n° 11006 | Fiche technique | 34270 caractères | 34270Temps de lecture estimé : 20 mn | 27/11/06 |
Résumé: Pierre se déclare, Aline se donne. | ||||
Critères: ff amour volupté lingerie mélo | ||||
Auteur : Nicolas (Homme de 55 ans romantique) Envoi mini-message |
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Il faisait déjà grand soleil quand ils émergèrent de leur sommeil. Pierre s’étira, embrassa sa maîtresse et se leva.
Elle connaissait bien cette pièce de la maison. Elle aimait bien, lorsqu’elle était invitée au château, comme elle appelait la maison de Pierre, y flemmarder, le plus souvent nue, pour prendre le soleil même en hiver. Elle était naturiste par amour du soleil et de son corps, et non pas parce qu’elle était exhibitionniste comme lui disait Pierre pour la taquiner. Ils y avaient souvent fait l’amour, l’hiver, en regardant les éléments déchaînés fouetter la cime des trois grands chênes du fond du parc, l’été en fin de soirée pour prolonger le bien être de la chaleur du jour.
Le dimanche se passa sans que rien ne vienne troubler la quiétude des deux amants. Avant midi, elle se rendit chez elle pour prendre une tenue plus adaptée, et ils partirent faire un tour en forêt. La chance leur souriant, et Pierre connaissant bien les coins, ils trouvèrent quelques champignons. Pierre regrettait un peu qu’elle ne fût plus en robe, mais reconnaissait quand même qu’un jogging et une paire de baskets étaient plus adaptés à ce genre d’activité. Le soir venu, ils se régalèrent d’une énorme omelette faite avec les champignons qu’ils avaient trouvés, arrosée d’une bouteille de vin local tirée de la cave bien garnie du maître des lieux.
Heureux et en paix, ils décidèrent de regarder ce que proposait la télévision. Rien ne les séduisit sur les six chaînes. Pierre proposa de regarder un film qu’il avait enregistré mais n’avait pas eu le temps de regarder. L’ours de J.J.Annaud occupa donc leur soirée. Ils montèrent se coucher vers vingt trois heures et firent l’amour, tendrement, comme un couple qui se connaît bien. Ce fut efficace, passionné, ils en furent apaisés, assouvis, et s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.
Le lundi matin, ils se séparèrent après avoir pris le petit déjeuner, à nouveau dans la véranda. Elle devait ouvrir la pharmacie à quatorze heures et attendait une livraison comme chaque jour vers onze heures trente. Pierre en profita pour se rendre à l’agence et rattraper le retard qu’il avait encore dans son courrier.
Ils se retrouvèrent vers midi chez Mireille pour déjeuner. Pendant le repas ils parlèrent de tout et de rien, rirent beaucoup lorsque Pierre raconta une histoire qu’il avait entendue à la radio. Il y eut des moments de silence pendant lesquels ils se regardèrent gravement, chacun renvoyant à l’autre une image de bonheur tranquille, beaucoup de tendresse, quelques éclairs de désir maîtrisé. Ils prirent le café au salon, sur le canapé noir. Puis, un peu avant quatorze heures, elle retira son jean et le sweat qu’elle portait, provocante, ironique, face à son amant qui savait que rien ne lui était autorisé. Elle enfila un sage chemisier blanc et une jupe droite noire. Il vit disparaître à regret les fins voiles de dentelle qui cachaient si mal les trésors de sa maîtresse.
Elle se pencha sur lui et l’embrassa tendrement. Puis, le tirant par la main, l’invita à se lever et le poussa en direction de l’escalier. Sur le pas de la porte arrière, elle l’embrassa à nouveau.
Arrivé à son bureau, Pierre s’assit et réfléchit un bon moment. Les évènements du week-end l’avaient quelque peu troublé et il voulait faire le point. Que lui arrivait-il à lui le célibataire endurci ? Il se prenait à rêver de vie commune avec Mireille. Le bonheur d’André, quand Françoise lui avait annoncé qu’elle était enceinte, la réaction de Mireille, tout cela l’avait ému et le laissait perplexe. Mu par il ne sut quel ressort, il prit une feuille de papier et écrivit :
Puis il composa sur son appareil le numéro de fax de la pharmacie et passa le message.
