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Temps de lecture estimé : 32 mn
09/12/07
Résumé:  Une dirigeante d'entreprise munichoise quinquagénaire rencontre, à l'occasion d'un colloque, un jeune ingénieur sétois ayant une même passion pour l'histoire et la ville de Paris. Leur deuxième rencontre, très mouvementée, est riche en rebondissements...
Critères:  fh fplusag ascenseur hotel voyage amour mélo nostalgie
Auteur : Phileras  (Un homme amateur de rencontres originales)            Envoi mini-message

Série : La dirigeante

Chapitre 03
Question(s) sans réponse

Avant-propos


Tous les personnages importants sont présentés dans le premier épisode. Il est donc préférable de le lire ainsi que le suivant avant d’aborder celui-ci.


Le résumé ci-après, le plus exhaustif possible, permet de se remémorer (ou de découvrir) les points les plus marquants de ces deux premiers épisodes.



Résumé des deux épisodes précédents



À l’occasion de la signature d’un important contrat, Philippe, un jeune ingénieur sétois, et Christa, une dirigeante d’entreprise munichoise dans la force de l’âge, se retrouvent à la même table dans un restaurant de la Porte Maillot à Paris. Ils ont tous les deux une même passion pour cette ville dans laquelle ils ont fait leurs études.


Philippe propose à Christa, qui accepte après un petit stratagème, de faire ensemble une grande ballade à pied d’une journée dans Paris.


Christa est une femme rigide faisant des réflexions à glacer le sang et que beaucoup considèrent comme « coincée ». Polyglotte, très dure en affaire elle vient d’être récemment élue à la vice-présidence de son syndicat patronal. Curieusement, elle se laisse progressivement charmer par Philippe, son « jeune guide historien français », à l’occasion de cette journée de promenade.


En prenant pour prétexte un souvenir de jeunesse, Christa se fait embrasser par Philippe devant les fontaines du Trocadéro.


En fin d’après-midi, dans un petit square faisant face à l’Église Saint-Eustache, Christa annonce à Philippe qu’elle ne peut pas le recevoir à son hôtel Sofitel pour passer la nuit avec lui, car ce serait vraiment trop dangereux pour sa réputation. Pourtant, tout dans son attitude laissait présager l’inverse. Christa semble craindre, tout particulièrement, les « on-dit » et les tabloïdes « people ». Philippe est désappointé, car il se sent de plus en plus attiré par cette femme cultivée à l’attitude est si singulière. Quant à Christa, elle ne sait plus elle-même, comment se sortir d’une situation qu’elle juge inextricable.


À la fin de ce long périple à rebondissements, Philippe invite Christa à dîner dans un restaurant grec du quartier latin. Christa y découvre le « retsina », un vin blanc résiné au goût si original et aux vertus décontractantes. Elle finit par proposer à son compagnon de ballade d’aller avec lui dans un petit hôtel sympa du quartier, à la condition sine qua non que cela se fasse discrètement. Philippe, qui attendait cet instant avec impatience, déniche une chambre confortable près de Saint Germain des Près, grâce au patron de ce même restaurant grec. Il propose à Christa de poursuivre la soirée avec la même boisson, le « retsina », à défaut de Champagne pour éviter les mélanges.


Arrivés dans cette chambre, les premiers échanges deviennent vite orageux. Christa commence par lui dire que son mari l’a quittée pour une jeune collaboratrice de quinze ans sa cadette. Elle lui avoue ensuite que, deux de ses amies et elle, font appel une fois par mois à des « taxi-boys » pour dîner, danser et même quelques fois beaucoup plus. Christa préfère payer un professionnel plutôt que de se donner à un homme intéressé par son argent ou sa position sociale.


Philippe, littéralement anéanti par cette révélation et certains autres propos ambigus, est en outre saturé par les trop nombreuses péripéties de la journée. Il « disjoncte » et donne une sévère fessée à Christa qui se laisse faire et déclare de suite après :


  • — J’ai été courageuse, je n’ai rien dit. Mais tu n’avais pas besoin de me donner une fessée aussi forte pour qu’on fasse l’amour ensemble.

