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Temps de lecture estimé : 24 mn
27/08/07
Résumé:  Pour le dernier chapitre de cette histoire, Vanessa découvre un bal masqué bien particulier.
Critères:  fh fhh inconnu double sandwich fsodo jeu -groupes
Auteur : Ugluk      Envoi mini-message

Série : Le souffle de la banlieue

Chapitre 09 / 09
Déguisement

Il fait plus frais que d’habitude et le ciel est couvert. Nous traînons dans les ruelles bruyantes de la cité comme le font de nombreux autres jeunes. Les scooters pétaradent en passant tout près de nous. Parfois, Julien reconnaît quelqu’un, alors ils se saluent et échangent quelques plaisanteries et nous poursuivons notre chemin. La robe que je suis allée enfiler chez Julien n’est pas bien épaisse et mon corps se couvre de frissons. Je me rapproche de Julien.



Il dépose alors sa veste en Jean sur mes épaules et nous continuons à marcher. Désormais, je ne vois plus du tout cette cité comme un lieu dangereux et sans âme. Je lève les yeux vers les fenêtres éclairées et j’essaye de deviner ce qui se passe derrière. Combien de joie, combien de peine, combien de rêves, combien de couples en train de s’aimer passionnément ? J’ai l’impression de découvrir le visage humain de la cité. Nous marchons encore et, immanquablement, la fin de ma relation avec Julien s’impose à mes pensées. Tout ce qui s’est passé entre nous depuis notre rencontre restera pour toujours gravé au fond de ma mémoire. J’ai vécu des expériences formidables que je n’aurais certainement pas osées vivre sans ce garçon et sa façon si particulière d’aborder le sexe passion et d’en braver les interdits. Tout va prendre fin et je suis comme un sportif qui vient de réaliser un exploit : heureux et mélancolique à la fois. J’ai le sentiment d’avoir acquis une victoire sur moi-même. Bien que je ne sois pas convaincue d’avoir envie d’aller plus loin, au fond de moi, pourrai-je résister à l’appel du loup? C’est sans doute pour cette raison que je suis soulagée par notre future séparation, cependant, au fond de moi, j’appréhende énormément ce moment. Pourrais-je me passer complètement des plaisirs que j’ai découverts ? Je ne sais pas comment l’expliquer mais, pour moi, Julien est devenu comme une drogue. Il a le goût de l’interdit, il me fait délirer, je suis consciente que ce n’est pas sain et pourtant, l’idée d’en être bientôt privée me laisse craindre d’être rapidement en manque…



xxx



Un brouhaha terrible règne dans cette salle de jeu. Julien m’y fait découvrir un concours de baby-foot à l’ambiance survoltée. Des sortes de petites estrades permettent aux spectateurs de mieux voir les parties. On s’y bouscule et chaque fois que la balle claque sèchement contre le fond métallique des buts, la joie des supporters de chaque joueur éclate aussi fort que s’il s’agissait d’un match international. Sur un tableau noir, les noms inscrits à la craie sont effacés au fur et à mesure des rencontres. Le regard bleu foncé d’un concurrent croise le mien. Le jeune homme, grand, châtain clair, presque blond et à l’allure très athlétique, lève les bras au ciel après une victoire arrachée sur le fil. En se rendant à la table des organisateurs de ce concours, il se faufile entre Julien et moi, s’excusant au passage d’être obligé de me bousculer pour se frayer son chemin. Son visage bien que viril a conservé des traits légèrement juvéniles qui lui confèrent un charme fou. Il me sourit, ne cherchant pas un instant à dissimuler la lueur coquine qui illumine son regard, puis disparaît dans la foule. Je regarde une partie à l’issue sans surprise tant la domination d’un jeune homme noir est flagrante. Julien reconnaît un groupe d’amis qui se désaltère au bar. Il leur fait un signe amical et m’indique :



