n° 10967 | Fiche technique | 26737 caractères | 26737Temps de lecture estimé : 16 mn | 11/11/06 |
Résumé: Christophe dans ma chambre. J'y invite Laure. Nous retrouvons nos mousquetaires. Ils ont des copines ! Le repas. Dans la cave. Le retour. | ||||
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Auteur : SophieF. Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Sophie au Couvent Chapitre 05 / 05 | FIN de la série |
Nous étions six filles et six garçons à fêter notre réussite au bac, et nous avions décidé de nous retrouver dix ans après. Le moment venu, Liliane a organisé cette réunion dans un gîte communal, une ancienne école privée que l’on nomme encore Le Couvent. Des pèlerins du chemin de Saint-Jacques se reposent dans la maison voisine. Laure et moi avons fait la connaissance de quatre d’entre eux, les mousquetaires. Vendredi soir, un jeu de l’oie organisé par Liliane nous a tous conduits à nous déshabiller petit à petit. À la fin de la partie, je me retrouve seule avec Christophe.
Christophe a beaucoup appris en dix ans, il est au point. Attentif à mon plaisir, et pas avare de douceurs, ses lèvres contre les miennes : ma chérie, mon amour, Sophie, Sophie… Comme je préfère cela aux insultes, je suis contente, au point de me demander si je ne vais pas hurler un peu, histoire de faire bisquer les copines. Dans la chambre voisine, les ébats de Karine et Thierry font un vacarme exagéré. Il me semble d’ailleurs qu’ils ne sont pas seuls.
Quel regard chargé d’angoisse, soudain, au-dessus de mon visage ! Peur de me rater, gentil Christophe ? C’est juré, je vais cesser de penser à autre chose. Un peu de sérieux, Sophie, allons, remue les hanches, papa pique et maman coud, griffe son dos, murmure doucement son prénom, et voilà.
Au milieu de cette nuit si courte il est décidément amoureux, trop de mots sirupeux en font foi. Il a peur que je parte, il n’est pas bête. De nouveau un peu les doigts, un peu la bouche, et enfin la gymnastique habituelle, gentiment vigoureuse. Je mentirais si je disais que cela ne me plaît pas. L’animal est en moi comblé mais je m’ennuie quelque peu.
Au petit jour, je prends mon austère pyjama et je descends me faire une grande tasse de thé. Personne dans la cuisine, tant mieux, je n’aime pas les petit-déjeuners grégaires, les garçons pas rasés, fiers de leurs prestations nocturnes, les filles hébétées, les corps pas lavés aux odeurs de nuit. Le thé est en sachets, naturellement. Déjà que je suis rarement de bonne humeur, le matin… Une tartine de miel.
Elle le voit bien ! Laure porte une nuisette transparente. Les trésors qui sont dessous ont été à la disposition de Frédéric, toute la nuit. Elle est repue d’amour, j’en suis jalouse.
Ci-gît, dans le mitan du lit, le pharmacien nu qui fût ivre de poésie voici dix ans. S’envole la nuisette de Laure, choit mon pyjama. Laure se couche en grande douceur en face du visage, je me glisse de l’autre côté. L’homme murmure mon prénom, ce qui fait rire Laure, qui avance les lèvres. Mais oui, Christophe, c’est une bouche de femme, celle de Laure ou celle de Sophie, qu’importe ! Il est maintenant allongé sur le dos, Laure presque juchée sur lui, leurs lèvres ne se sont pas séparées.
Mais voici qu’il la repousse !
Naturellement, il la serre alors dans ses bras, afin de la garder pour lui. Frédéric se morfond quelque part, si j’allais le rejoindre ? Mais Christophe veille au grain, sa main quitte le dos de Laure et me retient, harpon sur ma hanche gauche.
Laure chevauche très vite ce corps que nous allons nous partager. La verge absorbée jusqu’à la garde, ses nymphes s’écrasent sur les poils durcis par ma cyprine séchée. Je vais me contenter des lèvres et de la langue et nous voici donc face à face, Laure et moi, nos doigts inévitablement attirés par les pointes de nos seins. C’est à celle qui pincera le plus fort !
