n° 12595 | Fiche technique | 64705 caractères | 64705Temps de lecture estimé : 35 mn | 29/05/08 |
Résumé: Les années ont passé, et la duchesse de Kern poursuit son remarquable parcours. Plus rayonnante, plus influente, plus ambitieuse que jamais, avec une arme toujours aussi redoutable : une sacrée paire de fesses. | ||||
Critères: fh hdomine vengeance fellation pénétratio fsodo | ||||
Auteur : Laemyr Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Une duchesse qui attirait le regard... uniquement le regard? Chapitre 04 / 04 | FIN de la série |
Dans la grande salle du trône, le trente-sixième conseil royal battait son plein.
Il y avait là tout ce que le royaume comptait d’éminentes personnalités, des ducs les moins titrés jusqu’au roi en personne. Malgré le poids des années, et les pertes de mémoire qui semblaient parfois le frapper, le vieux roi mettait un point d’honneur à siéger au Conseil. Qu’il ne soit pas dit que le roi ne gouvernait pas en son royaume. Et ce même si la succession était sur toutes les lèvres… Car le prince Théodore était devenu l’héritier légitime du trône, après la mort encore inexpliquée de son frère aîné quelques mois plus tôt. Présidant le conseil, il s’efforçait de se donner une allure royale, écoutant les doléances et avis de ses futurs sujets. Un homme guère prêt à assumer les responsabilités du pouvoir, s’il fallait en croire les avis des plus grands féodaux. Mais il était prince et fils de roi, et il en allait ainsi. Il serait roi à son tour.
Autour des autres dignitaires ici rassemblés, la duchesse de Kern ne passait pas inaperçue. Beaucoup s’étonnaient de son extraordinaire ascension, depuis son anoblissement dix ans plus tôt. Rayonnante et charismatique, elle était devenue une figure incontournable du Conseil. Son charme autant que son intelligence avaient fait sa fortune, et on louait ses capacités autant qu’on fantasmait sur elle. D’aucuns prétendaient que les années lui avaient fait perdre de sa beauté d’antan. Elle avait perdu un peu de sa fraîcheur, assurément, et ce côté juvénile, qui en faisait l’attraction du Conseil, lui était passé. Mais elle avait gagné en maturité, en charme, en assurance. Elle était désormais la première dame du royaume – la reine étant décédée quelques années plus tôt - et ses manières comme sa verve étaient à la hauteur de sa position. Son visage n’avait pas pris une ride, et son sourire était toujours aussi déstabilisant que charmant. Sa poitrine s’était épanouie également, bien qu’elle n’en demeurât pas moins d’une ampleur limitée. Certains faisaient également remarquer que sa silhouette n’était plus aussi fine qu’il y a quelques années. Quoi qu’il en soit, tous étaient d’accord sur une chose : ses fesses n’avaient rien perdu de leur superbe. S’il y avait probablement plus belle femme dans la cour, le plus beau cul était encore celui de la duchesse de Kern, et tout laissait à penser que ce titre, quelques années encore, allait lui rester.
Les discussions allaient bon train au cours du Conseil et les sujets ne manquaient pas, chacun ayant une doléance à présenter, ou un sujet à aborder. Mais lorsque le vieux roi, qui était resté silencieux depuis le début, prit la parole, tous se turent :
Le vieux roi avait beau n’en avoir que pour quelques années encore, il n’avait rien perdu de son autorité et de son prestige. Car tous désormais, écoutaient avec la plus grande attention. Assuré de l’attention de ses sujets, le monarque s’était tourné vers son fils, le prince Théodore, et c’est en lui souriant franchement qu’il poursuivit :
Tandis que le prince demeurait impassible, la nouvelle fut accueillie avec enthousiasme par le Conseil. Car l’enjeu n’échappait à personne, une proposition de mariage venant d’Hautjardin était lourde de significations : le plus puissant des ducs du royaume, hier encore rebelle, marquait par là sa volonté de se soumettre à son roi et lui prêter à nouveau hommage. Une crise qui secouait le royaume depuis des mois pouvait trouver là sa solution ; ce que l’épée n’avait réussi à obtenir, ce mariage pourrait le faire. Offrir à cette princesse d’Hautjardin le titre de reine, c’était finalement bien peu, si tel était le prix à payer pour renouer avec le plus grand des barons.
Mais au sein du Conseil, la déception que le prince ne masquait que péniblement ne passa pas inaperçue. On crut même apercevoir un regard furtif échangé entre celui-ci et la duchesse de Kern, qui, elle aussi, semblait ne pas accueillir la nouvelle avec la plus grande ferveur. Les rumeurs qui couraient depuis plusieurs années déjà, quant à la proximité affichée du prince et de la duchesse de Kern, n’allaient pas manquer d’être alimentées à la suite de cet épisode…
Dans le brouhaha des réactions instinctives et enthousiastes des barons, le vieux roi imposa une nouvelle fois son silence :
Celui-ci marqua un temps d’hésitation avant de répondre. Il n’avait jamais été à l’aise lorsqu’il s’agissait de s’exprimer sur des affaires d’importance devant l’ensemble du Conseil. À dire vrai, il lui manquait l’autorité et l’aisance qu’il eût fallu pour un prince héritier. En fait, le vieux roi n’avait jamais envisagé que ce serait ce fils-là qui, un jour, lui succéderait sur le trône. La mort inexpliquée de son fils aîné quelques années plus tôt avait bouleversé toutes ses prévisions.
