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n° 12576Fiche technique14523 caractères14523
Temps de lecture estimé : 8 mn
19/05/08
corrigé 01/06/21
Résumé:  Une écrivaine, esseulée, va découvrir des plaisirs qui vont transformer à jamais son imaginaire.
Critères:  f fh inconnu telnet fmast -mastf -internet
Auteur : FloFlo  (Succomber au plaisir et décupler son imagination)      Envoi mini-message

Série : Vers l'inconnu

Chapitre 01 / 03
Du virtuel bien réel

La fenêtre de la chambre était entrouverte, laissant filtrer une moiteur encore palpable à cette heure tardive, signe des premières fortes chaleurs d’un été qui s’était pourtant fait attendre. L’immeuble était calme, seuls par intermittence, de lointains bruits d’une vie nocturne parvenaient jusqu’à L., comme une petite ritournelle à laquelle, au fil des heures, elle s’était habituée sans même sans rendre compte, sans y attacher plus d’importance.


Plongée dans la pénombre de son appartement, assise à son bureau, la luminosité blafarde de l’écran de son ordinateur sur lequel elle était concentrée révélait le contour de son visage. Un visage doux, de grands yeux marron, L. était d’une beauté simple non tape-à-l’œil laissant deviner, cependant, une sensualité à fleur de peau renforcée par une petite fossette évanescente au milieu de sa joue charnue. Elle n’était vêtue que d’une simple nuisette de couleur écrue, étoffe délicate en soie ajourée, qui laissait sa gorge et ses bras nus et qui s’arrêtait haut sur ses cuisses qu’elle croisait.


L. appréciait de travailler, ainsi, dans le calme, son esprit ne s’en trouvait que plus vif, ses mots coulaient alors à flots et, de temps à autre, le léger sourire qui se dessinait aux coins de ses lèvres témoignait de sa satisfaction personnelle.


À l’écriture de son énième roman, elle prenait du plaisir à inventer des histoires d’amour, fortes et passionnelles sur fond de Moyen-âge. Il s’agissait cette fois d’un amour interdit entre une prude demoiselle devant entrer dans les ordres et un artisan de son village, un homme inculte, un peu bourru mais bien bâti. Des romans à l’eau de rose, bourrés de clichés mais qui se vendaient comme des petits pains…


L’air était de plus en plus lourd, sans aucune brise pour apaiser le corps ou l’esprit. L. commençait à transpirer par petites touches. Elle délaissa son travail, alla dans la cuisine sans même allumer, ouvrit le frigidaire pour y prendre une bouteille d’eau. Debout dans le contre-jour artificiel, la transparence de sa nuisette dévoila ses cuisses voluptueuses, ses fesses nues et rebondies.


Elle regagna son bureau et s’y servit un verre d’eau fraîche, se calant confortablement dans son fauteuil. Tout en buvant, elle passa sa main humidifiée sur sa nuque, puis effleura, nonchalamment, sa gorge dénudée. Le contact de sa peau, la fraîcheur de l’eau, ce fut le déclic pour son esprit volatile qui aussitôt s’échappa. Ses yeux cherchèrent au-dehors, dans la nuit, un point où se fixer mais le paysage familier était entièrement enveloppé par la nuit.


Dans un geste machinal, L. se connecta à ce site de rencontres qu’elle fréquentait depuis une semaine, élève non assidue tant elle redoutait bien plus qu’elle n’osait se l’avouer les hommes qui pourraient vouloir lui parler. Trouver l’âme sœur… Un miracle que vantait ce site internet. Et pourquoi pas ? Son quotidien tout dévoué à son travail, qui plus est solitaire, l’avait détournée depuis longtemps de la vie à deux. Le prince charmant ? Elle y croyait encore, même à la quarantaine bien sonnée. Fleur bleue et romantique qu’elle était, comme les personnages de ses romans. Alors, évidemment, au début, se retrouver directement propulsée dans l’univers de la « vente en gros » ou de la grande braderie avait été un choc pour elle, puis au fil des jours, d’un œil distant, d’un clic timide, elle s’était poussée du coude pour entrebâiller quelque peu la porte de ce grand magasin susceptible de réserver de belles surprises.


Ce soir-là, elle pianota sur ce site, l’esprit vagabond, passant en revue différents profils d’hommes, cherchant sans chercher véritablement, comme à son habitude. Les nombreux visages défilaient et, imperceptiblement, devant certains dont elle semblait apprécier le physique, le rythme de son défilement commença à ralentir. Deux ou trois fois, elle s’arrêta même pour scruter les photographies, mais se refusant toujours à entamer tout dialogue.


