n° 12433 | Fiche technique | 29986 caractères | 29986Temps de lecture estimé : 17 mn | 05/04/08 |
Résumé: Jean est invité chez sa propriétaire, il accepte de donner des leçons à la fille de la maison. | ||||
Critères: fh exhib pénétratio | ||||
Auteur : Cidoup Envoi mini-message |
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LA FEMME A LA FENETRE -5-
LES LECONS DE MATHS
Le dernier trimestre commence dans deux jours. Au milieu des rayons du supermarché, Jean pousse son caddie, le remplissant au gré de ses besoins.
Il se retourne surpris. Geneviève lui sourit derrière son chariot.
Elle se tourne vers l’adolescente mal fagotée qui l’accompagne.
Jean reconnaît la jeune fille entrevue dans la maison et dont il a sans succès tenté de violer l’intimité avec les jumelles. Elle ne lui accorde qu’un regard distrait et contemple les paquets de café et de tisane. Le garçon ne l’intéresse pas, c’est visible. C’en est presque vexant !
Jean la regarde s’éloigner. Il ne peut s’empêcher de la trouver gracieuse malgré les oripeaux dont elle est attifée.
Madame Clément étouffe un petit rire nerveux.
Francine les rejoint un flacon dans la main.
La jeune fille hausse les épaules, désabusée.
La perspective de sa présence, ne l’enchante pas, constate le jeune homme. Il va décliner l’offre mais Geneviève ne lui en laisse pas le loisir.
Geneviève se tourne vers Francine qui contemple les paquets de café alignés, l’œil absent.
Jean, un peu interloqué par la soudaineté de l’invitation, regarde madame Clément et sa belle petite-fille, comme elle dit, disparaître derrière les rayons. Elle ne lui a pas demandé s’il était d’accord, s’il avait un engagement préalable, non ! Elle décide de l’inviter, il n’a qu’à s’exécuter ! Par chance il est libre. La perspective d’entrer, enfin, dans cette demeure bourgeoise l’enchante. Il pousse son chariot d’un air guilleret.
Tout à coup, il s’immobilise. Que doit-il offrir ? Il se souvient des leçons de bonne conduite dispensées par madame mère. Lors de la première invitation, la bienséance recommande de venir avec un présent pour la maîtresse de maison. Oui, mais quoi ? Que doit-il apporter ? Il regrette de ne pas avoir de téléphone portable pour interroger madame Astier. Livré à lui-même, il hésite. Des fleurs ? Trop banal ! Des chocolats ? Pourquoi pas ? Il pousse son caddie vers le rayon des friandises. Les fêtes de Pâques sont proches. Les étalages exposent une profusion de boîtes décorées, toutes plus belles les unes que les autres. Il les examine, les ouvre, les compare. Décevant ! Malgré la diversité des emballages, elles proposent pratiquement le même contenu. Leur taille aussi est trompeuse. La garniture plastique intérieure, sous prétexte de séparer les bouchées, permet d’en loger le minimum dans le maximum d’espace ! Jean ne se voit pas offrir une de ces boîtes tape à l’œil, une faute de goût pense-t-il. Les fleurs sont préférables ! Une belle gerbe de roses le tente. Voilà qui le poserait en jeune homme bien élevé ! Il recule devant le prix. Il se console en se disant qu’offrir des roses à une femme mariée en présence de l’époux, risque d’être mal interprété. Il choisit un bouquet coloré composé de fleurs variées, plus en accord avec ses finances.
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À quatre heures vingt-cinq, Jean rectifie son nœud de cravate devant la glace. Il a hésité sur la tenue à adopter. Il a peur que la cravate fasse trop cérémonie, mais d’un autre coté, se présenter en vêtements décontractés chez des inconnus, cela ne se fait pas dirait sa mère. Il prend le bouquet maintenu au frais dans le lavabo et descend au rez-de-chaussée d’où il gagne le parc. Il a jusqu’ici peu profité de la permission d’y venir étudier, le temps ne s’y prêtant guère. Il compte bien se rattraper ce trimestre. À pas lents il traverse la pelouse. Il a parfaitement minuté son trajet car il entend une horloge sonner la demie au moment où il se présente à la porte entrouverte comme Geneviève l’avait promis. Il toque à la vitre et pousse le battant.
