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Temps de lecture estimé : 19 mn
14/09/07
Résumé:  Flora apprend à Roméo que Juliette l'a trompé avec Siriac. Calme-toi, Roméo, reste zen !
Critères:  ffh copains dispute fellation humour -humour -théâtre -couplea3
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - Les malheurs de Cassandra

Chapitre 05 / 08
Roméo et Juliette - Les malheurs de Cassandra - Acte V

Les personnages :


Juliette

Cassandra : la meilleure amie de Juliette


Roméo

Éloïse : la meilleure amie de Roméo

Siriac : le meilleur ami de Roméo et le petit ami de Cassandra

Flora : une collègue de Roméo

Daphné : la sœur de Flora

Marcel : le directeur de Flora et Roméo




Résumé de l’acte I : Samedi vers 16h, Cassandra débarque chez Juliette et Roméo ; elle s’est disputée violemment avec Siriac et veut « faire un break ». Juliette, Éloïse et Roméo tentent de lui remonter le moral et lui proposent un restaurant, puis un cinéma. Siriac, de son côté, est décidé à tout tenter pour satisfaire son vieux fantasme de faire l’amour avec deux jeunes femmes. Il invite Flora et Daphné à passer la soirée avec lui, non sans avoir auparavant acheté de puissants aphrodisiaques.



Résumé de l’acte II : Samedi soir, Flora et Daphné viennent manger chez Siriac ; pendant ce temps, Juliette, Éloïse, Cassandra et Roméo sont au restaurant. Siriac dépasse toutes ses limites avec ses deux invitées. Cassandra, quant à elle, s’amuse à séduire des serveurs du restaurant. Roméo, tentant désespérément d’obtenir des nouvelles de Siriac, décide de passer chez lui à l’improviste. Tandis que Juliette et Éloïse ramènent Cassandra pour « la calmer », Roméo essaie de raisonner Siriac, mais finit par succomber à nouveau aux charmes de Flora.



Résumé de l’acte III : Tandis que Siriac, Flora et Daphné poursuivent leur marathon sexuel, Roméo rejoint Juliette, Éloïse et Cassandra, mais ne dit mot de ce qu’il a vu. Juliette et Éloïse finissent par se convaincre que si Siriac est aussi pénible avec Cassandra, c’est notamment à cause de son vieux fantasme de faire l’amour avec deux femmes. Elles décident de le lui réaliser, sans bien sûr rien en dire ni à Cassandra ni à Roméo. Vers trois heures du matin, elles sonnent chez Siriac. Flora et Daphné ont tout juste le temps de se cacher, et observent, sans comprendre, Juliette et Éloïse se livrer à Siriac. Flora, cachée, parvient à prendre quelques clichés compromettants des trois jeunes gens. Pendant ce temps, Cassandra a réussi à convaincre un des serveurs du restaurant de venir la retrouver et elle s’abandonne à lui à côté de Roméo endormi, qu’elle réveille finalement pour qu’il se joigne à eux.



Résumé de l’acte IV : Dimanche après-midi, chacun de leur côté, Siriac et Cassandra se mordent les doigts en repensant à ce qu’ils ont fait la veille. Juliette parvient à convaincre Cassandra de retourner voir Siriac et ils se pardonnent mutuellement, décidant d’oublier ce week-end désastreux. Pendant ce temps, Flora se demande de quelle façon elle va bien pouvoir utiliser les photos qu’elle a prises la veille. Dimanche soir, Juliette, Éloïse et Roméo passent une soirée sympa, persuadés que tout est rentré dans l’ordre.








LES MALHEURS DE CASSANDRA



Acte V, scène 1


Lundi, 9h50


Le bureau de Flora (sur son lieu de travail)


(Flora)




(Flora est assise à son bureau et pianote à toute allure sur le clavier de son ordinateur. Un téléphone portable est posé sur le bureau, relié à l’unité centrale.)


Flora (cliquant sur sa souris) : Et allez, c’est parti…


(Elle regarde sa montre.)


Flora : Je parie qu’il sera à mes pieds dans moins de dix minutes…


(Elle débranche le téléphone portable et le range au fond d’un petit sac. Elle clique encore deux ou trois fois, puis sort une pochette qu’elle ouvre et se met à étudier attentivement quelques secondes. On entend frapper à la porte d’entrée de son bureau.)


