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n° 12136Fiche technique19611 caractères19611
Temps de lecture estimé : 12 mn
31/12/07
corrigé 31/05/21
Résumé:  Un mortel m'invite à passer la nuit dans son logis.
Critères:  hh inconnu voir fellation 69 préservati hdanus hsodo -inithh -hhomo
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message

Série : Une bien délicate mission

Chapitre 02 / 06
Première nuit

Je suis un tout petit dieu de pas grand-chose, petit fils du boss quand même, mais il en a beaucoup. Il m’a chargé de lui trouver une mortelle, jeune, jolie, intelligente et vierge. Il a pris soin de préciser : vierge des deux côtés. Un vaisseau spatial vient de me déposer en Corrèze (France) sur le plateau de Millevaches.


xxx



Calliope, que je taquine de temps à autre, avait été de bon conseil, j’étais un journaliste québécois, je venais visiter le musée du septennat - ou des septennats, ses dossiers n’étaient pas à jour - et, par la même occasion, je cherchais à rencontrer une jeune vierge dans le but de commettre un article sur l’importance de la virginité dans les campagnes françaises : était-il préférable d’être vierge avant de se marier, à quel âge moyen perdait-on son pucelage, la virginité était-elle toujours considérée comme un petit capital, etc. ?


Mon entrée dans l’unique bistrot du village (Calliope ne manquerait pas de relever le rythme agréable de cet alexandrin) avait suscité encore plus de méfiance que de curiosité. Mais quand j’ai dit au patron que j’avais dû abandonner mon satané char pour cause de panne détestable, tabernac, la glace se rompit dans un tintement de verres que l’on fit trinquer. Leur vin est positivement infect. Ils se disent près de Bordeaux, les menteurs, ils achètent de la piquette à vil prix, l’assaisonnent du sang de leurs vaches limousines et claquent de la langue en l’avalant. Cul sec, nom de Dieu, disent-ils.


Le patron venait de me donner l’occasion de tenter de résoudre une énigme qui laissait la famille perplexe depuis longtemps.



J’ai senti qu’il valait mieux ne pas insister, il me regardait de travers. Le Corrézien moqueur n’aime pas qu’on se paie sa tête, sauf peut-être lorsqu’il s’agit de politique et de droit opposable, mais c’est dans un tout autre registre. Et à quoi bon lui dire que nous sommes beaucoup plus de vingt ?


Un jeune homme me regardait avec sympathie. Je lui rendis son sourire.



Quelques rires discrets ricochèrent sur les murs du bistrot, se heurtant aux hideuses coupes qui vantaient les mérites d’une quadrette de pétanque, d’une paire de beloteurs, d’une équipe féminine cantonale de football (bon à savoir, ça…) et s’aplatirent sur une affiche couverte de chiures de mouche.


Le jeune homme me fit signe de venir le rejoindre à sa table. Sur un geste de lui, le patron, goguenard, me servit une liqueur verte dans un petit verre.



Il fixait la mienne en disant cela, un gentil sourire sur les lèvres. Sa main soudain vint se poser sur la mienne.



Il vivait dans une ancienne ferme située à l’entrée du village. Il y avait beaucoup de livres dans son salon. Il mit un disque et j’entendis aussitôt une voix féminine, émouvante et grave :


Le vent qui roule un coeur sur le pavé des cours,

Un ange qui sanglote accroché dans un arbre…


À mon regard interrogatif, il répondit que c’était Le condamné à mort de Jean Genet.



Nous n’avons plus parlé pendant quelques instants.


Ton visage est sévère : il est d’un pâtre grec.

Il reste frémissant au creux de mes mains closes…



Il me quitta quelques instants et revint avec une bouteille de bourgogne.



Ses mains tremblaient un peu. Ses yeux dévoraient mon visage.



Il avait souri à mes trois premiers mots, mais son sourire s’était figé aussitôt après. Il reprit son verre en soupirant.



J’ai enfin compris. Je décevais le premier mortel qui m’était sympathique. Il était bien fait de sa personne, gentil, cultivé. Très plaisant. Sa tristesse ajoutait à son charme. Je me suis trouvé bien bête.



Ainsi, il m’offrait quand même l’hospitalité, en tout bien tout honneur.