Jean fait quelques pas ses fleurs à la main. Le salon est vaste, meublé avec goût. Geneviève trône sur un canapé. Monsieur Clément, son mari occupe un fauteuil roulant à côté de la chaise de Francine, sa petite-fille. Il note avec satisfaction la cravate de monsieur Clément. Il a eu raison d’en nouer une autour de son cou. L’adolescente s’est changée. Elle porte une jupe plissée et un chemisier blanc fermé par un col sage. Elle fait très jeune fille de bonne famille. Une desserte supporte un service à thé et des gâteaux. Geneviève a remplacé l’ensemble qu’elle portait le matin dans le supermarché par un deux pièces coloré très seyant. Jean s’avance vers elle et tend ses fleurs.
Elle se retourne vers Francine.
La mimique de l’adolescente est claire : il ne lui plaît pas ! Elle se lève de mauvaise grâce et revient avec un vase en cristal à moitié rempli d’eau qu’elle tend sans un mot à sa belle grand-mère. Celle-ci ne se formalise pas de son mutisme. Elle arrange les fleurs à sa convenance et repose le vase sur la table basse face au canapé.
Geneviève désigne un siège entre elle et la chaise roulante de son mari.
La jeune fille fronce les sourcils en s’entendant appeler à nouveau ma chérie. Elle est contrariée. À cause de cette visite elle manque un après-midi en tête-à-tête avec son grand-père, de plus sa belle-mère prend plaisir à la ravaler au rang de bonniche. Avec les amis de monsieur Clément, passe encore, mais devant ce garçon c’est vexant. Néanmoins elle s’exécute, servant d’abord son grand-père.
Francine apporte une tasse pleine à ras bords à Jean. Elle fait tomber une goutte sur le pantalon du jeune homme.
Il n’est plus question de chérie ! Jean se porte au secours de l’adolescente.
Son intervention lui vaut un regard reconnaissant du grand-père. Francine sert madame Clément et passe les gâteaux. Geneviève conduit la conversation. Jean apprend ainsi qu’une attaque cérébrale condamne depuis deux ans le mari à la chaise roulante. Ils ont fait aménager dans une partie du rez-de-chaussée, une chambre et une salle d’eau adaptée. Il a perdu l’usage d’un bras, des jambes et une aphasie le gêne pour parler. Un kinésithérapeute vient plusieurs fois par semaine et Geneviève s’occupe des soins journaliers. Il veut participer à la conversation, mais sa femme ne lui en laisse pas le temps. Le jeune homme s’en rend compte. Il prend pitié et au lieu de répondre à une question de Geneviève, se tourne vers l’infirme :
Le rictus monsieur Clément qui lui tient lieu de sourire, renseigne Jean sur la justesse de son intuition. Où veut-il en venir ? s’interroge-t-il. Lui faire donner des leçons à la fille ?
Monsieur Clément bafouille et ne peut s’exprimer. Francine vient à son secours.
Jean fait un rapide calcul mental. À quel âge était-il en quatrième ? Treize ? Quatorze ? Oui, Quatorze ans ! Francine n’est pas en retard, c’est Geneviève qui se vante !
Mimique affirmative de Francine. Elle sourit à Jean pour la première fois de l’après-midi. Elle se sent épaulée. Elle accepte les leçons. Pendant ce temps, elle ne sera pas en tête-à-tête avec sa belle grand-mère !
Francine remplit les tasses. En cachette de Geneviève elle bouscule Jean. Le garçon rattrape sa soucoupe de justesse. La grimace de l’adolescente, suivie d’un sourire le rassure. C’est plus une manifestation d’intérêt qu’une déclaration de guerre ! Du coup il la dévisage et lui découvre avec plaisir des formes développées pour son âge et une jeune poitrine très agréable à contempler.