Mon intérêt pour les parties, qui se succèdent à une cadence non-stop, commence à faiblir. Soudain, alors que tous les matchs semblent terminés, le jeune homme blond prend place en face du noir qui vient encore de terrasser deux autres adversaires avec des scores sans appel. Tout le monde se regroupe autour d’eux. La pièce qui doit désigner celui qui mettra la première balle en jeu est lancée en l’air par l’arbitre. Durant cette fraction de seconde, les yeux du garçon trouvent les miens. Cet échange de regard est à la fois extrêmement bref et étonnamment puissant. La pièce tournoie en l’air avant d’être rattrapée en plein vol par l’arbitre qui la dépose sur sa main gauche et annonce :



Le jeune homme blond s’empare d’une balle en liège. Le public est survolté pourtant, le silence se fait lorsqu’il se prépare à lancer la balle au milieu des petits bonshommes en métal. Ses yeux cherchent les miens et, lorsqu’ils finissent par les trouver, semblent leur implorer de lui porter chance. La balle claque sèchement contre le rebord du baby-foot. Autour de moi, les encouragements fusent :



Je n’ose me laisser aller à crier le prénom de mon favori, surtout que Julien est revenu, pourtant je ressens une joie intense à chaque fois que le jeune homme marque un but. À 4/1, je commence à appréhender la véritable correction pour son adversaire. Julien m’attrape par la taille, juste au moment où Romuald lève les yeux vers moi après avoir marqué un 5e but. Son visage s’assombrit en l’espace d’une fraction de seconde. Que se passe-t-il dans sa tête ? Brusquement, ses gestes deviennent moins précis et immédiatement, son adversaire en profite pour marquer but après but. Les encouragements du public n’y font rien et Romuald perd 6 à 9.



En sortant de la salle, nous croisons le jeune vaincu. En passant près de lui, je lui glisse discrètement :



Le jeune homme m’adresse un sourire qui ne parvient pas à masquer ses regrets. Mais, quels regrets ? Ceux d’avoir perdu ou bien ceux d’avoir découvert que j’étais accompagnée ? Un grand gaillard lui tape sur l’épaule et lui demande :



Et aussitôt, le grand type bondit vers Julien qu’il agrippe au bras au moment où nous sortons de la salle.



Julien lui sourit aimablement, mais coupe court à toute discussion et nous nous éloignons. Je suis franchement frustrée, car outre m’amuser, je me rends compte que j’aurais bien aimé revoir Romuald. Je ne sais pas ce qui me prend, mais j’extériorise ma déception :



Pour la première fois, j’ai l’impression de l’avoir mis en colère. D’un pas décidé, il m’amène jusque dans les couloirs de la cave aux multiples miroirs. Il m’intrigue. Finalement, nous nous arrêtons devant une autre porte, située au milieu de l’allée suivante. Julien ouvre et m’attire à l’intérieur. De vieux canapés sont installés en ligne face à une cloison démolie qui laisse apparaître deux grands miroirs aux pâles reflets. Julien appuie sur le double interrupteur qui a été monté tout près de la porte. Nous nous retrouvons plongés dans le noir face à deux miroirs sans tain à travers lesquels je reconnais parfaitement la pièce aux multiples glaces où j’ai fait l’amour avec Julien hier.



J’insiste :



Cette incertitude me met en colère. Des yeux indiscrets m’ont peut-être épiée durant mes ébats d’hier et Julien ne veut ni me l’avouer ni démentir. Je pense au spectacle que la multitude des miroirs de cette salle peut offrir aux voyeurs qui se cachent dans l’obscurité de cette cave. Est-elle réservée aux hommes ou bien des couples viennent-ils y pimenter leurs relations. Ai-je été observée sous toutes les coutures lors de ce moment, si intime et personnel, que j’ai passé avec Julien dans ce palais des images réfléchies et volées. En tout cas, Julien n’est pas décidé à me faire la moindre révélation et j’en suis plus qu’agacée. À mon tour, je veux le contrarier, alors au-delà de l’envie réelle, j’insiste lourdement pour participer à la soirée costumée de ce soir. Julien reste sur ses positions.


