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Temps de lecture estimé : 16 mn
30/10/06
Résumé:  Où l'on croise une créature échappée du Bazar.*
Critères:  fh jeunes forêt voir fmast 69 nopéné aventure fantastiqu
Auteur : Lise-Elise  (Exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'ambassadrice et le prophète

Chapitre 08 / 13
Le voyage

Fyrag est marqué d’un signe qui le voue à accomplir une certaine prophétie, et Thyris, parce qu’elle est vierge malgré les circonstances, est désignée pour accomplir une prophétie… concurrente. Les deux jeunes gens assistent alors à la célébration de la prophétie originelle, découvrant que c’est un couple qui doit agir pour régler la querelle des Dieux. Mais le texte ne dit pas comment. Ils font là également la rencontre de Rhonda et Derina, prêtresses d’Atilbis.

Si vous ne vous souvenez pas d’avoir lu ça, alors allez voir les épisodes précédents, ce sera quand même plus clair !




oooOOOooo




Alors Dyanar se drapa dans son manteau bordé d’étoiles, et se leva. Elle se détourna de Hedion, et en une secrète retraite se rendit. « Nul homme ne pourra me voir, si ainsi sont les hommes. » Elle ne vit plus nul homme, et ses servantes elle encouragea à faire de même.

Durant ce temps, Alquise cherchait sur terre et mer, air et profondeur, le moyen de rendre le bonheur à la déesse.


La geste de Dyanar, chant douzième



La foule s’égayait peu à peu. Fyrag avait saisi la main de Thyris, moins par peur de la perdre dans l’obscurité que pour la réconforter. Derina, comme si elle ne s’était aperçue de rien, avait repris son bavardage. Le jeune homme accepta avec reconnaissance quand elle leur proposa de partager leur tente. Il n’était pas sûr de réussir à retrouver l’endroit où leurs paquets les attendaient, et Thyris était trop choquée pour être d’aucune aide. Qu’elle dorme, là était la priorité.


En les conduisant, Derina continuait de parler, ses paroles entrecoupées par les rires étouffés de Rhonda. Au bout d’un moment, Thyris prit part à la conversation, et Fyrag se rendit compte qu’il perdait la main : l’atilbisside, tout en vantant le confort de la tente, était, en termes à peine voilés, en train de convier Thyris à partager leur couche.

Il ne sut pas ce qui le rendit le plus furieux : l’idée qu’elle accepte ou le fait de n’être, lui, pas invité. Il serra les poings. La jeune vestale badinait maintenant avec esprit, toutes craintes envolées. Et malgré la jalousie qui le rongeait, il ne pouvait nier qu’elle était maîtresse en cet art.

À cause de l’obscurité, il ne pouvait que deviner les frôlements de Derina sur la peau de Thyris. Rhonda, elle marchait à l’écart, mais participait avec bonne humeur à la conversation. Au grand soulagement de Fyrag, l’aspirante vestale, sans repousser la prêtresse, ne l’encourageait pas non plus. Il espéra que Thyris, réellement fatiguée, préférerait dormir à tout autre plaisir.


La tente des deux missionnaires était en effet une merveille de confort. De fins voilages et des tapisseries délimitaient trois petites pièces triangulaires, et le sol était jonché de roseaux. Elles avaient installé un petit tonneau à l’extérieur, ce qui leur évitait de descendre au lac pour leur petite toilette. Rhonda étant chargée de plusieurs points d’organisation, leur pèlerinage durerait une quinzaine de jours. Elles avaient donc organisé leur lieu de vie en conséquence.


Pendant que Thyris allait se rafraîchir, et que Derina installait une couche de fortune pour les nouveaux arrivants, Fyrag ne put se contenir. Essayant de ravaler sa rancœur, il questionna Rhonda.



Il n’avait pas pu s’empêcher de crier. Rhonda reprit à voix plus basse :



Le raisonnement troublait Fyrag. Il ne s’aperçut pas que Thyris avait assisté à la fin de leur conversation. Il alla à son tour faire un brin de toilette, avant de la rejoindre dans la partie de la tente qui leur avait été allouée. Il fut soulagé de la retrouver là, et un peu déçu de la voir endormie.

