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Temps de lecture estimé : 16 mn
13/12/06
Résumé:  Où la quête se termine
Critères:  amour mélo aventure sf
Auteur : Lise-Elise  (exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'ambassadrice et le prophète

Chapitre 13 / 13
Le dénouement


Afin de consoler leur mère, la déesse Dyanar, du départ de son époux, le terrible dieu Hédion, Mysalis et Alquise ont fabriqué une statuette à la ressemblance de celui-ci, ou plutôt à la ressemblance d’une partie bien précise de l’anatomie du Dieu. À son retour, voyant la statuette, le Dieu Père est entré dans une colère noire, à l’origine d’une séparation des sexes sur terre qui ne cesse de s’aggraver. Le dieu Atilbis, ni homme, ni femme, réussit à sauver la statuette et prophétise l’avenir de l’humanité, donc des Dieux…


Fyrag et Thyris, marqués des signes de la prophétie, sont voués à l’accomplir. Quand ils découvrent enfin le texte, ils se rendent compte qu’une mauvaise décision de leur part peut précipiter le monde dans le chaos… Et que la bonne solution, ils ne l’ont pas, et doivent la trouver seuls. Pourtant, ils ouvrent la porte, et découvrent que l’olisbos divin a d’étranges propriétés. Après moult tergiversations, ils décident de le confier à Hédion. Après un voyage difficile, ils touchent enfin au but.


Si vous ne vous souvenez pas d’avoir lu ça, alors, allez voir les épisodes précédents, ce sera quand même plus clair !




oooOOOooo




De l’objet ils décideront que faire, et le monde des hommes et la maison des dieux s’en trouveront changés.




Prophétie orale d’Atilbis




La seconde voix, mâle et sereine, tranche nettement sur celle, familière, de l’autre.



L’homme qui prononçait ces mots faisait jouer ses articulations. Derina reprit :



La jolie brune esquissait une moue boudeuse



Fyrag, s’éveilla, trempé de sueur. Il vérifia, dans un geste réflexe, que l’olisbos était toujours là. La voix railleuse résonnait toujours dans son esprit. Il secoua la tête, comme pour se débarrasser du présage funeste. Il s’étira, s’offrit une seconde de détente, avant de se rappeler où il était. Il secoua Thyris, qui écarta ses boucles folâtres et se frotta les yeux. Encore ensommeillée, elle commença à protester. Elle se tut en voyant la tension qui habitait son camarade. Elle se dépêcha de remettre le sortilège d’aplomb, et couvrit ses cheveux.

Les remparts de Mélorné les dominaient de toute leur hauteur. Ils se dirigèrent vers la porte.


Alors qu’à Natrant tout n’était qu’élégance et délicatesse, la ville hédionnyde semblait avoir été taillée par le marteau de Calcin lui-même. Chaque bâtiment semblait de taille à résister aux siècles. Thyris s’étonnait de ne pas la trouver menaçante. Au contraire, cette stabilité apparemment infaillible avait quelque chose de rassurant. L’absence de présence féminine dans les rues, par contre, la fit frissonner lorsqu’elle s’en aperçut.

Ils se perdirent dans des rues de la ville, assistant malgré eux à son réveil. Les commerçants ouvraient leurs volets de bois, chassaient les immondices vers les rigoles, s’apostrophaient, partageaient de petits verres d’une boisson sombre. Les jeunes gens n’eurent bientôt plus qu’à suivre le flot grandissant des passants pour gagner le temple. À leur grande surprise, malgré son allure de forteresse, on y entrait comme dans un moulin.


Thyris fut choquée par ce qu’elle voyait. Jamais les vestales n’auraient toléré pareille impiété en un lieu sacré. Là, un marchand d’étoffes vantait sa marchandise, ailleurs, un vendeur ambulant proposait des petits pâtés. Plus loin, deux hommes négociaient âprement, et la jeune femme faillit se retourner quand elle les entendit :



Sentant venir l’esclandre, Fyrag tira sa compagne vers l’escalier monumental qui menait à l’autel. Ils s’arrêtèrent non loin, penauds, incapables de décider de la conduite à tenir. Les fidèles, autour d’eux, vaquaient à leurs dévotions. L’émotion de Thyris était telle que sa couverture commençait à vaciller.


