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Temps de lecture estimé : 19 mn
12/09/06
Résumé:  Le couple de Cassandra et Siriac semble aller au plus mal... À tel point qu'il semble préférable qu'ils fassent un « break ».
Critères:  fhhh grp copains fellation cunnilingu pénétratio sandwich humour -humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - Les malheurs de Cassandra

Chapitre 01 / 08
Roméo et Juliette - Les malheurs de Cassandra - Acte I

Les personnages :


Juliette

Cassandra : la meilleure amie de Juliette


Roméo

Eloïse : la meilleure amie de Roméo

Siriac : le meilleur ami de Roméo et le petit ami de Cassandra


Flora : une collègue de Roméo

Daphné : la sœur de Flora

Arthus, Benny, Conrad : des amis de Flora


_______________________________




LES MALHEURS DE CASSANDRA




Acte I, scène 1


Samedi, 15h40


L’appartement de Juliette


(Juliette, Eloïse, Roméo)




(Juliette, Eloïse et Roméo sont attablés pour déjeuner. Eloïse est nue.)



Juliette : T’exagères, t’aurais pu te rhabiller un peu quand même !

Eloïse : Ah ? Je vous choque ?

Roméo : Non, moi j’aime bien…

Juliette : J’ai pas forcément envie de voir tes seins quand je mange mes nouilles…

Eloïse (aspirant une pâte) : Sllluuurrrppp !

Juliette : Oh, c’est répugnant !

Eloïse : Si tu veux, je vais manger à la cuisine…

Roméo (avec un sourire) : Non ! Non ! Reste !


(On entend s’ouvrir puis claquer la porte d’entrée de l’appartement. Cassandra entre. Elle a l’air excédée.)


Cassandra (apparemment irritée) : Oh, pfff ! Il me fait chier !

Juliette : Ben t’aurais pu frapper…

Cassandra (à Eloïse) : Tu manges à poil, toi ? Et puis d’abord, pourquoi vous mangez à cette heure-ci ?

Eloïse (avec un sourire insistant) : Bonjour.

Cassandra : Oui, excusez-moi, bonjour à tous. Je suis désolée de débouler comme ça, mais il m’agace vraiment trop.

Roméo : Qui ça ? Siriac ?

Cassandra : Oui ! Il me gave !

Juliette : Bon, attends, assieds-toi et détends-toi, tu vas nous raconter ça calmement. Je te rajoute une assiette ?

Cassandra : Mouais, pourquoi pas.

Roméo (à Cassandra, désignant Eloïse) : Bon, eh ben si tu veux manger, commence à te déshabiller…

Juliette : N’importe quoi !


(Elle sort vers la cuisine.)


Cassandra (à Roméo) : Ah, oui, tu peux en être fier de ton copain !

Eloïse (impatiente) : Alors, raconte.

Cassandra (tournant la tête vers Eloïse) : Eh bien, ce matin…

La voix de Juliette (de la cuisine) : Attends !!! J’arrive !


(Un silence. Juliette revient avec une assiette et des couverts qu’elle pose sur la table devant une chaise libre.)


Juliette : Tiens, installe-toi.

Cassandra (les yeux fixés sur la poitrine d’Eloïse) : Je ne comprends toujours pas pourquoi tu manges toute nue…

Roméo : Essaie, tu verras, c’est génial…

Eloïse : Oui, et puis si tu fais tomber de la carbonara, Juliette et Roméo se chargeront de tout nettoyer…

Roméo : D’ailleurs, même si tu fais rien tomber, on pourra peut-être s’arranger…

Juliette (rougissant légèrement) : Bon, c’est fini vos conneries ?

Cassandra : Oui, arrêtez, ça me fait pas rire. Vous, vous vivez heureux dans votre espèce de ménage à trois, alors que nous, on n’est que deux et on s’engueule…


(Un silence. Tous attendent que Cassandra poursuive, mais celle-ci se met à manger.)


Eloïse (avec un sourire) : Pourquoi « espèce » ?

Cassandra : Hein ?

Eloïse (toujours souriant) : Est-ce de la jalousie que je sens poindre ?


(Un silence. Cassandra ne semble pas savoir quoi répondre.)


Juliette (à Cassandra) : Bon, alors, tu nous racontes ?

Cassandra : Eh bien, figurez-vous que ce matin…


(Elle est interrompue par Roméo qui éructe bruyamment.)