Un des pans de sa tunique avait glissé, et il la regarda un instant avant de s’étendre auprès d’elle. Il la trouvait magnifique ainsi, abandonnée au sommeil, le globe rond de son sein couronné par un téton couleur de framboise, alors que plus bas, la toison aux reflets fauves s’exposait au regard.

Le garçon ne trouvait pas le sommeil. Entre deux méditations sur le déroulement de la journée, se mêlaient dans ses pensées Thyris nue, le chevauchant comme au premier jour, et Atilbis tel qu’il l’avait vu en rêve. Il se tourna et se retourna, renonça, de peur d’être entendu des deux prêtresses, à une masturbation rapide qui lui aurait permis de sombrer, et décida finalement d’attendre stoïquement le lever du jour.


L’aube pointait à peine lorsqu’il se réveilla en sursaut. Il entendait, distinctement, des gémissements et des râles, qu’il mit un peu de temps à attribuer à des voix féminines. Il pâlit alors, se rendant compte que Thyris n’était plus à son côté.

Effaré, il se demanda que faire. Pouvait-il troubler les trois femmes dans leurs ébats ? Rester ici, sans intervenir, lui était insupportable. Sans bien savoir la conduite à tenir, il se leva et se glissa vers l’entrée de ce qui tenait lieu de couloir dans la tente.

L’ouverture principale était ouverte, laissant la chiche lumière de la lune de Linwit entrer dans le fragile édifice. La tapisserie qui masquait la chambre des deux prêtresses bâillait un peu, et Fyrag ne put que regarder ce qui s’y passait.


Il mit du temps à distinguer deux silhouettes. La première, à califourchon sur la seconde, était trop râblée pour être Thyris. Ce devait être Rhonda. Elle lutinait les seins de la seconde d’une main, et son corps, arqué vers l’arrière, laissait à penser qu’elle taquinait la colline secrète de sa partenaire de l’autre. Des gémissements rauques, comme un peu étouffés, venaient confirmer son impression.

Un nuage passa avant que Fyrag n’ait pu identifier la deuxième ombre. Il n’eut que le temps de la voir tendre sa main vers l’avant, vers le sexe tendu de celle qui la caressait et se frottait lascivement sur son ventre.


Il retint son souffle. Le corps, étendu dans les oreillers, était à peine visible. Il ne s’en inquiétait que plus, car, ne voyant qu’une partie de la pièce, il imaginait une troisième femme tapie dans l’ombre, et alors aucun doute ne serait plus permis. Il se rongeait le poing, n’osant ni se montrer, ni partir. Le nuage passa, il put de nouveau voir. Les deux silhouettes étaient maintenant mêlées de façon indistincte. Deux tons de voix se faisaient entendre, sans discrétion aucune. L’une se redressa soudain. Rhonda, oui, à coup sûr. L’autre se releva, pour lui voler un baiser. Fyrag crut défaillir de bonheur. La poitrine ainsi entrevue, presque en ombre, était bien trop petite pour être celle de Thyris.

Les deux femmes partageaient une étreinte tendre, qui excluait tout autre participant. Fyrag, se faisant le plus discret possible, sortit de la tente, et là, respira l’air frais à grandes goulées.


Il marcha au hasard, sans but. Un petit feu de camp, à peine lumineux dans les lueurs de l’aube, l’attira. Il avait un peu froid, sans savoir si c’était la fraîcheur du matin ou le trop-plein d’émotion. Arrivé prés du foyer, il s’arrêta : Thyris tisonnait les flammes, d’un air à la fois concentré et lointain. Il hésita. Une brise légère le fit frissonner. Il se décida, et, sans faire de bruit, s’installa près des flammes.


Pendant un temps assez long, elle ne le vit pas, perdue dans ses pensées. Lui savourait simplement le petit matin, la fraîcheur, la chaleur des flammes sur son visage, l’odeur de foin coupé et de fumée, et la beauté, pour une fois sans coquetterie, de sa compagne d’aventure. Quand elle releva la tête, elle ne marqua aucune surprise. Il en fut étrangement content.


Il parla le premier :



Thyris baissait la tête, dessinant des figures dans la cendre avec ce qui lui avait servi de tisonnier.