Christa et Philippe se réconcilient ensuite « sur l’oreiller » en faisant l’amour sans retenue.


Les passions en partie apaisées, Christa demande à Philippe de lui parler de son amie Isabelle, une femme proche de la quarantaine, très typée, à l’accent très chantant et mère-poule-célibataire d’une fille de 10 ans.


Philippe explique qu’Isabelle exerce un métier très prenant : traductrice-interprète, qui ne lui laisse pas le temps d’être une amante à plein temps. Assez curieusement, elle préfère prendre le risque de le laisser papillonner de temps à autre, en fermant les yeux quand survient une aventure « sans lendemain ».


Philippe insiste sur la profonde affection qu’il porte à sa jeune fille en étant simultanément son confident, son soutien en maths et son baby-sitter.


Après les confidences, l’heure de se quitter étant arrivée Christa déclare avec une voix chargée de regrets :


  • — Je ne veux pas que tout s’arrête ce soir. J’aimerais qu’on puisse se revoir.
  • — Ça dépend essentiellement de toi.

Puis elle poursuit :


  • — Philippe, je ne veux pas te perdre.
  • — Oui, mais que proposes-tu concrètement ?
  • — Je rentre à Munich par avion après demain en fin d’après midi. Demain soir c’est ma dernière nuit au Sofitel. Avec mes collaborateurs, on va travailler le soir jusqu’aux alentours de dix heures, dix heures et demi, pour préparer notre dernière réunion à la Grande Arche*.
  • — Je t’attendrai à la station de tramway. On pourra prendre un pot ensemble, ou même plus si tu veux. J’essaierai de trouver un hôtel pas trop cher dans le coin où on pourra faire un gros câlin.
  • — Non, ce n’est pas le problème, et en plus cette chambre est très bien. Ce que je ne veux absolument pas c’est qu’on me voit sortir de l’hôtel tard le soir, seule ou avec toi. Je n’accorde aucune confiance sur ce sujet à certains de mes collaborateurs ou à certaines personnes de l’hôtel. Avec un téléphone mobile on a vite fait de te prendre en photo, et je ne veux pas faire les gros titres de certains tabloïdes.

Philippe propose une solution « simple » à Christa :


  • — … Christa, c’est tout simple. Je vais demander à la cousine de ma mère qui me loge, de venir te chercher en taxi au Sofitel pendant que je t’attendrai dans un café. Elle est un peu plus âgée que toi, mais tu pourras la faire passer sans difficulté pour ta vieille copine de fac.
  • — Elle irait me chercher dans la salle de réunion ?
  • — Parfaitement, belle dirigeante. Les membres de ton syndicat n’y verront que du feu et ça leur confirmera que tu étais avec elle aujourd’hui.
  • — Philippe, tu es machiavélique.
  • — Pas vraiment. Pour ne pas te couper, tu peux leur parler de tout ce que tu as fait aujourd’hui, y compris le « restau », mais en me remplaçant par ta copine de fac…
  • — Sans les câlins bien sûr.
  • — Oh que oui ! Tu n’auras plus rien à craindre des journaux « people ». Ils pourront toujours écrire qu’une syndicaliste allemande a retrouvé à Paris une ancienne copine de fac, ça fera pleurer les chaumières, mais ça ne cassera pas ta réputation.


* Quartier d’affaires de La Défense, à l’Ouest de Paris dans le prolongement des Champs Élysées.


Fin des deux premiers épisodes.