Quand le garçon quitte ses hôtes, les détails sont réglés. Jean viendra deux fois par semaine. Les leçons commenceront le lendemain, en fin d’après-midi. Monsieur Clément fait comprendre qu’il assistera aux séances, ainsi sa femme pourra se libérer grand soulagement de Francine. Le prix convenu permettra au jeune homme de s’offrir plus de distractions et pourquoi pas, d’inviter Isabelle au restaurant de temps à autre. Arrivé à la porte de son appartement, il se frappe le front :
La nuit tombée, Geneviève danse plus longtemps que d’habitude. Elle le remercie de sa visite, pense Jean qui décide d’être gentil avec elle. Il la gratifie de trois caresses successives qui le laissent sur le flanc, épuisé par cette débauche d’énergie.
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Lors de la première leçon, Jean succombe au défaut des enseignants débutants. Il répond à la place de son élève au lieu de la laisser réfléchir. Quelques remarques de monsieur Clément et le souvenir des cours particuliers que sa mère lui avait payé, lui font prendre conscience de son erreur. Il se corrige en s’excusant. Francine se révèle intelligente, un peu tête en l’air, mais pleine de bonne volonté.
Il fait sa demande pour garer son auto. La jeune fille traduit les balbutiements de monsieur Clément. Grâce à elle, il obtient l’accord désiré. Elle adore son grand-père et s’efforce de lui faire plaisir. Jean apprécie l’érudition du vieillard qui vient à sa rescousse quand par malheur le jeune homme sèche. Il ferait un meilleur précepteur que lui, pense-t-il, quel dommage qu’il soit handicapé. Il le leur dit. Francine rougit de plaisir de voir son grand-père apprécié à sa juste valeur. Il s’établit dans le trio une connivence qui augmente l’efficacité des leçons. Monsieur Clément est fier des progrès de sa petite-fille. Une chance que Geneviève ne soit pas là ! pense Jean. Sa présence gâcherait tout.
La jeune fille fait des efforts de toilette. Elle s’habille d’une façon plus féminine, plus sexy si Jean osait appliquer cet adjectif à une gamine de moins de quinze ans. Soutien-gorge pigeonnant, jupe courte composent son uniforme pour les leçons. Il n’est pas le seul à apprécier à en juger la manière dont monsieur Clément sourit lorsque la jeune fille se penche sur lui. Jean maîtrise avec difficulté son trouble quand elle s’installe à ses cotés, le chemisier entrouvert sur la naissance des seins. On dirait qu’elle fait exprès de mettre sa poitrine en valeur en s’appuyant sur la table. Un jour, il se retient de justesse d’y porter la main. Il l’aurait peut-être fait sans la présence du grand-père. Il a le sentiment d’avoir évité une catastrophe. Après s’être épongé le front, il reprend la leçon se promettant de réfréner ses pulsions.
Un après-midi, à la surprise de Jean, de son élève et du grand-père, Madame Clément les interrompt en début de leçon.
Bien que la jeune femme se soit immédiatement éclipsée, son intervention a gâché l’ambiance. Jean est préoccupé, se demandant ce que lui veut Geneviève. Francine est morose. Elle devine, elle sait pourquoi sa belle-mère souhaite la visite de "son professeur" et cela la met en rage. Elle répond plusieurs fois de travers. Même le grand-père affiche une mine maussade. Tous trois sont soulagés lorsque l’horloge annonce la fin de la leçon. Monsieur Clément manœuvre son fauteuil.
Le vieillard manœuvre son fauteuil et s’éclipse sans saluer. Francine se lève. À la porte, elle se retourne.
Jean rassemble ses affaires. La jeune fille émet un petit rire moqueur.
Il la regarde étonné. Si il les lui faut pour montrer ses progrès à Geneviève, pense-t-il en la suivant la serviette sous le bras. Francine hausse les épaules l’air de dire "si cela vous fait plaisir de la trimbaler… " et le précède dans l’escalier. Sur le palier, elle désigne une porte :
Elle dévale les marches sans se retourner. Jean un peu intrigué par sa brusquerie, frappe à la porte et entre sur l’invitation. Madame Clément est assise sur une bergère à deux places. Elle est vêtue d’un déshabillé que Jean croit reconnaître.
