tiens ! Justement !


« Eh ! Pas moyen de te joindre ! Mais où es-tu ? J’ai du nouveau à t’apprendre… Appelle-moi. Je te câline, et plus ! Salut ! »


Clara ! Retour aux réalités. Je réalise qu’avec Laure je suis pris entre ces deux femmes, que Laure elle-même avec Clara… est-ce bien terminé ? Je l’aime bien, Clara. Alors que tout semblait perdu avec Laure, quelque chose s’est créé entre nous, une « amitié amoureuse » ou plus sans doute…

Et de me secouer : « Je ne vais tout de même pas aimer deux femmes à la fois ! » pensé-je en souriant intérieurement, mais l’estomac serré.


Je la rappelle, bien qu’il soit très tôt, impatient de l’entendre. Un balbutiement ensommeillé me répond :



Un silence. Puis le bruit d’une bouche pâteuse qui cherche à articuler.



Et en quelques mots je lui expose mon voyage, les incidents ayant retardé le retour, les retrouvailles avec Laure, passant sous silence les détails… et surtout le malaise de la fin.



Pas folle ! Je devine qu’elle est curieuse, qu’elle veut en savoir davantage.



L’intuition féminine… je décide après tout de jouer franc jeu.



Clara s’esclaffe, enjouée, visiblement ravie :



Je suis un peu surpris de sa réaction.



À nouveau elle rit.



Un silence, comme préparant un scoop, puis :



Pour le coup, encore debout dans la file d’attente, je serais tombé raide ! Je balbutie, feignant d’avoir mal saisi.



Je n’en reviens pas. Clara se mariant !



Elle soupire puis poursuit :



Effondré, je l’interromps :



À son tour elle me coupe :



Pour le taxi, c’est mon tour. Je m’y engouffre en lui lançant, la tête en feu :




o-o



Enfoncé dans la banquette arrière, j’éprouve soudain une grosse déprime.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce plan… » me demandé-je effaré.

Les mots de Clara s’entrechoquent : « mariage, amant de cœur, témoin… »

Oh ! là ! Je perds pied, dormir, oui, dormir… j’ai besoin ! Ou me réveiller d’un drôle de rêve…

Mon téléphone sonne. C’est encore Clara.




o-o



Et vlan ! La demande et la réponse !

Quelle énergie ! Un raz-de-marée. Elle m’envahit au propre comme au figuré !

Une pensée pour Laure. Au secours ! Mais comment refuser à Clara ce qu’elle me demande ? Notre amitié est véritable… bien que celle-ci dérive facilement. Témoin ? D’accord. L’héberger ? Je lui dois bien ça après les problèmes qu’a eu Laure. Son amant ? Aïe ! Plus difficile. Et surtout le rester… « de temps en temps », comme elle dit ingénument !


« Galère… quelle galère ! pensé-je. Je suis à nouveau le jouet de ces amazones, jusqu’à les perdre toutes les deux, puis les retrouver toutes les deux ! C’est à devenir fou ! ». Car enfin, je me voyais, avec un peu de patience, tenter une vie commune avec Laure et, pourquoi pas, une union durable, des enfants…

Une vie normale, quoi !


Rentré chez moi, je m’écroule et dors jusqu’à midi, tous téléphones coupés. À mon réveil, ma première pensée est pour Laure, avec le souci de ne pas perdre le contact, d’entretenir notre relation. Fébrilement, le cœur battant, je compose son numéro de portable. Chez elle, c’est la fin de la nuit, mais tant pis ! Au moins tomber sur sa messagerie. Quelques sonneries puis, comme prévu, son message d’accueil, en anglais, puis le bip d’invitation à parler. Mes tempes battent, mes mains sont moites, je suis fou d’inquiétude.



