n° 11613 | Fiche technique | 60081 caractères | 60081Temps de lecture estimé : 34 mn | 08/08/07 |
Résumé: Vanessa succombe de plus en plus aux appels du plaisir. Une balade en campagne et un coin bien insolite à découvrir dans la cité pour ce chapitre. | ||||
Critères: fh grp campagne parking fsoumise miroir fellation cunnilingu anulingus pénétratio double fdanus partouze -groupes | ||||
Auteur : Ugluk Envoi mini-message |
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L’aventure que je viens de vivre au château reste dans ma mémoire comme une sorte de rêve irréel. Julien a fait preuve de beaucoup de tendresse durant notre retour jusqu’à son appartement. Nous nous arrêtons même à plusieurs reprises pour admirer des sites pittoresques et, à chaque fois, nous flirtons comme deux amoureux à la veille de leur mariage.
En début de soirée, nous dînons dans une pizzeria bien sympathique. Julien me parle un peu de son futur emploi. Il est ravi d’aller travailler pour cette grande société et regrette juste de devoir quitter la région pour aller s’installer dans le Nord.
Je ne l’écoute que d’une oreille, car mon esprit est encore tourmenté par ce que nous venons de vivre au château. Je suis fière de lui avoir tenu tête et surtout d’être parvenue à ne pas lui avouer ma jalousie. Ainsi, au-delà de la victoire contre Julien, c’est aussi une grande bataille contre moi-même que je viens de remporter. En effet, j’ai l’impression d’avoir ainsi éradiqué à tout jamais l’insupportable sentiment de rivalité qui s’emparait insidieusement de moi. Julien connaîtra bien d’autres conquêtes et, puisque bientôt je repartirai en le laissant derrière moi, il est plus raisonnable d’éviter toute querelle pour que ne subsistent, au fond de mes souvenirs, que les délicieux moments passés ensemble.
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En arrivant dans l’immense cité, je prends conscience que nous vivons vraiment dans deux mondes différents. Julien roule lentement. Ici tout est si différent des quartiers guindés dans lesquels je vis depuis ma plus tendre enfance. La nuit tombe doucement et une foule de personnages déambulent dans les ruelles. Les jeunes se regroupent autour d’un banc, des hordes de cyclomoteurs bruyants nous dépassent, des hommes jouent à la pétanque sur un espace en terre battue, des enfants se disputent un vieux ballon, des personnes se parlent par balcons interposés, un groupe de jeunes garçons chahute bruyamment pour attirer l’attention de deux jeunes filles, des visages se collent derrière les vitres, observant ce spectacle sans cesse répété de toute cette micro société. Je demande à Julien :
Julien me fixe droit dans les yeux. Il réfléchit quelques secondes sans prononcer un seul mot et m’annonce enfin :
Nous nous arrêtons devant un bloc d’immeubles gigantesques. Il ressemble à un immense mur surmonté d’une tour. Le tout est garni d’innombrables fenêtres qui tentent de redonner une connotation humaine à l’ensemble. Nous nous garons tout près. Julien descend de la voiture et m’indique un petit escalier situé sous l’un des trois porches d’entrée. Il m’abandonne juste un instant pour aller sonner à un interphone.
Nous descendons les marches en béton. Curieuse, je suis mon guide. Une porte grinçante donne accès à une pièce destinée à parquer les vélos et cyclomoteurs. Les murs sont couverts de graffitis obscènes et le sol est jonché de pièces mécaniques usagées, abandonnées là dans la poussière sur le ciment taché d’huile et de cambouis. Julien ouvre une seconde porte et nous débouchons sur une multitude de couloirs sinueux, sinistrement silencieux, qui s’entrecroisent. De nombreuses gaines de plomberie et colonnes de soutien se succèdent entre les innombrables portes de caves.
Une odeur de renfermé, de poussière et de ciment âpre m’emplit les narines. Ce lieu a quelque chose d’étrange et même à la limite d’angoissant. Je ferais demi-tour si la curiosité de savoir ce que Julien veut me montrer n’était pas là pour me doper. Nous descendons encore un étage. Seule ici, je pourrais facilement me perdre dans un tel labyrinthe. Pourtant Julien se dirige visiblement sans difficulté. Je remarque que certaines portes de cave ont été forcées, parfois cassées lorsque la serrure résistait. D’autres ont été tellement renforcées pour lutter contre le vandalisme qu’elles semblent être carrément blindées.
Finalement, nous arrivons devant une cave que rien ne différencie des autres, sinon le fait qu’elle est la dernière du couloir. Julien positionne les molettes du cadenas à combinaison sur les bons chiffres avant de me demander de fermer les yeux pour entrer. Me tenant par la main, il me guide à l’intérieur. J’entends le petit claquement d’un interrupteur. Il me faut lutter contre ma curiosité pour ne pas tricher. Il me fait faire encore quelques pas avant de m’autoriser enfin à ouvrir les yeux.
La cave a été complètement transformée en une sorte de palais des glaces miniature. De grands miroirs, semblables à ceux que l’on trouve sur les portes des armoires modernes, tapissent entièrement les murs, le sol et le plafond de cette pièce. Notre image nous est renvoyée sous plus d’une quinzaine d’angles différents. J’ai l’impression d’avoir atterri dans un décor de conte de fées, à la fois irréel, amusant et intriguant. Je m’amuse à faire quelques grimaces et je constate que les miroirs ont été savamment orientés pour me permettre de me voir simultanément de face, de profil, de dessus et de dessous.
Julien me regarde jouer, puis passe derrière moi, se fraye un chemin entre mes cheveux et dépose un baiser voluptueux contre ma nuque. Instantanément, mon corps se couvre de frissons. Je lève les yeux et j’observe amusée cette scène que reflètent les glaces. La bouche de Julien s’acharne dans mon cou, remonte pour mordiller le lobe de mon oreille droite et replonge jusqu’à ma nuque. Je me tortille sous l’effet du souffle chaud, des titillements de la langue et des succions de la bouche coquine, et je lutte pour ne pas fermer les yeux et me laisser ainsi emporter pleinement par ces délices de sensualité. Les mains chaudes et douces de mon amant parviennent rapidement à se glisser sous le tissu de mes vêtements pour entrer en contact direct avec ma peau. Elles caressent mes cuisses, mon ventre, mes hanches. Elles encanaillent mon corps demandeur. Je me délecte de l’émotion sexuelle qui vient d’éclore dans le nid douillet de mon ventre et qui se répand dans tout mon système nerveux. Je m’abandonne totalement à ces préliminaires, dégustant chaque once de volupté que m’apportent ces mains, cette bouche, ce corps qui se plaque contre moi, se frotte langoureusement contre mon dos et ne me dissimule rien de la vigoureuse envie de m’honorer qui le tourmente.
