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Temps de lecture estimé : 10 mn
25/12/07
Résumé:  Le boss m'a chargé de lui trouver une mortelle jeune, jolie, intelligente, et vierge.
Critères:  h fh hplusag fplusag jeunes ascendant freresoeur oncletante cousins collection fellation zoo délire humour -humour -fantastiq
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message

Série : Une bien délicate mission

Chapitre 01 / 06
Famille nombreuse

Le boss m’a convoqué récemment, alors que je batifolais avec une des filles d’Artémis, celle qui est blonde mais un peu ahurie. Vous ne me croyez pas parce que vous avez toujours entendu dire qu’Artémis était vierge. Et alors, serait-elle la première dont les entrailles donnèrent un fruit, voire plusieurs ? Vos religions regorgent d’histoires de ce genre.


Sœur jumelle d’Apollon, Artémis est une chipie d’envergure, d’une cruauté peu commune. Rappelez-vous la pauvre Iphigénie, sacrifiée pour des broutilles. Remplacée sur l’autel par une biche, au moment ultime ? Certes, mais pour être à jamais pensionnaire dans un des bordels d’Hadès, celui qu’il réserve aux morts sans sépulture, les jeunes gens que vous livrez par millions à Arès. Héphaïstos leur forge de solides prothèses et elle n’est pas tous les jours à la noce, croyez-moi, la pauvre Iphigénie !


Le boss n’avait pas changé, il fit semblant de m’avoir à la bonne, papelard, faux jeton comme d’ordinaire :



Je n’ai jamais osé l’appeler papy, il déteste, il dit que ça le vieillit. On a intérêt à faire gaffe, avec lui. Il jouait négligemment avec son bâton à foudre. Son sexe, quoi ! Quand il l’a fait gicler pour la première fois, ça a créé la voie lactée. Masturbons-nous, c’est le plaisir des dieux, gueulait-il. C’est Cronos, son père, le pauvre Cronos qu’il a castré un jour de colère, qui me l’a raconté. Il est vrai qu’il avait lui-même émasculé Ouranos, son propre père. Quelle famille ! Hélas, j’en fais partie. N’empêche, quand on est avec le boss, il vaut mieux être un peu moche, et pas bien propre. Il préfère les femmes, c’est évident, mais il ne crache pas sur les jeunes garçons. Enfin si, justement, et ça fait mal, si j’en crois ce que m’a dit le pauvre Ganymède, un soir de beuverie chez Dionysos.


Il n’était pas d’humeur folâtre et n’eut en conséquence aucun autre geste obscène.



Sa soeur, mais surtout sa femme ! Vous savez bien que l’inceste est monnaie courante : avec qui croyez-vous que couchèrent les enfants de votre mère Ève, hein ? Et ceux de Noé ? Passons. Faites excuse si je m’égare parfois, j’ai tant de choses à vous dire, et sans doute trop peu de temps. Effectivement jalouse, donc, Héra, et pourtant pas toujours d’une sagesse exemplaire, je suis bien placé pour en témoigner : comme elle ne déteste pas la chair fraîche, un jour elle m’a fait connaître un plaisir fugace, contre mon gré d’ailleurs au début, car j’avais tellement peur du boss que je bandais mou. Mettez-vous à ma place, je n’avais pas envie de subir le sort d’Ixion, qui tourne dans l’espace, lié à une roue enflammée. Je l’ai salué de loin en venant vous rendre visite, je le plains mais je ne peux rien pour lui. Heureusement, ce fut « pas vu pas pris », et les lèvres de la reine des dieux firent merveille. Elle fut ensuite facétieuse et prétendit n’avoir jamais dégusté sperme aussi goûteux. Je sortais du délicieux puits de plaisir de sa fille Hébé, et c’est son nectar qui donna la suavité dont elle me loua. Je ne jugeai pas à propos de le lui dire.


Vous avez entendu parler de la jalousie de cette mégère ; ses haines farouches ont fait le malheur de Sémélé, de Léto, de la pauvre Io transformée en génisse, et de tant d’autres ! C’est pourquoi j’admets que le boss a raison de prendre un maximum de précautions quand il veut s’envoyer en l’air. Pas un mot à la reine mère !