Je raccroche, incapable d’en dire plus, la bouche complètement sèche, épuisé. Puis bêtement, je tourne en rond dans l’appartement, le téléphone à la main, attendant une réponse. Ce ne sont plus les heures que je compte mais les minutes…

J’en suis malade, j’en oublie de manger quelque chose, de faire une toilette, de m’habiller. Mes pensées vont de Laure à Clara, de Clara à Laure. L’une que j’ai peur de perdre, l’autre qui me submerge de ses projets et qui est déjà perdue, qui va se marier…



o-o



Fin d’après-midi. Je vais craquer d’énervement quand, enfin, le téléphone sonne.

C’est Laure ! Je prends une profonde inspiration avant de décrocher.



Un silence. Je l’entends juste respirer fortement.



Encore le silence, mais cette fois elle pleure. Puis d’une voix hachée par les sanglots :



J’éclate de rire.



Un silence, et elle s’esclaffe à son tour :



Et je rapporte ses projets, précisant que je serai témoin, que je dois l’héberger et j’achève par « l’amant de cœur de temps en temps », décidé à ne rien cacher.

Grand soupir de Laure :



Re-soupir de Laure :



Embarrassé, je ne sais quoi répondre, mais elle poursuit rapidement :



Et voilà, à nouveau, comment ces deux filles disposent de ma personne ! J’ai quand même du mal à m’y faire… Et puis leur raconter à chacune ce que je fais avec l’autre ! Je veux me révolter, gentiment.



À nouveau elle rit, puis ajoute :



Je proteste mollement, sentant que, décidément, leur relation est profonde et complexe. Il faudra que je fasse avec, rentrer dans leur jeu, ou sinon…



Grand soupir de Laure :



A peine raccroché, mon téléphone remet ça. Cette fois c’est Clara ! Oh ! mais je ne vais pas m’en sortir ! Tout de go, elle me dit que ça y est, qu’elle arrive ! Qu’elle n’attendait que mon retour !



À ma grande surprise, elle rétorque, après une hésitation :



Je suis soulagé mais soupçonneux. Comment a-t-elle abandonné si vite l’idée de « l’amant de cœur » ? Ou alors, intelligente et fine comme elle est… Bon, on verra. C’est sûr, elle va me manipuler !



o-o



De fait elle s’installe bientôt chez moi avec quelques valises. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre, heureux comme deux vieux amis de nous retrouver.



Clara n’a pas changé, toujours aussi mignonne et à croquer avec ses cheveux bruns et ses yeux verts. Et toujours aussi bien faite : j’espère que son futur mari saura apprécier…

Je lui laisse ma chambre et, rapidement, elle prend possession des lieux : cuisine, salle de bains, salon n’ont bientôt plus de secrets pour elle.



Effectivement, je laisse faire. Comment s’y opposer ? Et après tout, pourquoi pas ?



o-o



Le premier soir du jour où elle s’est installée, je rentre du bureau, vaguement inquiet de ce qui m’attend. Pas habitué à une femme à la maison… Des craintes quand même.

Clara m’accueille en souriant, pieds nus, en robe d’intérieur longue et légère, avec un décolleté fort sage, un torchon à la main.

Les mouvements du tissu montrent de toute évidence qu’elle ne porte pas de soutien-gorge… Et à bien regarder – mais oui – pas de slip non plus. Charmant !

Elle me passe les bras autour du cou, m’embrasse sur la bouche du bout des lèvres et me lance gaiement :



Et elle m’entraîne sur le canapé en riant, alors que je l’observe, soupçonneux, sur la défensive. Assis côte à côte, nous buvons un verre en échangeant quelques mots sur sa journée : les courses, une première agence immobilière, la préparation du repas.


Soudain, elle me dit, en posant sa main sur ma cuisse :



Surpris de l’attaque, je balbutie :



Clara me regarde dans les yeux à m’en faire défaillir et murmure :



Je suis gêné, d’autant qu’elle se lève pour s’asseoir à mes pieds sur la moquette et qu’elle me prend les mains. Dans cette position, j’ai une vue plongeante sur ses seins, nus, qui palpitent sous sa robe. Un ravissement de juste les entrevoir ! Et de me souvenir le nombre de fois où je me suis assoupi dans leur douceur accueillante…



Bien que je n’aie pas envie de parler de ça, une chaleur soudaine m’envahit ; je me sens en confiance avec Clara, cette douce intimité et cette complicité que nous avons en commun ressurgissent et, à nouveau, s’imposent…


Elle l’a ressenti également car ses mains me serrent très fort à présent. « Je vais craquer ! pensé-je. Cette fille est une sorcière… »

Et de repenser à la remarque de Laure : « Tu n’as pas le choix ! »

Je poursuis donc, à contrecœur, sur un ton banal :



Les yeux de Clara, devenus plus clairs, m’invitent à préciser.