De retour dans l’appartement de Julien, je boude dans mon coin. J’attends sans doute qu’il me rassure en m’indiquant qu’il n’y avait personne dans la cave espionne, pourtant au fond de moi, l’idée d’avoir, malgré moi, excité des couples confortablement installés dans les canapés, m’apparaît de moins en moins désagréable. Je finis même par les imaginer, faisant lentement l’amour, les yeux rivés sur mon corps déchaîné par la violence d’un coït violent et total. Julien conserve son mutisme. Ma colère s’estompe toutefois, je ne veux surtout pas qu’il s’en aperçoive, alors je repense à la petite fête de ce soir et à l’occasion qu’il m’est donné de revoir Romuald. Je finis par décider qu’il faut que je mette fin à cette situation conflictuelle si je veux parvenir à mes fins :



Je me dirige prestement vers la porte. Au moment où j’en franchis le seuil, Julien cède enfin :



Il ne dit rien et soudain, au fond de moi, je me demande s’il n’a pas volontairement monté tout ce stratagème pour me provoquer et me faire endosser toute la responsabilité du choix de ma soirée. Nous arrivons devant la porte de l’appartement 443. La musique résonne déjà jusque sur le palier. Julien sonne et une jeune fille, très sexy, nous accueille. Elle nous demande une petite participation financière, puis nous remet une grande pochette de serviettes en papier à chacun avant de nous indiquer :



Dans la chambre, nous trouvons effectivement une agrafeuse, un gros paquet d’agrafes et quelques serviettes aux motifs différents abandonnées là après la confection de tenues bien singulière. Je suis affolée, car mes talents de couturière sont bien médiocre et puis comment parvenir à une tenue décente en utilisant seulement quelques morceaux de papier. Julien semble avoir sa petite idée tandis que moi, je songe sérieusement à quitter cet endroit. Je me ravise en songeant que c’est moi qui aie insisté pour venir. Julien me demande de me déshabiller entièrement. Je m’exécute en dissimulant de mon mieux un léger tremblement d’appréhension. Pendant ce temps, Julien agrafe des serviettes les unes aux autres puis en roule certaines. Après quelques instants, il dépose sur mon corps les pièces de papier qu’il vient de composer. Il continue à les agrafer, avec une telle dextérité que j’ai du mal à croire qu’il improvise. Il ne lui faut qu’à peine plus de cinq minutes pour me confectionner une robe échancrée sur les côtés. Ma nouvelle tenue me rappelle étrangement ce que portaient les femmes de l’antiquité romaine. La ressemblance est d’autant plus frappante, que Julien s’est servi des serviettes roulées pour me confectionner une ceinture qu’il noue autour de ma taille et une petite couronne qu’il fixe dans mes cheveux. Je suis stupéfaite par le résultat de cette couture hors normes et j’en oublierai presque que je suis entièrement nue sous ce déguisement en papier soyeux.



J’ai peur de paraître godiche par rapport à lui. Je n’ai pas autant d’imagination et je ne sais même pas par où commencer. Heureusement, Julien doit deviner mon désarroi, car il me vient prestement en aide. Il m’indique comment m’y prendre pour fixer les serviettes entre elles tout en se fabriquant lui-même un caleçon qui me fait éclater de rire.



Ensuite, il participe au montage de sa tenue de papier, nouée sur l’épaule gauche. Elle rappelle également les draperies des Romains de l’antiquité. Nous rajoutons chacun quelques agrafes de consolidation. Julien nous confectionne également, à chacun, un loup derrière lequel nous dissimulons notre visage. Cet accessoire me tranquillise un peu. Malgré tout, lorsque nous sortons de la chambre, mes jambes flageolent à l’idée de me présenter en public dans cet accoutrement.


