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Temps de lecture estimé : 25 mn
08/10/06
Résumé:  Franc et Sophie s'aiment depuis longtemps. Cet été, ils ont trouvé un travail saisonnier, Sophie comme secrétaire dans une étude. Avec Pascal, son patron, elle a eu une liaison torride. Elle a décidé de continuer à travailler.
Critères:  fh fplusag collègues fellation pénétratio
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message

Série : Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre

Chapitre 02
Franc

Franc et Sophie s’aiment depuis longtemps. Cet été, ils ont trouvé un travail saisonnier, Franc comme plongeur dans une station balnéaire, Sophie comme secrétaire dans une étude. Avec Pascal, son patron, elle a eu une liaison torride. Elle a décidé de continuer à travailler.



À la fin des vacances quand Sophie et Franc se sont retrouvés, Franc a senti que quelque chose avait changé, mais n’a pu déterminer quoi.


Pour son anniversaire, il a invité sa compagne dans un très bon restaurant. Au diable les économies, marre de la cafétéria de la fac, vingt-deux ans, ça se marque.

Au retour, Sophie s’est faite très tendre. À peine entrés dans l’appartement, elle a pris Franc par la main, l’a emmené dans la chambre.

Lentement elle l’a déshabillé, avec des gestes très doux, ce qui rendait cet effeuillage particulièrement excitant. Quand elle a eu terminé, Franc à son tour, lui a rendu la pareille. Il a commencé à vouloir lui dire des mots tendres, mais elle lui a mis le doigt sur les lèvres, lui imposant le silence. D’un geste, elle l’a invité à s’allonger, pour la première fois a pris l’initiative. Un baiser très sensuel, la langue féminine prenant toutes les initiatives. Il a voulu lui saisir la tête, mais elle lui a immobilisé les mains. Il a consenti volontiers à rester passif.


Elle s’est détachée et lui a présenté ses seins, pas très importants certes, mais tellement tentants, il adore ça. Sans bouger, il a profité de cette merveilleuse offrande, les tétant, mordillant, les faisant durcir. Puis soustrayant ses appâts, elle a commencé à l’embrasser sur la poitrine, agaçant à son tour les minuscules bourgeons masculins. Cette sensation un peu douloureuse, mais très excitante a fait encore augmenter son érection. Poursuivant son trajet, elle a embrassé tout le torse, est descendue jusqu’à la verge triomphalement dressée. La caressant lentement, elle l’a prise en bouche d’elle-même, alors que jusqu’à présent il devait le lui demander. Émerveillé, il a apprécié cette initiative, s’étonnant d’aller buter au fond de sa gorge. À ce rythme, rapidement le plaisir est arrivé et il a essayé de dégager la tête de Sophie. Mais elle lui a immobilisé les bras et a continué son manège. Fataliste, il a explosé dans ce nouveau réceptacle. Pas de geste de recul, au contraire elle a soigneusement nettoyé le sexe.


Impossible de lui exprimer sa reconnaissance, un doigt impératif lui a clos les lèvres. À nouveau elle est venue lui présenter les seins, voulant ranimer ses ardeurs. Rapidement il a senti revenir son désir. De la bouche, elle l’a affûté. Satisfaite du résultat obtenu, elle est venue le chevaucher, plaçant elle-même l’épée au fourreau. Elle a commencé une danse lente, sensuelle. Cela a duré longtemps, il a déjà pris une fois son plaisir. Pourtant, après un long moment de bonheur, il a senti venir une seconde envolée. Sophie aussi a perçu le changement. Elle s’est alors dégagée, frustrant son compagnon qui ne comprenait plus. Prenant la verge en main, elle s’est avancée, l’a pointée vers l’étoile brune, territoire jusque-là totalement interdit. Lentement, avec une légère grimace, elle s’est affaissée, empalée. Stupéfait, mais totalement comblé par cette initiative, il a réalisé le rêve auquel elle s’était toujours farouchement opposée.

Quelques mouvements dans ce conduit tellement serré, ont suffi à provoquer l’explosion. Un éblouissement sans précédent, il s’est répandu dans ses entrailles.


Écroulé de bonheur et de fatigue, il a vu Sophie partir vers la cuisine. Elle est revenue avec une coupe de champagne qu’elle lui a présentée. C’est le paradis sur terre, il s’est écroulé dans les bras de son amour.