L’un des ducs, réputé pour son franc-parler, se permit une remarque osée devant les balbutiements du prince :
La remarque, bien que déplacée dans les règles de l’étiquette, ne manqua pas de soulever quelques rires dans ce milieu nettement masculin. Si, au Conseil et devant le roi, chacun savait se tenir et s’en tiendrait là, la discussion n’allait pas manquer d’être poursuivie au dehors. Le cul de la duchesse de Kern alimentait déjà beaucoup les conversations depuis des années ; on discuterait désormais volontiers de la petite Alayne Tyrell, que ce chanceux de prince allait se farcir pour raison d’état.
Et, comme c’était le roi qui avait parlé, nul ne trouvait rien à redire. Le roi souhaitait ce mariage, le royaume allait avoir son mariage. Et le Conseil se termina sur cette affaire.
Jaessa avait pris une voix implorante. En privé avec lui, elle délaissait souvent sa voix de duchesse, ferme et autoritaire, celle qui impose tout en charmant. Pour prendre celle, plus douce, d’une femme aimante et aguichante.
Le prince Théodore regarda la duchesse droit dans les yeux. Dans la discrète chambre dans laquelle ils s’étaient retrouvés, ils avaient dû se contenter d’un lit de seconde main. Ils portaient encore les mêmes vêtements que quelques minutes auparavant, quand leurs regards effarés se croisaient au Conseil. Il avait fallu, une fois encore, déployer des trésors d’ingéniosité pour qu’ils puissent se retrouver sans être suivis par les courtisans. Il aurait été malvenu de se plaindre du manque de confort ; l’essentiel était ailleurs.
Jaessa, sans mot dire désormais, le regardait se perdre en explications. Elle avait de toute manière parfaitement saisi la situation. Tout en le regardant dans les yeux, elle avait commencé à le défaire de ses jambières. Un geste rituel, une habitude. Le prince aimait ça. Il continuait de lui parler, comme affolé par la récente nouvelle et faisant mine de ne pas prêter attention aux gestes de Jaessa.
Mais Jaessa ne répondait pas. Elle avait sérieusement avancé dans sa tâche, puisque le sexe du prince était désormais libéré. Libéré, mais manquant encore un peu de vigueur. Avec délicatesse, elle lui saisit une main, et l’approcha le long de ses hanches, puis de ses fesses. Le membre était désormais dur, bien dressé. C’était si facile.
Jaessa avait désormais bien en bouche le sexe du prince. Il s’agissait de ne pas abuser avec ce procédé. Résultats garantis, mais à condition de ne pas répéter l’opération trop souvent. Une pipe, ce devait être une récompense, une aubaine rare, un geste d’encouragement. Jamais acquise. Quant aux fesses, c’était encore un cran au-dessus.
Jaessa s’appliquait à soigner au mieux sa fellation. Elle n’avait jamais vraiment aimé ça, et n’y recourait pas plus que nécessaire. En l’occurrence et pour dire les choses comme elles sont, elle n’aimait pas sucer. Mais là, l’enjeu était de taille. Il fallait appliquer toute son expérience, et repousser toute autre considération. Sa bouche allait et venait sur le membre du prince, qui n’intervenait en rien dans son experte mission. Elle n’avait pour l’heure rien à dire, appliquée qu’elle était à sucer et aspirer.
Jaessa avait cessé ses mouvements : le prince était au bord de l’explosion, et ce serait une grave erreur que de poursuivre maintenant. Il n’avait jamais été très endurant. De surcroît, elle ne l’avait sucé que deux ou trois fois, et à ses réactions, il ne devait pas être habitué à un traitement de cette qualité. Les serveuses et les courtisanes suçaient avec une telle vulgarité… Elle le regardait désormais droit dans les yeux, tout en poursuivant de ses mains quelques menues caresses.
Il poursuivit d’une voix faible, presque timide. Ce faisant, audace rare de sa part, il avait aventuré une main sous sa robe pour caresser l’objet de ses plus vifs désirs. Ses doigts effleuraient ses fesses, glissant par-dessous le tissu de la robe.
Elle avait pris une voix douce, protectrice. C’était l’instant déterminant.
Tout ça pour rien ? Jaessa s’efforçait de cacher son irritation. La situation semblait désespérée, mais pour rien au monde elle ne devait abandonner. Tant d’efforts depuis toutes ces années, à intriguer, courant le risque d’être surprise dans chacune de leurs rencontres… Sans compter cet autre prince trop peu influençable, qu’il avait fallu faire disparaître. Et voilà qu’une petite princesse quelconque menaçait de tout renverser, après que ce benêt de prince ait trop longtemps tergiversé dans ses intentions.
Mais le prince, qui semblait à la fois renversé par la nouvelle de la journée et par la fellation de Jaessa, poursuivait à haute voix ses réflexions :
Et en cet instant, elle eut une idée. Une idée osée, mais qui pouvait marcher. Elle avait en tous cas l’homme qu’il lui fallait pour ça. En un instant, elle entrevit un espoir, aussi mince soit-il.
