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Temps de lecture estimé : 35 mn
04/10/07
corrigé 30/05/21
Résumé:  Élodie fait une étrange rencontre dans un restaurant.
Critères:  fh fsoumise hdomine -dominatio
Auteur : Myhrisse            Envoi mini-message

Série : Elodie2

Chapitre 01 / 06
Introduction

Élodie





1 - La rencontre


Élodie souleva ses coudes de la table pour permettre au serveur de poser son plat de résistance devant elle : du poulet aux amandes et nouilles dont il se dégageait une odeur sublime. Ce repas, qui avait déjà bien commencé, promettait de continuer sous les meilleurs auspices. Tout en mettant en bouche une première fourchetée, elle tenta de se souvenir des desserts proposés et de celui qu’elle pourrait prendre.



La jeune femme leva les yeux sur sa mère et se souvint qu’elle lui avait posé une question.



La mère d’Élodie sourit et avala à son tour un morceau de son plat chaud. Assez régulièrement, Élodie voyait ses parents. D’habitude, son grand frère était également présent, mais, ce jour-là, il déjeunait chez les parents de sa compagne. Bien sûr, ils n’allaient pas toujours au restaurant, cela aurait coûté trop cher, mais ils se faisaient ce plaisir de temps à autre. Celui-ci, d’un prix assez élevé, affichait cependant des plats à la hauteur des tarifs. Élodie avala une nouvelle bouchée alors que son père et sa mère discutaient. La conversation continua ainsi pendant quelques minutes, lorsqu’Élodie se rendit compte que la salle était devenue plus silencieuse. Des chuchotements se faisaient entendre, mais rien de plus. Elle regarda autour d’elle et constata que tous les clients avaient les yeux fixés vers le même endroit, devant elle. Elle se tourna dans cette direction pour voir arriver quatre nouveaux clients. C’était eux qui attiraient ainsi l’attention et il y avait de quoi. Il y avait deux couples. Le premier était très simple : tous deux d’une quarantaine d’années, habillés chic mais sans volonté d’époustoufler, ce n’était pas eux qui attiraient les regards.

Le second homme, la trentaine passée, était habillé très simplement d’une chemise noire et d’un pantalon de ville de la même couleur. Il avait un visage banal, des yeux marron d’un classique sans mesure, et un physique de passe-partout. Il n’était ni beau, ni laid, juste dans la norme. Ce n’était pas non plus vers lui que tous les regards se tournaient.


Non, ce qui attirait l’attention était sa compagne, pour autant qu’on ait pu nommer ainsi la femme qu’il tenait au bout d’une laisse. Tout chez cette créature affichait la soumission. Elle se tenait la tête baissée alors qu’à son cou, un collier serti d’un anneau la reliait à son maître par une laisse de cuir. Les clients regardaient avec étonnement cette étrange compagnie qui venait d’entrer dans ce restaurant chic. Trois des nouveaux clients s’assirent tandis que la femme soumise s’agenouilla au sol sur ordre de son maître. Elle resta ainsi prostrée en silence alors que le reste du groupe bavardait en regardant la carte. Les parents d’Élodie, qui s’étaient retournés pour eux aussi voir les nouveaux arrivants, se rassirent normalement.



Élodie sourit à cette phrase et remarqua que son père, lui, ne disait mot. Il n’avait pas acquiescé à sa femme.



Sa mère se contenta de faire une moue dégoûtée, ne parvenant apparemment pas à mettre un mot sur sa sensation. Élodie remarqua en souriant que ça n’était pas l’avis de son père qui se retenait de sourire pour ne pas créer une dispute avec sa femme. Élodie se demanda un instant si son père n’aurait pas aimé être à la place du maître. Après tout, la mère d’Élodie avait toujours été le « chef de famille ». C’était elle qui prenait les décisions et ce depuis toujours. Peut-être son père aurait-il aimé, le temps d’un jeu sexuel, faire de sa femme son esclave ? Élodie sourit à cette idée. Avec ses parents, les questions sexuelles n’avaient jamais vraiment été taboues et cela ne dérangeait absolument pas la jeune femme d’imaginer ses parents au lit. Elle eut surtout de la peine pour son père qui n’oserait jamais avouer ses envies à sa femme.


