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n° 11536Fiche technique31068 caractères31068
Temps de lecture estimé : 19 mn
10/07/07
Résumé:  Marine met fin à ma traversée du désert. Mais qui est-elle aujourd'hui, où veut-elle m'amener ?
Critères:  fh couple religion amour cérébral revede voir entreseins fellation jeu init délire humour -initiatiq
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Série : Ultreia

Chapitre 02 / 07
La découverte

Ce texte fait suite au n° 11491, qui se terminait par :


Comme tous les jours et toutes les nuits depuis qu’elle est partie, une bougie est allumée. Son homme « à jamais », a-t-elle dit. Je sens une boule de feu au fond de mon ventre. Je ferme les yeux, et je la revois comme je l’avais découverte, les cuisses écartées, le plaisir à fleur de peau, si seule.






J’aimerais rester éveillé, l’entendre s’approcher de ma porte, si tel est son choix. Mais les émotions qui m’ont assailli au cours de la journée ont rapidement raison de moi. Je m’endors malgré ma position inconfortable et le désir d’elle qui ne me lâche plus.


On dit que les rêves se produisent au cours des dernières minutes de sommeil. Celui que je fais est pourtant si intense que j’ai l’impression d’y avoir été plongé toute la nuit. C’est bien sûr d’elle dont il est question, d’un bout à l’autre. Même si le personnage central semble être un homme que je ne connais pas.


Au début, il est debout dans une clairière, torse nu. Dans la main gauche, il porte un grand arc asymétrique, probablement conçu pour la pratique d’une discipline orientale. Dans sa main droite, il tient deux flèches pointes en bas. L’homme est âgé, mais semble encore vigoureux. Mince et musclé, il se tient droit, immobile, totalement imperméable aux pèlerins qui passent à côté de lui et le regardent comme un égaré. Certains vont même jusqu’à lancer des quolibets, comme si cette pratique exotique sur le bas-côté d’un chemin de pèlerinage chrétien représentait une entorse insupportable à la bonne marche des choses.


Ses yeux fixent un point juste en avant de lui, mais c’est au-dedans qu’il regarde. À cet instant, Marine sort de la forêt et se dirige vers lui. La robe qu’elle porte accentue l’harmonie de ses mouvements et laisse deviner des formes généreuses. Elle est troublante de féminité. Tout dans sa manière d’agir laisse supposer qu’elle connaît l’homme, qu’ils n’ont peut-être même déjà plus de secrets l’un pour l’autre.


Elle s’approche. À quelques mètres de lui, respectueuse de ce qu’il se prépare à faire, elle attend en le regardant avec tendresse. Sortant de sa torpeur, sans accorder toutefois d’attention à sa présence, l’homme enchaîne une série de mouvements lents et amples. Cela tient à la fois du rituel méditatif et du maniement d’une arme symbolique, en une alternance de tensions et de développements, de concentration et de légèreté.


Après une courte pause, il élève l’arc et les flèches, écarte les bras et tend la corde. Il paraît soudain beaucoup plus grand. Apparemment sans effort, il se déploie encore un peu plus, comme un oiseau ouvre ses ailes. Quelques secondes après l’aboutissement du geste, alors que l’homme reste immobile en pleine extension, la flèche se détache d’un coup de l’arc.


Cet infime instant qui a précédé la séparation se grave au fond du cœur de la femme. Comme si ce qu’elle ressent pour l’homme lui permet d’en percevoir les détails les plus secrets, l’essence même. Car il n’a pas tiré la flèche comme un archer traditionnel, avec puissance et précision. Non, bien au contraire, c’est la flèche qui s’est séparée de l’arc au juste moment, et qui a suivi sa voie jusqu’à la cible. C’est la flèche qui s’est séparée du couple que formaient l’homme et son arc. Le mot « couple » qui s’impose à elle spontanément la fait sourire. Comme si ce tir, bien au-delà du geste méditatif, était en fait un acte d’amour. C’est vrai qu’il doit y avoir de cela dans ce qui vient de se passer, tant l’homme et l’arc faisaient corps l’instant précédant le tir.


Hors du temps, l’homme reste encore immobile, comme en suspens, puis revient lentement à sa position initiale. En quelques gestes précis, il se prépare pour un second tir. À nouveau, il tourne le torse, élève les bras et, selon le même rituel, bande son arc. La deuxième flèche s’échappe, libérée exactement de la même manière que la première, pour aller se ficher quelques millimètres à côté de l’autre. À ce moment seulement, l’homme relâche sa concentration et après avoir salué en direction de la cible, recule, puis quitte une aire de tir de lui seul connue.


