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Temps de lecture estimé : 11 mn
28/11/06
Résumé:  Où Thyris découvre qu'une médaille à son revers.
Critères:  ff hh religion piscine voir fmast aventure fantastiqu
Auteur : Lise-Elise  (exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'ambassadrice et le prophète

Chapitre 12 / 13
Les terres hédionnydes


Afin de consoler leur mère, la déesse Dyanar, du départ de son époux, le terrible dieu Hédion, Mysalis et Alquise ont fabriqué une statuette à la ressemblance de celui-ci. À son retour, voyant la statuette, le Dieu Père est entré dans une colère noire, à l’origine d’une séparation des sexes sur terre qui ne cesse de s’aggraver. Le dieu Atilbis, ni homme, ni femme, réussit à sauver la statuette et prophétisa l’avenir de l’humanité, donc des Dieux…

Fyrag et Thyris, marqués des signes de la prophétie, sont voués à l’accomplir. Mais quand ils découvrent enfin le texte, ils se rendent compte qu’une mauvaise décision de leur part peut précipiter le monde dans le chaos… Et que la bonne solution, ils ne l’ont pas, et doivent la trouver seuls. Pourtant, ils ouvrent la porte, et découvrent que l’objet est… un olisbos, qui a d’étranges propriétés. Après moult tergiversations, ils décident de le confier à Hédion. Mais pour cela, il leur faut traverser des terres hostiles.


Si vous ne vous souvenez pas d’avoir lu ça, alors, allez voir les épisodes précédents, ce sera quand même plus clair !




oooOOOooo




De la femme tu respecteras le seul ventre. Tu la nourriras et prendras soin d’elle. Ses fils seront ta descendance et te devront le respect. Ses filles seront ta propriété et tu pourras à ta guise les donner et les vendre. Les enfants qui sortiront des ventres de tes filles sous ton propre toit seront partout poursuivis par la colère d’Hedion. Ainsi, d’enfants sous ton toit elles n’auront pas. De la sorte en décidèrent les Dieux.




Loi des hédionnydes, livre 8, chapitre 7, alinéa 4



Il fallait se rendre à l’évidence : ils étaient loin d’être arrivés, et leurs provisions diminuaient dangereusement. Le rationnement en eau, principalement, se faisait sentir. Ils n’avaient, depuis deux jours, pas trouvé de puits qui aurait permis à la mule de se désaltérer. Ce n’était plus tenable. La stratégie d’évitement qui avait été la leur depuis l’entrée en terre hédionnyde n’était plus à l’ordre du jour.

À la première bifurcation, ils prirent donc la piste la plus marquée, espérant qu’elle mènerait rapidement à une habitation. Thyris, accablée par la chaleur et la soif, avait de plus en plus de mal à maintenir stable l’enchantement qui la déguisait. Elle n’osait pourtant pas se relâcher un instant. Ils avaient plusieurs fois déjà été surpris par de rapides coursiers, montés sur des chevaux gris à peine plus hauts qu’un âne, qui assuraient les liaisons entre les différents temples, et se déplaçaient presque silencieusement. Thyris fut bien prés d’être aperçue en train de se soulager derrière un rocher.

Ils discutaient à voix basse. Fyrag était partisan de la prudence, et voulait aller seul les ravitailler. Thyris refusait absolument de rester à l’écart, arguant de la chaleur. Elle ne faisait pas confiance aux talents de négociateur de son compagnon, mais ça, elle ne l’aurait avoué pour rien au monde.



Le jeune homme l’embrassa sur la tempe.



Fyrag blêmit.



Thyris refusa de croiser le regard du jeune homme, qui, paniquant, cherchait des moyens de se rassurer.



Le garçon tiqua. Elle avait touché un point douloureux. Il choisit d’attaquer.



Fyrag ne répondit pas. Elle avait réussi à lui faire peur. Il revoyait le cercle de prêtres, flamberges au vent, tendues en direction de ses fesses. Il repensa à la frénésie qui l’avait saisi, quelques jours avant, quand Thyris s’était emparé de l’olisbos. Il comprenait ce que ces fous exigeraient de lui s’il tombait entre leurs mains. Il n’y était pas prêt. Il ne voulait pas d’autres mains que celles de la vestale sur lui. Surtout pas des mains d’hommes.

Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Quand ils virent une ferme à quelque distance de la route, Fyrag avait pris son parti. C’est ensemble qu’ils entrèrent dans la cour.