Ce que lui avait dit Francine ! De quoi veut-elle parler alors ? Il regarde autour de lui. Il n’y a pas de guéridon pour poser ses affaires.
Il libère une place en repoussant les pots de crème. Hors la bergère, il n’y a pas de siège. Veut-elle qu’il s’assoie sur le lit ? Geneviève tapote le tissu de son siège.
Jean obéit, bien droit, les genoux serrés.
Il trouve plus élégant de dire belle-fille que belle petite-fille.
Le garçon est sur des charbons ardents. Geneviève fait allusion aux séances de caresses réciproques. Il n’ose pas regarder sa voisine et examine la pièce du regard.
Sans attendre la réponse, elle continue :
Jean rougit. Oui, il reconnaît, les rideaux, le papier aux murs, le lit, la lampe de chevet devant laquelle Geneviève danse en contre jour, la chaise. La chaise ?
Elle l’a enlevé pour l’obliger à s’asseoir à ses cotés, pense-t-il. Il réalise ce que vient de dire la jeune femme. Pourquoi ne doit-il pas s’en faire ? Ah, oui ! Elle a l’intention de continuer les spectacles nocturnes ! Tout cela ne lui dit pas la raison de sa présence en ces lieux. Aurait-elle l’intention de… Même en son for intérieur, Jean n’ose formuler sa pensée. Il pose les yeux sur sa voisine, tout proche. De près le déshabillé est moins transparent que dans son souvenir. Il la devine nue dessous. Ah ! Toucher ce corps qu’il connaît aussi bien que s’ils étaient amants, devant lequel il se dévêt presque chaque soir ! Le désir, un désir impérieux s’empare de son ventre et déforme son pantalon. Il n’ose remettre en place le sexe qui le gêne. Geneviève le nargue d’un sourire moqueur. Il rougit. Elle se rend compte de son trouble et en devine la cause. Il s’avise alors que les pans du déshabillé s’écartent sur la séparation des seins. Pas possible, elle le fait exprès, elle le provoque ! Perdant toute retenue, il se précipite sur la jeune femme, l’enlace et l’embrasse sur la bouche. Au lieu de se défendre, elle défait le nœud de cravate et déboutonne la chemise. Jean reprend son souffle. Elle en profite pour se lever. Debout au milieu de la pièce, le déshabillé ouvert, elle tend les bras. Il se précipite. Le vêtement vaporeux gît sur le sol, vite rejoint par les effets du garçon. Il la pousse contre le lit où elle s’étale, cuisses écartées prête à le recevoir. Sans autres préambules, Jean s’engage d’un puissant coup de reins. Il la besogne avec rage. Chaque pénétration le venge de l’humiliation de se prêter aux caprices de la jeune femme le soir devant la fenêtre. Geneviève se laisse malmener, puis le bloque.
Elle se dégage, descend du lit et se dirige vers la porte-fenêtre où elle prend la pose que Jean connaît bien pour l’avoir observé aux jumelles.
Il se colle dans son dos. De la main, la jeune femme guide la verge entre ses cuisses et recule dessus.
Jean n’a plus besoin de bouger, elle fait tout le travail.
Quelqu’un épie ? D’où ? Il n’y a personne chez lui. Les rideaux sont fermés et immobiles.
Le délire de Geneviève, au lieu d’exciter Jean, le désarçonne. Il prend conscience de la situation. Il baise la femme du maître de maison, sous son toit, pendant que celui-ci se repose en dessous ! L’attitude de Francine et de son grand-père lors de la leçon, montre qu’ils ne sont pas dupes. Il aimerait s’enfuir, ne plus revenir, mais il est trop engagé, c’est le cas de le dire. Il devine le danger de blesser l’amour-propre de Geneviève. Elle n’est pas femme à laisser un affront impuni. À force de volonté il rétablit la raideur défaillante de son sexe. Tant bien que mal, il s’applique à suivre les mouvements de bassin de sa partenaire mais s’effondre rapidement.