La réponse parvint quelques minutes plus tard
Il mit quelques minutes avant d’écrire et de transmettre la réponse.
Mireille lut le fax qui venait d’arriver. Elle pâlit d’émotion et s’assit immédiatement sur le fauteuil de son petit bureau. Elle relut une seconde fois le texte et posa la feuille face à elle.
« Parce que ce serait une bonne date pour passer devant Monsieur le maire.
Demande officielle et irrévocable.
Je t’adore
Pierre. »
Ses yeux étaient embués et l’émotion l’empêchait de respirer. Elle se mit à pleurer de bonheur et à rire en même temps. Il fallait qu’elle se ressaisisse, Pierre devait attendre sa réponse. Mais elle se sentit incapable d’écrire quoi que ce soit. Elle se leva, donna un tour de clef à la porte d’entrée de l’officine, passa par la porte de service et entra sans faire de bruit par la porte arrière de l’agence. Pierre lui tournait le dos, il ne semblait pas l’avoir entendu entrer. Il regardait son télécopieur, comme si il avait voulu lui dicter la réponse qu’il attendait.
Mireille en pleurait à nouveau de bonheur. Elle s’approcha tout doucement, sans bruit et lorsqu’elle fut proche de lui, elle murmura :
Pierre aurait pris une décharge d’électricité qu’il n’aurait pas été plus secoué. Il se retourna juste à temps pour la recevoir dans ses bras. Le baiser qu’ils échangèrent fut passionné, long et les laissa tous les deux souffle court et sans voix.
Mireille se ressaisit la première et se fit violence pour quitter les bras de son futur mari.
La fin de la journée passa, pour l’un comme pour l’autre, comme dans un nuage. Pierre, cependant, réussit à rattraper son retard et à préparer le travail qu’il donnerait dès le lendemain matin à sa nouvelle assistante.
Ils se retrouvèrent vers dix neuf heures trente chez Mireille. Celle ci venait juste de monter à son appartement lorsqu’il arriva, une bouteille de champagne à la main. Il en avait toujours une réserve, à l’agence, pour fêter les évènements tels que ventes conclues, arrangements divers entre propriétaires et locataires, ou encore d’autres plus personnels, tableau de chasse ou victoire de l’équipe de rugby.
Lorsqu’il revint trois quarts d’heure plus tard, la table était mise, et autour de quelques bougies le repas était prêt: une terrine de fois gras mi-cuite, préparée par André et qu’il offrait au moment des fêtes de fin d’année à ses meilleurs clients et amis, et une salade de pommes de terre et de truffes (conserves du même André) à l’huile de noisette. Quelques fruits complétaient le menu, et la bouteille de champagne attendait dans un seau à glace.
Sur l’assiette de Pierre un papier était posé, plié en quatre. Intrigué il l’ouvrit.
« Je remercie l’homme qui m’a déjà offert tant de moments merveilleux, et j’accepte de devenir sa femme. Mireille »
Le foie gras faillit attendre, mais ils se séparèrent avant d’avoir été trop loin dans les caresses qu’ils échangèrent. Tout au long du repas ils firent des projets sur la période à venir : Qui prévenir ? Quand ? Où se marieraient-ils ? Qui serait invité ?
Si certaines questions trouvèrent une réponse immédiate, d’autres furent mises en suspens.
Après cet excellent repas ils décidèrent d’aller faire une petite promenade à pied. Leurs pas les menèrent en direction du café de la place qui était encore ouvert. Ils y rencontrèrent quelques amis et relations communes ou non, qui les voyant arriver main dans la main, comme jamais ils ne l’avaient fait jusqu’à maintenant, ne purent s’empêcher de les taquiner un peu. Les traits fusèrent de tous les cotés, les allusions plus ou moins directes aussi. C’était de bonne guerre et toujours de bon goût, aussi ne s’en offusquèrent-t-ils pas.