La jeune femme s’avance en souriant et vient se serrer contre lui. Tendrement, elle caresse ses épaules, effleure sa poitrine et y pose de légers baisers. Elle lui offre un fruit, qu’elle ouvre en deux et glisse dans sa bouche. Une goutte de jus coule le long de son menton. Mutine, elle la recueille sur la pointe de sa langue, qu’elle glisse avec gourmandise entre les lèvres de l’homme, dans un long baiser. Puis elle s’en va, sans le quitter du regard. Au bout du chemin, à l’orée de la forêt, elle lui lance encore un baiser aérien, avant de disparaître entre les arbres. Ils semblent s’être dit tout ce qu’ils avaient à partager.


Lui reprend son rituel avec la même sérénité. Deux flèches partent, puis deux autres encore. À la dernière, la vibration qui se produit au moment où le trait de bambou se détache de l’arc est différente, la musique de la corde est plus pleine, l’harmonie du tir est presque parfaite. La flèche n’a pas volé, c’est bien plus comme si quelque chose l’avait portée jusqu’à son but, au-delà du but peut-être même dans l’esprit du tireur.


L’homme reste d’abord planté en terre, bras grands ouverts, fixant la cible à une vingtaine de mètres de lui. Infiniment léger, apaisé, il se comporte comme si, enfin, un devoir mystérieux était accompli. Après une courte méditation, il reprend une dernière fois la position initiale, salue d’une flexion très profonde du torse et, les yeux baissés, recule à pas lents jusqu’à l’endroit d’où elle le regardait tout à l’heure.


Soudain, sortant brutalement de l’harmonie qui émane de sa prestance et de son attitude, l’homme se redresse, s’empare de l’arc à deux mains, le place horizontalement devant lui et, d’un geste net, le brise sur son genou.


Le craquement est terrible. Pourtant son visage reste impassible, comme si ce qui se passe était écrit depuis longtemps. Sereinement, il pose les deux morceaux de l’arc à côté du carquois. Puis il s’assied au pied de l’arbre, semblant reprendre une médiation brièvement interrompue. En fait, rapidement il s’endort, un fin sourire aux lèvres.


Quelques heures plus tard, un pèlerin s’inquiète de son immobilité. Le sourire qui illuminait son visage est toujours là, mais la couleur de sa peau a changé. Le marcheur s’approche d’un pas hésitant. Au moment où il pose sa main sur l’épaule du dormeur, il constate que plus un souffle ne s’échappe de ses lèvres.




oooOOOooo




Au moment où j’émerge de mon rêve, il fait jour dans la pièce. Je réalise aux battements désordonnés de mon cœur que mon subconscient est encore troublé par ce qui s’est joué dans mon théâtre intime. À ma grande surprise, un sac de marche est posé à côté du sofa où je suis allongé. Je me lève d’un bond et me précipite dans ma chambre, pour découvrir Marine profondément endormie dans mon lit. Un premier mouvement me pousse à me glisser à ses côtés sous la couette. Mais mon rêve s’impose comme une mise en garde. Suis-je encore son homme ? Son seul homme ? Mieux vaut attendre. Il s’est peut-être passé beaucoup de choses dans sa vie au cours des dernières semaines.


Je m’applique à l’observer. Un pan du drap s’est relevé, m’offrant une troublante vision sur ses fesses rondes et ses trésors de féminité, dévoilés entre ses cuisses écartées. Le dessin délicat de ses petites lèvres à peine recouvertes d’un fin duvet me met immédiatement en transe. Ma queue se dresse d’un bond et mon souffle commence à s’agiter. Est-ce le bruit de ma respiration ? Est-ce la force de mon envie ? Quelque chose doit en tout cas émouvoir Marine, qui se retourne lascivement vers moi, ouvre un œil, le referme, puis, comme saisie par ce qu’elle vient de découvrir à son chevet, émerge de son sommeil et me regarde à nouveau, les yeux grands ouverts cette fois.



Question purement rhétorique, apparemment, puisque d’un mouvement de la jambe, elle envoie valser le tissu qui recouvre son corps et s’offre ainsi à mes regards. C’est la première fois que je la découvre entièrement nue en pleine lumière. Elle m’avait quitté au petit matin, juste après s’être offerte pour la première fois, émouvante d’inexpérience, troublante de ses élans émerveillés. Qu’a-t-elle vécu depuis ce jour ? Quelles expériences a-t-elle fait pendant son pèlerinage ? Son attitude aujourd’hui me semble bien différente, plus expérimentée. Comme si elle savait ce que ses gestes allaient provoquer en moi, comment me faire envie, de plus en plus fort, jusqu’à me faire perdre le contrôle, et me pousser à m’en remettre à son bon vouloir. Je l’avais laissée à peine femme, je la découvre femelle, sans que j’y sois pour quelque chose. La situation a de quoi m’inquiéter…