Un éclair dans son regard, ses mains qui broient les miennes deviennent moites.



Songeuse, elle me fixe, attendant que je poursuive.



Elle se trémousse, me regarde les yeux curieux, excités.



Un silence, elle ferme les yeux, soupire.

Sa tête se laisse aller sur mes genoux. D’une main, je lui caresse les cheveux… Sa respiration se fait profonde. Je fonds de tendresse, et j’ai envie brusquement d’aller plus loin. Mes doigts parcourent ses joues, ses lèvres. Elle y dépose un baiser, me mordille.



Et comme si elle avait compris mon émoi, elle ajoute, la voix basse :



Elle se redresse, les joues rouges, les yeux brillants. En riant, elle me lance :



Je ris aussi, mais inquiet, de l’image :



Clara se lève et m’aide à me dresser.



Elle m’enlace doucement et me susurre à l’oreille :



Je conteste, pour la forme.



Ses bras me serrent la taille pendant qu’elle se cambre pour me répondre en souriant :



Elle me repousse doucement, secoue ses cheveux et fait la moue :




o-o



Sympa, son repas. De bon appétit, nous l’avons englouti et fêté l’événement en l’arrosant au champagne. Et en évoquant le « bon vieux temps », son futur mariage, son mari…



Et puis espiègle, elle ajoute, hilare :



J’y crois pas ! J’ai mal entendu… Une partie à trois, la veille de son mariage !



J’ai un fou rire de la voir ainsi former des projets de cette nature.



Elle rit aussi, aux larmes, et puis soudain sérieuse :



Et elle hoche la tête, comme marquer sa détermination



Elle réfléchit une seconde.



Sans transition, Clara se lève et lance :




o-o



Moment délicat, redouté, sinon redoutable… Fort heureusement, on en a parlé. Clara dans ma chambre, moi sur le canapé. Il n’empêche, pendant les préparatifs du coucher, nous évitons de nous regarder. Finalement, elle sort de la salle de bains vêtue d’un peignoir court que je lui connaissais. Avec un sourire contrit, elle vient vers moi et me prend par les épaules.



Sa bouche s’approche pendant que mon cœur s’emballe, et elle me dépose un baiser chaste sur les lèvres, se retourne et se dirige vers la chambre. De dos, je remarque ses cuisses demi-nues, son délicieux postérieur qui ondule… Diable ! Quelle tentation !


Resté seul, encore environné de son parfum, maussade, je me prépare également et je m’étends sur le canapé.

Oh ! Que c’est dur ! Dur et étroit… La nuit va être difficile. J’ai encore dans les yeux Clara allant se coucher. Et elle est là, à quelques mètres…

« Allez, on dort, on dort… » me forcé-je à penser sans conviction. Et j’éteins.



o-o



J’ai brusquement chaud. Me suis-je endormi ? Combien de temps ? En tout cas, les yeux ouverts, j’écoute les bruits de la nuit. Rien ne me parvient de la chambre. Dort-elle ? Mon dos me fait mal. Je me lève pour boire, les reins cassés. En revenant, je vois dans la pénombre la porte de la chambre s’entrouvrir, et une voix me lance tout bas :



Je ferme les yeux, décidé d’en finir, d’enfin dormir, oublier. Mais à nouveau la voix de Clara :



Pour le coup, je me redresse comme un ressort. Je regarde vers la porte de la chambre et j’entrevois une masse de cheveux ébouriffés, des yeux qui brillent.