Je devine que Julien veut me faire l’amour avec une passion extrême. Je me languis de sentir ses premiers assauts, mais je ne brusque rien, bien au contraire. Il est si bon de se sentir ainsi désirée… Les miroirs m’alertent lorsque les doigts de Julien commencent à dégrafer les boutons de mon chemisier. Je les laisse faire sans toutefois leur venir en aide lorsque la boutonnière résiste. J’observe amusée, une lueur de malice dans le regard, cet effeuillage romanesque. Je suis spectatrice de mon propre déshabillage et mon excitation en est décuplée. Je regarde mon corps tel qu’il apparaît à Julien au fur et à mesure qu’il le met à nu.
Lorsque tous mes vêtements ne sont plus qu’un amas de tissu fripé posé contre mes pieds, je me retourne et à mon tour j’entreprends le déshabillage en règle de mon amant. Je surprends également son regard qui part à la découverte d’images insolites dans les reflets des miroirs. Le corps que je dévoile peu à peu me paraît encore plus beau ainsi dupliqué. Je goûte à la peau frémissante lisse et ferme, si harmonieusement dessinée par les muscles masculins. Je suis fascinée par les fesses de Julien. Je les pétris, mes doigts s’affolent, deviennent presque brutaux, s’acharnent sur les deux lobes tandis que je me régale de ce spectacle visuel aux multiples facettes, ce qui me permet de ne pas perdre une miette de la vue encore plus torride du membre de Julien, outrageusement tendu au bas de son abdomen.
Soudain, la gourmandise que m’inspire ce membre devient trop forte. Alors je m’agenouille juste devant et mes lèvres le couvrent de mille baisers. Mes yeux sont tout d’abord choqués par les images qu’ils découvrent sur les glaces puis, peu à peu, ils s’habituent tandis que ma bouche se dévergonde et que ma langue entre en action. Ce sexe chaud, dur et gorgé d’envies inavouables est à mon entière disposition, alors je compte bien en profiter et même en abuser. Cette fois, aucune autre fille ne va en profiter. Je veux lui prendre toute sa vitalité, toute sa virilité, sans trouble-fête. Julien va être à moi, en moi…
Je me relève, me laisse transporter par les bras de mon amant qui me plaque contre un miroir incliné. Le verre est froid et ma peau se couvre de frissons tandis que mon corps brûle de désir. Julien m’écarte les jambes et se place à leur intersection. J’observe avec curiosité, dans les miroirs, le gland qui se positionne entre les pétales de ma féminité. Je suis impatiente de le recevoir en moi. Il s’attarde, me fait languir. Pour chacune des images que je vois sur les murs, j’ai l’impression qu’il y a autant de sexes qui s’apprêtent à me pénétrer. Je suis tellement excitée que je pousse un soupir de plaisir violent lorsque Julien se décide enfin à m’investir. Mes muqueuses sont si sensibles qu’à chaque mouvement du phallus, j’ai peur de jouir prématurément. Julien va lentement, profondément, se dégage entièrement pour replonger jusqu’au fond de moi en forçant à chaque fois l’entrée trop serrée de ma vulve. Je suis subjuguée par l’image des fesses de Julien qui se contractent à chaque assaut, me révélant ainsi deux adorables petites fossettes. J’admire également les muscles de son dos qui se dessinent sous la peau déjà luisante de sueur. Mes yeux sont à la fête. Ils se régalent de découvrir tous les mouvements du corps de l’homme qui me besogne avec vigueur. Le relief des abdominaux et des pectoraux de mon amant prennent un relief fascinant lorsque je les observe dans les miroirs.
Je suis complètement sous le charme de tous ces muscles, unis dans un effort commun dont le but est de s’emparer de mon corps afin d’y puiser l’orgasme et de m’entraîner dans cette tourmente de la jouissance. Je ressens une excitation rarement atteinte. J’éprouve de plus en plus de difficultés à maîtriser la montée de mon plaisir. Ma vue se trouble face à toutes ces images torrides… Je perds mon souffle… Julien emballe le rythme… À mon tour, je contracte mes muscles pour qu’ils ne fassent plus qu’un autour du pieu qui m’ébranle. Les veines de Julien saillent sous sa peau ruisselante, son membre devient encore plus gros, plus dur… Je voudrais le vérifier de visu, mais je parviens difficilement à distinguer le pilon humain qui se déchaîne entre mes cuisses. Mes oreilles bourdonnent, mes entrailles se nouent, tous les miroirs m’offrent des images à peine soutenables qui me font tourner la tête… Je suis témoin de ma propre jouissance. Un plaisir d’une extrême puissance me ravage, je ne suis plus femme, mais femelle en rut, je mords, je râle, je griffe, je crie… Julien m’assène les coups de grâce, devenant délicieusement brutal en se répandant tout au fond de moi…
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Malgré l’arrivée de mon oncle Gilbert et sa famille, l’ambiance de mes vacances à l’Ermitage a basculé dans la mélancolie. Il faut dire que Julien occupe tellement mes pensées que tout ce qui se passe autour de moi m’apparaît comme autant de petites agressions à ma tranquillité et d’obstacles à mes rêveries. Et puis Isabelle est repartie, si bien que j’ai perdu la seule personne à qui j’aurais pu me confier et partager un peu de ce qui me bouleverse intérieurement. Elle au moins pourrait me comprendre. Rien à voir avec mes cousins, tout juste sortis de l’adolescence et qui ont le don de m’exaspérer. Ces deux grands gringalets d’Antoine et Frédéric n’arrêtent pas de se chamailler et lorsqu’ils parviennent enfin à se réconcilier, c’est pour concocter des plaisanteries douteuses qui ne font rire qu’eux.
De son côté, leur sœur Sandrine passe son temps à se morfondre sur son sort, regrettant de ne pas encore être majeure et pouvoir ainsi aller s’éclater sur la Côte avec ses copines. Du coup, tout est pour elle prétexte à la mauvaise humeur. Elle trouve que l’eau de la piscine est trop froide, que les oiseaux chantent trop tôt le matin et la réveillent, que les moustiques s’acharnent sur elle… Quant à mon oncle, il passe ses journées au golf tandis que ma tante, ainsi délaissée, se plonge dans la lecture de toute une myriade de magazines féminins et se délecte des potins mondains de certaines revues à scandales.
Habituellement, je suis plutôt amusée par ce manège, mais aujourd’hui je ne parviens plus à le supporter. Les souvenirs des moments si intenses que j’ai vécus avec Julien me hantent. Je ne parviens pas à chasser de ma tête les évocations sulfureuses de nos aventures et je suis victime d’une excitation chronique incontrôlable qu’il m’est impossible de satisfaire.