Nous arrivons dans le séjour. La fête bât déjà son plein et à peu près quinze jeunes gens se déhanchent gaiement sous les rythmes entraînants d’une béguine. Il faut dire que les pagnes exotiques ont inspiré une majorité de couturiers d’un soir. Quelques visages sont masqués, mais pas tous, ce qui me surprend un peu compte tenue de l’audace de certains déguisements. À peine arrivés, nous sommes entraînés au milieu des danseurs. Je me laisse vite envoûter par la musique tout en portant un regard curieux sur ceux qui m’entourent. Une jeune métisse, superbe, déguisée en Polynésienne, capte l’attention de plusieurs garçons par les mouvements frénétiques qu’elle impose à son bassin. Elle fait étrangement vibrer les franges découpées dans les serviettes. Lorsqu’elle virevolte, on entrevoit furtivement la nudité de ses fesses. L’atmosphère de cette fête est tout à fait particulière. Une tension sexuelle couve dans chacun des invités pourtant, tout le monde tente de ne rien faire transparaître et continue à danser gaiement. Moi aussi, je cède aux rythmes endiablés de la musique des îles, alors le malaise que je ressentais en arrivant est bien loin désormais. J’admire les efforts d’originalité dont la majorité a fait preuve pour se déguiser. Il y a même un garçon qui me fait rigoler, car il s’est confectionné une tenue de Sumo qui ne correspond pas du tout avec sa carrure et lui donne plutôt l’aspect d’un grand bébé affublé d’une couche géante. Julien danse à côté de moi en faisant semblant de rester insensible aux charmes à peine voilés de certaines jolies nymphettes.


De mon côté, je fais attention de ne pas faire de gestes trop brutaux, car déjà quelques agrafes de ma robe ont lâché prise. Un garçon perd le masque qui dissimulait son visage. C’est Romuald ! Un trouble très puissant m’envahit. Je danse là, à moins de deux mètres de lui, nue sous quelques feuilles de papier. Heureusement, le jeune homme ne peut pas me reconnaître sous mon masque. Instinctivement, toujours au rythme de la musique, je me rapproche de lui, attirée par son regard de velours et le petit sourire coquin qui illumine en permanence son visage. Ressent-il le pouvoir de sa séduction sur moi ? En tout cas, ses yeux se posent sur les courbes de mon corps. Brusquement, j’ai l’impression d’être démasquée. Je suis gênée, mes pommettes chauffent, je dois être toute rouge sous mon loup. Je détourne mon regard pour me ressaisir.


La jeune et trop jolie métisse s’est rapprochée de Julien. Elle le provoque. Elle ondule sa croupe, la bouche légèrement entrouverte, les yeux pétillant de sensualité et tout son corps s’engage dans un balai torride qui pourrait damner un saint. Julien est soumis à une bien rude épreuve. Il se tourne un instant vers moi, semblant presque s’excuser d’être l’objet d’une telle convoitise et de cette démonstration de séduction féminine. Contrairement à toute attente, ce comportement envers mon compagnon ne me met pas en colère. En fait, il m’arrange un peu puisqu’il me permet de ne pas éprouver trop de remords à succomber au charme de Romuald. Malgré tout, dans un sursaut d’orgueil, je ne veux pas céder trop vite à la concurrence, alors je me rapproche de Julien et à mon tour j’entreprends une danse de séduction. D’ailleurs, un nouveau morceau de musique, plus lent, me permet de soumettre le garçon à une démonstration particulièrement éloquente. Je lui fais une chorégraphie lascive à la limite de l’indécence. Il ne peut pas rester de marbre tout de même ! Ho, non ! Je suis rassurée en constatant qu’une certaine déformation du papier, au bas de son abdomen, valide ma victoire.


Romuald n’a rien raté du petit spectacle que je viens de donner et j’avoue que j’en ai été d’autant plus stimulée. Qu’il est bon de se sentir à ce point désirée ! Autour de nous, des couples se forment. Depuis quelques instants, la tension est montée d’un cran. Un jeune homme s’est placé juste derrière la jeune fille à la peau cuivrée. Tout en dansant, il lui caresse les hanches et insidieusement, il glisse une cuisse sous le pagne du déguisement tahitien pour s’y frotter avec perversité. La jeune fille n’esquive pas, bien au contraire, elle se trémousse comme s’il s’agissait d’un rite sexuel. Son regard devient encore plus brillant et son visage traduit le plaisir que lui procure ce contact masculin qui lui écrase les fesses et se faufile jusque contre son intimité. La jeune fille n’en abandonne pas pour autant ses efforts pour séduire Julien. Bien au contraire, elle se sert de l’autre garçon pour le provoquer davantage encore.


