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Temps de lecture estimé : 17 mn
22/10/06
Résumé:  Où l'on n'apprend rien, ou tout, c'est selon.
Critères:  #fantastique jeunes religion bain
Auteur : Lise-Elise  (Exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'ambassadrice et le prophète

Chapitre 07 / 13
La cérémonie

Fyrag et Thyris sont arrivés à Natrant, où ils sont hébergés à la maison des sœurs. Là, Thyris apprend avec stupéfaction que, contre toute logique, elle est encore vierge, ce qui la désigne comme destinée à accomplir la prophétie… dans la version de Mysalis. Mais la jeune vestale reste perplexe devant les divergences des différentes prophéties, et s’en ouvre à son compagnon. Celui-ci lui apprend alors que la version d’origine, celle d’Atilbis, est connue, et que pour l’écouter, il suffit de se rendre à une cérémonie.


Si vous ne vous souvenez pas d’avoir lu ça, alors, allez voir les épisodes précédents, ce sera quand même plus clair !




oooOOOooo




La lune de Linwit est le jour où la lune en son plein atteint son apogée dans la direction sacrée. Ce jour est l’objet de célébrations diverses en fonction des groupes religieux, dont le sens est singulièrement différent : fête de la joie chez les vestales, elle est le moment choisi pour les rites d’initiation. Pour les disciples d’Atilbis, c’est la fête de la réconciliation, qui est aussi la fête de l’union nouvelle. Enfin, elle est jour de grand deuil chez les prêtres, qui sacrifient à leurs dieux ce jour-là.


Livre des Rites et coutumes des religions, par Altanis d’Enthar, prêtresse d’Alquise.





Thyris s’était montrée raisonnable. La mule était légèrement chargée, surtout de vêtements et de nourriture. Elle avait également pensé à une toile qui pourrait au besoin servir de tente. Fyrag fronça cependant les sourcils. Elle était toujours vêtue de la légère tenue de vestale, et les sandales en cuir fin qu’elle portait étaient faites pour l’apparat, pas pour la marche.

Elle se rebella lorsque le jeune homme le lui fit remarquer.



Thyris ne répondit rien, et lui tourna le dos, l’œil noir. Mais le regard approbateur des mères sur le jeune homme la firent céder. Elle ajouta même des bandes de chevilles à l’équipement. Ce ne fut pas pour lui améliorer l’humeur. C’est dans cette atmosphère pesante qu’ils commencèrent le voyage.


Thyris ne décoléra pas jusqu’au soir. Ils s’installèrent dans une grange de remise, qui servait au fermier à entreposer la paille d’été. L’odeur de foin fit remonter un souvenir chez la jeune femme. Elle rougit très fort, mais ne se départit pas pour autant de sa hautaine réserve. Fyrag brisa le silence.



Surprise, car le jeune homme ne s’était pas éloigné, elle se dirigea vers la direction indiquée. Une eau claire coulait bien là, et un accident de terrain avait creusé une agréable baignoire naturelle, un cuvier de pierre qui descendait selon des courbes douces, permettant sans doute à deux ou trois personnes de s’y installer à l’aise. Elle allait se débarrasser de ses vêtements, quand elle se ravisa. Elle rejoignit Fyrag en courant, si vite que les pans de sa tunique ne laissèrent rien ignorer de ce qui nichait entre ses jambes.



Elle s’était arrêtée, et reprenait son souffle. Le garçon répondit :



Tout en parlant, il avait porté les fontes à l’intérieur de la grange. Il prit le licou de la bête, la guida vers le ruisseau pour qu’elle se désaltère. Thyris le suivit. Pendant que la mule buvait, il déroula la longe qu’il portait à l’épaule et l’accrocha autour d’un piton rocheux. Il se retourna vers la jeune femme, qui le suivait toujours.



Fyrag rougit jusqu’à la racine des cheveux, et Thyris trouva là une récompense à son accès de douceur. Elle repartit en courant et se dirigea vers la baignoire naturelle, légèrement en amont. Elle se déshabilla très vite, ôta ses sandales et, d’une bourrade, poussa Fyrag qui commençait seulement à se débarrasser de sa chemise. Empêtré dans l’étoffe, il ne put se rattraper et tomba dans une gerbe d’eau. Jetant le vêtement trempé sur l’herbe, il bondit aussitôt vers la cheville de Thyris qui, sur la rive, riait trop pour se méfier. Plus libre de ses mouvements, elle s’accrocha aux épaules de Fyrag et l’entraîna dans sa chute. Le jeune homme, qui buvait la tasse pour la deuxième fois, se releva, crachant et pestant. Il poursuivit la vestale en l’aspergeant, pendant que celle-ci poussait des cris perçants entrecoupés de rire.