Juliette (exaspérée) : Oh, mais t’es vraiment dégueulasse !

Eloïse : Oui, c’est moyen…

Cassandra : Si ça te fait chier que je parle, tu le dis !

Roméo (avec un demi-sourire) : Pardon…

Eloïse (à Cassandra) : Donc, ce matin ?

Cassandra : Oui, on était à peine réveillé, on était encore au lit et on venait de… euh… de…

Roméo : De ?

Cassandra : Bon, enfin, bref, on allait se lever, on discutait un peu, et là, devinez ce qu’il me sort…







Acte I, scène 2


Samedi, 11h10


La chambre de Siriac et Cassandra


(Cassandra, Siriac)




(Cassandra et Siriac sont allongés nus, exténués et en sueur.)



Siriac (caressant doucement le corps de Cassandra) : Ouah, c’était trop bon, mon amour !

Cassandra : Oui, ça met de bonne humeur pour la journée, un réveil comme ça…

Siriac : Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

Cassandra : J’sais pas, rien de particulier, pourquoi ?

Siriac : Voici ce que je propose : on reste au lit toute la journée, on met des films de cul, et on invite des copines…

Cassandra (avec un sourire) : Hmmm, okay.

Siriac : C’est vrai, t’es d’accord ?

Cassandra : Ben non, évidemment !

Siriac (déçu) : Pourtant tu m’as dit que t’as bien aimé quand t’as baisé avec Roméo et Eloïse…

Cassandra (irritée) : Oh tu vas pas remettre ça sur le tapis ! Et puis d’abord, c’est pas moi qui te l’ai dit, c’est Eloïse !







Acte I, scène 3


Samedi, 15h55


L’appartement de Juliette


(Juliette, Cassandra, Eloïse, Roméo)




(Juliette, Cassandra, Eloïse (nue) et Roméo sont attablés.)



Eloïse : Je savais bien que ça finirait par être de ma faute …

Roméo (à Eloïse) : C’est vrai ? Tu lui as dit ça ?

Eloïse : Ben, il me l’a demandé…

Roméo : T’es chiée…

Juliette (froidement) : Je souhaiterais que l’on ne parle plus de cette histoire.

Cassandra : Oui, moi aussi, j’aimerais qu’on oublie tout ça.

Eloïse : C’est pas moi qu’ai lancé le sujet…

Roméo (à Cassandra) : Pourtant, c’est vrai que t’avais l’air de bien aimer…


(Juliette gifle Roméo, immédiatement imitée par Cassandra qui lui en remet une. Roméo, ahuri et penaud, regarde tristement vers Eloïse.)


Eloïse (rigolant) : Non, moi je passe mon tour. J’ai rien à te reprocher, cette fois…


(Un silence.)


Juliette (à Cassandra) : Et alors ? C’est pour ça que vous vous êtes engueulés ?

Cassandra : C’est parti de ça, et ça ne s’est plus arrêté…

Roméo (souriant et se protégeant le visage) : Si tu veux un conseil, réalise-lui son fantasme de coucher avec deux nanas, et après, t’auras la paix…

Cassandra (irritée) : Je ne vais tout de même pas m’abaisser à satisfaire les moindres désirs de Monsieur !

Juliette (froidement) : Si tu veux un conseil de bon sens : n’écoute jamais les conseils de Roméo…

Eloïse (rigolant) : Je crois surtout que les fantasmes de Cassandra vont vers un autre genre de trios…

Cassandra (rougissant) : Là n’est pas la question !

Eloïse : Vous n’avez qu’à vous satisfaire l’un et l’autre en invitant un couple… (à Juliette et Roméo) : Qu’est-ce que vous faites ce soir ? Moi, je filmerai…

Cassandra : J’ai pas de conseil à recevoir de quelqu’un qui mange à poil !

Eloïse : Bon, eh ben me voilà rhabillée… (à Roméo) : Tu viens, on va faire la vaisselle sous la douche…


(Elle sort vers la salle de bains, emportant une cuiller. Roméo sourit et regarde Juliette avec insistance.)


Juliette (à Cassandra, ignorant superbement Roméo) : Alors, qu’est-ce que tu comptes faire ?

Roméo (en direction de la salle de bains) : Fais couler l’eau, j’arrive…


(Il s’empare d’une assiette et se lève.)


Cassandra (effarée, désignant la salle de bains) : Ça te fait pas chier ?

