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27/02/07
Résumé:  Anna, une belle Hollandaise mariée et mère de deux enfants est infirmière en chef d'un hôpital privé d'Anvers. À l'occasion d'un stage près de Montpellier, elle fait la connaissance d'un étudiant en sciences qui rédige son mémoire final. Sa vie bascule...
Critères:  fh fplusag jeunes jardin caférestau amour volupté fmast cunnilingu pénétratio champagne mélo
Auteur : Phileras  (Un homme amateur de rencontres originales)            Envoi mini-message

Série : Trois infirmières en stage

Chapitre 03
Le secret d'Anna (1)

Résumé des deux épisodes précédents :


Nous sommes à la fin du mois de mai 1984. Alain, un étudiant de 25 ans, s’est retiré à Mèze, petite bourgade des bords de l’étang de Thau près de Montpellier, pour finaliser son mémoire de doctorat. Sans voiture, il loge dans un minuscule studio, dit studette, mis à sa disposition par une cousine de sa mère. Maîtrisant parfaitement la micro-informatique naissante, il s’est fait prêter par un ami de son père le nouvel IBM PC, à écran vert et double lecteur de disquettes 5p1/4, pour assembler la mosaïque de textes devant constituer son document final.


À l’occasion d’un petit concert Schubert donné dans l’église de la bourgade, il fait la connaissance de trois infirmières d’Anvers en stage professionnel à Béziers : Marie-Ange, Inga et Anna. Leur voiture ne pouvant plus redémarrer, courroie d’alternateur cassée et donc batterie à plat, il leur propose de les loger pour une nuit dans sa studette en attendant l’heure d’ouverture du garage le plus proche. Pour dormir, ils s’allongent tous les quatre en travers de l’unique lit en posant chacun leurs pieds sur une chaise et en mettant une grande couverture sur eux.


La nuit est agitée. En silence et le plus discrètement possible, il fait l’amour à la plus jeune des trois, Marie-Ange, qui est allongée à sa droite et se révèle très ardente. Il donne par deux fois du plaisir « à la main » à la seconde femme, Inga, une femme mariée d’une trentaine d’années, qui est allongée à sa gauche, et qui très curieusement refuse de l’embrasser et de se faire caresser la poitrine. Tout a été fait dans la plus grande discrétion pour que personne ne soit au courant de ce qui se tramait sous la couverture entre voisins et surtout pour que la troisième femme, Anna, l’infirmière en chef et la plus âgée des trois, n’entende rien.


Dès leur réveil, les deux infirmières les plus jeunes sortent faire un petit tour sur le port en attendant l’heure fatidique d’ouverture du garage, laissant ainsi à leur aînée le temps de se préparer. Une bonne heure lui est généralement nécessaire. Assez curieusement, Alain, avec beaucoup de culot, mais surtout beaucoup de chance, parvient à séduire cette femme très réservée au sortir de la douche. Elle lui confie que son mari ne la considère que comme la mère de ses deux enfants et que sa vie de femme est dénuée de tout piquant. En deux mots, Alain découvre qu’Anna est une femme avec une position sociale très forte, mais complètement délaissée par son mari sur le plan physique et considérée par ses deux jeunes collègues comme la femme la plus cocue de l’hôpital.


Anna parle assez mal le français et converse avec Alain dans un anglais qu’elle maîtrise parfaitement, mais avec un vocabulaire un peu apprêté de par son entourage social et les écoles qu’elle a fréquentées dans sa jeunesse.


Alain, quant à lui, parle presque couramment la langue de Shakespeare, en ayant conservé un côté somme toute très scolaire, par manque d’expérience pratique des usages populaires de la langue. Les dialogues entre ses deux personnages prennent donc, par la force des choses, un piquant très « british » un peu désuet, mais efficace. Le plus important dans la vie n’est-il pas de se comprendre et d’arriver à ses fins ?


Alain quitte les trois femmes après avoir mis en place la nouvelle courroie de l’alternateur et donné un « coup de pousse », au sens concret du terme, au démarrage de la voiture. Il n’est qu’à quelques minutes à pied de chez lui…




••• Les bruits courent vite •••


Alain est encore quelque peu étonné par la tournure prise par les évènements depuis la fin du petit concert Schubert. Raisonnablement, rien ne pouvait laisser présager qu’Anna, la plus âgée des trois femmes, mère de deux enfants, une Hollandaise très distinguée mais réservée, infirmière en chef d’un grand établissement de soins privé d’Anvers, ait pu se laisser séduire sans grandes difficultés. Le plus surprenant est qu’elle ait confié à Alain que, contrairement aux apparences, sa vie était loin d’être gaie. Elle aurait même pu ajouter que sur le plan des plaisirs coquins, sa vie était plutôt d’une fadeur déconcertante.