Un pic-vert qui frappe dans sa tête le tire de son sommeil. Une gorge en papier verre, que lui arrive-t-il ? Puis soudain, tout lui revient en mémoire : la merveilleuse soirée. Il va lui acheter une bague, non, c’est dimanche. Ils vont se marier, faire des enfants, la vie est sensationnelle ! Sophie n’est pas à côté de lui, probablement en train de lui préparer un café. Je vais la surprendre. Péniblement, en titubant, il rejoint la cuisine. Personne, seulement un papier sur la table.


Franc,

Je pars, nous ne nous reverrons probablement plus. Je suis amoureuse, j’ai découvert l’homme de ma vie et je vais le rejoindre. Il m’a enseigné ce que c’était que l’amour, tu as pu le constater. Je t’ai drogué, je ne voulais pas d’explications, ni de scène de désespoir, et encore moins te faire de la peine. Je ne t’oublierai jamais, tu as été mon premier amour, celui qui m’a fait rêver, je t’en serai toujours reconnaissante. J’aimerais rester ton amie, mais je doute que tu le veuilles.

Adieu,

Sophie.



Il est obligé de lire deux fois la feuille pour réaliser. Il s’écroule sur une chaise et se met à pleurer. Lui qui voulait partager sa vie avec elle ! Le téléphone le tire de son abattement. C’est elle qui rappelle pour dire qu’elle a changé d’avis.



Sa petite sœur qui vient lui souhaiter un bon anniversaire.



Et ainsi, son autre sœur, sa mère puis son père lui présentent leurs voeux.

Heureusement qu’ils sont là, que je ne veux pas leur faire de peine, sinon je crois que je me flinguerais.


Toute la journée il a ruminé sa peine, finit la bouteille de champagne, ne s’est pas lavé ni habillé. Le soir, deux cachets du tube de sédatif trouvé dans la salle de bains et plongeon dans le noir.


Il a repris ses cours à la fac, décidé à se consacrer entièrement et exclusivement au travail. Pourtant, quand il a consulté ses comptes, il s’est aperçu qu’il ne bouclerait pas son budget. Un appartement, c’était possible quand on partageait les frais à deux, mais maintenant seul ? Pourtant, il veut le garder, d’abord il ne saurait où aller, puis il y tient, il a de si beaux souvenirs. C’était idéal pour un couple : P2 de 40 m², au deuxième étage dans un immeuble ancien en plein centre-ville. En bas un magasin de chaussures, au-dessus le logement des propriétaires, la femme qui tient la boutique, la quarantaine triomphante, belle, élégante, l’homme la cinquantaine sportive, agent d’assurances et une fille d’une douzaine d’années. Au deuxième, sur le palier avec eux, une femme seule, discrète, avec deux enfants, garçon et fille. Leurs relations se limitent à des salutations de politesse. C’est le logis idéal.


Voyant s’éloigner la 106 blanche, Franc a un petit pincement au cœur. « Deuxième qui s’en va, j’espère garder la troisième. » Il la regrette sa petite cacahouète comme il l’appelait. C’était un cadeau du sa grand-mère pour son succès au bac. D’occasion certes, mais elle tournait bien, ne lui revenait pas très cher. Et surtout c’est grâce à elle qu’avec Sophie ils avaient pu vraiment s’émanciper. Elle leur permettait des escapades dans la campagne, de s’aimer en toute liberté.


En effet, il a décidé de vendre sa voiture. Trois avantages : de l’argent frais, plus de dépenses de carburant ni d’entretien, de la marche à pied, lui qui ne faisait plus de sport. Mais malgré tout, il sera encore court. Il lui faut trouver autre chose ou renoncer à son paradis.


Comme tous les soirs il rentre à pied. Devant la porte d’entrée, une voiture s’arrête, la petite du premier descend en marmonnant. Sa mère va se garer un peu plus loin.



La mère arrive et gronde sa fille :



Il entre dans l’appartement. La petite Léa le conduit dans sa chambre, remplie de jouets et sur le bureau un splendide ordinateur.



Franc regarde le cahier et sourit : c’est clair, net et précis, mais bien loin du langage des jeunes. Pendant une demi-heure, calmement il lui traduit, explique, lui montre des exemples pratiques, puis lui donne un petit exercice. La mère est venue derrière, en silence.



Ils ont discuté un moment, puis Franc a regagné son appartement.


Le dimanche matin, en descendant chercher son pain vers onze heures, Franc croise le propriétaire dans l’escalier.