Tout en observant ces différents visages, de sa main gauche, elle se massait le cou et s’amusait à tortiller une mèche de cheveux qui s’était échappée de la barrette qui les maintenait rassemblés à l’arrière de sa tête. À cette heure tardive, la fatigue se faisait ressentir.


Au détour de sa ballade virtuelle, elle tomba sur la photo de J., un brun de 40 ans. Il avait la tête légèrement penchée, observant par le dessous son interlocuteur, ce qui renforçait le caractère de son regard, à la fois tourmenté, profond, sombre et provocateur, comme défiant la femme qui oserait l’apprécier. Comment dire ? Ce regard l’aimanta, semblant s’adresser à elle personnellement. Quelque peu subjuguée, elle commença à se laisser aller à rêver devant ce visage inconnu. Mais elle fut aussitôt tirée de sa rêverie car l’homme, qui avait dû s’apercevoir qu’une visiteuse s’intéressait à lui, lui proposa un chat. L’immédiateté de sa réaction la déstabilisa, et plus encore la facilité avec laquelle elle accepta elle-même la conversation. Elle sentit sa respiration s’accélérer.


J. se présenta très brièvement, visiblement il n’avait aucune intention ni de s’étendre sur sa personnalité, ni même de lui poser des questions. Il n’avait qu’une idée en tête, c’était clair, la découvrir… Mais pas du tout de façon imagée ! Elle se sentait, dans une délectation insoupçonnée, devenir la proie d’un lasso qu’il avait décidé de lancer autour d’elle. Un contact, certes virtuel, mais suffisamment appuyé pour faire naître en elle des envies bien réelles, désormais ses tempes battaient très fort et son corps semblait vouloir s’abandonner à une profonde lascivité.


Les phrases de J. étaient courtes, du fait de l’exiguïté de la page de dialogue, ses mots tombaient en rythme saccadé sur l’écran, créant pour son interlocutrice une tension excitante.


J’ai envie de te faire l’amour

Doucement,

Tout doucement.

Que tu ne sentes sur ta peau

Que mon souffle, rien de plus,

Mon souffle chaud

Et que tu le devines de plus en plus pesant.

J’ai envie de dessiner

Les contours de ton corps

Avec ma langue,

Légèrement,

Finement

Comme je pourrais le faire

À l’aide d’un bas de soie.

Aimerais-tu

Que je te frôle

De ma langue ?


J. écrivait, à jet discontinu, sans laisser à L. la possibilité de répondre. Il imposait son silence et cherchait à lui mettre une certaine pression. Que cet inconnu, la tutoyant d’emblée, s’adresse à elle ainsi la troublait plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Avait-elle envie de sentir sa langue la frôler tel qu’il le lui proposait ?


Oh mon Dieu ! Oui… eut-elle envie de lâcher, Oh mon Dieu !


Mais qu’est-ce que Dieu avait à voir avec cette proposition indécente, si ce n’est ce délicieux sentiment d’enfreindre l’interdit ? Elle laissa tomber Dieu pour l’heure et répondit à J., un oui… timide et tout tremblant à l’idée de la tempête d’émotions qui s’annonçait en elle. Oui, le mot qu’il fallait pour lancer l’homme à l’assaut de celle dont il imaginait les courbes.


Il poursuivit…


De ma tête,

Je veux entrouvrir tes cuisses

Y placer mon visage, te sentir,

Sentir ton sexe s’humidifier,

Le contempler.

Entrouvrir délicatement

Tes petites lèvres de ma langue

Aller à la découverte de ta chatte.

Aspirer ton clito.

Tu aimerais que je te la suce,

Ta petite chatte ?



Mon Dieu… Mais qu’est-ce que j’ai à appeler Dieu toutes les secondes ? se demanda-t-elle en se moquant d’elle-même, puis elle balaya d’un battement de cils le questionnement métaphysique à peine énoncé, la minute était trop délicate, la tension trop forte, quant à l’excitation, c’est bien simple, elle avait l’impression que ses cuisses ruisselaient sous sa nuisette. Et quand J. renouvela la question sous une forme plus crue encore, ce fut le comble.


Tu veux que je te la bouffe,

Ta petite chatte ?