Sans confirmer ni démentir, ils offrirent une tournée générale, ce qui calma un peu le feu roulant des questions. Ils restèrent avec leurs amis un moment, puis reprirent leur promenade d’amoureux avant de rentrer chez Mireille où ils passèrent la nuit. Comme la veille ils firent l’amour avant de s’endormir, chacun tenant à prouver à l’autre qu’il l’aimait, chacun voulant faire vibrer et jouir l’autre encore plus fort. Comme à chaque fois qu’ils s’aimaient, ils jouirent l’un de l’autre et le mélange de leurs voix résonna longtemps entre les murs (heureusement bien isolés) de la chambre.
oooOOOooo
5
Mardi à neuf heures précises, Aline se présenta pour sa première journée de travail. Elle était toujours aussi élégante, et Pierre pensa que ce serait bon pour l’image de son affaire. Ils passèrent la matinée à régler les détails de l’embauche : déclarations diverses, contrat de travail, organisation de l’agence, affaires en cours.
Vers onze heures, Pierre s’inquiéta de savoir comment sa nouvelle secrétaire envisageait de prendre son repas de midi. Il était prêt à aménager ses horaires pour qu’elle puisse adopter la solution qui lui paraîtrait la plus convenable. Elle dit qu’elle n’y avait pas particulièrement réfléchi mais qu’elle trouverait bien un restaurant sur place ou le plat du jour serait convenable et qu’elle y prendrait ses repas. Pierre lui suggéra de voir soit le café de la place qui offrait ce genre de service, mais uniquement à des habitués, soit une pizzeria qui s’était ouverte quelques temps auparavant.
Il y avait, au café de la place, une arrière salle confortable où se retrouvaient chaque midi les employés des deux agences bancaires de la ville ainsi que quelques autres personnes qui prenaient pension. Il ajouta que le patron était un copain et que la nourriture, simple et bonne, était servie à un prix plus que raisonnable. Lui même y prenait ses repas quand il n’avait pas envie de rentrer chez lui. Du reste, à midi il lui proposait d’adopter cette solution, il déjeunerait avec elle si elle le voulait bien.
Sur son accord il allait téléphoner pour prévenir quand le téléphone sonna. C’était Mireille qui s’inquiétait de savoir ce qu’il faisait pour le déjeuner. Il le lui expliqua et l’invita à se joindre à eux, ce qui permettrait au deux jeunes femmes de faire connaissance. Comme elles seraient amenées à se rencontrer fréquemment, il souhaitait que la prise de contact ait lieu le plus vite possible. Mireille étant elle aussi d’accord sur le principe ils se quittèrent, non sans qu’elle lui ai glissé dans l’oreille quelques mots très doux auxquels il ne put répondre comme il le souhaitait du fait de la présence d’Aline.
Immédiatement après il appela le café pour demander si cela était possible. Le patron étant d’accord, ils reprirent leur travail.
Peu après midi, Mireille vint les chercher après avoir fermé son officine. Discrètement ils ne s’embrassèrent que comme de vieux amis, c’est du reste comme cela qu’il la présenta à Aline. Entre les deux jeunes femmes le courant sembla passer immédiatement. N’étant coincées ni l’une ni l’autre, elles convinrent de s’appeler par leur prénoms mais le vous resterait de rigueur. Cet arrangement conclu, ils partirent en direction du café de la place. Comme toujours le repas fut simple mais agréable. À une salade de tomates du jardin, succéda un lapin, d’origine locale, à la moutarde. Le repas se termina par une excellente tarte Tatin et un café. Le temps d’échanger quelques mots avec les habitués et de présenter la nouvelle, il était l’heure de retourner au travail.
Pendant l’après midi, Pierre compléta les informations données le matin et mit sa secrétaire au courant des rendez-vous et déplacements qu’il devait faire dans les prochains jours.
La semaine suivante une réunion professionnelle devait avoir lieu à Lyon, et il serait absent du mercredi au vendredi. Mais il laisserait un numéro de téléphone et de télécopie où le joindre en cas de besoin. Mais rien ne devait arriver qui justifiât qu’elle s’inquiète. De toute façon en cas de besoin, autre que professionnel, elle pourrait toujours s’adresser à Françoise qui saurait l’aider ou la conseiller.