Élodie reprit son déjeuner en même temps que le reste du restaurant. Cependant, de temps en temps, Élodie levait les yeux vers l’étrange compagnie. Ils avaient commandé mais la soumise n’avait rien eu. Apparemment, elle n’était pas là pour déjeuner. Elle ne reçut aucune forme de nourriture ni ne bougea. Elle resta simplement agenouillée aux pieds de son maître sans bouger ni parler, les yeux baissés. Se rendait-elle compte des centaines d’yeux qui, régulièrement, passaient sur elle ? Probablement. C’était même sûrement ce qui lui apportait du plaisir dans cette situation. Élodie sourit à l’idée que cette femme put apprécier d’être ainsi sous le feu des projecteurs dans cette position humiliante.

Le serveur vint chercher les plats vides et leur donna la carte des desserts. Tout en mangeant sa tarte aux pommes et à la confiture de coings, Élodie regardait la soumise et son maître. Le groupe en était à manger leur plat de résistance. Son père lui posa une question. Élodie répondit mais elle n’était pas vraiment avec eux. Non, elle était assise avec le maître et ses amis… Non, en fait, elle n’était pas assise avec eux, elle était à leurs pieds, comme cette femme. Elle sentit sa respiration accélérée à cette simple pensée. Son cœur se mit à battre avec force et elle rougit en sentant son intimité se tremper. Elle espéra que nul ne l’avait remarqué - et surtout pas ses parents - et se força à se calmer. Si elle se laissait aller, elle finirait par jouir rien qu’en s’imaginant tenue en laisse. Élodie avait toujours fantasmé sur les situations de domination sans jamais pouvoir en vivre. En voir une se tenir devant elle la saisissait. Le dessert finit par se terminer et ses parents commandèrent un café, qu’elle ne partagea pas. Alors que ses parents buvaient tranquillement leur boisson chaude, ayant jusqu’à oublié la présence des autres clients, Élodie, elle, ne pouvait plus détacher ses yeux d’eux. Elle regarda ses parents, qui avaient presque fini le café et pensa :



Elle serra les dents. Elle était d’un naturel timide. Oserait-elle faire ce qui la démangeait depuis l’arrivée des quatre clients ? Elle était en proie à une véritable confusion. Ses pensées s’entremêlaient. Ses envies et ses peurs s’entrechoquaient et Élodie ne parvenait plus à savoir ce qu’elle voulait. Finalement, elle sut qu’elle s’en voudrait toute sa vie si elle n’essayait pas. Il fallait qu’elle le fasse. Elle se força à respirer calmement, regarda la disposition des lieux, fut ravie de constater que tout allait dans son sens puis se tourna vers ses parents et souffla d’une voix la plus posée possible :



Ses parents hochèrent la tête et reprirent leur conversation. Élodie se leva. Les toilettes étaient droit devant elle. Ainsi, pour les atteindre, elle devait passer à côté de la table devant laquelle la femme se prosternait toujours. Elle respira fortement à chaque pas, cherchant ce courage qu’elle n’avait d’habitude pas. Elle avait la gorge sèche et les mains moites. Lorsqu’elle passa à côté du maître qui lui tournait le dos, elle stoppa, se pencha légèrement et dans le creux de son oreille, souffla :



Sans lui laisser le temps de lui répondre, elle se redressa et se dirigea vers les toilettes sans se retourner. Elle ne s’était jamais sentie aussi fébrile. Elle avait envie d’exploser. Elle se répétait qu’elle avait été complètement stupide. Jamais il ne viendrait et même si c’était le cas, qu’allait-elle lui dire ? Elle descendit les marches menant aux commodités du restaurant. L’escalier menait à un palier sur lequel s’ouvraient trois portes : l’une réservée au personnel, la seconde menant aux toilettes pour femme et l’autre pour les hommes. Élodie attendit sur le palier. Elle s’adossa contre le mur et patienta. Son cœur cognait dans sa poitrine et elle avait l’impression que son sang bouillait, mais il ne venait pas.