Je tiens Julien pour responsable de mon état d’esprit. Je suis mélancolique à l’idée que le week-end prochain mettra un terme final à notre relation. Julien m’a consolé en m’expliquant que ce que nous avons vécu ensemble restera un merveilleux souvenir commun que nous partagerons, malgré tout, jusqu’à la fin de nos jours. En attendant, il m’a promis un véritable bouquet de feu d’artifice si je désirais le suivre le week-end prochain. J’ai bien essayé d’en savoir plus, mais il est resté muet sur ses projets. Il n’en fallait pas plus pour me perturber complètement. Ma curiosité ainsi mise à rude épreuve se venge sur ma libido et ne me laisse aucun répit depuis notre séparation. J’ai le sentiment qu’une bonne masturbation, au soleil, au bord de la piscine pourrait me permettre de retrouver un peu de quiétude, mais il m’est impossible de satisfaire à cette envie avec autant de parasites autour de moi. Impossible d’être tranquille plus de deux minutes sans voir débarquer quelqu’un. Je ne vais quand même pas passer la journée dans ma chambre !!! Je me rends compte que je deviens irascible. Il faut que je me calme alors je décide qu’une petite promenade équestre solitaire me fera le plus grand bien.
Je me contente de hausser les épaules en guise de désapprobation. Et puis, pour une fois, ses manières bégueules m’arrangent terriblement. Il n’aurait plus manqué qu’elle vienne avec moi, celle-là !!! Je claque nerveusement mes talons sur les flancs de Tarentelle, secouant également les rennes pour ordonner à l’animal d’adopter une allure soutenue. La jument est vive, nerveuse, différente, presque rebelle. Son instinct lui permet-il de comprendre ce qui me tourmente et me témoigne-t-elle ainsi sa désapprobation face à mon attitude impardonnable ?
Nous nous éloignons rapidement de l’Ermitage et de son ambiance décidément trop pesante pour moi. La campagne, pourtant surchauffée par un soleil de plomb, m’apparaît soudain comme une bouffée d’oxygène dont les bienfaits agissent directement sur ma raison. Je peux enfin tenter de mettre un peu d’ordre dans mon esprit. J’essaye tout d’abord d’exorciser le mal qui me ronge en portant toute la responsabilité de mon état sur les épaules de Julien. Je me dis qu’il faut que je cesse de voir ce garçon, car il me fait perdre la tête, et je réalise maintenant combien je suis idiote d’avoir fait une fixation sur les défauts des membres de ma famille plutôt que de profiter pleinement de leur présence et de mes derniers jours de vacances.
Après deux ou trois kilomètres de réflexion, je finis par comprendre que je suis la seule responsable de cette obsession sexuelle qui me ronge. Le désir qui couve au fond de mon ventre et que j’ai tant de mal à contenir, c’est moi seule qui le fais vivre. Le plaisir que Julien m’a offert a allumé ce feu. Depuis, j’ai peur qu’il ne s’éteigne et que je ne puisse plus me brûler aux flammes de cette sexualité passionnée issue de notre rencontre. Il est tellement surprenant et imprévisible que ses promesses n’ont fait qu’attiser les flammes qui brûlent mon âme.
Je lutte pour chasser les fantasmes sexuels qui hantent mes pensées, mais je suis impuissante face au désir physique qui a pris possession de mes sens. Les secousses du trot de Tarentelle irradient mon sexe, ma poitrine est gonflée dans mon soutien-gorge et semble vouloir se libérer en déchirant le tissu sous la pression des pointes durcies de mes tétons. Toutes mes zones érogènes sont en alerte, réceptives à la moindre sollicitation. À chaque secousse, chaque frottement du tissu sur ma peau, chaque contraction involontaire de mes muscles, je dois lutter pour ne pas succomber à l’emprise du désir sur ma raison. J’ai chaud.
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La silhouette majestueuse des grands chênes bicentenaires m’annonce que je vais bientôt pouvoir me réfugier à l’ombre de la forêt. Je pousse Tarentelle à accélérer encore l’allure afin d’échapper rapidement aux rayons du soleil qui me brûlent. Le sentier est étroit, son tracé résistant à peine à l’abondante végétation de fougères et de ronces qui cherchent à le submerger. Peu à peu, les châtaigniers et quelques acacias ont remplacé les chênes. J’arrive au ruisseau. Je mets pied à terre et m’agenouille sur une grosse pierre plate pour plonger mes mains dans l’eau, afin de m’asperger le visage et le torse de cette eau presque glacée qui clapote entre les cailloux. Tarentelle se désaltère dans un grand bruit de succion qui m’amuse. Brusquement, le rugissement strident d’un moteur de tronçonneuse vient perturber la quiétude des lieux. Tout d’abord agacée, je cède finalement à la curiosité d’aller voir qui se permet de venir couper du bois dans nos parcelles.
Tirant Tarentelle derrière moi, je n’ai que quelques dizaines de mètres à parcourir avant de découvrir le responsable de ce tintamarre. Le torse nu ruisselant de sueur, un casque antibruit sur les oreilles, je reconnais aussitôt Yoanne. Il se démène comme un beau diable pour couper des acacias, visiblement pour en faire des piquets. Le jeune homme ne m’a pas vu arriver, et avec le tintamarre de la tronçonneuse, il ne risque vraiment pas de m’entendre alors il continue son travail sans s’imaginer que des yeux intéressés l’observent attentivement. Ce petit rôle d’espionne pimente cette rencontre inattendue. Voyeuse, je me délecte de la vision du jeune homme dont les muscles, bandés sous la peau luisante de sueur, mettent en valeur toute la virilité de ce garçon. La lumière semble jouer à faire luire les reliefs de cette musculature qui s’anime dans l’effort. Le plaisir que je prends à observer ainsi ce corps d’homme n’est pas seulement intellectuel, mais bel et bien physique.
Les douces contractions du bas de mon ventre trahissent la résurgence du désir sexuel que j’étais parvenu, avec peine, à maîtriser quelques minutes plus tôt. Cette fois, le combat est complètement inégal. J’ai l’impression que tous mes sens se sont alliés contre ma raison. Combien de temps pourrai-je leur résister? En fait, cette question n’est déjà plus d’actualité. Non, celle qu’il faut que je me pose c’est : jusqu’où suis-je capable d’aller pour assouvir cette formidable et dévorante envie de sexe qui me tourmente ? Mes jambes se ramollissent et je suis secouée d’un tremblement incontrôlable lorsque la tronçonneuse s’arrête. Yoanne retire son casque puis se retourne dans ma direction pour poser son matériel sur le sol. Il est très surpris de me trouver ici. Il s’essuie le front et me lance:
Je suis complètement perturbée. Mon cerveau m’abandonne, et, tandis que Yoanne s’approche de moi, ma main serre le cuir des rennes de toutes ses forces, exactement comme elle le ferait si j’étais en face d’un danger imminent. Je tente de me ressaisir :
Ha, bravo ! Parfaitement réussie comme diversion… Je cherche à détendre l’atmosphère et je m’enlise à lui parler de sexe. Suis-je en train de devenir folle ??? Yoanne n’a pas répondu et s’est contenté de s’approcher dangereusement de moi. Ses yeux plongent dans mon regard troublé. Je libère Tarentelle.