Elle se reprit un peu, et se lança à nouveau dans la bataille, avec une autre tactique cette fois. Elle s’en prit d’abord au ventre de Fyrag, et l’action combinée de l’eau froide et des mains fines eurent tôt fait de le faire se tordre de rire. En tentant d’échapper à son assaillante, il bascula, et Thyris eut beau jeu de s’attaquer à un pied, qu’elle tint fermement d’une main pendant qu’elle le chatouillait de l’autre. Le garçon, dans une position déséquilibrée, ne réussit qu’à boire la tasse une fois de plus. Mais sa chute obligea Thyris à le lâcher, et aussitôt il prit sa revanche. Il se jeta sur la belle blonde et lui agrippa l’épaule, passa derrière elle et, la maintenant fermement contre son torse, entreprit de lui chatouiller les aisselles.

Sentir Thyris se tortiller contre lui ne le laissa pas indifférent. Malgré la fraîcheur de l’eau, il sentit son sexe prendre de la vigueur. Il commença à dévier doucement vers le sein de sa prisonnière, et bientôt les mouvements de la jeune femme se firent plus langoureux. Alors que le garçon laissait dériver lentement son autre main vers le ventre de sa captive, puis, plus précautionneusement, vers le nid broussailleux entre ses jambes, l’aspirante vestale eut un violent frisson et se dégagea, se plaignant du froid.

Ils sortirent de l’eau, s’ébrouèrent comme de jeunes poulains, et Fyrag, voyant Thyris grelottante, s’empressa de faire un feu, la laissant se sécher et se réchauffer. Ils préparèrent ensuite le dîner ensemble.

Après le repas, le jeune homme se rapprocha de sa compagne. Celle-ci, languissante, se serra un peu contre lui, cherchant une position confortable. Ils finirent enlacés, enroulés dans les couvertures, la tête du garçon reposant entre les seins de la jeune femme. Trop fatigués l’un et l’autre pour bouger, ils regardaient le feu mourir. Fyrag n’était pas loin de penser qu’à cet instant, il n’aurait échangé sa place pour aucune autre.


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Le voyage se poursuivit sans encombre. Peu à peu, les routes devenaient de plus en plus étroites, jusqu’à se transformer en sentiers. Thyris avait retrouvé son caractère espiègle, et même de devoir abandonner ses sandales pour les bottes plus solides n’entama pas sa bonne humeur.

Elle jouait pourtant avec Fyrag un jeu de chat et de souris que leur première nuit dehors n’avait pas laissé augurer. Le garçon voyait tout le long du jour danser devant lui les jolies fesses de sa compagne, mais celle-ci, quoique frôleuse et aguichante, n’avait eu aucun geste pour calmer l’excitation qui le gagnait de plus en plus souvent. Pire encore, elle s’éloignait de lui dès que son érection se faisait insistante. Elle semblait parfois prête à s’abandonner dans les bras de Fyrag, pour quelques secondes après bondir sur ses pieds sous n’importe quel prétexte, ou s’enrouler hermétiquement dans les couvertures. Le jeune homme en était réduit à se branler rageusement, et cette jouissance tellement éloignée de ses désirs ne lui procurait ni satisfaction ni soulagement, seulement une fatigue qui lui permettait de s’endormir. Il en était venu à souhaiter traverser un champ de ronces ou rencontrer une nuée d’insectes piqueurs pour que Thyris se décide enfin à porter une tenue décente.


Au bout de trois jours de cette humeur morose, la jeune femme s’aperçut enfin qu’il y avait un problème :



Fyrag eut un rire amer.



Thyris, abasourdie, chercha la raison du mutisme de son camarade.



Fyrag éclata.



Thyris eut un fou rire.



Fyrag haussa les épaules. Ça ne faisait pas son affaire, mais finalement il se sentait étrangement réconforté de savoir que Thyris connaissait les mêmes tourments que lui. Il se contenta de lui demander d’être décente, autant que le lui permettait son substitut de tunique.


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Ils arrivèrent en milieu de journée au lieu de rassemblement. Au cours des deux derniers jours de voyage, ils avaient rejoint de plus en plus de monde, tous venant pour la célébration. Les bivouacs étaient devenus des réunions hétéroclites, où les plus riches partageaient le feu des plus pauvres. Quand ils arrivèrent, les bords du lac étaient pris d’assaut, et une atmosphère de kermesse émanait des collines aux alentours. Alors que Thyris, à haute voix, s’étonnait que tant de gens circulent alors que la cérémonie, d’évidence, avait déjà commencé, une jeune femme, à la chevelure sombre et bouclée et à la peau mate, lui répondit en souriant :



Elle avait entendu parler de cela, mais il lui semblait qu’il s’agissait plutôt d’un contrat pour assurer la succession. Ce fut Fyrag qui répondit :



Devant l’air dubitatif de l’aspirante vestale, la femme reprit :



Fyrag observait les deux femmes, et il ressentait comme une sensation de déjà-vu. L’atilbisside avait quelque chose de familier. Il n’aurait su dire quoi. Thyris la questionna à nouveau.