Mais Élodie n’imaginait pas remonter car, pour rejoindre ses parents, elle devrait forcément repasser devant lui et elle en mourrait de honte. Elle ne savait plus que penser, que faire. Elle n’allait pas non plus rester toute la journée aux toilettes ! Il allait bien falloir qu’elle sorte. Elle regarda sa montre. Cinq minutes. Personne ne restait aussi longtemps aux toilettes. Ses parents allaient finir par s’inquiéter et descendre et que leur répondrait-elle alors ? Dix minutes. C’était vraiment idiot. Il ne comptait pas venir. Elle allait devoir remonter et braver son regard moqueur. Elle s’en voulait tellement. Pourquoi avait-elle fait ça ? Ça ne lui ressemblait tellement pas ! Elle si timide, si réservée, comment avait-elle pu agir de la sorte ?

Pendant tout ce temps, parfois, des clients montaient et descendaient. À chaque fois, elle faisait croire qu’elle allait vers les toilettes, des fois que ça soit ses parents et à chaque fois, elle reprenait sa position d’attente sur le palier.

Lorsqu’elle entendit des bruits de pas, elle se dirigea vers la porte des toilettes des femmes et fit mine d’en sortir. C’était lui. Elle se figea. Il ne lui accorda pas le moindre regard. Il se contenta d’entrer dans les toilettes pour homme. Élodie fixa la porte refermée avec mépris, comme si tout était de sa faute. Elle se demanda quoi faire puis se dit qu’elle le savait très bien. Là encore, c’était à l’opposé de ses actes habituels.


« Maintenant que j’ai commencé, se dit-elle, autant aller au bout. Allez, j’ose. »


Elle poussa la porte des toilettes pour homme en inspirant fortement. Elle savait que deux clients, en plus du maître, s’y trouvaient. L’un d’eux se lavait les mains et la regarda avec un air surpris mais ne dit rien. Le maître lui tournait le dos car il vidait sa vessie dans l’un des urinoirs du fond. Le troisième homme se trouvait apparemment dans une des cabines de toilette. Élodie s’approcha du fond de la pièce et attendit en silence. Le maître ne sembla pas lui porter la moindre attention. Une fois plus léger, il se rhabilla puis partit se laver les mains. Élodie le suivit mais préféra garder le silence. Après tout, sa soumise avait été obligée de se taire pendant tout le repas. Sans doute appréciait-il les femmes sachant se faire discrètes. Élodie baissa alors les yeux sur le sol et attendit le bon vouloir de cet homme. Un client entra dans les toilettes et, remarquant la présence d’Élodie, se choisit une cabine à la place de l’urinoir où il comptait d’abord se rendre et y disparut rapidement. L’autre client dans une cabine en sortit et ne se plaignit pas non plus. Il se contenta de se laver les mains et de sortir.

Le maître, lui, avait pris tout son temps pour bien se frotter, puis se sécher les mains avec soin. Élodie douta qu’il était un maniaque de la propreté. Par contre, qu’il fasse exprès de prendre son temps pour faire durer ce moment était une évidence. Cependant, cela ne dérangea trop la jeune femme. En effet, elle était autant patiente que timide et pudique, ce qui était peu dire. Elle savait prendre du plaisir dans l’attente. Ainsi, à chaque seconde supplémentaire, elle s’excitait davantage.


Enfin, il se tourna vers elle et la détailla de haut en bas. Élodie, de son côté, avait gardé le regard baissé. Après tout, elle l’avait maté pendant tout le repas, il pouvait bien le faire à son tour. Élodie mettait parfois des vêtements mignons et c’était le cas lorsqu’elle allait au restaurant. Elle portait ainsi un décolleté légèrement plongeant laissant apercevoir une partie de son soutien-gorge lorsqu’elle penchait ou lorsque, comme c’était le cas à ce moment-là, on la regardait de haut. Elle avait mis un collier magnifique que ses parents lui avaient offert et qui ornait son cou avec délicatesse. Elle était un peu maquillée mais sans ajout superflu. Ses jambes étaient couvertes par un pantalon de ville noir et elle portait des chaussures fines mais confortables, car, après le déjeuner, ses parents et elle avaient l’habitude de faire une promenade en ville. Élodie s’habillait donc en fonction de cela. Lorsqu’il eut fini de la déshabiller des yeux, il souffla :



Élodie n’avait aucune de ce qu’elle allait répondre. Et pourtant, cela faisait maintenant bien un quart d’heure qu’elle l’attendait dans ce but mais elle n’avait toujours aucune idée précise quand à ce qu’elle comptait dire. Elle ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n’en sortit ce qui fit sourire le maître.