Elle était venue seule, sans son escorte officielle. Elle ne risquait de toute manière pas grand-chose ici. Les serviteurs l’avaient fait patienter quelques instants, dans l’attente du maître des lieux. Si d’aucuns la reconnurent, ils ne firent en tous cas aucun commentaire. En revanche, Jaessa avait constaté une fois de plus, et non sans satisfaction, que les vilains la reluquaient autant qu’avant. Quelque part, c’était rassurant de se dire que le plus simple des rustres pouvait la désirer autant que la fine fleur de la noblesse. Si l’âge avait laissé des marques, elle n’en voyait pas encore les résultats immédiats.
Quand le comte de Dranguard vint l’accueillir, les serviteurs s’éclipsèrent, laissant face à face les anciens adversaires. Adversaires, et pourtant amants. Il n’avait guère changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Toujours aussi avenant, avec cette fierté affichée, et cette arrogance déplacée.
Toujours cette hypocrisie feinte. Même défait, le comte n’avait rien perdu de ses manières et de sa fierté.
L’impertinence avait toujours été un trait caractéristique du comte. Même dans l’exil, même dans la défaite, lui ne s’abaissait pas à mendier ses faveurs, il restait fidèle à lui-même. C’était un éternel séducteur. Et qui ne manquait jamais une occasion d’afficher ses envies typiquement masculines.
Si elle s’était attendue à une certaine suffisance de sa part, il se permettait décidément un peu trop, dans la position où il se trouvait. Les années l’avaient rendu plus direct que jamais. Il faut dire aussi qu’après avoir été exilé par sa faute, et quel que soit le marché qu’elle s’apprêtait à lui proposer, il n’avait pas vraiment de raisons de l’accueillir à bras ouverts… Et puis, quelque part, c’était tout aussi intéressant pour ce qu’elle projetait. Il fallait simplement espérer qu’il n’ait pas non plus perdu toute la finesse qui le caractérisait naguère. Faussement direct quand il le fallait, mais décidément très subtil quand il souhaitait arriver à ses fins.
Alors, calmement, elle lui expliqua, longuement, l’affaire qui la faisait venir ici. Le duc Tyrell espérait marier sa fille au fils aîné du roi. Rien ne pouvait l’empêcher, la décision était prise. Rien non, si ce n’est… un scandale qui aurait rendu caduque la proposition. Et c’est là que le comte de Dranguard pouvait avoir un rôle à jouer.
Une princesse si jeune … s’il s’avérait qu’elle avait partagé la couche d’un noble quelconque, alors même que son père la proposait en mariage au prince héritier… quel scandale ! L’honneur aurait exigé du roi qu’il refuse derechef la proposition. Probablement même, le duc d’Hautjardin de lui-même aurait retiré son offre, et présenté de plates excuses. La princesse Alayne Tyrell était jeune, belle et désirable. Mais elle avait également la réputation d’être naïve, voire sotte. N’était-ce pas une cible parfaite pour un séducteur aussi expérimenté que le comte de Dranguard ? S’il réussissait, il retrouverait toutes ses possessions. Et la future reine veillerait à lui confier le titre envié de chancelier…
Le comte, patiemment, l’avait écoutée débiter ses intrigues. Tout en restant silencieux, il n’avait cessé de fixer Jaessa d’un sourire entendu, cachant sa surprise de se voir révéler des informations aussi cruciales. Comme s’il était naturel d’être mis dans la confidence d’affaires pouvant changer l’avenir du royaume, et assimilables à de la haute trahison.
Le comte fit mine de réfléchir. Il avait beaucoup à gagner et tout à perdre, mais il avait toujours eu le goût du risque. Sa réponse était toute prête.
Et il ne put s’empêcher de terminer sa demande de son éternel sourire entendu. Jaessa était partagée entre l’agacement que lui procurait cette outrecuidance déplacée, qui revenait sans cesse. Et la relative satisfaction de savoir que le comte de Dranguard lui-même fantasmait toujours autant sur elle.
Leurs regards se croisèrent de longues minutes durant. Le comte souriant toujours aussi franchement, comme dans un air de défi. La duchesse conservant son regard froid et déterminé. Ce fut elle qui rompit le silence.
Le futur couple royal était rayonnant, rayonnant de noblesse et de beauté. Le Prince Théodore, admirablement vêtu, faisait cette fois-ci bonne figure. S’il n’avait jamais été à l’aise épée en mains, ou en conseil parmi les barons, il avait pourtant une belle prestance, et son manque d’assurance se voyait compensé par une certaine noblesse de visage. Mais ce qui faisait vraiment sensation dans les rues de Port-Réal, c’était assurément la jeune princesse Alayne, accrochée à son bras. Souriante, elle promettait d’être une reine populaire, à défaut d’être une reine influente. Elle était d’une éblouissante beauté, son visage juvénile encadré de magnifiques chevaux auburn lui donnant une allure d’ange. Baissant la tête, comme intimidée par toute cette foule venue la voir, elle se déplaçait néanmoins avec grâce. Le futur couple royal, ainsi dévoilé, présentait toutes les qualités du couple parfait.