Juliette : Bof, c’est que de la frime ; il bandera jamais, on vient de baiser avant que t’arrives…

Cassandra (avec un sourire) : Je crois que tu sous-estimes Eloïse, non ?

Juliette (souriant à son tour) : Oui, tu en sais quelque chose, hein ?

Cassandra (ne souriant plus) : Bon, ça va, on a dit qu’on n’en parlait plus…


(Un silence. On entend l’eau couler dans la douche.)


Cassandra : N’empêche que je sais pas comment tu fais…

Juliette : De quoi ?

Cassandra : Pour partager ton mec.

Juliette : J’ai pas l’impression de le partager. Je sais que c’est incroyable, mais j’aime Roméo, et j’aime Eloïse aussi.

Cassandra : C’est trop fort pour moi…

Juliette : Je l’ai pas cherché, crois-moi, c’est comme ça, c’est tout.

Cassandra : Moi j’ai déjà du mal à en aimer un seul…

Juliette : Attends, j’ai pas dit qu’on s’engueulait jamais…

Cassandra : C’est pas que l’histoire de s’engueuler. J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose avec Siriac…

Juliette : Ah oui, c’est plus grave que je ne pensais… Et à quel niveau ?

Cassandra : J’sais pas…


(Un silence.)


Juliette (doucement et pesant soigneusement ses mots) : Dans ce cas, essaye de… euh… de faire un break de quelques jours et tu verras comment ça se passe…

Cassandra : Oui, j’y pensais, en fait…

Juliette : Mais ?

Cassandra : Mais j’ai plus d’appart. Il faudrait que je squatte chez toi.

Juliette : Si c’est que ça, c’est pas un problème… Du moins, si ça n’excède pas un mois…

Cassandra (rigolant) : Non, trois-quatre jours tout au plus…

Juliette : Et après ?

Cassandra : Après je prendrai une décision…


(Un silence. On entend des rires provenant de la douche.)


Juliette (avec un sourire, désignant la salle de bains) : Bon, mais il va falloir t’habituer aux frasques de mes deux guignols…







Acte I, scène 4


Samedi, 16h20


L’appartement de Siriac et Cassandra


(Siriac)




(Siriac va-et-vient lentement dans le salon, apparemment hésitant. Au bout de quelques minutes, il allume son téléphone, et, tremblant, compose un numéro.)



Siriac : Allô, Flora ? … C’est Siriac. … Oui, Siriac, le copain de Roméo. … Mais non, je ne t’appelle pas de la part de Roméo. … Bah, il est assez grand pour faire ses commissions tout seul. … Non, promis. … Eh bien je t’appelle pour vous proposer une bouffe, ta sœur et toi, ce soir. … Oui, ce soir. … Je sais qu’on se connaît pas énormément, mais, justement, c’est pour faire plus ample connaissance. … Non, y aura pas Juliette. … Eloïse non plus, non. … Roméo ? Ben j’sais pas. … Oui, si tu veux, je peux lui proposer. … Alors, c’est d’accord ? … Okay, j’attends ton coup de fil pour confirmer. … Oui, à plus.


(Il raccroche, et, d’une main chancelante, essuie la sueur qui perle sur son front.)


Siriac (avec un geste victorieux) : Yes !







Acte I, scène 5


Samedi, 16h25


Le salon de Flora


(Flora, Daphné, Arthus, Benny, Conrad)




(Sur le canapé, Daphné, nue, les cuisses écartées, masturbe nonchalamment Arthus et Benny tandis que Conrad la pénètre puissamment. Dans un coin de la pièce, Flora, également nue, raccroche son téléphone.)



Daphné (entre deux gémissements) : Alors ? Hmmm ! Qui était-ce ?

Flora (pensive) : Je ne sais pas trop… Un mec.

Daphné (entre deux gémissements) : Un mec ? Aaaah ! Tu lui as dit… Hmmm ! … de venir ?

Flora : Parce que t’en as plus assez de trois, maintenant ?

Daphné (entre deux gémissements) : Trois divisés par deux… Aaaah !!! Ça ne fait qu’un et demi…


(Flora revient vers le quatuor ; elle s’agenouille aux pieds du canapé et se met à sucer avidement Arthus. Benny s’agenouille sur le canapé et présente son sexe à sucer à Daphné.)


Benny (à Arthus) : J’ai jamais vu des salopes comme ça…

Arthus : Si, dans les films de cul…

Benny : Oui, mais là, c’est pas un film !