◦◦◦ Question(s) sans réponse ◦◦◦


◦◦◦ 07:00 ◦◦◦

(Un réveil difficile)


Philippe dort d’un sommeil profond dans la petite chambre que Geneviève, la cousine de sa mère, met à sa disposition chaque fois qu’il vient à Paris. Cette quinquagénaire dynamique qui ne s’est jamais mariée, est avocate dans une association de consommateur. Dans la famille, tout le monde la surnomme la « jeune vierge », en partie à cause de son prénom, mais surtout à cause de son allure de femme modèle à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession. Si certains surnoms s’avèrent bien appropriés, on ne peut pas dire que ce soit le cas pour Geneviève. Dans ce domaine elle agit en femme indépendante et décidée, sachant rester discrète, mais redoutablement efficace.


Il est sept heures. Le pas mal assuré, Philippe se dirige vers la douche de sa cousine. Elle n’a pas la puissance qu’avait celle du petit hôtel de Saint-germain des Près où il a passé le début de la nuit avec Christa, mais peu importe, c’est pour lui le plus sûr des réveils.


Cette journée est à marquer d’une croix par Philippe. Il doit présenter, en début de matinée, son logiciel de devis descriptif rapide à un panel du monde de l’habitat individualisé dans les locaux de la Fédération du bâtiment.


◦◦◦ 07:30 ◦◦◦

(Le petit déjeuner avec Geneviève)


Une fois lavé et habillé, Philippe se rend dans la cuisine pour prendre son petit-déjeuner en compagnie de sa cousine Geneviève. Elle l’accueille, comme à l’accoutumée, avec son petit sourire ironique en coin :



Philippe prend en premier un grand bol de café noir, sans sucre et sans parler. C’est pour lui le grand coup de fouet du matin, le moyen de retrouver tous ses esprits. Ce n’est qu’après ce pseudo rituel qu’il peut s’adresser à Geneviève un peu gêné :



Geneviève est surprise par la demande de son jeune cousin. Elle a du mal à comprendre que sortir avec une femme puisse poser autant de problèmes. Étant sur le point de partir à son travail, elle lui répond :



Geneviève partie, Philippe doit maintenant se consacrer au véritable objet de son voyage à Paris, sa rencontre avec les Professionnels du petit bâtiment et de l’habitat individualisé. Un seul objectif : une présentation brillante de son logiciel de devis descriptif, révolutionnaire par sa rapidité


◦◦◦ 08:45 ◦◦◦

(La présentation du nouveau logiciel)


Philippe est fin prêt : ordinateur, cordons, rallonges, documentation, tout y est. Philippe se surprend dans le métro à penser davantage à Christa qu’à sa future conférence. C’est vrai que le monde du bâtiment, du moins en France, comprend très peu de femmes.


En arrivant dans les locaux de la Fédération du bâtiment, Philippe est accueilli par une grande femme châtain aux cheveux très courts qu’il prend au premier abord pour la secrétaire :



Pour Philippe, c’est une heureuse surprise d’avoir à faire à une jeune femme d’un abord agréable pour diriger la présentation. Faire passer ses nouveaux concepts de calcul rapide de devis descriptif lui sera sans doute plus facile.


Sabine dirige les débats avec une rigueur et une fermeté qui surprennent et satisfont toute l’assistance. La journée passe très vite. Philippe n’a pas pu dévoiler le dixième de ce qu’il comptait faire, tant les questions ont été nombreuses et délicates à traiter. Aux problèmes complexes purement techniques, s’en est ajouté un auquel Philippe ne s’attendait pas réellement. La rapidité de calcul de son logiciel semble contrarier fortement de nombreux Professionnels du secteur. Bousculer des habitudes bien ancrées par des techniques innovantes, va s’avérer beaucoup plus subtil que prévu.


À plusieurs reprises Philippe repense à Christa, non pas en tant que partenaire de ses plaisirs enflammés, mais en tant que dirigeante d’entreprise aguerrie. Avec son expérience des affaires et sa force de persuasion, elle calmerait d’entrée de jeu les grincheux et les détracteurs de tout poil. Pour Philippe une seule décision s’impose, en parler ce soir même avec celle qui se dit avoir les fesses « un peu trop grosses ».