Flora : Déjà ?


(Elle referme sa pochette, se recoiffe rapidement, tire sur son chemisier et remet en valeur sa poitrine.)


Flora : Oui, entrez.


(La porte s’ouvre. Marcel entre.)


Flora (déçue) : Ah, bonjour, monsieur le directeur.

Marcel : Bonjour mademoiselle Flora. Je ne vous dérange pas ?

Flora : Non, non, du tout. Qu’y a-t-il ?

Marcel : Mademoiselle Flora, il y a encore des traces de sperme dans le local de la photocopieuse !

Flora : Oh je suis désolée, monsieur le directeur.

Marcel (fermant la porte derrière lui, puis déboutonnant son pantalon) : Il faut vraiment que vous fassiez attention. Un de ces jours, il va y en avoir sur le reprocopieur et ça pourrait l’abîmer. Cette bécane nous a coû…

Flora (l’interrompant) : Non, monsieur le directeur, pas maintenant, j’ai beaucoup de travail, là, et puis j’attends quelqu’un d’une minute à l’autre.


(Comme en guise de réponse, la porte s’ouvre violemment. Roméo entre, en furie.)


Marcel (rougissant et tentant de refermer discrètement et à toute allure son pantalon) : Vous pourriez frapper, Roméo !

Roméo (tentant de se contenir) : Bonjour, monsieur le directeur, j’ignorais que vous étiez là.

Flora (suave) : Salut, mon Roméo.

Marcel (maladroit) : Bon, je vous laisse. Si vous avez un instant, mademoiselle Flora, vous passerez me voir à mon bureau.

Flora : J’essaierai de passer dans la journée, monsieur le directeur.


(Marcel sort, sous les yeux ahuris de Roméo et ceux, amusés de Flora.)


Roméo : Je rêve ou c’est du harcèlement sexuel ?

Flora : T’en fais pas, Roméo, tout va bien.


(Un silence. Roméo est toujours stupéfait.)


Flora : Je suis très touchée que tu t’inquiètes pour moi, mon Roméo, mais je te promets qu’il n’y a aucun problème.

Roméo (reprenant soudain ses esprits furieux) : Bon, de toute façon, je m’en fous, c’est pas pour ça que je suis venu ! Qu’est-ce que c’est que ces photos que tu m’as envoyées ?

Flora (de plus en plus amusée) : Eh ben ? Tu les reconnais pas ? C’est tes deux grognasses, avec ton meilleur pote…

Roméo (hurlant presque) : J’ai bien vu ! Mais d’où ça sort ?

Flora : De mon appareil photo.

Roméo : C’est toi qui as pris ça ? Mais c’était où ? Et quand ?

Flora : Samedi soir, chez Siriac.

Roméo (verdissant) : Non, c’est impossible ! Dis-moi que c’est un montage !

Flora : C’est pas un montage…

Roméo : Non, j’y crois pas ! C’est impossible !

Flora : Tu vois, mon Roméo, pendant que toi, t’as des scrupules à me toucher, elles, de leur côté, elles se gênent pas…


(Roméo s’appuie sur le bureau, penché en avant, tête baissée. Il marmonne à voix basse. Flora se lève, s’approche de lui et lui passe la main dans les cheveux.)


Flora : Je compatis…


(Roméo relève la tête et la regarde fixement, longuement. La sonnerie du téléphone retentit soudain. Flora va décrocher.)


Flora : Allô ? … Oui. … Oui, monsieur le directeur, j’arrive tout de suite.


(Elle raccroche.)


Flora (réjouie) : Il faut que je te laisse, Roméo. Fais comme chez toi, j’en ai pour cinq minutes.


(Elle sort, tandis que Roméo reste comme prostré. Quelques secondes passent. Roméo, tremblant, va s’asseoir au bureau et décroche le téléphone. Il commence à composer un numéro, puis se ravise et raccroche.)


Roméo : Il faut que je me calme !


(Il tend ses mains devant lui en soufflant et ferme les yeux.)


Roméo : Je dois me calmer…


(Il reprend doucement le téléphone et compose à nouveau un numéro et attend quelques secondes.)


Roméo : C’est la messagerie… Tant pis, je m’en fous.


(Il respire un grand coup et se concentre.)