Deux heures plus tard, il remonte chez lui très satisfait. La petite a eu une excellente note lors du contrôle, le père tenait à le remercier. À cette occasion, il lui a demandé s’il pouvait donner des leçons particulières, deux fois par semaine à Léa, le lundi et le jeudi, payées vingt euros l’heure. Franc a naturellement accepté ce qui arrange bien ses affaires. Le lendemain, il va donner son premier cours. C’est lundi, le magasin est fermé, la maman l’attend. Elle le conduit dans la chambre de Léa.



Constatant le retard de la fillette, il décide de reprendre les leçons précédentes. Pendant une heure, il lui explique les notions qu’on lui a enseignées, mais qu’elle n’a pas apprises ou comprises. Il vérifie en lui donnant quelques exercices. L’heure de cours est passée rapidement. Franc rejoint la mère.



À la leçon suivante, c’est la bonne qui l’accueille. Franc constate que la fille a bien travaillé. Celle-ci lui confirme qu’elle comprend un peu mieux. À la fin du cours, il part sans avoir vu la mère. Le lundi suivant, à son coup de sonnette, la mère vient lui ouvrir. Un chemisier laissant deviner un soutien-gorge bien rempli, une jupe assez courte dévoilant des jambes de sportive, tenue pour le moins troublante, estime Franc. Simple coquetterie ? Provocation ? À étudier de près.



Les deux premières leçons ont débloqué la fillette. Il poursuit dans le même sens, lui donnant quelques exercices. Pendant qu’il la surveille, il voit la porte s’ouvrir sans bruit, la main de la mère un doigt sur les lèvres lui indiquant de ne pas déranger sa fille.



Il suit la mère dans la cuisine. Pendant toute la leçon, il a pensé à elle. Elle marche devant lui et il doit se retenir pour ne pas caresser de si belles fesses.



Pas de doute, c’est une invitation. Autant tenter ma chance. Il la regarde, s’approche d’elle. Elle ne dit rien, sourit, semble attendre une initiative masculine, inclinant légèrement la tête, les lèvres entrouvertes. Sa bouche se pose doucement, c’est elle qui colle son visage contre le sien, répond à son baiser, prend l’initiative. Les mains du mâle partent à la découverte sous la jupe, sans soulever la moindre protestation. Il presse le bassin contre le sien, faisant sentir combien il la désire.


Elle envoie la main en arrière, referme la porte, s’appuie contre. Franc comprend qu’elle espérait, attendait son initiative. Une main remonte et saisit un sein. L’étreinte se desserre un peu afin de lui faciliter la tâche. Les boutons cèdent facilement, les doigts glissent sous un bonnet emprisonnant la chair tiède. Rompant le baiser, elle écarte le vêtement, abaisse son soutien-gorge, libère sa poitrine, présente ses globes à la caresse. La bouche vient y goûter, léchant, suçant, mordillant, excitant les bourgeons. Les yeux fermés, la tête renversée, c’est l’offrande de tout un corps. Longtemps Franc poursuit sa besogne, émerveillé, tel un enfant, devant une friandise.


Pourtant, c’est insuffisant pour son désir et celui de sa partenaire. Elle lui appuie sur le crâne, le dirigeant vers une autre cible plus basse. Ses mains remontent le tissu de la jupe, présentant un nouvel objectif encore voilé. Une odeur enivrante monte, filtrée par ce nylon, obstacle à la bouche affamée. Les mains masculines impatientes abaissent la culotte qui glisse le long des cuisses. Une légère toison blonde ornemente la vallée embuée. La langue tente vainement de l’assécher, déclenchant au contraire une véritable inondation. Le bouton enfin trouvé n’arrête pas le déluge. Le suc glisse le long du menton. Un, deux, trois doigts essaient d’obturer la source, mais rien n’y fait. Un long gémissement, comme une alarme, vient confirmer l’orage.


Estimant que les moyens qu’il emploie sont trop modestes pour y parvenir, Franc se redresse et présente un bouchon d’un autre calibre. Malgré, ses dimensions il entre facilement dans le goulot, et les tentatives alternatives répétées pour mieux le mettre en place produisent un effet contraire, plus de liqueur, moins d’étanchéité. Dernière tentative, les jambes féminines viennent se nouer derrière les hanches, plaquant les bassins l’un contre l’autre. Les toisons s’emmêlent, épongent le trop-plein de liquide. Une plainte simultanée vient signaler la fin du mouvement, le plaisir réciproque.