Cette attitude déclenche en moi une colère aussi spontanée que violente. Je me mets à lui crier dessus tout en le repoussant vigoureusement des deux mains :
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase. Le garçon, déséquilibré par mon assaut, trébuche sur une pierre et tombe en arrière. Tentant d’éviter la chute, il s’agrippe à mon bras, mais ne parvient qu’à m’entraîner avec lui et nous heurtons sèchement le sol. Ma colère ne fait qu’empirer alors je me rue sur Yoanne, abasourdi, qui se laisse terrasser. Je bloque ses bras avec mes jambes et pèse de tout mon poids sur son torse tandis que mes mains lui saisissent fortement les épaules. Je continue immédiatement ma mise au point :
Je prends soudain conscience que Yoanne pourrait aisément me renverser s’il le souhaitait ; or il ne présente qu’une résistance bien symbolique face à mon agression. Il se débat un peu et, dans la lutte, mes mains touchent sa peau. Je plaque mon buste contre son torse pour garder l’avantage. Dans ce drôle de combat, chaque contact provoque la révolte de mes sens contre ma volonté. Une contraction sans équivoque noue le bas de mon ventre, mes seins deviennent sensibles, mes forces m’abandonnent…
Piégée !!! Je suis piégée ! Je me rends compte à quel point je suis naïve d’avoir foncé tête baissée dans ce guet-apens. Yoanne m’a volontairement provoquée, car je suis certaine qu’il a deviné la nature du mal qui me ronge. Je suis sûre que son instinct de mâle lui a fait sentir mon tourment intérieur. Libido contre pudeur. Yoanne a choisi son camp, alors je sais que je suis perdue. Je signe ma reddition en me redressant pour laisser mes mains caresser les pectoraux fermes et bien dessinés du garçon. Maintenant assise sur le bas de son abdomen, je reçois le coup de grâce en percevant clairement, à travers le tissu, la rigidité impudique de son membre. Ma libido jubile et fête sa victoire par une décharge de cyprine qui inonde ma pauvre petite culotte. Je glisse mon bassin jusque sur les cuisses de Yoanne frottant au passage l’intérieur de mes jambes contre le renflement prometteur.
En quelques instants, la virilité palpitante de Yoanne se retrouve à l’air libre, assaillie par mes doigts frivoles et clairement déterminés dans leurs caresses. Ma bouche prend leur relais pendant que je me tortille comme un ver au bout d’une ligne en me libérant de mon pantalon et de mon slip. Je suis complètement possédée par l’envie sexuelle qui vient d’exploser en moi. J’éprouve un besoin vital de satisfaire aux rites du sexe, et ma pudeur est déjà sacrifiée à l’autel du désir. Seule une bonne jouissance pourra m’exorciser et me faire retrouver ma raison. Sans plus de préliminaires, je chevauche Yoanne et m’installe juste au-dessus du pieu, luisant de salive, qui se tient raide et tendu vers les cieux. En quelques mouvements du bassin, je positionne le gros gland rose entre les replis trempé de mon antre maléfique où brûlent déjà les flammes de la tentation souveraine. D’un coup, je m’empale jusqu’à écrasement de mes lèvres écartelées contre le pubis de Yoanne. La violence de cet acte nous fait pousser un gémissement de plaisir commun. Je reste quelques secondes inerte, savourant la présence virile plantée jusqu’au fond de ma matrice. Yoanne en profite pour tenter de me renverser, mais, comme dopée par une force surnaturelle, je lui interdis tout mouvement et me maintiens en position dominante. Je veux rester complètement maître de ce coït.
Yoanne renonce face à ma détermination, d’autant que je commence à onduler ma croupe et que je fais coulisser son sexe au gré de mes mouvements accompagnés des contractions de mes muscles internes. Mon ventre tout entier brûle comme l’enfer autour de cette colonne sacrée que je fais aller et venir, me délectant de chaque frottement contre les parois presque trop sensibles de mon intimité qui pleure de plaisir. Je me cambre en arrière tandis que les mains de Yoanne s’infiltrent sous mon chemisier et dégagent mes seins des bonnets du soutien-gorge pour s’en emparer. Il me les masse avec passion, pinçant légèrement les tétons déjà crispés par les effluves du bonheur qui, venant tout droit de l’intérieur de mes cuisses, se propagent en moi à une vitesse vertigineuse. J’adopte rapidement un rythme endiablé, car je veux un plaisir salvateur, sans fioritures, allant droit au but et qui soit suffisamment puissant pour me calmer. Ma croupe danse frénétiquement sur le sexe dopé par toute la virilité de celui que je considère dorénavant comme ma victime. Je pousse des gémissements à peine humains en réponse aux feulements de Yoanne qui semble lutter pour ne pas s’abandonner trop tôt. Moi aussi, j’ai l’impression d’arriver déjà au sommet du plaisir pourtant je continue à me démener sur le phallus congestionné, car je veux franchir encore d’autres étapes sur le chemin secret de l’orgasme suprême.
Yoanne gonfle. Non ! Pas encore ! Je ralentis les mouvements, pour retarder l’échéance. Je veux plus !!! Yoanne a compris, il se calme. Malheureusement, je ne peux pas attendre, alors je repars à l’assaut. Rapidement, la verge grossit à nouveau, prête à éclater. L’imaginer dans mon ventre, soumise à mon bon vouloir, pousse mon plaisir à l’apothéose. Je suis au bord de la jouissance. J’exorcise mon corps du démon de l’envie sexuelle qui me tourmente depuis plusieurs jours déjà. Mon vagin dévore goulûment la verge qui commence à se répandre. Mes derniers mouvements prennent une amplitude à peine supportable. Mes muscles se crispent à se rompre tandis que mon système nerveux explose.