Jaessa de Kern, comme toutes les hautes personnalités du royaume, assistait ainsi à la première rencontre officielle des futurs mariés. Futurs mariés… Jaessa avait encore du mal à l’admettre. Quelle idiote avait-elle été de se reposer sur ce comte incapable ; depuis plusieurs semaines elle n’en avait pas eu la moindre nouvelle. En revanche, elle voyait clairement, face à ce couple souriant et presque déjà marié, que s’il avait tenté quelque chose, ça avait lamentablement échoué.
Quel échec… Jaessa ne pouvait s’empêcher de maudire intérieurement cette Alayne, propulsée au sommet par un vulgaire concours de circonstances. Cette petite sotte qui, elle, un jour serait reine. Quel était son mérite, à part d’être née Tyrell, et d’avoir un joli minois à présenter à un prince héritier ? D’ailleurs, Jaessa ne la trouvait pas si avenante que ça. Elle était peut-être jolie, mais son visage respirait la naïveté et la sottise. Et si elle avait quelques formes plutôt prometteuses pour la suite, son cul était ce qu’il y avait de plus commun. En cela au moins, ce ne serait pas une rivale pour elle. Et son prince, son prince à elle, ne semblait finalement pas avoir trop de mal à accepter le fait accompli. Il se prêtait avec plaisir à cette rencontre grotesque. Avait-il déjà oublié sa promesse ? Ce ne serait en tous cas pas cette petite sotte qui saurait le contenter au lit, comme elle savait si bien le faire.
Jaessa en avait assez vu pour aujourd’hui. À rester ici à contempler ce couple de malheur, elle aurait finit par commettre l’irréparable. S’excusant auprès des autres figures de la noblesse, la duchesse s’écarta du cortège, prenant la direction de ses appartements. Tant pis pour l’étiquette et les bonnes manières. Elle ne manquerait pas de trouver un prétexte pour excuser son absence à cette parade grotesque.
Les pensées de Jaessa s’interrompirent quand deux mains fermes empoignèrent son fessier. Des mains avides et puissantes, qui malaxaient ses fesses à travers sa robe sans la moindre gêne. La gifle partit instinctivement, avant même qu’elle ne puisse distinguer le visage du malotru. Celui-ci, tout sourire et bien qu’interrompant immédiatement ses gestes, sembla n’en être aucunement affecté.
La colère s’exprimait dans sa voix. Elle n’en revenait pas que, non content d’avoir failli à sa tâche, il ait l’outrecuidance de venir assister ici à la fin de ses espérances.
Jaessa marqua un temps d’hésitation, le doute l’envahissant soudainement. L’espace d’un instant, elle se maudit d’avoir accordé sa confiance à un individu de son espèce. Il faut croire que le comte aperçut son désarroi, puisqu’il poursuivit sur un ton entendu.
Il marqua une courte pause, avant de poursuivre :
Jaessa s’interrompit net dans sa fureur. Interloquée par cette désinvolture dans sa réponse, elle finit par répliquer d’un ton qu’elle s’efforçait de rendre calme.
Le comte la contemplait de son regard narquois, comme s’il allait de soi que les choses avaient été faites, et bien faites. Jaessa, doutant de la sincérité de son interlocuteur, marqua une nouvelle pause, avant de poursuivre.
Une soudaine curiosité malsaine, pourvue d’une teinte de jalousie, avait saisi Jaessa.
Ce faisant, et alors que son interlocutrice ne savait encore quoi penser, il tâta une nouvelle fois ses fesses, tout en ajoutant dans le même mouvement, avec le plus grand des sourires:
Jaessa gratifia le comte d’une nouvelle gifle, plus pour la forme, bien moins virulente que la première, avant de tourner les talons.
Jaessa ne savait que penser. Si Dranguard avait bien réalisé sa mission comme il s’en vantait, pourquoi les choses n’avaient-elles pas déjà éclaté ? On ne baise pas une future reine impunément pendant aussi longtemps. Et d’ailleurs, qu’il la baise une fois eût été amplement suffisant. Pourquoi attendre aussi longtemps et prendre le risque de se faire surprendre, s’il disait vraiment la vérité ? Elle n’avait de toute façon plus grand-chose à perdre. Son erreur avait sans doute été de se reposer entièrement sur le comte Dranguard, mais il était trop tard pour changer cela. Elle n’avait plus qu’à se rendre au Septuaire, à l’heure convenue où tous assisteraient à l’Entrevue royale du soir.
Jaessa avait comme une appréhension à se rendre dans ce lieu de culte. Assurément, elle n’avait jamais été vraiment pieuse, et, si ce n’est quelques messes officielles où sa présence était requise, elle ne passait guère de temps au Septuaire. Pas un bruit n’émanait de la petite chapelle qui servait de lieu de culte au palais. Et, quand elle ouvrit la porte, elle fut frappée par le calme qui régnait dans la pièce. Un instant, Jaessa se demanda si elle n’avait pas été roulée. Mais un cri étouffé, suivi de quelques murmures, finit par attirer son attention.
