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Temps de lecture estimé : 18 mn
12/06/07
Résumé:  Dans la chaleur de l'été, le départ en vacances d'une jeune bourgeoise est perturbé par une panne de voiture. Cela l'amène à rencontrer un jeune homme dans une banlieue... Premier chapitre d'un chemin initiatique vers le plaisir.
Critères:  fh jeunes inconnu vacances caférestau revede voir exhib noculotte fmast pénétratio
Auteur : Ugluk      Envoi mini-message

Série : Le souffle de la banlieue

Chapitre 01 / 09
Tombée en panne

J’aime sentir mes cheveux flotter sous le vent velouté, presque trop chaud, de ce mois de juin. Une sensation de bien-être m’envahit et j’en oublierais presque que je roule sur l’autoroute. Je m’amuse à surprendre le regard intéressé des automobilistes qui me dépassent. Qu’admirent-ils le plus, mon cabriolet sportif ou ma robe estivale que le souffle tiède de l’air plaque contre mon buste, dessinant impudiquement ma silhouette ? Holà, que m’arrive t-il ? Moi qui suis si réservée d’habitude, je me surprends à délirer et même à provoquer ces inconnus du regard.


L’été n’est pas encore arrivé mais la canicule est déjà là. Est-ce cette chaleur lourde de cette fin de printemps, trop précoce, qui me met dans un état pareil ? Bon ! Il faut que je me calme. D’ailleurs, c’est bien calme et repos que je vais chercher en m’installant pour deux ou trois semaines à l’Ermitage, notre grande demeure familiale. Encore deux heures de route, et je pourrai enfin me reposer en me laissant dorloter par Marie-Rose. Elle était déjà au service de mes grands-parents lorsque je suis née. Depuis, bien des choses ont changé à l’Ermitage mais Marie-Rose est toujours là, prête à s’occuper comme personne des résidents successifs de cette vaste maison qui compte déjà deux siècles d’histoire commune avec ma famille.


Tiens, voilà le péage ! Je tends mon ticket d’autoroute et un billet au receveur. Il n’est pas très pressé de me rendre la monnaie. J’intercepte son regard. Ah, j’ai compris : le vent a relevé bien haut ma robe, dévoilant mes cuisses jusqu’à la limite de l’indécence. Je feins de ne rien remarquer, continuant à tendre la main. Je sais qu’il se rince l’œil tout en faisant semblant de compter. Finalement, il se décide, dépose les pièces dans ma main et appuie presque à regret sur la commande d’ouverture de la barrière. Je démarre promptement et éclate de rire. Mon Dieu ! Je suis complètement folle aujourd’hui !


Soudain, mon regard est attiré par un voyant rouge qui vient de s’allumer sur mon tableau de bord. Allons bon ! Que peut bien pouvoir signifier ce petit symbole ? Il faudrait que je trouve un garage et il n’y a même pas une station service sur cette portion d’autoroute urbaine. Cette petite lumière rouge m’obsède. Je ne peux pas risquer de continuer comme ça. Dans une heure, je serai en pleine campagne et il ne manquerait plus que je tombe en panne loin de tout. C’est décidé, je sors au prochain échangeur. Le plus difficile va être de trouver un garage qui soit ouvert le dimanche.


J’ai l’impression que mon moteur ne fonctionne plus normalement. Chaque petit bruit devient suspect. J’ai la sensation d’être engagée dans une course contre la montre. Les bretelles de sortie de l’autoroute me paraissent interminables. Je cherche un panneau indicateur qui pourrait me signaler la présence proche d’un centre commercial, mais rien. Finalement, je me retrouve dans une cité HLM. Je scrute en vain l’horizon, à la recherche d’une enseigne de garage. Je roule dans un véritable labyrinthe de petite routes parsemées de ralentisseurs. Je perds vite tout sens de l’orientation. D’ailleurs, je remarque que c’est la deuxième fois que je passe devant la boulangerie. Encore, si elle était ouverte je pourrais aller m’y renseigner mais ici les rues sont désertes et tous les commerces protégés derrière leur volets métalliques. Seuls quelques gamins déambulent par bandes sur les espaces verts. Comment peut-il y avoir autant de logements et si peu de monde dehors ? Je commence à sérieusement à m’angoisser. Alors je m’arrête pour consulter la notice du constructeur de ma voiture. Tandis que je fouille dans ma boîte à gants, un sifflet admiratif me fait sursauter. Je relève la tête et découvre trois adolescents plantés juste à côté de ma portière passager.