Roméo (au téléphone) : Putain, Siriac ! T’es un véritable enculé ! Ça te fait rien de te taper Juliette et Éloïse ? T’avise pas de te rapprocher de moi ou je te ruine la gueule ! Et moi qui croyais que t’étais un pote ! Sale bâtard d’enculé de fils de pute de merde !


(Il raccroche et respire encore puissamment.)


Roméo : Y a pas à dire, ça fait du bien.


(Il se lève et fait les cent pas dans le bureau.)


Roméo : Bon, en même temps, je me suis tapé sa nana…


(Un silence.)


Roméo : Oui, mais ils étaient plus ensemble, à ce moment-là. C’est pas pareil.


(Un silence.)


Roméo : Et puis quand bien même, c’est pas une excuse.


(Un silence.)


Roméo : En plus, j’en reviens pas, il venait déjà de se taper Flora et Daphné. C’est vraiment un enculé !


(Il reprend le téléphone, appuie sur une touche et attend quelques secondes.)


Roméo (au téléphone) : T’es vraiment un enculé ! En plus on peut pas dire que t’étais en manque, tu venais déjà de te taper Flora et Daphné ! Salaud, va !


(Il raccroche et se remet à marcher en long et en large dans le bureau.)


Roméo : J’en reviens pas, j’comprends pas. Et elles, pourquoi elles ont fait ça ? Pourquoi ?


(Il reprend le téléphone, hésite un instant, puis le raccroche.)


Roméo : Non, il faut que je me calme. Il doit y avoir une explication.


(Un silence.)


Roméo : Il doit y avoir une explication.


(Il reprend le téléphone, appuie sur une touche et attend un peu.)


Roméo (sanglotant presque) : Siriac, pourquoi t’as fait ça ? Enculé ! Pourquoi t’as fait ça ? Hein ? Rappelle-moi pour m’expliquer et je te pèterai pas la gueule !


(Il raccroche et se remet à marcher.)


Roméo : Et puis l’autre salope de Flora ? Qu’est-ce qu’elle foutait là, d’ailleurs ?


(Un silence.)


Roméo : C’est impossible ! J’y comprends rien…


(La porte s’ouvre et Flora entre, rayonnante. Elle s’essuie la bouche ostensiblement.)


Flora (souriant) : Alors ? Ça va ?

Roméo (lui sautant dessus et l’attrapant par le col) : T’étais là, toi, l’autre soir, hein ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Raconte-moi tout !

Flora (se dégageant doucement) : Y a presque rien à raconter : on était là, chez Siriac, on baisait, c’était cool, d’un seul coup y a tes nanas qui se sont pointées, on s’est planquées, elles se sont tapé Siriac et elles sont reparties, quasiment sans un mot. Point barre.

Roméo (apitoyé) : Putain, j’y crois pas ! Mais pourquoi ?

Flora : Je dois admettre que moi non plus, je ne vois pas bien pourquoi.

Roméo : C’est impossible ! Il doit y avoir une explication…

Flora (saoulée) : Bon, pendant que tu réfléchis, tu m’excuses, mais j’ai du travail.


(Elle s’assoit à son bureau, rouvre sa pochette et s’y plonge à nouveau.)


Roméo : Tu t’en fous de ce qui m’arrive ?

Flora : Non, j’avoue que ça me fait plutôt rigoler. Et puis comme je te l’ai dit samedi soir, tu sais où me trouver si tu as besoin ou envie de moi, non ?

Roméo : Mais là j’ai besoin de toi ! J’ai besoin de comprendre…

Flora : Oui, mais de t’entendre parler de tes gonzesses, moi, ça me saoule, Roméo. Je m’en fous, d’elles.


(Le téléphone sonne encore. Flora décroche.)


Flora : Oui ? … Pardon ? … Oui, qui le demande ? … Ah, c’est toi Siriac ? Je t’avais pas rec…

Roméo : Donne-moi ça !


(Il lui arrache le téléphone des mains.)


Roméo (au téléphone, glacial) : Alors ? Je t’écoute !


(Flora se remet avec un sourire sur l’ordinateur. Elle déclenche des impressions.)


Roméo (au téléphone) : Non, mais tu te fous de moi ou quoi ? … Bien sûr ! … Et tu crois que je vais gober ça ? …


(Flora prend les feuilles sorties de l’imprimante et les glisse dans une grande enveloppe.)