L’étreinte a été brève, mais ce fut un grand moment de bonheur partagé. Les amants retrouvent la raison, réalisant soudain leur inconscience, l’enfant jouant dans la pièce voisine. Franc essaie de formuler son ravissement, mais d’un doigt sur les lèvres elle lui impose le silence. Discrètement, l’un après l’autre ils vont dans la salle de bains. À son retour, Franc peut apprécier le café promis.



Il remonte chez lui merveilleusement bien : plus de problèmes d’argent ni de fesses. Après tout le départ de Sophie est peut-être une bonne chose, un signe du ciel. Pourtant, le babillage absent dans la journée, le vide dans le lit la nuit, lui pèsent. Et surtout le moindre geste de la vie quotidienne, l’armoire vide, le fait de préparer un seul café, lui rappelle l’absente. Il n’arrive pas à accepter l’idée d’un départ définitif. N’y tenant plus, une après-midi, il va rôder près de la fac de droit. À quatre heures des groupes sortent, il salue des connaissances au passage, échange quelques mots.



La voix l’a surpris, il se retourne, Martine, Sophie l’aime beaucoup. Physiquement elles se ressemblent un peu, mais Franc la trouve assez vulgaire. Puis elle ne fait preuve d’aucun goût vestimentaire, à moins que ce ne soit de la provocation. Ce qui serait en harmonie avec son langage.



Franc sent la conversation prendre mauvaise tournure, le langage trivial de son interlocutrice réapparaît.



La catastrophe ! Lui qui ne voulait introduire aucune femme dans l’appartement. Mais il est coincé, comment refuser. Durant le parcours, ils discutent, c’est plutôt un monologue de Martine. En entrant dans l’appartement, elle pousse un sifflement admiratif. Pendant qu’il va préparer les boissons, elle s’installe dans le canapé, s’allonge, se déchausse. Il revient, dépose le plateau sur la petite table. Elle replie ses jambes pour lui laisser une place, mais repose immédiatement ses pieds nus sur les cuisses de Franc qui essaie de les repousser. Mais elle tient ferme, malaxant le sexe à travers le jean.



En effet, si son cerveau repousse ces avances, son corps lui, n’y reste pas indifférent. Il se redresse afin de fuir cette tentation, mais Martine se lève, vient se coller contre lui, saisit sa tête et lui fait subir un baiser torride. Résigné, mais excité, il s’abandonne à sa prédatrice. Elle le dépiaute à toute vitesse, jetant les habits tout autour d’elle. Les yeux fermés, il se remémore le dernier strip-tease qu’il a subi, tout en douceur par celle qu’il aime. Il se retrouve tout nu, le mât dressé.


Alors la colère le prend, il va jouer son jeu. Se jetant sur elle, il la met nue en rien de temps. Elle lui facilite le travail. Lui prenant la tête à deux mains, il lui présente son sexe. Elle ouvre grand la bouche, le prend bien au fond de la gorge avec une technique qui indique une longue pratique. Malgré la tension, il ne ressent aucune approche du plaisir. Saisissant les cheveux il la baise en bouche, s’agitant de plus en plus rapidement, mais toujours sans effet. Jetant le corps à plat ventre en travers de l’accoudoir du canapé, il la pénètre violement, trouvant à sa grande surprise un sexe ruisselant. Il la perfore de toutes ses forces, elle crie son bonheur, mais, malgré tout, pour lui, rien ne vient. Alors il sort sa queue, remonte jusqu’au trou brun et s’enfonce doucement mais fermement. La corolle s’ouvre sans peine et les cris de joie s’amplifient. Fermant les yeux, il revoit le cadeau que lui a fait Sophie, et explose.


Il se dégage, réalise soudain son comportement. Lui, d’ordinaire assez timide, presque timoré auprès des autres filles, il vient de massacrer la meilleure amie de Sophie. Il ne sait comment s’excuser, cherche les mots.



La réaction de Martine le laisse stupéfait. Il s’attendait à se faire traiter de salaud et voila qu’elle en redemande ! Alors jouant le jeu, il lui jette d’une voix glaciale :



Elle se rhabille rapidement sans même se laver, s’en va en chantonnant. Franc est stupéfait. Il avait lu ça dans des romans pornos, il pensait que les auteurs fantasmaient. Et aujourd’hui il constate que des filles comme ça existent. Toutefois, il préfère l’amour plaisir qu’il connaît avec sa propriétaire. Quelquefois, le lundi, quand elle sait qu’ils ne seront pas dérangés, elle le provoque. Un accord tacite existe : si elle l’accueille en jupe, la voie est libre pour tous les débordements. Franc a repris goût à la vie depuis qu’il n’a plus de soucis ni financiers ni sexuels. Son amour pour Sophie est en sommeil, il reste parfois plusieurs jours sans penser à elle.


