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Temps de lecture estimé : 10 mn
17/08/07
Résumé:  L'incroyable rencontre entre un Français et une Suissesse... Je ne vous en dis pas plus !
Critères:  jeunes inconnu copains vacances plage caférestau nonéro
Auteur : Mutty      

Série : Le Monde est si petit...

Chapitre 01 / 02
Heureuse rencontre

Attention : cette première partie contient très peu de traces d’érotisme, c’est pourquoi j’ai créé un petit résumé au début de la deuxième partie. Libre à vous de survoler donc cette première partie, mais vous rateriez tout de même quelque chose !






Cher lecteur, chère lectrice, l’histoire que je vais vous raconter ici est pratiquement réelle, aussi étrange que cela puisse paraître. Je dis bien "pratiquement", car quelques passages sont très légèrement romancés pour vous permettre une lecture plus agréable. Les prénoms ont aussi été modifiés.


Je vous souhaite une bonne lecture !


* * * * *


Cette histoire se déroule durant l’été 2005, l’été de mes dix-neuf ans, l’été de la cessation, pour moi, de mes activités scolaires. Enfin, celles qui précédaient mes futures études universitaires car, comme chacun le sait, le bac n’est pas une fin en soi, mais au contraire le début des véritables études. Ce même bac que j’avais obtenu avec une honorable mention "Bien", qui avait fait le grand plaisir de mes parents, mes amis et mes anciens professeurs.


C’est ainsi que je me retrouvais à Saint-Malo, cette magnifique ville bretonne dans laquelle ma mère vit depuis sept ans, depuis son divorce d’avec mon père qui, quant à lui, demeure en région parisienne. Majeur depuis trois mois, je profitais pleinement de ce voyage. Le temps était splendide, la chaleur caniculaire de l’astre solaire flirtait avec la brise légère de ce somptueux bord de mer… Une délicieuse glace coco en main, une musique envoûtante – une sorte de rock japonais très rythmé – dans les oreilles, je m’adonnais à mon loisir préféré : le skate-board.


Assez grand, des yeux vert émeraude quelque peu bridés, on m’a souvent dit que je dégageais quelque chose de particulier, un charme intérieur intense…

Amoureux d’Internet, j’étais par ailleurs un grand "cyber-dragueur". Peu des filles à qui je parlais me cachaient réellement des choses, et pourtant j’étais assez réservé dans la vie courante, trop timide pour déclarer ma flamme à quelque fille que ce soit…


Et ma vie prit, ce lundi-ci, un tournant extraordinaire. Alors que je me baladais, déambulant skate en main dans la ville fortifiée, jetant quelques coups d’oeil furtifs un peu partout - j’étais assez curieux et à vrai dire ceci me forgea très jeune une solide culture générale -, j’aperçus alors, sur la terrasse d’une pizzeria…


Une véritable angeresse.


En y réfléchissant, je ne vois pas quel autre terme j’aurais pu employer que ce néologisme rarement usité, tellement cette fille resplendissait, tellement sa beauté me subjuguait…


Elle avait des cheveux assez longs, descendant entre sa nuque et ses omoplates et flirtant entre le roux et le châtain. Moi qui avais toujours été secrètement passionné par les blondes, elle affichait une teinte de cheveux d’une beauté si exceptionnelle que les superlatifs ne sont pas assez nombreux et forts pour vous la décrire par l’écriture, c’est vous dire…


Sous cette si craquante frange se dessinaient deux petits yeux noirs, assez ronds, un nez très fin et des lèvres pulpeuses, d’un rose éblouissant, scintillant. Il résultait de tout cela un visage radieux, dont l’adorable petite moue qui s’y dessinait parfois aurait fissuré le coeur de pierre le plus dur et le plus froid du plus misogyne des misogynes… En un mot, elle était divine.


Elle ne semblait pas avoir une très grosse poitrine, mais l’on pouvait tout de même deviner deux jolis globes naissants sous son t-shirt… Sa taille paraissait assez fine, elle avait des jambes plutôt longues et galbées, parfaitement lisses. Son short en jeans laissait deviner ses fesses assez rebondies.


Voici donc comment se présentait cette somptueuse fille, qui devait avoir un âge très proche du mien…


Mais voyez-vous, si ce genre de coup de foudre peut arriver souvent, en réalité c’est une raison bien plus étonnante qui me pousse à faire ce récit aujourd’hui. Car lorsque je vis cette fille, un frisson très violent et froid me parcourut instantanément, et en quelques secondes je compris pourquoi.


