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Temps de lecture estimé : 7 mn
15/02/06
Résumé:  Parce qu'il faut savoir s'oublier...
Critères:  fh frousses couple bain amour volupté pénétratio
Auteur : Ed Benelli  (Allez, on remet ça !)            Envoi mini-message

Série : Juillet sous l'eau

Chapitre 02
Au lac

Je le dédie à Elle, avant tout. À toutes les autres femmes ensuite…




La deuxième semaine s’éteint autant que le soleil disparaît au loin derrière les arbres qui s’embrasent de rouge et d’orangé. Il fait beau au lac. Pas trop chaud et un air moins corrompu qu’en ville.

Je suis assis sur la jetée de bois, flottant doucement sur les eaux calmes. J’observe en silence le paysage merveilleux qui s’offre à moi. Mes pensées ne sont toutefois ni apaisées, ni détendues.

Déjà la moitié du mois de fait. Et je ne sais toujours pas ce qu’elle veut. Pas envie qu’elle parte. Je suis bien moi… et j’ai peur qu’elle reste en plus. Génial. Faudrait bien que je me branche. En fait j’aimerais bien savoir ce qu’elle pense.



J’aime tellement sa voix. Elle est tellement douce et elle me fait du bien. J’ai l’impression de toujours attendre qu’elle parle et que je mérite plus de dire quoi que se soit.

Avant de répondre, je soupire. Puis, je me tourne vers elle. Je regarde ses pieds nus sur la jetée mouillée. Ses pieds que je n’ai pas entendu faire « flic-flac » en approchant, de jolis pieds blancs.

L’odeur de l’humidité et le vent me bercent.

Mes yeux montent le long de ses jambes. Elle porte un jeans un peu élimé, pâle, déteint, un peu serré. Elle est magnifique, elle a une taille parfaite, et je vois un bout de peau tendre entre la ceinture et le bas du caraco blanc. Je n’ai pas encore parlé et j’ai la voix qui s’éraille. Je sais que si je dis quelque chose, j’aurai l’air d’une corneille en perdition.

La chaleur de juillet semble s’être apaisée pour nous laisser profiter d’une douceur enveloppante.

Je ne lui ai toujours pas répondu et ses bras ballants, son sourire un peu crispé, ses yeux qui chavirent, me disent qu’elle se doute de ce à quoi je pense, qu’elle sait que j’ai la trouille et qu’en même temps, je l’aime comme un fou. Elle est nerveuse autant que je réponde que je ne réponde pas.

Je lève la main vers la sienne et touche du bout de mes doigts les siens. Je tire un peu, elle fait un pas, puis un autre.



Elle me fait peur debout au-dessus de moi, loin dans son ciel roux.

Peur de quoi?



Elle s’approche et pose ses adorables fesses sur le bois trempé. Ses pieds plongent dans l’eau et nos jambes se touchent.

Elle passe son bras autour de ma taille, le mien enlace ses épaules. Elle pose la tête au creux de mon cou et là, tout bascule. C’est moi maintenant qui suit le plus fort. J’ai l’impression qu’elle a remis sa vie entre mes mains et que je dois la protéger.

Mais voilà, j’ai la trouille.



Merde, c’est quoi cette voix qui grince ? C’est pas la mienne ! Ah… si…



Voilà, maintenant elle se serre doucement contre moi. Je suis le plus puissant des hommes. Et pourtant qu’est-ce que j’ai à lui offrir ? Qu’est-ce que j’ai pour la convaincre de rester ?

Je pousse un long soupir.

Elle aussi.

J’ai un petit rire étouffé. Mal étouffé.



Elle a un petit sourire en coin. Elle pose sa tête sur mon épaule.



Le bruit de l’eau qui frappe les piliers de bois sous la jetée couvre le silence un long moment.



Et alors que je dis ça, je pense que toute cette envie qu’elle reste, elle pourrait bien se muer en dépendance, une dépendance que je ne veux pas, qui me dégoûte. Et j’ai peur, qu’elle prenne peur, qu’elle soit capable de se passer de moi, elle. Et j’ai peur qu’elle reparte.

Finalement, je me rends compte que j’ai peur de tout. Et je me trouve stupide.

Elle ne dit rien. Ça me rassure et ça me tue en même temps. Elle devrait dire quelque chose… ou le faire. J’ai tellement pas l’habitude, j’ai toujours été tout seul et voilà que je découvre l’amour, ce que j’ai cru toute ma vie réservé à d’autre. En même temps, tout ça m’est inaccessible. Parce qu’elle me quittera dans deux semaines.

J’ai découvert le corps de la femme, je l’ai touché, senti, goûté et voilà qu’on compte déjà me l’enlever ?

Elle passe son bras autour de ma taille et se colle à moi.

Le ciel éclate sous nos yeux, l’orangé tourne vivement au rouge foncé, le soleil s’embrase et nous on l’embrasse des yeux.

Allez, balance-moi toutes ces questions aux orties et fais-lui l’amour.

Je l’attire contre moi. Ici, nous sommes seuls et bien.

Nos lèvres se soudent, à travers mes paupières closes j’imagine l’espace autour de nous qui prend la couleur du soleil, à travers mes paupières closes, j’oublie que le temps file.


Assis au bout du quai, les pieds dans l’eau calme et chaude, on s’embrasse sans retenue pendant longtemps. Elle s’est abandonnée à moi et à nouveau je me sens l’homme de la situation.

Je passe mes mains sur son visage. Je délaisse sa bouche pour me délecter de sa peau le long de sa mâchoire, pour lui mordiller doucement l’oreille, alors qu’elle incline la tête de l’autre côté pour s’offrir et se laisser bercer. Je continue plus bas, je laisse de doux baisers sur sa peau frissonnante. Ma main droite descend et dessine les contours de son corps. Son épaule, sa gorge dévoilée par son caraco, j’effleure ses seins alors qu’elle prend une grande respiration et gonfle la poitrine, je passe sur son ventre, et saisit sa hanche pour la tirer plus contre moi.

