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n° 12872Fiche technique7251 caractères7251
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Temps de lecture estimé : 5 mn
26/09/08
Résumé:  Surprise par le temps, une femme trouve refuge sous le porche d'une maison, sans savoir que derrière les murs se dissimule le parfum d'une sombre promesse.
Critères:  #nonérotique #fantastique noculotte
Auteur : KaleeSha      Envoi mini-message

Série : Métamorphose

Chapitre 01
Naufragée

Comment avait-elle pu échouer là ? La raison de sa fuite semblait se diluer dans son esprit à mesure que la pluie glaciale détrempait ses vêtements. Il y avait eu cette dispute avec lui, rien de bien important en somme, mais ajoutée aux griefs accumulés, elle avait senti toute sa colère sur le point de la submerger. Il avait fallu qu’elle s’en aille… et tout de suite.


Partir à l’aventure sans une veste n’était pas très intelligent. Elle devait le reconnaître en repoussant de son front ses cheveux dégoulinants. À quel point elle détestait se mettre en colère ! Elle éternua. Il ne manquerait plus qu’elle attrape un rhume. Retourner ? La nuit tombait et elle ne se sentait pas le courage de rebrousser chemin ce soir. Ça le ferait s’inquiéter un peu, et sadiquement elle pensa que c’était plaisant.


D’ailleurs, elle sortit son portable de son sac pour le couper. Autant faire les choses convenablement.

Cette route était déserte. Elle croisa les bras sur son chemisier trempé pour tâcher de se réchauffer un peu. Non vraiment, ce n’était pas malin de se mettre en colère comme cela. Elle éternua de nouveau. Si au moins la pluie pouvait cesser…


Une masse sombre en retrait de la route. La maison n’était pas éclairée, mais son perron était protégé. Elle pourrait s’installer là pour le moment après tout.


Les genoux repliés contre sa poitrine, elle serrait les mâchoires pour empêcher ses dents de s’entrechoquer. Peut-être qu’elle devrait sonner pour demander à se réchauffer. Pour la dixième fois son regard se perdit du côté du bouton de sonnette, et une fois de plus elle le détourna. Elle n’oserait jamais en fait. Et puis la maison était certainement inhabitée puisque aucune lumière ne brillait aux fenêtres. Aussi sursauta-t-elle fortement lorsque la porte s’ouvrit dans un léger grincement. Elle se leva aussitôt en bredouillant des excuses.



L’homme n’était pas très grand, et paraissait assez âgé, sans avoir le relâchement physique de la plupart des personnes de son âge. Il haussa les sourcils, visiblement aussi surpris qu’elle, avant de la considérer en silence, notant ses vêtements trempés sur lesquels elle croisait à nouveau ses bras, autant pour se protéger du froid que par pudeur.



C’était une affirmation, il ne la questionnait pas, mais elle ressentit le besoin de se justifier.



Elle avait des cheveux sombres et longs. De petite taille, sa silhouette était mince sans être dépourvue de rondeurs féminines. Une trentaine d’années, c’était difficile à évaluer dans la pénombre. Il resta songeur un court instant.



D’ordinaire elle était prudente, très… trop peut-être. Mais à cet instant, la perspective de reprendre sa route en sentant l’eau ruisseler le long de son dos ne l’enchantait pas du tout. L’homme était âgé, la soixantaine sans doute, ça limitait les risques potentiels.



Il désignait la porte ouverte par laquelle elle glissa un œil. Un couloir menait jusqu’à un escalier menant à l’étage, tandis qu’une porte était entrouverte sur un salon éclairé.

C’était si tentant…

Il ouvrit la porte en grand.



Il entra sur ses talons, déboutonnant son pardessus qu’il déposa soigneusement sur le portemanteau, avant d’ouvrir la porte du salon et de s’effacer afin de la laisser entrer. Elle grimaça légèrement en sentant ses talons s’enfoncer dans l’épais tapis qui couvrait le sol et protesta quand il lui désigna l’épais canapé de velours.



Il avait quitté la pièce sans un mot. Les bras croisés, elle pouvait à loisir observer la pièce. Les meubles de bois ancien étaient encombrés de divers bibelots accumulés visiblement au fil des ans, selon l’envie du propriétaire. Des appliques diffusaient une lumière plutôt faible qui empêchait de voir les détails.

Un moyen de faire des économies comparé au grand lustre de cristal qui ornait le plafond. La pièce était fraîche, à croire que sur le chauffage aussi on économisait. Pourtant une grande cheminée ornait un des murs de la pièce. Elle frissonnait, incapable de se réchauffer, quand il revint pour lui tendre une moelleuse robe de chambre bordeaux qu’il portait sur le bras.



Et sans lui accorder un regard de plus, il se pencha vers la cheminée. Elle hésita, mais un regard vers le bas suffit à la convaincre. Son chemisier était tellement trempé qu’il ne dissimulait plus le soutien-gorge de dentelle qu’elle portait, quant au froid, il faisait s’ériger ses tétons qui pointaient sous le tissu. En balbutiant des remerciements elle s’éclipsa dans la petite pièce attenante.


Il faisait trop froid pour qu’elle s’attarde. Sa jupe rejoignit très vite son chemisier au sol. En sous-vêtements, elle hésita. Sa parure en dentelle était trempée également et la garder risquait de la rendre malade. Elle étendit la robe de chambre devant elle. Elle était un peu grande, et une fois bien enveloppée à l’intérieur, personne ne saurait ce qu’elle porterait en dessous… ou non. Aussitôt dit aussitôt fait, elle dégrafa le soutien-gorge puis fit glisser le string. Il ne lui restait que ses bas et elle eut un peu de mal à les faire glisser sur sa peau humide. Enfin elle put s’envelopper dans le peignoir doux et moelleux. Elle dut replier les manches pour dégager ses mains. Où la femme du monsieur était très grande ou…


Elle secoua la tête, chassant ses pensées. Savoir à qui appartenait le vêtement qui touchait sa peau nue n’était finalement pas quelque chose qu’elle avait envie de savoir. Un nouveau frisson la saisit. Pensant au feu qui devait l’attendre à côté, elle replia ses vêtement, en prenant soin de glisser sa lingerie au milieu, et, ses chaussures de l’autre main, elle rejoignit le salon.


Des flammes crépitaient dans la cheminée et elle vint se blottir dans le canapé avec un nouveau frisson. L’homme la regardait à peine, au moins elle n’avait pas l’impression qu’il pouvait voir au travers du tissu qu’elle était nue. En y pensant, elle resserra d’avantage sa ceinture, les pommettes un peu rouges. Il apporta une petite table près d’elle.



Au moment où elle se faisait la réflexion qu’il avait l’air d’un de ces majordomes anglais de roman, il saisit le paquet de vêtements.



Avec horreur elle repensa à ses sous-vêtements dissimulés dans le paquet, et se leva d’un bond du canapé, mais il avait déjà atteint la porte, la laissant stupéfaite. Elle l’imaginait déjà en train de déplier soigneusement ses affaires et le rouge lui monta aux joues. Décidément, quelle soirée ! Mais il était dit qu’elle ne se terminerait pas là…