Sur le chemin du retour Alain passe chez son libraire pour prendre comme à l’accoutumée le journal local. Il est reçu avec un accueil particulièrement décontracté, presque complice.



Alain est particulièrement surpris. Hier soir, il n’a pas rencontré une seule personne dans la rue. Tous les volets étaient fermés et toutes les lumières éteintes mais les « on-dit » ont déjà fait le tour de la ville. Ce n’est pas bien grave. Si on veut le prendre pour le Don Juan des Don Juan, c’est le problème des autres, pas le sien.


En quittant le libraire, Alain réalise qu’il ne s’est pas rasé ce matin. Il a pris une douche avec Anna, mais sans plus. Cerise sur le gâteau, il ne s’est pas peigné. C’est vraisemblablement pour cette raison qu’un certain nombre de personnes le regardent dans la rue avec un sourire au coin de l’œil. En milieu de semaine, vers onze heures du matin, avoir une tête de fêtard mal réveillé attise les soupçons qui se transforment très vite en ragots. Dans ces conditions, il vaut mieux rester discret et ne pas aller prendre son petit café dans son bar habituel. Cela pour éviter de se faire harceler de questions par les piliers de comptoir qui, à cette heure avancée de la matinée, en sont déjà à leur deuxième ou troisième tournée de vin blanc bien sec et bien frais. C’est grâce à eux que les nouvelles se diffusent à l’extérieur aussi vite que l’éclair.


Alain décide d’aller faire ses courses chez des commerçants qu’il ne fréquente pas habituellement, pour éviter tout potin supplémentaire. Il doit acheter de quoi manger pour deux ce soir et en particulier le nécessaire à la communion sous les trois espèces : le vin rouge, le vin rosé et le vin blanc.


Gérer deux imprévus sentimentaux, agréables mais forts consommateurs de temps, n’est pas une tâche facile. Si la venue d’Anna ce soir vers onze heures au sortir de son hôpital pose peu de problème, il n’en est pas même avec le rendez-vous dans trois jours avec Inga à Béziers à cause des temps de déplacement.


La seule issue pour Alain est de réduire au maximum le temps consacré à la mise en forme de son rapport qui est à rendre dans moins de quinze jours. Il lui faut donc régler les problèmes de manipulation de disquettes. De vingt au départ, elles sont devenues trente-cinq au fil du temps pour tout un tas de raisons. Ce travail ingrat représente plus de la moitié du temps passé devant le micro-ordinateur. Cela fait partie des difficultés non étudiées qui n’arrivent en théorie qu’aux autres et que l’on doit gérer ensuite dans l’urgence. Sans parler, bien évidemment, des disquettes devenues soudainement illisibles alors que l’on vient de passer plusieurs heures de travail sur une partie délicate du texte.


Pour reprendre la maîtrise de son temps, Alain ne voit qu’une solution : envoyer un S.O.S. à ses amis du « micro-club », l’association des fans de micro-informatique de la fac de Sciences. Comme il y a des nouveautés et des changements tous les jours, ils auront sûrement une solution miracle à proposer. Alain téléphonera dès ce soir à l’un des responsables pour aller aux nouvelles.


Pour gagner un peu de temps, Alain prend la décision de sauter son repas de midi et de se rattraper ce soir avec Anna.


Il est déjà sept heures du soir. Devant l’écran vert de son ordinateur Alain ne voit pas le temps passer. Il a mal aux yeux. La couleur de l’écran ne lui paraît pas aussi reposante que l’affirme la publicité. Comme il a un petit creux et qu’Anna ne devrait pas arriver avant quatre bonnes heures, il décide de se prendre un petit bout de fromage italien, du Gorgonzola pour ne pas le nommer, accompagné d’un bon petit verre de rosé de Faugères bien frais. Comme le lui disait très souvent sa regrettée grand-mère : il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et elle, le rosé bien frais, elle connaissait bien.