La langue de Christophe n’a aucune peine à titiller mon clitoris. Je me penche un peu, afin que ses lèvres puissent l’enserrer et, un peu plus tard, sa langue errer dans une vallée de feuilles de roses…
J’ai lâché les tétons de Laure, elle me faisait trop mal. Elle triomphe ! L’ami Christophe jouit et nous le fait savoir en grognant comme un fauve. Il lui est loisible de s’abreuver, c’est l’heure où les lions vont boire. Pour moi la salive de Laure a le goût du miel.
Il est bon de paresser ensuite en faisant voyager nos mains et nos lèvres. Le mâle est flapi pour un temps, nous jouons avec son attirail, il nous lèche un peu.
Pimpantes, les deux filles, peu après ! Ah, la vie a du bon.
Mais oui, et c’était bien vu, car les voilà qui nous rattrapent, sac au dos, godillots aux pieds, alors que nous flânons sur l’antique voie romaine.
Votre plan nous amuse, mousquetaires ! Allons dans ce petit bois de pins, laissez tomber votre sac, appuyez votre dos contre l’un de ces troncs d’arbre. Vous voulez que nous posions nos têtes folles sur vos cuisses poilues, Gaétan et Sigisbert ? Mais pourquoi pas ! Vos shorts n’ont pas été lavés, ils sentent la sueur. Espérons que vous avez mis des slips propres et que vous avez pris une douche, ce matin.
Un écureuil nous lance une noisette, nous redécouvrons la loi de l’attraction universelle d’un sexe pour l’autre. Glissez vos mains dans l’échancrure de nos chemisettes, nous ne protesterons pas. Enlevez vos shorts, dessous vous avez vos slips de bain car vous comptez patauger bientôt dans quelque ruisseau. Mais si vous vous débarrassiez d’abord de vos chaussures et chaussettes, vous seriez moins ridicules…
Que descendent vos paluches dégrafer nos jupettes ! Ah, les deux futurs énarques vous ont gagné de vitesse, leurs mains sont alertes et leurs bouches voraces, nos slips ont disparu comme par enchantement ! Nous avions un homme en partage tout à l’heure, et maintenant en voici quatre qui veulent nous partager ! Nous nous rendons, beaux militaires, le bois de pins va en voir de belles…
Quatre silhouettes se dessinent en effet au sommet de la colline, récupérez vos mains et vos lèvres, devisons agréablement mais nous garderons la tête sur vos cuisses, pour exciter ces demoiselles.
Une Isabelle est blonde et revêche, bien en chair. Stéphanie a les yeux noirs et de vilains genoux. Audrey paraît douce ; si j’en avais le loisir, je vérifierais si les rousses ont une odeur particulière, comme d’aucuns le prétendent. Christelle est de très mauvaise humeur mais ce n’est pas parce que son papa général a perdu ses guêtres et ses guerres.
Plantées là, godiches, les pèlerines ! Manifestement, Christelle n’aime pas, mais alors pas du tout, que j’aie la tête sur les cuisses de Gaétan. Sois tranquille, je te céderai la place dès que je serai sûre que tu l’occuperas, fillette !
Elles hésitent. Si elles ne posent pas les sacs à terre, tout est raté. Enfin, pour elles plus que pour nous, elles doivent bien s’en douter. Que font ces garçons, pensent-elles manifestement, avec ces deux vieilles dévergondées à moitié à poil ! En voilà une, cette Sophie, qui fait sa chatte, qui s’étire, qui écarte les cuisses, et sa jupe si courte remonte, remonte… Elle va se mettre à ronronner si la main de Gaétan s’approche un peu plus de ses nichons, qu’elle frôle déjà. Minuscules, d’ailleurs, ses nichons ! Il leur suffirait, à ces perverses, de tourner légèrement la tête pour avoir les lèvres contre les bosses des slips des copains… De nos copains.
Vous les méprisiez, ces bosses, saintes Nitouches ! Bas les sacs ! Assises, à côté de nous !
Avant de me redresser, un petit bisou sur la bosse. Vois, Christelle, tout cela n’est pas méprisable, et il ne faut pas en avoir peur. Elle se décide enfin, me bouscule d’une ruade et pose carrément sa joue sur le slip de Gaétan. Les autres hésitent. À contre-cœur, Laure se soulève à son tour.