L’annonce d’une série de slows met un terme à cet exercice périlleux. Ma concurrente est retournée comme une crêpe par son surprenant cavalier, qui la plaque immédiatement et autoritairement contre lui. Julien agit de la même façon avec moi, tandis que Romuald déambule à la recherche d’une cavalière. Je constate d’entrée que Julien a apprécié le petit duel de séduction auquel nous l’avons soumis. Il appuie sa virilité contre mon mont de vénus, avec tant de puissance, que je crains qu’il ne déchire le papier. Enlacés au plus serré l’un contre l’autre, je suis en ébullition. J’observe les couples qui tournoient autour de nous. Certains déguisements commencent à souffrir sérieusement et à dévoiler quelques parcelles d’intimité. Julien, lui, trouve un passage dans ma tenue. Il y enfile aussitôt une main douce et brûlante, qui fait frissonner de bonheur l’épiderme de mon dos puis de ma nuque. Il m’embrasse langoureusement. Ma tête tourne. Deux gouttes glissent le long de l’intérieur de mes cuisses. J’imagine qu’il s’agit d’un peu de sueur pourtant, je n’en jurerai pas, car mon ventre est dans un tel état…



Une blonde aux formes généreuses, se promène dans la pièce en présentant aux invités un petit panier en osier à l’intérieur duquel chacun prend une boule en plastique. Il s’agit de petites boîtes colorées, semblables à celles que les enfants achètent dans les distributeurs automatiques de confiserie des foires ou des galeries des grandes surfaces.



Visiblement, il n’est pas disposé à faire des concessions et dans un sens, ça m’arrange, alors je ne lui laisse pas le temps d’épiloguer et je m’empare d’une jolie boule rouge. Dans un premier temps, Julien refuse d’en faire autant, puis se laissant quelques instants de réflexions, il rattrape la jeune fille et tout en me fixant droit dans les yeux, il pioche une boule bleue et jaune. On nous remet de la musique, toutefois le volume est beaucoup plus bas que tout à l’heure. Je conserve la petite boîte, sans l’ouvrir, dans le creux de ma main et je me remets à danser. J’espère ainsi vaincre l’angoisse qui me tenaille.


Cinq ou six personnes qui ne se sont pas servies dans le panier d’osier, quittent la pièce. Les autres extirpent de petits bouts de papier des boîtes multicolores. J’hésite puis, constatant que Julien guette mes réactions, j’ouvre à mon tour :


7 : si tu es un homme, trouve 8. Si tu es une fille, 9 a des instructions pour toi. Cherche-le et soumets-toi.


Dans la pièce, c’est la confusion. Certains annoncent leur chiffre à voix haute. Je n’ose pas en faire autant, car la suite commence à sérieusement me préoccuper. Je regrette même d’avoir ainsi bravé les conseils de Julien. Sous mes yeux, de nouveaux couples se forment. Dans son coin, Julien attend. Un garçon s’approche de moi. Il lit mon papier et paraît déçu en constatant que je ne suis pas le numéro qu’il cherche. En partant, il révèle mon chiffre aux autres. Une petite brune, à l’œil pétillant de malice, vient soudain me murmurer à l’oreille :



Je suis affreusement frustrée d’avoir une partenaire du même sexe que moi. Dans un coin de la pièce, Julien a visiblement eu plus de chance que moi. Il a littéralement été kidnappé par la jeune métisse. Elle paraît apprécier l’opportunité du tirage au sort. D’ailleurs, elle semble déterminée à profiter sur le champ de sa chance, faisant sauter les agrafes du papier pour atteindre le corps de Julien. Elle le caresse avec délicatesse. Un jeune noir se mêle à eux. Il impose à la jeune fille de se mettre à quatre pattes devant lui et de continuer à s’occuper de Julien. Celui-ci me regarde et je lis une certaine détresse dans ses yeux. Il faut bien l’avouer, ce spectacle me déplaît terriblement, cependant il me captive à tel point que je ne prête même plus attention à ce que l’on me fait.