Fyrag sentit une fêlure dans son silence, et se tut.



Son compagnon ne disait toujours rien. Il sentait quelque chose de fragile, plus léger qu’une bulle de savon, prêt à se poser.



Elle fit bouger une bûche, une gerbe d’étincelles jaillit. Fyrag s’écarta un peu, pour éviter une escarbille.



Fyrag ne dit toujours rien. Il se trémoussa un peu pour se rapprocher d’elle et il attira sa tête contre son épaule. Il l’embrassa sur le front, puis resta, sans bouger, alors qu’elle se lovait doucement contre lui. Ils restèrent ainsi longtemps, à regarder le feu mourir et le soleil se lever. Les nuages à l’horizon formaient, d’une certaine manière, la figure du nœud rituel. Fyrag affermit légèrement sa prise, enfermant Thyris entre ses bras. Lorsque finalement ils se détachèrent, elle l’embrassa longuement sur les lèvres, comme on boit à une source fraîche.



Il ne répondit pas. Il lui prit la main, et ensemble ils gagnèrent une des auberges de fortune où on commençait à s’agiter.


Ils ne retrouvèrent Rhonda et Derina que bien plus tard. Elles les cherchaient et les questionnèrent sur la suite de leur voyage. D’abord gênée, Thyris finit par trouver comment poser sa question.



La nouvelle sidérait Fyrag



Les deux jeunes gens hochèrent lentement la tête. Ils voyaient à peu prés ce que Rhonda voulait dire. La légende disait qu’avant l’événement, Atilbis était un dieu proche des gens, parcourant les routes sous divers aspects, parfois homme, parfois femme, et aidant chacun à trouver le meilleur chemin. Mais il avait prophétisé que le chemin serait défini par deux personnes, un homme et une femme, et que nul n’interviendrait dans ce choix. Pas même lui.


Ils avaient maintenant un but, et ils se hâtèrent de retrouver la mule. Rhonda les rattrapa alors qu’ils quittaient la vallée. Elle insista pour qu’ils emportent des vivres. La mule renâcla quand on ajouta cette nouvelle charge sur son bât.


Le voyage vers la forêt d’Alldande se passa sans histoire. La saison avançait, et Thyris avait de plus en plus de mal à se réchauffer, le soir venu. Elle refusait malgré tout de changer de vêtements. Un soir où ils avaient trouvé refuge dans un ancien poste de guet, Fyrag dû frictionner sa compagne sur tout le corps : elle grelottait, claquait des dents malgré la chaleur vive du feu.

Elle avait jusque-là gardé ses distances, mais elle ne protesta pas quand le garçon ôta la couverture dans laquelle elle s’était emmitouflée. Lui-même avait ôté ses vêtements rendus humides par la fraîcheur du soir, pour passer une simple chemise. Il se mit à frotter vigoureusement, d’abord le dos de Thyris, puis ses bras. Lorsqu’il arriva sur le ventre, il adoucit ses mouvements et caressa, toujours avec force, en de grands mouvements circulaires. La jeune femme devenait molle, elle s’appuyait langoureusement sur son compagnon. Celui-ci pensait de moins en moins à la réchauffer. Il se morigéna intérieurement, et lorsque la peau douce fut tiède sous ses mains, il remit la couverture sur les épaules de Thyris, et s’installa entre ses jambes. Il les lui frotta avec énergie, les deux poings fermés allant et venant le long des cuisses, et il ne pouvait s’empêcher, par moment, de buter contre la toison blonde. La jeune femme ne protestait pas, et il sentait son propre sexe sursauter à chacune de ces incursions.

Contre son mollet s’appuyait un petit pied glacé. Il se recula, prit les deux pieds de Thyris pour les poser sur ses cuisses. Il frissonna au contact. Il les cajola, les câlina, les sentant se réchauffer peu à peu. Pendant ce temps, son regard ne quittait pas la fourche de la jeune femme, légèrement voilée par la couverture. Elle ne grelottait plus, son visage avait repris des couleurs. À regret, il abandonna son poste. Elle leva la tête vers lui, les lèvres entrouvertes.