Roméo (au téléphone) : Et qu’est-ce qu’elles t’ont dit ? … Comment ça, c’est tout ? … Ça peut pas être tout ! … Ben, non, évidemment elles m’ont rien dit. … Ben c’est l’autre sal…


(Il s’interrompt en regardant Flora.)


Roméo (au téléphone) : Euh… c’est Flora qui me l’a dit.

Flora (souriant) : Eh oui, mon pauvre Roméo, t’es entouré de salopes !

Roméo : Quoi ?

Flora : Non, rien. Je te laisse, j’ai une course à faire en ville.


(Elle prend un sac et enfile une veste.)


Roméo (au téléphone) : Oui. …


(Flora s’approche tout près de Roméo et lui fait une bise.)


Flora (d’une voix mielleuse, tout près du téléphone) : Embrasse Siriac de ma part, Roméo.

Roméo (au téléphone) : Non, rien. … Non, elle a rien dit. …

Flora (ouvrant la porte) : À plus.

Roméo (au téléphone) : Et Cassandra, elle est revenue ?


(Flora reste en travers de la porte, écoutant sans se retourner.)


Roméo (au téléphone) : Bon, c’est déjà ça. … Et tu lui as dit ? … Mouais évidemment. …


(Flora sort et referme la porte derrière elle.)


Roméo (au téléphone) : Non, j’sais pas ce qu’elle a fait, Cassandra, ce week-end, t’as qu’à lui demander…






Acte V, scène 2


Lundi, 11h20


Un hall d’immeuble


(Personne)



(Flora entre. Elle scrute minutieusement l’ensemble des boîtes à lettres, puis dépose finalement la grande enveloppe dans l’une d’elles, avant de sortir.)







Acte V, scène 3


Lundi, 18h25


L’appartement de Juliette et Roméo


(Juliette, Éloïse)




(Juliette est assise sur le canapé, une tasse de thé à la main, les yeux dans le vague. On entend s’ouvrir la porte d’entrée de l’appartement. Éloïse entre.)


Éloïse : Hello !

Juliette : Ça va ? La journée s’est bien passée ?

Éloïse : Eh ben pas trop mal…


(Elle pose ses affaires sur une chaise avant de venir embrasser Juliette.)


Éloïse : Et toi ?

Juliette : Ça a été. Mais je suis vraiment crevée. J’ai du mal à récupérer après des week-ends comme ça.

Éloïse : Tu m’étonnes ! Faudra dire à Cassandra de pas se friter avec Siriac trop souvent…

Juliette : En même temps, on n’est pas obligées d’aller baiser avec lui chaque fois qu’ils se fritent…

Éloïse : T’as pas aimé ?

Juliette : J’sais pas… Pas spécialement, en fait. Mais je crois que je commençais à être saturée.

Éloïse (amusée) : Oui, la prochaine fois, on ira plus tôt.

Juliette : Il n’y aura pas de prochaine fois. J’ai déjà eu suffisamment de scrupules et de remords.


(Éloïse s’assoit.)


Éloïse : Roméo n’est pas encore là ?

Juliette : Non.

Éloïse : Ça nous laisse un peu de temps tranquille pour toutes les deux, alors ?


(Elle se presse contre Juliette et l’embrasse à pleine bouche.)


Juliette (souriant) : Tu crois que c’est bien raisonnable ?

Éloïse (souriant aussi) : Oh non, certainement pas…


(Éloïse s’agenouille à califourchon sur les cuisses de Juliette, face à elle. Elle passe ses bras autour de son cou et l’embrasse encore. Juliette pose ses mains sur les fesses d’Éloïse, qu’elle caresse un instant à travers son pantalon. Éloïse déboutonne lentement le chemisier de Juliette, tandis que cette dernière remonte doucement ses mains le long des hanches de son amie, puis sous son chemisier jusqu’à ses seins. Les deux jeunes femmes se caressent ainsi un instant. Mais le bruit de la porte d’entrée les fait sursauter.)


Juliette : C’est rien, c’est Roméo, continue…


(Éloïse ne répond rien et baisse le soutien-gorge de Juliette, lui libérant les seins, puis les embrasse et les lèche délicatement.)


Juliette : Tu viens nous rejoindre, Roméo ?


