n° 10462 | Fiche technique | 17554 caractères | 17554Temps de lecture estimé : 11 mn | 29/05/06 |
Résumé: Cette histoire me trotte dans la tête. C'est juste un essai. Demandez-moi la suite si cela vous plaît. | ||||
Critères: fh frousses rousseurs revede nonéro | ||||
Auteur : Frédichounet Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Le petit chaperon bleu et le grand méchant loup Chapitre 01 / 03 | Épisode suivant |
Cela aurait pu être la plus belle journée de son existence, mais à cause de ce petit détail…
Il faut dire, à sa décharge, qu’il commençait à aller au boulot « à reculons », si vous voyez ce que je veux dire. Non pas qu’il n’aimât pas son travail, mais, sans qu’il sache pourquoi, l’un de ses chefs était devenu, insidieusement, une espèce de tyran. Il ne savait pas vraiment comment la situation avait évolué ainsi. Mais voilà, celui qui l’avait accueilli si chaleureusement lors de son embauche avait changé.
Ajoutez à cela que sa période de « rédemption » arrivait à son terme. C’est lui qui avait nommé ainsi les deux ans qu’il s’était imposé, comme une sorte de punition. Mais cela ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas les mettre à profit pour réfléchir. Cela avait commencé quand sa grand-mère était venue le trouver pour lui jeter au visage qu’il l’avait déçue. La personne qu’il chérissait le plus au monde, celle à qui il vouait une quasi-adoration, l’avait presque regardée comme on regarde un inconnu !…
Elle lui avait expliqué, la voix au bord des larmes, qu’elle avait entendu, accidentellement, la conversation de deux jeunes filles. L’une des deux pleurait toutes les larmes de son corps, en expliquant à l’autre combien elle souffrait de ce que « Franck Machin » lui avait fait :
Et sa déesse avait rajouté qu’elle ne savait pas ce qu’il y avait entre lui et cette jeune fille, mais qu’il avait, en quelque sorte, trahi cette demoiselle et elle-même par-dessus le marché ! Qu’il devait réparer le mal qu’il avait fait et regagner la confiance que sa grand-mère n’avait plus pour lui. Elle lui a aussi expliqué comment elle concevait l’attitude d’un « gentleman » envers les femmes. Qu’elle croyait qu’il était comme ça, avant d’apprendre, de façon brutale, que c’était tout le contraire.
Il avait gardé le silence, en refoulant difficilement des larmes de dégoût de lui-même, tout le temps que Louise lui disait, avec ses yeux toute la peine qu’il lui avait faite. Il lui avait juré, en la prenant dans ses bras, car des larmes coulaient maintenant, qu’il réparerait ce qu’il avait fait ! Que jamais plus il ne se comporterait comme ça ! Il en avait fait le serment. Il avait imploré son pardon et lui avait demandé de lui accorder la chance de montrer qu’il changerait. Il a affirmé qu’il allait téléphoner à Alice, sur le champ ! Et c’est ce qu’il avait fait : devant sa grand-mère il a composé son numéro :
Et il a raccroché. Louise ne pleurait plus, elle lui souriait même un peu.
Trois heures et des poussières plus tard, une divine odeur de cuisine a accueilli Franck dès qu’il a ouvert sa porte. Il a trouvé Louise dans sa cuisine.
Avant de commencer, il a pris le temps de prendre son idole dans ses bras en lui disant combien il l’aimait et quelle chance il avait d’avoir une grand-mère comme elle.
Ça m’a complètement… vidé la tête ! Aucun mot ne pouvait sortir et voilà qu’elle se mettait à pleurer ! Et moi, je ne pouvais rien faire… je n’étais même pas son ami ! J’étais que le sale type qui la faisait pleurer !…
Je lui ai dit qu’elle ne devait pas pleurer pour une ordure telle que moi… Que je ne méritais sûrement pas ses larmes… Que j’étais tellement un salaud que jamais ça ne m’avait effleuré l’esprit que je pouvais faire du mal aux filles, en agissant comme je le faisais ! Je lui ai parlé de toi… lui ai dit que c’était toi qui m’avais ouvert les yeux… Que je n’y aurais jamais pensé tout seul ! Que j’en étais à ce point là !… Je lui ai dit aussi que je me demandais comment je pouvais espérer obtenir son pardon, qu’il ne FALLAIT pas qu’elle me l’accorde… que je me dégoûtais tellement qu’il faudrait longtemps avant que je songe même à parler à nouveau avec une fille… peut-être jamais !…
Des larmes de dégoût coulaient maintenant de ces yeux, tandis qu’il sentait quelque chose se briser en lui. Peut-être toute la considération qu’il pouvait avoir pour lui-même.
