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Temps de lecture estimé : 10 mn
28/05/07
Résumé:  Est-ce Alice et Alexis ? Ou Alexis et Alice ? Je me demande bien comment j'en suis arrivée là...
Critères:  fh fsoumise fouetfesse
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message

Série : Histoire d'AA

Chapitre 02 / 02
Canis

Histoire d’AA


2 - Canis


Ah cette annonce pour trouver un homme que j’avais imprudemment envoyée à Victorine !


Femme douce et gentille.

Aime le sport surtout en chambre, adore chevaucher un homme grand et costaud, type étalon.

Sait très bien lever et écarter les jambes pour la circulation sanguine.

Sait faire des tas de choses avec la bouche et la langue !

Recherche un homme aimant l’exploration car plusieurs grottes sont à visiter.

Un homme doué avec des doigts pouvant manipuler et câliner les choses fragiles…

Pervers s’abstenir !


---oooOooo---


Plus je regarde mon annonce (un peu lourdingue sur les bords, mais bon…), plus je me dis que je me suis plantée sur un point, la dernière phrase ! Je me demande même qui est vraiment pervers(e) dans l’histoire… Est-ce mon Alexis qui n’est pas le dernier côté galipettes et idées biscornues, ou est-ce moi, qui suis en train de virer doucement vers le SM, vu mes… enfin, mon attirance vers les fessées ?


Cruel dilemme !


C’est amusant quand même : autant c’est moi qui aurais pu être gênée par la tournure des événements, autant c’est Alexis qui est dépassé par ce qu’il a imprudemment déclenché ! Bon, j’avoue que ma sexualité était finalement un peu plan-plan, même si je ne détestais pas avant quelques extras bien… sentis ! Je découvre actuellement d’autres horizons, comme si j’avais gravi la colline et que je contemplais à présent une plaine immense et presque sans limite. Oui, c’est ce sentiment que j’éprouve actuellement.



Ah ça, c’est mon amoureux qui m’appelle. Je détourne la tête de l’écran plat, me demandant ce qu’il désire. Avec lui, il faut s’attendre à tout ou presque ; c’est pour cela que je l’aime, il met de l’animation dans ma vie, sans pour autant me faire vivre un enfer. Je dois reconnaître que j’aurais pu tomber nettement plus pire que mal, comme dirait ma nièce. Il est gentil, un peu provoc’ parfois, il fait souvent la cuisine, il ne boit presque pas, il ne fume pas non plus, et ce n’est pas un acharné de foot et autres sports télévisuels. Mis à part le patinage artistique qu’il ne veut en aucun cas manquer, ainsi que tout ce qui touche aux ballons dirigeables dont il est totalement timbré, ça va. N’empêche que ces trucs qui volent l’occupent quand même un certain temps, sans compter toutes les affiches, livres et DVD consacrés à ce sujet. Il ne m’avait pas tout dit, le sacripant. Bon, je ne suis pas non plus très nette avec certaines séries TV…


Je m’en vais aller voir quand même ce qu’il me veut.


Je le trouve dans le salon, plongé dans un livre consacré aux chiens. Ça m’étonne un tantinet, les animaux ne sont pas son fort. Je suis surprise qu’il soit déjà arrivé au milieu de ce livre qu’on m’avait offert, il y a bien cinq ans, car, à l’époque, j’avais des envies canines. Au bout du compte, je n’ai jamais eu de chien, n’étant presque jamais chez moi, sauf en soirée et week-end. Je me suis consolée en collectionnant les peluches : c’est moins enquiquinant à l’usage ; au pire, ça prend simplement la poussière !



Il se lève d’un bond et me vole un baiser quand il passe près de moi pour aller vers le débarras. Je me demande bien ce qu’il a en tête. Je l’entends faire du bruit, comme tous les hommes qui ne trouvent pas ce qu’il y a au bout de leur nez ! Enfin bref, il va falloir que j’intervienne !


Ah non, même pas, puisqu’il revient avec la boîte en question et un large sourire. Je lui demande alors :



Et hop, il s’esquive vers la chambre. Ca, c’est bien du Alexounet tout craché, je me demande bien ce qu’il va bien pouvoir m’inventer cette fois-ci. Actuellement, il me pond au moins un truc nouveau par jour que nous sommes ensemble et le double ou le triple le week-end… Infernal, sale gosse, mais j’aime ça !


Je ne sais pas ce qu’il est en train de faire mais j’entends bien qu’il s’agite. Je commence à suffisamment le connaître pour savoir qu’il suffit que j’attende un peu afin de lui laisser le temps des préparatifs, puis il viendra me convier à sa nouvelle idée ou folie, que sais-je ! Quand j’y pense, c’est vrai qu’il m’en a déjà fait voir de diverses couleurs ! Il faudra que je tienne à jour la liste de toutes les turpitudes que j’ai dû subir… Et il n’y en a pas que pour une seule page !