Une nuit, on frappe à sa porte. C’est le gamin d’à coté, l’air affolé.



Il bondit en pyjama chez la voisine. Allongée dans le lit, sur le dos, râlant doucement, la femme semble étouffer. Il appelle le SAMU qui lui indique les premières mesures à prendre en attendant l’arrivée de l’ambulance de réanimation. Une demi-heure plus tard, la malade a été emmenée aux urgences, il se retrouve avec deux enfants traumatisés sur les bras. Heureusement, Franc étant l’aîné dans sa famille, il s’est souvent occupé de ses sœurs. Il reste auprès d’eux, réfléchissant à ce qu’il va faire au matin, dans quelques heures. C’est Rémy, le garçon qui le secoue. Le sommeil l’a pris sur le canapé vers cinq heures.



À midi, il s’est rendu à l’hôpital, pour prendre des nouvelles de la maman et la rassurer. Pendant trois jours, il va voir la malade, joue au grand frère, sans trop de peine ni de soucis. Le samedi, Isabelle, la maman est autorisée à sortir. Elle lui demande de prendre sa Clio, les enfants l’accompagneront. Les retrouvailles de la famille font plaisir à voir. L’après-midi, il propose de faire quelques courses pour sa voisine. En échange, elle l’invite le dimanche à midi.


Franc n’avait jamais trop prêté attention à cette femme. Environ quarante ans, pas très grande, mince, des robes très discrètes, il la voyait peu, elle attendait probablement qu’il soit parti pour sortir. Aussi, il se demande comment s’habiller, de quels sujets ils pourront discuter. À son coup de sonnette, c’est Rémy qui est venu ouvrir. Pauline est derrière lui, il les embrasse comme tous les jours.



C’est une agréable surprise. Si la silhouette n’a pas changé, c’est l’apparence qui est modifiée. Au lieu d’une tenue discrète, c’est une robe claire qui affine la taille d’Isabelle. D’autant que l’hôpital l’a amincie si c’était possible, son teint blanc est rehaussé par un léger maquillage.



Le repas soigné, a dû demander beaucoup de travail. Les enfants ont moyennement aimé, eux qui préfèrent pâtes, purée, riz et beefsteaks hachés. Franc a apprécié, mais il a bien été le seul, Isabelle n’ayant pas grand appétit. Après le café, la conversation a langui, les deux adultes ne se connaissent pas, seules les circonstances les ont réunis. Elle se juge vieille avec ses quinze ans de plus que son hôte. Lui ne sait pas quels sujets aborder. Il cherche un motif pour se retirer. C’est Rémy qui le libère en demandant une aide pour installer un nouveau jeu sur son ordinateur. Et pendant une grande partie de l’après-midi, une lutte sévère a opposé les deux garçons, Pauline préférant les câlins de sa mère.


Toutefois, vers cinq heures, un peu gênée de voir Rémy importuner son hôte, elle entre dans la chambre et marque son désaccord :



Elle a protesté, puis cédé, le tutoiement est adopté par tous. Mais la remarque sur son âge a fait tiquer la mère. Mais de son côté, ce n’est pas en tant qu’ascendante que Franc voit Isabelle.



Il sort de son portefeuille une photo de famille. Et Isabelle convient au fond d’elle-même qu’il n’a pas tout à fait tort, ce qui la flatte et la rassure. L’ambiance a changé sur le palier, on ne s’évite plus, au contraire les enfants sont heureux d’avoir quelqu’un qui les comprend. Le soir en rentrant, ils ne se retrouvent plus seuls, ils vont faire les devoirs chez le voisin. Cela soulage Isabelle qui n’a plus à se précipiter après le travail. En échange elle l’invite quelquefois à partager leur repas.


Un vendredi soir, après le repas pris en commun, les enfants sont autorisés à regarder la télévision dans la salle de séjour. Les adultes débarrassent la table puis prennent le café tranquilles en discutant. L’absence de Sophie a surpris Isabelle. Franc s’en explique ouvertement, indique les problèmes matériels qui en ont résulté et comment il les a résolus, se taisant toutefois sur ses relations amoureuses avec la propriétaire. Lorsque les petits ont regagné leur chambre, Isabelle le met au courant de sa situation. Elle est divorcée, leur père les prendra demain à midi.