(Flora cesse de sucer Arthus, se relève, va jusqu’à un vaste pot posé sur la table du salon, dans lequel elle plonge la main pour se saisir d’un préservatif et revient le mettre au garçon. Elle escalade ensuite ses genoux pour venir s’empaler d’un seul coup sur son sexe tendu. Tous deux gémissent de concert, tandis que Flora se met à imprimer une série de lents va-et-vient.)


Flora (à Benny, entre deux gémissements) : Sors ta queue de sa bouche, mets une capote et… Aaaah ! … et viens derrière moi… Hmmmm ! … Il faut que je parle avec ma sœur.

Daphné (entre deux gémissements, retirant le sexe de Benny de sa bouche) : Qu’est-ce qu’il y a ? Hmmm ! Tu as l’air soucieuse…


(Benny se lève, va jusqu’au pot sur la table du salon et y puise un préservatif, qu’il ouvre et enfile rapidement.)


Daphné (entre deux gémissements) : C’est ce coup de fil ?


(Benny s’approche de Flora et guide son sexe tendu contre son anus. Flora ralentit ses va-et-vient.)


Flora (tandis que Benny insère lentement son sexe entre ses fesses) : Aaaaaaaaaaahhhhhh !!! Tu te ra… Hmmmm !!! … pelles de… Ouuuhhhh ! de Siriac ? … Aaaaahhhh !

Daphné (entre deux gémissements) : Oui, mais… Hmmm ! … Je me rappelle… Hmmm ! … surtout… Hmmm ! … de Roméo…


(Flora subit les assauts conjugués de plus en plus rapides et violents d’Arthus et Benny.)


Flora (avec beaucoup de difficultés, entre deux hurlements) : C’était… Aaaaahhh ! … lui au… Aaaah !! … au téléphone…

Daphné : Et qu’est-ce qu’il voulait ? Hmmm !

Flora : Il nous invite à bouffer ce soir. Aaaahh !

Daphné : Hmm ! Ah bon ?

Flora : J’espère que c’est… Aaaah !!! … pas encore un traquenard à la con… Hmmm !!!

Daphné : Tu veux y aller ?

Flora : Je sais pas… Aaaahhh !!! Qu’est-ce t’en penses ?

Daphné : Hmmm !! Y aura qui ?

Flora : Lui et Roméo. Aaaah !


(Conrad accélère soudain ses impulsions et se met à se déhancher de façon désordonnée. Il finit par s’extirper du corps de Daphné et enjambe péniblement le canapé pour venir éjaculer en hurlant sur les visages des deux jeunes femmes.)


Daphné (s’essuyant le visage) : Ben, pourquoi pas. On a rien de prévu ce soir…

Conrad : Oh putain !

Flora : Aaaaah ! Faut que je le rappelle…

Conrad : Quelles salopes !

Flora : Aaaaah ! … pour confirmer…


(Daphné se nettoie vaguement le visage puis embrasse Flora à pleine bouche.)


Benny : Rââaaahhh !

Daphné : Bon, je te signale qu’il y en a plus que deux de valides et que c’est toi qui te les tapes les deux…

Flora : Hmmm ! C’est trop bon !!!

Daphné : Et je crois qu’il n’y en aura bientôt plus qu’un…


(Benny se met à son tour à accélérer ses coups de boutoir dans les fesses de Flora et à bientôt hurler de toutes ses forces.)


Daphné : Et voilà…

Benny (retirant son préservatif et s’écroulant sur le canapé) : Ah, la vache !

Flora (subissant toujours les assauts d’Arthus) : Aaaah ! Ouiiii !

Benny : Quelles salopes !

Daphné : Les gars, vous avez un vocabulaire assez limité, semble-t-il…


(Les mouvements d’Arthus et Flora s’accélèrent pour devenir violents et irréguliers. Les deux partenaires se mettent à hurler et à se tortiller tous deux en même temps.)


Arthus : Rââaaahhh ! Ah, putain, salope !

Daphné : Oui, cela semble se confirmer…

Flora : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh !


(Arthus et Flora achèvent de jouir et tombent quasi-inanimés dans un silence contrastant avec la violence des moments précédents.)


Daphné : Voilà, voilà…


(Un silence.)


Daphné : Tout le monde a bien eu son orgasme ?


(Un silence.)


Daphné : Et moi, je peux crever…


(Un silence.)


Benny : Attends cinq minutes et je vais m’occuper de toi !