Élodie se sentit rougir alors que l’homme annonça :



Il fallait qu’elle y arrive. Elle avait fait le plus gros du chemin. Il ne lui restait presque plus rien. Il lui suffisait de terminer ce qu’elle venait de commencer. Il lui prit le menton avec délicatesse et souffla :



Élodie n’en revenait pas. Le regard de cet homme la transperçait et elle avait du mal à avaler sa salive. Sa gorge était sèche et son cœur battait à mille à l’heure. Lui, il souriait simplement du malaise évident de la jeune femme dont il soutenait toujours le menton. Un client entra mais Élodie ne le vit même pas. Ses yeux rivés dans ceux de cet homme, plus rien n’existait. D’une étrange manière, ce fut dans ses yeux qu’elle trouva la force de parler, d’annoncer tout haut ce qu’elle avait toujours rêvé de dire mais qui, jusque là, était resté enfoui au plus profond de son cœur et de son âme. Cette chose, que d’aucun trouverait honteuse, mais qui était tout simplement le chemin vers le plaisir.



Là, Élodie se mordit la langue car le ton de sa phrase annonçait clairement qu’il y avait au moins une troisième chose. Le maître ne lui laissa pas passer.



Élodie se fit une raison. Il ne la laisserait pas s’arrêter là. Elle serra les dents et se résolut à lui répondre.



Élodie avait l’impression d’être rouge de la tête aux pieds mais le maître ne souriait pas. Il écoutait simplement avec intérêt et professionnalisme, ce qui calma grandement Élodie. Il la détailla à nouveau des pieds à la tête avant d’annoncer :



Élodie avala difficilement sa salive tant elle trouvait la question intime. Sa pudeur naturelle revenait au galop et elle baissa les yeux en refusant de répondre. Le maître attendit en silence pendant une minute puis souffla :



Le maître sourit à cette remarque qu’il sembla apprécier.



Le maître tiqua et souffla :



Le maître sourit pleinement et murmura, plus pour lui-même que pour Élodie :



Il sembla un instant perdu, le regard dans le vide fixant le plafond carrelé des toilettes du restaurant, puis, il sembla revenir à la réalité et ses yeux se fixèrent sur Élodie.



La première réaction d’Élodie fut de sourire, tant l’idée lui paraissait ridicule, puis, voyant qu’il ne rigolait pas, elle lança d’un ton très calme :



Le maître la transperça des yeux.



Le maître ne répondit rien. Il lui envoya un regard brûlant en silence, puis, Élodie ne cédant pas, il souffla :



Élodie le lui tendit volontiers. Il le fouilla rapidement - il était petit - et en sortit ses papiers qu’il regarda avec attention avec de les remettre en place. Il lui rendit son accessoire puis sortit sans un mot. Élodie avait envie de l’insulter. Il avait vraiment cru qu’elle se soumettrait devant lui ici, dans ces toilettes publiques, après avoir discuté pas plus de dix minutes ? Si c’était le cas, alors non seulement il rêvait, mais en plus, il la décevait énormément. Elle espérait que s’il lui envoyait un maître, il serait plus intelligent que lui. Elle sortit des toilettes pour homme et alla se rafraîchir dans celles réservées aux femmes. Elle rejoignit ensuite ses parents à leur table sans un regard pour le maître qui ne lui accorda aucune attention. Elle ne s’assit pas car ses parents se levèrent à son arrivée. Ils avaient fini leur café et payé l’addition. Ils sortirent donc directement et allèrent faire leur promenade. Élodie fut surprise qu’ils ne lui demandent pas ce qui l’avait retenue mais en fut heureuse. Elle ne tenait pas vraiment à devoir s’expliquer.