Lorsque je retrouve le sens de la réalité, la petite brune est en train de nouer mes poignets et mes chevilles à celles d’un jeune homme. Je tourne lentement la tête. Je sursaute en découvrant le visage de mon partenaire : Romuald !!! En moins de trois minutes, nous nous retrouvons ligotés face à face, l’un contre l’autre. Mon rythme cardiaque s’affole. La jeune perverse nous indique alors les règles du jeu :



La brunette ne s’en tient pas à ça. Elle glisse ses mains à l’intérieur de ma robe de papier, s’amuse à émouvoir ma peau par d’habiles caresses, puis retire une à une les serviettes qui me protègent de la nudité totale. Romuald semble apprécier ce spectacle. Il ne rate pas une miette de cet effeuillage. Peu à peu, c’est l’intégralité de mon corps qui lui est offert. Je prie pour conserver le loup qui masque mon visage. Soulagement, la jeune fille m’abandonne ainsi masquée pour aller s’occuper de Romuald. Elle le met également à nu puis le couvre de baisers, alors qu’il est tout contre moi. J’ose à peine poser mes yeux sur le torse musclé du garçon. Son parfum m’enivre. J’aimerai poser ma joue contre ses pectoraux, bien dessinés. La brunette profite de la situation pour s’attaquer à ses parties génitales. Je me cambre pour éviter le contact, menaçant ainsi directement de rupture le papier qui nous lie. Elle malaxe les testicules, les caresse, s’empare de la hampe à pleine main et la masturbe lentement pour lui donner vie. Elle y dépose même un baiser furtif en passant sa tête entre lui et moi. Rapidement, l’érection devient superbe. Je réalise soudain qu’elle me menace directement.



La manœuvre n’est pas facile, car il faut que je suive chacun de ses mouvements pour ne pas rompre nos liens. Après quelques efforts, je me retrouve assise devant lui, les jambes outrageusement écartées. J’éprouve une terrible gêne d’adopter une telle posture devant ce garçon. Je rougis sous mon masque. Cette honte n’affecte cependant pas mon intimité, car une bouffée de chaleur déferlant directement du fond de mes entrailles plonge tout mon bas ventre dans une bien perverse volupté.



Nos mains étant liées, je parviens à esquiver une attaque contre ma poitrine. Le garçon s’empare alors de mes poignets et use de sa force pour m’imposer ses mains sur mes hanches. Le but recherché est bien plus lubrique et rapidement, sous les encouragements de la brunette, les mains de Romuald parviennent à explorer la totalité des courbes lisses et douces de mon corps. Après quelques minutes, je ne sais plus si ce sont ses mains ou bien les miennes qui dirigent cette promenade. Les mains sont curieuses, douces mais déterminées à toucher tout ce qu’une honnête femme réserve à son mari. Les caresses deviennent tellement précises que leurs bienfaits m’arrachent un soupir, aveu malgré moi du plaisir que je ressens. Les doigts vagabonds de Romuald s’insinuent jusqu’à la fourche de mes cuisses.


La jeune fille nous abandonne un peu quand qu’un garçon la saisit par la taille et sans autre forme de procès, la pénètre là, debout, juste devant nous. Mes joues rougissent à nouveau lorsque les doigts de Romuald ressortent complètement trempés des pétales de mon sexe. Le garçon paraît tellement apprécier qu’il y replonge immédiatement pour écarter les chairs douces, délicates et luisantes de mes petites lèvres. Mon clitoris est encerclé par des phalanges titilleuses qui finissent par l’extirper complètement de son repère, pour mon plus grand plaisir. Je me mords les lèvres pour ne pas gémir. Romuald est chauffé à blanc. Il m’attire contre lui puis s’allonge sur le dos pour me positionner sur lui. Cette fois, je m’abandonne totalement.



Je ferme les yeux tandis que le pieu de chair se positionne contre l’ouverture incandescente de mon ventre. J’attends le coup de reins profanateur. Le souffle chaud d’une respiration profonde me sort de ma stupeur, mais trop tard, Romuald mord dans le papier qui masque encore mon visage et, d’un coup sec, me l’arrache tandis que plus bas, son membre force ma vulve détrempée. Dévoilée, je me débats :



Personne n’écoute ma plainte, d’ailleurs, en est-ce une ? En fait, mes protestations n’altèrent en rien les va-et-vient du phallus qui m’écartèle délicieusement. J’y prends un plaisir immense. Le gland frotte bien contre la partie la plus sensible de l’intérieur de mon vagin et termine sa course contre le fond de ma matrice, tandis que la hampe, au gré des mouvements, glisse sur la zone de mon clitoris et me procure des petites décharges de bonheur. Tous ces plaisirs, presque irréels, se joignent pour m’amener sur les chemins tourmentés des délices de la perversité.