Le jeudi suivant, Pierre était à son congrès, Aline se rendait à l’agence. Elle pestait contre le brouillard épais qui couvrait la campagne et l’obligeait à rouler très doucement. Si c’était comme ça tout le long du chemin elle finirait par être en retard. Ce qu’elle n’appréciait pas du tout. Elle avait mis ses codes plus par sécurité que pour mieux y voir, car cela ne lui apportait pas un centimètre de vision en plus. Elle finit par arriver et gara sa Clio sur le parking de l’agence. Se précipita pour aller ouvrir la porte, prenant à peine le temps de fermer ses portières.
La journée fut comme le matin. Le brouillard ne se leva pas et le soir venu on n’y voyait strictement rien. L’autre côté de la place se devinait à peine grâce à l’éclairage public et Aline se faisait du mauvais sang pour la route du retour.
Le soir venu, elle ferma soigneusement l’agence et sortit sur le parking. Elle monta dans sa voiture mis le contact et pesta car rien ne se passa. Renouvelant la manœuvre elle fut bien obligée de constater que c’était la panne. Brusquement elle réalisa qu’elle avait complètement oublié d’éteindre ses lumières le matin. Batterie à plat elle ne risquait pas de démarrer.
Où trouver un garage ouvert à 19heures se demanda t elle. Ne connaissant pas la ville elle était bien ennuyée.
Le découragement s’empara d’elle, elle sentit sa poitrine se serrer et un gros sanglot lui échappa. Immédiatement elle se mit à pleurer comme un enfant sans pouvoir se contrôler. Tout lui revenait en tête, les jours heureux avec son mari, son fils, les sorties en famille avec ses parents. L’accident qui l’avait privé de tout cela, qui la laissait seule sur un parking sans que personne ne puisse l’aider, sans savoir qui appeler au secours. Sa détresse se nourrissait de son chagrin, son chagrin s’enflait de sa détresse. Au bord de la crise de nerf elle restait là, couchée sur son volant sans pouvoir faire le moindre mouvement.
Mireille l’avait entendue fermer l’agence et monter dans sa voiture. Elle n’entendit pas cette dernière démarrer, mais cela ne la marqua pas. Une demi-heure plus tard, alors qu’elle ouvrait la fenêtre de sa chambre à coucher pour en fermer les volets elle vit la Clio toujours sur le parking. Il lui sembla voir quelque chose de bizarre dans la voiture, comme si quelqu’un était couché sur le volant. Ne pouvant rien voir de plus d’où elle était, elle descendit les escaliers et découvrit Aline et sa détresse. Elle l’appela et n’obtint pour toute réponse que de gros sanglots. Elle comprit immédiatement que c’était assez grave et décida d’emmener la jeune femme jusqu’à la pharmacie, le temps qu’elle se calme et puisse s’expliquer. II lui fallut carrément l’extraire de la petite voiture et presque la porter jusqu’à l’officine. Elle l’installa sur un fauteuil dans le bureau et repartit à la voiture chercher le sac à main de la jeune femme et fermer le véhicule. Chemin faisant elle se remémora ce que Pierre lui avait dit de la situation d’Aline. Elle pensa tout de suite à un gros coup de cafard. Revenue dans son bureau, elle constata que la situation ne semblait pas s’être améliorée. Aline hoquetait toujours et était incapable de s’expliquer. Elle tenta de lui faire boire un verre d’eau mais sans succès. Mireille s’approcha de la jeune femme et la prit par les épaules, la secouant doucement.
Les bredouillements qui lui répondirent, entrecoupés de sanglots et de larmes ne la renseignèrent guère.
Reprenant un peu ses esprits Aline réussit à avaler quelques gorgées. Mais elle n’était visiblement pas en état de reprendre sa route. Mireille lui proposa de monter jusqu’à l’appartement où elles seraient mieux installées pour parler un peu. Ramassant toutes les affaires qu’elle avait ramené de la voiture, elle poussa Aline dans l’escalier et la guida jusque dans le salon. Elle l’installa sur le canapé et lui proposa de lui faire une infusion de tilleul avec un peu d’eau de fleur d’oranger. Cela lui ferait du bien et lui permettrait de s’expliquer un peu si elle le souhaitait.
Ce qui fut dit fut fait, et elles se retrouvèrent face-à-face, un bol de liquide odorant à la main.