Craintive, je les observe un moment, hésitant entre m’éloigner au plus vite ou profiter de l’occasion pour leur demander de l’aide. Finalement, jugeant qu’ils n’ont pas l’air d’être si méchants que ça, j’opte pour la seconde solution.



Sans perdre un instant, je démarre et commence à suivre la direction que viennent de m’indiquer les adolescents. Le dédale formé par les rues de cette cité me complique la tâche, d’autant plus que les panneaux de signalisation sont souvent mal placés. Je m’énerve. J’imagine les problèmes que je vais rencontrer si je m’égare et, pire que tout, si ma voiture refuse d’aller plus loin. La chaleur me paraît soudain difficile à supporter. La sueur perle sur mon front et mon corps devient moite. Enfin mon regard tombe sur l’enseigne du garage. Le grand portail métallique est fermé et je ne vois personne. Pas même le moindre cyclomoteur. Je gare vite ma voiture et viens quand même frapper à la porte qui est intégrée au portail de l’atelier. J’appelle :



Pas de réponse. Désespérée, je tente d’ouvrir la porte. Elle n’est pas verrouillée. Timidement je pénètre dans le garage en appelant à nouveau :



Une dizaine de voitures sont parquées sous le grand hangar. Je cherche celle sous laquelle le garagiste peut bien se trouver. Finalement, je découvre une paire de jambes qui dépasse de sous une vieille voiture à l’allure sportive. Il s’agit d’une ancienne Talbot-Matra.



L’homme, allongé sur un petit chariot à roulettes, reste sous la voiture. Je ne peux pas voir son visage. J’entends seulement le bruit des outils qu’il dépose sur le sol.



Zut ! J’ai l’impression que le sort s’acharne sur moi. Je m’approche des jambes de l’homme et m’accroupis pour tenter de voir son visage. En vain. Alors, d’un ton désespéré, je lui demande s’il sait où je pourrais trouver un garage qui accepterait de m’aider. Poussant brusquement son chariot en arrière, l’individu jaillit littéralement de sous la voiture. Il me surprend encore accroupie et je remarque le regard furtif qu’il lance sous ma robe. Je me relève aussitôt et réajuste ma tenue.



Mais, voyant que j’hésite à y poser la mienne, il se ravise :



Il s’essuie à un chiffon et me déclare qu’il n’est pas un mécanicien de métier mais que si je le laisse regarder il pourra peut-être me dépanner.



Je lui explique que j’ai quitté l’autoroute lorsque j’ai remarqué le voyant rouge allumé. Nous sortons tous deux du garage et le jeune homme se met à siffler d’admiration en découvrant mon cabriolet.



Je repère immédiatement un petit boîtier d’où sortent deux fils colorés comportant des pinces à leur extrémité. Je m’empresse de remettre cet instrument au jeune homme. Sa main touche la mienne. Ce contact étrangement sensuel me laisse une trace noire pas vraiment esthétique. Il s’en aperçoit et me sourit. Je suis aussitôt victime d’un trouble très particulier. Je commence à me demander si ce n’est pas le surmenage de ces derniers jours qui me plonge dans un état pareil. Je suis tout juste en vacances et voilà que le premier garçon que je rencontre me fait fondre d’un simple sourire. Pour dissimuler mon trouble, je m’efforce d’éviter son regard, craignant qu’il remarque mon émotion. Les minutes passent tandis que le jeune homme démonte puis remonte des objets dont j’ignorais qu’ils puissent se trouver sous le capot de ma voiture. Finalement, après plus d’une heure d’efforts et cinq ou six mises en marche de mon moteur, mon mécanicien amateur m’annonce, triomphant :



Je m’exécute et constate, ravie, que le voyant rouge est enfin éteint. Le moteur tourne à nouveau comme une horloge.



Ses yeux plongés dans les miens rendent toute résistance pratiquement impossible. Il m’a piégée et je suis certaine qu’il en est conscient. J’accepte donc son invitation et lui demande de m’indiquer où trouver un téléphone.



Je lui présente la trace noire qu’il a laissée sur ma main. Il acquiesce d’un simple regard.



Après avoir téléphoné à Marie-Rose, je sors un de mes sacs du coffre de ma voiture et me dirige vers la porte du fond de l’atelier. Le jeune homme est à nouveau plongé sous la Talbot-Matra qu’il réparait à mon arrivée.