oooOOOooo




2 - Volontés et limites


Élodie entendit le téléphone sonner mais elle était devant la télévision. Elle ne bougea donc pas, laissant son frère répondre. Il était venu pour la soirée afin de profiter de sa liaison Internet. Il agissait régulièrement de la sorte et sa présence était donc devenue une routine bien ancrée. Élodie n’entendait presque jamais son téléphone sonner et généralement, il s’agissait de racoleurs. Cela ne la gênait donc pas que ce soit son frère qui décroche.



Élodie regarda l’affichage sur le lecteur de DVD. Il était près de vingt-deux heures. Qui pouvait donc l’appeler à une telle heure ? Les gens n’avaient-ils donc pas de décence ? Elle se leva, énervée de rater la fin du film. Elle arriva dans sa chambre dans laquelle trônaient l’ordinateur et le téléphone.



Élodie prit l’appareil alors que son frère se retournait vers l’écran d’ordinateur.



Elle reconnut immédiatement la voix de l’homme du restaurant : douce, sensuelle mais forte et avec une pointe de domination. Cela faisait maintenant trois semaines qu’ils s’étaient parlés et depuis, il n’avait pas donné signe de vie. Élodie sourit puis prit son souffle avant de lancer.



À ces mots, il raccrocha sans lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit. Elle regarda le combiné avec mépris.



Elle reposa le combiné puis retourna dans le salon. Elle éteignit puis retourna dans sa chambre.



Toute la journée du lendemain, elle fut ailleurs. Elle pensait à la conversation de la veille. Il avait voulu qu’elle le rejoigne tard le soir. Pourquoi ? Et en rentrant, il l’appellerait. Qu’attendait-il d’elle ? Ses collègues remarquèrent ses absences et la taquinèrent à ce sujet. Elle servit le pain avec son habituel sourire aimable puis rentra chez elle, ravie de pouvoir enfin s’asseoir. Elle travaillait debout toute la journée dans la chaleur des fours et appréciait grandement de pouvoir se reposer en rentrant chez elle. Elle prit immédiatement une douche afin de se débarrasser de l’odeur persistante de farine que les gens aiment tant lorsqu’ils entrent dans une boulangerie mais qui devient vite insupportable lorsqu’on la renifle à longueur de journée. Elle se changea - elle opta pour un petit haut sexy et une jupe - puis s’installa dans son canapé et regarda dehors par la fenêtre. Il faisait beau en ce début d’automne, mais un peu frais. Elle s’était levée à cinq heures ce matin-là et n’avait pas arrêté depuis. Elle s’endormit donc, harassée. Elle fut réveillée par le téléphone. Elle se leva et se rendit compte qu’elle avait un fameux mal de tête. Elle décrocha le combina et souffla :



Élodie rit doucement.



Élodie sourit et soupira. Elle préférait cela.



Il raccrocha et elle fit de même. Elle régla sa montre à dix-huit heures puis se coucha. Elle trouva le sommeil très rapidement et une sonnerie la réveilla. Elle la fit cesser en appuyant sur un bouton puis se leva. Elle se maquilla légèrement, se coiffa et remit en place ses vêtements que la position allongée avait légèrement dérangés. Elle se sentait mieux et son mal de tête avait disparu. Cette sieste lui avait fait beaucoup de bien. En baillant, elle mit ses chaussures puis sortit. Elle était en bas à dix-neuf heures pile et une voiture l’y attendait. Elle s’approcha et il en descendit. Il était vêtu, comme au restaurant, de vêtements simples et classiques. Il lui sourit, lui ouvrit galamment la porte puis la referma à sa suite. Il prit ensuite la place derrière le volant et démarra la voiture.



Élodie sourit. Alors qu’il passait un carrefour, Élodie demanda :



Élodie sourit. Elle comprenait que cela ne lui ait pas plu.



Élodie hocha la tête. Ils étaient un maître et sa soumise et rien de plus.



