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Temps de lecture estimé : 5 mn
03/10/08
Résumé:  La maison n'est pas aussi vide qu'elle l'imagine. Et c'est sans se douter qu'elle pourrait être surprise, que notre invitée cède à un moment de désir solitaire.
Critères:  f fantastiqu
Auteur : KaleeSha      Envoi mini-message

Série : Métamorphose

Chapitre 02
Cocooning

Résumé de l’épisode précédent : Elle avait été surprise par une averse et s’était réfugiée sous le porche d’une maison. Celle-ci n’était pas inhabitée comme elle l’avait cru d’abord, puisqu’un homme l’avait invité à entrer pour se réchauffer. Et malgré sa prudence habituelle, elle avait accepté…



Le majordome avait apporté un plateau supportant une théière et une tasse ainsi qu’une assiette de petits gâteaux car « il se faisait tard et peut-être n’avait-elle pas dîné ». Son air impassible était indéchiffrable alors qu’elle se demandait encore quelle tête il avait pu faire en découvrant la parure de dentelle blanche parmi le linge à étendre. Il s’était excusé, prétextant une course à faire et était sorti. Il était bien tard pour faire des achats.


Pelotonnée dans le coin du canapé, soigneusement enveloppée dans le grand peignoir bordeaux, elle se laissait bercer par le crépitement léger du feu qui répandait des reflets jaunes-orangés dans la pièce. Les yeux mi-clos elle imaginait ses mains déplier le linge, toucher la dentelle, la caresser peut-être. Est-ce qu’il l’avait trouvée belle ? Est-ce qu’il l’avait imaginée sur elle ?


Agacée de sentir sa poitrine soudain sensibilisée au tissu qui la couvrait, elle changea de position. C’était totalement ridicule de se sentir émue à cette idée. Alors que sa main glissait sur le peignoir, jusqu’à trouver la rondeur de la poitrine, elle dut se rendre à l’évidence. Malgré l’épaisseur du tissu, elle pouvait sentir sous les doigts la pointe dressée du sein.

Grommelant contre son corps trop réceptif à son imagination, elle s’efforça de focaliser son esprit sur autre chose. Le feu par exemple. D’ailleurs, maintenant elle n’avait plus aussi froid. Avec un soupir, elle desserra la ceinture du peignoir, et écarta un peu l’encolure. Ce simple geste raviva aussitôt le désir qui commençait à obnubiler son esprit.


Mal à l’aise, elle tourna la tête. D’ici elle pouvait apercevoir la porte d’entrée. S’il revenait à l’improviste, elle le remarquerait, et d’ici là, elle pourrait peut-être se calmer sans qu’on ne la surprenne. À cette idée, une bouffée de désir l’embrasa.


Cette fois, sa main se glissa par l’échancrure du peignoir pour venir effleurer son sein qui réagit aussitôt. Du bout des ongles elle vint en agacer la pointe avant de la pincer avec un soupir de plaisir. Son autre main s’égarait déjà plus bas, écartait le peignoir, pour venir caresser le long de ses cuisses et son ventre, amplifiant son désir.

Enfin, un de ses doigts glissa entre ses lèvres, déjà très humides, remonta légèrement jusqu’à trouver son bouton, si sensible à ce moment. Elle étouffa un gémissement, guettant cependant la porte. Alors que ses caresses se faisaient plus précises elle ne savait plus si elle espérait que celle-ci s’ouvre à ce moment ou non.


L’idée qu’il pourrait la surprendre ainsi en train de se caresser déclencha son orgasme qui lui arracha un cri de plaisir rapidement étouffé. Apaisée, un soupir de satisfaction gonflant sa poitrine, elle se pelotonna de nouveau sur le canapé. Il faisait chaud, elle était bien, ses paupières se fermèrent bientôt.



¤ ¤ ¤



Il avait envoyé Vivien lui chercher de la compagnie. Cela ne l’apaiserait pas, il le savait. Ce n’était que de maigres sensations pour lui et il s’en serait volontiers passé si son instinct ne le rappelait pas à l’ordre de temps en temps. Il espaçait autant que possible ces visites nocturnes sans être capable de les faire cesser tout à fait.

Avec un grognement, il venait de décider qu’il ne ferait aucun effort aujourd’hui et resterait dans sa chambre, quand Vivien était revenu, bien plus vite qu’à l’ordinaire.



Allongé sur le dos, les mains croisées derrière la nuque, il avait froncé le nez.



Vivien avait levé la main pour vérifier son col, signe caractéristique qu’il était nerveux.



Vivien s’était hâté. Il connaissait assez son maître pour en connaître les limites. Et il tenait à sa vie actuelle qui avait bien des avantages. Après avoir apporté du thé et des biscuits à la jeune femme il était sorti, affrontant la pluie avec déplaisir.

Dans la voiture, alors qu’il fonçait vers le centre-ville, il repensa au moment où il avait étendu le linge. Sa lingerie était fine et de belle qualité. La dentelle blanche devait être mise en valeur sur sa peau mate. Il avait souri en réalisant qu’elle était nue sous le peignoir.


C’était assez surprenant si on considérait l’apparence un peu froide qu’elle arborait. Combien de temps garderait-elle ses distances, il se le demandait. Vivien revint assez vite à la réalité en apercevant les enseignes aux couleurs criardes. Il était temps de ramener de la compagnie à son maître.


Celui-ci était resté un moment dans sa chambre, à écouter les bruits familiers de la maison. Il y avait à nouveau une famille de souris dans les combles, il faudrait demander à Vivien d’y remettre des pièges. Un cri ténu l’avait arraché à l’ennui qui commençait à le submerger. Tout ses sens aux aguets, il avait ouvert silencieusement la porte de sa chambre, avant de descendre l’escalier à pas de loups. Il connaissait tous les petits endroits du parquet produisant des grincements et savait les éviter avec habileté. En quelques instants, il avait atteint le rez-de-chaussée.


La porte du salon était ouverte, et il sentait l’odeur du feu. Quelques secondes d’attention, et il fut certain que tout était calme et qu’il pouvait entrer. Sur le canapé, quelqu’un dormait. Il fronça les sourcils en reconnaissant son peignoir. Vivien ne perdait rien pour attendre.

Il observa la nouvelle venue. Parfaitement coutumier de l’anatomie féminine, il devait quand même admettre que c’était toujours aussi agréable à regarder. Le peignoir était entrouvert, dévoilant une jambe fuselée ainsi que la rondeur de la poitrine.


Elle dormait profondément et il s’approcha, fronçant légèrement le nez, intriguée par ce que son odorat très développé lui révélait. Une fois tout près, il sourit légèrement. Pas de doute, le parfum persistant qui réveillait ses sens était celui du désir féminin.

Il se pencha, attiré par la main aux doigts fins qui reposait sur les coussins, et qui semblait si délicieuse qu’il ne put résister au plaisir de parcourir les doigts du bout de sa langue, pour la goûter.


Son regard se mit à luire. Vivien avait peut-être eu raison.


La voiture se garait. Il se redressa et après un dernier regard à la dormeuse, sortit du salon en fermant la porte doucement.