La conférence terminée, Philippe prend congé de Sabine. Il doit une fière chandelle à cette jeune femme qui a su jouer de son charme avec habileté :



Philippe quitte les locaux de la Fédération en ayant pris soin d’échanger sa carte de visite avec l’ensemble des participants. Sur le chemin du retour, il repense à cette longue journée, mais son esprit est déjà repositionné sur sa soirée avec Christa.


◦◦◦ 19:00 ◦◦◦

(L’apéritif chez Geneviève)


En arrivant chez sa cousine Geneviève, Philippe constate que tout est fin prêt pour l’apéritif :



Connaissant par cœur les goûts de Philippe, Geneviève se lève et lui sert un double whisky pur malt, avec un seul glaçon.



C’est en prenant lui-même un accent du midi caricatural que Philippe répond à sa cousine :



Cet échange léger terminé, le ton de la discussion change du tout au tout. Philippe décrit avec rigueur, mais avec la réserve nécessaire et sans détails inutiles, le cours des évènements de ces deux derniers jours. Il insiste sur la peur de Christa d’être reconnu en sa présence, et sur sa phobie de faire l’objet d’un article dans la presse à sensation.



Philippe sort son téléphone portable, recherche les photos de Christa présentables et les montre à sa cousine :



Aussitôt dit, aussitôt fait. Philippe met son micro en route, charge le programme et effectue le transfert. Une fois les photos visibles à l’écran, il se tourne vers Geneviève et lui dit :



Après le départ de son jeune cousin, Geneviève peut regarder tranquillement les photos de Christa sur l’ordinateur. En voguant à gauche et à droite, elle finit par tomber accidentellement sur les photos de Christa provocantes et suggestives dans sa plus stricte intimité. Elle l’annonce à Philippe dès son retour, en s’excusant très gênée :



Geneviève se donne quelques secondes de réflexion avant de répondre sur un ton très posé :



Philippe ne répond pas. Comme le temps passe vite, il propose à sa cousine de la prendre en photo avec son téléphone mobile et de les transférer à Christa. Geneviève est d’accord, mais à une triple condition préalable : prendre une bonne douche, mettre des vêtements plus adaptés aux circonstances, et surtout se refaire une beauté. Pour une femme, envoyer sa photo à une autre femme, n’est pas un acte anodin.


Geneviève part se préparer. Elle revient habillée d’une manière plus provocante que de coutume : une petite robe unie bleu nuit qui s’arrête bien au-dessus du genou et la rend particulièrement séduisante. Dès qu’il l’aperçoit, Philippe lui déclare sur un ton admiratif :



La séance de photos peut commencer. Geneviève prend des poses sérieuses et étudiées. Elle est à la fois excitée et surprise par cette situation inhabituelle qui lui fait découvrir son jeune cousin sous un angle franchement nouveau. Elle ne l’a pas vu grandir. Dans sa tête il était toujours resté le jeune « Philou » préférant la compagnie des adultes à celle des enfants de son âge.



Dix minutes plus tard, le radio-taxi est au bas de la porte. Philippe emporte avec lui son ordinateur portable. Entre deux parties de jambes en l’air, il compte bien prendra le temps de faire à Christa une démonstration de son logiciel de devis descriptif « up to date ».


◦◦◦ 20:45 ◦◦◦

(L’enlèvement de Christa)


En montant dans le taxi Philippe prend conscience du nombre incroyable d’évènements qu’il est en train de vivre depuis deux jours. Le restaurant de la porte Maillot, la grande ballade dans Paris, le restaurant grec, le petit hôtel de Saint Germain des Près et la démonstration de son logiciel. Maintenant il se retrouve assis dans un taxi à côté de sa cousine Geneviève, dans le cadre d’une opération commando destinée à extraire Christa de son équipe de collaborateurs. L’enlèvement de la femme désirée comme dans certains pays du Caucase en quelque sorte.