Son compagnon, pour la détourner de ses pensées, entreprit de défaire le paquet de linge qui entourait l’objet.



Fyrag éclata de rire, sans plus pouvoir s’arrêter. Plié en deux, il tentait maladroitement de défaire les nœuds, et Thyris se sentait gagnée à son tour.



Fyrag reprit un peu son sérieux. Les passants, en effet, leur jetaient des regards intrigués.



Saisissant la main de sa compagne, il entreprit de grimper les marches escarpées. Il dut bientôt ralentir : Thyris, haletante, ne suivait plus. Petit à petit, la gravité de la situation les pénétra, et la jeune femme sentit la paume du garçon devenir moite.


Les dernières marches représentèrent un effort immense. Devant eux se dressait l’autel, si grand que trois chevaux y auraient tenu à l’aise. La statue en comparaison paraissait minuscule, bien que dominant nettement la stature des hommes présents. Hédion était représenté fulminant, brandissant une lance au-dessus de sa tête.



Fyrag s’abstint de répondre « lesquelles ». Bien que de nombreuses célébrations aient lieu dans le grand temple, une seule occupait l’esprit de l’aspirante vestale. Le garçon considéra l’arme, cherchant à imaginer la manière dont les prêtres procédaient. Margane avait parlé d’un simple dépucelage, en souriant. Pas d’une expérience traumatisante. L’idée germa lentement dans son esprit :



Fyrag, tendu comme un arc, avait les yeux rivés sur la lance. Il se précipita, grimpa sur l’autel et empoigna l’arme. Dans son autre main, il serrait l’olisbos, toujours enchanté. Il pouvait encercler les deux hampes entre son pouce et son index.



Les prêtres accouraient, prêts à les arrêter dans leur tentative.



Il lui tendit la main pour l’aider à gravir l’autel.


Thyris, après un regard autour d’elle, le rejoignit. Il était trop tard, quoi qu’il arrive. Les fidèles, massés dans l’escalier, coupaient toute retraite.



Thyris, gagnée par la panique, s’abandonna aux injonctions de son compagnon. Elle laissa l’enchantement se dissoudre, dévoilant sa présence sacrilège dans cette enceinte sacrée. Fyrag avait empoigné la lance, et la dégageait de son logement. Il confia l’olisbos à sa compagne pour améliorer sa prise. Le bronze était lourd, et la posture de l’effigie l’obligeait à s’étirer à la limite de la douleur. Thyris, affolée, s’appuya contre la jambe du Dieu. Etrangement, le contact des muscles de métal, fidèlement reproduits, l’apaisa.


Alors que son compagnon arrivait à ses fins, la jeune femme reprit son assurance. Elle avait amené l’olisbos entre ses deux mains, adoptant par réflexe le geste respectueux des vestales envers le sceptre de Dyanar. Elle se concentrait sur elle-même, sur ses sensations, reprenant une à une toutes les étapes apprises lors des longues séances d’enseignement à la maison des sœurs. Elle laissait parler son corps, laissait venir la caresse du vent sur ses jambes, la fatigue de ses muscles, la chaleur émanant de l’objet. Le bruit de la lance se fracassant au sol ne la troubla pas.


Elle sentit que Fyrag la rejoignait. Inquiet, fébrile, il l’enjoignait de donner l’objet au Dieu. Elle résista. Sans une parole, elle amena le jeune homme à lui aussi poser les mains sur l’olisbos. Puis elle se concentra pour s’unir au garçon par l’esprit, comme elle l’avait fait avec ses sœurs, dans le temple de Dyanar. Ce fut difficile. Fyrag ne comprenait pas, et son impatience fit échouer plusieurs tentatives. Enfin, il se laissa aller. Ils respiraient enfin au même rythme, ils savaient qu’ils avaient le même but. Ils s’embrassèrent.


Ils avaient imaginé tous les scénarii possibles. Ils avaient pensé faire, devant la statue, la démonstration de leur découverte. Ils avaient imaginé des étreintes lentes, savantes, amoureuses, d’autres violentes, presque brutales, poussées par la nécessaire rapidité. Mais l’olisbos ne s’animait pas. Il dégageait seulement cette douce chaleur qu’avait sentie Thyris, et ils comprirent que rien de plus n’était nécessaire.