La porte qui menait à l’arrière-salle où se tenait l’autel était légèrement entrouverte. Coïncidence ? Jaessa penchait plutôt à une invitation délibérée. Les cris étouffés, parfois ponctués de petits gloussements, qui lui parvenaient, ne lui laissaient aucun doute quant à leur nature. Enfin Jaessa se remit à prendre espoir. Si le spectacle était bien celui qu’elle pensait, alors… tout redevenait possible. Elle s’approcha silencieusement de la porte, jetant un œil discret à l’intérieur pour contempler la vision attendue.
La situation contrastait avec le calme et la sérénité des lieux. Les septuaires avaient toujours été des endroits de recueil et de silence. Ici, la scène qui s’y déroulait rompait avec l’austérité des lieux. Une jeune femme, que Jaessa n’eut aucun mal à reconnaître, était étendue sur l’autel. Sa robe blanche, couleur de pureté, avait été partiellement déchirée, laissant apparaître sa poitrine dénudée. Elle n’avait pour ainsi dire plus guère que quelques lambeaux de robe comme seul vêtement. Allongée ainsi, les jambes légèrement écartées, comme résignée et fermant les yeux, elle tentait difficilement de se débattre, par des cris aussi vains que peu convaincants. Le comte de Dranguard, lui, à moitié allongé sur elle, la bouche collée à sa poitrine, s’affairait à lui mordiller les tétons, tout en la couvrant de caresses diverses. Sa langue passait d’un sein à l’autre, ses mains les pressant et les malaxant avec avidité. La jeune Alayne ne cessait de pousser de profonds soupirs, des petits cris de plaisirs, tandis que s’amenuisaient ses vaines protestations.
Jaessa, silencieuse, semblait comme pétrifiée par le spectacle qui s’offrait à elle. Elle n’était pas vraiment d’une nature voyeuriste, mais la scène qui se déroulait sous ses yeux était excitante au possible. Elle ne put s’empêcher de rester ainsi pétrifiée devant ce spectacle, observant à loisir les mouvements des deux protagonistes. Et les deux avaient suffisamment à faire pour ne pas lui prêter la moindre attention.
Alors que le comte de Dranguard délaissait les seins d’Alayne pour se relever légèrement, la princesse, elle, restait allongée sur l’autel. Quelques secondes de calme s’ensuivirent alors, le comte s’affairant à enlever ses propres affaires. Jaessa crut discerner un timide « pas ici » émanant de la princesse, mais à l’évidence, Dranguard n’en tint pas vraiment compte. D’un bref mouvement il lui écarta les jambes, et la pénétra soudain brutalement. On aurait pu croire qu’à une si précieuse princesse, et si fraîche, il convenait de faire l’amour de façon noble et passionnée. Mais le comte Dranguard la baisait comme une autre, sans ménagements, avec toute l’assurance que lui conviait son expérience. Et à cet instant précis, la princesse Alayne, héritière d’Hautjardin, possible future reine du royaume, n’était qu’une jeune fille parmi tant d’autres, goûtant à l’ivresse de l’amour d’un amant talentueux. Elle n’était plus qu’une fille se laissant aller à son plaisir, oubliant toute retenue, toute pudeur. Et le comte semblait bien décidé à en profiter, princesse ou pas.
Mais Jaessa fut ramenée à la réalité par un cri particulièrement puissant de la princesse. À l’évidence, elle avait atteint l’orgasme, à croire qu’il ne lui en fallait pas beaucoup. Le comte continuait malgré tout à poursuivre ses assauts, mécaniquement, tâtant au passage ces seins qui gesticulaient sous ses efforts. Elle ne disait plus rien désormais, encaissant les coups au bon plaisir de son cavalier. Inlassablement, telle une machine, lui poursuivait ses actions. Il semblait n’avoir cure du plaisir de sa partenaire désormais, décidé qu’il était à profiter de la situation jusqu’au bout. L’une de ses mains, après s’être brièvement attardée à nouveau sur ses seins, attrapa la princesse à la gorge. Et c’est ainsi qu’il poursuivait ses assauts, dominant sa jeune amante entièrement soumise à ses désirs. Ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes de ce traitement intensif qu’il finit par se retirer, le visage visiblement satisfait. Il lui présenta son sexe, à la hauteur de ses seins, qu’il branlait de sa main. D’un geste, il invita la princesse à reprendre le flambeau, et c’est Alayne Tyrell qui, timidement, jusqu’à l’éjaculation, branla ce sexe vigoureux. Les coulées de sperme se déversèrent sur ses seins, quelques gouttes giclant même vers son visage.
La vision de cette princesse tout à l’heure si pure dans sa robe blanche, et désormais barbouillée de sperme comme la dernière des putains, avait quelque chose de fascinant. Jaessa eu le temps de voir le comte se pencher une nouvelle fois sur ses seins, avant de juger qu’il était plus que temps pour elle de s’éclipser.
Ainsi ne lui avait-il pas menti. Le plus dur était fait désormais, et la couronne n’était finalement pas si loin.
