n° 12070 | Fiche technique | 19629 caractères | 19629 3322 Temps de lecture estimé : 14 mn |
11/12/07 corrigé 31/05/21 |
Résumé: Nathalie et Eric se retrouvent pour une deuxième partie de leur jeu érotique aux règles étranges. | ||||
Critères: #romantisme #jeuxérotisés f fh fsoumise hsoumis fdomine hdomine massage nopéné jeu sm attache bondage | ||||
Auteur : Eric Grand Envoi mini-message |
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La sonnerie du téléphone vient résonner jusque dans mon rêve délicieux. Je suis contraint d’abandonner Nathalie au pays des songes et je me penche en grommelant contre ce gâcheur de rêve :
Merveilleuse invention qu’est le téléphone !
Je reçois un pouffement en réponse à mon annonce :
Avant que j’aie pu répondre, une note familière (la) tinte à mon oreille : Nathalie a raccroché. Une fois la surprise passée, je sens monter en moi une excitation où se mélangent envie, peur, joie, désir, panique…
Je respire profondément et tente de mettre un peu d’ordre dans mes pensées :
* Annuler le repas avec Julien
* Changer les pneus de ma voiture
* Trouver une stratégie pour ce soir
* Trouver une bonne excuse pour Julien
Faut-il vraiment que je change mes pneus aujourd’hui ? Comment vais-je accueillir Nathalie ? Va-t-elle me sauter à la gorge ? J’espère que Julien ne m’en voudra pas. Tant pis pour les pneus.
* Aller acheter quelques boissons
* Trouver une stratégie pour ce soir
* Déplacer le repas avec Julien
* Trouver une stratégie pour ce soir
Je n’ai pas de boissons.
J’ai juste le temps d’aller changer les pneus.
C’est la panique…
Depuis près d’une heure, je déplace maints objets du salon vers ma chambre, de ma chambre vers la cuisine, de la cuisine vers le salon. Mais voilà que j’entends la porte de l’ascenseur… Le son sec et bien reconnaissable de hauts talons… Silence… Je me dirige vers la porte. La sonnette, je sursaute (imbécile !). Je ne peux pas m’empêcher de regarder par le judas. Tout est noir : le jeu a déjà commencé.
Je prends une grande inspiration, j’ouvre la porte avec élan et tout en essayant d’afficher un sourire décontracté, je claironne :
La seconde de silence qui s’écoule maintenant est la plus longue de ma vie. Pour la première fois, je ressens vraiment ce que représentent 9.192.631.770 périodes de radiation de l’atome de césium 133, soit l’équivalent de la 86 400ème partie d’un jour solaire ou encore le temps nécessaire à ma glotte pour monter haut dans ma gorge et redescendre bas dans mes chaussettes.
Je vois le visage de Nathalie esquisser une grimace, puis du fond de son être je vois venir un flux polaire qui fige son expression. Seuls ses yeux continuent d’être animés et, malgré le bleu glacial qui prédomine, c’est un véritable arc-en-ciel d’émotions qui commence à s’en échapper : colère, déception, stupeur…
Après la seconde de glace, voici venue la seconde de feu. Nathalie se projette en avant pour m’agripper. Cette deuxième seconde n’a rien d’un pléonasme de la première, en revanche elle sombre rapidement dans le désordre le plus complet et s’étire vers la minute. Avec ma maladresse, j’ai involontairement provoqué une réaction totalement disproportionnée de Nathalie. Incapable de se maîtriser, elle jette toute sa hargne sur moi. Ou alors s’agit-il d’une action mûrement réfléchie pour me déstabiliser ? Non, je ne crois pas, j’ai tout simplement l’impression qu’elle a pété les plombs !
Comme deux chats en colère, nous roulons sur la moquette du vestibule. D’un coup de pied, je réussis à fermer la porte d’entrée, mais maintenant toute mon énergie est focalisée sur la furie que je dois maîtriser. Nathalie m’abreuve d’adjectifs aux formes et couleurs exotiques et tente par tous les moyens de s’en prendre à ma chair. Sa fureur est totale et je ne suis pas certain qu’elle s’arrêterait si je prononçais le code d’interruption du jeu : champignons vénéneux. Mais de toute façon tel n’est pas (encore) mon désir et jusqu’à présent, je suis parvenu à éviter la plupart de ses coups.
Depuis quelques minutes, je constate que les ruades de Nathalie sont moins frénétiques. Elle ressent le besoin de reprendre son souffle, ses ongles semblent moins redoutables et des moments de silence interrompent ses tirades dignes du capitaine Haddock.