(Roméo entre, livide.)


Juliette : Ça ne va pas ?


(Éloïse s’arrête et se retourne pour observer Roméo. Celui-ci sort de la poche de son veston quelques feuilles pliées en quatre. Il s’avance jusqu’aux deux jeunes femmes en les dépliant.)


Roméo (froidement, leur tendant sous les yeux les feuilles dépliées) : L’une d’entre vous peut-elle m’expliquer ces photos ?


(Un silence. Les deux jeunes femmes scrutent la première feuille. Juliette pâlit et Éloïse rougit.)


Juliette : Mais…


(Éloïse se saisit des feuilles et les passe toutes rapidement en revue. Juliette observe également, tout en replaçant son soutien-gorge.)


Roméo : Alors ?


(Éloïse et Juliette relèvent les yeux vers Roméo.)


Éloïse : Euh…

Juliette : Ben…


(Elles se regardent quelques longues secondes, puis se mettent soudain à partir d’un long fou rire sous les yeux sidérés de Roméo.)


Roméo (excédé) : Je ne vous gêne pas trop ? Ça vous fait marrer de me tromper avec mon meilleur pote ?

Juliette (riant toujours) : Non…

Éloïse (riant) : C’est pas ça…


(Les deux jeunes femmes parviennent peu à peu à se calmer.)


Juliette : Écoute, on va tout te raconter, et je suis sûre que tu vas comprendre.

Roméo (bouillant) : Bien sûr.

Juliette : C’est à cause de Cassandra…

Roméo : Évidemment.

Éloïse : Mais si ! Tu te rappelles, quand elle est arrivée l’autre matin ?

Juliette : Oui, eh ben, elle disait qu’elle en avait marre de Siriac…

Éloïse : Oui, parce qu’il arrêtait pas de la gonfler…

Juliette : Il la gonflait avec ses délires de se taper plusieurs nanas, tu te souviens ?

Roméo : Mouais…

Éloïse : Eh ben voilà. Il ne la gonflera plus avec ça…

Juliette : Oui, on s’est dit que si il couchait avec nous deux, il serait satisfait et qu’il ne lui prendrait plus la tête avec ça…

Éloïse : En somme, on a fait ça pour Cassandra…


(Un silence.)


Roméo : Et vous croyez que je suis content, là ???

Éloïse : Bah, de toute façon, c’est fait…

Juliette : Et si ça peut te rassurer, le cœur n’y était pas…

Éloïse : Oui, c’était du cul « social »…

Roméo : Mais j’en ai rien à foutre ! Vous m’avez trompé avec mon meilleur pote, bordel !

Juliette : Justement…

Éloïse : C’est pas comme si c’était un inconnu…

Juliette : Et puis tu devrais être content qu’on se casse le cul pour que ton pote aille mieux…

Roméo : Vous voulez pas des fleurs, ou une statue, non ?

Éloïse : Et puis, d’un autre côté, tu t’es tapé sa nana, toi…

Roméo : Oui, mais c’est pas pareil, ils étaient plus ens… Et puis, merde ! J’ai rien à vous dire ! C’est pas mon procès, c’est le vôtre, là !

Juliette : Procès, c’est un peu fort, non ?

Roméo : Putain, mais vous vous rendez pas compte de ce que vous avez fait, ou quoi ?

Éloïse (avec un clin d’œil à Juliette) : Bon, et alors ? Quel est le verdict, votre honneur ?

Juliette : Oui ? À quoi sommes-nous condamnées ?


(Les deux jeunes femmes s’agenouillent aux pieds de Roméo et commencent à lui déboutonner son pantalon.)


Roméo (se reculant légèrement) : C’est une tentative de corruption, ou quoi ?

Éloïse (s’avançant) : Oui.


(Elles parviennent à baisser quelque peu son pantalon et son caleçon et en extraient son sexe encore presque mou. Elles le caressent et le masturbent doucement, tout en le suçant tour à tour. Roméo durcit à vue d’œil.)


Éloïse : Alors ? Tu nous pardonnes ?