Ce n’était pas, cette fois-ci, un conseil royal qui réunissait autant d’éminentes personnalités dans la salle du Conseil. En sa qualité de première dame du royaume, la duchesse de Kern s’y tenait naturellement, et, en l’absence du roi, était même la plus éminente personnalité ici présente. Les principaux membres du conseil étaient assis à ses cotés, les ducs Arryn et Martell à sa gauche, le capitaine Stark et le vicomte de Mervault à sa droite. En face de cette assemblée restreinte se tenait, comme intimidée, la princesse et candidate au trône Alayne Tyrell. Avant d’officialiser la proposition de mariage d’un héritier au trône, la tradition voulait que la princesse candidate aille officiellement se présenter devant les pairs du royaume. Aussi, en ce jour solennel, tous les regards de la haute noblesse du royaume, à l’exception du roi lui-même, étaient tournés vers cette jeune princesse destinée à être reine.
Jaessa s’amusait à constater que la princesse avait changé de tenue depuis hier. Il faut croire que quelques taches de sperme, même sur une robe blanche, étaient du plus mauvais effet… Surtout quand le sperme en question n’était pas de celui pour qui elle se proposait comme épouse et reine.
Pour l’essentiel du Conseil, le véritable évènement n’était pas tant la présentation officielle en elle-même, que la perspective de pouvoir admirer sous toutes ses coutures la future reine… Il faut dire que sous leurs apparences froides et distinguées, les pairs du royaume, pour la plupart, cultivaient un goût immodéré pour les plaisirs du lit. Après plusieurs années passées au conseil, Jaessa commençait à bien connaître la perversité qui habitait chacun d’entre eux, à l’exception du capitaine Stark, réputé aussi dur que fidèle et insensible. Ainsi, le vieux duc Arryn, qui marchait sur ses 65 ans, en était à son quatrième mariage : comme à chaque fois, il avait jeté son dévolu sur une toute jeune princesse de 18 ans, et on raconte qu’il avait une nette préférence pour le derrière… Le duc Martell quant à lui était un admirateur des grosses poitrines, et il ne manquait jamais une occasion de satisfaire ses envies. De la plus humble des servantes jusqu’aux dames de la petite noblesse, les seins les plus volumineux passaient tous entre ses mains. Quand au vicomte de Mervault, c’était sans aucun doute le plus pervers de tous, puisqu’il était de notoriété publique qu’il organisait des soirées privées particulièrement épicées. Il s’était même permis un jour d’inviter indirectement Jaessa, lui faisant valoir qu’une personne de son rang aurait l’attention de toute l’assistance…
Intimidée par tant d’attention à son égard, la jeune Alayne n’en menait pas large. La plupart des nobles semblaient comme attendris devant ce mignon brin de fille, qui s’apprêtait à devenir leur reine à tous… tout du moins c’était ce qu’ils croyaient. Déjà certains songeaient sans doute à plaire à la future reine, plus qu’à écouter la demande de la princesse, acceptée d’avance. Mais Jaessa, elle, tout en feignant la plus parfaite amabilité, n’était pas de ceux-là. Elle prenait un plaisir immense à savourer ces instants.
C’était le moment de voir comment la petite se débrouillait avec les mensonges.
Jaessa souriait. La pauvre, à l’évidence, n’avait pas la carrure pour être reine, à mentir aussi mal. Si les autres pairs n’avaient pas été aussi peu attentifs – et naïfs - ils l’auraient pourtant aisément remarqué.
Les autres pairs, naturellement, étaient du même avis. Cette démarche leur apparaissait comme une formalité, mais une formalité qui leur donnait l’occasion de se rincer un peu les yeux sur ce petit brin de jeune fille. Il était essentiel pour Jaessa de ne rien laisser paraître de ses intentions. Elle devait leur montrer, à tous, qu’elle aussi souhaitait cette jeune et jolie princesse pour reine… et elle serait tout autant surprise et déçue qu’eux, si elle apprenait que cette princesse s’était souillée avant même de faire sa demande, tout en mentant sciemment aux pairs du royaume…
Jaessa avait opté pour sa voix la plus douce, la plus compatissante. Tout se jouait maintenant. Le prince Théodore l’avait convoquée de toute urgence, et dans la plus grande discrétion, dans ses appartements privés. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : le religieux avait parlé, et le scandale s’apprêtait à éclater.
Jaessa restait silencieuse, comme si elle ignorait tout des raisons de cette convocation, plusieurs semaines après leur dernière rencontre.
Il s’interrompit quelques instants, bouleversé qu’il était par ce qu’il avait à lui dire.
Elle comprenait bien mieux que lui, et mieux que quiconque. Mais il s’agissait de jouer finement, tout n’était pas encore gagné. Aussi le fixait-elle d’un regard interrogatif, l’encourageant à lui en dire davantage.
Jaessa restait silencieuse, comme compatissante aux « révélations » du prince.
Une fois encore, c’est le silence qui lui répondit. Jaessa le regardait sans mot dire, son visage exprimant cette fois-ci tristesse et regret.
Cette réponse-ci n’était pas celle qu’il espérait. Jaessa constatait avec ravissement la mine désespérée du prince. Il était à point.
Ce faisant, elle s’était approchée de lui et lui avait saisi sa main, qu’elle caressait de ses doigts fins.
L’allusion était suffisamment claire pour que même quelqu’un d’aussi niais que le prince Théodore puisse la saisir immédiatement.