Ils furent surpris de n’y trouver personne. Fyrag s’enhardit un peu et entra dans ce qui semblait être le bâtiment d’habitation. À part les murs, faits de terre sèche, la pièce dans laquelle il pénétra ne différait pas vraiment de la salle commune de sa ferme natale. Il laissa ses yeux s’habituer à la pénombre avant de s’aventurer plus loin. Il sursauta violemment en apercevant une silhouette dans la pièce suivante. Une voix fraîche lui dit :



Fyrag, surpris d’être en face d’une femme, bredouilla de façon inintelligible. L’hôtesse s’était saisi d’un pichet et fit comme si de rien n’était :



Le jeune homme revint dans la salle principale, fit signe à Thyris de venir. Il ne savait que penser. L’hédionnyde avait posé plusieurs gobelets sur la table. Les jeunes gens s’installèrent, pendant que la femme babillait, les abreuvant de propos anodins. Elle finit pourtant par leur demander ce qui les amenaient si loin des voies principales.



La femme regarda ensuite Thyris, de façon si intense que celle-ci en fut gênée.



Thyris était estomaquée.



Sous les yeux étonnés des voyageurs, la jeune femme éclata de rire.



Elle ne semblait plus s’arrêter de rire. Elle regarda à nouveau Thyris, et se reprit.



Elle les jaugea du regard.



Thyris hocha la tête, plus choquée qu’elle ne voulait l’admettre. Alors que leur hôtesse les guidait vers la partie de la maison réservée aux ablutions, la jeune vestale demanda :



Elle se mordit violemment la lèvre. Partager un bain était courant entre vestales, mais cet usage était sans doute proscrit ici. Sans compter la présence de Fyrag. Pourtant la jeune femme ne fit pas de difficulté.

La salle de bain n’était pas aussi luxueuse que celle que Thyris connaissait, mais fort agréable. Les murs étaient percés d’une multitude d’ouvertures qui laissaient passer la lumière, et un bassin large de deux mètres en occupait le centre. Quelques coffres et bancs en composaient le mobilier. Un léger courant animait l’eau que les deux aventuriers eurent la surprise de trouver agréablement chaude.

Leur hôtesse se déshabilla sans plus de cérémonie. Alors que Fyrag, gêné, regardait ses pieds en couvrant son sexe de ses mains, Thyris la détaillait sans pudeur. Elle admira les larges tétons bruns, les seins écartés, agréablement lourds, le ventre légèrement rond, fendu d’un nombril comme une olive, la toison sombre et fournie, les cuisses pleines. La femme accrocha d’un geste souple sa longue chevelure au sommet de son crâne. Elle sourit.



Elle entra souplement dans l’eau. Fyrag la suivit maladroitement, en éclaboussant autour de lui. Une fois immergé jusqu’à la taille, il se détendit un peu.



Marganne se mit de nouveau à rire, sous le regard réprobateur de Fyrag. Thyris avait allongé sa jambe, qui reposait maintenant mollement sur la cuisse de la jeune femme.



Thyris rougit jusqu’à la racine des cheveux. Jamais le terme « homme de peine » ne lui avait paru plus approprié pour désigner les pauvres mâles de Natrant. Aucun, pour commencer, n’aurait eu accès aux thermes. Du moins à sa connaissance. Elle voulut dévier la conversation.



Thyris s’enfonça légèrement dans l’eau avec une mine boudeuse.



Fyrag intervint à mi-voix



Marganne suspendit son discours, et Fyrag s’aperçut que le pied de Thyris disparaissait maintenant entre les cuisses de leur hôtesse. Elle avait fermé les yeux, et le léger frémissement de l’eau laissait penser que les orteils de la jeune femme n’étaient pas inactifs. Le jeune homme jeta un regard à sa compagne, dont toute l’attention était concentrée sur le visage de l’hédionnyde. Sans penser un instant aux conséquences de son geste, il sortit bruyamment de l’eau, attrapa une serviette, et quitta la pièce. Il ne put cependant se résoudre à s’éloigner.


Il se trouva fort marri de n’avoir pas pensé, dans son élan de colère, à récupérer ses vêtements. Assis contre la cloison à claire-voie, jetant un œil de temps à autre, sans voir davantage que le sommet du crâne des deux femmes, plus proches qu’il ne l’aurait souhaité. Il entendait des chuchotements et des rires. Il tentait, crispé, de distinguer les signes de complicité féminine des éclats du plaisir. Et il se maudissait d’être sorti, sans savoir si sa présence aurait incité Thyris à la retenue.

Enfin elles apparurent, et Marganne leur proposa de rejoindre le fenil, pour leur éviter de croiser le maître. Elle veillerait à les ravitailler.