Thyris observa alors attentivement la jeune femme. Elle était indubitablement très féminine. Elle réprima un hoquet de surprise. La disciple d’Atilbis reprit, en riant.



Thyris manqua de s’étrangler.



Fyrag en profita pour reprendre la main.



Derina le regarda gravement, et Fyrag eut l’impression qu’elle lisait en son âme. Il frissonna alors qu’elle parlait.



L’atilbisside s’adressa ensuite à l’aspirante vestale :



Le regard bref qu’elle jeta à Thyris effraya Fyrag. Mais comme sa compagne acceptait l’offre ainsi faite, il se contenta de hausser les épaules. Il n’arrivait toutefois pas à se débarrasser de cette sensation de déjà-vu, sans pourtant réussir à comprendre d’où elle venait.


Ils se retrouvèrent rapidement attablés dans l’une des nombreuses auberges de plein air qui avaient fleuri à tous les coins de la vallée. Rhonda, une petite femme vive aux cheveux blonds teintés de roux, s’activait en cuisine.



Thyris se sentait dépassée par ce clergé si différent de ce qu’elle connaissait. Sa tenue rituelle la désignait comme privilégiée, et centre des attentions, alors même qu’elle n’était que novice. Voir une prêtresse éplucher des oignons choquait son sens des convenances.



Thyris se passionnait pour cette discussion, alors que Fyrag, se sentant bailler, préféra regarder autour de lui. La fête de la lune de Linwit rassemblait toute une foule de gens d’horizons différents. Il y avait des gens de l’Ouest, qui transpiraient sous leurs pelisses et leurs draps de laines, des gens d’Alitra qui se targuaient d’être le fleuron de l’élégance, et se trouvaient un peu gênés par l’abondance de rubans que le vent ne cessait d’emmêler, lorsqu’ils ne se prenaient pas dans des branches ou des ronces. Fyrag s’étonna de ne voir ni les casaques pourpres et noires des prêtres des temples, ni les écharpes voletantes des vestales, avant de sourire de sa bêtise. En réfléchissant, il trouva même surprenant que Thyris n’ait pas davantage attiré l’attention.


La jeune femme discutait toujours de théologie, et Fyrag, par politesse, feignit de s’intéresser de nouveau à la conversation. Il fixa donc Derina du regard. Il ne se souvenait pas de l’avoir vue, et pourtant, elle lui était familière.

Absorbé par ses pensées, il mit du temps à s’apercevoir du manége de la belle brune. Celle-ci s’humectait constamment les lèvres à petits coups d’une langue rose et pointue, et jouait alternativement à se caresser suavement la joue d’une mèche de cheveux, et à tourner et retourner une amulette qui tombait profondément dans son décolleté. D’abord troublé, Fyrag se redressa et, flatté, tenta de capter son regard. Derina accentuait son jeu, qui devenait de minute en minute plus sensuel. Fyrag, captivé, avança la main sur la table, quand il se rendit brusquement compte que tout cela ne s’adressait pas à lui, mais à Thyris.

Rhonda vint le sauver du ridicule, s’adressant à lui comme au valet de ferme qu’il était, avec toutefois plus de douceur qu’il n’en avait eu l’habitude.



Il faillit refuser, mais se ravisa. C’était demandé avec gentillesse, et il n’y avait rien de toute façon qu’il puisse faire pour mettre un terme à cette situation. Si Thyris tombait dans les filets de cette intrigante, c’est qu’elle le voulait bien.

Il prit plaisir à fendre le bois. Cette tâche harassante l’empêchait de penser.


À la fin de l’après-midi, le jeune homme avait préparé assez de bûches pour alimenter la cantine jusqu’à la fin de la fête, et Thyris avait épuisé momentanément ses questions sur les rites d’Atilbis. Rhonda, grondant un peu, les envoya faire leurs ablutions dans le lac avant que l’air ne se rafraîchisse.



Il y avait quelque chose de maternel dans cette injonction, et les jeunes gens ne répliquèrent pas.


Afin de ne pas s’exposer au regard, ils se baignèrent tout habillés. Là, Thyris fit sensation. Les légères bandes de tissu blanc étaient devenues transparentes, moulant ses formes. Ainsi vêtue, elle était plus provocante que si elle avait été nue. Ses tétons érigés transparaissaient de manière agressive, les plis d’étoffe ne faisaient que souligner le galbe de ses seins, et lorsqu’elle sortit de l’eau, il y eut une exclamation générale devant sa croupe ainsi révélée. Nullement gênée, agissant comme si tout cela était naturel, la jeune femme entreprit de se coiffer. Fyrag, par contre, n’osait plus sortir de l’eau. Il avait honte de la conduite de sa compagne, et surtout il craignait, bien que tous les regards soient braqués sur l’aspirante vestale, que quelqu’un remarque son érection.