J’ai bien entendu. Elle m’invite à la rejoindre ! Une hésitation, et puis je pense que, là, je ne fermerai pas l’œil… Alors, alors je me décide et entre dans la chambre, un peu anxieux. Clara est couchée et m’a laissé de la place. Elle murmure :



Je me fais tout petit, sur le côté, en lui tournant le dos, évitant ainsi tout contact avec ma chère voisine… mais je sens rapidement sa chaleur, son parfum, son souffle.



Sans réfléchir, retrouvant le temps où nous vivions ensemble :



Je la sens se déplacer et, soudain, son corps qui épouse le mien, ma peau qui reconnaît la sienne, ses seins qui se plaquent dans mon dos et, d’un coup, une foule de souvenirs qui reviennent !



Epuisé, serein et heureux malgré tout de la sentir contre moi, je m’endors.



o-o



Une odeur de café me réveille. Je tâte son côté. Rien… Elle est debout.

Sur le dos, je vois la porte de la chambre ouverte et soudain Clara, qui apparaît, une tasse à la main. Avec son peignoir court, très ouvert, ses seins à moitié recouverts, les cheveux éclatés, elle est à croquer.



Elle s’assoit sur le bord du lit, à côté de moi et me tend la tasse. Ainsi, tout près, ses cuisses sont découvertes et je lui vois l’intégralité d’un téton mutin. Une folle envie d’envoyer mes mains entre ses jambes me prend, de la basculer aussi.



Je m’assois et je déguste le noir breuvage fumant, tout en l’admirant.



À ce moment, une érection me vient, violente. C’est vrai qu’à la voir ainsi, elle me provoque, même inconsciemment.

Elle rit, se rajuste, me caresse les cheveux.



Et elle se lève, me fait face et, espiègle, défait d’un coup son peignoir qui tombe au sol. Nue, superbe, les reins cambrés, poitrine offerte, elle me nargue deux secondes et s’enfuit dans la salle de bains en me lançant :



J’en reste coi, les yeux illuminés, gardant quelques secondes dans mes prunelles, ces seins superbes, ces fesses rebondies qui m’ont nargué en s’échappant…



o-o



Nous prenons le petit déjeuner dans la bonne humeur.



Je m’insurge, continuant ces jeux que nous avons largement pratiqués.



Et on se tape dans la main, en riant, comme deux maquignons. N’empêche, le jeu est dangereux…



o-o



Quelques jours coulent ainsi. Un début de routine où nous nous observons, prenant garde l’un et l’autre à toute situation pouvant mettre le feu aux poudres…

Clara court les agences et se comporte en parfaite femme d’intérieur.

Nous dormons serrés l’un contre l’autre, en toute innocence, presque comme frère et sœur. Les soirées se passent en discussions animées, sur tous sujets.


Le moment sensible est toujours celui du coucher, où là, le contact de nos corps nus est délicieux… et éprouvant. Quelques secondes pendant lesquelles nos pulsions sont à maîtriser. Souvent, un chahut permet de les évacuer, et le lit est à refaire complètement… Reste que l’inévitable est omniprésent. Hypocrite, en fait, je le souhaite… Comment résister à cette créature faite pour l’amour ? Combien de temps tiendrons-nous ? Si demain elle trouve l’appartement de ses rêves, ça ira mieux. Au moins, cela nous permettra de mettre de la distance.


Un soir pourtant, alors que nous avions regardé à la télé un film comportant plusieurs scènes un peu chaudes, Clara s’était serrée contre moi en me prenant la main. Au lit, dans notre position favorite, collée à mon dos, je la sens énervée. Elle soupire, remue, cherchant sa position.


« Malaise » communicatif ? En tout cas, je sens en moi aussi monter le désir. Une brutale envie de la câliner, de la faire jouir, de la sentir femme… Et sachant comme elle sait le rendre ! Une pression de sa main sur mon épaule, son ventre qui se presse sur mes fesses, et enfin un « Jean-Pierre… » d’une voix changée, qui ne trompe pas… Sa main m’invite à lui faire face, doucement. Je me retourne. Nous sommes bouche à bouche, yeux dans les yeux…


Trop tard ! L’inévitable va se produire, doit se produire… En une seconde, nos corps s’appellent, irrésistiblement. Nous ne sommes plus qu’un homme et une femme poussés par le désir.