J’entre dans le vestiaire. Il s’agit d’une petite pièce dans laquelle sont disposées trois armoires métalliques cadenassées, un banc en bois et un miroir sur le mur. Une méchante odeur flotte dans l’atmosphère, mélange de cambouis, de sueur et d’eau de toilette à bon marché. Une seconde porte, entrouverte, donne accès à un coin toilette comprenant un lavabo et une cabine de douche. Un sac de sport bleu est posé dans un coin. J’essaie de refermer derrière moi, mais la serrure est cassée. Je pose mes affaires contre la porte pour en bloquer l’accès et j’ouvre le robinet de la douche afin d’en vérifier le bon fonctionnement. Je me déshabille alors en toute hâte et m’enferme dans l’étroite cabine, laissant couler l’eau fraîche sur mon corps reconnaissant. Un bien-être m’envahit. Je perds conscience du temps.


Installée devant le miroir, je me maquille lorsque le jeune homme fait irruption. Son visage ruisselant de sueur est maculé de traces noires. J’éclate de rire en le voyant ainsi. Il jette un coup d’œil rapide dans la glace et comprend mon fou rire.



Le compliment me flatte et je me contente de lui sourire en guise de réponse. Il s’engouffre sans attendre dans le cabinet de toilette et pousse la porte derrière lui. Je continue à m’apprêter et m’aperçois soudain que la porte s’est entrouverte. L’image de la cabine de la douche se reflète parfaitement dans le miroir. Je distingue nettement la silhouette du jeune homme à travers le Plexiglas opaque de la cabine. Je baisse aussitôt les yeux et pense à refermer la porte. Est-ce la curiosité ou l’effet que produit ce garçon, mais je me surprends à observer à nouveau son corps dénudé. J’en viens même à regretter de ne pas mieux voir sa peau ruisseler d’eau savonneuse, au gré du relief de sa musculature. Lorsqu’il ferme le robinet, je sors précipitamment du vestiaire pour attendre dans l’atelier.


Nous garons nos voitures dans une cour intérieure aménagée en parking. Le restaurant ne paie pas de mine mais l’intérieur est chaleureux. Une dizaine de personnes est déjà attablée. Nous prenons place dans un coin légèrement en retrait de la salle principale. De ma place, je ne vois pas les autres clients, comme si Julien avait cherché à devenir l’exclusivité de mon regard. Assis en face de moi, il m’écoute lui expliquer pourquoi ma famille a tenu à conserver la grande demeure de mes grands-parents afin que chacun puisse y venir à loisir. Le serveur m’interrompt pour nous présenter la carte. Nous passons commande et cette fois c’est Julien qui me résume sa vie et sa passion pour les vieilles voitures. Il passe brièvement sur ses ambitions professionnelles dans le domaine informatique.


L’apéritif que nous avons bu me tourne la tête. Chaque fois que mes yeux croisent les siens, je tombe sous le charme. Sa voix est douce et je me laisse bercer par ses paroles. Il me sourit et déjà mon esprit est ailleurs. À plusieurs reprises je cherche à chasser les images qui me viennent dans la tête, mais c’est plus fort que moi. Son regard m’envoûte. Je repense à la scène du garage.


Cependant, cette fois mon imagination réécrit un scénario bien différent. Je revois le jeune homme installé sur le dos sous la voiture. Soudain, il se dégage et se retrouve à mes pieds. Accroupie, je découvre sa figure maculée de graisse. Son regard plonge dans le mien, puis part se perdre sous ma robe. Je voudrais bouger mais je reste là, soumise et excitée par cette exhibition involontaire. Nous nous relevons enfin et son visage frôle le mien. Ma volonté est totalement annihilée par le désir sexuel qui monte dans mon ventre. Je ne connais pas cet homme et pourtant je suis soumise à ses désirs. Déjà, j’ai envie de sentir ses mains caresser mon corps et sa bouche se poser sur la mienne. Pourtant, il n’en fait rien. Tel un chat jouant avec sa proie, il me frôle, me fait languir d’attente du moindre contact avec sa peau.