Nulle ne bouge. Stéphanie se mord les lèvres. Je feins de m’approcher de Sigisbert, elle se précipite. Nous n’avons plus qu’à partir, mission remplie. Arthur et Henri-Pierre suggèrent aux filles d’aller plus avant dans le bois, pour être tranquilles. La main de Gaétan sort du corsage de Christelle, celle de Sigisbert surgit du slip petit bateau de Stéphanie, les autres s’embrassent en pensant qu’ils auraient pu y penser plus tôt, au lien de s’intéresser à l’éventuelle entrée de la Sublime Porte dans l’Europe aux anciens parapets. La sublime porte, jeunes pèlerins, vous n’allez pas tarder à l’inaugurer.
Ni merci, ni adieu, ingrate jeunesse ! Laure et moi, main dans la main, prenons le chemin du retour. Il faut savoir se résigner, nous étions trop vieilles pour ces garçons. Ils auraient d’ailleurs été maladroits, brutaux peut-être. Ils auraient joui trop vite, nous laissant en rade… Oui, mais ils étaient quatre ! L’un avait de belles épaules, l’autre des pectoraux, mais alors… ! Et des cuisses musclées, et des abdominaux, fallait voir ! Puceaux ? Non, sans doute, quand même. Qu’il aurait été agréable de leur apprendre les gestes qui sauvent ! Bah, n’y pensons plus, marchons en chantonnant. On est mieux sans slip, on n’en mettra plus jamais.
Un peu plus tard, il fait déjà si chaud qu’il a été décidé que pour manger la paella nous serons tous en tenue de bain. Bikini rouge ! Sur la pelouse crachote un tourniquet d’arrosage.
Il y a du vrai ! Tables et chaises sont sous le préau, j’aide à disposer les assiettes et les couverts. Les filles affichent des airs de benoîte satisfaction. Dans la cuisine, Thierry et Damien jouent avec des langoustines à peu près vivantes.
Leur idée n’était pas sotte, j’y penserai peut-être plus tard, et dans d’autres circonstances. Les langoustines ont rejoint le reste, des moules ont couronné le tout dans l’immense plat. Une petite heure passe en bavardages graciles et tendres caresses. Frédéric me serre de près, me touche en me parlant, entoure mon épaule de son bras nu, me murmure à l’oreille des choses tendres que j’ai tant de plaisir à entendre, gratifie mon cou de quelques gentils petits baisers. On a débouché les bouteilles de rosé de Provence. Vient enfin le moment de passer à table, Christophe s’installe à ma droite mais de l’autre côté, c’est Frédéric. Il ne se demande plus ce qu’il fait avec nous, il me palpe la cuisse. J’écarte légèrement les jambes, tu peux remonter si tu veux… À mon tour.
La paella est délicieuse. Des mains luisantes d’huile d’olive tachent le haut de mon bikini. Le bas aussi, très vite. Christophe a renoncé, il se tourne vers Isabelle, bon débarras. Le rosé frais nous plonge dans une torpeur douceâtre.
Je ne vais pas manger des sorbets à goût de paella, et mes mains sont vraiment trop graisseuses.
La chaleur n’a pas encore trop pénétré dans la chambre obscure. Une rapide douche à l’eau froide.
Frédéric. Je n’avais pas tourné la clé.
Après la douche, se jeter sur le lit. Mais se brosser les dents, d’abord. Comme des baisers au safran ne me diraient rien qui vaille, je lui tends la brosse. Il est beau et gentil, marié, père de famille et souvent triste. Je le reverrai dans dix ans. Nous allons faire l’amour, je peux bien lui prêter ma brosse à dents, bien que je ne l’aie jamais fait encore, pour personne.
Nous sommes nus, il me tend les bras, la porte s’ouvre.
Laure est une fine psychologue, mais je l’enverrais volontiers au diable.
Les autres sont assis sur l’herbe, en cercle sous le grand pin. Ils se poussent un peu pour nous faire place. Damien, toujours serviable, sort de la cuisine avec un seau dans une main et des assiettes en carton dans l’autre.
