n° 12683 | Fiche technique | 9609 caractères | 9609Temps de lecture estimé : 7 mn | 25/06/08 |
Résumé: Quand la timidité est vaincue par un voyage en train, l'entrain est au rendez-vous... | ||||
Critères: fh inconnu train revede voir exhib nopéné lettre -lettres | ||||
Auteur : Isa Belle Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : L'entrain de Julien Chapitre 01 | Épisode suivant |
J’ai reçu d’un jeune homme (que nous nommerons Julien) le courrier ci-dessous, dont j’ai quelque peu modifié la forme, ainsi qu’il me l’était demandé.
Chère Isa,
J’ai souhaité t’adresser le récit qui va suivre et qui n’est que la relation la plus fidèle possible d’événements que j’ai personnellement vécus il y a quelques mois.
Pourquoi n’ai-je pas moi-même transmis ce récit à REVEBEBE ? Tout simplement parce que je suis bien conscient de la piètre qualité de mon écriture et il m’a dès lors semblé indispensable qu’il soit très sérieusement corrigé avant d’être publié.
Pourquoi m’adresser à toi ? Ton écriture est certes correcte, mais tu n’es assurément pas seule dans le cas. C’est en réalité parce que ce que j’ai à raconter, bien que cela soit le fait d’un garçon (je connais bien sûr ton goût pour les filles), relève d’un rapport à la volupté qui correspond assez bien, je crois, à tes préférences.
Âgé de 28 ans, on me dit assez beau. Mais, hélas, je ne peux guère en profiter car je suis d’une grande timidité. Aborder une jeune fille est une perspective qui me met le cœur au galop et le rouge au front et qui me rend à ce point balbutiant que je ne m’y risque pas. Voilà pourquoi je vis toujours chez mes parents.
Je suis employé par une société de la capitale où je me rends donc chaque jour en train, un trajet qui prend environ une heure et demie matin et soir. Pour me convaincre de rester au travail suffisamment tard, mon patron m’a offert les déplacements en première classe et j’ai donc pris l’habitude de revenir chez moi par le train de 8 h 10. À cette heure-là, les wagons de première classe sont quasi déserts et je peux donc me plonger, sans risque d’être dérangé, dans des lectures qui me permettent d’oublier les préoccupations professionnelles.
Le wagon dans lequel j’ai pris l’habitude de m’installer au retour comporte plusieurs compartiments composés de seize places groupées par quatre en vis-à-vis et séparées en deux par un couloir central. Assis dans le coin droit du compartiment, je puis donc voir la femme, elle-même assise dans le plus éloigné des sièges, par la diagonale que laisse libre ce couloir.
Cette femme, je l’ai déjà entr’aperçue lors de trajets précédents, mais c’est la première fois que nous nous trouvons seuls dans le même compartiment, même si c’est à plusieurs mètres de distance. Cette seule circonstance suffit à me pousser au fantasme : je m’imagine immédiatement que sa présence n’est pas due au hasard et qu’elle cherche l’aventure.
Il faut ici que je confesse une fâcheuse propension à la rêverie érotique. Dès qu’une jolie femme se retrouve dans ma proximité, j’en suis violemment ému et j’ai tendance à supposer qu’elle ressent la même émotion sensuelle que moi. Et si elle ne le manifeste pas, ce ne peut-être que parce qu’elle est également la proie d’une timidité maladive, une timidité qui l’incite à feindre l’indifférence. Évidemment, lorsque je me retrouve seul, ma raison m’incline à admettre que tout cela n’est que fantasme et que les femmes sont bel et bien indifférentes par nature. Pourtant, chaque occasion me voit réinventer ces tempéraments féminins de feu, ce qui a le don de faire bouillir mon propre sang.
La femme qui me fait à présent face dans l’encoignure opposée du compartiment a probablement un peu plus de 30 ans. Sans être belle, elle ne manque pas d’une certaine élégance physique, ni d’ailleurs vestimentaire. Elle porte, sur un chemisier blanc, un tailleur en laine peignée vert foncé, ce qui donne beaucoup d’éclat à son abondante chevelure fauve. Loin d’être corpulente, elle ne paraît pas mince et son visage aux joues pleines a quelque chose d’assez jovial.
J’ai dans les mains un journal dont elle m’a distrait de la lecture et par-dessus lequel je la lorgne. Elle-même lit un livre que ses yeux ne quittent pas. Et, bien sûr, mon éternel démon me reprend. J’imagine qu’elle sait que je l’observe et qu’elle feint de lire, tandis que son esprit est de plus en plus tendu vers les folies érotiques qu’elle et moi pourrions commettre. Cette illusion m’envahit au point que je sens mille et un fourmillements me gagner le bas-ventre.