••• Le club micro-informatique •••


Tout en grignotant Alain passe un coup de téléphone à son ami François, vice-responsable du micro-club de l’université :



Alain décrit à François avec forces détails les problèmes de manipulation qu’il a avec les disquettes, problèmes d’autant plus aigus qu’il a deux rendez-vous importants à assumer avec deux femmes qu’il connaît depuis peu. François réagit au quart de tour quand Alain lui dévoile que celle qui doit débarquer chez lui ce soir est en fait une infirmière hollandaise d’une quarantaine d’années, fort sympathique et plutôt bien bâtie :



Alain est d’un naturel prudent, pour lui rien n’est gagné, mais les évènements évoluent dans le bon sens. La soirée de demain devrait être stratégique.




••• La petite robe jaune paille •••


Alain repense à Anna. Cette femme est surprenante, elle occupe une position sociale enviable, elle a des responsabilités professionnelles importantes et elle semble n’avoir aucun problème financier. Sur le plan physique, elle très élégante, sportive et plutôt bien bâtie, mais elle ne sait pas du tout embrasser et elle fait l’amour comme une collégienne débutante… et encore. Comment peut-elle accepter d’être la femme la plus cocue de l’hôpital ? Alain aimerait bien le savoir, mais il pense que c’est très délicat de poser ce genre de questions.


Anna doit être un peu comme ces femmes du début du vingtième siècle dont le rôle était de recevoir les parents, les amis et les relations de la famille, de faire des enfants, mais surtout de ne pas être les amantes de leur mari. Cela n’était pas socialement correct. À cette époque, on disait élégamment qu’il ne fallait pas mélanger les torchons et les serviettes. Ce qui ne posait pas de problèmes aux bourgeois un peu fortunés qui pouvaient s’encanailler dans les établissements spécialisés, avec une danseuse ou avec une demi-mondaine. Mais depuis les choses ont quand même bien changé, deux guerres et 1968 sont passées par là mais, semble-t-il, pas pour Anna.


Deux coups de sonnettes stridents sortent Alain de ses pensées. Qui peut sonner à cette heure-là ? Il est à peine huit heures. Alain se dirige vers l’interphone : c’est Anna qui est très en avance. Elle s’adresse à lui en anglais avec son accent très « vieille Angleterre » :



Alain ne s’attendait pas à ce qu’Anna ait trois heures d’avance. Mais tout compte fait, c’est une bonne chose, il a suffisamment travaillé aujourd’hui et son ventre hurle encore famine, malgré la petite collation qu’il vient de prendre.


Alain ouvre la porte palière de son studio et aperçoit Anna en train de monter l’escalier. Elle est rayonnante. Elle est vêtue d’une petite robe jaune paille assez courte qui s’arrête à mi-cuisses et la rend craquante à souhait. C’est l’antipode de la femme de ce matin, une vraie métamorphose. Anna la femme discrète, presque timide, s’est transformée en quelques heures en « bombe à séduire ». Il va être difficile de passer inaperçu dans la rue ou dans un lieu public vu comme elle est vêtue. Alain en reste figé. Anna tout sourire parle en premier :



Alain fait entrer Anna dans le studio, prend son grand sac que certains dénommeraient un « baise en ville » et le pose sur la table. Anna en sort un paquet et se dirige vers le frigo pour l’y déposer :



Alain prend Anna dans ses bras et l’embrasse avec volupté dans son cou, sur ses joues et lui dépose un sage petit baiser final sur les lèvres. Anna fait semblant d’être surprise et s’adresse à Alain sur un ton particulièrement espiègle :



Bingo ! Alain ne sait plus tout à fait ce qui se passe ou plus exactement ce qui c’est passé entre ce matin et ce soir. Il décide de reprendre la main.


Il approche sa bouche de la bouche d’Anna et commence à l’embrasser avec élan. La langue d’Alain part à la découverte de la langue d’Anna. Dans les premières secondes, Anna ne prend pas d’initiative mais suit, un peu comme une danseuse de tango qui fait corps avec son cavalier. Les quelques instants d’hésitations passés, la langue d’Anna se fait beaucoup moins attentive, pour devenir curieuse, puis franchement entreprenante.