Je lui chuchote dans l’oreille :
Tentative d’humour pour désamorcer la crise ? Qu’importe, la ficelle est un peu grosse et la sentence immédiate : ruades, vociférations et lutte reprennent de (et avec la) plus belle. Heureusement pour moi, dix minutes après avoir remis de l’huile sur le feu, je sens que Nathalie a consommé toutes ses réserves d’énergie. Elle ne va pas tarder à rendre les armes.
La pendulette du corridor carillonne, il est donc 20 heures 30 et nous sommes toujours enlacés dans une étrange danse de félidés. Cela fait une demi-heure que Cat… pardon Nathalie, cherche à attenter à ma chair. Cependant, le résultat de ses efforts, intenses et désordonnés, est loin de ce qu’elle espérait. Ce sont principalement nos habits qui ont pâti de notre lutte acharnée. Les miens sont en lambeaux sur le sol et Nathalie n’est plus vêtue que de sa petite culotte. Mais tout ceci est anecdotique (enfin… pour l’instant !), ce qui est bien plus important c’est le fait que ses batteries sont totalement vides. Je décide de prendre à mon compte la suite de la partie.
Je bondis sur mes pieds et attrape vivement les cordes spécialement dédiées à notre jeu. Nathalie est moins lucide et les quelques secondes dont elle a disposé ne lui ont pas permis de réagir. Au contraire, je lui plaque le ventre au sol et vivement, j’enroule quelques tours de corde autour de ses chevilles. Je finalise ce premier garrot en l’enserrant avec des tours de corde passant entre les chevilles et j’achève le tout avec un nœud plat bien serré (je mérite un 10 sur 10 à l’école du bondage). Nathalie s’agite un peu, mais sans pouvoir éviter qu’une nouvelle corde vienne effectuer un travail identique entre ses genoux.
Je m’assois tranquillement sur ses fesses et me penche vers son oreille droite :
Elle râle pour la forme, mais je vois ses deux mains se diriger vers moi, les paumes ouvertes. Je m’empare d’une nouvelle corde, la plus longue, et je la glisse tout doucement entre son dos et ses bras. Mon but est maintenant de prendre tout mon temps pour la ligoter, je veux qu’elle ressente chaque nouveau tour de corde, qu’elle éprouve le sentiment de perdre totalement le contrôle de la situation. Je dispose la corde en travers de son dos, légèrement au-dessous de ses épaules, afin de pouvoir commencer par lui lier efficacement les bras. Je laisse volontairement ses poignets libres, pour renforcer le sentiment de perte de contrôle dans la durée. Je m’avance légèrement pour lier la corde au-dessus de ses coudes et soudain, je m’arrête tétanisé… Je viens de commettre une faute grave.
Je perçois à peine les cris de victoire de Nathalie. Elle doit pourtant émettre un nombre de décibels conséquent, mais seuls quelques « Je te tiens mon salaud » franchissent le mur de douleur qui m’isole. C’est seulement au moment où les doigts de la tigresse se sont refermés sur mes couilles que j’ai compris mon erreur. Mais il est trop tard et je reste figé sur son dos, transpercé par la douleur.
Je n’ai aucune idée du nombre d’heures depuis lequel je suis prisonnier de son étreinte, mais peut-être n’est-ce qu’une minute. Je ne réfléchis pas, je ne parle pas, je ne respire pas et surtout je ne bouge pas. Enfin, Nathalie m’adresse la parole :
Je tente d’articuler une réponse :
Elle se force à rire bruyamment :
Je n’ai pas l’esprit à rire pour ce jeu de mots, sans doute involontaire. Tout doucement, je lève mon regard et aperçois son sac. Je ne sais pas comment je vais faire pour lui signer un papier dans cette position, mais je ne cherche pas à discuter. Heureusement, depuis que nous avons établi un dialogue, Nathalie a légèrement diminué son étreinte sur mes testicules et je parviens à me saisir de son sac sans conséquence douloureuse pour le mien.
En d’autres circonstances, la démystification du contenu de son sac à main m’aurait amusé, mais en ce moment, mon seul objectif est de quitter au plus vite ma difficile position. Aussi, sans chercher à comprendre ce que cette diabolique a derrière la tête, je retourne son sac. Un fatras d’objets s’en échappe et finit sur le sol. Presque à contrecœur, je fais l’inventaire des objets : un trousseau de clés, des menottes, des mouchoirs, un petit sac bleu, d’autres menottes, un truc en caoutchouc avec une lanière, un crayon, un agenda, encore des menottes…
Voilà donc son plan.
Instantanément une vive douleur remonte de mes burnes et parcourt mon corps tout entier.
La pression diminue et je peux reprendre une inspiration. Lentement, j’avance une main en direction de la paire de menottes la plus proche et m’en saisis.