Je ne l’écoute pas, continuant à onduler la croupe pour aller à la rencontre du bassin de Romuald. Soudain, je me rends compte qu’un homme vient de prendre place derrière moi. Trop tard, il s’empare fermement de mes fesses et place son sexe contre mon anus. Cette fois, je me débats mais la petite brune aide l’homme à me tenir tranquille. Je proteste :



En guise de réponse, la petite salope m’administre une magistrale claque sur chaque fesse. Elle a dû y aller de toutes ses forces, car durant quelques instants, je ne ressens plus que la douleur de cette correction. Peu à peu, elle finit par s’estomper et laisser place à une sensation de chaleur extrême qui irradie mes deux lobes. La brunette ne m’abandonne pas et c’est même elle qui crache dans la raie de mes fesses pour lubrifier mon anus. Mon agresseur y positionne aussitôt son gland congestionné. Je n’ose plus lutter et j’ai horriblement peur. Trop tard, l’homme pousse et profite d’un mouvement en retrait de Romuald dans ma vulve pour s’enfoncer entre mes reins.


Cette pénétration est brutale et profonde. Lorsque le sexe coulisse pour revenir au bord de mon anus dilaté, le pieu de Romuald vient s’écraser contre le col de mon utérus. Ils me besognent ainsi, l’un entrant, l’autre se dégageant et ainsi de suite jusqu’à ce que je finisse par m’y perdre et mélanger les sensations que chacun me procure. Ils font attention de ne jamais s’extraire complètement de l’orifice qui les accueille. Mon ventre est en proie à un dilemme qu’il ne tarde pas à résoudre en me procurant autant de plaisir pour chacune de ces pénétrations.


Soudain, les garçons changent de rythme et cette fois, les deux phallus entrent en moi en même temps. Et s’y immobilisent. Je suis pourfendue et j’ai l’impression que je vais me déchirer et mourir. Doucement, ils commencent à bouger ensemble. Ce que je ressens est tellement fort que je ne sais même plus s’il s’agit de plaisir ou de douleur. Jamais je n’ai éprouvé une telle chose. J’en pleure. Heureusement, mes chairs ne cèdent pas. Je bénis leur élasticité car, contre toute attente, elles acceptent l’inacceptable. Le mouvement conjoint des deux virilités est si intense que tout mon ventre en est ébranlé. Ils vont et viennent encore. Maintenant, je n’ai plus le moindre doute. C’est bel et bien du plaisir que les deux garçons me donnent besognant mon sexe et mon fondement sans retenue. Toutes les terminaisons nerveuses les plus personnelles de mon anatomie sont sollicitées. Je perds la tête. Mon souffle est court et rapide, je crie sous les assauts combinés des deux hommes. Le rythme s’accélère, mes chairs fondent. C’est trop intense… ils sont trop gros… c’est trop bon… j’y prends trop de plaisir … je vais en mourir… J’implore :