À quelques centaines de mètres du Sofitel, Philippe se fait déposer dans un café du boulevard Victor, devant l’ancien ministère de l’air, juste en face du monument commémoratif de Georges Guynemer. Philippe se met à penser à cet homme, chétif et souffreteux, dont il a lu la destinée incroyable. Refusé dans l’infanterie et la cavalerie, il avait réussi, à force de persuasion, à se faire engager comme mécanicien dans l’aviation naissante. Peu de temps après, il devenait pilote, mais quel pilote : le symbole des ailes françaises de la première Guerre mondiale, un vrai chevalier du ciel.


Geneviève poursuit seule le court trajet restant. Arrivée au Sofitel, elle demande au taxi de patienter une dizaine de minutes le temps d’aller chercher une amie. Elle s’annonce à l’accueil, un membre du personnel la fait descendre dans la salle de réunion qui se trouve en sous-sol. En entrant, elle reconnaît sans difficulté Christa qui l’embrasse et s’adresse à elle très discrètement :



Un collaborateur de Christa, la quarantaine affirmée et le physique très sportif, s’approche de Geneviève. Il lui parle en anglais de la longue journée que les deux femmes ont passé la veille ensemble. Il aurait aimé lui aussi, à leur instar, faire des études dans une ville si attachante. Geneviève se félicite que Philippe lui ait décrit en grande partie l’itinéraire. Elle peut répondre du tac au tac à son interlocuteur dans la langue de Shakespeare qu’elle manie plutôt bien pour une française de cette génération :



Christa réapparaît avec le même tailleur, mais avec des chaussures à talons moins hauts et visiblement plus confortables. Elle salue ses collaborateurs et quitte la salle de réunion bras-dessus-bras-dessous avec sa « vieille amie de fac de toujours » :



Geneviève remonte dans le taxi en compagnie de sa « vieille amie de fac ». Les deux femmes reprennent Philippe au passage. Arrivée devant son domicile, Geneviève descend et propose aux deux nouveaux tourtereaux de venir prendre un whisky chez elle. Philippe décline l’invitation, car il est déjà bien tard.


Geneviève partie, Christa embrasse Philippe avec fougue dans le taxi et lui déclare :



◦◦◦ 21:30 ◦◦◦

(Les vitraux « art nouveau »)


Arrivés devant l’église de Saint Germain des Prés, Philippe demande au taxi de les déposer. Christa règle la course et descend en premier. Dans l’action, sa jupe remonte et laisse largement découvrir des jambes gainées de fines dentelles. Philippe les regarde et déclare « tout de go » :



Philippe prend Christa par le bras et se dirige vers une rue située derrière l’église Saint Germain des Près :



Philippe montre à Christa un magnifique petit immeuble du début du 18e siècle donnant dans une impasse. Le lieu semble irréel, hors du temps. On s’attendrait presque à tomber, au coin de la rue, sur une bande de rodeurs corrigés à l’épée par des gentilshommes en tenue d’époque. La porte d’entrée, en bois massif, est finement sculptée. Philippe s’approche, compose un code sur un boîtier à peine visible et la magnifique porte s’ouvre :



Christa et Philippe montent lentement les escaliers. Au dernier étage, devant la porte d’entrée imposante du bureau d’études, se trouve un magnifique banc d’époque, aux pieds très travaillés, et recouvert de velours rouge sombre. Philippe propose à Christa de s’y asseoir. Surprise par cette proposition, elle lui répond très naïvement :



Philippe pose la sacoche de son micro-ordinateur avec beaucoup de précautions au pied du banc puis, dans la précipitation, jette sa veste par terre. Pendant ce temps, Christa s’assied calmement à une extrémité du banc, puis s’allonge sur le dos. Philippe peut découvrir une petite culotte magnifique tout en broderie et dentelle. Il l’enlève avec beaucoup de délicatesse, comme si c’était un objet précieux. Christa remarque son trouble et lui dit avec une satisfaction non dissimulée :



Christa se redresse, déboutonne sa veste de tailleur et annonce avec une voix très coquine à Philippe :