Élodie ne répondit rien, considérant que cela était inutile. Il y eut un petit moment de silence pendant lequel Élodie regarda les immeubles défiler à côté d’elle.



Élodie hocha la tête et reprit son observation par la fenêtre. Elle laissa ses pensées dériver et se rendit alors compte d’une chose.



Élodie enregistra l’information. Elle allait poser une autre question lorsqu’elle remarqua que Gilles ralentissait et se préparait à se garer. Elle décida de garder ses interrogations pour le restaurant. Après tout, cela ne pressait pas à la minute. Ils sortirent ensemble du véhicule et Gilles lui proposa de la suivre à l’intérieur. Il lui tint la porte mais entra le premier dans la grande salle, comme le voulait la galanterie. Au serveur, il annonça avoir réservé et ils furent menés à leur table. Un peu à l’écart, près de la fenêtre, ils avaient une vue sur la rue tout en ayant un peu d’intimité. Le restaurant avait une décoration simple mais élégante. Le jeune homme qui les avait placés leur proposa la carte puis disparut en cuisine. Élodie regarda rapidement les plats et les prix. C’était tout à fait à sa portée. Un endroit simple et classique. Élodie apprécia. Gilles reposa rapidement le morceau de carton. Probablement un habitué de lieux, il devait savoir quoi prendre. Élodie la reposa un peu plus tard et constata que Gilles le déshabillait des yeux. Elle sourit en rougissant légèrement mais ne fit aucune remarque.



Élodie le transperça des yeux. Il expliqua :



Le serveur arriva et ils annoncèrent leurs commandes respectives avant de reprendre leur conversation dès le départ du jeune homme.



Élodie fut prise de court par cette question à laquelle elle ne s’attendait pas. Elle n’avait jamais imaginé qu’il lui propose puisqu’il avait déjà une soumise. Même en sachant que ce n’était plus le cas, elle n’aurait pas cru qu’il le ferait, surtout parce qu’elle n’avait pas eu l’impression de lui plaire.



Elle en fut réellement surprise. Elle comprit qu’il l’avait testée et n’était pas sûre de préférer cela à la première solution.



Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle était censée répondre et se trouva totalement idiote. Il n’avait jamais cherché à l’humilier mais au contraire, il l’avait testée. Elle se demanda vraiment ce qu’elle pourrait répondre à cela.



Gilles sourit, visiblement ravi de cette réponse.



Gilles hocha la tête. Il sentait la jeune femme se détendre au fur et à mesure que le temps passait. Elle parlait plus librement de ce qu’elle souhaitait ou non. De ses limites, certaines qu’il sentait franchissable, et d’autres non. Il sentait qu’il pourrait la pousser plus loin qu’elle ne le pensait. Elle ferait une excellente soumise et serait un véritable défi pour lui, ce qui n’était pas pour lui déplaire.



Gilles sourit puis réfléchit avant d’annoncer :



Élodie sourit. Elle se sentait rassurée. Elle réfléchit alors à ce qu’il venait de dire et souffla :



Il y eut alors un petit silence. Élodie regarda un bus s’arrêter sur le trottoir d’en face et y déverser quelques passagers avant de reprendre sa route.



Élodie haussa les épaules.



Élodie hocha la tête et apprécia qu’il la laisse ainsi libre.



Élodie fut bavarde. Elle aimait parler de son emploi qui lui plaisait énormément. La conversation fut intéressante mais Gilles y mit un terme.



Il la raccompagna comme prévu et se séparèrent en toute cordialité sur le trottoir. Lorsqu’elle rentra chez elle, Élodie se dit qu’elle appréciait décidément beaucoup ce beau brun.