Toujours est-il qu’il en avait assez de copuler avec sa soeur, ce qui se comprend : elle est son épouse légitime, et lassitude ainsi que satiété s’invitent inévitablement dans un lit conjugal. Il fit donc le gentil, me traita quasiment comme si j’étais son égal, ce que chacun fait quand il veut qu’on devienne son complice. Pourtant je n’occupe pas une fonction très importante, je suis un petit dieu de pas grand-chose, chargé d’arracher les mauvaises herbes dans les jardins de Déméter. Oh, le boulot me plaît, j’y rencontre dryades et naïades, je chahute avec les satyres, me moquant de leur puissant sexe perpétuellement dressé, que je leur envie pourtant les soirs où le grand Pan donne des fêtes auxquelles il veut bien m’associer.


Je reviens à mon propos. Je suis un des petits-fils du boss, mais il en a tant ! Je n’ai jamais connu ma mère, expédiée vite fait chez Hadès par Héra. J’espère qu’elle n’y tient pas compagnie à Iphigénie, ou qu’elle aime ça. Tout bébé, je fus nourri par Séléné, mon esprit parfois lunatique vient de là. Quand je vagissais au milieu de mes cinquante soeurs de lait, j’étais au paradis. Toutes plus belles les unes que les autres, et d’une gentillesse ! Voir grossir ma petite verge entre leurs mains graciles les faisait rire. J’étais le seul garçon dans ce gynécée. Le boss ne se gênait pas pour lutiner leur mère en notre présence, si bien que les choses du sexe n’eurent très vite guère de secrets pour nous. Maladroitement, nous tentions de les imiter, les gamines adoraient ces petits jeux innocents mais je dois admettre que je me fatiguais trop vite pour parvenir à les satisfaire toutes. C’était quand même le bon temps !


Les choses sérieuses vinrent avec la puberté. Ces fillettes me harcelaient sans cesse, chacune me voulant pour elle seule. Elles auraient fini par s’entretuer si le boss ne m’avait exilé chez Hermès, mon tonton. Maia, la plus jeune des Pléiades, et la plus belle… Je n’en dirai pas plus, mon cas est déjà assez sérieux. Enfin, vous avez compris, c’est sur la couche de Maia que je fis le boss cocu pour la première fois. Plaisir rare, que celui de cocufier son grand-père avec sa tante ! Hermès, lui, ne m’en voulait pas du tout de coucher avec sa mère, bien au contraire : il était inquiet quand il était obligé de me séparer d’elle. Autant toi qu’un autre, me disait-il. Mais il lui fallait m’apprendre le métier, j’étais destiné à devenir son acolyte, peut-être même son coadjuteur avec droit de succession, le boss l’avait laissé entendre. Ah, nous en avons porté, des messages !


C’est lui qui me fit comprendre que le commerce n’est pas blâmable, ni le vol, ni le mensonge, ni quoi que ce soit. Il nous arriva de donner un petit coup de main à Arès, et même au boss lui-même qui a l’art de se mettre trop souvent en fâcheuse posture. Passe encore de prendre l’apparence d’un cygne pour séduire Léda, nul n’ignore que les mortelles sont friandes de s’accoupler avec ce volatile, mais faire croire à la sage Alcmène qu’il était Amphitryon son mari, et passer ainsi la nuit entière avec elle, n’était pas correct. La tête du mari quand elle lui dit ensuite qu’il n’avait jamais été plus performant que cette nuit-là !


Les relations avec la terre nous occupaient de manière épisodique. Hermès m’affublait alors d’un nom de code : Gabriel, je n’ai jamais su pourquoi. Certains de nos faits et gestes ont été évoqués çà et là, sans grande rigueur historique. Ces détails ont de l’importance pour la suite de mon récit, voilà pourquoi je ne vous les épargne pas. En revanche, je n’insisterai pas sur nos fréquentes virées dans le monde infernal. Il vous suffira de savoir que nous y avons rencontré de très surprenants personnages.


Je menais une existence assez agréable en compagnie d’Hermès, le boulot était varié et intéressant. Certaines mortelles étaient bien jolies mais nous n’avions pas le droit d’y toucher, en principe : chasse gardée du boss ! Cela ne coûtait rien à Hermès, peu porté sur la chose, mais pour moi c’était un véritable calvaire. Je me rattrapais chez Aphrodite, une autre de mes tantes. Héphaïstos, son mari, se savait cocufié par Arès. Comme il ne fait pas partie de l’espèce des cocus contents, il les captura un beau jour dans un filet magique, alors qu’ils étaient en train de forniquer.