Il me semblait connaître cette fille !


C’était le sosie parfait d’une fille que je connaissais depuis trois ans grâce à Internet, et avec qui j’avais beaucoup d’affinités. Étonnant d’ailleurs, car elle était, elle aussi, particulièrement réservée. D’elle, je savais seulement qu’elle habitait Genève, que sa taille était proche du mètre soixante (ce qui était aussi le cas pour la fille de la terrasse !), qu’elle adorait les chiens, la guitare, et qu’elle avait… un bonnet B.


J’ai décidé de forcer le destin. Dans ces moments, on ferait n’importe quoi pour s’assurer qu’on a raison… Ou tort.


On dit couramment qu’un malheur n’arrive jamais seul. Dans mon cas ce serait plutôt le coup de veine qui n’est pas arrivé seul : une table, à côté de la sienne (ou devrais-je dire "de la leur", car elle était accompagnée de deux individus qui semblaient être ses parents), était libre. Je m’y suis donc installé. En fait, vu la disposition des tables, nous étions presque face à face, mais à trois mètres l’un de l’autre. Pour fêter cette rencontre inopinée, une belle quatre saisons m’attendait.


Pendant près d’une heure et demie, j’acquis des informations importantes : d’abord mon impression était bel et bien confirmée, il s’agissait bien d’elle : Laura, de Genève, ce que j’appris lorsque son téléphone sonna et qu’elle dit "Ouais, ouais, je retourne à Genève jeudi". Sa petite voix, plutôt aigüe, était bien celle que j’avais écoutée jadis.


Je la dévorais des yeux, je sentais mon coeur à deux doigts de se fendre à chaque fois que nos regards se croisaient. Je me souvins alors que je n’avais jamais eu l’occasion de lui montrer une photo de moi. Elle ne savait donc pas qui j’étais… Et c’est là que je compris que j’avais devant moi l’occasion de marquer plus de points que Federer à Roland-Garros (j’aime aussi le tennis, oui !) : je ne la laissais pas indifférente, du moins c’est ce que je devinais aux petits sourires et regards qu’elle me jetait.


J’aurais alors pu prendre le taureau par les cornes, et tout lui avouer… Mais je ne l’ai pas fait pour deux raisons : d’abord, ma timidité reprenait le dessus et me figeait sur ma chaise à chaque fois que je comptais me lever. Ensuite, parce que j’appris quelque chose de bien plus intéressant en écoutant la conversation qu’elle tenait avec ses parents : le lendemain, mademoiselle serait à la plage et surtout, elle serait seule, car ces deux derniers auraient des choses à faire.


Finalement, elle partit en premier. Bien décidé, je me suis alors dit : "Tu es presque dans les mailles du filet, attends que je le referme…"


* * * * *


Mardi matin


Je n’ai presque pas fermé l’oeil de la nuit. Tout ce que j’avais vécu, ajouté à tout ce que j’imaginais, voici le cocktail pour une bonne nuit blanche… de masturbation.


Je lus alors sur mon réveil : « 08:58 ». Il devait sonner à neuf heures, je l’arrêtai avant que ne retentisse le gong. Lavage, rasage, gel, et autres produits diaboliques, tout y passa afin que je sois le plus présentable possible.


Je quittai le domaine familial à midi, décidé, excité, et aussi un peu inquiet. Mille questions trottaient dans mon esprit… Serait-elle bien présente ? Comment réagirait-elle ? Ai-je bien fait de mettre cette chemise-ci ? Et cætera. Non, je devais me reprendre en main, j’étais sûr de moi.


Mon fidèle skate toujours en main, je m’approchais progressivement de la plage. Il faisait un temps magnifique, la plage était noire de monde. Après avoir marché quelques minutes sur la digue, il me semblait avoir aperçu une fille qui pouvait bien être elle…


Demi-tour de la jeune femme, bingo, c’était bien elle ! Seul problème, comment y aller ? Plutôt que de faire stupidement une approche indirecte élaborée, digne d’un agent secret, j’avançai d’un pas décidé et m’assis à environ cinq mètres d’elle. Elle était vêtue d’un superbe bikini blanc à fleurs rouges, plutôt échancré. Je m’attardai sur ses cuisses, qui me paraissaient si douces… Soudain, je la vis tourner la tête vers moi. Je détournai alors le regard, observant la mer, un peu gêné… Ce qui se passa alors m’étonna au plus haut point, et ce encore aujourd’hui : je voyais bien que son regard n’était pas que furtif, elle me dévisageait complètement, de la tête aux pieds, et cela dura peut-être quinze secondes… Je me demandais ce qu’elle pouvait bien se dire… "Quel beau garçon ? Encore un dragueur de plage ? Pourquoi me regarde-t-il ainsi ?"