Je suis en train de compter, il faudra que je liste tout ça sur mon tableur préféré, je mettrais en plus une colonne de notation et je ferais ainsi mon hit-parade des ignominies que j’ai endurées depuis le temps que j’ai eu la calamité de connaître mon oppresseur d’Alexis… Ah, ne suis-je née que pour être le jouet asservi de cet abject individu ?


Et je raffole de ça ! Oui, oui, oui !!!



Bien sûr que je peux venir ! Ce que je fais de suite, d’autant que je suis sûre que mon Seigneur et Maître a une idée derrière la tête. Mais quoi, je l’ignore royalement. On verra, d’ailleurs, ça m’a toujours été profitable, même si parfois, ça a été cuisant, c’est le moins que je puisse dire ! Je me souviens d’une petite soirée où après avoir été attachée, Monsieur a sorti un martinet et a fouetté allègrement mes douces fesses ! Ce jour-là, mon petit cul a cuit extérieurement et intérieurement ! Mais quel pied !!!


À peine ai-je fait un pas dans la chambre qu’il se jette sur moi, m’embrassant furieusement. Un homme sauvage pour une femme civilisée, un bon accord à mon goût ! Pour l’instant, je n’ai pas trop la tête à cogiter, je me fais dévorer de bisous et je m’abandonne totalement.


Quelque temps après, la caresse des baisers s’arrête, j’en ai encore plein de frissons. Vautrée sur le lit, allongée sur le dos, je m’étire tel un chat, pardon, une chatte. D’ailleurs, en parlant de ça, vu ce qu’il me reste comme habit, mon ex-bosquet va vite prendre l’air. Ah oui, il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai fait le sacrifice de ma toison intime. Alexis s’en est fort bien tiré, délicatement, doucement. Au départ, je n’étais pas rassurée mais comme il s’y est pris à merveille, nous avons recommencé. Et je dois avouer que les sensations sont… plus fortes, je sens mieux le contact des peaux, la chaleur de son ventre, la dureté de sa tige… Oui, plus fortes, plus prononcées, plus…


J’ouvre les yeux : le regard d’Alexis est étrange, un mélange de ludisme et de sadisme. D’ailleurs, les deux vont de pair ! Surtout du côté sadique… Je me demande bien quelle est la suite ; je suis vite fixée en jetant un bref coup d’œil sur un coin du lit.


Peu après, je suis nue, assise en tailleur sur le tapis qui jouxte mon chevet. Alexis vient juste de finir de me poser le collier de chien autour de mon cou. Je me sens un peu bizarre. C’est la première fois que j’ai une telle chose autour de ma gorge, c’est étrange, pas totalement avilissant, mais quand même un peu humiliant quelque part.



L’ordre est sec, impératif, sans la moindre marque d’hésitation. Alexis apprend vite. Il a compris qu’il y avait deux mondes, celui de nos fantasmes et l’autre, le réel. Il est rare que nous parlions de ce que nous avons fait comme folies durant notre escapade dans notre monde personnel. Un mur, une muraille cloisonne bien nos nuits moites de nos jours clairs.


J’obéis, je sais très bien obéir, c’est ma plus grande découverte de ces derniers temps. Alexis se penche, je respire son parfum. Il fixe quelque chose que je ne vois pas à mon collier. Il se relève, je baisse la tête : une chaîne est à présent attachée sous mon menton, une chaîne aux maillons d’inox qui décrit un arc gracieux presque entre mes seins. Alexis me regarde, l’autre bout de la laisse dans sa main. Il désigne quelque chose au pied du lit :



Prestement, j’enfile les bas noirs à bandes adhésives. Je lisse cette matière proche de la soie sur mes jambes, le contact est excitant. Puis je glisse délicatement mes jambes dans les bottes à hauts talons aiguilles, que je lace ensuite méticuleusement. J’aime ce genre de bottes, elles mettent bien mes jambes en valeur et le côté sexy de la chose n’est pas indifférent à mon homme !



Je m’exécute, les genoux sur le tapis, la paume des mains dans la laine. La chaîne décrit toujours une courbe gracieuse, juste devant mon nez, mon point de vue est étrange, je découvre la chambre différemment, autrement. Sans un mot, Alexis tire sur la chaîne, il s’apprête à sortir de la chambre, alors, toujours à quatre pattes, je le suis. Lentement, nous nous dirigeons vers le salon, le carrelage est froid, une sensation poignante sourd dans mes entrailles.