Elle a aidé un grand gaillard, 1m86 et de 90 kg de muscles, à s’asseoir sur une chaise de la cuisine. Elle lui a donné un mouchoir et, quand il eu fini d’essuyer son visage, elle s’est rendu compte à quel point il avait l’air épuisé. Mais il fallait qu’elle aille jusqu’au bout.
Voilà presque deux ans qu’il avait fait de ces conseils son nouveau mode de vie. Deux années au cours desquelles il ne s’était autorisé aucune fille, aucune aventure. Au début, il avait dû se forcer un peu pour avoir la patience d’écouter. Celle-ci n’avait jamais trop été son fort. Mais, jour après jour, il avait appris, ne se décourageant jamais.
Puis, fort de ces embryons de succès, il avait repris contact avec Alice. Elle avait commencé par refuser de le revoir, mais bizarrement, il avait assez facilement trouvé les mots pour qu’elle finisse par accepter de l’entendre. Elle était, au fil du temps devenue son amie. Elle s’était aperçue, avec effarement, qu’il avait changé, réellement changé. Plus jamais il n’avait posé ses mains sur elle. Au fond de lui, il savait qu’elle était prête à lui laisser une autre chance, mais qu’elle n’avait pas oublié le mal qu’il lui avait fait. Il pensait sincèrement qu’elle ne pouvait plus être la femme de sa vie : il avait gâché cette chance… Et maintenant, il voulait plus fort que tout ne plus jamais lui faire de mal.
Sa grand-mère avait raison ! Cela lui était devenu tellement naturel, de chercher le contact avec les autres, qu’ils venaient maintenant d’eux-mêmes à lui. Il n’avait même plus besoin de chercher ! Les gens le sentaient disponible et usaient et abusaient de cette ouverture d’esprit. Et lui se nourrissait de ce que ces dialogues et autres confidences lui apportaient. Et il apprenait toujours plus ; c’était comme un cercle vicieux… mais sans aucun vice !
Il était devenu comme un saint, littéralement. Et son rachat touchait à sa fin.
Pourtant, sa « rédemption » était loin d’être finie…
Ce dimanche soir, juste avant que sa vie ne bascule à nouveau, il s’est posé une autre question : comment voyait-il la femme de ses rêves ?
Il a longuement réfléchi, jusqu’à en venir à se demander ce qu’il lui manquait. Finalement, les « gravures de mode » ne lui avaient pas trop réussi, jusqu’à présent, donc, peu importait le physique. Il chérissait la tendresse et il en voulait, était prêt à en donner. Ce qu’il souhaitait, par-dessus tout, c’était de la franchise et de la confiance.
Il s’est couché avec ces idées, dans sa tête, en se disant que ce n’était peut-être pas suffisant, mais qu’il trouverait d’autres qualités à sa future compagne. Il n’était pas pressé. Ni impatient, confiant en l’avenir. Et puis, peut-être fallait-il laisser une marge ?… Elle n’allait pas apparaître, comme ça, en claquant du doigt ! Quand sa tête a touché son oreiller, une jeune femme rousse est apparue dans son esprit. Bizarre, il n’avait jamais fréquenté de rousse. L’image de son rêve s’est précisée ; elle avait les yeux bleus, en amande, légèrement tirés vers le haut. Des taches de rousseur couvraient toute la surface de son visage ovale. La précision de sa vision était incroyable de netteté ! Il aurait pu la dessiner, s’il avait eu les talents adéquats. Il s’est endormi lové dans les bras de son fantasme.