Je suis à sa merci et il en est conscient. Je m’allonge alors lascivement sur le capot de la voiture. J’aimerai l’entraîner sur moi mais il n’en fait rien. Ses mains sont couvertes de cambouis. C’est donc avec sa bouche qu’il décide de relever ma robe. Le contact de son souffle chaud électrise ma peau. Il mord l’ourlet juste au-dessus de mon genou et remonte lentement sur ma cuisse. Il lâche prise sur mon ventre, près de mon nombril, provoquant un frisson qui se répercute jusque dans mes chairs les plus intimes. Sa bouche descend maintenant jusqu’entre mes cuisses. Il souffle à travers le fin tissu de mon slip. C’est presque une brûlure que je reçois sur mon sexe. Il m’enflamme, joue avec ma petite culotte. Lorsqu’il se décide enfin à retirer cette symbolique barrière de soie, je suis presque soulagée. Je ne tiens plus, l’envie est trop forte. J’ai besoin qu’une étreinte sauvage assouvisse mes sens.


J’ouvre moi-même le haut de ma robe pour offrir mon buste. Mes seins appellent les caresses. Leurs pointes sont tendues, sensibles et semblent être directement reliées à mon clitoris. L’homme se déshabille rapidement et s’approche. Brusquement, il saisit mon bassin et enfonce son sexe dans le mien. Ses mains partent à l’assaut de mes hanches, de mon ventre, de mes seins, laissant la trace noire de leur passage au fur et à mesure de leurs caresses. Il s’attarde sur mes seins tandis qu’un véritable ouragan se déchaîne entre nos sexes. Nous explosons ensemble dans un râle bestial.


Inconsciemment, je croise mes jambes et contracte mes muscles intimes. Immédiatement, un spasme de plaisir me submerge. Je pousse un petit cri de surprise qui m’arrache de mes songes. Je reviens brutalement à la réalité. Julien s’est aperçu de mon trouble.



J’ai honte. Je dois rougir à vue d’œil. Je toussote pour tenter d’expliquer ma réaction.



Le serveur nous interrompt pour déposer les assiettes richement garnies. Julien le remercie avant de s’adresser à moi.



J’ai l’impression d’avoir oublié de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Heureusement, le jeune homme profite du sujet pour plaisanter.



J’éclate de rire et goûte cette recette aux saveurs orientales.



Je prends soudain conscience de ce que je viens de dire. Alors, pour me rattraper, je bredouille.



Visiblement, il cherche à me provoquer, et ça marche. Je m’énerve un peu et lui indique que ma vie sexuelle n’est pas si monotone que ça, même si en ce moment je n’ai pas de petit ami. Je préfère ne pas m’attarder sur le sujet et, habilement, je dévie la conversation. Je suis toutefois surprise qu’il ne revienne pas à la charge, car je suis persuadée qu’il m’a dit tout ça dans le simple but de me choquer pour me draguer ensuite. Je pense que la méthode n’est pas des plus élégantes. Toutefois, il m’a fortement intriguée. Je le laisse me parler de sa passion pour les vieilles voitures. Tout en mangeant, je repense à ce qu’il vient de me dire. En fait, il est vrai que ma vie sexuelle me laisse un peu sur ma faim. J’ai eu trois amants, mais leur libido n’avait rien d’extraordinaire. Quand ils me faisaient l’amour, j’y prenais du plaisir mais j’ai souvent regretté leur manque chronique d’imagination en ce domaine. J’aurais aimé mettre en scène des situations où se seraient mêlés romantisme et érotisme. Malheureusement, nous ne partagions pas les mêmes aspirations.


Frustrée, je rêve fréquemment d’aventures croustillantes sans jamais les vivre. Malgré tout, une fois, il m’est arrivé de faire l’amour sur une plage. J’en ai gardé un souvenir extraordinaire et une envie secrète de renouveler ce type d’expérience. Hélas, mes amants m’ont laissée sur ma faim. Il faut bien que je me rende à l’évidence, Julien a raison. Ma sexualité est d’une monotonie déprimante. Cette vérité m’agace. Je veux penser à autre chose, mais je n’y parviens pas.


Le serveur arrive avec les desserts. La gourmandise me tire de mes pensées. Je me délecte des saveurs du gâteau. Julien revient à la charge sur le sujet du sexe. Il me regarde droit dans les yeux. Je tente de résister à son charme. Il m’envoûte. Le vin que nous avons bu me tourne un peu la tête. Julien me raconte comment il imagine les filles de la haute bourgeoisie. À mon avis, sa vision des choses se limite au bal annuel où quelques demoiselles à noms à particules se prennent pour des mannequins. Il les considère complètement bloquées sexuellement, créatures décoratives dénuées de sensualité, emballées dans de belles robes d’apparat.