Il joue avec la chaîne, tourne autour de moi, m’évalue, me jauge. Il s’attarde sur mes fesses, sur mon cul bien mis en évidence. Il jette un coup d’œil fripon sur mes seins pendants, ces pendards comme aurait dit Voltaire. Pourquoi je songe, à cet instant précis, au XVIIIème siècle ? Celui des Lumières, de l’encyclopédie mais aussi celui des libertins, celui d’un certain Donatien, marquis de son état…


C’est alors que commence mon dressage : il ordonne, j’obéis. Parfois je ne vais pas assez vite alors je reçois une fessée. Parfois je fais exprès de rater, il le comprend vite et il agit en conséquence. Je suis son esclave, je roule à ses pieds comme un petit caniche bien obéissant. Il taquine mes seins, mes cuisses. Parfois, il égare la chaîne froide de la laisse entre mes jambes, entre mes lèvres intimes ; j’en frissonne à la fois de froid et de soumission voluptueuse.


Le dressage va de plus en plus loin ; je m’humilie sur le sol froid tandis qu’il me contemple de haut. Je tombe en lente déchéance, palier par palier. Mon cœur se serre parfois, mes tripes sont chamboulées mais pourtant j’obéis comme une chienne à son Maître.


La tournure des événements va un peu trop vite à mon goût, je sens les choses filer entre mes doigts comme du sable, un simple pion sur l’échiquier. Je suis ballottée comme un fétu sur un océan étrange de désir et de rapport dominant/dominée…


Je me demande bien comment j’en suis arrivée là. Les fessées à main nue, mon cul tout rouge, la sensation extraordinaire d’apaisement quand il vient me couvrir, son bas-ventre sur mes fesses écarlates, la sensation d’être forcée tout en étant consentante… Ce délicieux frisson d’être sa chose, qu’il me fasse des trucs auxquels je n’aurais pas osé penser… pas osé penser qu’il ose me les faire…


Pourtant, aujourd’hui encore, j’éprouve ce frisson ambigu qui me tenaille délicieusement les entrailles, qui vibre dans ma colonne vertébrale et qui affole mon cœur. Les bras qui flageolent, les jambes mal assurées…


À quatre pattes sur le sol dur et froid, habillée de sombres bas et bottes comme une catin, collier au cou, j’attends le bon vouloir de mon maître qui tient ma chaîne de ma laisse en main…


Je suis devenue sa chienne.

Ni plus, ni moins…


Le long frisson m’envahit plus encore, des sensations étranges montent en moi, des idées biscornues, peu avouables, si folles ! Je regarde le sol, si proche, les pieds de mon maître et entre nous la chaîne à maillons inoxydables qui me rive à lui, inoxydable comme ma soumission, ma servilité à ses moindres désirs.


J’attends ses ordres, à ses pieds, j’attends qu’il exige de moi des choses que je ne voudrais pas assumer de moi-même. J’ai enfin compris quelque chose sur ce côté étrange de ma sexualité : je peux le faire, je souhaite même le faire mais je refuse d’en prendre l’initiative. Ainsi ce ne sera pas moi. Comme s’il s’agissait d’une autre femme et aussi d’un autre homme, un autre couple. Non, pas moi, pas lui, pas nous.


Pas moi, une autre moi qui adore être soumise, qui attend les ordres, qui s’abandonne à un plaisir trouble, à un bien-être nébuleux. Une autre moi qui regardera son Maître avec des yeux humides de ravissement, fière d’être à lui, complètement à lui, rien que pour lui. À quatre pattes sur le carrelage dur et froid, je sens qu’il entre en moi pour m’apporter sa chaleur, pour me protéger de ce monde glacial. Mes hanches entre ses mains, sa tige qui me perfore, ces coups de reins qu’il donne pour que je le sente plus encore en moi, qu’il m’élargisse, que je sois sa voie royale, son antre préféré, sa juste récompense.



Oui, je veux encore, je le veux encore et toujours ! Je veux ses mains crispées sur mes hanches, je veux sa sueur sur mon dos, je veux toutes ses vibrations en moi, je veux me savoir à lui, enchaînée, ligotée, honteuse ! Je veux entendre encore et encore ces mots interdits qui résonnent dans ma tête et qui poussent plus loin le paroxysme de ma jouissance, ces mots de boue qui me font tant vibrer, ces mots de honte qui me font tant jouir !


Alors je sens que je m’avance encore un peu plus loin dans ce long tunnel qui fera de moi une esclave, une chienne totalement dévouée et soumise…




Un grand merci à Favasso pour sa relecture correctrice.

Et à ma Véronique pour plein d’autres choses :)