Arthus : Ouais, moi aussi…

Conrad : On va tous s’occuper de toi, ma salope…

Daphné : Ah, un moment, j’ai cru que votre vocabulaire s’était développé, mais non…

Flora (se redressant péniblement) : En attendant…


(Elle s’approche de Daphné qu’elle allonge sur le canapé les jambes écartées, puis elle plonge la tête entre ses cuisses.)


Arthus : Putain !

Benny : Quelles salopes !

Conrad : Ouais !






Acte I, scène 6


Samedi, 17h15


L’appartement de Siriac et Cassandra


(Siriac)




(Siriac est attablé à un petit bureau, devant un ordinateur et tapote sur le clavier.)



Siriac : Voi… là… « Google.fr ». Alors… « Mets… aph… ro… di… sia… ques… ». Non, je vais plutôt taper simplement : « Aphrodisiaques ».


(Un silence.)


Siriac : Oh la la ! Il y a un milliard de réponses. Attends, je vais essayer : « Re… pas… aphrodisiaque… »


(Un silence.)


Siriac : Là ! C’est déjà un peu mieux. Tiens, voyons celle-ci…


(Un silence. La sonnerie du téléphone retentit.)


Siriac (décrochant) : Allô ? … Ah, salut Flora. …


(Un silence.)


Siriac (visiblement incrédule) : C’est vrai, c’est d’accord ? … Si, si, c’est super ! … Non, enfin, oui, si… Si, si, je lui ai laissé un message, mais il m’a pas encore rappelé. … Oui, je pense. … Okay. … Oui. … Ben, je sais pas, vers sept heures et demie, huit heures ? … D’accord. … Non, non, rien de particulier. … Euh, pour venir, c’est assez facile. T’as un crayon ?








Acte I, scène 7


Samedi, 17h30


L’appartement de Juliette


(Juliette, Cassandra)




(Juliette et Cassandra sont toujours attablées en train de discuter.)



Cassandra : Et alors, t’as pas des copains sympas que tu pourrais me présenter ?

Juliette : Ah, tu veux carrément le remplacer, le Siriac ?

Cassandra : J’sais pas… Disons que ce serait juste pour… euh, disons, pour comparer…

Juliette (discursive) : Tous les mecs que je connais ne sont que des gros bœufs qui ne pensent qu’au cul et à côté desquels Siriac est un modèle de courtoisie et de finesse…

Cassandra : Tu dis ça pour me raisonner… Mais tu ne m’as pas toujours tenu ce langage-là…

Juliette : Franchement, fais un break si tu veux, pour voir, mais ne t’amuse pas à sauter sur le premier charlot qui passe, ça ne t’amènera que des emmerdes…

Cassandra (narquoise) : Et c’est toi qui me dis ça !!! Après tout ce que tu nous as fait…

Juliette : Moi j’avais de bonnes raisons de le faire. C’était pas juste pour comparer, comme tu dis… Après tout, Siriac ne t’a pas trompée…

Cassandra (froide) : Pas récemment, disons… Mais je crois que si l’occasion se présentait à lui, il ne s’en priverait pas…

Juliette : Je ne sais pas. Je crois qu’il tient à toi…

Cassandra : Ça va, te casse pas la tête…


(Un silence.)


Cassandra (pensive) : D’ailleurs, j’aimerais bien savoir ce qu’il est en train de faire en ce moment.

Juliette : Ah, tu vois ?

Cassandra : De quoi ?

Juliette : Eh bien, tu penses à lui, tu te demandes ce qu’il fait… En un mot, il te manque…

Cassandra : Pas du tout. En fait…


(Elle est interrompue par le bruit de la porte de la salle de bains qui s’ouvre.)


Juliette (à destination de la salle de bains) : Ah, ben c’est pas trop tôt ! Une heure et quart de douche !


(Roméo entre, drapé d’une serviette de bains. Cassandra le contemple avec intérêt.)


Juliette (à Roméo, cynique) : C’était bon, au moins ?

Roméo (s’approchant de Juliette et l’embrassant tendrement) : Je t’aime, mon amour…

Juliette (s’adoucissant) : C’est vrai ?


(Eloïse entre, vêtue d’un peignoir. À son tour, elle vient embrasser tendrement Juliette, sous les yeux écarquillés de Cassandra.)


Cassandra : Euh…

Eloïse (à Cassandra) : Qu’est-ce qu’il y a, ma puce ? Tu es jalouse ?