Je baise toujours son cou, le creux de son épaule, la ligne de la clavicule. Je pointe la langue quelquefois, je me repais de la sueur qui perle à petites gouttelettes. Mes doigts passent doucement le long de la bretelle que je décale du bout des doigts et fait glisser le long du bras.

Sophie respire doucement, me regarde les yeux pétillants. J’entraîne le soutien-gorge dans le mouvement. Je ne veux plus de barrière sur sa peau satinée. Elle se tourne de trois quarts, en passant une main dans ses cheveux. Comme elle est désirable !

Je passe ma langue sur son buste, en caressant son dos et ses flancs. Je découvre lentement le sein droit. Blanc, doux, tendre.

Et toujours il y a cette musique qui joue dans ma tête alors que lentement, à la lumière du couchant, je découvre sa peau si douce.

Le clapotis de l’eau contre les piliers nous met tous les deux en transe. Les soupirs qu’elle pousse, les sourires doux qui ourlent ses lèvres, me portent au sommet du bonheur, comme si j’atteignais un pic encore inconnu. Ce n’est ni l’extase, ni la jouissance, c’est le désir de la voir dans sa plus fragile et splendide beauté. Je suis à mille lieues d’une scène de sexe, je suis à mille lieues de tout jugement extérieur. Si quelqu’un nous voyait, je l’inviterais presque à regarder comment on aime. Je lui dirais : « Regarde et apprends. Regarde et aime ensuite comme j’aime ce corps et cet esprit. »

Beauté et simplicité se mélangent aux traits de Sophie alors qu’elle pose son dos sur le bois mouillé et que sa tête s’étire vers l’arrière.


Lentement je glisse dans l’eau chaude, lentement j’étire son pull pour dévoiler enfin à mes yeux qui elle est. Ma langue ne se languit pas de tourner un peu partout sur son ventre, de jouer avec chaque pore de sa peau, de distiller sur mes papilles la saveur de sa sueur.

Au fur et à mesure que l’eau me berce, que je m’enfonce, je m’attarde sur une nouvelle parcelle, je découvre un nouveau parfum. Je défais lentement le bouton de son jean, je glisse mes doigts le long du rebord pour atteindre sa chair. Elle n’émet presque plus un son. Je crois qu’elle aussi, elle profite d’un moment de rare symbiose. Nous sommes au cœur d’un vortex, deux âmes perdues qui profitent du temps qu’il leur reste avant d’être engloutis.

Elle se tortille voluptueusement pour que je fasse glisser loin de ses belles jambes le jean ingrat. Elle est encore nue, devant moi, moi qui me demande ce qui m’a permis la vue d’une aussi belle créature.

Alors que j’embrasse le renflement du pubis, le ventre et les hanches, mes mains repartent le long de son corps. Mes doigts flottent sur sa peau satinée, vont chercher la bretelle qui cache à peine son épaule et descendent lentement.

Sophie se cambre, pousse son corps vers moi. Je m’attarde d’une main sur ses seins, que délicatement j’empaume et je masse. L’autre main vient caresser l’intérieur puis l’arrière de sa cuisse, vient soulever sa jambe pour que je déguste sa peau.

Je lâche doucement sa jambe qui replonge dans l’eau et j’en profite pour défaire mon jeans. Dans l’eau, mon sexe se tend lentement, puis je saisis ses hanches et la tire vers moi. Elle plonge face à moi dans l’eau avec un râlement. Ses lèvres se tendent en avant, appellent les miennes, qui les happent. Fiévreusement nous nous embrassons, plongés jusqu’à la poitrine dans l’eau claire.

Ma main passe sous elle, la soulève un peu. Je sens la sienne, fine et douce, qui vient prendre mon sexe pour doucement l’appuyer sur le sien. Tout est graduel, elle semble encore plus légère qu’elle l’est et je la tiens d’une main fermement, mon autre main posée au creux de son cou.

L’eau chaude clapote autour de nous, le vent glisse le long des ondes et caresse nos cheveux. Et elle est tout contre moi, à m’embrasser, à m’écheveler, à se laisser glisser sur moi.

Je sens son corps chaud frotter le mien, ses mamelons érigés qui grattent mon torse. Ses soupirs légers se font l’écho des miens, tandis que presque naturellement, sans effort, nous bougeons, portés par les vagues. Mes mouvements sont calmes et pleins, ses courbes m’aveuglent alors que la lumière laisse place à une obscurité apaisante. On ne se quitte pas des yeux.

Je la serre contre moi et nos têtes s’imbriquent sur nos épaules.

La vitesse s’amplifie progressivement et j’ai l’impression que les vagues se font plus violentes. Sophie renverse sa tête, pousse des râlements et je dévore sa gorge.

La jouissance vient inexorablement à nous, elle va nous submerger.

Nos corps se tendent, nos sensations se décuplent et bientôt, nous nous crispons ensembles, d’un même mouvement. Nous jouissons presque sans bruit et je perds pied, tombant en arrière dans les vagues.

Je l’entraîne avec moi et nous nous embrassons à nouveau dans l’eau, repus, essoufflés, partageant notre respiration.

Dans l’eau, je caresse son visage et observe ses cheveux qui s’étendent et auréolent sa tête.

Dans l’eau, j’oublie mes inquiétudes et dans son regard, je m’oublie moi.



« I’ll be waving my hands

Watching you drown

Watching you scream

Quiet or loud «



Clumsy, tiré de l’album «Clumsy» d’Our Lady Peace.