Il ne résista pas et l’embrassa.


Ils roulèrent, accrochés l’un à l’autre. Les mains de Thyris parcouraient le corps de Fyrag, et lui essayait, vainement, de garder la tête froide. Les mains, le corps tiède de la jeune femme, ses fesses rondes, ses seins dont il sentait les pointes dures contre son torse… Il l’embrassait à en perdre le souffle, elle haletait, ondulait. La peau si tendre des cuisses frottait contre le gland turgescent. Près, trop près. Fyrag s’éloigna à regret de ses lèvres, parcourut son torse de sa bouche. Il évitait ainsi le si doux piège. Il ne voulait pas. Elle ne le voulait pas.


Les mains de Thyris s’accrochaient à sa nuque, à ses bras. Elle soupirait, semblait chercher quelque chose. Elle tira un peu sur le bras de Fyrag, et, après quelques hésitations, il comprit. Il se retourna, les jambes de part et d’autre du joli corps, continua à lécher. Il ne pouvait rien faire, vraiment rien de grave, avec sa langue. Il plongea donc avec délice sur la fleur ouverte et noyée de rosée, et Thyris, pour lui faciliter la tâche, bascula le bassin en avant. Elle-même avait posé ses mains autour de la tige dressée, et avec des mouvements lents, peu réguliers, attisait le désir du garçon.

Il eut envie d’y mettre aussi la main. Mais le danger, là, était trop grand. Pour s’en garantir, il empoigna les fesses de Thyris, et les fit onduler à sa guise, s’offrant le meilleur angle pour boire à grands coups de langue le doux liquide, ou pour taquiner, à petits impulsions, le pistil érigé de la demoiselle.

Celle-ci en voulait d’avantage. Elle se frottait littéralement au visage de Fyrag et se tortilla pour emboucher sa hampe. La position n’était pas des plus simples : plus petite que son partenaire, elle obligeait celui-ci à se ramasser pour lui permettre de l’atteindre, alors qu’elle-même peinait à garder le sexe en bouche. Ne voulant pas y renoncer, elle opta pour une autre solution. Elle fit aller et venir ses lèvres, sa langue, le long de la baguette, appuyant sa caresse ou la faisant plus douce. C’était au tour de Fyrag de gémir sourdement. Il aspira le clitoris, elle se concentra sur la base du gland. Ils prirent leur plaisir ensemble, et Fyrag s’abattit à côté d’elle, épuisé.

Il était en train de plonger dans le sommeil, avec l’idée sombre qu’il fallait absolument remettre du bois sur le feu, pour ne pas qu’il s’éteigne, lorsqu’il sentit quelque chose de froid sur son visage. Thyris le débarbouillait avec un linge humide, puis elle le recouvrit d’une couverture sèche, celle dans laquelle ils avaient roulé étant trempée de sueur. Il entendit le choc de deux bûches sur le feu, le crépitement des étincelles. Il était bien. Il s’endormit.


Il rêva. Derina et Rhonda discutaient. Elles lui étaient familières, très familières. Il n’entendait pas bien ce qu’elles disaient, alors il se rapprochait.



Elles parlaient encore, mais il ne les entendait plus. Elles lui semblaient différentes de celles qu’il avait rencontrées, mais il ne savait dire en quoi. En les observant attentivement, il s’aperçut qu’une silhouette autre était derrière elles, les embrassant avec une grande tendresse. Plus il regardait, plus il la voyait. C’était Atilbis. Le Voyant étreignait ses sœurs. Ça lui sembla rassurant et troublant à la fois.


Le soleil était levé depuis longtemps lorsqu’ils s’éveillèrent. Thyris prépara de quoi se restaurer alors que Fyrag allait chercher de l’eau, et elle le laissa serrer leurs bagages pendant qu’elle faisait un brin de toilette. Elle lui demanda cependant de garder deux morceaux de corde, de l’épaisseur d’un doigt. Une fois revenue, elle en attacha une autour de sa taille, prenant soin que le nœud soit derrière elle. Elle fit de même pour Fyrag, qui se laissa faire en grommelant. L’œil malicieux, elle refusa de lui donner des explications. Ils allaient entrer dans la forêt d’Alldande.