Alain est pour le moins étonné :



Alain pose ses deux mains sur les épaules d’Anna, la regarde droit dans les yeux et lui déclare sur un ton un peu ironique :



Alain commence à comprendre le pourquoi du comment. Anna a dû conter en détail à une de ses amies son aventure de la nuit dernière que certains qualifieraient de mésaventure. Son manque d’expérience visible dans les petits plaisirs de la vie en est la cause. C’est bien évident qu’elle n’est pas allée travailler, aucun doute n’est possible. Cela lui a laissé tout le temps de se confier, de prendre en retour tous les conseils féminins nécessaires, de faire ses achats de séduction et d’arriver avec trois heures d’avance. Alain est plus que satisfait de cette situation. Avoir un « ticket » aussi fort auprès de cette belle femme du nord le met d’une humeur particulièrement joyeuse :



Anna a réponse à tout. Ce matin semble déjà très lointain. Alain a bien envie de mettre à l’épreuve cette femme visiblement regonflée à bloc :



Anna marque quelques signes d’inquiétude. Elle ne sait plus exactement sur quel pied danser, ni surtout jusqu’à quel point son jeune étudiant est en train de plaisanter. Serait-il fâché par sa trop grande et trop soudaine décontraction ? Alain est ravi par la tournure que prennent les évènements. Il reprend sur un ton empreint de gravité, presque choqué, sur un ton de « pince-sans-rire » :



Anna baisse sa petite culotte de manière un peu hésitante et gauche. Son attitude se fait beaucoup plus interrogative face à un Alain intérieurement aux anges qui arrive à conserver tout son sérieux, tout en lui lançant sur un ton presque sévère :



Alain donne une claque très sonore sur chaque fesse d’Anna, mais bien évidement sans excès. Anna apprécie ce jeu de séduction et répond à Alain avec un sourire radieux :



Anna se frotte un peu les fesses, remonte sa petite culotte et se dirige vers la porte du studio :



Alain prend Anna par la main et la conduit devant la grande glace coulissante du placard. Il passe derrière elle et défait lentement la fermeture éclair de sa petite robe. D’un geste il la fait tomber par terre.



Alain passe délicatement sa main sur la poitrine d’Anna tout en l’embrassant dans le cou :



Alain dégrafe le soutien-gorge d’Anna, sa poitrine est superbe, la dimension idéale pour satisfaire pleinement la main d’un jeune étudiant. Il enlève ensuite la petite culotte qui est plus que mini :



Alain enlève sa chemise, donne un deuxième baiser passionné à Anna qui, cette fois-ci, participe plus qu’activement et sans aucune hésitation. Du bout des doigts il caresse le bas de son dos.


Pendant quelques instants, il profite du spectacle dans le miroir puis, en prenant son temps, il se met à genoux devant elle et avec sa bouche part à l’exploration du bas de son ventre pour descendre lentement, très lentement, vers ces parties beaucoup plus tendres où la peau est si douce et si soyeuse. La respiration d’Anna se fait déjà un peu plus forte. Alain caresse délicatement avec ses mains le bas du dos, les fesses et les cuisses de la femme qu’il est en train de conquérir.


L’intérieur intime des cuisses d’Anna ne peut plus cacher son empressement. En passant Alain donne quelques petits coups de langue sur son clitoris puis très doucement, commence à faire la connaissance de l’entrée de sa grotte d’amour.


Anna prend la tête d’Alain dans ses mains. Elle caresse ses joues, ses cheveux et sa nuque.



Au fur et à mesure de la montée de l’excitation d’Anna, Alain caresse ses fesses et ses cuisses avec plus de fermeté. Anna se met à soupirer de plus en plus fortement. C’est alors qu’Alain se relève et lui demande :



Avec ce troisième baiser, la langue d’Anna prend toutes les initiatives. Pendant ce temps Alain effleure du bout des doigts le clitoris d’Anna, il n’est pas bien gros, mais Dieu qu’il a l’air sensible. Les mouvements très délicats au début se font ensuite plus appuyés. Quelques petites incursions de deux doigts dans la grotte d’amour d’Anna complètent le travail préparatoire à cette arrivée du plaisir. Dans ce moment si intime, Alain se remet à parler en français :



Les bouts des seins d’Anna deviennent de plus en plus réactifs et de plus en plus durs. Anna se blottit dans le cou d’Alain, c’est une femme nature, elle n’essaye ni de cacher ses émotions ni de faire mentir son corps pour faire plaisir à son amant. Alain aime sentir le corps de cette femme qui se contracte, son ventre et ses seins qui durcissent et la chair de poule qui apparaît sur ses cuisses et sur fesses quand il les frôle du bout de ses doigts :