Mais le vent sécha rapidement le fin tissu. La jeune femme, amusée, couvrit son compagnon de remarques moqueuses.


Ils rejoignirent les deux femmes, qui les guidèrent vers la grande aire de célébration. Ils s’installèrent à belle distance de l’autel, non loin d’une niche rocheuse. Derina assura que s’ils ne verraient sans doute rien, ils entendraient par contre parfaitement, contrairement à d’autres endroits du terrain. Les abords directs de l’autel étaient de toute façon réservés aux novices, qui devaient encore apprendre la prophétie. Thyris fut à deux doigts de poser des questions sur le texte, mais elle se contint. Elle avait trouvé tellement ridicule le comportement des mères à l’annonce de sa nouvelle virginité, qu’elle n’osait même pas imaginer ce que ces prêtres frustres pourraient faire si leur prophétie la désignait elle aussi.


Elle préféra se retourner pour observer, non loin de là, une cérémonie de lien en train de se terminer. Elle savait, depuis le début de l’après-midi, que la cérémonie comportait trois parties : l’affirmation que le lien est possible, par tous ceux qui seront concernés, l’appel aux dieux afin qu’ils bénissent l’union, et le lien en lui-même. Les futurs liés, sans doute des commerçants d’Alitra au vu de l’ampleur de leurs manches, se faisaient face. Ils tenaient chacun une extrémité d’une cordelette rouge, et le célébrant, en posant les questions rituelles, guidaient leurs gestes. Thyris n’entendait que la voix du prêtre, rythmée par des pauses qui, sans doute, appelaient des réponses :



La question troubla Thyris. Dans la bouche de Derina, tout à l’heure, elle semblait plus anodine. Le prêtre reprenait :



Thyris détourna le regard, et croisa celui de Fyrag. Espérant que les pensées du jeune homme étaient ailleurs, elle se détourna afin qu’il ne la voie pas rougir.



Pause encore.



Elle essayait de surprendre les gestes qui allaient dans peu de temps, former le nœud rituel.



Les mains des deux jeunes gens s’étaient rapprochées, et étaient maintenant masquées par leurs longues manches.



L’officiant posa les mains sur celles réunies des deux liés. Il proclama enfin, d’une voix forte :



Les deux jeunes gens écartèrent leurs mains, et élevèrent le nœud rituel. Machinalement, Thyris se retourna vers Rhonda. Sur la gorge de celle-ci, le même nœud reposait, fait sur un simple lien de cuir. Nerveuse, la jeune vestale se mit à triturer sa ceinture. Elle était mal à l’aise, et avait horreur de ça.


Le grand prêtre s’avança vers l’autel. Il était vêtu simplement, d’une blouse paysanne et ressemblait à un honnête patriarche. Ne serait-ce l’étrange coiffe violette qu’il portait, on ne l’aurait pas remarqué parmi la foule de maîtres et de novices qui grouillait autour de l’estrade. Il posa les mains sur la table de parole, et, dans toute la vallée, le silence se fit.


Thyris, aussitôt, se sentit à nouveau dans son élément. Ces prêtres ne portaient ni parures, ni signes distinctifs, ils n’avaient pas de privilèges, mais leurs célébrations ne différaient que peu de celles auxquelles elle avait assisté. Hymnes, réponses et exhortations se succédèrent, suivi d’un défilé des novices désignés. Enfin, le moment de la proclamation survint.


La prophétie n’était pas longue. Au fur et à mesure qu’elle s’égrenait, Thyris prenait un air de plus en plus étonnée. Fyrag, par contre, hochait doucement la tête : il avait supposé, et même espéré, qu’il en serait ainsi. Il fut cependant stupéfait par la fin du texte.


Le prêtre égrenait les vers. Un homme, porteur du sceau d’Hédion, et une femme, vierge malgré la raison, se connaîtraient. Ensemble, ils obtiendraient d’Atilbis la garde de l’objet qui provoqua la discorde.


Mais de ce qu’ils en feraient, la prophétie ne disait rien.


Thyris, effarée, secouait la tête : les prophéties se rejoignaient, sauf sur ce point. Celle de Calcin ordonnait la destruction de la statue en sacrifice à Hedion, celle de Mysalis de remettre l’objet à Dyanar. Et voilà que le Voyant, celui qui savait l’avenir, ne disait rien. Rien, sauf :


De l’objet ils décideront que faire, et le monde des hommes et la maison des dieux s’en trouveront changés.


Fyrag, inquiet, se réjouit néanmoins que l’obscurité naissante masque un peu les angoisses de sa compagne.