Je devine qu’il dit tout cela dans le simple but de me tester. J’ai envie de lui prouver qu’il a tort de se fier aux apparences et que certaines bourgeoises, comme il dit, pourraient le surprendre. Consciente de jouer un jeu dangereux, je modère mes paroles. Il en rajoute et devant ma réserve finit par me prendre pour une jouvencelle totalement inexpérimentée, victime d’une éducation trop stricte.


Cette fois la provocation est trop forte. J’ai envie de lui prouver que je suis une adulte épanouie. Je vide mon verre et, sans quitter ses yeux, je décide de lui donner une petite leçon de provocation. Je glisse mes deux mains sous ma robe et me tortille sur ma chaise. Rapidement, je fais glisser le long de mes cuisses la soie qui préserve mon intimité. Je laisse choir mon slip sur mes pieds. Sans baisser les yeux, je le récupère et le dépose à côté de l’assiette de Julien. Il reste un instant sans bouger, puis décide de regarder l’offrande. Il reconnaît le tissu qu’il avait aperçu au garage. Mon cœur bat la chamade. Je jette un regard rapide dans la salle pour vérifier si quelqu’un s’est aperçu de mon geste. Je suis soulagée en constatant que les quelques clients qui auraient pu remarquer la scène continuent de manger sans regarder dans ma direction.



Que m’arrive-t’il ? J’ai peur d’aller trop loin. Pourtant je ressens un besoin irrésistible de lui prouver que je suis capable de le surprendre. Est-ce l’envie trop longtemps réfrénée de vivre mes fantasmes qui me fait agir de la sorte, ou l’alcool qui annihile toutes mes tabous ? Pourquoi Julien me fait-il cet effet ? Toutes ces questions restent sans réponse, et de toute façon, je n’ai pas envie de réfléchir. Je me sens prête à tout. L’excitation me gagne, s’empare de ma raison. Je pose ma main droite sur ma cuisse. Le contact m’électrise. Julien me regarde sans oser prononcer un mot. La tension est montée d’un cran et il l’a senti.


Mes yeux ne quittent pas les siens un seul instant. Je caresse doucement ma cuisse et dirige lentement ma main sous ma robe, vers les chairs sensibles de mon intimité. Doucement, je frôle ma toison. Un frisson parcourt ma peau. Ma respiration s’accélère. J’ouvre légèrement la bouche. C’est comme si ma main était commandée par Julien. Lorsque mes doigts entrent en contact avec mes petites lèvres, une décharge me secoue tout le bas ventre. Le contact est léger, à peine perceptible. Pourtant il m’électrise.


En face de moi, Julien guette la moindre de mes réactions. Je ne cherche pas à dissimuler mon plaisir. En fait je veux qu’il en soit le témoin immobile. Il a parfaitement deviné et ne tente rien. Il me laisse faire. Le plaisir monte et mes doigts deviennent de plus en plus entreprenants. Tout mon corps s’agite de spasmes légers. Je retiens un petit cri lorsque j’atteins le contour de mon clitoris avec mon index. Le serveur pourrait venir à tout instant et me surprendre. Tant pis, je ne peux plus arrêter. Le plaisir monte rapidement au rythme de mes doigts. Julien continue à en guetter la moindre répercussion sur les traits de mon visage. Je devine son sexe tendu dans son pantalon. Je l’imagine torturé par sa position de simple voyeur. Le plaisir monte encore plus fort lorsque j’évoque son excitation. Trop vite, l’orgasme arrive et me submerge. J’étrangle un râle de jouissance dans ma gorge. Tout mon sexe s’embrase…


Apaisée, je réajuste ma robe. Je remarque que Julien serre mon slip dans sa paume. Je pose alors mon index mouillé sur sa main, près de son pouce, comme pour y apposer ma signature, attester de ma victoire. Il regarde la trace humide, ne dit toujours rien. Des gouttes de sueur ont perlé sur son front. Curieusement, je n’ai pas honte. Je ressens même un étrange sentiment de fierté. Je suis satisfaite d’être parvenue à vaincre toute restriction et d’avoir réussi à stupéfier mon interlocuteur. Il n’a même pas terminé son dessert. Je lui souris, et rétablis le dialogue.