La langue d’Anna repart en experte à la rencontre de la langue d’Alain. Son baiser est un tourbillon de bonheur. Elle voulait donner du plaisir à un jeune étudiant et c’est elle qui en reçoit au-delà de ce qu’elle imaginait. Une fois son plaisir abouti et son corps plus détendu, elle repose sa jambe par terre. Alain s’assied sur la chaise et la fait asseoir sur ses genoux, comme pour inverser les rôles. Anna passe ses deux bras autours du cou d’Alain, il la regarde droit dans les yeux et lui dit avec un sourire narquois mais plein de fraîcheur :





••• Le restaurant •••


Anna et Alain quittent le petit studio. Anna passe en premier dans l’escalier. Alain la regarde, il n’en revient pas. Le simple fait de passer d’un tailleur un peu strict à une petite robe un peu courte avec un léger décolleté, mais sans plus et Anna se métamorphose en une autre femme. C’est vrai que cela met ses cuisses et sa poitrine particulièrement en valeur, mais il y a plus. En quelques heures, Anna a pris une assurance et un coup de jeune incroyable. Inga qui a pourtant dix ans de moins qu’Anna paraîtrait vieille à côté d’elle.


Alain ne s’est pas aperçu qu’il s’est brutalement arrêté en plein milieu de l’escalier. Il est tiré de ses pensées par Anna qui lui dit :



Et Anna de compléter :



Le restaurant n’est qu’à quelques centaines de mètres du studio. Alain prend Anna par l’épaule qui aussitôt le prend par la taille et se blottit contre lui :



Alain se met à sourire :



Arrivés au restaurant, ils sont reçus par la sulfureuse patronne Madame Duriez qui les installe dans un coin tranquille sur la terrasse fermée, juste face au port. Elle jette de nombreux coups d’œil complices à son jeune client qui vient dîner tous les soirs chez elle. Il fait très bon, la température doit encore dépasser les vingt-cinq degrés. Alain fait un tour d’horizon du restaurant et découvre que lui ou plutôt Anna est le point de mire de la majeure partie de la salle qui en est déjà à la fin du repas. Les hommes sourient, les femmes ont un visage plus contrasté.


Anna prend place à la table. Alain en fait de même et lui déclare sur un ton un peu ironique :



Anna prend la main d’Alain et l’embrasse tendrement. Elle pourrait presque se passer de prononcer le moindre mot tellement ses yeux parlent pour elle. Avec son pied, elle veut toucher le pied d’Alain, avec son genou elle veut toucher le genou d’Alain, elle commence à regretter d’avoir invité son jeune étudiant français au restaurant. La seule pensée qu’il la désire sans pouvoir s’offrir à lui immédiatement lui provoque des douleurs d’anxiété et de contrariété dans le bas de son ventre. Ces douleurs, elle pourrait facilement les éradiquer dans le petit studio en faisant l’amour toute la nuit, sans jamais s’arrêter, sauf pour faire une petite pause Champagne :



Alain est surpris par cette déclaration d’Anna. Les affaires semblent prendre une tournure plus sérieuse qu’il ne le pensait. Il faut donc détendre un peu l’atmosphère :



Alain part alors dans ses pensées sous les caresses d’Anna : « Anna doit certainement comprendre beaucoup mieux le français qu’elle ne veut bien l’avouer. Elle doit manquer de pratique, c’est tout ». C’est alors que réapparaît la sulfureuse patronne du restaurant pour prendre la commande. Alain conseille à Anna de choisir le menu à la sétoise avec une bonne bouteille de blanc ou de rosé pour accompagner le poisson et les encornets farcis. Anna veut absolument faire le repas avec du Champagne languedocien :



Après plusieurs flûtes de ce vin de fête, Anna se sent beaucoup mieux, ses douleurs au ventre disparaissent complètement et sa joie retrouvée illumine son visage. Elle se met à parler de sa jeunesse et de ses études d’infirmières qu’elle a terminées quand elle avait tout juste vingt ans :



Anna porte la main d’Alain à ses lèvres et l’embrasse très tendrement, à la limite des larmes. Alain est très embarrassé pour répondre :