Cassandra : Oh la la la la !

Juliette (à nouveau cynique, à Roméo) : Bon, ben maintenant que vous êtes bien propres, vous allez pouvoir faire la vaisselle pour de vrai ?

Eloïse (à Roméo, s’asseyant) : T’y vas, mon cœur, ça te dérange pas, hein ?

Roméo (ramassant les assiettes) : C’est ça, et puis je vous amène des bières et je vous mets le foot ?

Eloïse : Non, laisse-nous discuter entre filles…


(Roméo sort vers la cuisine.)


Juliette (à Eloïse, faussement fâchée) : Depuis quand tu l’appelles « mon cœur » ?

Cassandra : Oh la la la la !

Eloïse (à Juliette, avec un sourire) : Ça ne te gêne pas, mon amour, si ?

Cassandra : J’aurais mieux fait de rester chez moi, dans mon banal couple ordinaire…

Juliette (à Cassandra) : Dis, je t’ai vu quand tu dévorais Roméo des yeux…

Cassandra (rougissant) : Ah bon ?

Eloïse (à Cassandra, sentencieuse) : Oui, pour le bien de tous, je pense qu’il serait souhaitable que tu te réconcilies avec Siriac.


(Juliette éclate de rire. Le visage de Cassandra se ferme.)


Eloïse (piteuse) : Voilà, voilà. Bon, je vais aller voir s’il n’a pas besoin d’aide pour la vaisselle.


(Elle se lève, puis sort, emportant les derniers restes du repas.)


Cassandra : Ça commence bien…

Juliette : Bah, prends-le à la rigolade.

Cassandra : J’ai du mal…

Juliette : Tu sais ce qu’il y a ? Il faut que tu te changes les idées. Ce soir, on va se faire un restau, et puis après, si tu veux, on ira en boîte.

Cassandra : Oh non, pas en boîte ! Ça me saoule, les boîtes !

Juliette : Ben je croyais que tu voulais rencontrer des tas de mecs ?

Cassandra : Mouais… Bof… Et puis, de toutes façons, si j’y vais avec toi, c’est toi qui vas les rencontrer les mecs…

Juliette (souriant) : C’est bientôt fini, ta paranoïa ? Moi, si j’y vais, c’est avec Roméo.

Cassandra : Oui, et avec Eloïse…

Juliette : Et alors ?

Cassandra : Alors tu veux pas qu’on se fasse un cinoche plutôt ?

Juliette : Si, si tu veux, mais tu vas pas rencontrer des tonnes de gars dans un cinoche…

Cassandra : Je m’en fous des gars !

Juliette (souriant) : C’est vrai, tu préfères les filles ?

Cassandra (rêvassante) : Je veux voir un bel acteur américain, genre Brad Pitt ou Johnny Depp, se démener pour sauver sa belle et tendre du gros méchant…

Juliette (rigolant) : Si tu veux, on a des films de cul…

Cassandra (navrée) : Eh ben, ça promet…







Acte I, scène 8


Samedi, 18h20


Un sex-shop


(Siriac, le vendeur, un homme, une jeune femme)




(Siriac, une petite boîte à la main, discute avec le vendeur, tandis que le couple examine avec attention les godes et vibromasseurs de toutes tailles.)



Siriac (examinant sa boîte avec suspicion) : Et ça, vous me dites que c’est radical ?

La jeune femme (à son compagnon) : Non, ça c’est trop petit, j’en veux un plus gros.

Le vendeur : Avec ça ? Tu peux y aller, t’es tranquille, t’en auras pour toute la nuit.

Siriac (assez fort) : Moi j’ai pas besoin de ça pour tenir toute la nuit !


(La jeune femme tourne la tête vers lui, l’observant avec intérêt.)


Siriac (fièrement) : C’est pour les filles que j’invite ce soir. Je veux qu’elles puissent plus me résister et qu’elles aient envie de moi toute la nuit.

Le vendeur (avec un sourire) : Achète plutôt du cannabis, alors…

Siriac : Hein ?

Le vendeur : Non, rien.


(La jeune femme s’approche du vendeur, un énorme gode à la main.)


La jeune femme (au vendeur) : On peut l’essayer avant d’acheter ?

Le vendeur (se retenant pour ne pas éclater de rire) : Euh… c’est-à-dire que, pour l’hygiène, c’est pas terrible, si vous le prenez pas…

La jeune femme : Ah oui, j’y avais pas pensé…


(Elle semble réfléchir un instant. Siriac est abasourdi.)