Roméo : Vous êtes vraiment des salopes…


(Éloïse se remet à le sucer profondément et à toute allure, tandis que Juliette le masturbe avec vigueur et lui caresse les testicules. Puis elles inversent. Et continuent ensuite en le suçant ensemble, faisant glisser simultanément leurs lèvres de chaque côté de son sexe. Roméo a rangé ses photos ; il se laisse faire et, tout en gémissant, leur caresse doucement les cheveux. Cela dure ainsi quelques minutes, au bout desquelles Roméo se met à gémir plus fort et, pressant ses deux partenaires tout près de son sexe convulsif, éjacule entre leurs lèvres et sur le bas de leurs visages. Elles se mettent à s’embrasser à pleine bouche tandis qu’il achève de se vider, se léchant partout autour des lèvres, et ne s’arrêtent que lorsque le sexe de Roméo commence à se ramollir.)


Roméo : Eh ben putain !

Éloïse : C’est un compliment ?


(Elle se relève et s’essuie la bouche d’un revers de la main. Elle se dirige vers la cuisine.)


Éloïse : Tu veux un truc à boire, Juliette ?

Juliette (se relevant) : Non, je crois que je vais plutôt aller me brosser les dents…


(Elles sortent, l’une vers la cuisine, l’autre vers la salle de bains. Roméo remballe son sexe et se rhabille correctement. Il s’assoit ensuite dans le canapé.)


Roméo : Ah, la vache !


(Éloïse revient, un grand verre de sirop à la main.)


Éloïse : Qu’est-ce que tu dis ?

Roméo : Comme tout à l’heure… Que vous êtes vraiment des salopes !

Éloïse : Et t’aimes pas ?

Roméo : Par certains côtés, j’aime beaucoup. Mais quand c’est pour satisfaire les fantasmes de quelqu’un d’autre, ça me gêne un peu… J’sais pas, mais vous auriez pu au minimum me demander mon avis, non ?

Éloïse : Et puis ? T’aurais dit oui ?

Roméo : Euh… non, je pense pas…

Éloïse : Tu vois, on a bien fait, donc.


(Juliette, en train de se brosser les dents, passe la tête par la porte de la salle de bains.)


Juliette : Et qui ché qui les ja prijes, ché photcho ?

Roméo : Bah qui veux-tu que ce soit ?

Éloïse : Flora ?


(Roméo acquiesce. On entend Juliette cracher.)


Éloïse : Il s’est tapé Flora, juste avant ?

Roméo : Oui. Flora et sa sœur.

Éloïse (terrassée) : Les deux ?

Juliette (revenant) : Tu veux dire que ce qu’on a fait n’a servi à rien ?

Roméo : Ah bah si ! Ça a foutu une belle merde !

Juliette (à Éloïse) : Je t’avais dit que c’était une mauvaise idée !

Éloïse : Ça y est ! Forcément, ça finit par être de ma faute !

Juliette (agacée) : Mais elle viendra donc me faire chier partout, cette Flora !

Roméo : Oui, ben en attendant, heureusement qu’elle était là…

Juliette (tiquant) : Pourquoi ? Elle t’a réconforté, après t’avoir donné les photos ?

Roméo : Ça pose un problème ? T’es quand même mal placée pour me le reprocher, non ?


(Juliette se cache le visage dans les mains et s’éloigne vers la cuisine.)


Éloïse (à Roméo, murmurant) : Tu peux vraiment pas te retenir cinq minutes ?

Roméo (fort, à l’attention de Juliette) : Eh ben non, tu vois ! Je l’ai pas touchée, figure-toi, même si c’est clair que c’est ce qu’elle attendait ! Si je dis « heureusement qu’elle était là ! », c’est parce que sinon, j’aurais jamais su que vous me trompiez avec Siriac !

Éloïse : Oui, ben ça aurait pas été plus mal, à mon avis.

Juliette (revenant et reniflant) : Mais tu dis ça comme si c’était quelque chose d’habituel ! C’est arrivé une fois, c’est tout ! Moi je te fais pas chier quand tu te tapes Cassandra !

Roméo : C’est pas pareil !

Juliette (se reprenant) : Mais si, c’est pareil ! C’est exactement pareil ! Alors arrête de me faire chier !

Roméo : Mais…

Juliette (l’interrompant avec un sourire) : T’as qu’à faire chier Éloïse…

Éloïse (faussement offusquée) : Hein ?

Juliette : Oui, tout est de sa faute !

Roméo : Oh, vous me gavez !