Alain est très surpris par cette dernière révélation :



C’est avec un petit sourire en coin qu’Alain lui répond :



Après ses longues confidences Anna se lève, fait le tour de la table et embrasse Alain par derrière, sur la joue, puis très langoureusement dans le cou, avant de s’absenter quelques instants. La patronne, bavarde mais surtout curieuse, en profite pour venir discuter avec Alain :



Alain sait qu’à tout âge les femmes du sud sont particulièrement sensibles aux compliments et aux petits gestes de séduction. Il joue le jeu en répondant avec un air faussement offusqué :



Et regardant Alain avec un sourire complice mais sans illusion, elle poursuit :



Sur ces entrefaites Anna revient. Toute la salle la regarde, sa petite robe jaune paille à mi-cuisses ne passe pas vraiment inaperçue. C’est vrai que c’est une sacrée belle femme. C’est vrai aussi qu’elle a l’air bien accrochée, elle ne regarde personne dans la salle, pas même un simple coup d’œil de curiosité, toute son attention et tous ses regards sont pour Alain.


Tout d’un coup, à son passage, une femme d’une petite cinquantaine bien en chair et assez maquillée se met à crier et à injurier son mari, comme savent si bien le faire certaines « Mama » du sud :



Et c’est aussi en « Mama » du sud qu’intervient de facto la restauratrice. Elle quitte comme une furie la table d’Alain et expulse cette femme et son mari presque manu militari. Heureusement pour elle, ils en étaient au café et avaient déjà payé leur addition. En se dirigeant vers leur table pour la débarrasser et faire disparaître toute trace de l’incident, elle lance à haute voix en prenant la salle à témoin :



Anna n’a rien entendu, elle se rassoit tranquillement à sa place et reprend ses confidences comme si de rien n’était :



Alain lui sert une nouvelle flûte de Blanquette et l’interrompt :



Le dessert terminé, la note du restaurant réglée et la dernière flûte de Blanquette bue, c’est l’heure de rentrer. Alain prend sa conquête par la taille. Arrivés sur le quai du petit port, il explique à Anna qu’il aimerait même la prendre un plus bas, au niveau des deux magnifiques hémisphères que sa robe ne protège que symboliquement. Anna est d’accord sur tout, ce qui continue de surprendre Alain.



Alain fait une grosse bise sur la joue d’Anna qui se retourne aussitôt pour prendre possession de sa bouche et lui donner un nouveau baiser enflammé. La passion d’Anna provisoirement retombée, Alain regarde au loin de l’autre côté de l’étang. La ville de Sète brille de mille feux et le mont Saint-Clair donne l’impression d’un dauphin qui se repose tranquillement sur des sables hauts. Il lui vient alors une idée très coquine :



Alain commence à être irrité par ces accords de principe d’Anna. Il la saisit fermement par les deux épaules, la regarde droit dans les yeux et lui dit sur un ton plutôt vif, en français :



Anna, pas du tout décontenancée par ce changement de ton, poursuit la discussion tout aussi calmement :



Anna a parfaitement compris, elle prend quelques secondes pour réfléchir et bien travailler sa réponse :



Et Alain de lui répondre lentement, en prononçant distinctement tous les mots :



Alain s’interrompt quelques secondes avant de poursuivre :





••• Le petit square •••


Il ne faut pas bien longtemps à notre couple atypique pour atteindre les bords de l’étang de Thau. Là, face à la berge, on peut apercevoir un genre de minuscule petit square avec un banc caché par des lauriers roses :



Anna et Alain arrivent devant ce banc en fonte massive d’un autre âge avec trois planches de bois, une en dossier et deux pour s’asseoir.



Alain s’assoit et Anna s’apprête à en faire autant :



Pour Alain le spectacle est torride. Devant l’étang, mais protégée de tout regard indiscret, Anna enlève sa petite culotte, tout en restant debout. Elle passe une première jambe, puis l’autre avec un tel naturel qu’elle donne l’impression de l’avoir fait toute sa vie. Elle ouvre son sac à main pour ranger le minuscule objet du délit et s’apprête à s’asseoir sur le banc à côté d’Alain.