Perfidement, tout en prononçant ces paroles éminemment spirituelles, elle se déplace peu à peu, de manière à me laisser encore mieux l’admirer, écartant même un peu plus largement ses cuisses. Elle est superbe d’impudeur, sa fente commence à s’entrouvrir et laisse échapper quelques gouttes de rosée qui font briller sa toison, les bouts de ses seins sont dressés, comme un appel à la caresse. Je dois m’agripper à ma bonne éducation pour ne pas me jeter sur elle et la prendre sans ménagement.



Cette manière de se donner sans retenue me trouble profondément. D’autant plus que chacune de ses paroles est maintenant accompagnée d’ondulations du ventre, de frissons sur sa peau, de tension des hanches qu’elle avance vers moi comme un appel au plaisir d’une violence inouïe.


Il faudrait que je tourne la tête pour y résister, mais je reste comme paralysé. Mon cœur tape à tout rompre, je sens mes boules prêtes à répondre à la moindre stimulation. Je deviens d’un seul coup le jouet d’une déesse de l’amour et de la fécondité, une femme entièrement dévolue à sa foi et à ce qu’elle pense être sa mission parmi les hommes. C’est à la fois sublime et terrifiant. Comment a-t-elle découvert cela ? Avec combien d’hommes s’est-elle préparée à ce sacerdoce ?



Joignant le geste à la parole, elle s’assied maintenant, le visage juste à hauteur de ma verge gonflée. Je désire plus que tout, et redoute en même temps, l’instant où elle va me toucher. Je suis bandé comme un arc, prêt à décocher. Comme un arc ? J’essaie de retarder ma capitulation.



Surprise, elle s’arrête juste avant de gober mon gland entre ses lèvres. Elle lève les yeux pour découvrir la mine que je fais en lui disant cela, avant de me retourner ma question.



Un sourire étrange se forme sur son visage, plein de commisération. Comme si j’étais en train de passer à côté de quelque chose d’immense, mais qu’il serait trop tôt pour me le dévoiler.


Reprenant son geste où elle s’était interrompue, elle approche à nouveau son visage de mon bas-ventre, prend mes boules dans ses paumes ouvertes, puis joignant ses mains à la verticale, comme en prière, elle enfile le bout de mon goupillon entre ses lèvres. Délicatement, elle décalotte mon gland du bout de la langue, provoquant un intense fourmillement de ma tige jusqu’au fond de mes reins. Alors elle se met à lécher avidement les gouttes qui perlent sur ma pointe, sans cesser de caresser mes bourses.


Après quelques minutes de ce traitement à peine supportable, elle s’allonge à nouveau sur le dos tout en me gardant fermement entre ses doigts, ce qui me force à la rejoindre et à venir placer ma queue à hauteur de ses seins. Sans me laisser de répit, elle se met maintenant à me branler, méthodiquement, avec une douceur et une précision qui ne me laissent aucune chance de me retenir. Pendant tout ce temps, elle ne cesse de me regarder dans les yeux, souriante, détendue, apparemment profondément heureuse de ce qu’elle me donne.


Dès qu’elle sent les premières contractions secouer mon périnée, elle câline du bout du pouce mon méat dilaté et le frein sensible à l’extrême, tout en m’encourageant affectueusement.



Loin de faire retomber mon désir, ses mots étranges résonnent en moi avec une force incroyable. Je me vois, les yeux effectivement fermés, les pensées tournées vers des images excitantes d’autres femmes, d’autres sexes imbriqués, d’autres couples qui s’ébattent, des images imprimées dans ma tête qui m’éloignent de la vérité de cette femme sublime.


J’aimerais reprendre le cours des choses, revenir vers elle et partager une autre forme de plaisir, mais je n’en ai plus la force. Le tourbillon qui se déchaîne en moi prend le dessus, je ne m’appartiens déjà plus. Une force terrible me pousse effectivement à expulser des envies trop longtemps retenues, des envies de soulagement physique, de masturbation à deux.


Au moment où je sens les premières giclées fuser à travers ma tige, j’ai l’étrange sentiment qu’une partie de moi se ratatine, se flétrit au fur et à mesure que j’éjacule sur les seins et le ventre de Marine. La sensation est terrifiante, et je m’effondrerais en larmes si, en même temps, sous la légère caresse de Marine qui accompagne mon orgasme, je ne sentais pas un nouvel élan apparaître, une nouvelle forme de plaisir qui me pousse à ouvrir les yeux et à contempler la femme qui m’a offert ce cataclysme érotique et mystique.