oooOOOooo




3 - Virginités


Ils se revirent trois fois pour de simples discussions. Deux dîners puis un déjeuner, un mercredi de repos d’Élodie mais de travail pour Gilles qui dut abréger la conversation pour retourner regarder son écran d’ordinateur au bureau. Élodie passa l’après-midi à se demander ce qu’elle voulait. Elle commençait à vraiment apprécier les moments passés avec Gilles. Il était très aimable et toujours très attentif. Il connaissait déjà les couleurs qu’elle aimait porter, ses préférences en matière de nourriture et de voiture, ses passe-temps favoris et bien d’autres choses encore. En plus de tout cela, il était galant, charmant et ses conversations étaient intéressantes. Il ne parlait jamais pour ne rien dire, avouait facilement son ignorance dans certains sujets et bien que d’avis politiques opposés aux siens, il argumentait avec calme et patience, sans jamais s’énerver, même lorsque leurs opinions différaient radicalement. Élodie passa l’après-midi à se poser des questions, à réfléchir, à se demander si elle pourrait l’accepter en tant que maître. Sa première mauvaise impression avait maintenant disparu. Il lui semblait à même de pouvoir tenir ce rôle, de le mériter.


En fait, elle pensait de moins en moins être capable de faire une bonne soumise. Il lui semblait qu’elle n’était pas du tout à la hauteur de cet homme merveilleux qu’elle venait de rencontrer. Elle s’étonnait encore qu’il ait pu accepter de venir lui parler, ce jour-là, dans les toilettes de ce restaurant. Pourquoi l’avait-il fait ? Elle ne se l’expliquait pas. Elle n’avait rien fait pour le mériter et craignait par-dessus tout de le décevoir. Elle tourna en rond dans son appartement toute l’après-midi et finalement, décrocha son téléphone et composa le numéro de Gilles au travail.



Il lui donna son adresse. C’était plutôt loin. À au moins une heure de voiture de chez elle.



Elle raccrocha. Ça y était, les dés étaient jetés. Dans moins de quatre heures, elle allait devoir lui annoncer ce qu’elle avait décidé. Elle espéra surtout avoir fait le bon choix. S’attendait-il à ce qu’elle lui parle ? Probablement. Elle se prépara mentalement tout le temps qui lui resta et à dix-neuf heures, après avoir avalé un rapide et frugal repas, elle monta en voiture et suivit les indications du GPS.


Elle arriva à l’heure sans encombre devant l’immeuble où vivait Gilles. Elle chercha son nom sur les boîtes aux lettres puis sonna à l’appartement indiqué. La porte de l’immeuble s’ouvrit et elle entra. Elle monta les deux étages pour le voir l’attendre sur le palier. Il arborait un grand sourire. D’un geste, il lui proposa d’entrer. Elle retira ses chaussures à sa demande avant d’entrer plus en avant et découvrit un appartement de taille modeste mais bien pensé et en ordre sans être rangé à la perfection. L’endroit était aussi classique en apparence que son propriétaire. Il lui désigna le canapé et elle s’y installa. Il disparut dans la cuisine pour revenir avec une bouteille de jus de fruits pour elle et une boisson légèrement alcoolisée pour lui. Il savait qu’elle n’appréciait pas énormément l’alcool et Élodie fut donc ravie du rafraîchissement proposé.

Ils commencèrent par bavarder de choses et d’autres, de leur travail, de leurs voisins, de leurs collègues, de leurs amis et de leurs familles respectives. La soirée était déjà bien avancée lorsque, les sujets venant à manquer, le silence se fit. Élodie décida qu’il était temps qu’elle se lance, d’autant qu’elle était totalement en confiance.



À ces mots, les yeux de Gilles brillèrent et un sourire complet envahit son visage. Il prit les mains d’Élodie avec douceur et souffla :



Élodie fit la moue. Elle était terrorisée à l’idée de le perdre, que ce choix ne les éloigne l’un de l’autre. Elle avait passé des moments tellement agréables en sa compagnie.



Élodie serra les mains de Gilles qui accepta la pression avec joie.



Le maître sourit puis souffla :



Il s’approcha alors d’elle, affichant clairement son désir de l’embrasser mais ne faisant pas tout le trajet nécessaire, obligeant ainsi Élodie à agir. Elle s’exécuta avec plaisir et le baiser dura. Élodie n’avait jamais été aussi bien embrassée. Ce fut un véritable plaisir, d’autant que Gilles s’amusait à poser ses mains sur son corps au moment où elle s’y attendait le moins. Elle fermait les yeux, si bien qu’elle ne voyait pas venir la caresse sur son bras, son épaule, sa nuque ou ses hanches, et il faisait en sorte qu’elles soient imprévisibles. Lorsqu’il s’éloigna enfin, Élodie était aux anges.