Thyris était silencieuse. Fyrag ne savait si c’était d’être repue de plaisir ou tourmentée par ses interrogations. Il tournait et retournait des phrases dans sa tête, cherchant à renouer le fil d’une conversation, sans que rien ne le satisfasse. Chaque nouveau coup d’œil vers sa compagne modifiait son humeur. Il était décidé à la provoquer sur ses préférences saphiques lorsqu’ils entendirent du bruit. Rampant silencieusement dans le foin, ils s’approchèrent des planches mal ajustées qui formaient cloison avec l’étable.


Deux hommes venaient d’entrer, vêtus à la mode hédionnyde, tunique courte et braies ouvertes. L’un semblait avoir l’ascendant sur l’autre, malgré une différence de taille en sa défaveur. Ils commencèrent à s’occuper du bétail, et Thyris abandonna son poste d’observation. Elle gardait, pourtant, l’oreille aux aguets. La conversation était banale, entrecoupée d’interjections sans doute destinées aux bêtes. Fyrag, toujours un œil entre deux planches, observait un manège qui n’avait rien à voir avec les paroles, fait de frôlements, de rapprochements et d’œillades. Les deux hommes jouaient, et, fasciné et écœuré en même temps, le garçon assistait à cette parade amoureuse.


Thyris, intriguée par le comportement de son comparse, colla de nouveau son œil à la palissade. Le plus petit des deux hommes avait ôté sa chemise, et dévoilé un torse puissant, luisant de sueur. Il maniait la fourche sans effort apparent. L’autre étalait le foin avec application, levant parfois la tête et dévoilant un sourire carnassier. Il ne faisait pas de doute que ces deux-là faisaient durer l’attente. Sans même s’en rendre compte, Thyris nicha l’une de ses mains entre ses cuisses. Elle passait de l’un à l’autre, anticipant la suite… Elle avait déjà, au cours de son enlèvement, eut l’occasion de surprendre de pareilles fêtes.


Les deux hommes posèrent leurs outils contre le mur de la grange. Leurs mouvements étaient lents, comme retenus. Thyris sentait l’impatience la gagner.


Soudain le plus grand des deux pencha la tête vers l’autre. Leurs lèvres se joignirent. L’homme à la fourche posa, apparemment sans douceur, sa main à l’arrière de la tête de l’autre. Fyrag, d’un coup, s’était rejeté en arrière. Il ne voulait pas voir ça. La curiosité, cependant, fut plus forte que le dégoût. Thyris, elle, n’en perdait pas une miette. Les braies étaient tombées et elle se délectait de voir ces fesses pâles, contrastant avec la peau brune des torses. Les deux hommes, étroitement enlacés, faisaient aller et venir leurs mains, fiévreusement. Le plus grand s’engagea entre les cuisses de l’autre, qui complaisamment se baissa légèrement, lui facilitant l’accès. Celui-ci massait sans douceur l’entrefesse de son amant. Puis le petit, saisissant l’autre par la nuque, l’amena à se pencher en avant, dans une posture qui sembla humiliante à Fyrag. Le jeune homme palissait à vue d’œil, sans plus tenter d’échapper au spectacle. Les avant-bras reposant sur une poutre, le dos légèrement cambré, les jambes fléchies pour faciliter l’accès au membre roidi qui s’approchait de son antre, l’homme soumis se balançait lentement d’un pied sur l’autre. La main de Thyris s’était mise en branle, la jeune femme se mordait les lèvres pour contenir ses gémissements.

Avec un « han » d’effort, le petit pénétra l’autre, qui gémit en réponse. Les mouvements de bassin de l’un et de l’autre furent d’abord assez mesurés, puis empoignant les hanches de sa monture, le dominant accéléra le rythme, accompagnant ses coups de reins de sons inarticulés. Lâchant son support d’une main, l’homme courbé saisit son propre membre, se masturbant frénétiquement. Thyris, toute à son plaisir, bascula en arrière, délaissant le spectacle. Fyrag, en entendant le faible froissement du foin autour de son amie, tourna la tête.



Le jeune homme s’éloigna, laissant sa compagne à ses activités. Dans la grange, les grognements avaient cessé, et un bruit de ferrure l’informa qu’ils étaient à nouveau seuls. Il hésita à profiter de l’humeur folâtre de la jolie blonde. Mais il savait qu’elle ne lui épargnerait pas ses railleries. Avec raison, de plus. Pour rien au monde il n’aurait voulu lui concéder cet avantage.