Immédiatement, la lumière qui irradie son visage me frappe. Elle est encore plus belle qu’à l’instant où elle avait joui sur moi, juste avant de me quitter. Tout son être semble comblé de bonheur, comme si le simple fait de m’avoir fait exploser entre ses mains la transportait dans un état second. J’esquisse une caresse sur ses seins, dans l’espoir de pouvoir lui donner du plaisir à mon tour, mais elle m’en empêche, en s’emparant de ma main, qu’elle porte à ses lèvres et embrasse tendrement.



Doucement, elle me pousse à m’allonger, la tête posée sur son ventre. Ses seins forment une agréable ligne d’horizon, au-delà de laquelle je perçois son visage, amoureux je crois. Elle ferme mes paupières d’un geste très doux.


Sa peau est douce et chaude contre ma joue, je flotte immédiatement dans une sorte de béatitude sensuelle. Tout en caressant mon visage, puis mon torse et mon ventre, elle me raconte un peu de ce qu’elle a vécu, me parle des gens qu’elle a rencontrés. Entre deux épisodes de son pèlerinage, je sens sa main descendre entre mes jambes, frôler mon sexe, soupeser mes bourses. Avant que des images aient le temps de se former dans mon esprit, des images d’elle et d’autres hommes, des images forcément issues de mon imagination, pimentées de jalousie, elle m’invite à la regarder. Se déplaçant légèrement, elle me montre une autre partie de son corps, un autre angle de vision sur ses charmes.


Je la contemple aussi longtemps qu’elle m’en laisse le loisir, puis elle ferme à nouveau mes paupières, et poursuit son récit. La matinée se déroule ainsi de manière presque irréelle. Chaque fois qu’elle pressent que le désir va monter en moi et me détourner de ses paroles, elle se met à me caresser de plus en plus précisément, jusqu’à ce que je durcisse à nouveau et que mes hanches partent involontairement à sa recherche. Alors, elle me fait ouvrir les yeux, pour remplir mon esprit d’une image encore plus excitante de son corps, pour m’offrir un détail encore plus intime, plus impudique de son anatomie.


L’effet est chaque fois immédiat et mon sexe se dresse encore plus. Elle le caresse alors du bout des doigts ou le mouille entre ses lèvres, longuement, jusqu’à ce qu’il s’habitue à la caresse et perde de son impétuosité. Dès que je m’apaise, elle ferme à nouveau mes paupières, permettant à mon esprit de se concentrer une nouvelle fois sur ses paroles, à nos âmes de communier, comme elle dit. Elle se délecte de ce jeu, l’alternance de caresses physiques et de frôlements spirituels semblant l’enchanter au plus haut point.


Progressivement, elle m’offre tout d’elle, ne laissant aucun recoin de son être inexploré. De temps à autre, elle me fait aussi parler de ce que j’ai vécu en l’attendant. Je lui raconte le manque, et puis mon rêve de ce matin. Avant de me replonger dans la contemplation de son corps.


Longtemps, j’ai l’impression que je pourrais moi aussi me contenter de cet échange. Pourtant, peu à peu, une crispation reprend le dessus au fond de moi, un désir de conquête, de pénétration se manifeste de plus en plus précisément. Ce qu’elle ne manque pas de sentir. Elle vient alors s’allonger contre moi, les seins collés contre ma poitrine, une cuisse sur ma hanche pour mieux s’ouvrir à mon envie.


Avant d’avoir la force de prendre l’initiative, je réalise qu’elle est déjà en train de préparer un préservatif, sorti de je ne sais où, qu’elle déroule d’un trait sur mon sexe impatient. Puis, elle place ses bras autour de ma taille, et me gardant serré contre ses seins, me fait pénétrer d’un coup en elle jusqu’à la garde.



Alors se passe quelque chose d’incroyable entre nous. Sans cesser d’agacer les parties sensibles de mon corps, mes tétons, mes boules, la base de ma verge à chaque fois qu’elle ressort un peu de son antre bouillant, elle se met à évoquer toutes sortes de manières de me donner du plaisir avec son corps, comme si elle lisait exactement dans mes pensées et qu’elle voulait me pousser à vivre tous les fantasmes qui ont inspiré ma manière de baiser depuis ma première fois, tous les désirs imparfaits qui ont influencé mes faits et gestes érotiques et sexuels.