À bout de souffle, j’impose les cris de ma jouissance face au chant des oiseaux de la forêt. Yoanne n’existe plus, il n’y a plus qu’une colonne de chair dilatée qui se liquéfie dans mes entrailles pour éteindre le feu qui a réduit ma pudeur et mon éducation en cendres. Je continue à monter et descendre doucement sur le phallus ruisselant jusqu’à ce qu’il perde de la vigueur et que je ne le sente plus s’imposer aux muscles écartelés de mon vagin. Une vague de panique me submerge brusquement. J’ai l’impression de revenir sur Terre et je me retrouve crûment face à la réalité et la gravité de mes actes. Je me dégage en un éclair, attrape mes vêtements et m’habille à la hâte en récupérant Tarentelle. Lorsque Yoanne se relève enfin, je suis déjà sur ma monture. Je ne parle pas, mais mes yeux et l’expression de mon visage doivent suffire, car Yoanne acquiesce et tente de me rassurer :
Déjà je ne l’entends plus, quittant au galop la clairière, couchée contre l’encolure de Tarentelle pour éviter les branches épineuses de quelques acacias indisciplinés.
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À peine sortie des écuries où je viens de ranger ma selle, je tombe sur Marie-Rose.
J’abrège volontairement cette conversation qui me met très mal à l’aise, car je revois intérieurement la scène de la clairière. J’ai peur de me trahir en laissant apparaître mon trouble alors je file illico sous la douche.
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Ma petite aventure dans les bois m’a permis de passer sereinement le reste de la semaine. Bien sûr, tous les jours j’ai pensé à Julien et à ses promesses, mais ce n’était plus une obsession incontrôlable.
Cette fois, ça y est. Nous venons de déjeuner tous ensemble pour la dernière fois, car je pars tout à l’heure. Il n’a pas été facile de feindre la tristesse habituelle que j’affiche à la fin des vacances alors qu’au fond de moi, je suis excitée comme une puce à l’idée de retrouver bientôt Julien.
Un regard furtif de Marie-Rose me fait douter qu’elle croit en l’excuse que j’ai donnée pour quitter prématurément l’Ermitage.
Je charge rapidement mes valises dans le coffre de ma voiture tandis que mes cousins, toujours égaux à eux-mêmes, se chamaillent bruyamment au bord de la piscine. Je dis au revoir à tout le monde et profite de l’occasion pour bousculer insidieusement Antoine et Frédéric, les envoyant tous deux droit dans l’eau de la piscine. Ils tentent aussitôt de se venger en m’éclaboussant alors je me précipite dans ma voiture et dans un crissement de pneus sur le gravier, je démarre en trombe. En passant la grille d’entrée, je croise Yoanne sur sa moto. À travers la visière de son casque, je remarque une lueur de tristesse dans son regard. Le bougre aurait-il pris goût à mes frasques érotiques ? Je lui fais un petit signe de la main, un petit signe qui veut dire adieu, mais qui laisse quand même entrevoir l’espoir d’une prochaine rencontre. Ce n’est pas que je la souhaite, non, je veux seulement garantir le secret de nos aventures en lui laissant penser que son silence pourrait être récompensé…
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Plantée devant la porte de l’appartement de Julien, le cœur battant la chamade dans ma poitrine, j’hésite à sonner. Ce qui m’attend derrière cette porte m’effraye soudain. Une question résonne dorénavant dans ma tête, comme le gros bourdon d’une église. Pourquoi suis-je venue ? Ne suis-je pas déjà allée trop loin avec ce garçon ? J’ai l’impression de me réveiller au beau milieu d’un rêve où toute notion de morale était bannie mais où, contre toute attente, je me sentais bien, trop bien. Ma conscience de jeune fille de bonne famille, pudique et réservée, resurgit et me plonge dans un très désagréable malaise. Je songe brusquement à faire demi-tour pour m’enfuir en courant.
Trop tard ! Comme s’il avait deviné ma présence derrière sa porte, Julien ouvre brusquement et me surprend. Je suis complètement désemparée. Je n’ai pas le temps de prononcer le moindre mot. Ma bouche est assaillie par la sienne et le baiser langoureux qu’elle m’impose est aussi puissant que la seringue d’un anesthésiste. Je n’ai pas le temps de compter jusqu’à dix que je replonge totalement dans ce rêve à l’ambiance érotique sulfureuse, dans laquelle Julien me fait évoluer depuis les premières minutes de notre rencontre. Toutes les réticences que j’ai éprouvées quelques instants plus tôt volent en éclats. Julien m’a promis que la fin de notre aventure serait comme le bouquet final d’un feu d’artifice. Eh bien, je n’en ai plus peur. Bien au contraire, je suis impatiente de contempler les étincelles multicolores de ces fusées.
Je plaisante alors :
Cet élan de poésie m’amuse, tout en me poussant à une réflexion plus profonde. Julien m’abandonne quelques instants pour aller donner un coup de téléphone. Lorsqu’il revient enfin, c’est pour m’entraîner dans le salon où il m’offre un délicieux et très rafraîchissant cocktail de jus de fruits. Nous bavardons de longues minutes. La sonnette de la porte d’entrée nous interrompt soudain. Une jeune femme asiatique nous livre notre dîner. Son accent est à lui seul un agréable dépaysement. Julien écoute les quelques recommandations culinaires qu’elle lui donne.
Nous ne résistons pas plus de cinq minutes aux odeurs alléchantes qui s’échappent des deux boîtes en carton. La maîtrise des baguettes donne lieu à une franche rigolade. Nous chahutons et nous amusons à nous donner mutuellement à manger avec les baguettes. C’était à prévoir, ma robe en fait les frais.
Très intriguée, je le questionne sans relâche, mais il ne se décide pas à me dévoiler ses intentions. Je cherche à deviner, en vain. Julien accepte de me donner quelques indices. Il me parle du Yin et du Yang, du noir et du blanc, de la lumière et de l’obscurité. Je n’y comprends rien et j’en suis encore plus agacée. En même temps, un trouble naît en moi. Que me réserve-t-il ? Il pousse ma curiosité à bout et, insidieusement, cela m’excite. Je cherche à le faire parler en usant de mon charme. Je deviens provocante, caressante, vicieuse. Rien n’y fait. Julien tient bon. Ce manège dure quelques minutes avant que Julien ne se décide. Il m’attrape par le bras et m’entraîne avec lui jusqu’à la porte d’entrée :
Cette fois, il m’inquiète terriblement. Une bouffée d’anxiété me submerge et mon cerveau se brouille. Pourtant ma curiosité maladive et l’excitation sexuelle latente qui me ravage soumettent ma raison. J’accepte de suivre ce garçon, car je ne peux résister à l’envie de découvrir ce qu’il m’a préparé. Dans un même temps cette perspective m’effraie, car je suis consciente qu’il est capable de repousser très loin, peut-être même trop loin, les limites des interdits. Dans la rue, un souffle chaud caresse mon visage. C’est comme si le vent tentait de me rassurer et, malgré la douce chaleur estivale, un énorme frisson parcourt mon épiderme.