Sa main prend la mienne et la dirige vers sa grotte secrète. Elle est trempée, dégouline. Le contact la fait gémir, ses yeux se ferment, ses lèvres s’entrouvrent, sa respiration est forte.



C’est sa main, en prenant mes doigts, qui lui donne du plaisir. Elle semble experte à ce jeu car, rapidement, ses gémissements s’amplifient. Sa bouche prend la mienne, sa langue m’investit, ses dents me mordent. Son autre main me cherche et me caresse très doucement, en m’effleurant comme de la soie. C’est sublime de douceur, de tendresse, de retenue.


Elle remue à présent ses fesses, mimant une pénétration. À des contractions de son ventre et de ses cuisses, je sens venir sa jouissance pendant qu’elle accélère et précise la masturbation de mon sexe. Sa caresse est délicieuse, experte.


Moite de sueur, sa peau exhale des odeurs de brune pimentée se mêlant à son parfum, à ses sucs intimes. Enfin elle se tend, cache sa tête sur ma poitrine et soudain explose avec un cri étouffé suivi de convulsions de tous ses muscles.


Sa tête se relève, ses yeux humides me scrutent, profonds, limpides.



Et tout en ne me lâchant pas du regard, elle m’achève de ses deux mains, me broyant les bourses avec des petits cris.



En plusieurs spasmes, je me libère enfin dans ses doigts. Alors elle m’embrasse tendrement, profondément, pendant que ses mains s’essuient sur son ventre, sur ses seins, étalant mon jus…



Je lui caresse le haut des cuisses, poisseuses, m’aventure à effleurer son minou trempé, encore palpitant. Clara sursaute, gémit, me mord les lèvres.



Nous restons ainsi à nous regarder, sans parler, collés dans l’humidité de ma semence. Sa main vient me caresser la joue, les cheveux. Un moment d’intimité hors du temps, où nous récupérons, sans penser. Elle murmure enfin :



Tendrement, je dépose des petits baisers ici et là, recueillant de la langue des saveurs salées.



Et ainsi, serrés tendrement, nous avons sombré dans un sommeil profond.



o-o



La chair est faible… Cette expérience devait en déclencher d’autres, mais avec beaucoup de retenues, de tendresse. Plus rien à voir avec les ébats orageux et torrides auxquels nous nous livrions chez elle. Curieusement, par un accord implicite, nous évitions toute pénétration. Des caresses mutuelles, jusqu’au plaisir final, des masturbations savantes, son « dessert » comme elle disait, étant de me recueillir dans sa bouche, jusqu’à ne rien laisser.


En riant, elle me précisait que jamais elle n’avait apprécié à ce point cette pratique… « Entre mille, je te reconnaîtrais ! Les yeux fermés ! Du quatre étoiles, plus, plus ! »


La conséquence a été de renforcer notre curieuse complicité. Sans nous parler nous nous comprenions, presque sur tout. J’en garderai un souvenir inoubliable, celui d’une Clara qui sans aucun doute m’aime, mais laisse une place qu’elle aurait pu facilement conquérir.



o-o



Clara a enfin trouvé son bonheur : un minuscule deux-pièces qui lui suffira d’ici à son mariage. Elle tient à son indépendance : « Pas question de vivre avec mon futur mari avant le mariage… Je veux être libre jusqu’au bout ! » déclare-elle à l’envi.


Je l’aide à emménager et, une fois installée, elle m’invite à pendre la crémaillère. Et bien sûr à partager dans son lit la première nuit… Celle-ci fut torride, et exceptionnellement, elle me demanda de la prendre avec vigueur. Je retrouvais ainsi, pour un instant, la Clara survoltée et passionnée que j’avais bien connue… Hors normes.



o-o



A nouveau provisoirement seul – nous continuons à nous voir une fois chez elle, une fois chez moi – je repense à Laure, dont je suis sans nouvelles depuis un moment.