La panique l’a tiré de son sommeil. Il ne savait pas où il était ! Puis, le sentiment de perdition a disparu, et son réveil-matin lui a affirmé qu’il n’avait dormi qu’une petite demi-heure. Incroyable ! Il était trempé de sueur, mais pas seulement de ça. Son bas-ventre était poisseux de sperme ! Il n’avait jamais eu de pollution nocturne, celle-ci était une première. Pourtant, il n’avait aucun souvenir de son rêve, sinon que le visage qu’il avait créé était toujours dans sa tête. Il s’est levé, en se demandant, ce qu’il lui arrivait, pour faire une toilette sommaire et boire un verre d’eau. Sa gorge était brûlante à force d’être sèche. De retour dans sa chambre, il a tiré les draps de son lit et s’est recouché sans prendre la peine de les remplacer. Le sommeil le fuyait à présent. Il se tournait et se retournait, et le visage s’éloignait, l’attristant. Pourtant, il restait toujours aussi net et lui souriait. Un sourire un peu triste… mélancolique, mais d’une douceur immense. L’amour à l’état pur !
Et il ne dormait pas. C’était une véritable hallucination ! Sa déesse se rapprochait, elle étendait des bras d’une blancheur immaculée, mais constellée de taches de rousseur. Il savait confusément que son corps en entier était couvert de ces taches. Il voyait sa poitrine se former. Une poitrine ronde, ferme, aux aréoles d’un rose le plus pur. Et toujours, elle lui souriait. Elle lui disait de tout son être qu’elle allait l’aimer… Que jamais il n’aurait, ne serait-ce que la moindre idée de l’étendue de l’amour qu’elle lui vouait. Et cette femme se rapprochait, s’agenouillait sur le lit où il était étendu, avançait tel un félin et l’enveloppait toujours plus de ses promesses d’amour absolu…
Quand son réveil-matin a tenté de le tirer de son sommeil, Franck l’a juste arrêté : son rêve continuait et il était trop ce qu’il lui manquait pour qu’il veuille l’interrompre. C’était tellement réel que c’est son geste d’arrêter son réveil qui lui avait paru un rêve.
Pourtant, il fallait bien qu’il se lève, les « malades du lundi », il savait trop ce qu’en pensait son supérieur. Il a ouvert un œil pour se rendre compte, avec effroi, qu’il était l’heure de partir au travail ! Il n’était ni douché, ni nourri, encore moins prêt pour les trente minutes de marche qui lui permettaient de se rendre à son bureau.
Avant de se préparer, il a téléphoné au secrétariat et Martine, presque immédiatement, l’a mis en relation avec le bureau des chefs. Bon. Il s’est un peu fait « enguirlander », et a répondu un peu vertement, en disant que c’était son premier vrai retard, en trois ans de bons et loyaux services !
En vérité, il était un peu énervé de devoir quitter la fée qui avait partagé son sommeil, et qui s’estompait avec le temps. Il a fait le maximum : en 20 min, il a été prêt, douché et habillé. Certes, il n’avait pas mangé, mais il pouvait s’en passer… Presque une heure de retard, sans compter le temps de se rendre sur son lieu de travail. Il pourrait peut-être le réduire à une vingtaine de minutes, en marchant vite ?…
Mary, était habituée, maintenant, aux regards que les gens jetaient sur elle. Cela faisait presque 10 ans, qu’elle vivait en France. Pourtant, elle ne savait pas exactement ce qui intriguait le plus : la pâleur de sa peau, qui confinait presque à la transparence, ou la couleur de ses yeux qui tirait plus sur le turquoise que sur le bleu clair. Un turquoise d’une pureté… s’approchant du blanc ! Elle n’était pas « albinos »… A-t-on jamais vu un albinos roux ?…
Le jour était encore jeune, elle tenait dans sa main gauche, sa cape bleue : il fallait qu’elle protège sa peau. Elle serrait dans son autre main, un porte-monnaie qui contenait toutes ses économies : 556 euros… le prix exact d’un vase en cristal. Elle marchait le dos légèrement voûté, les deux mains croisées sur son ventre un peu rond. Chacune des choses qu’elle tenait était un trésor. Sa cape pour protéger sa peau des rayons du soleil… et son argent, qui rendrait le sourire à l’être qu’elle chérissait le plus au monde (retenez bien cette phrase !…)
En toute franchise, je sais où me mène cette histoire. Ce que je ne sais pas, c’est si elle sera érotique ou pas ?…
Mary et Franck vivent une histoire d’amour, dans ma tête, depuis quelques années déjà… Je vais écrire la suite parce que j’en ai envie, mais si vous la voulez aussi, il va falloir que vous me la demandiez. Je ne l’enverrai qu’à CETTE CONDITION !… ce n’est pas grand-chose, hein !…
Donc… à vos « plumes » !…
Fred.