L. répondit spontanément oui et ne put réfréner un soupir qui venait des profondeurs de sa gorge. De sa main, elle remonta sa nuisette pour découvrir davantage encore ses cuisses qu’elle écarta franchement, mettant son sexe à nu, et, sans hésitation, sans retenue, directement elle commença à se caresser. De son index, elle allait et venait entre ses lèvres, à un rythme soutenu. Son excitation était puissante, bien trop puissante pour céder à la sensualité, pour s’adonner à une masturbation délicate, elle avait envie de jouir avec rudesse. Elle avait envie d’une jouissance ravageuse, qui exploserait, impudique, foudroyante, tant l’inconnu avait touché la cible au cœur… au cœur de son sexe humide qui réclamait déjà la langue sans aucun doute experte de ce beau brun de 40 ans.


Elle ajouta : C’est trop bon, je me caresse.


Alors les mots de J. accompagnèrent, par écran interposé, ses gestes à elle. Il la guidait, pour participer à distance à sa jouissance. Des mots doux, sensibles et très suggestifs… Oh oui, si suggestifs qu’ils semblaient résonner dans la pièce, comme s’il était à ses côtés, distillant ses mots suaves directement à son oreille, proche d’elle, prêt à la toucher, à lui lécher le sexe… Oh !


Je suis sûr que tu es magnifique

Tu dois être très sensuelle

Et jouir bruyamment.

Je suis sûr.


Le contraste était étonnant entre la douceur qu’il lui prodiguait par ses paroles, invitant à une masturbation raffinée, et ses gestes à elle, rapides, nerveux. Ses caresses étaient plus un acte libératoire. Sans doute une envie tellement retenue qu’elle ne pouvait que jaillir, démonstrativement. L. avait maintenant calé ses pieds sur son bureau, pliant les jambes, les fesses bien enfoncées dans son fauteuil, elle était au mieux pour se toucher, offrant sa chatte au regard sombre de l’inconnu derrière l’écran de l’ordinateur.


D’une main, elle caressait assez vigoureusement son sein gauche, à travers l’étoffe de sa nuisette, et de l’autre, elle mettait son sexe en émoi. Son index avait rejoint le majeur dans ce frôlement répété mais ce n’était pas assez, du plat de sa main tout entière elle allait et venait entre ses jambes tandis que son autre main découvrait son sein, l’empoignait et, de sa langue, elle lapait son téton tout dur. Son regard était toujours cependant hypnotisé par les mots qui défilaient à l’écran.


Fais-toi du bien

Mouille ton doigt

Et enfonce-le dans ta petite chatte.

Fais-toi plaisir.


Elle était tellement excitée qu’elle commença à s’adresser à l’inconnu à haute voix, il devenait de plus en plus réel !



Sa voix étant plus rauque, ses pupilles plus dilatées, un sourire provocateur aux lèvres. Elle dénoua ses cheveux, agita la tête, écarta davantage encore ses jambes et, d’un mouvement brusque, fit tomber du bureau quelques livres et papiers. Elle prenait ses aises.



Son plaisir montait, par vagues, ralentissant son phrasé, rendant difficile la prononciation des mots qui participaient à sa jouissance. Elle se lécha une nouvelle fois le téton tout en laissant échapper quelques soupirs plus denses. Dans une folle cadence, elle faisait aller sa main sur son sexe détrempé, sa respiration de plus en plus franche.


Sur l’écran, l’inconnu continuait :


J’aimerais être là pour te voir

Pour t’entendre

J’aimerais sentir

Ton sexe se gonfler

Être en toi pour sentir tes contractions

Tu jouis ma belle ?


Dans un geste fébrile, elle interrompit sa masturbation pour frapper sur le clavier :


Je vais jouir.


D’écrire cet aveu décupla son plaisir.

Sur l’écran, l’homme lui commanda alors :


Appelle-moi, je veux t’entendre.


Et il inscrivit son numéro de portable, ce qui provoqua en elle un râle plus fort encore.

Sans hésiter, elle composa le numéro.



Et sans plus rien dire, elle laissa gronder son souffle :



À l’autre bout du fil, elle entendait sa respiration à lui, calme, il était seulement à l’écoute de sa jouissance, désireux de partager ce moment sans même en profiter lui-même. De sa voix qui se révéla d’une douceur infinie, il lui dit :



Il exhortait sa jouissance. L. poussa alors un long gémissement, une plainte qui la déchira de bonheur à plusieurs reprises, des secousses de plaisir qu’elle accompagna de la cambrure de ses reins. Elle finit par hurler à l’oreille de cet inconnu.


Juste avant de raccrocher, il lui dit :



Et, à l’écran, il lui indiqua son adresse :


Demain à 20 heures, je t’attendrai. Nous n’échangerons pas un mot, ma porte sera ouverte, je te banderai les yeux et te déshabillerai.