On peut se demander pourquoi les cours condamnent

Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour…



Il ne me proposa pas de m’en faire lire la suite. Il n’insistait pas, il m’avait définitivement classé dans la catégorie des hétéros. À juste titre, certes, mais…


Mais ce garçon me plaisait, voilà tout. Son désir de moi avait été évident, j’avais trouvé bien agréable d’être ainsi convoité et je me sentais frustré de ne plus l’être. Mon verre à moitié vide fut posé sur la table basse. Il y eut un moment de silence.



À ces mots, je le sentis renaître. De timide et désabusé, son sourire devint radieux, ses lèvres s’approchèrent des miennes. Ses yeux étaient couleur d’automne, avec des paillettes d’or. Les gouttes de vin qui tapissaient encore nos palais se mélangèrent à nos salives quand nos bouches se joignirent. Impérative, sa langue ! Chez elle dans ma bouche ! Et comme c’était bon, de se laisser faire !



Ses doigts ouvrirent ensuite ma chemise en grande hâte. Lui était déjà torse nu. Il me redit qu’il me trouvait très beau et cela me fit un plaisir intense. Ses mains courraient sur ma peau, ses mains puis très vite ses lèvres.



C’était ma braguette qu’il ouvrait. À mes hanches, ses mains saisissaient ma ceinture qu’elles venaient de dégrafer et tentaient de faire descendre mon pantalon. Quelle fébrilité ! Mais comme je le comprenais ! Je le voulais nu lui aussi. Son sexe rigide bloquait le haut de son slip contre son bas-ventre. Je mis la main sur cette colonne de chair.



Nu, il se dirigea vers une étagère. Ses fesses nerveuses attirèrent mon regard. Elles paraissaient faites d’une chair ferme à caresser, et l’envie de les caresser montait en moi, tout comme montait de mon bas-ventre une verge de plus en plus gonflée de désir. D’un vase de vieux cuivre il sortit un préservatif et vint à moi. Il n’avait rien à envier à Marsyas : tel le mat d’un voilier, son chibre costaud tanguait sur une poignée de poils bouclés.



Je regardai son visage et le trouvai d’une tragique beauté. J’abaissai ensuite le regard sur le sommet de son gland sur lequel il m’appartenait d’appliquer le centre du cercle de latex, tant il était clair que nous n’allions pas recouvrir chacun de notre côté notre propre queue ! Penché, je fis d’une main frémissante se dérouler le très mince cylindre, finissant au passage de décalotter le gland.


Tombé à genoux, j’ouvris la bouche alors que des deux mains je palpais les délicates couilles, les soulevant, les soupesant, les caressant avec douceur.



Il agrippa mes épaules et glissa ses mains sous mes aisselles pour me contraindre à me mettre debout. Collé à lui, je sentis palpiter sa lourde bite contre mon bas-ventre pendant que sa langue reprenait possession de mon palais.


Nous titubâmes un instant. Ses mains à nouveau sur mes épaules m’invitèrent fermement à me tourner face au canapé de vieux cuir. Elles pesèrent ensuite pour que je sois à genoux à même le sol, le buste sur le cuir dont la fraîcheur me fit frissonner.


David tomba à genoux derrière moi. Ses mains passèrent sous ma poitrine pour pincer mes tétons pendant que sa bouche mordait mon cou. Il jouait au félin maîtrisant sa femelle. Tout ce qu’il voulait faire de moi, je l’acceptais à l’avance.


Il abandonna mon torse. Un doigt se glissa entre mes fesses qui se crispèrent un peu, contre ma volonté. Il gratta l’étroite ouverture avant de s’y insinuer. Je réprimai toute velléité de contraction ; bien au contraire je relâchai ce muscle qui pour la première fois allait recevoir un amant. Le doigt, sans doute humecté de salive, se fit une place sans difficulté et fut rejoint par un second. Ils se retirèrent vite et je compris que c’était désormais le bâton de chair qui cherchait à se frayer un passage. Quelle force douce mais conquérante ! Je m’ouvris comme une corolle au soleil et très vite les couilles de David battirent sur mes fesses une charge haletante.



J’étais content de lui faire plaisir. La légère douleur d’abord ressentie fit bientôt place à la sensation nouvelle et agréable d’être envahi, possédé. Mais possédé parce que je me donnais, tout simplement.


David haletait un peu. Ses mains quittèrent le canapé sur lequel elles étaient appuyées pour se glisser sous moi, l’une d’elles saisit mes couilles et l’autre ma verge dure qu’elle pressa. Ce geste suffit à commencer à me faire jouir pendant qu’il grognait de contentement.