Et, de fantasme en fantasme, je m’invente audacieux. Baissant le journal, je l’observe avec une franchise presque insolente, souhaitant qu’elle remarque mon manège. Cela paraît d’abord sans effet. Mais voilà qu’elle croise les jambes, qu’elle a gainées de bas sombres. Et, sous le genou, j’aperçois à présent le début de sa cuisse. Voilà qui ne peut être innocent. Elle a soigneusement pesé les conséquences de son geste, tout en faisant mine d’être entièrement absorbée par sa lecture.
Je me convaincs si bien de ces arrière-pensées que mon excitation s’accroît, que mes tempes se mettent à battre et que bientôt mon sexe se met à enfler. La conscience de l’érection a ceci d’étrange, pour moi, qu’elle augmente ma fièvre et, par une sorte de cercle vicieux, aiguise le phénomène. Tant et si bien que me voici bandant on ne peut mieux.
C’est à ce moment-là, allez savoir pourquoi, qu’elle daigne lever les yeux de son livre et jeter dans ma direction un bref regard. Qu’a-t-elle vu ? Je l’ignore. Mais je me dis immédiatement que si elle relevait à nouveau les yeux, j’aimerais qu’elle se rende compte de l’état dans lequel elle me met. Évidemment, pour que ma rigidité soit bien visible, il faudrait que je redresse mon pénis, actuellement coincé dans mon slip. L’idée d’aller aux toilettes m’effleure. Mais ne serait-ce pas lâche ? Il me faut assumer mon trouble, ne pas craindre de l’exhiber. Et tant pis pour la honte ! Allez, ose ! pensé-je pour m’encourager.
Sans plus tergiverser, et en bonne partie dissimulé par le journal, je glisse la main sous ma ceinture, puis sous l’élastique de mon slip, et redresse mon membre viril que je me colle au ventre. Il est à présent d’une raideur extrême.
Un coup d’œil vers la femme : elle semble ne s’être aperçue de rien. Hélas, me dis-je. Je ne peux pourtant pas lui crier :
Que faire ? Tout en continuant de lire, voilà qu’elle décroise et recroise les jambes, la gauche à présent sur la droite, ce qui fait que je ne lui vois plus la cuisse. Mais c’est à présent autant la sensation de mon sexe érigé que ce que j’aperçois d’elle qui m’excite. Et davantage encore, l’idée qu’elle puisse constater mon excitation.
Je pose le journal sur le siège voisin et je m’étends légèrement, le bassin un peu avancé, comme si je m’apprêtais à somnoler. Ainsi, la bosse que mon phallus imprime à mon pantalon est très visible. Il doit y avoir quelque chose de très indécent dans ma position et j’en suis ému au point de ne plus savoir déglutir. Le sang me bat à la fois dans la tête et dans le sexe. Que n’ai-je l’aplomb de crier :
Au lieu de ça, j’attends un miracle ; et en même temps, je crains une réaction indignée qui me plongerait dans la honte.
Crac ! Ça y est : elle a levé les yeux. Plus longtemps que la première fois. Nos regards se sont d’ailleurs croisés. Je ne suis même pas certain qu’elle ait vu que je bandais. Par contre, elle n’a pas pu ne pas s’apercevoir de ma gêne. Je ne sais plus si c’est horrible ou délicieux. Ce qu’il y a de sûr, c’est que je continue de bander comme un taureau.
Question, à présent : que faire pour ne pas en rester là ? Lit-elle vraiment ou a-t-elle, elle aussi, l’esprit bouleversé par ce qui se passe entre nous ? Sous son apparence imperturbable, est-elle excitée ? A-t-elle aussi le sexe bouillonnant, la chatte ruisselante ?
Re-crac ! Elle vient à nouveau de me regarder, tandis qu’elle décroisait et recroisait les jambes. Et, mieux encore que tout à l’heure, je vois à nouveau la naissance de sa cuisse. Ô que tout cela est excitant ! Mais il n’est plus douteux qu’elle ait compris que mon attitude est singulière. À présent, ou je cesse ce jeu et je reprends une position digne, ou je… Je quoi ?
Cette cuisse ronde et pleine dont la courbe inférieure disparaît sous la jupe à peine entrebâillée me dicte sa loi. Il faut davantage de volupté encore. Je suis au bord de la folie, prêt à tous les risques. La peur me broie l’estomac. Mais en même temps, elle me traverse la queue, au point que je sens un peu de liquide séminal se répandre sur mon ventre.
Alors, plongeant vraiment dans la folie, et fermant les yeux devant mon audace, je porte la main à la fermeture éclair de ma braguette et je la descends. J’entends le bruit qu’elle fait en glissant ; l’entend-t-elle aussi ? Je me refuse à ouvrir les yeux avant que la totalité de la fermeture soit ouverte. Mais une fois en bas, je regarde. Horreur ! Elle vient de détourner les yeux qu’elle avait posés sur moi.
(À suivre)