Ils s’approchèrent, ensemble, de la statue, et glissèrent l’objet dans la main désormais vide du dieu. Ils se sentaient touchés par la grâce. À cet instant, ils en étaient sûrs, ils avaient réussi.


Et rien ne se passa.


Sinon que les prêtres, ayant enfin réussi à accéder à l’autel, se saisirent d’eux.




Seul dans sa cellule, Fyrag fulminait. Il n’aurait jamais dû dire à Thyris d’abandonner son déguisement. C’était une idée absurde. Qui sait quel sort l’attendait maintenant. Il tremblait surtout à l’idée de ne pas la retrouver. Qu’on la donne, ou la vende, et qu’elle disparaisse, emportée par un fermier rustre à l’autre bout des terres hédionnydes, ou pourquoi pas échangée contre la viande de lama des montagnes dont on était si friand à Mélorné. Il ne pouvait rien arriver de pire… Le garçon se mit à gémir alors que son imagination lui soufflait tous les sorts abominables qui pouvaient advenir à la jeune femme. Le sommeil le prit alors que, recroquevillé sur lui-même, il tentait d’échapper à ces visions de cauchemar.


Le sein était doux et rond, si près de son visage qu’il n’eut qu’à tourner la tête pour en happer la pointe. Il goûtait l’élasticité de la chair chaude, faisant glisser sa langue sur le téton dardé, long et grenu, plus que celui de Thyris… Surpris, il leva la tête. Le visage aux traits fins, auréolé d’une crinière blonde, était tourné vers lui. Il pensa confusément qu’il connaissait cette femme, et retourna à la succion bienfaisante. Il posa la main droite sur l’autre globe, puis sa gauche, comme par réflexe, glissa vers le bas-ventre. Là, une tige longue, fine et fière, se portait à la rencontre de sa main. Sans trop savoir ce qu’il faisait, Fyrag explora la chair dure et fragile qui s’offrait à lui, faisant glisser la peau délicate, imprégnant ses doigts des quelques gouttes de liquide qui perlaient à l’extrémité. Il prenait conscience, petit à petit, qu’il masturbait un membre qui n’était pas le sien. Une verge douce appartenant à la femme qui le tenait dans ses bras. Il leva les yeux à nouveau. La crainte le saisit.

Il tenait, entre ses doigts, le sexe d’un Dieu


Atilbis, baissant légèrement les paupières, sourit affablement. Fyrag soupira de soulagement. Le Dieu approcha sa bouche de celle du garçon, l’embrassa avec délicatesse, sensible au moindre frissonnement des lèvres de celui-ci. Puis il disparut.


Fyrag s’éveilla reposé et calme, la main légèrement poisseuse, portant une odeur qui n’était pas la sienne. Il n’eut pas le temps de s’interroger sur son rêve. Des pas lourds résonnaient dans le couloir, et deux hommes imposants lui firent signe de sortir. Ils ne le touchèrent pas, mais le guidèrent à travers les sous-sols du temple, jusqu’à ce qu’ils débouchent en pleine lumière. Le jeune homme mit du temps avant de pouvoir discerner ce qui l’entourait.


Il était au cœur du temple, là même où il avait, quelques heures auparavant, perpétré son forfait. Tout autour de l’autel, des prêtres étaient installés. Thyris était assise au centre du cercle. Tous fixaient, certains franchement, d’autres à la dérobée, l’effigie de bronze. Fyrag l’observa à son tour, sans comprendre. Le métal sombre luisait, les muscles du Dieu étaient tendus. Mais cette statue-là n’avait plus l’allure martiale qu’elle avait auparavant. Hédion avait la tête légèrement penchée, le regard fixé sur l’olisbos qu’il tenait à la main. Il esquissait un sourire, qu’on aurait pu qualifier de tendre ou de coquin s’il ne s’affichait pas sur le visage du père des Dieux. Le jeune homme reporta son attention sur Thyris. Elle semblait tout à fait sereine. Il soupira de soulagement, et se détendit un peu.