Philippe se met à genou, il est juste au niveau des parties les plus féminines de Christa qui visiblement n’attendaient que cela. Il lape ses grandes lèvres qui sont en eau, il aspire son clitoris et le mordille avec les dents, puis il se délecte avec sa langue dans son puits de plaisir. Dans un premier temps, Christa se laisse aller, sans rien dire. Puis, sans prévenir, elle repousse la tête de Philippe avec ses mains et lui redemande avec insistance :



Philippe relève la tête. L’impatience de son amante crève les yeux. Il baisse son pantalon et son slip, agrippe Christa par les hanches et la pénètre lentement, avec jubilation, mais sans penser à prendre la moindre précaution. Il est dans un univers de chaleur, de bien-être et d’onctuosité. Christa pose ses jambes sur ses épaules. Cette position associée aux bas-jarretières semble très indécente à Philippe et l’excite au plus haut point. Christa tente de le modérer pour que la fin n’arrive pas trop vite :



Philippe rêve. Il regarde sa grande blonde, débraillée, la veste ouverte, les bras tombant, mais curieusement avec le visage très détendu, comme si elle était ailleurs, dans un songe, comme si son esprit avait quitté son corps. Tout d’un coup, Philippe reprend conscience, il se raidit et s’écrit bruyamment :



Presque instantanément Christa sort de sa douce torpeur et lui répond :



Philippe contemple le corps si calme de son amante. Son esprit se remet à vagabonder. Le silence, les vitraux et cette atmosphère étrange lui font revenir en tête ces vers de Baudelaire dans « l’invitation au voyage » :


« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté. »


Philippe ressent, peut-être pour la première fois de sa vie, que son corps est complètement au diapason avec un autre corps, sans violence, sans cris, sans le moindre détail qui ne puisse perturber ce luxe, ce calme et cette volupté.



Christa jouit en regardant Philippe, en prenant son temps, tout son temps, son visage est calme et apaisé. Sa jouissance est intérieure, non extériorisée, seulement trahie par quelques petites contractions, mais sans plus. Une incroyable détente, du bien-être, de la joie. Un seul grand signe extérieur, les parties intimes de Christa et ses cuisses sont trempées, inondées, un peu comme à la sortie d’un bain. La grande trace sur le banc en est la preuve incontestable.


Cette forme de jouissance complètement maitrisée, à laquelle Philippe ne s’attendait pas, provoque chez lui une immense excitation. Quelques minutes plus tard, c’est à son tour d’atteindre son nirvana, mais sans aucun pouvoir sur son corps, à l’inverse de Christa. Avec précipitation il saisit les cuisses de cette femme, si calme intérieurement, et les écarte du plus fort qu’il peut, pour jouir au plus profond de son ventre. Christa se laisse faire, imperturbable. Elle maîtrise complètement les réactions de son jeune amant et la violence du plaisir qu’elle lui procure.


◦◦◦ 22:00 ◦◦◦

(Les premières révélations de Christa)


Christa est très satisfaite de cette expérience. Quelques instants plus tard, elle déclare à Philippe avec un flegme copié sur les britanniques :



Philippe est extrêmement surpris par ce qu’il vient d’entendre. Cette révélation lui permet de comprendre pourquoi Christa est aussi bien bâtie et paraît si jeune : son activité sportive régulière en est très certainement l’explication :



Christa ne répond pas tout de suite. Elle regarde Philippe avec un regard très doux, presque maternel avant de lui déclarer :



Christa se relève, prend dans ses bras Philippe qui n’a pas encore eu le temps de remonter son pantalon et l’embrasse lentement avec un mélange de passion et de tendresse. Le baiser terminé, elle lui fait un petit sourire énigmatique et lui dit :



Christa se dirige discrètement vers l’autre extrémité du banc pour s’essuyer et se rhabiller. Philippe en fait de même puis ramasse sa veste qui était par terre et la renfile tout en disant :



En contemplant une dernière fois ce banc où il vient de faire l’amour, Philippe se lance, pour frimer, dans une grande envolée lyrique dont il pense être le seul à en détenir le secret :