À chaque fois que jeune homme faisait mine de déplacer le nœud, Thyris le réprimandait.



Le fait de voir la corde se balancer entre les fesses de la jeune femme, car bien entendu son substitut de tunique n’avait pas résisté, procurait une drôle d’impression. C’était à la fois attirant et répugnant. Las de ce spectacle, Fyrag allongea le pas et se maintint au niveau de sa compagne. Ils marchèrent ainsi longtemps sans croiser autre chose que des oiseaux, et le garçon commençait à trouver la corde irritante. Quand soudain une petite créature à fourrure leur bondit dessus. Elle sauta un moment de l’un à l’autre, comme hésitante. Thyris se moquait des efforts que Fyrag faisait pour se débarrasser de la bestiole, en restant elle-même immobile. Puis l’animal sauta sur le dos de la jeune femme, s’accrocha au nœud, se balança quelques secondes et se plaqua sur son bas-ventre. Fyrag, les yeux ronds, observa sa compagne se trémousser un moment, avant que son agacement ne le reprenne :



Le petit sourire de Thyris n’apaisa pas le jeune homme.



Devant l’air renfrogné de Fyrag, elle corrigea :



Ils marchèrent un moment en silence. De temps à autre, Thyris avait un mouvement de hanche, ou poussait un petit cri. Sa démarche était irrégulière, comme si elle cherchait à se frotter davantage contre la petite bête. Fyrag fouillait les taillis des yeux. L’idée de se faire entreprendre par une espèce d’écureuil l’inquiétait plutôt.

Vers la tombée du jour, le triweg se laissa tomber au sol. Le jeune homme, comprenant que sa compagne était épuisée par la stimulation, proposa d’installer le campement.


Le regard de Thyris était étrangement fixe. Elle toucha à peine au repas, ne fit pas un geste pour prendre une couverture, malgré la fraîcheur. Sa main reposait sur sa cuisse, tout prés de l’aine, et elle contractait nerveusement les doigts.

Après avoir hésité plusieurs fois, Fyrag finit par lui adresser la parole.



Le regard qu’elle posa sur Fyrag était comme vide. Le jeune homme frissonna.



Elle déplaça légèrement sa main, puis suspendit son geste.



Il se détourna délibérément. Il n’entendit d’abord rien d’autre que les craquements du feu et les froissements des feuilles. Il tendit pourtant l’oreille.

D’abord le battement de son propre cœur, irrégulier. Puis il entendit la jeune femme se tourner plusieurs fois. Un soupir. Plus rien. Si, un clapotis, léger, très léger. Une longue respiration.


Fyrag retint son souffle. Il hésita à son tour. Une masturbation dans ces conditions serait délicieuse, mais alors il perdrait l’attention nécessaire pour continuer à écouter. De légers bruits de gorge se faisaient maintenant entendre. Il renonça. Mais Thyris le surprit :



Le garçon tourna aussitôt la tête. À la lueur des flammes, sa fantasque compagne était plus belle et plus inquiétante encore. Son visage était déformé par les ombres et le plaisir. Une main frottait son sein en mouvement circulaire, l’autre s’activait entre ses cuisses. Elle avait pincé son clitoris entre deux doigts, et le faisait rouler ainsi. Thyris semblait renversée par le plaisir, et pourtant elle n’arrêtait pas. Et Fyrag, fasciné, ne pensait même plus à son propre désir. La danse obscène de la jeune fille l’hypnotisait. Thyris criait son plaisir, et il se rendit à peine compte qu’il avait éjaculé.

Un long moment plus tard, alors que sa compagne avait, enfin, apaisé sa faim dévorante, il mit un peu d’eau à chauffer et lui lava doucement le corps. L’odeur puissante, sueur et sécrétions mêlées, le fit se remettre au garde à vous.



Rire lui fit du bien.


Ils approchaient du but. L’un comme l’autre, sans oser l’avouer, s’inquiétait de plus en plus de cette mission qu’il leur faudrait remplir.




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* Le Bazar est une série en cours d’Athanor où, à défaut de croiser cette bestiole, le lecteur pourrait en voir de plus étranges. (n°9244)