Quelques minutes plus tard ayant retrouvé à peu près ses esprits, Aline racontait ce qui lui était arrivé. Le brouillard, la panne, les souvenirs, le cafard, la peur, la solitude, personne à appeler, puis le découragement et la crise de nerf qui l’avait comme anéantie.
Cette évocation ramena chez elle de gros sanglots et elle se remit à pleurer. Mireille s’approcha d’elle et lui mis la main sur l’épaule pour tenter de la calmer à nouveau.
Brutalement, Aline s’effondra sur l’épaule de Mireille. Celle ci reçu le corps fiévreux et agité de sanglots incoercibles dans ses bras. Elle caressa les cheveux en un geste maternel d’apaisement, puis les joues et le cou de sa protégée. Celle-ci se calmait peu à peu et bougea, ce qui la fit glisser de l’épaule au genou de Mireille. Sans s’en rendre compte comme un gros bébé terrassé par son chagrin, Aline s’installa sur le dos, la tête reposant au creux du giron de Mireille. Incidemment la main de celle-ci frôla un de ses seins et la jeune femme eut un long frisson. La chaleur de ce corps couché sur ses genoux, la tête reposant contre le bas de son ventre et dont elle sentait la chaude respiration à travers le tissu léger de sa robe émurent la maîtresse de Pierre.
D’une main elle continuait à caresser le visage et les cheveux d’Aline, l’autre se posa sur son ventre juste sous la poitrine qui s’agitait encore par moment de sanglots convulsifs. Aline posa alors une main sur celle de Mireille et la pressa doucement en un remerciement muet. Le geste remonta un peu la main de Mireille qui entra à nouveau en contact avec un sein d’Aline.
À nouveau un long frisson agita le corps de la jeune femme. La pharmacienne voulu retirer sa main, ne sachant que faire, mais à sa surprise Aline la lui maintint en place, la repoussant même encore un peu vers le haut. Cette fois-ci c’était sans équivoque, Aline l’encourageait à lui prodiguer quelques caresses. La tête de la secrétaire de Pierre se tourna et Mireille put plonger dans le regard noyé de larme. Un pauvre sourire éclairait le visage encadré de roux. Les yeux verts semblaient supplier : ne m’abandonne pas. Alors la main bougea doucement et un puis deux doigts commencèrent une longue translation sur le chemisier.
Le sein était ferme et souple à la fois. Élastique il se déformait sous la pression. Mireille sentait sous ses doigts la lingerie qui faisait barrage à ses caresses. Elle décida de tenter sa chance et faisant à nouveau glisser sa main elle la dirigea vers les boutons du chemisier. Le premier sauta sans difficulté, le second aussi. Mireille glissa la main par l’échancrure ainsi ouverte et entra en contact avec la peau.
Cette fois-ci, le frisson s’accompagna d’un profond soupir. Avec beaucoup de précaution, pour ne pas choquer et parce qu’elle n’était pas encore sûre de ce qui se passerait ensuite, Mireille continuait son exploration. Aline avait fermé les yeux et son visage semblait se détendre au fur et à mesure de la progression de la caresse. La seconde main se détacha du visage et vint aider la première à défaire plus encore le chemisier. À elles deux elles eurent bientôt raison de tous les boutons.
La poitrine d’Aline encore protégée de son soutien-gorge s’offrait aux regards de Mireille. Celle-ci l’imaginait lourde et en poire, bien ferme. Elle remarqua que le dernier rempart pouvait sauter facilement, vu qu’il s’ouvrait sur le devant. Ses doigts agiles arrivèrent rapidement à leur fin. Délicatement elle commença à dégager les deux rondeurs blanches de leur écrin de dentelle champagne. Les mamelons tendus et longs lui indiquèrent que ses caresses étaient non seulement acceptées mais ardemment souhaitées.
Elle s’attarda donc sur les deux globes qui lui étaient offerts, les massant doucement effleurant les aréoles roses pales. C’était bien une peau de rousse, si jamais elle en avait douté elle aurait été sûre du fait. Toujours les yeux fermés Aline s’abandonnait complètement aux caresses. Elle gémissait doucement, offrant ses seins à son amie qui savait si bien lui faire du bien. Elle n’interdit pas à la main qui quittait son sein de caresser son ventre plat et de s’insinuer sous la ceinture de sa jupe portefeuille.