Il donne trois sorbets à chacun et vient s’asseoir à côté de Laure. Ils ont prémédité leur manège, car aussitôt elle s’allonge sur l’herbe en enlevant le haut de son bikini. Damien barbouille de sorbet son sein droit, et se penche. Douces aussitôt, les mains de Frédéric dénudant ma poitrine… Froid, froid, le sorbet aux framboises…
Un peu plus tard, disparus tous les slips, les couilles des garçons se contractent comiquement sous le froid rouge ou rose. La verge de Frédéric reste néanmoins d’une rigidité de bon aloi. Virginie veut y goûter, et d’un geste élégant me propose celle de Thomas. Le regard suppliant de Frédéric veut m’interdire la transaction. En conséquence, et comme il est bon d’être aimée, je décline l’offre. Pour mon minou, Frédéric opte pour le sorbet aux myrtilles. Myrtilles et cyprine, il me dit qu’il se régale, ses lèvres me font goûter le mélange, que sa salive ne manque pas d’avoir bonifié. Comme disent les gastronomes, le sorbet aime à être dégusté de cette manière.
Vient ensuite le passage sous le tourniquet, pour se rincer. L’eau est tiède ! Que de mains qui s’égarent, que de baisers échangés, que de rires, que de bonheur ! Non : Frédéric est de nouveau triste. Il est vrai que d’autres que lui m’ont approchée…
Thierry s’empare au passage de plusieurs boîtes de préservatifs et je n’en suis pas étonnée. Frédéric rechigne à nous suivre, mais il y est bien obligé. La lueur tremblotante des bougies nous permet de découvrir une superbe cave voûtée, immense, fraîche, fraîche ! On aurait presque froid, mais on se doute bien que les couvertures qui jonchent le sol, contre le mur du fond, demeureront sous les corps et non dessus.
Quand nos yeux seront habitués à l’obscurité, nous reconnaîtrons peut-être ceux qui nous prennent dans leurs bras, mais en attendant… Il est certain que ce n’est pas Thierry, encore près de l’escalier. Ni Frédéric, Virginie s’est collée à lui avec fougue, sous le prétexte fallacieux de souffler sa bougie.
Alors, l’amour dans le noir, la baise dans le noir, plutôt, et sans savoir avec qui, voilà donc ce qu’ont inventé Liliane et Thierry pour me séparer de Frédéric…
L’homme est bien membré, sa bouche est vorace sur mes seins.
C’est la voix de Damien. Faire ma pimbêche : Non, Damien, il ne faut pas… Je ne fais l’amour que lorsque je suis amoureuse, au moins un tout petit peu… La cuistre : Damien, même Casanova a dit que l’amour sans amour est insipide… Mais la fille normale se laisse coucher sur la couverture sans rien dire et s’assure qu’il a mis une capote.
Et han ! Et han !
Eh bien non, ça n’est pas comme cela que tu y parviendras, mon ami.
Non Damien tu n’auras pas mes lèvres,
Non Damien tu n’auras pas
Monsieur le curé a défendu la chose…
Petite secousse, Damien ? Tu grognes, tu me pétris les fesses. Allez, active un peu, dépêche-toi et va chercher plus loin. Pendant ce temps, d’autres mains palpent, d’autres doigts tâtonnent, cherchant des orifices… Salut, Damien !
Un autre ! Je ferme les yeux, je ne veux pas savoir. Ah, ces baisers dans mon cou… Et sur mes lèvres, ces lèvres. Sorbet à la vanille, pour toi, hein ? Qui donc en a mangé ? Veux pas le savoir ! Quand même, si je me laissais aller, un peu ? C’est loin d’être désagréable, ce va-et-vient si maîtrisé, tambours du Bronx, lents puis plus vifs. Puissants. Qui tu sois, tu garderas longtemps la trace de mes ongles au gras de ton épaule.
J’aimerais avoir un peu la paix, maintenant. Si un fatigué s’approchait… Tiens, celui-là ! Non, c’est une fille ! En voici un, tout rabougri. Je ne touche qu’un instant, histoire de bien me rendre compte, je ne veux surtout pas le réveiller tout de suite. Ah, mais c’est qu’il veut, que je replace ma main, que je flatte, que je masse ! Une pression sur la nuque m’invite même à m’intéresser de plus près encore. Faut pas trop me demander, quand même ! Anguille, je me glisse entre des corps haletants. Plus personne n’a froid, maintenant !