Je place la menotte contre mon poignet et referme la mâchoire d’acier. Je tends mon bras vers Nathalie.
En prononçant ces mots, Nathalie se met à malaxer mes couilles comme s’il s’agissait d’en faire de l’huile. En essayant de bouger le moins possible, je fais passer mes bras dans mon dos. Je saisis la seconde menotte et le cliquetis qui caractérise la fermeture de la mâchoire retentit en emprisonnant mon poignet.
Après d’interminables secondes d’attente, je sens enfin que Nathalie relâche sa prise et je roule sur le dos à côté d’elle en soupirant d’aise. Nathalie me regarde et me lance avec un petit sourire :
Et elle se tourne pour détacher les cordes qui emprisonnent toujours ses jambes.
Elle tourne la tête et aperçoit mon poignet gauche sur lequel se trouvent fixées les deux menottes. Elle va pousser un cri, mais déjà je lui tombe dessus. Rapidement, je parviens à l’immobiliser et me voici la chevauchant dans une position identique à celle que j’occupais juste avant cet intermède douloureux.
Nathalie est anéantie par ce nouveau retournement de situation et paraît renoncer à toute velléité de révolte. Pendant que ses bras abandonnent des parcelles de liberté à ma corde, elle maugrée des paroles inaudibles entre ses dents.
Sans véritablement attendre une réponse, en colère contre ma tortionnaire, contre ma naïveté et contre mes parties génitales trop accessibles, je commence à enserrer son corps dans un maillage serré de liens. C’est un véritable corset de corde qui prend forme et vient comprimer son thorax, contraindre ses seins, gainer son abdomen et rigidifier sa colonne vertébrale. Je dois contenir un peu mon irritation afin de ne pas lui faire mal. De plus, pour mettre en place chaque lien, je suis obligé de manipuler Nathalie de manière importante, mais cette fois, je prends bien garde à ne pas m’exposer à ses mains (encore) baladeuses.
C’est la respiration un peu hésitante, conséquences probables de la compression de sa cage thoracique et des efforts consentis précédemment, que Nathalie assène :
Je réunis ses mains dans son dos et saisis une fine cordelette. Je la passe plusieurs fois autour de ses poignets pour les joindre, plusieurs fois entre ses poignets pour resserrer les liens, et je termine en tirant longuement sur les brides du nœud.
À partir de ses poignets garrottés, je tends un nouveau lien jusque dans la rainure de sa croupe et de son sexe, puis remonte le fixer entre ses seins. Dorénavant, seule sa petite culotte permet à Nathalie de préserver son intimité face aux assauts discourtois des fibres de la corde.
Bien que le ton de sa voix la trahisse, Nathalie tente d’ignorer les bouffées de chaleur que lui procure la morsure de la corde sur sa vulve :
Avec une nouvelle corde, je relie ses chevilles entravées à la partie dorsale de son corset. Très lentement, je tire sur cette longe pour conduire Nathalie à ramener ses jambes dans son dos. Cherchant à se rebeller encore une fois, ma captive veut lancer une ruade. Mais son geste est stoppé par ses liens et se transforme en un vague soubresaut, immédiatement suivi d’un gémissement provoqué par l’intense caresse génitale d’un brin de corde. Pendant qu’elle récupère de cette inattendue décharge de plaisir, je termine de sangler ses chevilles au niveau de ses fesses.
Ma colère est maintenant retombée, je me recule légèrement afin de contempler le fruit de mon labeur et je prends le temps de lui répondre :
Je suis assez fier de la manière dont j’ai ligoté Nathalie. Son corps est totalement soumis aux cordes, et pourtant sa position ne doit pas être trop inconfortable. En souvenir du début de soirée, et comme la cerise que l’on appose sur un gâteau, j’ajoute une touche finale à ce tableau. Je vais chercher un rouleau de scotch et j’enferme les doigts de chacune des mains de Nathalie dans deux épais moignons.
Nathalie est silencieuse, elle a renoncé à sa petite joute oratoire et a accepté sa deuxième défaite. Elle ressent les étranges plaisirs de la contention où chaque point de friction avec une corde ou un nœud se transforme tantôt en caresse, tantôt en morsure. Son corps ne peut plus répondre aux ordres transportés par ses influx nerveux, elle est devenue l’actrice principale d’un rôle qui lui échappe.
Après nos ébats violents, voire brutaux, je suis surpris du total changement d’attitude de Nathalie. Bien sûr, le fait d’être étroitement ligotée doit influer sur son comportement, mais elle est maintenant totalement calme et sereine. J’ai de la peine à réaliser qu’il s’agit de la même personne qui me brutalisait sauvagement quelques minutes auparavant.