Aphrodite est une bête de sexe assoiffée de luxure. Il a fallu qu’elle se paye Hermès, qui s’est laissé faire, sans plus. Mon cousin - ou devrais-je dire ma cousine ? - Hermaphrodite (ils ne se sont pas foulés pour lui trouver un prénom) naquit de leur laborieuse étreinte. Il me semble inutile, mortels, de vous entretenir de l’avantage d’avoir pour partenaire une jeune personne disposant des attributs d’un garçon et des cavités et rondeurs d’une fille, vous ne l’ignorez pas.


Je dus à mon corps défendant quitter Hermès quand je fus surpris par Charon, à l’entrée des enfers, alors que j’osais déclarer ma flamme à Perséphone. Le vieux nocher menaça de me dénoncer au mari, le redoutable Hadès. Perséphone joua les prudes mais c’est quand même elle qui m’avait allumé. L’odieux chantage de Charon me laissa dans la bouche le fumet de son aigre semence, que je recrachai avec un haut-le coeur sous les ricanements des trois têtes du sale cabot. Hermès me dit que j’étais incorrigible et demanda au boss de me muter. Celui-ci, après avoir bien rigolé quand il apprit le fin mot de l’histoire, me mit à la disposition de Déméter, sa sœur.



Ouf, il ne savait pas tout, mes coupables amours étaient pour l’essentiel inconnues de lui. Il en était de même, heureusement, de ma petite aventure, fort bénigne au demeurant, avec Héra.


Je reviens à notre dernière entrevue. Il me fixa pour objectif de lui ramener une mortelle jeune, jolie, intelligente, et vierge.


Ah !



Là, j’en pris pour mon grade. Je ne suis pas le seul, heureusement. Je crus subtil d’ergoter sur l’ordre des facteurs : vierge avant tout, ou jeune, ou jolie, ou intelligente ?



Il n’était pas question que je retourne chez Hadès, bien sûr. Hermès voulut bien me renseigner : il y avait des guerres, mais pas plus que d’habitude. Des attentats, des gens qui s’entouraient d’explosifs pour se faire sauter, espérant ensuite sauter chez nous des vierges par dizaines. Les naïfs ! D’ailleurs ils étaient émiettés, Héphaïstos lui-même ne pouvait pas les réparer si bien que Charon, qu’ils étaient par ailleurs bien incapables de rémunérer, jetait tout simplement leurs débris dans le Styx.


Chez Athéna, je fus reçu froidement.



Et moi, je lui tendais les mains pour l’embrasser ; mais je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange de poils de chèvre imbibés de sang car elle s’était réfugiée, pour échapper à mes baisers, derrière l’égide qu’elle tenait de son père. C’est une vieille fille qui entend bien le rester. Dont acte.



Elle accompagna d’un profond soupir l’autorisation pour moi de rencontrer la responsable du service Documentation Terrestre, une vieille fille comme elle, qui régnait sur un escadron de jeunes gens, filles et garçons, à qui il ne fallait pas en promettre. Dès que la patronne approchait, avertis par un guetteur posté au dehors, chacun et chacune se rhabillaient en vitesse et prenaient des airs innocents. Étant nouveau dans ce troupeau, on me fit fête et je fus dévêtu par des mains fébriles. Comment passer la nuit dans leur dortoir ? Dragon de vertu, Athéna le faisait surveiller par sa chouette, je le savais. La clouer sur la porte, il n’y fallait point songer. Mais ils avaient depuis longtemps résolu le problème. Les souris abondaient dans leurs bureaux pleins d’archives, ils en trouvaient à foison. Filles et garçons les remisaient sous leurs vêtements, dans la journée, pour en être agréablement chatouillés.



C’est sans doute plus amusant pour une fille que pour un garçon.


La nuit venue, il suffisait de soudoyer la chouette en la gavant de souris ainsi parfumées, et le tour était joué. Je n’ai pas besoin de vous dire que j’ai fort peu dormi cette nuit-là.


Affaires sérieuses le lendemain matin : j’eus rapidement les renseignements dont j’avais besoin. Au vu de l’ordre de mission dûment signé d’une croix par le boss, Hermès mit à ma disposition un vaisseau spatial pas trop démodé, du type de ceux que vous avez vus en grand nombre dans les années cinquante, et que vous nommez OVNI, selon mes dossiers.


On me largua sur le plateau de Millevaches, en Corrèze, les poches pleines d’euros et le coeur plein d’amertume d’avoir trop vite quitté mes nouvelles amies. Mais la mission prévalait.