Nous entrons dans un immeuble comparable à celui de son appartement, à trois étages près. Une fois de plus, c’est vers le sous-sol qu’il m’entraîne. Une légère angoisse me submerge. Je retrouve ces odeurs maintenant familières de poussière et de ciment qui imprègnent ces lieux. Ici, je ne suis plus qu’une somnambule qui se laisse diriger, au mépris du danger et de la morale, jusqu’au plus profond des mystères inavouables de cette cité. Pourtant, dans ma poitrine, mon rythme cardiaque sonne l’alarme. Il tente de me ramener à la raison. Impossible, je suis déjà totalement soumise à l’influence de la curiosité de mes instincts sexuels les plus pervers. Nous arrivons rapidement devant une vieille porte métallique. La peinture à demi écaillée résiste avec difficulté aux assauts de la rouille. Malgré tout, il est encore possible de lire « CHAUFFERIE ACCES INTERDIT AU PUBLIC ». Julien frappe une série de trois puis de deux coups sur la ferraille qui résonne, vibre sous les chocs et me fait frémir. Un jeune homme, grand, brun, tout juste sorti de l’adolescence, nous ouvre.
Julien ne s’attarde pas, il ne me présente même pas. En fait, la chaufferie est désaffectée. Ce n’est visiblement pas récent, car la pièce, très sombre, ne comporte plus grand-chose qui témoigne de cette activité passée, si ce n’est, une multitude de tuyaux sectionnés qui courent encore le long des murs. Julien m’entraîne jusqu’à une zone où des rideaux et des vieux draps, fixés au plafond, forment une étrange série de paravents. Le jeune homme ne nous suit pas. Julien écarte les draps et nous fraye un chemin à travers ce labyrinthe de voiles. Nous y découvrons plusieurs paquets de vêtements rangés soigneusement sur le sol à l’intérieur de ce qui pourrait être comparé à de petites cabines. Le tissu filtre le peu de lumière qu’il y a dans la pièce et nous avançons doucement. Je ne cherche pas à deviner quoi que ce soit, me contentant de me laisser guider jusqu’à l’emplacement libre recherché. Julien ne dit rien, entretenant ainsi le suspense. Il se retourne soudain vers moi et, dans un tourbillon de baisers gourmands et incendiaires, il me déshabille entièrement. Il me câline encore pendant qu’à son tour, il se met à nu.
Le garçon me prend alors par la main et me guide sous le tissu qui glisse avec une certaine sensualité sur ma peau nue, qui s’excite maintenant de ce contact. Nous rencontrons de plus en plus de difficultés à avancer, car la densité des draps devient telle que nous sommes obligés de nous mettre à quatre pattes pour nous infiltrer dessous. En fait, ce sont même des couvertures que nous soulevons maintenant. Enfin, nous terminons de franchir tous ces obstacles. J’en aurais été fortement soulagée si nous n’étions pas arrivés, finalement, dans un endroit entièrement plongé dans l’obscurité la plus totale. Julien me tient toujours la main. Le sol, moelleux, est certainement recouvert de tapis en mousse. Je me relève doucement et, toujours guidée par la main de Julien, je marche vers l’inconnu. Soudain, le garçon me lâche. Dans ce noir absolu, je cède instantanément à la panique. Mes mains cherchent désespérément mon guide.
Il ne fait pas froid pourtant ma peau se couvre de frissons. Je tremble. J’ai envie de sortir au plus vite de cet endroit. Je m’apprête à crier lorsque subitement une main se pose sur mon dos, remonte sur mon omoplate pour redescendre lentement le long de mes hanches.
Je ne suis même pas capable de dire si c’est lui qui m’a répondu et l’idée que ce puisse être une autre personne me fait peur. Pourtant, la main est douce, très caressante, trop caressante… Minutieusement, comme le ferait un aveugle, cette paume chaude explore mes formes. Tétanisée, je n’ose plus faire le moindre geste. Privé de vue, je tente d’exploiter au mieux le reste de mes sens. Je perçois de légers bruits, je sens des odeurs de parfums différents qui se mêlent. Oui, aucun doute, nous ne sommes pas seuls dans cette pièce. Je brave l’interdiction de parler pour tenter de me rassurer :
Pas de réponse. Une deuxième main vient de se poser sur mon corps dénudé. Je suis morte de peur. Je force sur ma vue, pourtant rien n’y fait. Mon esprit est tellement accaparé à scruter désespérément l’obscurité que je me rends à peine compte que ma peau fait toujours l’objet de palpations de plus en plus impudiques. Lorsque je réagis enfin, ces attouchements m’effrayent tellement que je reste sur place, paralysée par ces mains anonymes. Leurs passages provoquent de bien coupables voluptés, que mon corps transforme en de délicieux frissons qui irradient honteusement l’ensemble de mes zones érogènes. D’ailleurs, les doigts semblent parfaitement comprendre l’état d’excitation qui s’empare de moi. Ils profitent alors, sans état d’âme, de ma fragilité et ont même l’audace d’aller s’assurer de ma féminité là où aucun doute ne peut être permis. Après une petite excursion dans ma toison, les doigts écartent agilement le sillon gonflé de mon sexe pour atteindre et enflammer mes replis intimes. Les phalanges paraissent parfaitement à leur aise et elles jouent à agacer mon jardin secret, poussant l’audace jusque dans la moiteur coupable de mon sexe. Y ayant constaté leur efficacité, les doigts se livrent maintenant à un étrange rituel : par petites touches successives, ils semblent lire le moindre petit relief de ma vulve, tout comme le ferait un aveugle décryptant un texte en braille.
Je ne peux pas rester de marbre face à ça. Alors je me cambre et je facilite l’accès à ces phalanges déchaînées qui font voler en éclats les derniers restes des remparts de ma pudeur. Pendant ce temps, l’autre main ne reste pas inactive. Elle cherche une à une toutes mes zones érogènes et, chaque fois qu’elle en localise une, elle lui prodigue de délicates caresses. J’éprouve de grandes difficultés à retenir ma respiration pour guetter le moindre bruit autour de moi. Je ne parviens même pas à retenir un petit soupir lorsque les doigts parviennent à une maîtrise totale de mon plaisir.