C’était tout ce qu’elle voulait entendre. Il n’y avait plus qu’à se laisser aller désormais.
Comme toujours, c’est au moment même où elle commençait à être excitée, que le prince perdait toutes ses forces. Tout du moins quand elle réussissait à l’être, ce qui n’était pas si fréquent. Il faut dire que le prince mettait un point d’honneur à se perdre durant des heures en préliminaires aussi monotones qu’inutiles. Tandis que Jaessa ne demandait rien d’autre qu’une puissance virile, décidée, accomplissant sans hésitations ses devoirs. Sa vie conjugale de reine promettait d’être cruellement monotone. Quoique, même une reine pouvait bien se permettre discrètement quelques écarts de temps à autre.
Ses pensées l’amenèrent à songer à Dranguard. Force était d’admettre qu’il avait accompli sa mission à merveille, et qu’il aurait mérité une récompense en bonne et due forme. Mais Dranguard n’était pas quelqu’un en qui on pouvait avoir confiance. Après tout, qu’il ait pu exercer une ultime fois ses talents sur une princesse comme Alayne Tyrell était déjà une belle récompense en soi. À l’heure qu’il est, il devait sans doute se trouver dans les cachots royaux… Et il y resterait à jamais, désormais, il en savait bien trop. Elle avait pris ses précautions.
Et c’est sur ces pensées, en ouvrant la porte de ses appartements, qu’elle tomba sur lui.
Jaessa dut déployer d’immenses efforts pour cacher sa surprise, et lui répondre d’une voix enjouée :
Jaessa demeura silencieuse pendant quelques secondes, avant de répondre, d’une voix délicieusement aguichante :
Jaessa n’avait pas prévu cette ultime rencontre dans ses plans, mais la pensée de payer comptant n’était pas déplaisante en soi, si ce n’est pour l’orgueil et l’amour-propre. En fait, elle devait même admettre, et particulièrement après cette séance aussi monotone avec son prince, que c’était même plutôt intéressant. Les paroles étaient inutiles, tant les deux savaient parfaitement de quoi il retournait. Aussi, c’est après un instant de silence lourd de sous-entendus que Jaessa lâcha d’une voix sensuelle :
Jaessa souhaitait, pour cette fois-ci, se laisser aller à ses envies. Puisque ce nigaud de prince qui deviendrait roi était incapable de la satisfaire, pourquoi ne pas céder aux exigences de Dranguard, rien que cette fois? Le plus dur était fait, et il n’y avait là rien à perdre, si ce n’est un tant soi peu de sa dignité. Pourquoi ne pas concilier l’utile à l’agréable ? Sans compter qu’elle n’était pas à l’abri d’une trahison de Dranguard, s’il s’estimait insuffisamment récompensé…
Aussi, sous les yeux attentifs du Vicomte, Jaessa se dévêtit, jusqu’à être totalement nue. Elle aurait dû se sentir vulnérable, gênée, mais elle était particulièrement à l’aise. Il lui semblait que c’était là le cours naturel des choses. Et Dranguard attendait, patiemment. Ce ne fut que quand elle finit par enlever le dernier morceau de soie qui dissimulait les formes de son postérieur, que Dranguard sortit de sa patiente contemplation.
C’est ainsi que Jaessa se plia aux souhaits du vicomte. Elle n’était pas d’humeur à tergiverser, et n’avait nulle envie de retarder l’inévitable, bien au contraire. Confortablement étendue sur le lit, elle se plia aux souhaits de son futur cavalier. Cette petite mise en scène, et l’attente qui en découlait, ne faisaient que renforcer son excitation. Et le désir qui brûlait comme jamais dans les yeux du comte, décuplait encore sa propre envie.
Alors les mains de Dranguard s’approchèrent de ce fessier si élégamment offert. Ses doigts l’effleurèrent tout doucement dans un premier temps, comme s’il venait là de redécouvrir des joyaux perdus depuis des années. Puis plus fermement, brutalement même, il se mit à malaxer ces fesses qui s’offraient sans pudeur à ses yeux et ses mains. En attendant la suite…
L’attente de Jaessa ne fut guère longue. Elle sentit rapidement un membre bien dur – une vieille connaissance – à l’orée de ses fesses, qui semblait comme examiner les lieux. Ce simple contact redoubla encore son excitation. Il semblait que le vicomte toutefois, prenait plaisir à retarder l’inévitable pénétration, comme pour mieux apprécier cet instant tant désiré.
Et c’est sur ces ultimes paroles que pour la seconde fois le comte de Dranguard se fraya un chemin entre les fesses de Jaessa de Kern, première dame du royaume. Les deux protagonistes de cette scène bestiale qui s’annonçait ne purent chacun retenir un cri de jouissance, longue délivrance après des années de frustration. On eut dit que l’un et l’autre accomplissaient là le but de leur vie.
Le cri de Jaessa toutefois, évoquait plus la douleur que le plaisir. De toute évidence, et bien qu’on eut répété mille fois à la cours qu’un cul comme celui-ci était fait pour la sodomie, cela ne se faisait pas sans mal pour elle. La dernière fois remontait à quelques années… leur dernière rencontre en fait. Le plaisir était proportionnel à la douleur, et cela allait en s’amplifiant.