De temps à autre, un messager au visage couvert de sueur entrait, posait un genou à terre devant le grand prêtre et prononçait quelques mots à mi-voix. Celui-ci hochait la tête et répondait :



Puis on poussa Fyrag auprès de Thyris, et le synode sembla commencer. Le grand prêtre résuma la situation : les deux intrus avaient remplacé la lance vengeresse d’Hédion par un objet impie. Il aurait fallu, en toute logique, sacrifier ces impudents à la colère du Dieu. Or, non seulement le Dieu père ne manifestait aucun signe de colère, mais la transformation de son effigie sacrée, que tous pouvaient remarquer, s’était transmise à l’ensemble de ses représentations, dans toutes les terres hedonnydes à ce qu’il semblait, et au-delà peut-être. Il convenait donc de décider que faire.



Fyrag avait de plus en plus de mal à suivre. Il avait accroché la main de Thyris dès le début du colloque, et la serrait de plus en plus fort. Ça ne le retint pas, pourtant. Sa vision devenait floue, les voix se mêlaient à d’autres. Il se frotta les yeux, se campant sur ses jambes, en vain. Au beau milieu de l’agitation générale, il sombra discrètement dans l’inconscience.



Il mit du temps à reconnaître la voix de Rondha, si posée d’habitude. Celle de Derina suivi aussitôt :



Les deux voix semblaient de plus en plus exaltées. Il y eut un temps de silence.




Il y eut, à nouveau, un temps de silence. Puis une troisième voix se fit entendre, chaude, apaisante.



Puis, plus rien.


Fyrag protesta véhémentement. Qu’on arrête de le secouer tout de suite.



Il découvrait qu’il avait la gorge irritée, comme s’il avait crié très fort.



Il ferma les yeux, les rouvrit. Il se tenait toujours sur l’autel, les prêtres agglutinés tout autour. Il sourit faiblement.



La jeune femme, inquiète, passa la main sur le front du garçon. Les prêtres autour se faisaient menaçants : le signe du Dieu n’était pas advenu. Avec peine, Fyrag se releva. Il jeta un œil sur la statue d’Hedion, attira Thyris contre lui, et l’embrassa à pleine bouche, debout sur l’autel.



Et la terre trembla.


La suite alla très vite. Les prêtres se débandèrent, puis, obéissant aux appels de leurs supérieurs, revinrent prudemment dans l’enceinte redevenue calme. On aida les jeunes héros à descendre de leur perchoir. Il y eut encore quelques conciliabules, mesurés, cette fois-ci. Puis le grand prêtre se tourna vers les deux jeunes gens :



Thyris hocha la tête, réprimant une grimace devant la condescendance de l’homme.



Bouche bée devant ces paroles, la jeune femme acquiesça sans même comprendre à quoi elle s’engageait. Ce ne fut que bien plus tard qu’elle comprit combien cette démarche était révolutionnaire, et ce qu’il avait dû en coûter au grand prêtre. Pourtant celui-ci ne revint pas sur ses paroles, et c’est porteuse d’un message de conciliation qu’elle repartit.


Le voyage du retour se fit dans des conditions princières. Voiture, fruits frais, quatre gardes du corps et autant de serviteurs, il était loin le temps où Fyrag conduisait péniblement la mule, priant pour que sa compagne ne blesse pas ses pieds si fragiles. D’une certaine manière, c’était ennuyeux, mais de cet ennui agréable qu’on peut avoir après de grandes fatigues. Thyris se laissait aller au moindre de ses caprices, et personne, à part son compagnon, ne le lui reprochait.


Ils passaient le temps en conversations futiles, jeux de langues et de doigts, bien à l’abri derrière les tentures de leur véhicule. De temps à autre, Thyris, prise d’un accès de mélancolie, pleurait sur sa carrière de vestale enfuie. Fyrag en ces moments s’armait de patience. Sans monture, il lui était impossible de quitter le cocon moelleux de leur véhicule. Il aurait bien sûr pu demander un cheval, mais la gêne le retint : Thyris s’était montrée assez démonstrative, et chevaucher pied à pied aux côtés d’hommes qui auraient pu, sans le moindre doute, suivre à l’oreille les détails de leurs ébats, l’embarrassait terriblement.