Cet abruti me prend pour Karine ! J’en ris encore en le chevauchant, mes soubresauts accélèrent sa jouissance. Mon visage est alors assez éclairé pour que Thierry me reconnaisse enfin. Agrippé à mes seins, il s’acharne et m’insulte, salope, garce, chienne, moi qui t’aimais tant… Passer à un autre, ensuite ? Non, je cherche Frédéric. Le voilà qui se soulève, quittant un corps pantelant, je le couche sur le dos, je jette sa capote usagée, j’en trouve une neuve. Moi aussi, je suis neuve, Frédéric, ce que nous venons de faire ne compte pas. Il bande, il me désire, il m’aime peut-être ! Il n’y aura pas de suivant, je me laisse tomber sur lui, il me serre dans ses bras, nul ne viendra nous séparer.
Quand je le sens en moi diminuer de volume, quelques contractions y mettent bon ordre. Le temps passe et les corps bougent avec de moins en moins de vivacité, le silence se fait peu à peu. Quelqu’un trouve une boîte d’allumettes, rallume une bougie et s’en va. Les autres suivent. Nous sommes dans le noir total. Le fou rire ! Joyeuses ténèbres ! Et Liliane qui est capable d’avoir fermé la porte à clé !
Enchantement de nos prénoms simplement murmurés…
Longtemps après, nous tenant par la main mais l’autre en avant pour tâter les murs, nous trouvons l’escalier, nous ouvrons la porte. Nus, nous allons dans ma chambre. Nous ne rejoindrons pas les autres ce soir, nous n’avons pas faim. Je ferme la porte à clé. Pas faim ? Si, l’un de l’autre !
Je dormirai, la tête sur son épaule.
Vendredi 30 Juin - 19 heures
Olivier, ce n’est pas par inadvertance que je t’interpelle quelquefois dans ce journal plus tellement intime, car je n’ignore pas que depuis longtemps tu as décodé mes mots de passe, ce qui au demeurant n’était pas très difficile. Tu as constaté que j’ai jugé inutile de dater le récit de mon séjour au Couvent, que j’ai mis d’ailleurs plusieurs jours à rédiger.
La fin ? Tu y tiens vraiment ? Tu veux avoir mal ? Cela ne peut pas être pire, penses-tu. Si. Que j’ai baisé sans amour, passe encore. Mais que j’écrive maintenant que j’étais triste de quitter Frédéric va te faire de la peine, du moins je l’espère !
Une matinée du dimanche fort calme. Je voulais partir de bonne heure. Alors, triste de quitter Frédéric ? Oui. Bien simplement oui, épouvantablement triste. Mais tu vois, je l’ai quitté. Rien de ce qui s’est passé n’est donc vraiment grave.
Sur la route du retour, une chanson à la radio :
"Priez pour mon ange gardien…"
Impossible de m’en débarrasser, cette rengaine trotte dans ma petite cervelle.
Il suffisait de l’appeler. Il est beau, calme, timide et doux.
Quand on me dira que les docteurs de l’église, à Byzance, disputaient du sexe des anges, tu me permettras de doucement rigoler. Celui-ci me suggère de quitter l’autoroute, il connaît un Hôtel des Voyageurs qui servirait d’écrin à nos ébats.
J’ai vu trop tard la voiture banalisée avec sa petite fenêtre à l’arrière. La photo te prouvera que j’étais une voyageuse tout à fait solitaire, et trop pressée de te revoir.
L’appartement était propre. Les draps avaient été changés, mais tu n’étais pas allé jusqu’à les mettre dans le lave-linge. Leur inspection ne m’a rien apporté. Avais-tu passé le week-end ici ? … Martine, Patricia ?
Tu devais rentrer tard, en raison de ton travail au journal. Je t’ai appelé pour te dire que j’avais fait bon voyage.
J’étais couchée quand tu es arrivé. Je faisais semblant de dormir. Ton air navré m’a fait éclater de rire. Nous avons fait l’amour. Je t’aime, Fréd… Olivier, Olivier !