(Il se lève et sort vers la cuisine. On entend frapper à la porte d’entrée de l’appartement.)


Juliette (fort) : Entrez !


(Siriac entre, paraissant troublé.)


Siriac : Salut les filles. Roméo n’est pas là ?

Roméo (revenant en furie) : Pourquoi ? Tu veux encore te les faire, salaud ?


(Il prend tout ce qui traîne sur la table et le lance sur Siriac avec force : des papiers, un stylo, un livre, des clefs, un téléphone portable…)


Roméo : Moi qui croyais que t’étais un pote !

Siriac : Aïe !

Roméo : Enculé !

Siriac : Mais arrête !

Éloïse : Mon téléphone !

Siriac : Aïe !

Juliette : Mais arrête, Roméo !


(Roméo s’arrête, ne trouvant plus rien sur la table. Il est rouge et respire fort et vite.)


Siriac : Je suis désolé, Roméo, mais franchement t’aurais fait quoi à ma place ? Hein ?

Roméo : En moins de deux heures, tu t’es tapé Flora, Daphné, Éloïse et Juliette…

Éloïse (à Juliette) : En fait il s’en fout de nous ! Il est juste jaloux.

Roméo (l’ignorant) : Et tu vois, Siriac, y en a deux qui sont « chasse gardée » là-dedans…

Éloïse (à Juliette) : J’espère que c’est nous, au moins…

Siriac : Écoute, imagine-toi un soir, à trois heures du mat, un peu bourré, y a deux bombes qui débarquent chez toi, complètement en chaleur et qui te sautent dessus… Et tu vas me dire que tu les fous dehors ? Toi ? J’y crois pas un instant.

Roméo : Oui, mais toi t’aurais dû ! Et puis t’oublies de dire que t’avais déjà baisé je ne sais combien de fois avec les deux autres salopes et que les deux bombes sont à ton meilleur pote !

Éloïse (à Juliette) : Il parle de nous comme d’un objet, non ?

Siriac : Et toi ? Tu t’es pas tapé Cassandra, par hasard ?

Roméo : C’est pas la question !

Éloïse (singeant Roméo) : Oui, c’est pas pareil !

Siriac : Réponds !

Juliette (s’interposant) : Bon les gars ! Stop ! Ça va ! Vous avez sans doute autant à vous reprocher l’un que l’autre…

Éloïse : Oui, et à mon avis, on ne sait pas tout…

Juliette : Alors, on laisse tomber, d’accord ?


(Un silence. Roméo se retourne ; Siriac regarde par terre.)


Juliette : Oh ! Je vous parle !

Roméo : Dis à cet enculé que c’est vraiment un enculé !

Siriac : Je t’emmerde ! Et puis, arrête d’être con !


(Roméo sort en maugréant vers la cuisine. Siriac s’assoit sur une chaise et Juliette sur le canapé à côté d’Éloïse.)


Juliette (fort, à Roméo) : Tiens, mon chéri, tu nous apportes l’apéro ?

La voix de Roméo : C’est ça ! On va picoler !

Éloïse (à Siriac) : Alors ? Elle est revenue ?

Siriac : Oui, je suis trop content. Elle me manquait vraiment en fait.

Juliette (narquoise) : Samedi soir elle t’a pas trop manquée apparemment, quand même…

Siriac : Je te demande pas ce qu’elle a fait avec vous ou avec d’autres, alors on laisse tomber, d’accord ?

Éloïse : Décidément, on n’aura bientôt plus rien à se dire…

Siriac (à voix basse) : Et… euh… vous les avez les photos, là ?

Éloïse : Pourquoi ? Tu veux les agrandir et les afficher dans ta chambre ?


(Roméo revient de la cuisine, portant un plateau avec trois verres et quelques bouteilles, qu’il vient poser sur une petite table près du canapé.)


Roméo (désignant Siriac) : Il est hors de question que je serve le nain, là…

Juliette : Oh, allez, c’est bon, arrête ! Et puis donne-moi les photos.

Roméo : Bien sûr ! Et puis on se branle tous en les regardant ?

Juliette : S’il te plaît.


(Roméo hésite, puis fouille dans son veston posé sur une chaise et en extrait les photos pliées qu’il donne à Juliette. Celle-ci, sans les déplier, se met à les déchirer vivement en mille morceaux, sans cesser de regarder Roméo.)