Et si elle m’avait reconnu ?


Je n’ai pas tardé à avoir la réponse : je la vis se lever, avancer vers moi. Je pensai alors : "Elle ne va pas venir, elle va aller se baigner, ou aller je ne sais où…". Et pourtant. Et c’est là que j’ai appris à ne plus juger les filles sur les apparences. Et pour cause… Elle qui paraissait si timide, si réservée, m’aborda sans détour :



J’adore jouer avec les gens, vous allez vous en rendre compte !



Tu m’étonnes, j’avais bien compris!



Déjà un sourire chez elle, c’est bon signe !



Progressivement, Laura était venue s’asseoir à côté de moi, et nous parlions comme si nous nous connaissions depuis des années…



J’avais ouvert une brèche, à moi de m’y faufiler.



J’aurais bien ajouté "aussi belle" dans cette phrase, mais patience !



Tiens, joli coup d’ironie, cette fois-ci c’est moi qui souris. Disons 15-A !



Je sens l’excitation monter en elle, elle m’adresse de plus en plus de sourires radieux qui ont le don d’éclairer mon coeur, comme de me mettre en érection… Du calme ! Un peu de maîtrise, un peu de patience, je suis sur la bonne voie.



Silence de mort, qui dure un certain temps… Elle me regarde, interloquée. Là, c’est sûr, il y a un truc. Qui est-ce, en face d’elle ? Le digne successeur de Nostradamus ? L’apprenti de Gary Kurtz ? Ni l’un ni l’autre, juste un malin garçon… Elle dit alors :



Et là… Très grand sourire qui m’indique alors que j’ai tout à gagner, son coeur m’est ouvert. Comme un coup de tonnerre, je lance :



Deuxième silence de mort. Pour le coup, le terme « interloquée » n’est pas assez fort. Même Louis de Funès n’a pas su « exorbiter » ses yeux à ce point ! Pour ma part, je crois bien avoir fait le break. Et là, je la sens chanceler, bien qu’assise… Un petit sourire se dessine à nouveau sur son visage, elle quitte alors sa moue si adorable. Et me tombe littéralement dans les bras ! Elle me serre fort, j’ai même l’impression qu’elle sanglote, sa poitrine me paraît très douce contre la mienne, je la sens même pointer un peu. Si je ne m’écoutais pas, je la déshabillerais là, sur cette plage pleine de monde, et lui ferais torridement l’amour, à la faire hurler de plaisir, pleurer de jouissance. Pas très correct, comme idée…


Elle reprit ses esprits après une bonne trentaine de secondes, continuant son étreinte, en se serrant contre moi.


Puis nous parlâmes des heures, de tout et de rien, heureux. Et elle me dit finalement à seize heures qu’elle devait partir. Voyant le désarroi dans laquelle elle me mettait, elle alla faire quelque chose à côté de son sac, puis glisser ce même quelque chose dans le mien. Après quoi, elle me colla un baiser très chaud, très doux, sur ma pommette, à deux doigts de mes propres lèvres. De quoi m’exciter pour la semaine. Mais déjà, elle s’éloignait, me faisant un signe de la main. M. Fugain, si vous m’écoutez…


J’ai eu envie de pleurer en étant le triste acteur de cette scène à la limite du pathétique. Je me suis quand même repris, et une fois remis de mes émotions, j’allai jeter un oeil vers ce qu’elle m’avait glissé dans mon sac. Un papier. Je me suis dit "Sûrement son numéro de téléphone ou un petit mot…". J’étais très loin du compte. Voilà en fait ce que je pus lire sur ce même papier :


RDV ce soir à 22 h… Sois là !

PS : Appelle-moi avant de venir


Sous ce post-scriptum, une adresse, un numéro de portable, et un petit cœur…


Je n’étais pas Nostradamus, comme vous l’avez sûrement compris, mais j’avais quand même le sentiment que j’allais passer une très bonne soirée…