Le comte y allait progressivement, presque doucement, avec une pénétration assez lente. On eut dit qu’il examinait sa nouvelle demeure, guettant avec un plaisir non dissimulé les réactions de Jaessa. Celle-ci soupirait bruyamment, chaque fois que le membre s’enfonçait un peu plus entre ses fesses.
Et Jaessa commença presque à regretter ses dernières paroles, quand il s’enfonça de nouveau profondément dans ses fesses. Mais c’était cette fois-ci un assaut profond et violent, sans la retenue qu’il avait montré jusqu’à présent. Son membre s’était enfoncé profondément dans ses fesses, et quand il se retira, ce n’était que pour revenir avec plus de force encore. Le rythme était lent, mais chacun de ces assauts profondément puissant, lui arrachant chaque fois des cris de plus en plus aigus. Et Jaessa était désormais à la merci de son prince d’un soir, ayant oublié tous ses instincts de pudeur et de dignité. Elle s’était résignée à subir, puisque cette soumission-là lui apportait le plaisir.
Quand le comte lui fit savoir qu’il désirait changer de position, elle se plia sans discuter à ses ordres, se positionnant à quatre pattes sur le lit. Elle attendit alors, tête baissée, la seconde vague qui n’allait pas tarder à venir. De sa nouvelle position – à quatre pattes lui aussi, mais en la surplombant pour une pénétration maximale – il s’apprêtait à la sodomiser une seconde fois, tout en passant un bras entre ses seins, qu’il malaxait autant qu’il pouvait.
Avant que Jaessa n’ait pu répondre, le comte s’engouffra à nouveau dans l’orifice anal, plus accueillant que jamais. Mais alors que le rythme s’accélérait, le ton courtois avait cédé à la vulgarité. Le fessier était devenu un cul, ses seins des nichons. Il prenait un plaisir dément à profiter de sa situation, et ne se lassait pas de lui répéter qu’il l’avait toujours su, qu’une putain comme elle ne pouvait être comblée qu’avec une bite placée dans son cul. Et il accompagnait chacun de ces propos en exerçant de petites tapes sur ses fesses.
Et Jaessa ne pouvait guère répondre désormais, avec le rythme effréné que lui imposait son cavalier. Oh, elle savait que quelque part, elle le devait, mais à quoi bon ? Le temps s’était comme arrêté pour elle, elle n’avait aucune idée du nombre de minutes qui s’étaient écoulées. Plus rien d’autre ne comptait que ce membre qui s’enfonçait complètement en elle, cette douleur qui n’en finissait pas, et surtout ce plaisir qui montait.
Qu’est-ce que c’était, le pouvoir, la richesse… comparé au bonheur d’être sauvagement prise par un amant talentueux ?
La dignité, le respect de soi ? Foutaises quand on goûtait à un tel plaisir.
L’avenir ? L’instant présent valait bien tous les sacrifices.
Non, plus rien n’importait, si ce n’est ce membre si dur, cette force virile, qui allait et venait dans son cul. Il fallait qu’il poursuive, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle atteigne ce paradis céleste qui enfin semblait accessible. Il fallait encourager son cavalier à poursuivre ses efforts, à y aller sans retenue.
Le mâle dominait, insultait, profitait de sa position. Et elle, après tout, ne faisait que rejoindre pour quelques instants ce rôle naturel de femme soumise. Ce n’en était que meilleur. Tout reviendrait dans l’ordre. Plus tard.
Mais Jaessa ne prêtait plus guère attention à ses paroles.
Alors qu’en guise de réponse, seuls des cris de jouissance aigus lui parvenaient, il poursuivit :
Je n’aurai certes pas la chancellerie, mais au moins j’ai ma vengeance. Et un beau cul en prime.
Jaessa ne prêtait plus aucune considération aux propos qu’elle entendait. Tout au plus criait-elle sous les coups répétés de Dranguard, sans savoir si c’était la douleur de ces violentes pénétrations anales ou la teneur de ces révélations qui en étaient la cause. Et l’envie de mener jusqu’à son terme ce plaisir sexuel dominait tout le reste.
Mais il ne vint pas. Car le comte de Dranguard, lui, en avait pour son compte, et n’en finissait plus de déverser des centilitres de sperme en elle. Il se retira aussitôt qu’il en eut fini, et elle, se retournant vers lui, lui adressa un regard implorant. Elle en voulait encore. Oh si peu, juste quelques va-et-vient. Le paradis était si proche désormais. Mais pour toute réponse, le comte lui adressa un mince sourire empli d’orgueil, le dernier souvenir qu’elle put emporter de lui. En un rien de temps, des gardes étaient entrés dans la pièce, suivant visiblement un mécanisme parfaitement rôdé. Elle ne recouvrait ses esprits que bien trop tard, alors que toute résistance eût été vaine. Sa carrière était terminée.
L’histoire de la duchesse de Kern fut avant tout une histoire de fesses. Des fesses qui firent fantasmer tout un royaume, du petit peuple jusqu’à la cour du roi. Mais des fesses que seuls deux éminents personnages purent se faire. Des fesses qui firent sa fortune tout d’abord, puis la perdirent. Telle fut l’histoire de la duchesse de Kern.