Se sentant en confiance, elle s’épanche. Il y a deux ans, un jour son mari lui a appris qu’il avait une autre femme, beaucoup plus jeune, dans sa vie, qu’il allait la quitter. Depuis quelque temps, les échanges dans le couple se limitaient aux contingences matérielles, parfois aux enfants quand leur père en avait le temps. Mais ils n’avaient presque plus de relations intimes. Malgré ce, elle n’avait rien vu venir, lui faisant totalement confiance. Le choc a été terrible. Il a pris tous les torts à son compte, elle a gardé les enfants, leurs relations sont correctes. Demain après-midi, il vient les chercher pour le week-end. Elle avoue que Rémy et Pauline sont sa raison de vivre, et que, quand elle est ne les a pas, elle est perdue. Elle a peur des soirées du samedi seule, elle serait heureuse s’il voulait bien venir demain lui tenir compagnie.


Franc s’est mis à jour assez tôt. Il décide de prendre une douche, de se changer et d’attendre son hôte. Tout nu dans sa chambre, il choisit ses habits. Le fait d’ouvrir l’armoire dont la moitié vide retient encore le parfum de Sophie, le bouleverse.


Toute l’après-midi, elle a liquidé les tâches ménagères en retard, a mijoté un petit repas intime, se réjouissant par avance d’avoir une oreille attentive. Il est convenu que lorsqu’elle serait à jour, elle viendrait l’appeler. Elle frappe donc à la porte entrouverte, entend du bruit, probablement la télévision. Sans réponse, elle s’avance dans la salle de séjour. Le bruit parvient de la chambre. Gênée elle va se retirer quand elle est choquée par le ton et surtout les paroles qui fusent.



Isabelle, soufflée par ces paroles, ne bouge pas, tétanisée. Le silence s’est fait, seuls quelques « non » de Franc percent. Elle s’avance et par le reflet de l’armoire à glace aperçoit une scène surréaliste pour elle : un homme nu et à ses genoux, une femme également nue qui lui suce le sexe. Il essaie de repousser la tête sans y parvenir, puis ne bouge plus, enfin la manipule comme un hochet. À grands coups il s’enfonce dans la gorge de sa partenaire. Quelques minutes la scène se poursuit. Tout à coup il relève sa proie, la jette en travers du lit, lui écarte les cuisses et se plante d’un coup à l’intérieur. Isabelle croit ressentir la douleur que doit éprouver la malheureuse. Au contraire, un gémissement de satisfaction sort de la bouche de la femme. Longuement il la travaille à grands coups, mais ne semble pas parvenir au plaisir. Alors il se dégage, descend son sexe et le plante… oh non ! Entre les fesses et ceci sans élever aucune protestation, au contraire, des cris de plaisir. Stupéfaite, elle met quelques secondes à réagir, s’esquive doucement.


Revenue chez elle, elle s’assied dans la cuisine, boit un verre d’eau. Elle croit revoir le film pornographique que son mari avait ramené un jour à la maison. Cela l’avait écoeurée, mais elle pensait que c’était un montage. Et aujourd’hui, devant ses yeux, c’est Franc qui en est l’acteur ! Mais surtout la fille a crié son plaisir, et elle en a eu aussi à les regarder ! Étonné de ne pas la voir, c’est Franc qui est venu frapper à sa porte. Il a la figure fermée, ne remarque pas la gêne d’Isabelle.



Puis étonné du silence de sa voisine :



Ils sont entrés, se sont assis en silence. Puis, Franc raconte tout, l’adieu sensuel de Sophie, les leçons particulières avec la propriétaire, la relation avec Martine.


Elle l’a écouté, sans l’interrompre, reste silencieuse. Inquiet du choc provoqué par son récit, Franc a peur d’avoir perdu la seule véritable amie qu’il lui reste. Enfin, à son tour, elle se libère.



Jusqu’à tard dans la nuit ils discutent, réfugiés l’un contre l’autre, en grignotant et surtout en vidant la bouteille que Franc a apportée. Il est ému par ce corps désirable, mais ne veut pas briser une si belle amitié. Isabelle se sent bien, détendue pour la première fois depuis de nombreuses années, peut-être suite à la discussion, mais aussi sous l’effet de l’alcool. Elle ne peut effacer de sa mémoire les scènes de la soirée, désirerait connaître ce plaisir féminin qu’elle a vu. Elle espère et redoute à la fois une initiative de son compagnon qu’elle n’aurait pas le courage de refuser. Ils se séparent amorçant un baiser fraternel, que Franc transforme en sensuel. Pour la première fois, une langue se glisse dans sa bouche, elle l’accepte, commence à répondre. Mais il rompt l’étreinte et se retire précipitamment.