Très vite ses mouvements se firent plus amples, encore plus vigoureux.



Secoué de convulsions, son torse nerveux vint peser sur mon dos pendant que sa main crispée sur mon chibre s’activait à me vider de mon sperme.


Nous restâmes immobiles un moment, nos corps frémissant à l’unisson. Puis je sentis la verge de David diminuer et se retirer de moi pendant que sa main m’abandonnait aussi. Mon bas-ventre baignait dans le sperme dont j’avais inondé le canapé de cuir.


Comment David allait-il se comporter après l’amour ? J’avais souvent essuyé de discrets reproches de la part de filles se plaignant de mon indifférence, voire de ma goujaterie, après le coït. Et voilà que j’étais à leur place, laissé seul par l’homme qui venait de me baiser. Une proie délaissée.


Mais il revint vite, la verge encore un peu épaisse, débarrassée du latex. Il souriait alors que je reprenais mon souffle.



J’étais dans sa salle de bains pendant qu’il épongeait mon sperme à l’aide d’une serviette verte. Je me suis regardé dans la glace. J’étais rouge, un peu hagard, mes lèvres étaient légèrement balafrées de s’être appuyées si fort sur une couture du canapé.


Ce fut un grand moment de douceur que d’être ensuite côte à côte, en silence, pour finir la bouteille de bourgogne. Ni lui ni moi ne posions de questions, il était tellement évident que notre aventure n’aurait pas de lendemain…


Vint l’heure de se coucher. Il était un peu plus grand que moi, je mis la tête au creux de son épaule. Sa main reposait sur mon sexe, calmement propriétaire. Nous bavardâmes à mi-voix, et je m’endormis.



Il rejeta brusquement le drap qui nous couvrait. Il étira le bras pour prendre un préservatif qu’il déroula sur ma verge dilatée que sa bouche captura pendant que ses mains caressaient mes couilles.



Il releva la tête, surpris.



Nos jeux de bouche ne durèrent pas longtemps, tant j’avais hâte de le posséder à mon tour, et peur de jouir avant. Il se livra à moi de très bonne grâce. Tout en le pénétrant, une main sur sa bite et l’autre crispée sur sa poitrine, juste au-dessus du coeur, je pensais à la belle phrase qu’il m’avait chuchotée la veille : Je t’enfile jusqu’au coeur.


Les giclées de son sperme entraînèrent aussitôt mon propre plaisir. J’essuyai ma main poisseuse sur les poils son ventre musclé et sortis de lui, content de moi, comme ayant pris une revanche.


Il se tourna et me regarda, un peu ironiquement, me sembla-t-il. Couché face à moi ensuite il me dit que ce serait bien de se revoir, que je n’étais évidemment pas un journaliste québécois car j’avais très vite oublié de garder l’accent amusant que j’avais pris en arrivant au bistrot. Je lui ai dit que je venais d’au delà d’Alpha du Centaure, chargé d’une délicate mission. Cela l’amusa beaucoup.



Son amusement fit place à une certaine inquiétude. Il me demanda si j’étais sorti librement ou si je m’étais échappé, mais m’assura qu’il ferait tout pour m’aider. Pour mettre fin au malentendu, il finit pas me dire qu’il existait non loin de ce village un hôpital spécialisé qui soignait les malades mentaux, et qu’il ne doutait pas que j’en venais. Les détails que je crus devoir lui donner sur ma vie le confortèrent dans cette idée mais il me comprenait et favoriserait mon escapade. Il me demanda si j’avais de l’argent. Mes poches étaient remplies d’euros. Quand les acolytes d’Hermès enlèvent quelques mortels, pour une raison ou pour une autre, ils ne les relâchent, quand ils les relâchent - des tas de gens disparaissent, qu’on ne retrouve jamais, n’est-ce pas ? - ils ne les relâchent qu’après les avoir délestés de leur argent.



Pendant le voyage, il me regardait parfois avec une certaine tristesse. Nous avons peu parlé, mais il tint à me redire que si j’avais besoin de quoi que soit, il ne fallait pas que j’hésite à revenir chez lui. Je l’en ai remercié.


J’ai trouvé que le parking de la place de Jaude ressemblait au domaine d’Hadès. Quelques ombres s’y mouvaient en silence.