Il s’accommoda donc de la promiscuité. Et le voyage se termina finalement plus rapidement qu’il ne l’aurait souhaité.


Thyris seule pénétra dans le grand temple, porteuse d’une missive des Hédionnydes. On la reconnut comme l’envoyée des Dieux, et on la traita avec grands égards. Elle dut pourtant fournir de longues explications. Sur la mosaïque d’or du grand temple, Dyanar avait quitté la posture martiale pour une pose alanguie. « L’air d’un chat satisfait », pensa la jeune femme.


Elle ressortit privée de sa tenue d’aspirante vestale. Une autre tunique, beige, la revêtait. Elle repartait chargée d’un autre message, aux Atilbissides, Hédionnydes, Calcinnydes et Etuinniens. Les prêtres d’Hédion lui ayant donné l’escorte pour le temps qui lui semblerait nécessaire, ils purent repartir dans le même équipage. La question de la présence de Fyrag ne s’était même pas posée. Le garçon se garda bien de la soulever.


Ils parcoururent ainsi les contrées en tout sens. Thyris allait d’un point à un autre, délivrant ses missives. Dans les lieux où Atilbis était vénéré, Fyrag était accaparé par tous. Il n’avait pourtant que peu de choses à dire. On le pressait de décrire le Dieu. Même répété, ce rappel à son rêve troublait Fyrag.



Il déglutissait toujours à ce moment-là. Comment dire qu’il avait caressé, léché, tété la poitrine du Dieu ?



Aucun membre de l’assistance n’avait, de toute façon, pu admirer la poitrine de Thyris, malgré ses tenues toujours aussi légères.



Fyrag alors se taisait. Il sentait au creux de sa main le sexe fin et dressé du Dieu, il sentait encore l’odeur particulière qui ne laissait pas de doute sur son origine. Et cela le troublait plus qu’il ne l’aurait voulu. Il ne faisait plus de rêves, et le regrettait.

Il avait cependant le temps de réfléchir, et une idée, bien éloignée de tout propos théologique, prenait de plus en plus de place dans son esprit.


Alors qu’ils portaient la proposition des Dyannarides d’une réunion commune le jour des Alandrées à tous les dignitaires des églises existantes, le jeune homme affermit son courage. Depuis son demi-aveu sous la coupole de la bibliothèque de Natrant, il avait eu le temps de mûrir. Il avait appris, aussi, que sa rieuse compagne savait se montrer tout à fait sérieuse. Et surtout, il y avait tous ces moments passés avec elle… Alors qu’ils approchaient de la maison de formation des prêtres d’Atilbis, il se jeta à l’eau, saisissant les deux mains de sa compagne.



Thyris le regardait, attentive. Elle l’écoutait, désormais, sans vouloir toujours imposer son point de vue. Fyrag sentit fondre son assurance à vue d’œil, mais se lança avant d’abandonner :



Thyris riait franchement, d’un rire joyeux. Fyrag, interloqué, était trop surpris pour se sentir vexé. Elle semblait heureuse, mais sa réaction… Elle avait refusé.

Voyant qu’il restait perplexe, la jeune femme reprit partiellement son calme.



Fyrag sentait, lentement, le désespoir le gagner. Mais Thyris, se concentrant, récita, lentement :



Elle avait repris la main de Fyrag, et la serrait avec force, ne le quittant pas des yeux. Elle reprit :



Il y avait une sorte de peur dans sa voix, et Fyrag, oubliant ses propres alarmes, voulut alors la rassurer. La jeune femme reprit pourtant :



Une larme perlait au bord de ses cils. Fyrag la serra contre lui avec force. Il comprenait ce qu’elle voulait dire. Il désirait croire que ce refus ne serait pas définitif, il se remémora à quel point elle avait changé, en quelques semaines à peine. Il avait le temps. Il murmura :







Influences, références, et clins d’œil : Marion Zimmer Bradley, la romance de ténébreuse ; David Eddings, la Belgariade ; Loisel, la quête de l’oiseau du temps ; Arleston, Lanfeust de Troy, Hervé Christianni Attila le Hun, Terry Pratchett, les annales du disque monde, Baldur’s Gate II…. Et d’autres que j’oublie.