Je m’assois à côté de ma partenaire de jeu et je la contemple. Soumise aux cordes, allongée sur le ventre, elle conserve sa superbe et sa grâce. Seule sa tête effectue de légers mouvements et ses yeux tentent de capter mon regard. D’une petite pousse sur les épaules, je l’aide dans sa tentative en la faisant basculer sur son flanc droit. Elle me sourit, nos yeux se trouvent, nos pupilles s’aimantent, le monde extérieur s’éteint.
Sans prononcer une parole, uniquement par nos regards enlacés, nous partageons les couleurs de nos pensées, les envies qui nous habitent. Toujours sans lâcher son regard, je m’approche de ma belle et caresse tendrement ses seins enserrés. Je perçois les vaguelettes de plaisirs qui la parcourent et qu’elle accepte en s’abandonnant. Ses yeux se ferment.
Je laisse mes mains devenir un peu plus intrusives. Elles visitent chaque parcelle du corps de Nathalie, qui sont comme autant de petits jardins délimités par une clôture de corde. De légères plaintes viennent habiller le silence qui régnait depuis plusieurs minutes. Mes doigts flattent tendrement chaque fente, chaque creux, chaque orifice qu’ils découvrent. Les plaintes se font plus profondes et guident mes phalanges vers une exploration plus passionnée.
Tout l’être de ma prisonnière est parcouru de longs frissons. Elle voudrait laisser sortir les vagues de plaisir qui la transpercent, mais la pression exercée par les liens est comme un couvercle qui les enferme en elle. C’est un bouillonnement de jouissances qui s’accumulent à l’intérieur de son corps. Seule sa bouche laisse échapper de longs gémissements, telle une cheminée expulsant un trop-plein de chaleur. La pression devient insupportable, incontrôlable et emporte Nathalie dans une danse étrange avec ses liens.
Nathalie rugit contre son impuissance à pouvoir jouir librement. Je constate que la corde qui passe entre ses jambes est maintenant profondément enfoncée dans son sexe. Ses épaules s’agitent frénétiquement pour tenter de libérer ses bras de leurs étreintes, ses chevilles tirent tant et plus sur leurs liens, sa chevelure blonde désordonnée lui donne l’allure d’un lion. Elle gigote, elle se tortille, elle se trémousse, mais pas une corde ne se détend.
Je suis totalement passif, la situation m’échappe. La frustration de Nathalie est totale, on dirait une chrysalide tentant vainement d’échapper à son cocon. Tout son être est solidaire d’un seul objectif : la liberté. Cette quête l’entraîne maintenant dans d’étranges ondulations. C’est un peu à la manière d’un serpent qu’elle progresse de quelques mètres et soudain se tétanise, la tête en l’air, le dos cambré. Plus un son ne sort de sa bouche, elle s’est figée comme une statue. Après quelques secondes d’immobilité totale, Nathalie émet un long râle guttural et se laisse retomber sur le sol. Malgré la fatigue et les attaches, son corps tout entier est parcouru de frissons puis de convulsions généralisées.
J’assiste en spectateur privilégié à un orgasme comme je n’en avais jamais vu. Nathalie a quitté notre monde et est entrée dans un univers parallèle. Elle crie, elle rit, elle pleure, elle gémit… Ses yeux roulent, ne parvenant plus à accrocher la moindre image. Ignorant les cordes et les nœuds, son corps s’agite comme si le sol de mon appartement était un trampoline géant.
Le calme est revenu dans mon « chez moi ». Je suis toujours assis par terre et je contemple ma prisonnière qui a sombré dans un profond sommeil. J’ai respecté toutes ses jouissances, sans jamais être invité à y participer. Je n’ai pas souvenir de m’être déjà senti aussi inutile : spectateur du premier rang d’une pièce où je rêvais d’être premier rôle.
Je repense au déroulement de la soirée. À nos rudes ébats, aux douleurs infligées, à ma prise de contrôle et à cette situation qui m’a échappé comme une savonnette. À quel moment ai-je fauté ? Comment aurais-je dû faire pour conserver le contrôle ? Quel était mon objectif, ma stratégie ? Je suis frustré.
Je regarde le corps inerte de Nathalie et décide de la porter dans mon lit. Un peu revanchard, je bougonne dans ses sourdes oreilles :
Nu comme un ver, je retourne au salon et me sers un alcool fort. Je bois quelques gorgées et tente de me projeter dans une partie future.
Une chose est sûre, si j’avais pu imaginer la tournure prise par notre troisième partie, Nathalie serait restée ligotée au fond de mon lit et jamais je n’aurais regretté d’être simple spectateur…