Elle était douce cette main qui maintenant dégrafait la ceinture et ouvrait sa jupe. Mireille apprécia en connaisseuse le slip-porte-jarretelles de la même couleur que le soutien-gorge et les bas assortis. À travers la dentelle légère elle voyait le pubis gonflé couvert d’une luxuriante toison de feu. Mireille glissa sa main sous la dentelle. Le slip largement échancré ne protégeait pas beaucoup d’une telle tentative et Aline ne cherchait pas non plus à stopper l’invasion. Sous l’effet des caresses conjuguées des deux mains, les longues cuisses d’un blanc laiteux s’écartèrent laissant le passage aux doigts inquisiteurs qui prirent possession du mont de vénus. Le médius partit en avant et toucha la fente humide.
Et pour confirmer ses paroles elle se mit à tapoter doucement de la pointe du doigt le clitoris qui pointait entre les grandes lèvres. Très charnu, le sexe offert avait des petites lèvres moins proéminentes que les siennes, mais il semblait plus épais. Une chose ne pouvait la tromper, c’était l’état de plaisir dans lequel se trouvait sa compagne. Visiblement elle en prenait beaucoup, ce qui n’était pas sans déplaire à Mireille. Ses doigts caressaient un sexe débordant de cyprine, et il lui venait l’envie de goutter ce beau fruit charnu qu’elle caressait si tendrement.
Aline se laissait complètement aller à son plaisir et de sa bouche entrouverte sortaient soupirs, petits râles et gémissements qui allaient en s’amplifiant. Sa tête roulait doucement au creux des cuisses de son amie, ce qui provoquait chez elle à la fois une sorte de caresse douce et ferme, mais aussi une sorte de frustration car cette caresse était bien trop diffuse, pas assez localisée. Les doigts continuaient à s’agiter sous la dentelle légère, celle qui recevait les caresses écarta encore plus ses jambes de façon à permettre une prise de possession complète de son intimité.
Mireille caressa plus vigoureusement ce qui lui était si bien offert et tenta d’introduire son médius entre les lèvres. Elle y parvint sans peine, provoquant sur le ventre d’Aline une houle annonciatrice d’un plaisir proche. De sa seconde main elle continuait à caresser les beaux seins de sa splendide amie. Ceux-ci devenaient de plus en plus durs de désir, les tétons saillaient, dressés au centre d’aréoles qui s’étaient contractées.
Chaque fois qu’elle les effleurait, elle provoquait un gémissement plus fort et plus rauque que le précédent. La combinaison de ses deux caresses amena Aline au bord de la jouissance. D’un seul coup tous les barrages cédèrent et elle se mit à jouir, tout d’abord doucement, sans bouger, juste comme une plainte continue qui allait crescendo, puis brutalement elle cria sous l’effet d’une caresse encore plus appuyée de son amante. Elle serra violemment les jambes, emprisonnant au creux de son sexe la main qui continuait, bien que plus difficilement, à la fouiller. La houle de son ventre se transforma en mouvements désordonnés, de ses mains elle retint celle qui roulait entre ses doigts un de ses tétons douloureux de plaisir. Elle se tendit d’un coup comme tétanisée par son plaisir, poussa un dernier cri et retomba molle, comme brisée.
Mireille ne bougeait plus non plus, surprise par l’intensité de la réaction. Sa main au contact du sexe était trempée, doucement elle se retira, caressant le ventre encore agite de tressaillements.
Quelques instants plus tard, Aline ouvrit les yeux et regarda son amie.
Comme à regret Aline se leva. Moitié dévêtue comme elle l’était, le visage encore marqué par le plaisir qu’elle venait de prendre elle était très belle. Mireille l’aida à se dévêtir complètement, caressant légèrement le corps de sa nouvelle amie qui lui faisait bien envie. Elle eut un sourire attendri en voyant enfin le sexe qu’elle avait caressé quelques minutes auparavant. En faisant glisser les bas soyeux, elle s’était mise à genoux, lorsqu’elle fit suivre le même chemin au combiné slip-porte-jarretelle, elle découvrit à la hauteur de son visage que le mont de vénus qui apparaissait au milieu de la dentelle était soigneusement épilé.