Alain est surpris de voir la dextérité avec laquelle une femme sait enlever un soutien-gorge sans avoir à se déshabiller, au moins partiellement. Il défait son pantalon, baisse son slip et écarte les pans de sa chemise. Il est prêt à accueillir son amante. Les préparatifs intermédiaires lui semblent à cet instant superflus : son excitation est à son maximum et celle d’Anna ne l’est visiblement pas moins :



Anna se retourne. Alain soulève sa petite robe et avec ses mains, la soutient pour qu’elle puisse s’installer confortablement sur lui. D’une main leste, elle guide son amant pour qu’il puisse la pénétrer facilement au plus profond d’elle-même. Alain apprécie cette chaleur, cette volupté et cette onctuosité. Il fait glisser les deux bretelles de la robe d’Anna qui ne s’y oppose pas. Ses seins sont à l’air. Il les saisit à pleine main, tout en embrassant son amante dans le cou :



Tout en lui mordillant le cou, Alain lui glisse dans le creux de l’oreille :



Anna se caresse trop fort, elle martyrise son clitoris, elle n’en peut plus. L’excitation, l’ambiance, les interdits qui se brisent font qu’elle ne trouve pas la force d’attendre. Son trouble est tel que les mots en français ne lui viennent plus :



Tout le corps d’Anna est saisi de tremblements. Soudain, sans prévenir, à une vitesse et avec une souplesse incroyable, elle se lève, se retourne, se rassoit de face sur Alain et déchaîne son plaisir en l’embrassant avec une force, ou plutôt une brutalité inaccoutumée.


Alain est obligé de se protéger. La violence de la jouissance d’Anna est impressionnante. Son corps est en eau. Plusieurs secondes après, ses yeux sont encore révulsés, ses muscles sont le siège de tremblements et de contractions dont certaines restent très fortes, sa respiration peine à retrouver un rythme plus apaisé.


Alain a l’impression que toutes les frustrations accumulées par Anna au fil des années se sont concentrées et ont entraîné cette réaction à caractère explosif. Ce qui est certain, c’est qu’elle se souviendra longtemps de ce petit plaisir « indécent » qu’elle voulait partager avec son amant français sur un banc face à l’étang de Thau. C’est sur son ton de « pince-sans-rire » qu’Alain s’adresse à Anna qui s’est réfugiée dans son cou :



Voyant le trouble d’Anna, Alain décide d’enfoncer un peu plus le clou en prenant un air encore plus sérieux :



Anna n’est pas très loin des larmes. Alain décide d’arrêter immédiatement de parler avec son ton ironique qui déstabilise trop sa « mauvaise amante » et qui, pourtant, est plus belle que jamais.


Anna se lève. Alain en fait autant en retenant son pantalon. Il jette un petit coup d’œil circulaire à l’horizon, et personne n’étant en vue, demande à Anna en français sur un ton particulièrement coquin :



Pour Alain le spectacle est irréel, Anna s’allonge sur le banc, la robe relevée et les jambes pendantes de chaque côté. Cette vision lui redonne presque instantanément toutes ses forces. Au moment de s’allonger sur Anna, il rejette un petit coup d’œil pour s’assurer une dernière fois que personne n’arrive. Il peut à cet instant reprendre son travail d’amant violemment interrompu quelques minutes auparavant. Tout le corps d’Anna participe à la montée du plaisir d’Alain. Elle croise ses jambes derrière son amant pour s’assurer qu’il reste au plus profond d’elle-même, au plus profond de son corps de femme. Anna passe ensuite sa main sous la chemise d’Alain et caresse délicatement le dos qu’elle a endolori dans sa fougue.


C’est avec son corps entièrement prisonnier du corps d’Anna, sous un flot de baisers dans son cou, et en écoutant le clapotis des vaguelettes de l’étang qu’Alain peut enfin délivrer son plaisir au plus profond de l’intimité de sa si surprenante geôlière :



Anna ne parvient pas à cacher son bonheur. Elle vient de donner du plaisir à ce garçon qui la désirait tant : pour elle, pour son corps, parce qu’elle est femme, mais pas par intérêt. Elle regarde Alain dans les yeux, puis l’embrasse sur les épaules, dans le cou, sur les joues, elle ne sait plus où donner des lèvres. Alain est dans un petit nuage. Entre deux baisers, il arrive à lui glisser à l’oreille :



Puis sans laisser à Alain le temps de répondre elle poursuit :



Anna se lève et tend la main à Alain pour qu’il en fasse autant :





À suivre…