La jeune femme : Bon, eh ben, je le prends, alors.

Le vendeur : Formidable, vous faites une affaire, excellent produit, vous ne regretterez pas votre choix. 500 euros, madame, s’il vous plaît.

La jeune femme : Oh, c’est un peu cher… 400 ?

Le vendeur : 450 et il est à vous.

La jeune femme : Bon, d’accord.


(Elle se retourne en direction de l’homme.)


La jeune femme (à l’homme) : Chéri, tu veux bien me donner un billet de 500 euros, s’il te plaît ?


(L’homme sort son portefeuille de sa poche et en extrait une liasse de billets de 500 euros. Il en tend un à la jeune femme, qui, à son tour, le tend au vendeur.)


La jeune femme (au vendeur) : Tenez, gardez la monnaie. Au revoir, bonne soirée.

Le vendeur (se contrôlant avec difficulté) : Merci madame. Au revoir, messieurs dames, bonne soirée à vous.


(La jeune femme sort, en tenant l’homme par la main et le gode dans l’autre main. Le vendeur éclate de rire.)


Siriac (effaré) : Vous en avez souvent des comme ça ???

Le vendeur : Non, quand même pas. Là, c’est la crème…

Siriac (désignant sa boîte) : Bon, alors ? Si je sers ça à mes copines…

Le vendeur : Oui ?

Siriac : Je veux qu’elles aient une envie folle de baiser avec moi… Il doit bien exister un truc un peu miracle, non ?


(Le vendeur prend une autre boîte derrière lui et la tend à Siriac.)


Le vendeur : Ça, c’est ce qui me paraît le plus adapté.


(Siriac parcourt la boîte du regard et lit tout ce qui y figure.)


Siriac : Mouais, on va essayer ça. Bon, allez, je prends les deux. Combien ?

Le vendeur (retournant les deux boîtes) : Alors, celle-ci, c’est 49 euros et celle-là, 72 euros, ce qui nous fait un total de 121 euros.

Siriac : Ah oui, quand même…


(Il fouille dans son portefeuille et en sort deux billets de 50 euros qu’il tend au vendeur.)


Siriac (avec un clin d’œil) : Tenez, gardez la monnaie…

Le vendeur : Ah, monsieur est un comique…

Siriac : C’est tout ce que j’ai… Cent euros les deux. C’est d’accord ?

Le vendeur : Mouais, allez, prends tes boîtes et passe une bonne soirée.

Siriac (enfouissant les deux boîtes dans un petit sac à dos) : Merci. Bonsoir.


(Siriac se dirige vers la sortie.)


Le vendeur : Eh, n’en abuse pas quand même, hein ?







Acte I, scène 9


Samedi, 19h30


L’appartement de Juliette


(Juliette, Cassandra, Eloïse, Roméo)




(Eloïse et Cassandra sont assises sur le canapé, Roméo sur une chaise. Juliette arrive de la salle de bains.)



Cassandra : Eh ben, vous en aurez pris des douches, aujourd’hui…

Juliette : Ça y est, tout le monde est prêt ?

Eloïse : On n’attendait plus que toi.

Cassandra (regardant alternativement Eloïse et Juliette) : Ben dites donc, vous vous habillez toujours comme ça pour aller au restau, ou c’est juste aujourd’hui, pour me faire honte ?

Roméo (enlaçant tendrement Juliette) : Tu es resplendissante, mon amour.

Eloïse (faussement jalouse) : Eh, et moi ?


(Cassandra, singeant Roméo, passe ses bras autour de la taille d’Eloïse.)


Cassandra : Tu es resplendissante, toi aussi.


(Mais au lieu de l’embrasser, elle lui pince la taille.)


Eloïse : Aaahh !

Roméo (rigolant doucement) : Je vous ai connues meilleures, les filles…

Juliette (à Roméo, à demi fâchée) : Mais, arrête !

Roméo : Bon, on y va ?

Eloïse : Allez, on est parti.


(Tous se dirigent vers la porte.)


Cassandra : Non, stop !

Eloïse : Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?

Cassandra : On va au Ritz ou quoi ?

Juliette : Pourquoi ?

Cassandra : Mais enfin, regardez, vous êtes tous fringués comme des stars, et moi on dirait que je sors de ma campagne pour la première fois.

Roméo : Bon, ben, vas-y, déshabille-toi.