Il prit son temps afin de graver cet instant dans sa mémoire, le visage souriant d’Élodie, sa nouvelle soumise, puis lança :



Ils s’embrassèrent rapidement puis se quittèrent. Ils étaient ravis, l’un comme l’autre.

Les jours qui suivirent, Élodie se languit de son maître. Elle n’avait qu’une envie : le voir, lui parler, le toucher, l’embrasser à nouveau. Elle avait été excitée par ce simple baiser et en désirait plus, beaucoup plus. Il l’avait laissée sur sa faim, probablement de manière volontaire. Il cherchait sûrement à l’exciter par cette attente et si c’était le cas, alors c’était une totale réussite. Samedi, elle rentra du travail à dix-neuf heures. Elle se lava et se changea avant de se rendre chez Gilles. Elle ôta ses chaussures et le rejoignit dans la cuisine où la table était mise pour deux personnes et de laquelle s’échappait une odeur des plus agréables. Élodie proposa son aide mais Gilles refusa poliment, lui ordonnant de s’asseoir et de ne pas bouger sur un ton moqueur. Elle obéit volontiers. Gilles lui proposa de lui raconter sa journée - ce qu’elle fit - pendant qu’il finalisait le repas. Puis, il posa les plats sur la table et servit. Le dîner fut agréable, comme toutes leurs rencontres jusque là. Gilles proposa ensuite de se rendre au salon. Ils s’assirent dans le canapé. Gilles tamisa légèrement la lumière puis annonça :



Élodie hocha la tête.



Gille sourit puis souffla :



Gilles embrassa rapidement Élodie en souriant avant de lui proposer d’un geste de répondre à la question.



Gilles sourit mais se garda bien de formuler un quelconque commentaire.



Gilles hocha la tête, griffonna son bloc-notes et proposa à Élodie de continuer.



Gilles hocha gravement la tête et nota le renseignement avec attention.



Gilles écrivit cela en gardant un visage neutre et grave.



Gilles releva les yeux sur elle mais dans son regard, elle ne lut aucune moquerie. Il semblait la plaindre. Il pinça les lèvres, hocha doucement la tête et nota l’information.



La remarque arracha un sourire à Élodie.



Elle se sentait remarquablement bien malgré le sujet de la conversation. Elle d’un naturel si réservé se confiait ouvertement à un homme sur des choses aussi intimes. Elle avait du mal à le croire et pourtant, c’était bien elle qui discutait en souriant et avec calme. Gilles notait tout consciencieusement. Parfois, il n’écrivait qu’un seul mot et à d’autres moments plusieurs lignes d’affilée qu’il griffonnait à toute vitesse.



Gilles sourit à cette réponse et lui envoya un regard coquin.



Élodie en rougit jusqu’aux oreilles. Elle avait l’impression d’être une tomate mûre prête à être cueillie. Elle ne put réfréner un sourire et un petit rire nerveux. Gilles fit mine de reprendre son calme et ce faisant, il changea de position et Élodie remarqua alors que son pantalon était déformé. Cela l’acheva et elle partit dans un fou rire incontrôlable. Lorsque, après plusieurs minutes, un violent mal de ventre l’empêcha de continuer à rire, elle souffla :



Élodie sentit un pincement au cœur à ces mots qui la transpercèrent tant ils suintaient de sincérité.



Gilles hocha la tête et nota un mot sur son petit carnet. Puis, il le referma et lança :



Ils se séparèrent d’un baiser tendre et doux. Élodie était nerveuse. Elle passa les jours qui suivirent à se demander ce qui l’attendait. Elle craignait de plus en plus de ne pas être à la hauteur, cependant, après cette discussion intime, elle était plus rassurée. Maintenant, il savait à quoi s’attendre avec elle. Il ne pouvait plus l’accuser d’avoir triché ou menti. Il savait ce qu’elle avait fait et surtout, pas fait.