Franc, seul dans son lit, se maudit de ne pas avoir été plus audacieux. Il s’en veut, de n’avoir pas profité de cette occasion certes, mais surtout de ne pas lui avoir fait goûter aux plaisirs qu’elle pensait défendus. N’y tenant plus, il se lève, va gratter à la porte d’en face. Elle s’ouvre instantanément, sa voisine espérait, attendait sa visite. Elle le prend par la main et l’emmène dans sa chambre. Une lampe de chevet diffuse une lumière douce. D’une main, elle dénoue le ruban autour de son cou qui maintient sa chemise de nuit qui glisse, dévoilant un corps androgyne. Tout est menu mais harmonieux, les seins d’adolescente, le bassin de garçon, les jambes de fillette. Un vrai tanagra.


Franc reste immobile, sans voix. Se méprenant, elle pense qu’il ne la trouve pas belle, ou que son initiative l’a choqué. Mais il s’approche, la prend dans ses bras comme une gosse. Sa tête s’abaisse sur ces minuscules tétons, les goûte délicatement comme s’il avait peur de les briser. Seule la langue ose les agacer, les titiller. Cette caresse jusque-là refusée, diffuse une douce chaleur dans tout son corps. Elle se cramponne au cou de son amant, et ose un baiser semblable à celui qu’il lui a donné tout à l’heure.


Se baissant, il la dépose sur le lit ouvert. Il rejette son pyjama sans cesser de la regarder. Elle est différente de toutes celles qu’il a connues, si fragile. La décision d’Isabelle est prise, aujourd’hui elle va tout permettre, ne rien refuser, au diable les tabous. Être disponible, attendre les envies de l’homme, lui donner tout le plaisir qu’il désire et en recevoir autant en échange, elle l’espère.


C’est d’abord une nuée de baisers, la bouche vole partout, ne s’arrête sur aucun point précis : le visage, les seins le ventre, le buisson, les jambes, jusqu’aux pieds. Ce comportement a le don d’agacer Isabelle, lui provoquer la chair de poule, mais réveille quelque part au creux de l’estomac des envies inconnues. Puis les grandes mains s’emparent des seins, les englobant tout entiers. Les bourgeons dépassent entre deux doigts qui se resserrent pour les pincer. Mais la bouche vient les soulager, les téter. Les paumes glissent le long des côtes, des hanches, viennent s’insérer entre les cuisses pour les écarter. Elles ne résistent pas et l’angle fermé s’ouvre devant des perspectives alléchantes.


La tête de Franc a glissé le long du torse, est venu au-dessus de ce duvet fin comme celui d’une pucelle. Il l’admire, le caresse dans le sens du poil, souligne les vallées, insistant sur les failles, les fouillant de la pointe dure de la langue. Les cuisses se décrispent, laissant toutes libertés à l’explorateur qui en profite largement. Le nettoyage systématique étonne, surprend l’intéressée qui sent sourdre en elle une humidité inconnue. Son corps semble s’alléger, vibrer d’une manière surprenante. De sa gorge monte un gémissement involontaire. Un, deux doigts s’insèrent dans la faille depuis longtemps ignorée. La sécheresse qui la faisait souffrir lors des pénétrations a disparu, au contraire ils glissent d’une façon aisée. Ils vont, viennent et le bonheur grandit.


Son partenaire modifie sa méthode, il pivote, ses jambes remontant au-dessus de la tête d’Isabelle. Le plaisir est toujours aussi intense, les yeux fermés elle le savoure, les lèvres entrouvertes. Un éclair plus violent lui fait ouvrir les paupières. Devant elle, une tige dure qu’on lui avait interdit de toucher, les demandes de son mari étaient restées sans effet sur elle. Elle se remémore ce qu’elle a vu cet après-midi, la façon dont cette fille a saisi et joué avec cet instrument. Hésitante, elle se décide enfin à le prendre. C’est un objet chaud qui palpite comme un oiseau, mais très dur. Elle n’en a jamais vu de près, elle en a seulement senti les ravages lorsqu’il fonçait dans son intimité. Mais aujourd’hui elle a décidé de se laisser aller à toutes les expériences possibles. Elle entrouvre les lèvres, tire la langue et vient essuyer une goutte qui perle de la fente. Son goût âcre la surprend. Elle referme les lèvres sur ce cône rose qu’elle vient de dévoiler, l’aspire doucement. Sous l’effet de sa langue il vibre, se met en mouvement s’enfonce lentement, vient buter contre son palais. De ses deux mains serrées autour de la tige, elle l’empêche de pénétrer trop profondément. Le double plaisir du bas joint à celui de goûter ce nouveau mets la transporte. Elle ne peut parler émet seulement des petits cris de bien-être. Brutalement son jouet s’éloigne, son triangle est abandonné.