Christa se tourne vers Philippe, lui dépose un gros baiser sur les lèvres suivi d’une claque amicale sur les fesses, puis lui déclare presque hilare :



Philippe ressent de l’émotion dans la voix de Christa quand elle parle de son ancien ami français. Visiblement c’était loin d’être une aventure « sans lendemain ». Philippe s’en inquiète avec doigté :



Philippe reste pensif, qu’est devenu ce Jacques, pourquoi ne l’a-t-elle pas épousé. Il aimerait en savoir beaucoup plus sur cet homme qui est peut-être devenu un architecte connu. En final il s’aperçoit qu’il ne sait pas grand-chose sur Christa, alors, qu’à l’inverse, elle en connaît déjà beaucoup sur lui et sur Isabelle. Un point supplémentaire à aborder au restaurant tout à l’heure.


Il est maintenant grand temps de quitter ce nid d’amour ou plutôt cette cage d’escalier. Philippe sonne la retraite en donnant une grande claque sur les fesses de Christa, en ayant pris soin auparavant de soulever la jupe de son tailleur, pour être plus efficace. Il ramasse ensuite son micro-ordinateur, vérifie que rien n’est tombé des poches de sa veste, et lance en dernier sur un ton qui se voudrait autoritaire :



Un peu avant d’arriver en bas de l’escalier, le téléphone de Philippe se met à sonner. Il jette un coup d’œil pour repérer l’appelant, mais ne répond pas. Christa s’en étonne :



À quelques marches du rez-de-chaussée Christa s’arrête brutalement de descendre et déclare à Philippe avec beaucoup de sérieux et une pointe de mystère :



En sortant de ce petit immeuble et de cette impasse d’un autre temps, ils sont tous les deux immédiatement replongés dans cette vie si particulière et trépidante de Saint Germain des Près. Philippe prend Christa par l’épaule qui regarde inquiète à droite et à gauche avant lui dire :



Christa sourit un peu crispée et rajoute immédiatement :



◦◦◦ 22:15 ◦◦◦

(Le petit hôtel de Saint Germain des Près)


Quelques minutes plus tard, ils arrivent tranquillement dans leur petit hôtel discret où ils doivent passer une partie de leur dernière nuit. Le patron annonce à Christa qu’il leur a réservé la même chambre que la veille et que, s’ils désirent une bouteille de champagne, il en a mis une à leur disposition dans un petit frigo situé derrière le comptoir d’accueil. Christa remercie, règle la chambre et le champagne, et s’apprête à monter dans la chambre pour se « rafraîchir ». Philippe l’interpelle et lui demande de monter son micro-ordinateur portable. Il n’en a pas besoin au restaurant et ne veut pas avoir ses mains encombrées. Christa s’exécute avec le sourire et lui dit de loin en lui faisant un grand geste de la main :



Philippe téléphone en premier à sa mère, elle est ravie de pouvoir lui parler au téléphone et de savoir que, tout compte fait, la journée ne s’est pas trop mal passée.


Le deuxième appel est pour Isabelle. Philippe lui annonce qu’il est au quartier Latin avec des dirigeants et des syndicalistes allemands que son ami Marc lui a présentés lundi soir dernier, et qu’en particulier il a fait la connaissance de la présidente d’une entreprise de machines spéciales. Isabelle l’interrompt dans son long monologue :



Philippe, très satisfait, reprend bruyamment son souffle et déclare d’une traite à Isabelle, sur un ton à la fois ironique et alambiqué :



Philippe n’a même pas le temps de reprendre sa respiration que la réaction d’Isabelle tombe, sèche, sans se faire attendre :



Philippe referme son téléphone et le met dans sa poche. Il sent alors quelqu’un derrière lui qui tapote sur son épaule. Il se retourne, c’est Christa :



Christa marque une petite pause, son sourire est triste. Elle prend fermement Philippe par le bras et lui répond en marchant :



À suivre…