Il ne restait de la rousse toison bouclée qu’une bande très fournie, de trois doigts de large sur quelques centimètres de haut, partant du haut de la fente et remontant en direction du nombril. Elle ne put se retenir et déposa un petit baiser sur les lèvres encore gonflées de plaisir, et de la langue toucha la pointe du clitoris maintenant à peine visible. Le long frisson qui parcouru le corps d’Aline lui en dit long sur la sensualité de celle-ci.
Nue au milieu de la pièce, la jeune femme ne bougeait plus, se laissant prendre en charge complètement.
La pharmacienne la prit par la main et la guida vers la salle de bain. La baignoire se remplit d’eau très chaude à laquelle elle ajouta des sels de bain parfumés, puis elle installa sa compagne, lui posa un masque de satin noir sur les yeux et mit en route le système de balnéation. Les bulles d’air, et les jets d’eau pulsée commencèrent un massage apaisant.
Elle était émouvante, complètement abandonnée, comme une petite fille ayant eu un gros chagrin. Des larmes coulèrent lentement de sous le masque et descendirent le long du visage.
Mireille se pencha et déposa un baiser tendre et chaste sur les lèvres entrouvertes et chaudes.
Puis elle se releva, éteignit la lumière et ferma doucement la porte. Revenue dans le salon, elle ramassa les vêtements qui traînaient par terre. Elle suspendit la jupe et la veste, réunit le chemisier, le soutien-gorge, les bas et le petit slip-porte-jarretelles qui lui avait tant plut. Il était trempé du suc de son amie et elle ne se retint pas de le porter à ses narines. L’odeur était douce et un peu poivrée. Une odeur de plaisir féminin, propre, nette, plaisante. Elle posa ses lèvres sur le fragile vêtement et ferma les yeux quelques secondes. Qu’il était doux de faire l’amour comme cela, se dit-elle. Cependant elle se sentait un peu frustrée, et son ventre lui rappelait que lui aussi aimait être caressé et fouillé. Elle posa sa main sur son sexe à travers sa robe et sa culotte et frissonna.
Elle reprit les vêtements de son amie et les amena dans la chambre. Ouvrant son armoire elle en tira une longue chemise de nuit en soie blanche et dentelle, à peine opaque, ainsi que le déshabillé qui allait avec, et les posa sur son lit. Elle se déshabilla, tria et rangea ses vêtements, enfila à même la peau une sorte de gandoura en coton bleu ciel, puis se dirigea vers la salle de bain. Elle n’alluma pas la lumière, se contentant de laisser ouverte la porte du couloir. La clarté diffuse qui pénétrait dans la pièce suffisait assez pour y voir. Elle prit le tabouret de la table de maquillage et s’assit à côté de la baignoire. Elle posa une main sur le front de son ami et lui demanda :
Mireille régla différemment les paramètres de la baignoire. Les bulles cessèrent et les jets d’eau se firent plus forts. Le téléphone sonna.
Ils badinèrent comme cela pendant quelques minutes. Mireille ne dit rien de son début de soirée. Il était trop tôt encore mais elle se promettait bien de tout raconter à son amant dès que possible.
Elle raccrocha pensivement. Sois sage avait-il dit ! Depuis les minutes qu’elle venait de vivre, elle avait une envie folle de faire l’amour. Elle espérait bien qu’Aline pourrait lui prodiguer quelques caresses mais par dessus tout elle avait besoin d’être pénétrée. Elle savait que seul cela la calmerait. Si besoin était, elle aurait recours à son « petit bonhomme rose ». C’est ainsi qu’elle appelait familièrement son gode-vibro. S’il le fallait, elle prétexterait un peu de travail et se réfugierai dans son bureau à l’officine pour se satisfaire. Cela lui était déjà arrivé lorsque la présence prolongée d’une amie particulièrement chaste et même un peu coincée l’avait empêchée de voir pendant quelque temps son homme du moment, et que partageant la même chambre elle n’avait pas pu se « soigner » comme elle le souhaitait.
Mais elle espérait bien ne pas en arriver là.