Un soir, tard, alors que j’allais me coucher, c’est elle qui m’appelle. C’est un bonheur de l’entendre. Sa voix est fraîche, elle semble en forme.



Je lui explique qu’elle a trouvé son appart, que l’on se voit de temps en temps…



Comme je proteste :



Laure me rit au nez.



Je la rassure :



Elle éclate de rire.



J’explose de joie. Enfin !



Et elle raccroche.



o-o



Je ne vais pas en dormir de la nuit ! Laure va venir ! Mais j’ai horreur des surprises… Mais quand ? Bon Dieu quand ? Je me plante devant la télé, histoire de me calmer.


On sonne à la porte. « Quoi ! A cette heure… Clara ? Mais elle a les clés… » pensé-je en allant ouvrir, échafaudant toutes sortes d’hypothèses sur l’importun.


Et là, devant moi, sur le palier mal éclairé, une fille superbe, jeune, grande, blonde avec des mèches tressées, le visage hâlé, un énorme sac de voyage à ses pieds. Une à deux secondes d’incrédulité, puis de panique. Cette fille… qui doucement articule :



Je m’étrangle, manque défaillir : Laure !



o-o



J’ai du mal à en croire mes yeux, Laure ! Je l’invite à entrer. J’en tremble… le cœur dans la gorge.



Nous tombons dans les bras l’un de l’autre. Je m’écarte légèrement pour la regarder.



Je ris, heureux. Elle est là, devant moi, comme ça ! Magique ! Et belle, bon Dieu ! Avec ses yeux bleus qui me transpercent maintenant, attentifs, curieux, animés d’une lueur étrange.



Elle s’assoit, sourit, enlève son blouson, observe les lieux d’un coup d’œil.



Excité, je cours partout, aux petits soins pour elle.



Laure se lève, me prend par la main…



Debout, frénétiquement, nous nous déshabillons mutuellement, nous arrachant presque nos vêtements, les éparpillant à la volée..



Oui, j’aime ! Et je redécouvre son corps frémissant, sa chaleur, son odeur, pendant que, m’enlevant le slip, elle glousse en m’attrapant à pleines mains.



Et alors que nous sommes quasi-nus, elle me pousse sur le lit et me chevauche immédiatement.


Je retrouve la vue sur ses seins bien ronds, les pointes dressées, son pubis à demi-rasé, dans les nuances blond foncé, ses cuisses pleines et musclées. Un régal ! S’assurant d’une main que je suis prêt, elle s’empale lentement, bien à fond.



Elle grimace, tant c’est un peu sec et serré.



Et doucement, à son rythme, elle imprime le mouvement qui lui convient, en fermant les yeux, une main posée sur mon ventre, l’autre se caressant.



Elle gémit de plus belle, se mord les lèvres, ondule souplement des fesses.



Et elle cambre les reins dans un feulement de gorge, comme les lionnes… et elle continue pour m’amener moi aussi à la conclusion, en m’encourageant.



Comme j’explose en elle, sa tête se penche vers ma poitrine, bouche ouverte, haletante, me couvrant de ses cheveux.




o-o



Retombant à mes côtés, épuisée et essoufflée, elle cale sa tête dans mon cou. Je n’en reviens pas. Si vite, si intense…



Puis elle renifle l’oreiller, me regarde.



Un silence. Nous savourons l’instant.



Laure s’esclaffe, les yeux brillants.



Enfin elle s’apaise, se calme. Nous pouvons parler, allongés face à face. Une partie de la nuit nous papotons comme des concierges. Laure a pu venir, et c’est la bonne nouvelle, comme c’est désormais prévu dans son cursus étudiant, tous les trois mois, pour deux à trois jours. Soirées libres…


Comme elle me l’a déjà dit, côté filles elle n’a pas eu, ni même tenté d’aventures.



J’ai haussé les épaules :



Ce qui l’a irritée :



Puis plus tard, enlacés, le sommeil nous a emportés.


Un long week-end nous attend.