On s’agite silencieusement tout autour de moi, toutefois je perçois des bruits de caresses, de succions, et même de légers gémissements de bien-être, semblables à ceux que l’on pousse à l’aube de l’union des corps. C’est maintenant une certitude, il y a plusieurs hommes et femmes dans cette salle. Je m’obstine à chercher à les distinguer ; pourtant, il faut bien que je me résigne, l’obscurité d’encre qui règne ici m’interdit catégoriquement de voir quoi que ce soit. J’ai l’impression que l’on rampe vers moi. Oui, pas de doute ! Une troisième main s’agrippe à ma jambe. Elle joue le rôle d’éclaireur pour une bouche affamée qui vient se poser sur mon mollet droit. Les lèvres glissent avec douceur tandis que les dents mordillent de temps à autre ma peau si fragile. Toujours immobilisée par les doigts qui s’agitent au cœur de mon intimité, je deviens maintenant la proie de cette bouche inconnue. Elle remonte, par derrière, le long de ma cuisse, se rassasiant au passage de la douceur de mon épiderme puis en débusque la partie la plus soyeuse là, en haut à l’intérieur de mes cuisses, juste en dessous de mon sexe. Deux mains pétrissent les lobes de mes fesses, les préparant ainsi à l’arrivée imminente de la bouche gourmande.
Déjà, elle est là ! Je suis caressée, mordue, écartelée… La langue glisse au fond de mon sillon et s’amuse là où je n’aurais jamais pensé qu’on puisse s’aventurer avec une telle audace et autant de vigueur. Une brise de plaisir souffle en moi et balaye toute réticence face à ce traitement totalement immoral. La langue mouille, chatouille, tantôt fine et ferme cherchant à s’insinuer plus profond entre mes lobes largement séparés, tantôt large et moelleuse pour couvrir le plus possible de mes recoins interdits. L’obscurité m’aide à accepter cet acte diabolique. Je me pâme, appréciant ce plaisir complètement nouveau pour moi, qui m’est généreusement offert par cet inconnu. J’en oublie presque les deux autres mains qui complètent si justement les besoins de mon excitation.
La main qui officie à la fourche de mes cuisses a parfaitement deviné l’origine du tourment qui ébranle tout mon corps. Elle s’échappe alors de mes chairs survoltées et part rejoindre sa sœur jumelle qui pétrit mes seins et pince mes tétons érigés provoquant des petites pointes de bonheur qui se répandent en moi comme une traînée de poudre. La bouche quitte mon anus pour plonger dans le puits ruisselant de mon sexe. On me force à me cambrer et à écarter les cuisses pour permettre au visage de se plaquer correctement contre mon intimité. La langue plonge, mes lèvres et le bouton sensible de mon clitoris sont aspirés, léchés, dévorés… On pince mes seins de plus en plus fort, à m’en faire mal alors, le cocktail de la douleur et du plaisir m’enivre. Ma tête tourne, mes nerfs se nouent tandis que mes muscles se contractent sous l’arrivée d’un orgasme bref, mais violent comme une tornade qui balaye tout sur son passage.
Je m’apaise, tandis qu’au bas de mon ventre la bouche fête sa victoire en se régalant de ma cyprine, avant de m’abandonner et de repartir dans l’obscurité à la recherche d’une autre proie. Les mains qui s’occupaient de mes seins redeviennent plus tendres, plus caressantes. Pourtant, d’un seul coup, elles me saisissent et m’entraînent sur le sol. Un visage se heurte maladroitement au mien et, sans me laisser le temps de réfléchir, ma bouche est soumise à un baiser torride. J’ai soudain un réflexe de rejet lorsque je m’aperçois que j’ai affaire à une femme. Je tente de me dégager, mais elle me retient fermement et s’applique à m’émouvoir par la fougue de son baiser. Sa langue fouille ma bouche tandis que ma main est autoritairement promenée sur son corps déjà étrangement tourmenté. La poitrine est douce et généreuse. Je touche la zone au relief mouvementé de ses aréoles avant de découvrir les tétons fièrement érigés. Ma partenaire guide ensuite mon exploration forcée vers son ventre. Il est chaud, soyeux et agité par une houle mystérieuse.
L’inconnue n’abandonne ni ma main, ni ma bouche, craignant que je m’enfuis. Elle dirige les caresses pendant de longs instants. Finalement elle lâche ma paume à la fourche de ses cuisses. Là, mes doigts découvrent la raison de l’excitation interne qui ébranle cette jeune femme. Une colonne de chair, dure et trempée, coulisse lentement au fond de son intimité. Brusquement, une sensation désagréable me submerge. L’idée que ce puisse être Julien me traverse l’esprit. Bien sûr, je ne ressens pas de la jalousie, non, mais plutôt une profonde frustration. Je suis tourmentée, il faut que je sache. La jeune femme cambre les reins pour mieux permettre à la virilité masculine d’atteindre le fond de sa matrice.
Je me dégage de la bouche haletante pour me rapprocher de l’homme. Mes mains partent fébrilement explorer son buste. Grand, les muscles fins et la poitrine légèrement velue, je me rassure, ce n’est pas Julien. Le garçon continue imperturbablement ses lents mouvements, profitant pleinement de l’accueil que lui offre celle que l’obscurité lui a désignée. Brusquement, il saisit ma tête et place mon visage contre le pubis de sa partenaire. Le parfum musqué de cet accouplement me saoule ; pourtant je reste là, inerte, pétrifiée par ce contact homosexuel. La jeune femme balance davantage sa croupe, semblant quémander les caresses intimes que je lui refuse. Certainement ameutées par les bruits de cette étreinte, d’autres personnes s’approchent. Je les entends ramper tout autour de moi et ça me fait peur. Plusieurs mains trouvent mon corps, mes hanches, mes cuisses, mes fesses.
Combien sont-elles ? Je n’en sais rien et je ne cherche même pas à le savoir. On me caresse, m’explore, me pelote les seins. On me suce le dos, les épaules, la nuque et, en même temps, les cuisses et les fesses. On s’insinue jusqu’au fond de mon sillon intime. Un doigt plonge dans la chaleur moite de mon ventre tandis que d’autres débusquent mon clitoris et y entament une ronde diabolique qui l’embrase. Je sombre… Oubliant toute réticence, ma bouche s’entrouvre et ma langue part s’encanailler entre les replis survoltés des petites lèvres de la jeune femme. Celle-ci pousse un gémissement sans équivoque en guise de remerciement. Je découvre, sous ma langue, combien les chairs intimes d’une femme sont douces, chaudes et délicates. Je m’imprègne de son odeur suave ainsi que de la saveur musquée de la lubrification que le phallus extrait du plus profond de son ventre. À mon tour, je localise le bouton sensible, déjà fortement tourmenté par les mouvements toujours réguliers et puissants de l’homme. Je me mets à sucer ce petit appendice de chair avec application et douceur. Je le fais d’autant mieux que je peux aisément comprendre ce que de tels attouchements engendrent, car le même petit bouton sensible palpite entre la fourche de mes cuisses. Je débusque le clitoris de ma partenaire de la pointe de la langue. Je m’attarde un peu sur toute la zone sensible qui le protège avant de l’aspirer, de le pincer du bout des lèvres, puis je le noie de salive et le titille fougueusement. La jeune femme s’agite en prenant quand même soin de ne pas s’échapper de ma bouche bienfaitrice. L’homme redouble maintenant de vigueur et la cadence de son assaut est désormais soutenue. Je les accompagne dans cette folle envolée.