Cassandra : Ha ha ha ! Très drôle !

Eloïse : Bah, on s’en fout ! T’es très bien comme ça.

Cassandra : C’est ça… Lance-moi des pièces, pendant que t’y es…

Eloïse : Mais non, je t’assure que…

Juliette : Bon, eh ben, allez, il a raison, déshabille-toi.

Cassandra : Hein ?

Juliette : Eh ben je vais te prêter des fringues. Mais la prochaine fois que tu fugues, pense à prendre un peu plus de vêtements…

Eloïse (à Cassandra) : Non, mais, franchement, on s’en cogne des fringues que tu portes ! On va au restau, pas à l’Elysée !

Cassandra : Ben moi, ça me fait chier d’être habillée comme une savate…

Roméo : Bon, ben, sinon, on commande des pizzas et tu te caches quand le livreur arrive…

Cassandra : Oh, va te faire foutre !

Juliette : Allez, enlève ça.

Roméo (s’asseyant) : Oui, allez, à poil !


(Juliette sort. Cassandra hésite, regarde tour à tour Eloïse et Roméo.)


Eloïse : On t’a déjà vue toute nue, si c’est ce que tu te demandes…

Cassandra (rigolant) : Bon, ça ne vous choque pas, hein ?

Roméo (avec un sourire) : Si, si, je suis outré !


(Cassandra retire son sweat et son jean.)


Roméo : Allez, le soutien-gorge aussi, il ne va pas aller, retire-le…

Cassandra (grimaçant à Roméo) : Haaaaaaa !


(Juliette revient avec une magnifique robe de soirée noire qu’elle tend à Cassandra.)


Juliette : Tiens, essaie ça, je suis sûre que ça va bien t’aller.


(Cassandra enfile la robe.)


Juliette : Tu vois ? Impec ! Ça te va à ravir.

Roméo (avec un sourire) : Oui, avec tes espèces de rangers, ça va être parfait…

Cassandra : Mais enfin, c’est pas des rangers !

Juliette : Oui, il faut peut-être que je te prête des chaussures, aussi…

Eloïse : C’est un miracle, si vous faîtes la même pointure, non ?

Juliette : Combien tu chausses ?

Cassandra : 38. Et toi ?

Juliette : 39. Ça devrait le faire. Attends, je reviens.


(Elle sort à nouveau et revient quelques secondes après avec une paire de petites chaussures noires.)


Juliette : Tiens.


(Cassandra met les chaussures et fait quelques pas.)


Juliette : Ça va ?

Cassandra : Ça a l’air.

Eloïse : Essaie de pas les perdre en marchant…


(Cassandra s’observe dans une glace. Elle paraît satisfaite.)


Cassandra : C’est quand même mieux, non ?

Roméo : Non, non, zéro, recommence tout ! À poil !

Eloïse : Bon, je retire tout ce que j’ai dit, même si les fringues ne font pas tout, tu es infiniment plus ravissante que tout à l’heure…

Cassandra (avec un sourire) : Il faudrait que je me maquille, maintenant…

Roméo (affligé) : Oh, putain ! Qu’est-ce que c’est chiant, une fille ! On va jamais y arriver à ce restau ! D’ailleurs je rappelle qu’on ne va pas au bal, on va grailler ! Personne ne va vous regarder, les filles ! Les mecs, au restau, ils regardent ce qu’il y a dans leurs assiettes et basta ! Ils bouffent ! Arrêtez de vous prendre la tête pour vos fringues et vos rouges à lèvres, tout le monde s’en branle !


(Un silence.)


Juliette (à Roméo) : Ça y est, t’es calmé ?

Roméo : Oh, pffff !

Cassandra : Du calme ! Je rigolais…

Eloïse : Bon, ça y est, on peut y aller, tout le monde est prêt, on n’a rien oublié ?

Roméo (cynique) : Si, des capotes pour Cassandra, entre les plats, au restau…

Cassandra : Gna gna gna ! Ça te fait chier que j’aie lourdé Siriac, hein ?

Roméo : Ah, parce que ça y est, c’est officiellement du passé ?

Cassandra : Pour ce soir, oui.

Roméo (avec un sourire) : T’inquiète pas, je t’ai à l’œil…

Juliette : Bon, dites, on parlera dans la voiture, d’accord ? Tu conduis, Roméo ?

Roméo (avec un accent afro) : Oui, miss Daisy…