Éloïse : C’est beau…


(Juliette, quand elle a terminé, jette tous les morceaux en l’air avec désinvolture.)


Siriac (regardant tristement les morceaux retomber) : Mouais…

Juliette (à Roméo) : Bon, alors, tu nous le sers cet apéro ?

Roméo : Mouais…


(Il sort à nouveau vers la cuisine.)


Éloïse (à Siriac) : Vous vous êtes réconciliés ? C’est bon ? Tout est rentré dans l’ordre ?

Siriac : Oui, je crois que c’est bon. Elle m’a pas demandé ce que j’ai fait, je lui ai pas demandé ce qu’elle a fait, on a dit qu’on oubliait tout et voilà. Mais bon, on a pas trop parlé, hier soir, c’était quand même un peu tendu, je crois ; on s’est couché tôt, mais ce matin, c’était bien, ça avait l’air normal.

Juliette : Et du coup, comme tout est rentré dans l’ordre, tu te barres prendre l’apéro chez nous ?

Siriac : Mais non, elle finit à sept heures et demie, ce soir.


(Roméo revient avec un autre verre, des glaçons et deux autres bouteilles.)


Roméo (donnant le verre à Siriac) : Tiens, Siriac, je t’ai servi quelques glaçons…

Siriac : Oh, va te faire foutre !

Éloïse : Mon amour, je veux bien un whisky-coca, s’il te plaît…

Juliette : À qui tu parles ?

Éloïse : Je sais pas, n’importe…

Roméo : Pas au nain, j’espère…

Siriac : Oh, va chier !

Juliette : Bon, ben moi aussi, tiens, whisky-coca, et toi, Siriac ? Qu’est-ce que tu bois ?

Roméo : N’importe ! Du moment qu’il y a à boire, le nain est content !

Siriac : Oh, je t’emmerde ! Et puis arrête de m’appeler « le nain », je suis presque aussi grand que toi.

Roméo : Tout est dans le « presque »…

Juliette : Vous êtes vraiment pitoyables !


(Elle sert finalement deux verres de whisky au coca, tandis que les deux garçons maugréent chacun de leur côté.)


Juliette (à Siriac) : Appelle Cassandra et dis-lui de venir manger ?

Éloïse (à part) : Je sens qu’un jour, ça va devenir un ménage à cinq ici…

Siriac (hésitant) : Ben, je sais pas, oui, pourquoi pas…

Roméo : Et mon avis ? On s’en fout ?

Siriac (désignant Roméo) : Sauf s’il faut qu’on supporte ça toute la soirée…

Éloïse : Si j’étais à la place de Cassandra, j’aimerais autant passer la soirée en tête à tête avec mon chéri que je viens de retrouver.

Siriac : Oui, c’est ce que je me disais justement.

Roméo : Mieux vaut tard que jamais…

Juliette : Ou invite-la pour nous rejoindre à l’apéro ?

Siriac : Okay.


(Il se lève et s’éloigne un peu pour téléphoner.)


Juliette (à Roméo) : Bon, ça y est ? T’arrêtes d’être lourd ?

Roméo : Boah…

Siriac (au téléphone) : Allô, mon amour ? … Oui, c’est moi. … T’es pas encore partie ? … Dis, je suis passé chez Juliette and co, et ils nous proposent de venir prendre l’apéro, ça te botte ?

Éloïse : C’est qui « and co » ?

Siriac (au téléphone) : Bon, eh ben à tout de suite alors… Oui. … Okay. … Bisous.


(Il range son téléphone et revient s’asseoir.)


Juliette : Alors ? C’est d’accord ?

Siriac : Oui ; elle passe juste chez nous se changer et elle arrive.

Éloïse : Se changer ?

Siriac : Oui, pour être plus cool. Bah, elle en a pas pour longtemps, elle sera là dans un quart d’heure à peu près.


(Un silence.)


Roméo (à Siriac) : Eh, Judas ! Tu arriveras à te contrôler quand ta femme sera là ? Tu sauteras pas sur Juliette ? Ni sur Éloïse ?

Siriac : Oh, ta gueule !

Juliette (à Roméo) : C’est toi qui devras te contrôler ; c’est pas utile qu’elle apprenne ce qui s’est passé…

Roméo (avec un sourire) : Ah oui ?