Soudain, on m’empoigne vigoureusement les hanches. Je suis presque soulevée, manipulée comme un vulgaire mannequin en plastique. On me positionne à genoux, là, bien cambrée, la croupe outrageusement offerte et moi, docilement, je me laisse faire. Des mains continuent à prodiguer à mon corps de délicates caresses qui n’ont rien d’innocentes. Je n’éprouve pas la moindre surprise lorsqu’un membre se positionne à l’angle de mes cuisses, cherchant impatiemment à investir le fourreau de mon ventre chauffé à blanc par cette expérience nouvelle. L’homme m’écarte à me faire mal, puis il s’enfonce d’un seul coup et va heurter le col de mon utérus. Il m’est impossible de retenir un cri d’effroi et de plaisir face à cette violence. J’ai l’impression que le membre est énorme et qu’il m’a déchiré la vulve. La sensation est si vive que je suis incapable de dire si c’est le plaisir ou la douleur qui est le plus fort. Durant un instant, je me sens coupable de la pire des infamies, car ce que je ressens est tellement immoral. Pourtant ce mélange de violence, de volupté et d’anonymat est si délicieusement pervers… Je m’applique toujours à donner des coups de langues saphiques, cherchant à émouvoir ce sexe, si comparable au mien.
J’imagine combien ma bouche peut offrir un petit plus au plaisir que le phallus distille déjà par ses mouvements ravageurs. Je me sens totalement solidaire de cette fille, d’autant qu’à mon tour, je subis les va-et-vient vigoureux d’un homme. Je suis presque déçue de ne pas avoir, moi aussi, une bouche complice collée à mes grandes lèvres écartelées. Légèrement frustrée, je me console en imaginant toutes les sensations ressenties par ma partenaire. Cela m’excite terriblement. Je me liquéfie et en même temps, je m’abreuve de la liqueur musquée, au parfum sans doute identique à celle, trop abondante, qui coule le long de ma fente. Des doigts viennent s’y divertir. J’adore ça, surtout quand ils écartent encore plus ma vulve pour que les bourses de l’homme qui me besogne viennent frapper contre mon clitoris électrisé. J’ai l’impression que toute une foule de personnes, attirée par nos gémissements, s’est agglutinée autour de nous. Des mains viennent caresser, des bouches goûtent et mordent. Il y a même des verges qui viennent se frotter contre mon corps. Là, à la commissure de mes lèvres gourmandes, je perçois qu’une étape de plus vient d’être franchie dans la course à l’orgasme. La cadence devient infernale. Le ventre de l’homme bouscule mon visage.
Soudain, le petit bouton complètement décalotté s’anime étrangement sous ma langue. Il est secoué par de violentes contractions qui révèlent la force de la jouissance déferlant dans la jeune femme. Le phallus lui aussi se révolte. Il prend tellement d’amplitude dans ses mouvements qu’il finit par s’échapper accidentellement du fourreau en fusion et se ruer contre mes dents, en forçant le passage pour venir percuter mon palais. Il y déverse quelques gouttes épicées avant de repartir vers les profondeurs sacrées de la vulve où il termine de se répandre. Le goût de cet accouplement torride emplit ma bouche. Je m’apprête à tout recracher, mais on ne m’en laisse pas le temps. Un homme vient de localiser mon visage et, sans autre forme de formalités, il plonge sa verge entre ma langue et mon palais.
Mon intimité est toujours en proie aux assauts de l’énorme virilité. J’y prends d’ailleurs de plus en plus de plaisir et ma croupe a trahi depuis longtemps cet état de fait en ondulant à la rencontre des mouvements de ce partenaire peu ordinaire. La fille qui vient de jouir me remercie, de l’avoir accompagnée dans ses ébats en se lovant contre mon corps nu, déjà fortement pris à partie. La jeune inconnue, décidée à me donner à son tour un petit plus, se distingue par sa perversité en écartant les lobes de mes fesses, déjà surchauffés par les rencontres avec le ventre de celui qui me chevauche. Elle promène ses phalanges jusqu’au plus profond de mon sillon écartelé. Un doigt s’appuie maintenant contre mon anus. Il ne cache nullement ses intentions et parvient vite à ses fins, s’enfonçant jusqu’à la garde dans mon fondement. Les phalanges mutines exercent une pression sur la mince paroi qui les sépare de ma vulve. L’effet est immédiat, j’atteins des sommets d’excitation. C’est tellement bon que je suis obligé de réfréner mon plaisir pour ne pas exploser sur le champ. Je perds toute retenue, et les derniers remparts de mes tabous tombent vite en ruines.
Des mains sur mon corps, une verge dans la bouche et une autre au fond de mon ventre, et ce doigt planté dans l’anus, je suis transcendée par cette débauche la plus totale. Je ne pensais pas qu’on puisse aller plus loin dans la perversité pourtant la fille fait preuve d’une imagination sans limites. Un orgasme d’une puissance inouïe s’apprête à me terrasser. La jeune perverse profite des mouvements du sexe qui dilate mes chairs ruisselantes, pour glisser un second doigt directement dans mon vagin, le lovant entre ma paroi survoltée et le pieu qui me besogne. Cette présence d’une indiscrétion insupportable a un effet détonateur sur l’énorme verge. Elle libère toute sa puissance, me forçant avec une amplitude maximale et semblant prendre encore plus de volume. Je voudrai hurler de plaisir, mais l’autre verge me bâillonne alors des larmes d’extase coulent sur mes joues. Tout cela est trop puissant, trop fort, trop bon… Mon vagin va se déchirer… Je vais mourir de plaisir… Ma tête explose, mes doigts se crispent… Je jouis !!! Je suis secouée de convulsions qui m’anéantissent tandis que mon sexe est noyé de semence pendant que le fond de ma gorge reçoit les puissants jets de mon second chevalier servant. Ce dernier pousse un gémissement que j’entends à peine. Sortant péniblement de mon état de transe, je libère ma bouche, déglutis sans dégoût et brise la loi du silence pour prononcer un nom :
Devant moi, le garçon s’écarte un peu. Il ne répond pas, mais je sais que c’est lui. Finalement, après quelques instants il accepte d’avoir été démasqué alors il attrape ma main et l’embrasse tendrement.