Jean rougit sous le sarcasme. Il ne s’est guère montré à son avantage et Geneviève le lui fait sentir.
La jeune femme enfile son déshabillé. Du bout du pied elle jette son slip à Jean.
Il ramasse ses affaires éparses sur le sol.
Sans demander son reste il fuit la chambre. Il est vexé et soulagé à la fois. Vexé de sa contre performance, vexé par le ton condescendant de Geneviève, et en même temps soulagé. La jeune femme n’exigera plus qu’il la rejoigne. Il pourra regarder le mari en face. Dans le cas contraire la situation deviendrait vite inextricable. Il espère que son élève et son grand-père lui pardonneront cet instant d’égarement.
La chambre est vide quand il a fini de se vêtir. Il reprend ses documents sur la commode. Francine avait raison, elle connaît bien sa belle grand-mère, il aurait pu les laisser en bas, songe-t-il. Personne dans l’escalier ni dans le salon. La porte-fenêtre est ouverte, balisant le chemin de la sortie. Jean traverse le parc à pas pressés dans la lumière tombante du soir. Derrière lui, il entend verrouiller les volets. La nuit tombée, les rideaux de la chambre de Geneviève restent tirés.
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La leçon suivante, Francine et son grand-père accueillent fraîchement le jeune homme. Il ne sait quelle attitude adopter. Doit-il s’excuser ? De quoi ? Doit-il ignorer la froideur de la réception ? Prendre les devants ? Ou commencer la leçon comme si rien ne s’était passé ? Francine le tire d’embarras en attaquant d’entrée.
Francine insiste sur le "elle" avec une intonation dédaigneuse. Décidément, elle ne porte pas Geneviève dans son cœur, pense Jean qui ne répond pas.
Jean a l’impression de rougir en proférant ce mensonge. Ce demi-mensonge, puisque qu’il n’est plus question qu’il rejoigne Geneviève dans sa chambre, mais pas pour le motif invoqué !
Francine est tout excitée. Monsieur Clément aussi est satisfait. Jean grimpe dans leur estime. À quoi tiennent les réputations, pense-t-il. Ces deux là savent ce qui s’est déroulé dans la chambre au-dessus de leur tête, qu’il a fait l’amour avec Geneviève et au lieu de lui en vouloir, sont heureux d’apprendre qu’il ne le refera plus !
Ils se penchent sur le livre de mathématique…
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Quand le temps le permet, Jean révise sur la pelouse. L’après-midi, lorsqu’il est seul, il descend une chaise longue et étudie en plein air. Le soleil du printemps n’est pas trop vif mais commence à le gêner. Il se promet de faire l’acquisition d’un parasol. Il aimerait bien profiter du parc avec ses camarades et Isabelle lorsqu’ils viennent réviser chez lui, mais n’ose s’y installer avec eux, il n’est que le locataire. Vers quatre heures, il libère la place, car Francine, à son retour du collège profite du beau temps pour promener son grand-père. Le garçon se souvient des recommandations de sa mère en septembre, et s’abstient de les déranger.
De sa fenêtre, il admire Francine danser autour du fauteuil de l’infirme. Sa jupe ample forme une corolle multicolore qui ondule au gré des figures chorégraphiques qu’elle exécute. Le spectacle est de toute beauté. Jean compare la jeune fille à une nymphe des bois. De son premier étage, Jean aperçoit ses jambes fuselées. « Elle montre sa culotte au vieux ! » Il s’en veut de cette pensée salace qui cadre mal avec la poésie de la scène. Francine, les bras liés au-dessus de la tête, virevolte de plus en plus vite autour de son grand-père jusqu’à s’accroupir sur le sol jupe étalée. Après quelques instants de repos, elle reprend la danse pour, à la fin, s’asseoir sur les genoux de l’infirme qui la serre tendrement de son bras valide. Jean ne sait pas en cet instant que cette image restera gravée dans sa mémoire…
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