Le geste tant redouté avec son mari, la pénétration, devient un divin enchantement. Elle est pénétrée calmement, puis perforée à grands coups et chacun d’eux fait briller des éclairs dans sa tête. Elle se tend sur les talons et la nuque pour mieux s’offrir. Et soudain c’est l’explosion, le paradis. Elle sent à l’intérieur de son ventre se répandre la semence qui la dégoûtait tant autrefois. Au lieu de bondir pour se nettoyer, elle veut garder la preuve de sa naissance en tant que femme.


Ils sont restés longtemps enlacés. Elle voudrait demeurer éternellement dans ce nirvana. Mais les jus mélangés de leurs plaisirs s’écoulent et il leur faut aller se nettoyer. Dans la salle de bain, pour la première fois elle se regarde sans honte, se trouve belle, surtout quand une voix derrière elle le lui confirme. C’est lui qui l’a savonnée, insistant sur toutes les zones qui ont été touchées par le plaisir. On lui avait appris que les toucher était une chose sale et indigne, maintenant cela lui paraît une bénédiction. Ils se sont rincés ensemble sous la douche. Longtemps l’eau tiède a coulé sur eux, entre eux. Puis ils ont regagné le lit défait. Enlacés, ils se sont regardés en souriant, ont fait connaissance avec le corps de l’autre. Le sommeil les a terrassés, simplement recouverts d’un drap. Les cloches d’une église proche les ont tirés de leur repos, c’est dimanche et il est tard.



Elle a accepté tous les hommages de la veille, y a pris une part beaucoup plus active. Elle a gardé les yeux grands ouverts, découvert le corps de l’homme, ses gestes, commenté la montée de son plaisir, crié quand il a éclaté. Sous la douche, ils se sont à nouveau nettoyés mutuellement. Elle a longtemps examiné, manipulé, caressé ce sexe qui autrefois la traumatisait. Ils ont bu un café, grignoté quelques restes de la veille. Puis elle l’a chassé, pressée de remettre tout en ordre avant le retour des enfants. Ces derniers ont trouvé une maison étincelante, mais surtout une mère souriante. Elle leur a interdit d’aller déranger Franc qui avait beaucoup de travail en retard.


Leur complicité est merveilleuse, ils sont intimes, se retrouvent pour leur satisfaction commune quand les enfants ne sont pas là. Mais tous deux savent bien qu’il s’agit seulement de plaisir, leur situation, leur âge, leur parcours sont trop différents. Et surtout qu’il ne s’agit pas d’amour. Les enfants, inconscients du changement dans les rapports des adultes, sont heureux de cette amitié. Un dimanche soir, le père a ramené les enfants. Franc en partant en fac le lendemain matin l’a vu sortir discrètement de l’appartement. Le soir, lorsque les enfants ont été endormis, Isabelle est venue frapper à sa porte. Elle avait un air un peu gêné. Franc l’a rassurée en souriant, lui indiquant que ce matin il avait eu l’occasion d’apercevoir son mari.


Ce dernier, lui a-t-elle raconté, est arrivé la veille au soir assez sombre. Elle n’a rien dit, demandant simplement aux enfants s’ils avaient passé un bon week-end. Ils étaient ravis, étaient restés tout le temps avec leur père, sa compagne n’était pas là. Lorsque leurs enfants sont allés dormir, le mari lui a avoué qu’il avait été abandonné, était malheureux, regrettait leur divorce. Après de longues confidences, ils se sont réconciliés sur l’oreiller, lui émerveillé de la nouvelle science amoureuse de sa femme, sans vouloir en connaître l’origine. Ils vont tenter de reprendre la vie commune quelque temps. Elle a paru si contente que Franc s’est déclaré ravi pour elle de cet heureux dénouement. Ils resteront amis, mais leurs relations seront strictement platoniques.