Heureusement, mes supplications n’ont aucun effet sur les deux étalons, alors je jouis comme je n’aurais jamais cru qu’on puisse le faire. Mon plaisir, en se propageant, a anéanti la fine cloison qui sépare mes deux orifices. J’en suis convaincue, car il m’est impossible de dire lequel me fait le plus de bien. Mon anus et mon vagin ne font plus qu’un, tout comme les assauts simultanés des deux puissantes virilités. Ma jouissance se prolonge durant de longues et délicieuses minutes, tandis que les deux garçons continuent leur folle envolée. À leur tour, ils vont s’abandonner et m’inonder. Ils vont le faire ensemble, j’en suis certaine, mais ils se retiennent au maximum pour faire durer le plaisir qu’ils prennent à me voir dévastée par cette fantastique humiliation. Mon regard, totalement dévolu à la perversité, se trouble, mais trouve les yeux hagards de Julien. Devant lui, la jeune mulâtre caresse ses seins luisants de la semence de celui qui m’a entraîné dans cette aventure contre sa volonté. La jeune fille est toujours besognée par un garçon au visage couvert de sueur. Un rictus caractéristique s’imprime sur son visage lorsqu’il lui inflige l’estocade et l’inonde. Je soutiens le regard, presque triste, de Julien, tandis qu’une série de formidables crampes de jouissance m’entraînent encore plus loin dans l’orgasme. Tout mon corps se crispe, mes muscles sont tendus à se rompre. L’extase est totale. Je n’en peux plus, je manque d’air… Je sombre dans le chaos…



Les deux garçons explosent ensemble en râlant comme des animaux sauvages. Ils se répandent en longues giclées qui apaisent mes chairs meurtries. Je ne peux m’empêcher de penser très fort : « Julien, tout ça est de ta faute ! ! ! »



xxx



J’ai pris les clefs à Julien et j’ai couru comme une folle jusqu’à son appartement. Je veux partir tout de suite et abréger les adieux. Je m’apprête à sortir au moment où la porte s’ouvre.



Julien se jette immédiatement sur moi et m’embrasse avec une fougue qui ne peut me laisser froide. Ses mains courent sur l’ensemble de mon corps et rapidement, ma petite culotte rejoint le sol. Julien me soulève et me plaque contre le mur avant de me laisser retomber sur son sexe tendu. Je croise mes jambes autour de sa taille pour mieux m’empaler. Nous faisons l’amour comme ça, debout contre le mur du couloir. Mon ventre, surchauffé par mes précédents amants, n’est pas rassasié. Mes sens se réveillent instantanément et je plonge dans un plaisir tout à fait différent par rapport à la débauche que je viens de vivre. Cette fois c’est la passion qui domine. J’accueille chaque mouvement de mon partenaire avec délectation. Nous nous donnons l’un à l’autre sans restriction. J’ai tellement envie de Julien que j’atteins rapidement les sommets du plaisir. Mes ongles se plantent dans son dos. Nos bouches restent collées l’une à l’autre. Je respire par Julien comme lui respire par moi. Notre étreinte, passionnée, est violente comme s’il devait en rester des traces longtemps encore après nos adieux. J’implore :



Il m’inonde et nous râlons ensemble, tenaillés par un feu dont les braises vont marquer mes chairs à tout jamais, laissant en moi ce souvenir indélébile d’une union éphémère, mais au combien délicieuse. Je me dégage prestement, m’empare de mes affaires et disparais dans la cage d’escalier.



xxx



Le secrétariat tourne au ralenti. Seule Sabine est studieusement installée devant l’écran de son ordinateur. Ses doigts courent à une vitesse vertigineuse sur les touches du clavier. Coiffure extravagante bicolore, décolleté outrageux et jupe ultra-mini, elle fait tout pour se faire remarquer et pourtant, le patron a choisi Nicole pour le poste de secrétaire de direction. Pauvre Sabine, elle ne l’a pas encore digéré.



Elle prend son petit air coquin et rajoute :



La pauvre, si elle savait !!! Je me contente de pousser un petit soupir de résignation pour masquer les émotions que provoquent les souvenirs qui déferlent soudain dans ma tête.



Sabine m’annonce et j’entre seule dans le bureau luxueux du directeur.



Il me fait un petit discourt sur la stratégie commerciale de l’entreprise, puis m’informe d’un projet de restructuration et de l’informatisation de notre société. Le téléphone sonne. Mon patron décroche :



Il continue aussitôt son exposé :



On frappe.



Puis, il s’adresse à nouveau à moi :



Mon Dieu !!! Julien !!!


Mon patron poursuit les présentations et les recommandations. Julien s’avance et me salue comme s’il me voyait pour la première fois. Je bafouille :



Je suis pétrifiée, mon cœur cogne, mes jambes se ramollissent tandis qu’une crampe délicieuse embrase mon ventre…