Une longue litanie de mots explicites sort de ses lèvres, pourtant plus faites pour réciter des prières. À la limite du blasphème, elle égrène une mélopée impie. Où il est question de levrette au cours de laquelle ma tige s’enfoncerait en elle jusqu’à bousculer l’orée de sa matrice. Où elle évoque l’exact instant où mon gland tendu à bloc s’enfoncerait dans son anneau étroit et dilaterait ses fragiles entrailles. Ou encore celui où d’épaisses giclées de sperme déferleraient dans sa gorge, et dont elle se régalerait jusqu’à en perdre le souffle.


À chaque fois qu’une nouvelle vision érotique traverse mon esprit, avant que j’aie le temps de la transformer en caresse ou en acte, elle décrit exactement ce que je viens d’imaginer, faisant monter d’un cran mon excitation. La situation est si excitante que je ne peux me retenir d’accompagner ses propos de vigoureux coups de reins. Je me mets à labourer son ventre de mon soc à nouveau prêt à l’ensemencer.


Après quelques minutes, nous avons pratiquement passé en revue l’essentiel du Kama Sutra. Il ne reste plus qu’une position que nous n’ayons pas encore évoquée… Très habilement, elle se coule sous moi, m’enserrant entre ses bras, mon sexe profondément planté en elle. Amusé de me retrouver ainsi tout simplement en missionnaire, j’ouvre les yeux et contemple son visage. C’est le signe qu’elle attendait pour m’embrasser passionnément, fouillant ma bouche de sa langue agile.


Enfin, hors d’haleine, elle laisse tomber sa tête sur l’oreiller, relâche tous les muscles de son corps, à l’exception de ceux de son vagin, et s’abandonne dans un grand cri d’amour.



Une onde puissante m’aspire encore plus profondément en elle. Mon dard est enserré dans un étau de chair, qui palpite de manière démentielle. La paume de ses mains brûle ma peau à chaque endroit qu’elle touche. À chaque fois qu’une vague de jouissance la soulève et l’emporte encore plus loin dans le plaisir, des éclairs d’une intensité inconnue me traversent, ma tête explose sous la violence de notre orgasme.


En même temps, je découvre au fond de mon cœur des sentiments jamais éprouvés, d’une pureté inégalée. À l’instant même où nos corps se fondent, où je sens ma liqueur de vie commencer à s’écouler, il me semble percevoir tout aussi fortement que mon âme s’unit à celle de Marine. Un rideau s’ouvre et je vois très lucidement les paysages intimes de cette femme aimée. Un bref instant, je lis en elle, je vis en elle ce que notre jouissance lui donne de plaisir. Cette sensation dure aussi longtemps que je me vide de mon sperme, sans secousses, sans crispations, juste comme un fleuve d’amour qui viendrait inonder ses rivages secrets.


Puis tout s’éteint. Le voile se referme, nous redevenons deux, je sens à nouveau mon corps imbriqué dans le sien, je ne suis plus sûr de ce qu’elle éprouve, le doute revient m’assaillir, juste un peu moins fort que d’habitude en une telle circonstance.


Reste la certitude de la tendresse que j’éprouve pour elle, de mon besoin de la garder près de moi. Conformément à la promesse faite quelques jours auparavant, encore profondément planté en elle, je lui demande de rester avec moi. C’est la première fois que je le fais, et ma voix ne doit pas être bien assurée. Elle s’amuse de mes hésitations, et m’aide un peu en venant cueillir mes aveux sur mes lèvres.



J’avoue que sa manière de prendre la vie me fait un peu peur. Mais comment lui résister, elle a la foi qui transporte les montagnes. Et une enveloppe de chair à damner un saint. Guilhem, François-Xavier ou un autre, je n’ai sûrement pas fini d’en voir de toutes les couleurs avec ce diable de femme… enfin, cette divine femme, je veux dire !


Épuisé, je préfère laisser mon enveloppe charnelle s’abandonner à ses penchants naturels, et m’endormir avant qu’elle me demande de repartir avec elle sur le Chemin de Compostelle. Une petite voix me dit que je n’y couperai de toute façon pas. J’aimerais juste un peu de répit avant le grand saut dans l’inconnu de son amour, si absolu.




À suivre…





(1) Saint François-Xavier, né en 1506 dans une famille noble de Navarre, va faire ses études à l’Université de Paris, où il partage sa chambre avec Ignace de Loyola. En 1534, ils prononcent leurs vœux et fondent la Compagnie de Jésus. Il part en mission pour Goa en 1541, puis travaille à la conversion des pêcheurs de perles, près de Ceylan. Après avoir tenté sans succès de convertir les musulmans des îles Moluques, il va fonder les premières communautés chrétiennes au Japon. Il meurt en 1552, à l’île Sancian, et sera canonisé en 1662.